ETUDIANTS CONCERNES :
* M2 COLLECTIVITES LOCALES
* M2 EAU AGRICOLE
* M2 EAU SOUTERRAINE
* M2 EAU ASSAINISSEMENT
INTRODUCTION GENERALE
Le droit du travail est la branche du droit qui régit les rapports individuels et collectifs
existant entre les travailleurs et les employeurs. C’est un droit qui peut prêter à
confusion en ce sens qu’il donne l’impression de s’applique à tout travail humain.
Cependant, le droit du travail ne vise pas toute relation de travail, mais uniquement le
travail dépendant.
Ainsi, la personne qui travaille moyennant rémunération, pour le compte et sous
l’autorité d’une autre personne voit ses rapports avec cette dernière régir par le droit
du travail. Le travail salarié est donc marqué par la dépendance du travailleur vis-à-
vis de son employeur qui est fondé, de par son autorité, à donner les ordres, à
surveiller et contrôler le travail effectué par le salarié et éventuellement à infliger des
sanctions en cas de faute.
Aussi, sera-t-il question dans ce cours de donner aux étudiants les rudiments
nécessaires pour une meilleure insertion dans le monde du travail.
C’est le droit élaboré par les organes de l’Etat avec ou sans la participation des
employeurs et des travailleurs. On peut retenir : La Constitution, la Loi, les Actes
Règlementaires, la Jurisprudence
Il s’agit :
- des conventions collectives de travail ;
- le règlement intérieur ;
Il est obligatoire dans tout établissement employant au moins dix (10) salariés et doit
être communiqué aux délégués du personnel et à l’inspection du travail avant sa
mise en vigueur.
Pour être source de droit, ils doivent remplir trois (3) conditions : la généralité, la
constance et la fixité.
NB. Le droit d’origine professionnel ne peut déroger à la loi que dans un sens
favorable au salarié.
Ce sont des traités signés entre deux (2) Etats déterminés, qui portent sur un point
précis de droit ou sur les conditions de travail de leurs travailleurs migrants.
Exemple :
- la convention relative aux conditions d’engagement et d’emploi des
travailleurs burkinabés (voltaïques) en Côte d’Ivoire, signée le 09 mars 1960 à Bobo-
Dioulasso ;
- la convention relative à la coopération technique en matière de main d’œuvre
entre le Burkina Faso et le Gabon, signée à Franceville le 13 août 19731
Ce sont des accords généralement conclus entre des Etats, unis par une solidarité
géographique en vue de renforcer leur sécurité mutuelle, soit en matière de travail ou
de sécurité sociale, soit dans le cadre de coopération plus large.
1
Pour plus de détails sur ces conventions, v. codes et lois du BF, Tome IX, Code social, avril 2005, pp
490 et 495.
Le contrat de travail est toute convention écrite ou verbale par laquelle une personne
appelée travailleur, s’engage à mettre son activité professionnelle, moyennant
rémunération, sous la direction et l’autorité d’une autre personne physique ou
morale, publique ou privée appelée employeur ».
Ne sont pas soumis aux dispositions du code du travail, les agents de la fonction
publique, les magistrats, les militaires, les agents des collectivités territoriales ainsi
que tout travailleur régi par une loi spécifique. Cette définition permet de dégager
clairement les caractéristiques essentielles du contrat de travail :
En effet, il entraîne des obligations réciproques pour les deux parties. Le travailleur
fournit l’activité professionnelle et en contrepartie l’employeur verse le salaire
convenu.
2) C’EST UN CONTRAT DOMINE PAR LE LIEN DE SUBORDINATION
JURIDIQUE
Le contrat de travail est celui qui place le travailleur sous « la direction et l’autorité »
de l’employeur. Il se crée ainsi un lien de subordination qui confère à l’employeur le
droit de donner des ordres concernant l’exécution du travail, de contrôler
l’accomplissement, de vérifier les résultats et d’infliger des sanctions disciplinaires.
Pour le travailleur, le contrat est conclu « intuitu personae » : c’est lui-même qui doit
l’activité professionnelle, il ne peut pas en cas d’indisponibilité, la faire exécuter par
une autre personne.
Ce sont les éléments qui permettent de dire que tel employeur et tel travailleur sont
liés ou non par un contrat de travail.
Tirés de la définition ci-dessus du contrat de travail, ces critères au nombre de trois
(3) sont cumulatifs pour la détermination de la qualité de travailleur salarié sans pour
autant avoir la même importance. Il s’agit :
A. l’activité professionnelle
Ce critère est nécessaire mais pas à lui seul suffisant pour qu’il y ait contrat de
travail. En effet, d’autres types de contrats (contrat de mandat, contrat d’entreprise…)
supposent également une prestation de travail.
B. la rémunération ou salaire
C. le critère de la subordination
Somme faite, il est à noter que le critère de la subordination juridique reste le plus
pertinent et le plus utilisé pour distinguer le contrat de travail des contrats qui lui sont
proches.
2
M. KIRSCH, le droit du travail Africain, tome 1, p.12 et s.
Paragraphe 1 : le consentement
Paragraphe 2 : la capacité
La capacité est l’aptitude d’une personne à jouir de droits et à les exercer. Toute
personne peut contracter, si elle n’en est pas déclarée incapable par la loi.
Paragraphe 3 : la licéité
Le contrat de travail doit être licite c'est-à-dire conforme aux lois et règlements en
vigueur.
La cause du contrat est illicite quand elle est prohibée par la loi, quand elle est
contraire aux bonnes mœurs ou à l’ordre public (article 1133 du C.civ.).
Paragraphe 4 : la forme
La forme du contrat est libre et est constatée dans les formes convenues par les
parties contractantes. Il peut être écrit ou verbal, sauf pour les cas expressément
prévus par la loi où l’écrit est exigé, notamment le contrat de travail à durée
déterminée ou indéterminée des travailleurs nationaux nécessitant leur installation
hors du territoire national et celui du travailleur étranger.
Le contrat de travail peut être frappé de nullité si l’une des conditions de forme ou de
fond n’est pas remplie. Il s’agit éventuellement de :
Le contenu du contrat de travail est libre. Cependant, il est à noter que la mention de
certaines clauses est jugée obligatoire par le législateur. Ces clauses obligatoires
sont données par l’article 6 de l’arrêté N°2009-000021/MTSS/SG/DGT/DER du 18
décembre 2009 fixant les modalités d’établissement, les formes du contrat de travail
et de l’engagement à l’essai dispose que
B. Le contrat de stage
Le contrat de stage est une convention par laquelle un maître de stage s’engage à
donner ou à faire donner à une personne appelée stagiaire, une formation
professionnelle pratique.
Conclu impérativement avant l’entrée du stagiaire dans l’entreprise, le contrat de
stage doit être constaté par écrit sous peine de nullité. Sa durée est de trois mois
maximum renouvelable une fois.
La rémunération du stagiaire est laissée à l’appréciation du chef d’établissement.
Le contrat de stage peut prendre fin avant terme, d’accord parties ou à l’initiative
d’une des parties pour un motif valable.
C. Le contrat d’apprentissage
Le contrat d’apprentissage est celui par lequel une personne, appelée maître,
s’oblige à donner ou à faire donner une formation professionnelle méthodique et
complète à une autre personne appelée apprenti. Il est établi en tenant compte des
usages et coutumes de la profession.
Nul ne peut être placé en apprentissage s’il n’a pas l’âge de 16 ans révolus3.
Le contrat d’apprentissage doit être constaté par écrit et sa durée ne peut être
supérieure à 3 ans. Il doit être rédigé en quatre originaux et soumis par le maître au
visa de l’inspecteur du travail ou de son suppléant légal.
Le contrat de travail à durée déterminée est le contrat de travail dont le terme est
précisé à l’avance par la volonté des deux parties.
Le contrat de travail à durée déterminée peut être renouvelé sans limitation sauf cas
d’abus laissé à l’appréciation de la juridiction compétente. Il se transforme en contrat
de travail à durée indéterminée lorsque la période initialement prévue est dépassée
et que les relations de travail se poursuivent après son expiration.
3 er
L’article 152, alinéa 1 du code du travail donne l’âge minimum d’accès à tout type d’emploi ou de
travail qui est supérieur à 16 ans.
Sa durée ne peut être supérieure à deux ans pour les travailleurs nationaux et à trois
ans pour les travailleurs non nationaux sauf dans le cas où son terme est imprécis.
Le contrat de travail à temps partiel est le contrat de travail dont la durée d’exécution
est inférieure à la durée hebdomadaire légale. Il est rémunéré au prorata du temps
de travail effectivement accompli.
Le travailleur doit :
- Fournir le travail pour lequel il a été embauché, l’exécuter lui-même et avec
soin.
- Obéir à ses supérieurs hiérarchiques
- observer les consignes d’hygiène et de sécurité et le règlement intérieur de
l’entreprise en général ;
- se soumettre aux horaires prévus.
6) le congé sans solde du salarié bénéficiaire des dispositions de l’article 160 (cas du
congé sans solde du salarié, d’une durée de six mois renouvelables une fois, pour
l’entretien de son enfant) du code du travail ;
14) la détention du travailleur qui n’a pas commis de faute professionnelle et dans la
limite de six mois ;
17) l’absence du travailleur en vue d’assister son conjoint malade, dans la limite de
trois mois ;
11) le congé payé, augmenté éventuellement des délais de route et des périodes
d’attente et de départ du travailleur ;
Au-delà de cette durée, les rapports de travail peuvent cesser sur l’initiative de l’une
ou l’autre des parties avec paiement des droits de rupture.
1), 6), 11), 12), 13), 14), 15), 16), 17) et 18) ci-dessus.
La résiliation de ces contrats ne peut intervenir que dans les formes et conditions
prévues par le code du travail comme si la modification dans la situation juridique de
l’employeur n’était pas intervenue.
Aussi, le nouvel employeur est-il tenu au respect des obligations qui incombent à
l’ancien employeur à l’égard des travailleurs dont les contrats de travail subsistent, à
compter de la date de modification de la situation juridique de ce dernier.
La modification proposée par l’employeur peut porter sur les conditions de travail, le
salaire ou le lieu de travail.
Le droit de résiliation est communément appelé licenciement lorsqu’il est exercé par
l’employeur et démission lorsqu’il est exercé par le travailleur.
Il peut se présenter sous la forme d’un délai dont le point de départ est la réception
de la notification de la résiliation du contrat ou lorsque ce délai n’a pas été respecté,
d’un versement par la partie responsable, à l’autre partie, d’une indemnité dont le
montant correspond à la rémunération et aux avantages de toute nature dont elle
aurait bénéficié durant le délai de préavis.
- huit jours pour les travailleurs dont le salaire est fixé à l’heure ou à la journée
- un mois pour les employés autre que les cadres, les agents de maîtrise, les
techniciens et assimilés ;
- trois mois pour les cadres, les agents de maîtrise, les techniciens et
assimilés.
Tout licenciement effectué sans motif légitime est abusif. Sont notamment abusifs les
licenciements effectués dans les cas suivants :
b) lorsque le licenciement est motivé par les opinions du travailleur, son activité
syndicale, son appartenance ou non à un syndicat, son statut sérologique à
VIH réel ou supposé ;
d) lorsque le licenciement est motivé par le fait que le travailleur sollicite, exerce
ou a exercé un mandat de représentation des travailleurs ;
f) lorsque le licenciement est fondé sur la discrimination et/ou motivé par l’état
matrimonial, les responsabilités familiales du travailleur.
Tout employeur qui envisage se priver des services d’un travailleur protégé doit-il,
même s’il a un motif légitime, demander l’autorisation à l’Inspecteur du Travail du
ressort.
Elle est due en cas d’absence de faute lourde et lorsque le délai de préavis n’a pas
été respecté par celui qui prend l’initiative de la rupture.
2) L’indemnité de licenciement.
Elle n’est due que si le travailleur a fait l’objet d’un licenciement, ce qui exclut la
démission du travailleur ou la retraite du travailleur.
Elle n’est pas due lorsque le travailleur a commis une faute lourde.
Son attribution est subordonnée à une certaine durée de présence continue dans
l’entreprise (minimum un an de service).
Le montant de l’indemnité :
Il est représenté, pour chaque année de présence accomplie dans l’entreprise, par
un pourcentage déterminé du salaire global mensuel moyen des six mois d’activité
qui ont précédé la date de licenciement.
5) Le certificat de travail.
La démission est l’acte par lequel le salarié rompt unilatéralement son contrat de
travail à durée indéterminée.
Le travailleur qui désire démissionner n’est pas obligé de justifier sa démission mais
doit respecter le délai de préavis et à défaut, payer une indemnité compensatrice de
préavis à l’employeur.
En cas de démission, le travailleur démissionnaire ne pourra prétendre qu’à :
Le motif économique est d’abord celui qui n’est pas inhérent à la personne du
travailleur, donc extérieur à celle-ci.
Ce qui exclut : le motif disciplinaire, l’inaptitude physique ou professionnelle …
En effet, on ne peut pas parler de motif d’ordre économique si l’employeur se fonde
sur la qualité du travail.
Si le contrat de travail à durée indéterminée peut cesser à tout moment par une
rupture unilatérale de chacune des parties, le contrat à durée déterminée doit, en
principe, être maintenu jusqu’à l’arrivée du terme sauf dans les cas d’accord des
parties constaté par écrit, de force majeure ou de faute lourde.
1) au salaire de présence ;
2) à l’indemnité compensatrice de congé acquise à la date du décès ;
3) aux frais funéraires jusqu’à concurrence de cinq fois le taux mensuel du
SMIG ;
4) à une indemnité d’un montant équivalent à celui de l’indemnité de
licenciement si le travailleur comptait, au jour du décès, au moins un an
d’ancienneté ;
C’est à défaut d’une entente dans l’entreprise que l’employeur ou le travailleur saisit
l’Inspection du Travail.
L’inspecteur du travail, son délégué ou son suppléant légal peut être saisi par écrit
ou verbalement par la partie qui se sent lésée.
L’inspecteur du travail convoque les parties à une date bien déterminée pour une
tentative de conciliation au cours de laquelle le débat est contradictoire.
- Un accord définitif est trouvé entre les parties : l’inspecteur du travail établit un
procès-verbal de conciliation qui consacre le règlement à l’amiable du litige.
- Un accord partiel est trouvé entre les parties : dans ce cas, un procès-verbal
de conciliation partielle est signé par l’inspecteur du travail, son délégué ou
son suppléant légal et par les parties sur les points d’accord et un procès-
verbal de non- conciliation est dressé par l’inspecteur du travail et les parties
pour le surplus de la demande.
- Aucun accord n’a été trouvé entre les parties : un procès-verbal de non-
conciliation est dressé et signé par l’inspecteur du travail, son délégué ou son
suppléant légal et les parties au litige.
- Une des parties n’a pas comparu après deux convocations : un procès-verbal
de non conciliation par défaut est dressé et signé par l’inspecteur du travail,
son délégué ou son suppléant légal et par la partie présente.
Le président du tribunal, dans le mois qui suit la réception d’une demande, cite les
parties à comparaître dans un délai qui ne peut excéder deux mois, majoré s’il y a
lieu, des délais de route.
Si le demandeur ne comparaît pas au jour fixé, et s’il est prouvé qu’il a reçu la
convocation et ne justifie pas d’un cas de force majeure, la cause est rayée du rôle.
Si le défendeur ne comparaît pas et ne justifie pas d’un cas de force majeure, défaut
est donné contre lui et le tribunal statue sur le mérite de la demande.
A- l’opposition
C’est la voie de recours qui permet au défendeur jugé par défaut, de faire revenir
l’affaire devant la même juridiction pour un nouvel examen. Le défendeur a dix (10)
jours après la signification du jugement pour faire opposition.
B- L’appel
Les jugements du tribunal du travail sont définitifs et sans appel, sauf du chef de la
compétence, lorsque le montant de la demande n’excède pas deux cent mille francs.
Au-dessus de cette somme, les jugements sont susceptibles d’appel devant la cour
d’appel. Le délai d’appel est de (15) jours à compter du prononcé du jugement.
C- Le pourvoi
C’est une voie de recours formée contre les jugements des Tribunaux du Travail
rendus en dernier ressort et les Arrêts de la Cour d’Appel statuant en matière
sociale. Le délai du pourvoi est de deux (02) mois à compter de la
signification/notification du jugement rendu en dernier ressort ou de l’arrêt d’appel.
Au terme de l’article 367 du code du travail : « le conflit collectif est un différend qui
naît en cours d’exécution d’un contrat de travail et qui oppose un ou des employeurs
à un groupe organisé ou non de travailleurs pour la défense d’un intérêt collectif »
Il convient de noter que dans le conflit collectif, la revendication met en jeu un intérêt
collectif alors que le conflit individuel met en cause un intérêt individuel.
Il est question d’intérêt collectif quand, ce dont il s’agit appartient ou concerne une
partie ou l’ensemble des travailleurs : textes de loi, convention collective, accord
d’établissement ou statut du personnel, avantages salariaux ou sociaux etc.
La modification des dispositions desdits textes ou desdits avantages n’affecte pas un
seul travailleur mais une partie ou l’ensemble des travailleurs.
La conciliation et
L’arbitrage.
Une troisième phase peut exister, celle du règlement de force appelé encore grève
ou lock-out.
Paragraphe 1 : la conciliation
Tout différend collectif doit être immédiatement notifié par les parties :
En cas d’échec, le conciliateur rédige un rapport sur l’état du conflit qu’il adresse au
ministre chargé du travail.
Paragraphe 2 : l’arbitrage
Le refus d’application de la sentence arbitrale est notifié par déclaration écrite remise
dans les quarante huit heures francs qui suivent la communication de la sentence au
ministre chargé du travail qui en délivre récépissé. (Articles 376 du code du travail)
La sentence du conseil d’arbitrage peut faire l’objet d’un recours devant la chambre
sociale de la cour de cassation.
A- La grève
La grève est une cessation concertée et collective du travail en vue d’appuyer des
revendications professionnelles et d’assurer la défense des intérêts matériels ou
moraux des travailleurs. Elle s’exerce dans le cadre du conflit collectif de travail et
doit intervenir après épuisement de la procédure de conciliation et d’arbitrage prévue
par le code du travail.
La grève ne rompt pas le contrat de travail, sauf faute lourde imputable au travailleur.
B- Le lock-out
Le lock-out est une décision par laquelle un employeur interdit au salarié l’accès de
l’entreprise à l’occasion d’un conflit collectif de travail.