« Question : quel est, après l’eau, le produit le plus utilisé au monde ?
C’est le béton. Et saviez-vous que le béton, c’est toute une science qui mobilise chaque jour des dizaines de scientifiques dans le Centre de Recherche du Groupe Lafarge ?
Construire… Longtemps, nos connaissances du béton nous ont imposé
la construction de bâtiments à l’architecture classique et aux formes rectilignes, afin d’en assurer la solidité.
Nos recherches sur la chimie du béton nous ont permis de concevoir un
béton plus malléable et plus solide, permettant ainsi de construire des édifices aux formes plus audacieuses, aux formes vertigineuses. Pour cela, il nous a fallu agir sur la nature même du béton, en intervenant à l’échelle microscopique.
En effet, un béton frais, classique qui répond à toutes les exigences de
durabilité et de solidité requises est souvent trop ferme, visqueux et difficile à travailler. A l’origine du problème, se trouve un phénomène chimique naturel, qui conduit les particules du ciment contenues dans le béton à s’attirer irrésistiblement les unes vers les autres, dès lors qu’elles sont mélangées avec de l’eau. Pour obtenir un béton plus fluide sans ajouter d’eau, les scientifiques du Groupe Lafarge ont mis au point leur propre technologie sur les additifs dispersants, des additifs communément appelés superplastifiants. Un dispersant, c’est une molécule qui sépare physiquement les grains de ciment. Ces molécules vont ainsi neutraliser temporairement les forces d’attraction entre les grains de ciment et rendre le béton beaucoup plus fluide.
Si on y regarde de plus près, on s’aperçoit que les molécules de
superplastifiant sont constituées de longues chaînes et d’éléments d’accrochage. Le superplastifiant vient se fixer sur les grains de ciment. C’est ce qu’on appelle la phase d’absorption. L’absorption peut être gênée par la qualité des matières premières utilisées pour fabriquer le ciment. La dernière génération de superplastifiant prend en compte ces variations du ciment. Son système d’accroche, beaucoup plus puissant, permet de recouvrir rapidement tous les grains, quelle que soit leur nature. Après, chacun joue son rôle. Les chaînes, elles aussi plus longues, séparent les grains entre eux et fluidifient le mélange. On parle alors de répulsion stérique.
Progressivement, en réagissant avec l’eau, les grains de ciment vont se
recouvrir de cristaux, ce qui tend à annuler l’effet de séparation provoqué par le superplastifiant. Pour préserver les avantages du superplastifiant, les scientifiques du Groupe Lafarge ont su gérer le phénomène naturel de cristallisation en ajustant la géométrie de la molécule et sa vitesse d’action, afin de maintenir un béton fluide pendant plus de 2 heures.
La science des additifs ouvre donc des perspectives de plus en plus
vastes pour les architectes, qui peuvent ainsi imaginer des formes plus élancées grâce à des bétons plus malléables, plus solides et plus durables. Les architectes peuvent donc réaliser des bâtiments toujours plus ambitieux et toujours plus proches de leurs exigences esthétiques.»