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Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J.

Benavent Notes

Vol de nuit Vuelo Nocturno


de de
Antoine de Saint-Exupéry A. de Saint-Exupéry

Gallimard, Paris, 1931.


tr. de J. Benavent
Apéndice y notas: Emilio Pascual
Anaya, Madrid 1982, 1984, 1986,
1989, 1995, 2000

A Monsieur Didier Daurat. [después del prefacio]

PRÉFACE Prefacio

Il s’agissait, pour les com- Para las compañías de


pagnies de navigation aé- n a v e g a c i ó n a é re a s e t r a t a -
rienne, de lutter de vitesse ba de luchar en rapidez
avec les autres moyens de c o n l o s o t ro s m e d i o s d e
transport. C’est ce qu’ex- transporte. Rivière, ad-
pliquera, dans ce livre, Ri- mirable figura de jefe, lo
vière, admirable figure de chef explicará en este libro:
: « C’est pour nous une ques- « P a r a nosotros es una
tion de vie ou de mort, puis- cuestión de vida o muerte,
q u e n o u s p e rd o n s , c h a q u e puesto que perdemos por la
nuit, l’avance gagnée, pen- noche lo que ganamos du-
dant le jour, sur les chemins- rante el día a los fer ro c a-
de-fer et les navires. » Ce ser- rriles, y navíos (1).» Éste ser- 1 Cf cap. XI, pág. 91.

vice nocturne, fort critiqué vicio nocturno, muy criticado al


d’abord, admis désormais, et principio, aceptado más adelante, y
devenu pratique après le ris- convertido en práctico después del
que des premières expérien- riesgo de las primeras experiencias,
ces, était encore, au moment era todavía, cuando se escribió este
de ce récit, fort hasardeux : à relato, sumamente arriesgado: al
l’impalpable péril des routes peligro impalpable de las rutas
aériennes semées de surprises, aéreas, sembradas de sorpresas,
s’ajoute donc ici le perfide se añade en este caso el pérfido
mystère de la nuit. Si grands misterio de la noche. Por grandes
que demeurent encore les ris- que sean todavía los riesgos,
ques, je me hâte de dire qu’ils me apresuro a decir que van
vont diminuant de jour en jour, d i s m i nuyendo de día en día,
chaque nouveau voyage faci- pues cada nuevo viaje facili-
litant et assurant un peu mieux ta y asegura un poco más el
le suivant. Mais il y a pour siguiente. Mas para la avia-
l’aviation, comme pour l’ex- ción, como para la explora-
ploration des terres incon- ción de las tierras desconoci-
nues, une première période das, [8] hay una primera época
héroique, et Vol de Nuit, qui heroica, y Vuelo nocturno, que
nous peint la tragique aven- nos pinta la trágica aventura
ture d’un de ces pionniers de de uno de esos pioneros del
l’air, prend tout naturelle- aire, adquiere con toda natu-
ment un ton d’épopée. ralidad un tono de epopeya.

J’aime le premier livre de Me gusta el primer libro


Saint-Exupéry, mais celui-ci de Saint-Exupéry, pero este de

1
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bien davantage. Dans Cour- ahora mucho más aún. En Co-
rier Sud, aux souvenirs de rreo del sur, con los recuerdos
l’aviateur, notés avec une del aviador, consignados con
précision saisissante, se mê- una precisión sorprendente, se
lait une intrigue sentimentale mezclaba una intriga senti-
qui rapprochait de nous le mental que nos aproximaba al
héros. Si susceptible de ten- héroe. Tan susceptible de ter-
dresse, ah! que nous le sen- nura, ____ que lo sen t í a m o s ¡cómo no!
tions humain, vulnérable. Le h u m a n o , v u l n e r a b l e . El
héros de Vol de Nuit, non héroe de Vuelo nocturno, aun-
déshumanisé, certes, s’élève que no deshumanizado, se ele-
à une vertu surhumaine. Je va a una virtud sobrehumana.
crois que ce qui me plaît sur- Creo que lo que más me com-
tout dans ce récit frémissant, place en este relato estremecedor
c ’ e s t s a n o b l e s s e . Les e s s u n o b l e z a . Las
faiblesses, les abandons, les flaqueas, los abandonos, las
déchéances de l’homme, nous caídas de los hombres los co-
les connaissons de reste et la nocemos de sobra y la lite-
littérature de nos jours n’est ratura de nuestros días es
que trop habile à les dénon- harto hábil en denunciarlos;
cer; mais ce surpassement de p e ro e s a s u p e r a c i ó n d e s í
soi qu’obtient la volonté ten- mismo que obtiene la vo-
due, c’est là ce que nous luntad tensa es lo que so-
avons surtout besoin qu’on b re t o d o n e c e s i t a m o s q u e
nous montre. se nos muestre.

Plus étonnante encore que Más asombrosa aún que


la figure de l’aviateur, m’appa- la figura del aviador me pa-
raît celle de Rivière, son chef. rece la de Rivière, su jefe.
Celui-ci n’agit pas lui-même : Este no obra, hace obrar;
puntuación il fait agir, insuffle à ses pilo- infunde su virtud a los pi-
tes sa vertu, exige d’eux le lotos, exige de ellos lo
maximum, et les contraint à la m á x i m o y l o s o b l i g a a la
prouesse. Son implacable déci- proeza. Su implacable deci-
sion ne tolère pas la faiblesse, sión no tolera la flaquea, y
et, par lui, la moindre dé- castiga el menor desfalle-
faillance est punie. Sa sévérité cimiento. Su severidad pue-
peut, au premier abord, paraî- de parecer al principio in-
tre inhumaine, excessive. Mais humana, excesiva. Pero
c’est aux imperfections qu’elle ella se aplica a las imper-
s’applique, non point à f e c c i o n e s , n o a l h o m b re
l’homme même, que Rivière mismo, al que Rivière pre-
prétend forger. On sent, à tra- tende forjar . A través de esa
vers cette peinture, toute l’ad- pintura se percibe toda la admi-
miration de l’auteur. Je lui sais ración del autor. Le estoy reco-
gré particulièrement d’éclairer nocido particularmente por ha-
cette vérité paradoxale, pour ber ilustrado esa verdad para-
moi d’une importance psycho- dójica, para mí de una impor-
logique considérable que le tancia psicológica considerable:
bonheur de l’homme n’est pas que la felicidad del hombre no
dans la liberté, mais dans l’ac- está en la libertad, sino en la
ceptation d’un devoir. Chacun aceptación de un deber. Cada
des personnages de ce livre est uno de los personajes de este
ardemment, totalement dévoué libro está total, y ardientemente
à ce qu’il doit faire, à cette tâ- consagrado a lo que debe hacer,
che périlleuse dans le seul ac- a esa tarea peligrosa en cuyo cum-
complissement de laquelle il plimiento sólo en él encontrará el
trouvera le repos du bonheur. descanso de la felicidad. Y se
Et l’on entrevoit bien que Ri- entrevé con claridad que Rivière
vière n’est nullement insensible no es en modo alguno insensible
(rien de plus émouvant que le (nada más emocionante que el
récit de la visite qu’il re- re l a t o d e l a v i s i t a q u e l e

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çoit de la femme du dis- hace la mujer del desapa-
p a r u ) et qu’il ne lui faut pas recido) y que necesita tan-
moins de courage pour donner to valor para dar sus órd e -
ses ordres qu’à ses pilotes pour nes como los pilotos para
les exécuter. ejecutarlas.

Pour se faire aimer, dira- [9] «Para hacerse amar


t-il, il suffit de plaindre. Je ne dirá, basta compadecer. Yo no
plains guère, Ou je le cache... compadezco nunca, o lo ocul-
je suis surpris parfois de mon to... Me sorprendo a veces de
pouvoir. » Et encore : « Aimez mi poder. o Y también: «Ame
ceux que vous commandez; a los que manda. Pero sin
mais sans le leur dire. » decírselo (2).» 2 Cf. Cap. XI pág. 90 y Cap. VI, pág. 59.

C’est aussi que le senti- Y es que también el senti-


ment du devoir domine Ri- miento del deber domina a
vière; « l’obscur sentiment Rivière: «El oscuro senti-
d’un devoir, plus grand que miento de un deber más gran-
celui d’aimer ». Que l’homme de que el de amaré. (3) Que 3 Cf. Cap. XIV, pág. 111.
ne trouve point sa fin en lui- el hombre no encuentra su fi-
même, mais se subordonne et nalidad en sí mismo, sino que
sacrifie à je ne sais quoi, qui se subordina, se sacrifica a
le domine et vit de lui. Et un no sé qué que lo domina y
j’aime à retrouver ici cet « vive de él. Y me gusta encon-
obscur sentiment » qui faisait trar también aquí ese «oscu-
dire paradoxalement à mon ro sentimiento» que hacía ex-
Prométhée : « Je n’aime pas clamar paradójicamente a mi
l’homme, j’aime ce qui le dé- Prometen: «No amo al hom-
vore. » C’est la source de tout bre, sino a lo que le devora
héroïsme : « Nous agissons, (4).» Es ésta la fuente de todo 4 El escritor francés André Gide (1869-1951), au-
tor de este prólogo, se refiere aquí a su relato filo-
p e n s a i t R i v i è re , c o m m e s i heroísmo: «Obramos pensaba sófico El Prometeo mal encadenado, publicado en
1899. (La cita está en el capítulo titulado «La de-
quelque chose dépassait, en R i v i è re — c o m o s i h u b i e r a tención de Prometen», V.) Gide escribió poesías,
cuentos, novelas, ensayos, teatro, y un importan-
valeur, la vie humaine... Mais algo que sobrepasara en va- te Diario. En 1947 se le concedió el premio Nobel
de Literatura «por su vasta obra literaria, de ele-
quoi ? » Et encore : « Il existe lor a la vida humana... Pero vado valor artístico, en la que ha expuesto los gran-
des problemas humanos con un denodado amor a
p e u t - ê t re q u e l q u e c h o s e ¿qué?» Y aún: «Tal vez exis- la verdad y una lúcida penetración psicológica»,
según figuraba en el texto del diploma que le con-
cedieron.
d’autre à sauver, et de plus te alguna otra cosa más du-
durable; peut-être est-ce à radera que salvar; tal ved hay
sauver cette part de l’homme, que salvar esa parte del hom-
que Rivière travaille. » N’en bre que Rivière trabaja (5).» 5 Cf. Cap. XIV, pág. 111.

doutons pas. No nos cabe la menor duda.

En un temps où la notion En un tiempo en que la na-


de l’héroïsme tend à déserter ción de heroísmo tiende a de-
l’armée, puisque les vertus vi- sertar del Ejército, puesto
riles risquent de demeurer que las virtudes viriles corren
sans emploi dans les guerres el riesgo de permanecer ocio-
de demain dont les chimistes sas en las guerras de maña-
nous invitent à pressentir la na, cuyo futuro hor ror nos
future horreur, n’est-ce pas invitan a presentir los quími-
dans l’aviation que nous cos, ¿no es en la aviación
voyons se déployer le plus ad- donde vemos desarrollarse
mirablement et le plus utile- más admirablemente y más
ment le courage ? Ce qui se- útilmente el valor? Lo que
rait témérité, cesse de l’être sería una temeridad deja de
dans un service commandé. Le serlo en un servicio manda-
pilote, qui risque sans cesse sa do. El piloto, que arriesga su
vie, a quelque droit de sourire vida sin cesar, tiene cierto de-
à l’idée que nous nous faisons recho a sonreír ante la idea
d’ordinaire du « courage ». que de ordinario nos hacemos
Saint-Exupéry me permettra-t- del «valoro. Saint-Exupér y
il de citer une lettre de lui, me permitirá citar una carta
déjà ancienne; elle remonte au suya, antigua ya; pertenece al

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Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
temps où il survolait la Mau- tiempo en [10]que volaba por encima
ritanie pour assurer le service de la Mauritania para mantener el ser-
6 Casablanca, ciudad y puerto de Marrue-
Casablanca-Dakar vicio Casablanca-Dakar (6): cos en la costa atlántica, era escala obligada para
ira Dakar, así como para volver. Dakar, actualmente
capital de la República del Senegal y de la región
de Cabo Verde, por estar en el extremo más occi-
« Je ne sais quand je ren- «No sé cuándo volveré; dental de Africa era el punto elegido por los
aciones para desde allí cruzar el Atlántico.
Casablanca será siempre recordada por la pelí-
trerai, j’ai tant de travail de- tengo tanto trabajo desde cula homónima de Michael Curtiz, interpretada por
Humphrey Bogart e Ingrid Bergman.
puis quelques mois : recher- hace ayunos meses: búsque-
ches de camarades perdus,, das de compañeros perdidos;
dépannages d’avions tombés reparaciones de aviones caí-
en territoires dissidents, et dos en territorios disidentes,
quelques courriers sur Dakar. y algunos correos a Dakar.

« Je viens de réussir un Acabo de realizar una pe-


petit exploit passé deux jours queña hazaña: he pasado dos
et deux nuits avec onze Mau- días y dos noches con once
res et un mécanicien pour sau- moros j un mecánico para sal-
ver un avion. Alertes diverses var un avión. Diversas y gra-
et graves. Pour la première ves alarmas. Por primera vez
fois, j’ai entendu siffler des he oído silbar las balas sobre
balles sur ma tête. Je connais mi cabeza. Conozco por fin lo
enfin ce que je suis dans cette que soy en este ambiente: mu-
ambiance-là : beaucoup plus cho más sereno que los mo-
calme que les Maures. Mais ro s . P e ro h e c o m p re n d i d o
j’ai aussi compris, ce qui también algo que siempre me
m’avait toujours étonné pour- había sorprendido: por qué
quoi Platon (ou Aristote ? ) Platón (?o Aristóteles?) sitúa
place le courage au der- el valor en la última catego-
n i e r r a n g d e s v e r t u s *. C e ría de las virtudes*. Es que no *Tragedia
n’est pas fait de bien está formado por muy hermo-
beaux sentiments : un peu sos sentimientos: un poco de
de rage, un peu de vanité, rabia, un poco de vanidad,
beaucoup d’entêtement et mucha testarudez y un
un plaisir sportif vul- vulgar placer deporti-
gaire. Surtout l’exalta- v o . S o b r e todo, la exalta-
t i o n d e s a f o rc e p h y s i q u e , ción de la propia fuerza física
qui pourtant n’a rien à y que, no obstante, ahí no pinta
*Romance
v o i r *. O n c r o i s e l e s b r a s nada*. Crujamos los brazos
sur sa chemise ouverte et sobre la camisa desabrochada,
o n re s p i re b i e n . C ’ e s t y respiramos fuerte. Es más
plutôt agréable. Quand ça bien agradable. Cuando esto
se produit la nuit, il s’y se produce durante la noche, se
mêle le sentiment d’avoir mezcla con el sentimiento de
fait une immense bêtise. haber hecho una inmensa ton-
J a m a i s p l u s j e n ’ a d m i re - tería. Jamás volveré a admirar
rai un homme qui ne serait a un hombre que no sea más
que courageux. » que valeroso.»

Je pourrais mettre en épi- Podría poner como


graphe à cette citation un epígrafe a esa cita un apoteg-
apophtegme extrait du livre de m a e x t r a í d o d e l l i b ro d e
Quinton (que je suis loin d’ap- Quinton (que aun hoy ando
prouver toujours) : muy lejos de aprobar)

« On se cache d’être brave [11]«Se oculta la valentía


comme d’aimer » ; ou mieux como el amor»; o, mejor aún:
encore : « Les braves cachent «Los valientes ocultan sus ac-
leurs actes comme les honnê- tos como la gente buena sus
tes gens leurs aumônes. Ils les limosnas. Las disfrazan o se
déguisent ou s’en excusent. » excusan de ellas.»

Tout ce que Saint-Exupéry De todo lo que cuenta,


raconte, il en parle « en con- Saint-Exupéry habla «con co-

4
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
naissance de cause » . Le per- nocimiento de causa». El ha-
sonnel affrontement d’un fré- ber arrostrado frecuentemen-
quent péril donne à son livre te el peligro confiere a su li-
une saveur authentique et ini- bro un sabor auténtico e ini-
mitable. Nous avons eu de mitable. Poseemos numerosos
nombreux récits de guerre ou relatos de guerra o de aven-
d’aventures imaginaires où turas imaginarias donde el
l’auteur parfois faisait preuve autor a veces hace gala de un
d’un souple talent, mais qui flexible talento, pero que pro-
prêtent à sourire aux vrais vocan la sonrisa de los ver-
aventuriers ou combattants daderos aventureros o comba-
qui les lisent. Ce récit, dont tientes que los leen. Este re-
j’admire aussi bien la valeur lato, cuyo valor literario ad-
littéraire, a d’autre part la miro, tiene además el valor
valeur d’un document et ces también de un documento; y
deux qualités, si inespérément esas dos cualidades, tan ines-
unies, donnent à Vol de Nuit peradamente unidas, dan a
son exceptionnelle impor- Vuelo nocturno su excepcio-
tance. nal importancia.

André Gide. ANDRÉ GIDE


[13] 1 Didier Daurat (1891-1971) fue jefe de explota-
ción de la compañía aérea Latécoère desde 1920
e iniciador de los vuelos nocturnos. Director de la
linea postal aérea entre Toulouse y Dakar en la
A Didier Daurat (1) época en que Saint-Exupéry pilotó bajo sus órde-
nes, era un hombre tan duro e inflexible con los
demás como consigo mismo. No admitía el menor
error ni la menor debilidad entre sus mecánicos y
I I pilotos. En él se inspiró Saint-Exupéry para el per-
sonaje de Rivière. Por su parte, Didier Daurat re-
cordaba a Saint-Exupéry como un hombre «con la
voz suave, el aire modesto y una expresión muy
hendía, excavaban, abrian, Les collines, sous l’avion, Las colinas, bajo el avión, seria. Pero —añadía Daurat — a medida que em-
pezaba el diálogo se animaba, y las respuestas
ahondaban, hundían, calaban, que daba a mis preguntas descubrían un joven
surcaban / estela, surco creusaient déjà leur sillage cavaban ya su surco de som- dotado de un verdadero temperamento de avia-
dor, al mismo tiempo que un inventor de gran ima-
d’ombre dans l’or du soir. Les bra en el oro del atardecer. Las ginación [...]. Quizá no tenía el talento de Mermoz,
pero... pilotaba con su inteligencia, con su cere-
plaines devenaient lumineuses llanuras tornábanse luminosas, bro, metódicamente, como un matemático».
duradera, que no se puede desgastar o mais d’une inusable lumière : pero de una luz inagotable (l): 1 El adjetivo «inagotables subraya la inmensidad
romper con el uso indestructible, inagotable. del trayecto (más abajo especificará que se trata
Es más complejo que inagotable; la luz no dans ce pays elles n’en finis- en este país no termina ban de 2.500 kilómetros), la soledad del piloto en el
se desgasta pero es duradera, ambigüe- aire y la lentitud de un tiempo que parece estan-
dad que nos arroja en el corazón de la sent pas de rendre leur or de nunca de devolver su oro, cado.
trama no la geografía
même qu’après l’hiver, elles como, acabado el invierno,
n’en finissent pas de rendre no terminaban nunca de de-
leur neige. volver su nieve.

Et le pilote Fabien, qui ra- Y el piloto Fabien, que lle-


menait de l’extrême Sud, vers vaba desde el extremo sur ha-
Buenos Aires, le courrier de cia Buenos Aires el correo de
2 La región de Patagonia se extiende desde el
Patagonie, r e c o n n a i s s a i t Patagonia (2), conocía la estrecho de Magallanes, al sur de Argentina, has-
ta el río Colorado. San Julián, una de las escalas
l ’ a p p r o c h e d u s o i r a u x proximidad de la noche por las de vuelo mencionada más abajo, está en las cos-
tas atlánticas a unos 300 kilómetros del estrecho
m ê m e s s i g n e s q u e l e s mismas señales que las aguas de de Magallanes. Para localizar las ciudades del
recorrido, así como la trayectoria de los tres avio-
e a u x d ’ u n p o r t : à c e un puerto: por aquella calma, nes de Vuelo nocturno, véase mapa de pág. si-
ride= ondulaciones surcos, plieges, erosiones guiente.
1. Petit pli de la peau, sillon cutané (le plus
souvent au front, à la face et au cou, dû à
c a l m e , à c e s r i d e s l é g è r e s X por aquellas ligeras arrugas * aquí «erosiones» sería más apropiado y
l’âge, à l’amaigrissement, ou au froncement). podría guardar ese paralelismo con
2. (1690). Légère ondulation, cercles concentri-
q u ’ à p e i n e d e s s i naient de [17] que dibujaban apenas nu- página 29 creando una metáfora de
ques à la surface de l’eau. visual calado en ambos conextos y el
3. (1865). Les rides du terrain (- Égoutter, cit. 1), tranquilles nuages. Il entrait dans une bes tranquilas. Penetraba en adjetivo «ligeras» no sería sino «suaves»,
d’une plaine, plissement, ondulation. o quizás mejor «apenas imperceptibles»
4. (1634; de rider, II.). Mar. Anc. «Bout de filin rade immense et bienheureuse. una rada inmensa y feliz.
qui, passant dans les trous de cap de mou-
ton, sert à raidir ou rider les haubans, étais,
etc.» (Gruss).
Il eût pu croire aussi, dans También hubiera podido
rade
Bassin* naturel de vastes dimensions, ayant
issue vers la mer et dans lequel les navires
ce calme, faire une lente pro- creer que, en aquella calma,
peuvent trouver un bon mouillage – Mouillage menade, presque comme un se daba un lento paseo, casi
rada bahía o ensenada donde los barcos
pueden anclar al abrigo de vientos
berger. Les bergers de Patago- como un pastor. Los pastores
nie vont, sans se presser, d’un de Patagonia van, sin prisa, de
troupeau à l’autre : il allait uno a otro rebaño; él iba de
d’une ville à l’autre, il était le una a otra ciudad, era el pas-
berger des petites villes. Tou- tor de las pequeñas ciudades.
tes les deux heures, il en ren- Cada dos horas encontraba al-
contrait qui venaient boire guna que se acercaba a beber
brouter au bord des fleuves ou qui en el ribazo de un río o que
1. Manger en arrachant sur place (l’herbe, les
pousses, les feuilles). broutaient leur plaine. pacía en la llanura.

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Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
houle = movimiento tumultuoso de grandes
olas, aunque no haya borrasca
- 1. Mouvement ondulatoire qui agite la mer sans
faire déferler les vagues [deferler=- 1. V. tr. Quelquefois, après cent A veces, después de cien
Mar. Déployer (les voiles ou un pavillon).- 2.
V. intr. (1787). Se dit des vagues qui se kilomètres de steppes plus kilómetros de estepas más de-
brisent en écume en roulant sur elles-mê-
mes.] (- Fuyant, cit. 3; onde, cit. 13). Forte,
grosse houle (- Fatiguer, cit. 16; est, cit. 1,
i n h a b i t é e s q u e l a m e r, i l siertas que el mar, cruzaba
Chateaubriand). Houle d’ouragan. Le balan- croisait une ferme perdue, et una granja perdida, que pare-
cement de la houle (- Électricité, cit. 2).
Canot (cit. 2) soulevé par la houle. Navire
balancé par la houle. - Roulis. - Hauteur de la qui semblait emporter en ar- cía arrastrar tras de sí, en una
oleaje
houle : dénivellation entre le creux et la crête.
- Période de la houle : temps qui sépare le rière, dans une houle de marejada de praderas, su car-
passage de deux crêtes successives.
Au plur. Grosses vagues d’une mer agitée. Le prairies, sa charge de vies ga de vidas humanas, y enton-
frisson (cit. 31) des houles. Navire ballotté
par les houles. - Tangage. humaines, alors il saluait des ces saludaba con las alas
- 2. (Après 1850). Par métaphore ou par anal. La
houle d’un champ de blé sous la brise (-
Haleine, cit. 31). Des houles de feuillages (-
ailes ce navire. aquella nave (3). 3 Nótese la fuerte carga metafórica de todo el pá-
Bois, cit. 11, Leconte de Lisle). rrafo. El hombre está tan identificado con su avión,
Par métaphore ou fig. (- Foule, cit. 10). Une que se hace un cuerpo con él, se convierte en
houle humaine (- Battre, cit. 41). La houle pájaro, y desde arriba todo cobra un nuevo signi-
des passions. --- ficado: la estepa se convierte en mar; la granja en
- 3. Littér. Mouvement qui forme des vagues; nave la pradera en marejada; el hombre y su avión
surface ondulée. - 1. Vague; ondulation. La en una gaviota que saluda con las alas... El sim-
houle d’une chevelure. La houle des monta- bolismo del mar, con su soledad y su grandeza,
gnes à l’horizon. « San Julian est en vue ; San Julián a la vista; ate- se irá repitiendo a lo largo de la obra.

nous atterrirons dans dix mi- rrizaremos dentro de diez mi-


nutes. » nutos.

Le radio navigant passait la El radiotelegrafista comu-


nouvelle à tous les postes de nicaba la noticia a todas las
la ligne. estaciones de la línea.

Sur deux mille cinq cents Se sucedían semejantes es-


kilomètres, du détroit de Ma- calas a lo largo de dos mil qui-
gellan à Buenos Aires, des es- nientos kilómetros, desde el
cales semblables s’échelon- estrecho de Magallanes hasta
naient; mais celle-ci s’ouvrait Buenos Aires; pero ésta se
sur les frontières de la nuit abría sobre las fronteras de la
comme, en Afrique sur le mys- noche (4), así como en Africa 4 En un recorrido sin fronteras, la única frontera la
impone el transcurso del tiempo. San Julián era la
bourgade tère, la dernière bourgade la última aldea sometida se última escala antes de que comenzase el vuelo
- Petit bourg*, dont les maisons sont dissémi- nocturno propiamente dicho.
nées sur un assez grand espace (- Village)
soumise. abre sobre el misterio.

Le radio passa un El radiotelegrafista pasó


papier au pilote : un papel al piloto:

« Il y a tant d’orages que [18] «Hay tantas tormen-


les décharges remplissent mes tas, que las descargas colman
écouteurs. Coucherezvous à mis auriculares. Hará noche
San Julian ? » en San Julián?»

Fabien sourit : le ciel était Fabien sonrió; el cielo es-


calme comme un aquarium et taba calmo como un acuario,
toutes les escales, devant y todas las escalas ante ellos
eux, leur signalaient : « Ciel les anunciaban: «Cielo puro,
* punto y aparte no respetado pur, vent nul. » viento nulo.» Respondió:*
Il répondit :
« Continuerons. » —Continuaremos.

Mais le radio pensait Pero el radiotelegrafista


q u e d e s o r a g e s s ’ é t a i e n t pensaba que las tormentas
i n s t a l l é s q u e l q u e p a r t , se habían aposentado en al-
c o m m e d e s v e r s s ’ i n s t a l - gún lugar, como los gusanos
l e n t d a n s u n f r u i t ; l a n u i t se instalan en un fruto; la
s e r a i t b e l l e e t p o u r t a n t noche sería hermosa, per o
g â t é e : i l l u i r é p u g n a i t estropeada. Le repugnaba en-
d’entrer dans cette ombre trar en aquella oscuridad
prête à pourrir. X próxima a pudrirse.

En descendant moteur Mientras descendía sobre


au ralenti sur San Julian, San Julián, con el motor al
F a b i e n s e s e n t i t l a s . To u t ralentí, Fabien se sintió can-
ce qui fait douce la vie des sado. Todo lo que alegra la
hommes grandissait vers vida de los hombres crecía

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Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
lui : leurs maisons, leurs pe- hacia él: las casas, los
tits cafés, les arbres de leur cafetuchos, los árboles de la
promenade. Il était sembla- avenida. El parecía un con-
ble à un conquérant, au soir quistador que, en el crepúscu-
de ses conquêtes, qui se pen- lo de sus conquistas, se incli-
che sur les terres de l’em- na sobre las tierras del impe-
pire , e t d é c o u v r e l ’ h u m b l e rio y descubre la humilde fe-
bonheur des hommes. Fa- licidad de los hombres.
bien avait besoin de dépo- Fabien tenía necesidad de de-
ser les armes, de ressentir poner las armas, de volver a
sa lourdeur et ses cour- sentir la torpeza y el cansan-
derrengamiento b a t u re s , o n e s t r i c h e a u s s i cio que le embargaban —tam-
de ses misères, et d’être ici bién se es rico de las propias
un homme simple, qui re- miserias (5)— y de ser aquí un 5 Aunque desde arriba el aviador aparece como
un «conquistador», es esta riqueza de «miserias»
garde par la fenêtre une vi- hombre simple, que mira por la que lo reconcilia con la raza humana, la que lo
convierte en un hombre más con sus «torpezas»,
sion désormais immuable. la ventana una visión ya inmu- «cansancios» y debilidades.

Ce village minuscule, il table. Hubiera aceptado aque-


l’eût accepté, après avoir lla aldea minúscula: una vez
choisi on se contente du decidido, se conforma uno
hasard de son existence et con el azar de la propia exis-
o n p e u t l ’ a i m e r. I l v o u s tencia e incluso puede amar-
b o r n e c o m m e l ’ a m o u r. F a - la. Te limita como el amor.
bi e n e û t d é s i r é v i v r e i c i Fabien hubiera deseado vivir
longtemps, prendre sa aquí largo tiempo, recoger
part ici d’éternité, car aquí su porción de eternidad
6 El motivo de la «eternidad», que está presente
les petites villes, où il (6), pues las pequeñas ciuda- en toda la obra, tiene aquí un sentido diferente
del que tendrá para Rivière: mientras para éste el
vivait une heure, et les des, [20] donde vivía una hombre entra en la eternidad cuando sacrifica su
vida en aras de algún objetivo duradero, aquí el
jardins clos de vieux hora, y los jardines cerrados piloto se conforma con la eternidad del instante,
es decir, esa «porción de eternidad» que ofrecen
murs qu’il traversait, lui por viejos muros, que él atra- las pequeñas cosas de cada día: la «aldea minús-
cula», las «pequeñas ciudades», los «jardines
cerrados por viejos muros»...
semblaient éternels de vesaba, le parecían eternos
durer en dehors de lui. Et por el hecho de perdurar fue-
le village montait vers ra de él. Y la aldea subía ha-
l’équipage et vers lui cia la tripulación y hacia él
s’ouvrait. Et Fabien pen- se abría. Y Fabien pensaba en
sait aux amitiés, aux las amistades, en las chicas
filles tendres, à l’inti- tiernas, e n l a i n t i m i d a d d e
m i té des nappes blanches, los blancos manteles, en
à tout ce qui, lentement, todo lo que, lentamente ,
s’apprivoise pour l’éter- se hace familiar para la eter-
nité. Et le village coulait nidad. Y la aldea se deslizaba
déjà au ras des ailes, étalant a flor de alas, mostrando el
le mystère de ses jardins misterio de sus jardines cerra-
fermés que leurs murs ne dos, a los que sus muros ya no
protégeaient plus. Mais Fa- protegían. Pero Fabien, des-
bien, ayant atterri, sut qu’il pués de aterrizar, supo que no
n’avait rien vu, sinon le había visto nada, sino el len-
mouvement lent de quelques to movimiento de algunos
hommes parmi leurs pierres. hombres entre las piedras.
Ce village dé f e n d a i t , p a r s a Aquella aldea, con su sola in-
seule immobilité, le secret movilidad, defendía el secre-
de ses passions, ce v i l l a g e to de sus pasiones; aquella
r e f u s a i t s a d o u c e u r : il aldea rechazaba su dulzura:
eût fallu renoncer à l’ac- para conquistarla hubiera sido
t i o n p o u r l a c o n q u é r i r. preciso renunciar a la acción.

---

Quand les dix minutes d’es- Transcurridos los diez mi-


cale furent écoulées, Fabien nutos de escala, Fabien
dut repartir. reemprendió el vuelo.

Il se retourna vers San Vo l v i ó s e h a c i a S a n J u -

7
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
Julian : ce n’était plus qu’une lián: ya no era más que un
poignée de lumières, puis puñado de luces, luego de
d’étoiles, puis se dissipa la estrellas, luego se disipó la
poussière qui, pour la dernière polvareda, que por última
fois, le tenta. vez le tentó.

---

« Je ne vois plus les ca- «No veo los cuadrantes;


drans : j’allume. » enciendo.»

Il toucha les contacts, To c ó l o s i n t e r r u p t o r e s ,


mais les lampes rouges de la pero las lámparas rojas de la
carlingue versèrent vers les carlinga derramaron sobre
aiguilles une lumière encore X las esferas una luz tan dilui-
si diluée dans cette lumière da aún en medio de aquella
bleue qu’elle ne les colorait luz azulada, que no llegó a co-
pas. Il passa les doigts devant lorearlas. Pasó los dedos por
une ampoule : ses doigts se delante de una bombilla: sus
teintèrent à peine. dedos apenas se tiñeron.

« Trop tôt. » «Demasiado pronto.»

Pourtant la nuit montait, No obstante, la noche


pareille à une fumée som- ascendía, cual humo oscu-
bre, et déjà comblait les val- X r o , c o l m a n d o ____ l o s v a -
lées. On ne distinguait plus lles. Estos no se distinguían
celles-ci des plaines. Déjà ya de las llanuras. Sin em-
p o u r t a n t s ’ é c l a i r a i e n t l e s b a rgo ya se iluminaban los
villages, et leurs constella- pueblos y sus constelacio-
tions se répondaient. Et lui nes se contestaban. Y tam-
aussi, du doigt, faisait cli- bién él hacía parpadear con
gner ses feux de position, el dedo sus luces de posición,
répondait aux villages. La contestaba a los pueblos (7). 7 Este diálogo entre las luces de la tierra y las del
avión indica el contacto y la relación entre el pilo-
deployé en allongeant une surface terre était tendue d’appels X La tierra estaba llena de lla- to y los hombres de abajo.
tachonada a lo largo de la superficie
lumineux, chaque maison al- madas luminosas; cada casa en-
l u m a n t s o n é t o i l e , f a c e à cendía su estrella, frente a la in-
l’immense nuit, ainsi qu’on mensa noche, del mismo modo
tourne un phare vers la mer. que se vuelve un faro hacia el
Tout ce qui couvrait une vie mar. Todo lo que cubría una
humaine déjà scintillait. Fa- vida humana centelleaba (8). 8 De nuevo una inversión metafórica de términos:
desde arriba la tierra parece el cielo, y sus luces
estrellas. Anteriormente las ha llamado «conste-
uso reflexivo raro si no incorrecto bien ad m i r a i t q u e l ’ e n t r é e Fabien se admiraba de que la laciones».
d a n s l a n u i t s e f î t c e t t e entrada en la noche fuese esta
f o i s , c o m m e u n e e n t r é e e n vez como una entrada en una
rade, lente et belle. rada, lenta y bella.

Il enfouit sa tête dans la Sumergió su cabeza en la


9 El material fosforescente que ilumina las agujas
c a r l i n g u e . L e r a d i u m d e s carlinga. El radio (9) de las y las esferas del cuadro de mandos. Volveremos
a verlo en el cap. XII: «...todos los instrumentos,
aiguilles commençait à luire. esferas empezaba a brillar. con cifras de radio, derramaban una pálida clari-
dad de astros» (pág. 96).
L’un après l’autre le pilote Una después de otra el piloto
vérifia des chiffres et fut con- comprobó las cifras, y quedó
tent. Il se découvrait soli- satisfecho. Se descubría só-
dement assis dans le ciel. Il lidamente sentado en el cielo.
rozó ligeramente con el dedo refleja una
intimidad y simpatía con el avión
effleura du doigt un longeron X Rozó ______con el dedo un
especiales, más allá de los meramente d’acier, et sentit dans le mé- larguero de acero, y percibió
físico
tal ruisseler la vie : le métal el metal chorreando vida: el
10 La identificación del hombre con su avión, que
ne vibrait pas, mais vivait. metal no vibraba, pero vivía ya vimos en la nota 3, se traduce aquí en una se-
rie de metáforas que confieren al aparato caracte-
Les cinq cents chevaux du (10). Los quinientos caballos rísticas de ser vivo: «el metal chorreando vida»,
«vivía», «carne aterciopelada», «cuerpo vivo», y
moteur faisaient naître dans del motor engendraban en la un poco más abajo «el avión que respira».

la matière un courant très materia un fluido muy sua-


doux, qui changeait sa glace ve, que convertía su hielo en
en chair de velours. Une fois carne aterciopelada. Una vez

8
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
de plus, le pilote n’éprouvait, más el piloto no experimenta-
en vol, ni vertige, ni ivresse, ba en vuelo ni vértigo ni em-
mais le travail mystérieux briaguez, sino el trabajo mis-
d’une chair vivante. terioso de un cuerpo vivo.

Maintenant il s’était re- [22] Ahora se había re-


composé un monde, il y compuesto un mundo, donde,
jouait des coudes pour s’y a codazos, trataba de lograr
installer bien à l’aise. un lugar cómodo.

Il tapota le tableau de Golpeteó el cuadro de


distribution électrique, tou- distribución eléctrica, tocó
cha les contacts un à un, re- uno a uno los interruptores,
mua un peu, s’adossa removióse un poco, se recostó
mieux, et chercha la posi- mejor, y buscó la posición más
tion la meilleure pour bien cómoda para sentir el balanceo
sentir les balancements des de las cinco toneladas de me-
cinq tonnes de métal qu’une tal, que una noche moved iza
épauler = llevar a hombros (mejor)
- 1. Vx. Rompre, démettre l’épaule de; blesser à nuit mouvante épaulait. llevaba sobre sus espaldas
l’épaule (un animal).
- 2. (1822). Appuyer (qqch.) contre l’épaule. Puis il tâtonna , poussa en (11). Luego tanteó, colocó en 11 La personificación de la noche corre pareja con
- 3. (1599). Aider (qqn) dans sa réussite. la del avión: también ella se «mueve» y tiene «es-
- 4. (1690). Garantir par un épaulement*. place sa lampe de secours, su sitio la lámpara de socorro, paldas». La noche está presente en todo el libio
- 5. (1948). Mar. Épauler la lame, l’aborder ya desde el título. Al final del capítulo VI (nota 11)
obliquement par l’avant. l’abandonna, la retrouva, la abandonó, volvió a encon- encontraremos otra espléndida metáfora: «Lleva-
ba la vida en sus flancos.»
s’assura qu’elle ne glissait trarla, se aseguró de que no se
pas, la quitta de nouveau deslizaba, la dejó otra vez
pour tapoter chaque ma- para golpetear cada clavija,
nette, les joindre à coup sûr, encontrarlas sin equivocarse,
instruire ses doigts pour un educar sus dedos para un
monde d’aveugle. Puis, mundo de ciegos. Luego,
quand ses doigts le connu- cuando sus dedos lo conocie-
rent bien, il se permit d’al- ron bien, se permitió encen-
lumer une lampe, d’orner sa der una lámpara, adornar su
carlingue d’instruments pré- carlinga con instrumentos
cis, et surveilla sur les ca- precisos, y vigiló, sólo en
drans seuls, son entrée dans los cuadrantes, su entrada en
la nuit, comme une plongée. la noche, como una zambu-
Puis, comme rien ne va- llida. Luego, como nada va-
cillait, ni ne vibrait, ni ne cilaba, ni vibraba, ni tem-
tremblait, et que demeu- blaba, y permanecían fijos
raient fixes son gyroscope, el giroscopio, el altímetro y
son altimètre et le régime du el régimen del motor (12), 12 El giroscopio es un aparato que tiende a con-
servar el equilibrio en cualquier posición. Se usa
m o t e u r, i l s ’ é t i r a u n p e u , se desperezó un poco, apo- en la navegación marítima y aérea para indicar la
estabilidad de naves y aviones. El altímetro es un
instrumento que sirve para determinar la altura so-
appuya sa nuque au cuir du yó su nuca en el cuero del bre el nivel del mar. El régimen del motor es el
número de revoluciones que da el motor en una
siège, et commença cette respaldo, e i n i c i ó e s a p r o - unidad de tiempo, generalmente un minuto.
profonde méditation du vol, funda meditación del vuelo,
où l’on savoure une espé- en la que se saborea una es-
rance inexplicable. peranza inexplicable (13). 13 Esperanza tanto más «inexplicable» por el ries-
go que suponían para los pilotos aquellos prime-
ros vuelos nocturnos.

Et maintenant, au coeur Y ahora, como un centine-


de la nuit comme un la en el corazón de la noche,
veilleur, il découvre que la él descubre que la noche re-
n u i t m o n t r e l’homme : ces vela al hombre (14): esas lla- 14 La «meditación del vuelo», unida a la expe-
riencia de estar solo «corno un centinela en el co-
appels, ces lumières, cette in- madas, [23] esas luces, esa in- razón de la noche», revela al hombre nuevas di-
mensiones y significados de las cosas, que en el
quiétude. Cette simple étoile quietud. Esa simple estrella tráfago de la vida diaria por la tierra pasan des-
apercibidas. Nótese el cambio del tiempo verbal:
del pretérito ha pasado al presente.
dans l’omb r e : l ’ i s o l e m e n t en la oscuridad: el aislamien-
d’une maison. L’une s’éteint to de una casa. Hay una que
: c ’ e s t u n e m aison qui se se apaga: es una casa que se
ferme sur son amour. cierra sobre su amor.

Ou sur son ennui. C’est une O sobre su tedio. Es una


maison qui cesse de faire son casa que cesa de hacer su se-
signal au reste du monde. Ils ñal al resto del mundo. Esos
ne savent pas ce qu’ils espè- campesinos sentados alrede-

9
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
rent ces paysans accoudés à la dor de la mesa ante la lámpa-
table devant leur lampe : ils ra no saben lo que esperan; no
ne savent pas que leur désir saben que su deseo, en la
porte si loin, dans la grande enorme noche que los rodea,
nuit qui les enferme. Mais vaya tan lejos. Pero Fabien lo
Fabien le découvre quand il descubre, cuando llega desde
lame vient de mille kilomètres et mil kilómetros de distancia y
- 1. Bande de métal plate et mince, de forme
allongée. sent des lames de fond pro- siente inmensas olas de fon-
- 2. [a] Partie tranchante (d’un couteau, d’un outil
servant à couper, gratter, tailler...). [b] Petit fondes soulever et descendre do elevar y hacer descender!
rectangle d’acier mince tranchant sur deux
côtés, qui s’adapte à un rasoir mécanique.
-3. Mar. et cour. Ondulation de la mer sous
l’avion qui respire, quand il a el avión, que respira, cuando
l’action du vent, qui s’amincit à son sommet, traversé dix orages, comme ha atravesado diez tormentas
écume et déferle [deferler= 1. V. tr. Mar.
Déployer (les voiles ou un pavillon). 2. V. intr.
(1787). Se dit des vagues qui se brisent en des pays de guerre, et, entre como países en guerra, y tras
écume en roulant sur elles-mêmes..]
eux, des clairières de lune, et éstas algunos claros de luna,
quand il gagne ces lumières, y cuando alcanza esas luces,
l’une après l’autre, avec le una después de otra, con la
sentiment de vaincre. Ces sensación de conquistarlas.
hommes croient que leur Aquellos hombres creen que
lampe luit pour l’humble ta- su lámpara brilla para su hu-
ble, mais à quatre-vingts ki- milde mesa, pero al g u i e n , a
lomètres d’eux, on est déjà o c h e n t a k i l ó m e t r o s , per-
touché par l’appel de cette lu- cibe el brillo de esa luz,
mière, comme s’ils la balan- como si, desesperados, la
çaient désespérés, d’une île balanceasen ante el mar des-
déserte, devant la mer. de una isla desierta.

[25]

II II

Ainsi les trois avions De esta manera los tres


postaux de la Patagonie, du aviones postales de la
Chili et du Paraguay reve- Patagonia, de Chile y de Pa-
naient du Sud, de l’Ouest et raguay regresaban del sur, del
du Nord vers Buenos Aires. oeste y del norte hacia Bue-
On y attendait leur charg e - nos Aires. Allí se esperaba su
ment pour donner le départ, cargamento, para dar salida
vers minuit, à l’avion hacia medianoche al avión de
d’Europe. Europa.

Trois pilotes, chacun à l’ar- Tres pilotos, cada uno tras


1 Especie de capot que en los antiguos aviones
rière d’un capot lourd comme su capota (1), pesada como cubría la carlinga.
barca plana un chaland, perdus dans la una chalana, perdidos en la
nuit, méditaient leur vol, et, noche, meditaban su vuelo, y
vers la ville immense, descen- bajarían lentamente hacia la
draient lentement de leur ciel ciudad inmensa de un cielo
d’orage ou de paix, comme tormentoso o pacífico, como
d’étranges paysans descen- extraños campesinos que des-
dent de leurs montagnes. cienden de sus montañas.

Rivière, responsable du ré- Rivière, responsable de


seau entier, se promenait de toda la red, paseaba a lo lar-
long en large sur le terrain go y ancho de la pista de ate-
d’atterrissage de Buenos rrizaje de Buenos Aires. Per-
Aires. Il demeurait silencieux manecía silencioso, pues,
car, jusqu’à l’arrivée des trois hasta la llegada de los tres
avions, cette journée, pour lui, aviones, para él este día era
restait redoutable. Minute par temible. Minuto por minuto,
minute, à mesure que les télé- a medida que le [28] llegaban
grammes lui parvenaient, Ri- los telegramas, Rivière sen-
vière avait conscience d’arra- tía que arrancaba algo al

10
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
cher quelque chose au sort, de sino, que reducía la porción
2 Aparece aquí ya la primera insinuación del problema con
réduire la part d’inconnu, et de de lo ignoto (2), que sacaba que más adelante se enfrentará Rivière: el de la incom-
prensión y oposición de quienes consideraban los vuelos
tirer ses équipages, hors de la a sus tripulaciones de la no- nocturnos como algo imposible, casi un suicidio. Rivière
aparece así como un descubridor que lucha contra el des-
nuit, jusqu’au rivage. che hasta la orilla (3). tino, que va ganando parcelas a lo desconocido.
3 La metáfora de la noche como un mar proceloso
que es preciso atravesar aparece múltiples veces
en la obra.
Un manoeuvre aborda Ri- Un obrero se acercó para
vière pour lui communiquer un comunicarle un mensaje de la
message du poste radio estación radiotelegráfica.

— Le courrier du Chili si- —El correo de Chile anun-


gnale qu’il aperçoit les lumiè- cia que divisa las luces de
res de Buenos Aires. Buenos Aires.

— Bien. —Bien.

Bientôt Rivière entendrait Pronto Rivière oiría ese


cet avion : la nuit en livrait un avión: la noche abandonaba
déjà, ainsi qu’une mer, pleine ya uno, como un mar, lleno de
de flux et de reflux et de flujo y reflujo y misterios,
mystères, livre à la plage le trésor deposita en la playa el tesoro
bamboleado qu’elle a si longtemps ballotté. que ha zarandeado tanto
Et plus tard on recevrait d’elle tiempo. Más tarde, se recibi-
les deux autres. rían de ella los otros dos.

Alors cette journée serait Entonces, este día habría


liquidée. Alors les équipes terminado. Entonces, las tri-
usées iraient dormir, rempla- pulaciones cansadas, reem-
cées par les équipes fraîches. plazadas por otras de refres-
Mais Rivière n’aurait point co, se irían a dormir. Pero
de repos : le courrier d’Eu- Rivière no tendría reposo: el
rope, à son tour, le chargerait correo de Europa, a su vez,
d’inquiétudes. Il en serait lo cargaría de inquietud.
t o u j o u r s a i n s i . To u j o u r s . Siempre así. Siempre. Por
Pour la première fois ce primera vez aquel viejo lu-
vieux lutteur s’étonnait de se chador se asombraba de sen-
sentir las. L’arrivée des avi- tirse cansado. La llegada de
ons ne serait jamais cette los aviones no sería nunca esa
BIENHEUREUX 1. Vieilli ou littér. Qui jouit d'un victoire qui termine une victoria que concluye una
grand bonheur, de la félicité. 2. Relig. [a] Qui jouit
de la béatitude*, du bonheur parfait.“[b] Qui a été
béatifié* par l'Église catholique.“- 3. (Choses).
guerre, et ouvre une ère de paix guerra y abre una era de paz
Vieilli ou littér. Qui s'écoule dans la paix, le
bonheur; qui procure la félicité
bienheureuse. Il n’y aurait venturosa. Jamás habría para
venturosa 1. adj. Que tiene buena suerte. jamais, pour lui, qu’un pas él otra cosa que un paso hecho,
2. Borrascoso, tempestuoso.
3. Que implica o trae felicidad.
de fait précédant mille pas precediendo a mil otros pasos
semblables. Il semblait à semejantes. Le parecía a Rivière
R i vi è r e q u ’i l s o u l e v a i t que, desde hacía mucho tiempo,
un poids très lourd, à levantaba un peso muy grande,
b r a s t e ndus, depuis long- con los brazos tendidos: un
t e m p s : u n e ff o r t s a n s r e - esfuerzo sin descanso y sin es-
pos et sans espérance. « peranza. «Envejezco...» En-
J e vieillis... » Il vieillissait si vejecía, cuando en la sola ac-
dans l’action seule il ne trou- ción dejaba de hallar su ali-
vait plus sa nourriture. Il mento. Se asombró de re-
s’étonna de réfléchir sur des flexionar sobre problemas que
problèmes qu’il ne s’était ja- jamás se había [29] planteado.
mais posés. Et pourtant reve- Y, no obstante, volvía hacia
nait contre lui, avec un mur- él, con melancólico murmu-
mure mélancolique, la masse des llo, la suma de cosas agrada-
douceurs qui’il avait toujours bles que siempre había eludi-
écartées : un océan perdu. « Tout do: un océano perdido. «Tan
cela est donc si proche ?... » cerca está, pues, todo eso...?»
Il s’aperçut qu’il avait peu Se dio cuenta de que poco a
à peu repoussé vers la poco había aplazado para la
v i e i l l e s s e , pour « quand il vejez, para «cuando tuviera

11
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
aurait le temps » ce qui fait tiempo», lo que hace agrada-
douce la vie des hommes. ble la vida de los hombres.
Comme si réellement on pou- Como si realmente un día se
vait avoir le temps un jour, pudiese tener tiempo, como si
comme si l’on gagnait, à l’ex- al fin de la vida se ganase esa
trémité de la vie, cette paix paz venturosa que uno se ima-
bienheureuse que l’on imagine. gina. Pero la paz no existe.
Mais il n’y a pas de paix. Il n’y Tal vez no existe siquiera la
a peutêtre pas de victoire. Il n’y victoria. No existe la llegada
a pas d’arrivée définitive de definitiva de todos los co-
tous les courriers. rreos.

Rivière s’arrêta devant Rivière se detuvo ante


Leroux, un vieux contremaî- Leroux, el viejo contramaes-
tre qui travaillait. Leroux, tre, que estaba trabajando.
lui aussi, travaillait depuis Ta m b i é n L e r o u x t r a b a j a b a
quarante ans. Et le travail desde hacía cuarenta años. Y
prenait toutes ses forces. el trabajo consumía todas sus
Quand Leroux rentrait chez fuerzas. Cuando Leroux en-
lui vers dix heures du soir, traba en su casa, hacia las diez
ou minuit, ce n’était pas un o las doce de la noche, no se
autre monde qui s’offrait à le ofrecía un mundo diferen- 4 Es decir, que la vida «privada» de Leroux, como
lui, ce n’était pas une évasion. te, no era una evasión (4). 4. la de Rivière, no era más que una prolongación
del trabajo: el mundo del avión lo llenaba todo.
Rivière sourit à cet homme qui Rivière sonrió a aquel hombre
relevait son visage lou r d , e t que, levantando su tosca faz,
désignait un axe ble ui : señalaba un eje pavonado (5): 5 El pavonado es una delgada película de óxido
de color azul que se aplica a la superficie del ace-
« Ça tenait trop dur, mais je l’ai eu. » Estaba duro, pero he podido con él. ro para preservarlo de la oxidación. Aquí está to-
mado como adjetivo.
Rivière se pencha sur Rivière se inclinó sobre el
l’axe. Rivière était re- eje. Rivière estaba otra vez
p r i s p a r l e m é t i e r . « Il cogido por el oficio.
faudra dire aux ateliers d’ajus- Habrá que decir a los talleres
grippage = agarrotamiento de un motor ter ces pièces-là plus libres. » que no ajusten tanto estas piezas.
- 1. Techn. (et cour.). Ralentissement ou arrêt du
mouvement de pièces ou organes mécani- Il t â t a d u d o i g t l e s t r a c e s Pasó un dedo sobre las huellas
ques, provoqué par le frottement et la dilata-
tion des surfaces métalliques mal lubrifiées.
- 2. Techn. Formation de rides sur un enduit
du grippage, puis consi- del agarrotamiento; luego,
[préparation molle ou semi-fluide qu’on appli- déra de nouveau Leroux. observó de nuevo a Leroux.
que en une ou plusieurs couches continues à la
surface de certains objets pour les protéger, les
garnir.], une peinture, par rétraction. Une drôle de question lui ve- Una extraña pregunta se le ve-
- 3. (Mil. XXe). Mauvais fonctionnement d’insti-
tutions, de systèmes économiques, politi- nait aux lèvres, devant ces nía a los labios ante aquellas
ques, etc.
* aquí «erosiones» sería más apropiado y rides sévères. Il en souriait: arrugas* severas. Sonrió:
podría guardar ese paralelismo con
página 17 creando una metáfora de
visual calado en ambos contextos — Vo u s v o u s ê t e s b e a u - ¿Se ha ocupado usted
c o u p o c c u p é d ’ a m o u r, L e - mucho del amor en su
r o u x , dans votre vie? vida, Leroux?

— Oh! l’amour, vous sa- [30] —¡Oh!, el amor, sabe


vez, monsieur le Directeur... usted, señor director...

— Vous êtes comme moi, —Sí, a usted le ha pasado


vous n’avez jamais eu le lo que a mí; nunca ha tenido
temps. tiempo.

— Pas bien beaucoup... —No mucho, no.

Rivière écoutait le son de Rivière escuchaba el soni-


la voix, pour connaître si la do de la voz, para saber si la
réponse était amère : elle respuesta era amarga: no lo
n’était pas amère. Cet homme era. Aquel hombre experi-
éprouvait, en face de sa vie mentaba frente a su vida pa-
passée, le tranquille contente- sada el tranquilo contento del
ment du menuisier qui vient de carpintero que acaba de ce-
polir une belle planche : « pi llar una hermosa tabla: «Ahí
Voilà, c’est fait. » la tiene. Ya está hecha.»

12
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
« Vo i l à , p e n s a i t «Ahí la tienes —pensaba
Rivière, ma vie est faite. » Rivière, mi vida ya está hecha.»

I l re p o u s s a t o u t e s l e s Rechazó los pensamientos


pensées tristes qui lui ve- tristes que en él despertaba la
naient de sa fatigue, et se fatiga, y se dirigió haci a e l
dirigea vers le hangar, car hangar, pues ya se oía zum-
l’avion du Chili grondait. bar el avión de Chile.

III III

Le son de ce moteur loin- El ruido del lejano mo-


tain devenait de plus en plus tor se hacía cada vez más
* denso, consistente, redondo dense. Il mûrissait. On denso*. Maduraba**. Se en-
** agrandar, desarrollar
donna les feux. Les lampes cendieron los faros. Las luces
rouges du balisage dessinè- rojas del balizaje dibujaron
1 Siglas de «Telegrafía .Sin Hilos».
rent un hangar, des pylônes un hangar, los postes de T. S.
de T.S.F., un terrain carré. H. (1), una pista cuadrada. Se
On dr essait une fête. preparaba una fiesta.

— Le voilà! —¡Ahí está!

L’avion roulait déjà dans le El avión corría ya en me-


faisceau des phares. Si brillant dio del haz de los faros. Tan
qu’il en semblait neuf. Mais, brillante, que parecía nuevo.
quand il eut stoppé enfin de- Pero, cuando finalmente se
vant le hangar, tandis que les paró ante el hangar, mientras
mécaniciens et les manoeuvres los mecánicos y los obreros se
se pressaient pour décharger la apresuraban a descargar el co-
poste, le pilote Pellerin ne rreo, el piloto Pellerin no se
bougea pas. movió.

— Eh bien? qu’attendez- Pero ¿a qué espera para


vous pour descendre ? bajar?

Le pilote, occupé à quel- El piloto, ocupado en


que mystérieuse besogne, ne alguna misteriosa faena, no
daigner daigna pas répondre. Proba- se dignó responder. Proba-
- Vouloir bien accepter de (faire qqch.), soit en
faveur d’une personne qui n’en paraît pas
indigne, soit parce qu’on ne juge pas cette blement il écoutait encore tout blemente aún escuchaba en su [34]
chose indigne de soi.
[a] (Adressée à une haute autorité : demande, le bruit du vol passer en lui. interior todo el estrépito del vuelo.
prière). Que votre Majesté daigne s’asseoir.
Seigneur, daignez écouter ma prière (- Il hochait lentement la tête, et, Movía lentamente la cabeza e,
Apaiser, cit. 8 et ci-dessus, cit. 5).
[b] (Adressée à une femme). Daignez agréer penché en avant, manipulait inclinado hacia delante, mani-
(Madame) mes hommages.
[c] (Adressée à un correspondant, dans la
formule finale d’une lettre). Daignez agréer,
on ne sait quoi. Enfin il se re- pulaba Dios sabe qué. Por fin
M..., l’expression (l’hommage...) de mes tourna vers les chefs et les ca- se volvió hacia los jefes y ca-
sentiments... Daignez recevoir, M..., mes
salutations respectueuses
marades, et les considéra maradas, y los consideró con
gravement, comme sa pro- gravedad, como si fueran de
priété. Il semblait les comp- su propiedad. Parecía contar-
ter et les mesurer et les peser, los y medirlos y pesarlos, y
et il pensait qu’il les avait pensaba que se los había ga-
bien gagnés, et aussi ce han- nado de sobra, y también aquel
gar de fête et ce ciment solide hangar en fiesta, y aquel sóli-
et, plus loin, cette ville avec do cemento, y, más lejos, la
son mouvement, ses femmes ciudad, con su tráfico, sus mu-
et sa chaleur. Il tenait ce peu- jeres y su calor. Tenía a aquel
ple dans ses larges mains, pueblo en sus anchas manos,
comme des sujets, puisqu’il co m o s ú b d i t o s , p u e s p o -
pouvait les toucher, les enten- d í a t o c arlos, o í r l o s e
dre et les insulter. Il pensa insultarlos. Pensó
d’abord les insulter d’être là primero insultarlos por estarse

13
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
tranquilles, sûrs de vivre, ad- allí, tranquilos, seguros de vi-
mirant la lune, mais il fut vir, admirando la luna, pero fue
benigno:afable, complaciente, bonachón débonnaire benigno:
Debonnair = buenazo, bonachón
- 1. Vx. De noble nature, digne de sa race.
1080, Chanson de Roland; de l’expression de
bonne aire «de bonne race».
— ... Paierez à boire! —¡Me pagaréis una copa!
debonair adj. 1 carefree, cheerful, self-assured.
2 having pleasant manners.
Etymology ME f. OF debonaire = de bon aire of
good disposition Et il descendit. Y descendió.

Il voulut raconter son voyage : Quiso explicar su viaje:

— Si vous saviez!... —¡Si supierais...!

Jugeant sans doute en Juzgando, sin duda, haber


avoir assez dit, il s’en fut dicho lo suficiente, se fue a
r e t i r e r s o n c u i r. quitarse su traje de cuero.

---

Quand la voiture l’em- Cuando el coche se lo lle-


porta vers Buenos Aires en vó hacia Buenos Aires, en
compagnie d’un inspecteur compañía de un inspector
morne et de Rivière silen- taciturno y de Rivière silen-
cieux, il devint triste : c’est cioso, se entristeció: es her-
beau de se tire r d’af faire , moso salir de un mal paso,
et de lâcher avec santé, en y, a l t o m a r t i e r r a , s o l t a r
reprenant pied, de bonnes saludablemente unas fuertes
i n j u re s . Q u e l l e j o i e p u i s - palabrotas. ¡Qué potencial
sante! Mais ensuite, de alegría! Pero en seguida,
quand on se souvient, on cuando uno se acuerda, se
2 La duda de Pellerin se refiere no tanto al ciclón
d o u t e o n n e s a i t de quoi. duda sin saber de qué (2). — eso es algo «real», «franco»—, sino al «rostro
que toman las cosas cuando se creen solas», como
dice a continuación. Es el encuentro con la natu-
raleza viva, casi en estado puro, que a veces ad-
La lutte dans le cyclone, ça, Bregar con un ciclón, eso quiere caracteres de «milagro».

au moins, c’est réel, c’est por lo menos es real, es fran-


franc. Mais non le visage des co. Pero no lo es el rostro de
choses, ce visage qu’elles las cosas, ese rostro que to-
prennent quand elles se croient man cuando se creen solas.
seules. Il pensait : Pensaba:

« C’est tout à fait pareil [35] « E s l o m i s m o q u e u n


à une révolte des visages motín: rostros que ape-
qui pâlissent à peine, mai s nas palidecen, ¡pero
changent tellement 1 » cambian tanto!»

Il fit un effort pour se sou- Hizo esfuerzos por recor-


venir. dar.

Il franchissait, paisible, la Franqueaba apacible la 3 La cordillera de los Andes separa Chile de Ar-
gentina y se prolonga por el norte hasta Venezue-
Cordillère des Andes. Les cordillera de los Andes (3). la. De los tres aviones postales que hemos visto a
principios del capítulo II, el que hacía el trayecto
neiges de l’hiver pesaient sur Las nieves invernales gravita- Chile—Buenos Aires tenía, pues, que cruzarla a
diario.
elle de toute leur paix. Les ban sobre ella con todo el
neiges de l’hiver avaient fait peso de su paz. Las nieves
l a p a i x d a n s c e t t e m a s s e , invernales habían llevado la
comme les siècles dans les paz a aquella mole, como los
c h â t e a u x m o r t s . S u r d e u x siglos a los castillos muertos.
cents kilomètres d’épaisseur, Sobre doscientos kilómetros
plus un homme, plus un souf- de espesor, ni un hombre, ni
fle de vie, plus un effort. Mais un hálito de vida, ni un esfuer-
frôler
- 1. Toucher légèrement en glissant, en passant.
- 2. Par ext. Passer très près de, en touchant
des arêtes verticales, qu’à six zo. Sólo aristas verticales que
presque. - 3. Fig. (Sujet n. de chose abs- mille d’altitude on frôle, mais se rozan a seis mil de altura, sólo
traite). être tout près de..
**plural de «piedras» incorrecto des manteaux* de pierre qui X capas de piedras** desplomándo- * capas, capotes, pliegues
tombent droit, mais une formi- se verticalmente, sólo una formi-
dable tranquillité. dable tranquilidad.

14
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

Ce fut aux environs du pic Fue en los alrededores del


4 El Pico Tupungato se halla en la frontera entre
Tupungato... Pico Tupungato (4) ... Chile Y Argentina y separa las provincias de San-
tiago y Mendoza respectivamente. Tiene 6.800 m
de altura y la cumbre está cubierta por nieves per-
petuas.
Il réfléchit. Oui, c’est Reflexionó. Sí, allí pre-
bien là qu’il fut le témoin cisamente fue testigo de
d’un miracle. un milagro.

Car il n’allait d’abord Porque en principio no ha-


rien vu, mais s’était sim- bía visto nada, pero se había
plement senti gêné, sem- sentido simplemente desazo-
blable à quelqu’un qui se nado, como cuando uno que
croyait seul, qui n’est plus se cree solo no está solo y al-
seul, que l’on regarde. Il guien está mirándolo. Dema-
s’était senti, trop tard et siado tarde y sin llegar a
sans bien comprendre com- comprender cómo, se había
ment, entouré par de la co- sentido envuelto por el furor.
l è r e . Vo i l à . D ’ o ù v e n a i t Mas, ¿de dónde procedía
cette colère ? aquel furor?

suinter A quoi devinait-il ¿En qué adivinaba que


- 1. (V. 1560). S’écouler très lentement, sortir
goutte à goutte.
- 2. Produire un liquide qui s’écoule goutte à
qu’elle suintait des pier- rezumaba de las piedras que
goutte. res, qu’elle suintait de la rezumaba (5) de la nieve? Por- 5 La repetición del mismo verbo subraya la pre-
sencia indefinible del peligro, agazapado en las
piedras, en la nieve.
neige? Car rien ne semblait que nada parecía acercársele,
venir à lui, aucune tempête ninguna sombría tempestad
sombre n’était en marche. estaba en marcha. Pero un
Mais un monde à peine dif- mundo apenas diferente sur-
férent sur place, sortait de gía del otro en el mismo lu-
l’autre. Pellerin regardait, gar. Con el corazón inexplica-
avec un serrement de coeur blemente encogido, Pellerin
inexplicable, ces pics observaba [36] aquellos picos
i n n o cents, ces arêtes , ces inocentes, aquellas aristas,
crêtes de neige, à peine plus aquellas crestas de nieve, ape-
gris, et qui pourtant nas grisáceas, y que no obs-
commençaient à vivre - tante empezaban a vivir, como
comme un peuple. un pueblo.
Bander=poner los músculos en tensión
- 1. Entourer d’une bande que l’on serre. - 2. [a] Tendre* avec
effort.
[b] Fig. Vx ou littér. Tendre*. [c] Archit. Bander un arc, une voûte, Sans avoir à lutter, il ser- S i n t e n e r q u e l u c h a r,
en poser le dernier claveau, qui formera la clef de voûte.
-SE BANDER v. pron. -II. V. intr. - 1. Vx. être tendu. - 2. (1677). rait les mains sur les comman- apretó las manos sobre los
Fam., érotique. Cour. être en érection.
[tender Del lat. tendere. X [nada que ver con tender los
músculos]
des. Quelque chose se prépa- m a n d o s . A l g o q u e é l n o
1. tr. Desdoblar, extender o desplegar lo que está cogido, rait qu’il ne comprenait pas. Il c o m p r e n d í a s e p r e p a r a b a .
doblado, arrugado o amontonado. 2. Echar a alguien o algo
por el suelo de un golpe. 3. Echar por el suelo una cosa,
esparciéndola. 4. Extender al aire, al sol o al fuego la ropa bandait ses muscles, telle une X Tendía sus músculos, como un
mojada, para que se seque. 5. Suspender, colocar o
construir una cosa apoyándola en dos o más puntos. bête qui va sauter, mais il ne animal que va a saltar, pero no
TENDER una cuerda, TENDER la vía, TENDER un puente.
6. Alargar una cosa aproximándola hacia alguien o algo. 7. voyait rien qui ne fût calme. veía nada que no estuviese tran-
Propender, referirse a algún fin una cosa. 8. Tener alguien o
algo una cualidad o característica no bien definida, pero sí Oui, calme, mais chargé d’un quilo. Sí, tranquilo, pero cargado
aproximada a otra de la misma naturaleza. 9. Albañ. Poner
el tendido en paredes y techos. 10. Mat. Aproximarse
progresivamente una variable o función a un valor
étrange pouvoir. de un raro poder.
determinado, sin llegar nunca a alcanzarlo. 11. prnl.
Echarse, tumbarse a la larga. 12. Encamarse las mieses y
otras plantas. 13. Presentar el jugador todas sus cartas, en
la persuasión de ganar o de perder seguramente. 14. Puis tout s’était aiguisé. Luego (6), todo se había agudizado. 6 Obsérvese cómo crece en rapidez el ritmo de
Extenderse en la carrera el caballo, aproximando el vientre este fragmento hasta llegar a la conciencia de la
al suelo. 15. fig. y fam. Descuidarse, desamparar o Ces arêtes, ces pics, tout de- Las aristas, los picachos, todo catástrofe que se avecina: «Luego... Y luego le
abandonar la solicitud de un asunto por negligencia.] pareció... Y luego... Entonces... Estos— perdido.»
venait aigu : on les sentait pé- se hizo agudo: se los sentía La palabra rolo, que aparece después, pertenece
al vocabulario marino: es una pieza gruesa y cur-
étrave= roda: pieza gruesa y curva, de nétrer, comme des étraves, le penetrar como rodas en el va, de madera o hierro, que forma la proa de la
madera o hierro, que forma la proa de la nave.
nave. (2. Tributo)
Mar. Pièce courbe et saillante (qui ressort,
vent dur. Et puis il lui sem- viento duro. Y luego le pare-
avance, dépasse; saliente) qui forme la proue bla qu’elles viraient et dé- ció que viraban y derivaban a
du bateau.

solicitude n. 1 the state of being solicitous; rivaient autour de lui, à la su alrededor, como gigantes-
solicitous behaviour. 2 anxiety or concern. façon de navires géants qui cos navíos que se preparan
Cuidado, afán, ansiedad, solicitousness, a
feeling of excessive concern, preocupación, s’installent pour le combat. para el combate. Y luego,
ansiedad, atención, celo
solicitud request, application Et puis il y eut, mêlée à mezclado con el aire, polvo:
solicitous: 1 diligente [pronto, presto, activo],
cuidadoso, gustoso 2 inquieto aprensivo, l ’ a i r, u n e p o u s s i è r e : e l l e un polvo que ascendía, flotan-
receloso
solícito diligente [pronto, presto, activo], montait, flottant doucement, do suavemente, como un velo,
cuidadoso, gustoso
comme un voile, le long des a lo largo de las nieves. En-
neiges. Alors, pour chercher tonces, para buscar una esca-
une issue en cas de retraite patoria en caso de retirada

15
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
nécessaire, il se retourna et forzosa, volvió la cabeza
trembla : toute la Cor- y tembló: toda la cordille-
dillère, en arrière, semblait r a , a s u s e s p a l d a s , p a r e c ía
fermenter. fermentar.

« Je suis perdu. » «Estoy perdido.»

D’un pic, à l’avant, jaillit De un pico, delante de él,


la neige : un volcan de neige. brotó la nieve: un volcán de
Puis d’un second pic, un peu nieve (7). Luego, de otro pico, 7 Saint-Exupéry ha descrito magistralmente la tem-
pestad de nieve tomando los términos de un cam-
à droite. Et tous les pics, algo a la derecha. Y así, to- po semántico tan opuesto como es el fuego: así,
volcán de nieve», «los picos... se «inflamaron»,
«llamaradas grises».
ainsi, l’un après l’autre s’en- dos los picos, uno tras otro,
flammèrent, comme suc- como tocados sucesivamente
cessivement touchés par quel- por algún invisible mensaje-
que invisible coureur. C’est ro, se inflamaron. Fue enton-
alors qu’avec les premiers re- ces cuando, con los primeros
mous de l’air les montagnes remolinos de aire, las montañas
autour du pilote oscillèrent. oscilaron alrededor del piloto.

L’action violente laisse La acción violenta deja po-


peu de traces : il ne retrou- cas huellas: ya no encontraba
vait plus en lui le souvenir [37] en sí mismo el recuerdo
des grands remous qui de los grandes remolinos que
l’avaient roulé. Il se rappe- lo habían arrollado. Sólo se
lait seulement s’être dé- acordaba de haberse debatido
battu, avec rage, dans ces rabiosamente entre aquellas
flammes grises. llamaradas grises.

Il réfléchit. Reflexionó.

« Le cyclone, ce n’est rien. «El ciclón no es nada.


On sauve sa peau. Mais aupa- Se salva el pellejo. ¡Pero
ravant! Mais cette rencontre antes! ¡Pero el encuentro
que l’on fait! » con él!»

Il pensait reconnaître, en- Creía reconocer, entre mil,


tre mille, un certain visage, et cierto rostro; y, no obstan-
pourtant il l’avait déjà oublié. te, ya lo había olvidado (8). 8 Esta frase que cierra el capítulo redondea 1o
dicho en la nota 2.

[39]

IV IV

Rivière regardait Pellerin. Rivière miraba a Pellerin.


Quand celuici descendrait de Cuando éste, dentro de veinte
voiture, dans vingt minutes, il minutos, descendiese del co-
se mêlerait à la foule avec un che, se perdería en la muche-
sentiment de lassitude et de dumbre con un sentimiento de
lourdeur. Il penserait peut-être lasitud y pesadez. Pensaría tal
: « Je suis bien fatigué... sale vez: «Qué cansado estoy...
métier! » Et à sa femme il ¡Cochino oficio!» Y a su mu-
avouerait quelque chose jer le confesaría algo así
comme « on est mieux ici que como: «Se está mejor aquí que
sur les Andes ». Et pourtant en los andes.» Y, sin embar-
tout ce à quoi les hommes tien- go, casi se había desprendido
nent si fort s’était presque dé- de todo aquello a que los hom-
taché de lui : il venait d’en bres se aferran con tanta fuer-
connaître la misère. Il venait za: acababa de conocer la mi-
de vivre quelques heures sur seria. Acababa de vivir unas

16
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
l’autre face du décor, sans sa- horas sobre la otra cara del
voir s’il lui serait permis de decorado, sin saber si le sería
rétablir pour soi cette ville permitido hallar de nuevo
dans ses lumières. S’il retrou- aquella ciudad con sus luces.
verait même encore, amies Si encontraría incluso amigas
d’enfance ennuyeuses mais de la infancia, enojosas pero
chères, toutes ses petites queridas, todas sus pequeñas
infirmités d’homme. « Il y a debilidades de hombre. «En
dans toute foule, pensait Ri- toda multitud —pensaba
vière, des hommes que l’on ne Rivière— hay hombres a
distingue pas, et qui sont de quienes nadie distingue, pero
prodigieux messagers. Et sans que son prodigiosos mensaje-
le savoir e u x - m ê m e s . A ros. Y ni ellos lo saben. r1
moins que... » Rivière crai- menos que...» Rivière temía a
gnait certains admirateurs. Ils ciertos [40] admiradores: no
ne comprenaient pas le carac- comprendían el carácter sa-
tère sacré de l’aventure, et grado de la aventura (1), y sus 1 Rivière considera a sus hombres «mensajeros»
no sólo en cuanto portadores de la corresponden-
cia, sino como testigos y portadores de otro «men-
leurs exclamations en faus- exclamaciones falseaban su saje»: el de la acción y la aventura, un mundo «sa-
grado» para él. Pero Rivière no está seguro de
s a i e n t l e sens, diminuaient sentido, disminuían al hom- que sus hombres sean conscientes de ello.
l’homme. Mais Pellerin gardait bre. Pero Pellerin guardaba
ici toute sa grandeur d’être aquí toda su grandeza de sa-
simplement instruit, mieux que ber sencillamente mejor que
personne, sur ce que vaut le nadie lo que vale el mundo
monde entrevu sous un certain entrevisto bajo cierta luz, y
jour, et de repousser les approba- de rechazar las aprobaciones
tions vulgaires avec un lourd dé- vulgares con un rudo des-
dain. Aussi Rivière le félicita- dén. Rivière lo felicitó:
t-il : « C o m m e n t a v e z -vous «¿Cómo se las ha arreglado?» Y
réussi? » Et il l’aima de par- lo estimó por hablar sencilla-
l e r s i m p l e m e n t m é t i e r, d e mente en términos del oficio,
enclume parler de son vol comme un por hablar de su vuelo como un
- 1. Masse de fer aciéré sur laquelle le forgeron
bat les métaux, à froid ou à chaud. forgeron de son enclume. herrero de su yunque.
- 2. (1611). Anat. L’un des osselets de l’oreille,
servant de trait d’union entre le marteau et
l’étrier.
---

Pellerin expliqua d’abord Pellerin explicó primero su


sa retraite coupée. Il s’excu- retirada cortada. Casi se excu-
sait presque : « Aussi je n’ai saba: «Así que no pude escoger.»
pas eu le choix. » Ensuite il Después no había visto nada
n’avait plus rien vu : la neige más: la nieve lo cegaba. Pero co-
l’aveuglait. Mais de violents rrientes violentas lo habían sal-
courants l’avaient sauvé, en le vado, levantándolo a siete mil
soulevant à sept mille. « J’ai metros. «Seguramente me he
dû être maintenu au ras des mantenido durante toda la tra-
crêtes pendant toute la traver- vesía a ras de las crestas.» Ha-
sée. » Il parla aussi du gyros- bló también del giroscopio, cuya
cope dont il faudrait changer entrada de aire sería preciso
de place la prise d’air : la neige cambiar de sitio: la nieve lo ob-
l’obturait : « Ça forme verglas, turaba: «Se forma escarcha,
voyez-vous. » Plus tard d’autres sabe?» Más tarde otras corrien-
culbuter =voltear o hacer caer brusca o courants avaient culbuté X tes habían derribado* a * hecho descender bruscamente boca abajo
violentamente; zarandear
-I. V. intr. - 1. Faire une culbute (2.). Tomber à la
renverse. - 2. Fig. et vieilli. Faire faillite,
Pellerin, et, vers trois mille, Pellerin, que no comprendía
s’effondrer. il ne comprenait plus com- cómo hacia los tres mil metros
-II. V. tr. (1546, cullebuter). - 1. Faire tomber heurter
brusquement (qqn). - 2. Bousculer, pousser. - 1. (Sujet n. de personne ou de chose). Toucher plus ou
culbute ment il n’avait rien heurté no se había estrellado contra moins rudement, en entrant brusquement en con-
- 1. Tour qu’on fait en mettant la tête en bas et tact avec... (généralement de façon accidentelle).
les jambes en haut, de façon à retomber de e n c o r e . C ’ e s t q u ’ i l s u r v o - nada. Es que volaba ya sobre - 2. (1280). Abstrait. (Compl. n. de personne ou de chose
l’autre côté. humaine). Venir contrecarrer (qqn), aller à l’encontre*
- 2. Chute où l’on tombe brusquement à la l a i t d é j à l a p l a i n e . « J e la llanura. «De repente me he de (sentiments, intérêts...), d’une façon choquante, rude
renverse. ou maladroite qui provoque ou durcit la résistance.
- 3. Fig. (Du double mouvement de la culbute). m’en suis aperçu tout d’un dado cuenta de ello, al irrum- - 3. Factitif. Heurter qqch. à qqch. : faire se heurter, faire heurter (II.) à...
Comm. Faire la culbute : revendre qqch. au - 1. Vieilli. (Avec contre). Entrer brusquement, plus ou
double du prix d’achat.
- 4. Anciennt. Ruban porté par les jeunes filles à
c o u p , e n d é b o u c h a n t d a n s pir de improviso en un cielo moins rudement en contact avec...
- 2. V. tr. ind. (V. 1135; sujet n. de personne). HEUR-
l’arrière de leur coiffe, au XVIIe siècle. du ciel pur. » Il expliqua en- puro.» Explicó, finalmente, TER à : frapper avec intention à...
- 5. Argot. (Vx). Culbutant (2.). -SE HEURTER v. pron.
-culbuté, ÉE p. p. adj. - 1. (V. 1170, soi hurter à). Réfl. (- ci-dessus, II.). [a] Se heurter à
- 1. Perturbé, en désordre (au propre et au fig.). fin qu’il avait eu, à cet ins- que en aquel instante había un obstacle (- Banc, cit. 8; barreau, cit. 4; chauve-souris, cit. 2;
- 2. (1956). Techn. Moteur culbuté : moteur à croiser, cit. 4; frelon, cit. 4), contre un obstacle (- Eau, cit. 3).
explosion dont les soupapes sont comman- tant-là, l’impression de sor- tenido la impresión de salir de [b] (Mil. XVIIe). Fig. Se heurter à (qqch., qqn) : rencontrer (un
dées par des culbuteurs*. obstacle qui freine ou arrête l’action, le développement...).
tir d’une caverne. una caverna. [c] Régional (Suisse). Entrer en collision avec (qqch.).
- 2. Récipr. Se rencontrer en produisant un heurt réciproque - Cogner(se).
-HEURTÉ, ÉE p. p. adj. (1752).

17
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

— Tempête aussi à Men- —Tempestad también en


doza? Mendoza?

— Non. J’ai atterri par —No, he aterrizado con cie-


ciel pur, sans vent. Mais la lo puro, sin viento. Pero la tem-
tempête me suivait de près. pestad me seguía de cerca.

Il la décrivit parce que, di- [41] La describió porque,


sait-il, « tout de même c’était decía, «a pesar de todo era ex-
étrange ». Le sommet se per- traña». La cima se perdía,
dait très haut dans les nuages muy alta, en las nubes de nie-
de neige, mais la base roulait ve, pero la base rodaba por la
sur la plaine ainsi qu’une lave llanura como lava negra. Una
noire. Une à une, les villes a una, las ciudades iban sien-
étaient englouties. « Je n’ai do tragadas: «Jamás lo había
jamais vu ça... » Puis il se tut, visto...» Luego se calló, em-
saisi par quelque souvenir. bargado por algún recuerdo.

Rivière se retourna vers Rivière se volvió hacia el


l’inspecteur. inspector.

— C’est un cyclone du Pa- —Es un ciclón del Pacífi-


cifique, on nous a prévenus co; nos han prevenido dema-
trop tard. Ces cyclones ne dé- siado tarde. Esos ciclones nunca
passent jamais les Andes. van más allá de los Andes.

« On ne pouvait prévoir que Nadie podía prever que el


faltan comillas en castellano
celui-là poursuivrait sa marche de ahora proseguiría su marcha
vers l’Est. » hacia el este.

L’inspecteur, qui n’y con- El inspector, que nada sa-


naissait rien, approuva. bía de ello, aprobó.

---

L’inspecteur parut hési- El inspector pareció vaci-


ter, se retourna vers Pelle- lar; se volvió hacia Pellerin,
rin, et sa pomme d’Adam y su nuez se movió. Pero guar-
remua. Mais il se tut. Il re- dó silencio. Tras un momento
prit, après réflexion, en re- de reflexión, mirando de nue-
gardant droit devant soi, sa vo recto ante sí, recobró su
dignité mélancolique. melancólica dignidad.

Il la promenait, ainsi Llevaba consigo, como un


qu’un bagage, cette mélanco- equipaje, aquella melancolía.
lie. Débarqué la veille en Desembarcado la víspera en
Argentine, appelé par Rivière Argentina, llamado por
pour de vagues besognes, il Rivière para imprecisas tareas,
était empêtré de ses grandes no sabía qué hacer con sus
mains et de sa dignité d’ins- grandes manos y su dignidad
pecteur. Il n’avait le droit de inspector. No tenía derecho
verve
d’admirer ni la fantaisie, ni la a admirar ni la fantasía, ni la
- 1. (XVe). Vx. Caprice, fantaisie.
- 2. Littér., vx. Inspiration vive, chaleureuse; verve : il admirait par fonc- inspi r a c i ó n : admiraba por
fantaisie créatrice.
- 3. Vieilli. Fougue, vivacité. t i on l a p o n c t u a l i t é . I l oficio la puntualidad. No te-
- 4. Mod. Qualité brillante; imagination et fantai-
sie dans la parole. n’avait le droit de boire un nía derecho a beber un vaso
verre en compagnie, de tu- en compañía, a tutear a un
toyer un camarade et de ris- camarada, y a aventurar un
calembour que r un calembour que si, par juego de palabras más que si,
- Jeu de mots fondé soit sur une similitude de
sons (homophonie) recouvrant une différence
de sens (- Équivoque), soit sur des mots pris un hasard invraisemblable, il por una casualidad inverosímil,
à double sens
rencontrait, dans la même escale, se encontraba en la misma es-
un autre inspecteur. cala con otro inspector.

18
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

« I l e s t d u r, p e n s a i t - i l , «Es pesado ser juez»,


d’être un juge. » pensaba.

A vrai dire, il ne jugeait En realidad no juzgaba,


pas, mais hochait la tête. sólo meneaba la cabeza. Igno-
Ignorant tout, il hochait la rándolo todo, meneaba la ca-
tête, lentement, devant tout ce beza lentamente ante todo lo
qu’il rencontrait. Cela trou- que encontraba. Aquello tur-
blait les consciences noires et baba las conciencias negras y
contribuait au bon entretien contribuía a la buena conser-
du matériel. Il n’était guère vación del material. No era
aimé, car un inspecteur n’est amado, pues un inspector no
pas créé pour les délices de ha sido creado para las deli-
l’amour, mais pour la rédac- cias [44] el amor, sino para la
tion de rapports. Il avait re- redacción de informes. Había
noncé à y proposer des métho- renunciado a proponer méto-
des nouvelles et des solutions dos nuevos y soluciones téc-
techniques, depuis que Rivière nicas, desde que Rivière ha-
avait écrit : « L’inspecteur bía escrito: «Se ruega al ins-
Robineau est prié de nous four- pector Robineau que no nos
nir, non des poèmes, mais des rap- mande poemas, sino informes
ports. L’inspecteur Robineau (2). El inspector Robineau 2 Esta frase marca la diferencia de carácter entre
Rivière y Robineau. Adviértase que este último
está dibujado a base de oraciones negativas: «no
utilisera heureusement ses com- utilizará felizmente su com- tenía derecho», «no juzgaba», «no era amado»,
«había renunciado», seguidas de precisiones
pétences, en stimulant le zèle du petencia, estimulando su celo limitativas: «admiraba por oficio», «más que si»,
«sólo» , «sino». Robineau aparece así como el
personnel. » Aussi se jetait-il personal.» Y así se lanzó des- negativo de Rivière. (Véase Apéndice.)

désormais, comme sur son de, entonces, como sobre su


pain quotidien, sur les dé- pan cotidiano, sobre las fla-
faillances humaines. Sur le quezas humanas: sobre el me-
mécanicien qui buvait, le chef cánico que bebía, el jefe de
d’aéroplace qui passait des aeropuerto que pasaba las no-
nuits blanches, le pilote qui re- ches en blanco, el piloto que
bondissait à l’atterrissage. rebotaba al aterrizar.

Rivière disait de lui : « Il Rivière decía de él: «No


n’est pas très intelligent, es muy inteligente; por eso
aussi rend-il de grands servi- presta grandes servicios.»
ces. » Un règlement établi par Un reglamento hecho por
Rivière était, pour Rivière, Rivière era para Rivière co-
connaissance des hommes; nocimiento de los hombres;
mais pour Robineau n’exis- mas para Robineau no exis-
tait plus qu’une connaissance tía más que un conocimiento
du règlement. del reglamento.

« Robineau, pour tous les Por todas las salidas retra-


départs retardés, lui avait dit sadas, Robineau —le había
un jour Rivière, vous devez dicho un día Rivière—,tiene
faire sauter les primes usted que descontar las pri-
d’exactitude. mas de exactitud.

— Même pour le cas de —¿Incluso en caso de


force majeure ? Même par fuerza mayor? Incluso debido
brume? a la niebla?

— Même par brume. » —Incluso debido a la niebla.

Et Robineau éprouvait une Y Robineau sentía una es-


sorte de fierté d’avoir un chef si pecie de orgullo de tener un
fort qu’il ne craignait pas d’être jefe tan enérgico, que no temía
injuste. Et Robineau luimême ti- ser injusto, y de aquel poder tan
rerait quelque majesté d’un pou- ofensivo el mismo Robineau
voir aussi offensant. sacaba cierta majestad.

19
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

— Vous avez donné le dé- —Han dado ustedes la sa-


part à six heures quinze, répé- lida a las seis repetía más tar-
tait-il plus tard aux chefs d’aé- de a los jefes de los aeropuer-
roports, nous ne pouvons vous tos, no podremos pagarles su
payer votre prime. prima.

— Mais, monsieur Robineau, [45]—Pero, señor Robineau,


à cinq heures trente, on ne ¡a las cinco y media no se veía
voyait pas á dix mètres ! ni a diez metros!

— C’est le règlement. —Es el reglamento (3). 3 Esta breve frase, repetida más abajo, recuerda
la que hará decir Saint-Exupéry años después al
farolero de su Principito: «Es la consignan (El
principito, XIV).
— Mais, monsieur —¡Pero, señor
Robineau, nous ne pouvons Robineau, no podemos ba-
pas balayer la brume! rrer la niebla!

Et Robineau se retranchait Y Robineau se atrincheraba


dans son mystère. Il faisait par- en su misterio. Pertenecía a la
tie de la direction. Seul, parmi dirección. Sólo él entre aque-
toton
- Jouet d’enfant, sorte de dé traversé par une ces totons, il comprenait com- llos peones comprendía
cheville sur laquelle on le fait pivoter
ment, en châtiant les hommes, cómo, castigando a los hom-
on améliorera le temps. bres, se mejoraba el tiempo.

« Il ne pense rien, disait de —No piensa nada decía de


lui Rivière, ça lui évite de él Rivière—; eso le evita pen-
penser faux. » sar mal.

Si un pilote cassait un ap- Si un piloto destrozaba un


pareil, ce pilote perdait sa aparato, aquel piloto perdía su
prime de non-casse. prima de conservación.

« Mais quand la panne —¿Y cuando la avería ha


a eu lieu sur un bois? tenido lugar sobre un bosque?
s’était informé —se había informado
Robineau. Robineau.

— Sur un bois aussi. » —Sobre un bosque, también.

Et Robineau se le tenait Y Robineau se daba por


pour dit. enterado.

— Je regrette, disait-il —Lo siento contestaba


plus tard aux pilotes, avec más tarde a los pilotos, con
une vive ivresse, je regrette viva embriaguez—; lo siento
même infiniment, mais il infinitamente, pero debería
fallait avoir la panne haber tenido la avería en otro
ailleurs. sitio.

— Mais, monsieur —Pero, señor Robineau,


Robineau, on ne choisit pas! ¡no se puede escoger!

— C’est le règlement. —Es el reglamento.

« Le règlement, pensait «El reglamento pensaba


Rivière, est semblable aux Rivière es como los ritos de
rites d’une religion qui sem- una religión, que parecen ab-
blent absurdes mais façon- surdos pero forman a los hom-
nent les hommes. » Il était bres.» Le daba igual que lo
indifférent à Rivière de pa- tuviesen por justo o por injus-
raître juste ou injuste. Peut- to. Quizá tales palabras ni si-
être ces mots-là n’avaient- quiera tenían sentido para él.

20
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
i l s m ê m e p a s d e s e n s p o u r Los pequeños burgueses de
l u i . L e s p e t i t s b o u r g e o i s las pequeñas ciudades dan
d e s p e t i t e s v i l l e s t o u r n e n t vueltas a la caída de la tarde
l e s o i r a u t o u r d e l e u r alrededor del quiosco de la 4 El quiosco de 1a música, ese templete colocado
en el centro de la plaza de muchas ciudades pro-
k i o s q u e à m u s i q u e e t R i - música (4), y Rivière pensa- vincianas y alrededor del cual suele pasearse la
gente, se convierte aquí en símbolo de la vida sin
horizontes, aburguesada y sin comprometerse en
v i è r e p e n s a i t : « J u s t e o u ba: «Justo o injusto con res- la acción. El mismo símbolo volveremos a encon-
trarlo al principio del capítulo VIII (pág. 67) y al
injuste envers eux, cela n’a pecto a [46]ellos? Esto care- final del capítulo XIV (pág. 112).
pas de sens : ils n’existent ce de sentido: ellos no exis-
pas. » L’homme était pour ten.» El hombre para él era
petrir
lui une cire vierge qu’il fal- cera virgen que había que
- 1. Presser, remuer fortement et en tous sens lait pétrir. Il fallait donner moldear. Había que dar un
avec les mains ou à la machine (une pâte*
consistante).
- 2. (1762). Palper fortement en tous sens. une âme à cette matière, lui alma a esa materia, crearle
- 3. (1580). Fig. Donner une forme (cit. 47) à,
façonner. créer une volonté. Il ne pen- u n a v o l u n t a d . N o c r e í a
- 4. Littér. (Surtout au passif et p. p.). PÉTRIR
DE... : former, faire avec... sait pas les asservir par esclavizarlos con aquella
moldear
1. tr. Hacer molduras en una cosa. 2. Sacar el cette dureté, mais les lancer dureza, sino lanzarlos fuera
molde de una figura. 3. Dar forma a una
materia echándola en un molde, vaciar
modelar
hors d’eux-mêmes. S’il châ- de sí mismos. Si castigaba
1. tr. Formar de cera, barro u otra materia blanda tiait ainsi tout retard, il fai- a s í t o d o r e t r a s o , c o m e t í a
una figura o adorno. 2. fig. Configurar o
conformar algo no material. 3. Pint. Presentar
con exactitud el relieve de las figuras. 4. prnl. sait acte d’injustice mais il una injusticia, pero dirigía
fig. Ajustarse a un modelo.
tendait vers le départ la vo- hacia la salida la voluntad
lonté de chaque escale ; il de cada escala; creaba aque-
créait cette volonté. Ne per- lla v o l u n t a d . N o p e r mitien-
mettant pas aux hommes de se do que los hombres se ale-
réjouir d’un temps bouché, grasen del mal tiempo, como
comme d’une invitation au si fuera una invitación al re-
tenía en vilo repos, il les tenait en haleine*, poso, los tenía pendientes de
et l’attente humiliait secrète- X que clarease, y la espera humi-
ment jusqu’au manoeuvre le llaba secretamente hasta al más
plus obscur. On profitait ainsi oscuro peón. Se aprovechaba
Deboucher= dégagé, ouvert, despejado
du p r e m i e r d é f a u t d a n s así la primera imperfección de
- 1. Débarrasser (qqch.) de ce qui bouche, 5 Indica así el conjunto de las condiciones atmos-
obstrue. l ’ a r m u re : « Débouché au la armadura (5): «Despejado féricas que, como una armadura, se oponen a que
- 2. Débarrasser (un contenant) de son bouchon. el avión pueda levantar el vuelo y romper el aire.
- 3. Fig. Déboucher qqn, lui ouvrir l’esprit. Nord, en route! » Grâce à en el norte, ¡listos!» Gracias
II
- 1. (Sujet n. animé : personnes, animaux; ou Rivière, sur quinze mille ki- a Rivière, en quince mil kiló-
véhicules...). Passer d’un lieu resserré dans
un lieu plus ouvert. lomètres, le culte du cour- metros el culto al correo lo
- 2. (Le sujet désigne un cours, une voie d’eau).
- Jeter (se).
- 3. (Le sujet désigne une voie, un passage).
rier primait tout. dominaba todo.
Aboutir à un lieu ouvert ou à une artère plus
large.
- 4. (V. 1954). Fig. Aboutir, mener à, ouvrir (sur).
Rivière disait parfois A veces decía Rivière:

guión por comillas « Ces hommes-là sont heu- X —Esos hombres son
reux, parce qu’ils aiment ce f e l i c e s , p o r q u e a m a n l o
qu’ils font, et ils l’aiment q u e h a c e n , y l o a m a n
parce que je suis dur. » porque soy duro.

Il faisait peut-être souffrir, Tal vez hacía padecer, pero


mais procurait aussi aux hom- también proporcionaba a los
mes de fortes joies. hombres grandes alegrías.

« Il faut les pousser, pen- «Es preciso empujarlos


sait-il, vers une vie forte qui —pensaba— hacia una vida
entraîne des souffrances et fuerte, que entrañe dolores y
des joies, mais qui seule alegrías, pero es la única que
compte. » vale.»

Comme la voiture Como el coche ya en-


entrait en ville, Rivière traba en la ciudad, Rivière
se fit conduire au bu- mandó que los condujeran a
reau de la Compagnie. las oficinas de la Compañía.
Robineau, resté seul Robineau, que se había que-
avec Pellerin, le re- dado solo con Pellerin, lo
garda, et entrouvrit les miró y entreabrió los labios
l è v r e s p o u r p a r l e r. para hablar.

21
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
[47]

V V

Or, Robineau ce soir Aquella noche Robineau


était las. Il venait de dé- se sentía cansado. Acababa de
couvrir, en face de Pellerin descubrir, frente a Pellerin
v a i n q u e u r, q u e s a p r o p r e vencedor. que su propia vida
vie était grise. Il venait era gris. Acababa sobre todo
surtout de découvrir que de descubrir que él,
lui, Robineau, malgré son Robineau, a pesar de su título
titre d’inspecteur et son de inspector y de su autori-
autorité, valait moins que dad, valía menos que aquel
tasser -I. V. tr. cet homme rompu de fati- hombre quebrantado por la
- 1. Mettre en tas*, en comprimant le plus
possible. gue, tassé dans l’angle de fatiga, acurrucado en el ángu-
- 2. Pron. (1907). Fam. Prendre, absorber.
- 3. (1902). Sports. Serrer irrégulièrement (un
adversaire) contre le bord de la piste ou
la voiture, les yeux clos et lo del coche, con los ojos ce-
contre d’autres coureurs, en ne conservant les mains noires d’huile. rrados y las manos negras de
pas sa ligne.
-II. V. intr. (En parlant des végétaux). Croître en
s’épaississant, pousser en touffe compacte, P o u r l a p r e mière fois aceite. Por primera vez
dense.
-SE TASSER v. pron. Robineau admirait. Il avait Robineau admiraba. Necesita-
- 1. (1834). S’affaisser sur soi-même.
- 2. (1900). Fig., fam. Revenir, après quelque besoin de le dire. Il avait be- ba decirlo. Necesitaba, sobre
incident à un niveau égal, à un état normal.
-TASSÉ, ÉE p. p. adj. soin surtout de gagner une todo, ganarse una amistad.
- 1. (1690). Qu’on a tassé.
- 2. (1848, Sand). Affaissé* (cit. 1).
- 3. (1903). Fam. BIEN TASSÉ : qui remplit bien
amitié. Il était las de son Estaba cansado de su viaje y
un récipient (verre, tasse). voyage et de ses échecs du de sus fracasos del día; tal vez
jour, peut-être se sentait-il incluso se sentía ridículo.
même un peu ridicule. Il Aquella tarde se había con-
s’était embrouillé, ce soir, fundido en sus cálculos al
dans ses calculs en vérifiant comprobar las existencias de
les stocks d’essence, et l’agent bencina, y el mismo agente al
même qu’il désirait surpren- que deseaba sorprender, mo-
dre, pris de pitié, les avait vido por la piedad, se los ha-
achevés pour lui. Mais surtout bía terminado. Pero sobre
il avait critiqué le montage todo había criticado el mon-
d’une pompe à huile du type taje de una bomba de aceite
B. 6, la confondant avec une del tipo B.6 confundiéndola
pompe à huile du type B.4, et con una del tipo B.4, y los
les mécaniciens sournois [48] mecánicos, socarrones,
flétrir
- 1. Faire perdre sa forme naturelle, son port et l ’ a v a i e n t l a i s s é f l étrir lo habían dejado reprender
ses couleurs à (une plante) en privant d’eau.
- 2. Littér. Dépouiller de son éclat, de sa fraî- pendant vingt minutes « une durante veinte minutos «una
cheur (une partie du corps, le corps).
- 3. Mod. et littér. (avec l’infl. de 2. flétrir). Faire ignorance que rien n’excuse ignorancia que nada excusa»...
perdre la pureté, l’innocence à (un sentiment,
un affect, etc.).
-FLÉTRI, IE p. p. adj.
», sa propre ignorance. su propia ignorancia.
- 1. Qui a perdu sa sève, sa forme, sa couleur.
- 2. Littér. Qui a perdu sa beauté.
- 3. Littér. (sens moral). Qui a perdu sa pureté,
son innocence. Il avait peur aussi de sa Tenía miedo también a su
c h a m b r e d ’ h ô t e l . D e To u - habitación del hotel. De
louse à Buenos Aires, il la Toulouse a Buenos Aires, vol-
regagnait invariablement vía invariablemente a ella
après le travail. Il s’y en- después del trabajo. Se ence-
fermait, avec la conscience rraba en ella, con la concien-
des secrets dont il était cia de secretos que le resulta-
lourd, tirait de sa valise ban muy pesados, sacaba de
rame = resma (conjunto de veinte manos de papel) u n e r a m e d e p a p i e r, é c r i - su maleta una resma de papel,
- 1. Comm. Ensemble de cinq cents feuilles ou
vingt mains* de papier d’impression. vait lentement « Rapport », escribía lentamente Informe,
- 2. (1915; «convoi de péniches», 1869). File de
wagons attelés qui manoeuvrent ensemble.
- 3. Techn. Assemblage de deux ou trois tiges de
hasardait quelques lignes aventuraba algunas líneas, y
forage pétrolier. et déchirait tout. Il aurait lo rompía todo. Hubiera de-
aimé sauver la Compagnie seado salvar a la Compañía de
d’un grand péril. Elle ne algún gran peligro. Pero la
courait aucun péril. Il Compañía no corría ningún
n’avait guère sauvé jusqu’à peligro. Hasta ahora sólo ha-
moyeu = cubo
- 1. Partie centrale de la roue que traverse l’axe
présent qu’un moyeu d’hé- bía salvado un cubo de hélice
ou l’essieu (eje) autour duquel elle tourne. lice touché par la rouille. atacado de herrumbre (1). 1 La imagen de la aherrumbre» en los cubos de
- 2. (XIXe). Par ext. Pièce centrale sur laquelle hélice, símbolo de 1a competencia —o incompe-
sont assemblées des pièces devant tourner tencia— de Robineau, volveremos a encontrarla
autour d’un axe. Il avait promené son doigt Había pasado su dedo por en el cap. siguiente: «Robineau, con gran celo,
ordenará otra vez limpiar los cubos de hélice» (pág.
s u r c e t t e ro u i l l e , d ’ u n a i r aquella herrumbre con un 59) f en el cap. XIX: «Una humilde fuerza en mar-
cha, que preservaba de la herrumbre (2) los cu-
funèbre, lentement, devant aire fúnebre, lentamente, ante bos de hélice» (pág. 137).

22
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
u n c h e f d ’ a é r o p l a c e , q u i un j e f e d e a e r o p u e r t o q u e
lui avait d’ailleurs répondu l e h a b í a r e s p o n d i d o :
guión por comilla y punto y aparte; toda : « Adressez-vous à l’escale X —Diríjase a la escala
esta tirada hasta «me comerá» --5
párrafos más abajo-- va como muchas précédente : cet avion-là p r e c e d e n t e : e s e a v i ó n
otras entre comillas porque son monólo-
gos interiores v i e n t d ’ e n a r r i v e r. » a c a b a d e l l e g a r .
Robineau doutait de son Robineau dudaba de su co-
rôle. metido.
hasarder
- 4. (1580, Montaigne). Plus cour. Mettre en Il hasarda, pour se rappro- Para aproximarse a
avant, se risquer à exprimer ce dont on n’est
pas bien sûr, ce qui risque de se révéler faux
ou d’être mal accueilli, de déplaire, de
cher de Pellerin : Pellerin, aventuró:
produire un effet fâcheux.

— Voulez-vous dîner avec —¿Quiere cenar conmi-


moi ? J’ai besoin d’un peu de go? Necesito un poco de con-
conversation, mon métier est versación; mi profesión a ve-
quelquefois dur... ces es tan dura...

Puis corrigea pour ne pas Luego corrigió para no descen-


descendre trop vite der con demasiada pidez:

— J’ai tant de responsabi- —¡Tengo tantas responsa-


lités! bilidades!

Ses subalternes n’aimaient A sus subalternos no les gus-


guère mêler Robineau à leur taba mezclar a Robineau en su
vie privée. Chacun pensait : vida privada. Todos pensaban:
« S’il n’a encore rien «Si aún no ha encontrado
trouvé pour son rapport, nada para su informe, con
comme il a très faim, il me el hambre que tiene me
mangera. » comerá.»

Mais Robineau, ce soir, [49]Pero aquella noche


ne pensait guère qu’à ses mi- Robineau no pensaba más que
sères : le corps affligé d’un en sus miserias: el cuerpo
gênant eczéma, son seul vrai mortificado por un molesto
secret, il eût aimé le racon- eczema, su único secreto ver-
ter, se faire plaindre, et ne dadero; hubiera deseado ex-
trouvant point de consola- plicarlo, sentirse compadeci-
tions dans l’orgueil, en cher- do y, no encontrando consue-
cher dans l’humilité. Il lo en el orgullo, buscarlo en
possédait aussi, en France, la humildad. Tenía también
une maîtresse, à qui, la nuit una amante en Francia, a la
de ses retours, il racontait que la noche de su vuelta con-
ses inspections, pour taba sus inspecciones, para
l’éblouir un peu et se faire deslumbrarla un poco y
aimer, mais qui justement le ganarse su cariño; pero justa-
prenait en grippe, et il avait mente le tenía tirria, y él ne-
besoin de parler d’elle. cesitaba hablar de ella..

— Alors, vous dînez avec —¿Qué, cena usted conmi-


moi ? go?

Debonnair = buenazo, bonachón


- 1. Vx. De noble nature, digne de sa race.
Pellerin, débonnaire, Pellerin, bonachón,
1080, Chanson de Roland; de l’expression de accepta. aceptó.
bonne aire «de bonne race».
debonair adj. 1 carefree, cheerful, self-assured.
2 having pleasant manners.
Etymology ME f. OF debonaire = de bon aire of [51]
good disposition

23
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
VI VI

Les secrétaires somno- Los secretarios dormita-


laient dans les bureaux de ban en las oficinas de Buenos
Buenos Aires, quand Rivière Aires cuando Rivière entró.
entra. Il avait gardé son man- No se había quitado el abrigo
teau, son chapeau, il ressem- ni el sombrero: parecía siem-
blait toujours à un éternel pre un eterno viajero; era tan
voyageur, et passait presque poco el aire que desplazaba su
inaperçu, tant sa petite taille pequeña estatura, tan grises
déplaçait peu d’air, tant ses sus cabellos, y su ropa se
cheveux gris et ses vête- adaptaba tan bien a todos los
ments anonymes s’adap- decorados, que pasaba casi
taient à tous les décors. Et inadvertido. Y, sin embargo,
pourtant un zèle anima les un nuevo c e l o a n i m ó a l o s
hommes. Les secrétaires h o m b r e s . L o s s e c r e t a rios
s’émurent, le chef de bureau se agitaron, el jefe de ofici-
compulsa d’urgence les der- na consultó urgentemente los
niers papiers, les machines à últimos papeles, las máquinas
écrire cliquetèrent. de escribir crepitaron.

Le téléphoniste plantait* El telefonista clavaba sus * metía


standard = centralita ses fiches dans le standard, clavijas en el cuadro** y ano-
- Dispositif permettant, dans un réseau télépho- ** cuadro de la centralita
nique peu important, de mettre en relation la
ligne du demandeur avec celle du demandé. et notait sur un livre épais les taba en un voluminoso libro
télégrammes. los telegramas.

Rivière s’assit et lut. Rivière se sentó y leyó.

Après l’épreuve du Chili, Después de la prueba de


il relisait l’histoire d’un jour Chile, releía la historia de un
heureux où les choses s’or- día feliz en el que las cosas
donnent d’elles-mêmes, où se ordenan por sí mismas, en
les messages dont se déli- el que los mensajes, expedi-
vrent l’un après l’autre les dos por los aeropuertos uno
aéroports franchis, sont de tras otro, [52] son sobrios
sobres bulletins de victoire. boletines (1) de victoria. El 1 Partes comunicados por medio de la radio, el
telégrafo o los periódicos, con noticias sobre de-
Le courrier de Patagonie, lui correo de Patagonia progre- terminados temas, como las condiciones atmos-
féricas, el resultado de una batalla, etc.
aussi, progressait vite : on saba también con rapidez:
était en avance sur l’horaire, se adelantaba su horario,
car les vents poussaient du pues los vientos empuj a b a n
Sud vers le Nord leur grande del sur al norte su gran
houle favorable. oleaje favorable.

— Passez-moi les messages —Páseme los partes me-


météo. teorológicos.

se vanter = jactarse, vanagloriarse, presumir Chaque aéroport vantait Cada aeropuerto encomiaba
[encomiar Alabar con encarecimiento a una
persona o cosa.]
- 1. Absolt. Exagérer ses mérites ou déformer la s o n t e m p s c l a i r, s o n c i e l su tiempo claro, su cielo
vérité par vanité.
- 2. (Fin XIIe). SE VANTER DE : tirer vanité, se transparent, sa bonne brise. transparente, su buena brisa.
glorifier de (qqch. de vrai ou de faux).
Un soir doré avait habillé Una tarde dorada había vesti-
l’Amérique. Rivière se ré- do a América. Rivière se re-
jouit du zèle des choses. gocijó por el celo que mostra-
Maintenant ce courrier luttait ban las cosas. Ahora el correo
quelque part dans l’aventure luchaba en alguna parte en la
de la nuit, mais avec les aventura de la noche, pero con
meilleures chances. las mejores posibilidades.

Rivière repoussa le Rivière apartó el cua-


c a h i e r. derno.

— Ça va. —B i e n .

24
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
Et sortit jeter un coup Y, vigilante nocturno que
d’oeil sur les services, velaba sobre la mitad del
veilleur de nuit qui veillait mundo (2), salió a echar un 2 Es decir, la zona del mundo sumergida en 1a
noche, a través de la cual efectúan su recorrido
sur la moitié du monde. vistazo a los servicios. los aviones de vuelo nocturno, esos aviones que
luchan «en alguna parte en la aventura de la no-
che». Rivière se considera responsable de los
vuelos nocturnos: por eso «velaba sobre la mitad
del mundo», y dos líneas más abajo se dice que
--- «abarcaba» la noche.

Devant une fenêtre ouverte Se detuvo ante una venta-


il s’arrêta et comprit la nuit. na abierta y abarcó la noche.
Elle contenait Buenos Aires, Contenía a Buenos Aires,
mais aussi, comme une vaste pero también, como una enor-
nef, l’Amérique. Il ne me nave, a toda América. No
s’étonna pas de ce sentiment se asombró de aquel senti-
de grandeur : le ciel de Santi- miento de grandeza: el cielo
ago du Chili, un ciel de Santiago de Chile era un
é t r a n g e r, m a i s u n e f o i s l e cielo extranjero; pero, puesto
c o u r r i e r e n marche vers en marcha el correo hacia
Santiago du Chili, on vivait, Santiago de Chile, se vivía de
d’un bout à l’autre de la ligne, un extremo a otro de la línea
sous la même voûte profonde. bajo la misma bóveda profun-
Cet autre courrier maintenant da. Del otro correo, cuya voz
dont on guettait la voix dans les se acechaba en los receptores
écouteurs de T.S.F., les pêcheurs de T. S. H., los pescadores de
de Patagonie en voyaient luire Patagonia veían brillar las lu-
les feux de bord. Cette inquié- ces de a bordo. Cuando la [54]
tude d’un avion en vol quand inquietud de un avión en vue-
elle pesait sur Rivière, pesait lo pesaba sobre Rivière (3), 3 Nótese el doble significado de «inquietud de un
avión»: sobre Rivière pesa no sólo la inquietud
aussi sur les capitales et les pesaba también sobre las ca- por el avión, sino la inquietud del piloto. Aquí, como
en tantas otras ocasiones, el avión está personifi-
provinces, avec le gronde- pitales y las provincias con el cado e identificado con el hombre que lo maneja.

ment du moteur. ronroneo del motor.

Heureux de cette nuit Feliz por aquella noche tan


bien dégagée, il se souve- despejada, se acordaba de las
nait de nuits de désordre, noches de desorden en las que
où l’avion lui semblait e l avión se le antojaba
dangereusement enfoncé peligrosamente hundido y muy
e t s i d i f f i c i l e à s e c o u r i r. difícil de socorrer. Desde la es-
On suivait du poste radio tación radiotelegráfica de Bue-
de Buenos Aires sa plainte nos Aires se seguía su gemido
mêlée au grésillement mezclado con los chirridos d e
des orages. Sous cette las tormentas. Bajo aque- 4 Esta palabra, tomada del campo semántico mine-
ral, prepara la metáfora «oro» aplicada a la onda
gangue sourde, l’or de lla ganga (4) sorda, se musical. Se crea así una especie de ecuación de
imágenes: «los chirridos de las tormentas» son a la
l’onde musicale se per- perdía el oro de la onda «onda musical» como la «ganga» al «oro». La com-
paración se ve reforzada por la sinestesia que pro-
dait. Quelle détresse dans musical. ¡Qué angustia en duce el adjetivo «sorda» acompañando a «ganga».
* tono menor le chant mineur d’un e l canto* menor (5) de un 5 En tono menor, y, como tal, melancólico, doloro-
so, sin triunfalismos.
courrier jeté en flèche correo lanzado como flecha
aveugle vers les obstacles ciega contra los obstáculos
de la nuit! de la noche!

---

Rivière pensa que la place Rivière pensó que el puesto de


d’un inspecteur, une nuit de un inspector, en noche de guar-
veille, est au bureau. dia, se hallaba en la oficina.

— Faites-moi chercher —B ú s q u e n m e a
Robineau. R o b i n e a u .

Robineau était sur lé point Robineau estaba a punto


de faire d’un pilote son ami. de hacerse amigo de un pilo-
Il avait, à l’hôtel, devant lui to. Había abierto** ante él en ** deshecho
sorti et étalé déballé* sa valise; elle livrait el hotel su maleta, que ofre-

25
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
ces menus objets par quoi les cía esos pequeños objetos por
inspecteurs se rapprochent du los que los inspectores se pa-
reste des hommes : quelques recen a los demás hombres:
chemises de mauvais goût, un algunas camisas de dudoso
nécessaire de toilette, puis gusto, un neceser completo de
une photographie de femme aseo, la fotografía de una mu-
maigre que l’inspecteur piqua jer delgada, que el inspector
a u m u r. I l f a i s a i t a i n s i à clavó en la pared. De este
Pellerin l’humble confes- modo hacía a Pellerin la hu-
sion de ses besoins, de ses milde confesión de sus nece-
tendresses, de ses regrets. sidades, de sus ternuras, de
Alignant dans un ordre mi- sus pesares. Alineando en un
sérable ses trésors, il étalait orden [56] miserable sus teso-
devant le pilote sa misère. ros, extendía ante el piloto su
Un eczéma moral. Il mon- miseria. Un eczema moral.
trait sa prison. Mostraba su prisión.

Mais pour Robineau, Sin embargo, para


comme pour tous les hom- Robineau, como para todos los
mes, existait une petite lu- hombres, existía una pequeña
mière. Il avait éprouvé une luz. Experimentó una gran dul-
grande douceur en tirant du zura al sacar del fondo de su
fond de sa valise, précieu- maleta un pequeño estuche,
sement enveloppé, un petit cuidadosamente envuelto. Le
sac. Il l’avait tapoté long- dio unos golpecitos largo rato
temps sans rien dire. Puis sin decir nada. Luego, abrien-
desserrant enfin les mains : do por fin las manos:

— J’ai ramené ça du —H e t r a í d o e s t o d e l
Sahara... Sahara...

L’inspecteur avait rougi El inspector enrojeció de


d’oser une telle confidence. haberse atrevido a tal confi-
Il était consolé de ses déboi- dencia. Se consolaba de sus
res et de son infortune con- sinsabores, de su infortunio
jugale, et de toute cette grise conyugal y de toda esa gris
vérité par de petits cailloux verdad, con pequeños guija-
noirâtres qui ouvraient une rros negruzcos que abrían una
porte sur le mystère. puerta al misterio.

Rougissant un peu plus : Enrojeciendo un poco más:

— On trouve les mêmes au —L o s h a y i g u a l e s e n


Brésil... Brasil...

Et Pellerin avait ta- Y Pellerin dio unos


poté l’épaule d’un ins- golpecitos en el hombro de un
pecteur qui se penchait inspector que se inclinaba so- 6 La Atlántida es el continente mítico situado en-
tre África y América —límites indicados aquí por
sur l’Atlantide. bre la Atlántida (6). el Sahara e Brasil respectivamente—, que según
la leyenda se hundió a consecuencia de un cata-
clismo unos 9600 años a. C. La Atlántida viene a
ser el símbolo de la evasión de Robineau hacia el
Par pudeur, Pellerin avait Por pudor Pellerin había «misterio», para consolarse de sus «sinsabores»,
de su «infortunio conyugal», de su vida «gris».
demandé : preguntado:

— Vous aimez la géologie ? —¿Le gusta la geología?

— C’est ma passion. —Es mi pasión.

Seules, dans la vie, avaient Sólo las piedras habían sido


été douces pour lui, les pierres. dulces para él en la vida.

---
Robineau, quand on Cuando recibió la llamada,

26
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
l’appela, fut triste, mais Robineau se entristeció, pero re-
redevint digne. cobró de nuevo su dignidad.

— Je dois vous quitter, M. —Debo dejarlo; el señor


Rivière a besoin de moi pour Rivière me necesita para algu-
quelques décisions graves. nas decisiones graves.

Quand Robineau pénétra Cuando Robineau penetró


au bureau, Rivière l’avait en la oficina, Rivière lo había
oublié. Il méditait devant une [57] olvidado. Meditaba ante
carte murale où s’inscrivait en un mapa mural donde se des-
rouge le réseau de la Compa- tacaba en rojo la red de la
gnie. L’inspecteur attendait Compañía. El inspector espe-
ses ordres. Après de longues raba órdenes. Después de lar-
minutes, Rivière, sans détour- gos minutos, Rivière, sin vol-
ner la tête lui demanda : ver la cabeza, le preguntó:

— Que pensez-vous de —¿Qué piensa de este


cette carte, Robineau ? mapa, Robineau?

rebus
- 1. Ensemble de dessins, de mots, de chiffres, Il posait parfois des rébus A veces planteaba jeroglíficos
de lettres utilisant des identités ou similitudes
formelles et des différences de sens (homo- en sortant d’un songe. al despertar de un sueño (7). 7 Robineau, que no comprende la profundidad de
los pensamientos y preocupaciones de Rivière, lo
nymies) pour évoquer une phrase (ex. : nez
rond, nez pointu, main = Néron n’est point considera sumergido en un sueño. Cf. también cap.
humain). XXI: «Rivière despertaba de un sueño tan profun-
do, tan lejano, que tal vez ni había notado aún la
- 2. Vx. Mauvais jeu de mots.
- 3. Écriture difficile à lire.
— Cette carte, monsieur le —Este mapa, señor presencia de Robineau» (pág. 154).
directeur... d i rector...

L’ i n s p e c t e u r , à v r a i En realidad el inspector no
dire, n’en pensait rien, pensaba nada, pero, exami-
mais, fixant la carte d’un nando resueltamente el mapa
a i r s évère, il inspectait en con aire severo, inspecciona-
gros l’Europe et l’Amérique. ba a bulto Europa y América.
Rivière d’ailleurs poursui- Rivière, por otra parte, prose-
vait, sans lui en faire part, guía, sin comunicárselas, con
ses méditations : « Le visage sus meditaciones: «El rostro
de ce réseau est beau mais de esta red es hermoso, pero
d u r. I l n o u s a c o û t é b e a u - duro. Nos ha costado muchos
coup d’hommes, de jeunes hombres, y hombres jóvenes.
hommes. Il s’impose ici, Ya se va imponiendo aquí con
avec l’autorité des choses la autoridad de las cosas ya
bâties, mais combien de construidas, pero ¡cuántos
problèmes il pose! » Cepen- problemas plantea!» No obs-
dant, le but pour Rivière tante, para Rivière el fin lo
dominait tout. dominaba todo.

Robineau, debout auprès de Robineau, de pie a su


lui, fixant toujours, droit de- lado, examinando aún el
vant soi, la carte, peu à peu mapa con la misma firmeza,
se redressait. De la part de se enderezaba poco a poco.
Rivière, il n’espérait aucun De Rivière no esperaba nin-
apitoiement. guna compasión.

Il avait une fois tenté sa Una vez había probado suer-


chance en avouant sa vie te confesando su vida destroza-
gâchée par sa ridicule in- da por causa de su ridícula en-
firmité, et Rivière lui avait fermedad, y Rivière le había res-
répondu par une boutade : pondido con un exabrupto:
« Si ça vous empêche de dormir, «Si eso le impide dormir,
ça stimulera votre activité. » estimulará su actividad.»

Ce n’était qu’une demi- Era un exabrupto a me-


boutade. Rivière avait cou- dias, pues Rivière acostum-
tume d’affirmer : « Si les in- braba a afirmar: «Si el in-

27
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
somnies d’un musicien lui font somnio de un músico lo
créer de belles oeuvres ce sont hace crear hermosas obras,
de belles insomnies. » Un jour es un hermoso insomnio.»
il lui avait désigné Leroux : « Un día se había referido a
Regardez-moi ça comme c’est L e r o u x : « Dígame si no es
beau, cette laideur qui re- hermosa esa fealdad que re-
pousse l’amour... » Tout ce chaza el amor...» Todo lo que
que Leroux avait de grand, de grande tenía Leroux lo [58]
il le devait peutêtre à cette debía tal vez a aquella desgra-
disgrâce qui avait réduit sa cia, que había reducido su
vie à celle du métier. vida entera a la del oficio.

— Vous êtes très lié avec —¿Es usted amigo de


Pellerin? Pellerin?

— Euh!... —Pues...

— Je ne vous le reproche pas. —No se lo reprocho.

Rivière fit demi-tour, et, Rivière dio media vuelta y,


la tête penchée, marchant à con la cabeza inclinada, andan-
petits pas, il entraînait avec do a pasos cortos, arrastró con-
lui Robineau. Un sourire sigo a Robineau. Una triste
triste lui vint aux lèvres, que sonrisa, que Robineau no com-
Robineau ne comprit pas. prendió, le vino a los labios:

— Seulement... seulement —Sólo que... sólo que us-


vous êtes le chef. ted es el jefe.

— Oui, fit Robineau. —Sí —dijo Robineau.

Rivière pensa qu’ainsi, Rivière pensó que de


chaque nuit, une action esa manera cada noche
tramar, urdir, anudar se nouait dans l e c i e l se desarrollaba una acción en
c o m m e u n d r a m e . Un el cielo como un drama (8). 8 Etimológicamente drama significa «acción». La
unión de ambas palabras (acción/drama), con el
doble sentido de 1a segunda, subraya el aspecto
doblegamiento, sumisión, repliegue fléchissement des volontés Una flexión de voluntades dramático de estos vuelos pioneros, que ya vimos
en el capítulo II (nota 2).
pouvait entraîner une défaite, podía acarrear un desastre; tal
on aurait peutêtre à lutter vez habría que luchar mucho
beaucoup d’ici le jour. hasta que se hiciera de día.

— Vous devez rester dans —Debe permanecer usted


votre rôle. en su papel.

Rivière pesait ses mots : Rivière pesaba sus palabras:

— Vo u s c o m m a n d e r e z La próxima noche tal vez


peut-être à ce pilote, la nuit tendrá que ordenar a ese pi-
prochaine, un départ dange- loto una salida peligrosa: ten-
reux : il devra obéir. drá que obedecer.

— Oui... —Sí...

— Vous disposez presque —Dispone usted casi de


de la vie des hommes, et la vida de los hombres, y
d’hommes qui valent mieux hombres que valen más que
que vous... usted...

Il parut hésiter. Pareció titubear.

— Ça, c’est grave. —Eso es grave...

Rivière, marchant toujours Rivière, que seguía andan-

28
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
à petits pas, se tut quelques se- do a pasos cortos, se calló
condes. unos segundos.

— Si c’est par amitié qu’ils Si lo obedecen por amis-


vous obéissent, vous les du- tad, está engañándolos us-
pez. Vous n’avez droit vous- ted. No tiene usted derecho
9 Rivière, que no duda en sacrificar una vida a la
même à aucun sacrifice. a ningún sacrificio (9). empresa colectiva del vuelo nocturno, quiere acla-
rarle a Robineau que no tiene derecho a exigir por
amistad lo que sus hombres han de hacer por de-
ber y entrega.
— Non... bien sûr. [59]—No... ciertamente.

— Et, s’ils croient que —Y si ellos creen que la


votre amitié leur épar- amistad de usted les ahorrará
gnera certaines corvées, alguna tarea ingrata, también
vous les dupez aussi : il está engañándolos: será abso-
faudra bien qu’ils obéis- lutamente necesario que obe-
sent. Asseyez-vous là. dezcan. Siéntese ahí.

Rivière doucement, de la Rivière empujaba suave-


main, poussait Robineau mente con la mano a Robineau
vers son bureau. hacia su mesa.

— Je vais vous mettre à —Lo voy a poner en su


votre place, Robineau. Si vous puesto, Robineau. Si está can-
êtes las, ce n’est pas à ces sado, no tienen por qué sos-
h o m m e s d e v o u s s o u t e n i r. tenerlo esos hombres. Usted
Vous êtes le chef. Votre fai- es el jefe. La debilidad de us- TO SANCTION es sancionar para aprobar,
confirmar, castigar.
blesse est ridicule. Ecrivez. ted es ridícula. Escriba. SANCIONAR 1. Dar fuerza de ley a una
disposición. 2. Autorizar o aprobar cualquier
acto, uso o costumbre. 3. Aplicar una sanción
o castigo.
— Je... —Yo...
SANCTION [EN] Y SANCIÓN coinciden casi
completamente como pena, ratificación,
castigo, confirmación aprobación, pero sanción
— Ecrivez : « L’inspecteur Escriba: «El inspector tiene como primera denotación según el
DRAE ley, estatuto, y que en inglés es law,
Robineau inflige au pilote Pel- Robineau impone al piloto decree, statute

lerin telle sanction pour tel Pellerin tal sanción por tal SANCIÓN [DRAE][1. f. Estatuto o ley. 2.
Acto solemne por el que el jefe del Estado
motif... » Vous trouverez un motivo...» Encuentre un mo- confirma una ley o estatuto. 3. Pena que la
ley establece para el que la infringe. 4. Mal
dimanado de una culpa o yerro y que es como
motif quelconque. tivo cualquiera. su castigo o pena. 5. Autorización o
aprobación que se da a cualquier acto, uso o
costumbre.
— Monsieur le directeur! —¡Señor director! SANCTION [FR] A) 1. Hist., dr. Acte par
lequel le souverain, le chef du pouvoir exécutif
revêt une mesure législative de l'approbation
qui la rend exécutoire. 2. (1762). Fig. -
— Faites comme si vous —H a g a c o m o s i l o e n - Approbation, confirmation, consécration,
ratification. La sanction de l'autorité
me compreniez, Robineau. tendiera, Robineau. publique à l'oppression du faible (- Destructif,
cit. 2). 3. Conséquence inéluctable. B) 1.
(1765). Dr. Peine ou récompense prévue
Aimez ceux que vous commandez. Ame a los que manda. pour assurer l'exécution d'une loi. 2. (XXe).
Cour. Peine établie par une loi pour réprimer
Mais sans le leur dire. Pero sin decírselo. un acte.
RETRIBUCIÓN [DRAE] 1. f. Recompensa o
pago de una cosa.
Robineau, de nouveau, Robineau, con gran celo, retribución no es retribution sino
remuneration, compensation, reward, pay,
avec zèle, ferait nettoyer les ordenará otra vez limpiar los payment, salary, fee
retribution [EN] justo castigo, pena merecida
moyeux d’hélice. cubos de hélice. Divine Retribution, castigo divino

Un terrain de secours com- Una pista de socorro co-


muniqua par T.S.F. : « Avion municó por T. S. H.: «Avión a
en vue. Avion signale : l a v i s t a . Av i ó n c o m u n i c a :
régimen
Estado de una máquina o dispositivo cuando « Baisse de régime, vais at- «Bajo de régimen; voy a ate-
funciona de un modo regular y permanente.
terrir. » rrizar».»

On perdrait sans doute Se perdería sin duda me-


une demi-heure. Rivière con- dia hora. Rivière experi-
nut cette irritation que l’on mentó esa irritación que se
éprouve quand le rapide siente cuando el tren expre-
stoppe sur la voie, et que les so se detiene en la vía y los
lot = lote
minutes ne délivrent plus minutos dejan de entregar su
- 1. Partie d’un tout que l’on partage entre
plusieurs personnes. leur lot de plaines. La lote de llanuras. La aguja
- 2. Quantité de marchandises.
- 3. Ce qui échoit à qqn; ce que le hasard, la grande aiguille de la pendule mayor del reloj recorría
destinée, la nature lui réserve, lui donne en
partage. décrivait maintenant un es- ahora un espacio muerto:

29
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
pace m o r t : t a n t d ’ é v é n e - tantos acontecimientos hu-
ments auraient pu tenir bieran podido acaecer en
dans cette ouverture de aquella abertura de compás
c o m p a s. Rivière sortit pour (10). Rivière salió para ma- 10 El ángulo formado por las agujas en 1a esfera.

tromper l’attente, et la nuit tar la espera, y la noche le


lui appa r u t v i d e c o m m e u n pareció vacía, como un tea-
t h é â t r e s a n s a c t e u r. « U n e tro sin actor. «¡Que se pier-
telle nuit qui se perd! » Il da una noche así!» Por la
r e g a r d a it avec rancune, ventana miraba con rencor
par la fenêtre, ce ciel décou- aquel cielo despejado,
vert, e n r i c h i d ’ é t o i l e s , enriquecido de estrellas, aquel
c e b a l i s a g e divin, cette [60] balizaje divino, aquella
lu n e , l ’ o r d ’ u n e t e l l e n u i t luna, el oro dilapidado de una malgastado
dil apidé. noche así.

Mais, dès que l’avion Pero, en cuanto despegó de


décolla, cette nuit pour nuevo el avión, la noche fue
Rivière fut encore émou- para Rivière aún más emocio-
vante et belle. Elle por- nante y más hermosa. Lleva-
tait la vie dans ses flancs. ba la vida en sus flancos (11). 11 La noche, que hace poco «le pareció vacía,
como un teatro sin actor»—de nuevo 1a connota-
Rivière en prenait soin Rivière cuidaba de ella. ción de la palabra drama—, vuelve a llenarse al
despegar el avión, vuelve a estar viva. Y Rivière
vuelve asentir su alegre y dolorosa responsabili-
dad (cf. anteriores notas 2 y 3). A principios del
— Quel temps rencontrez- —Q u é t i e m p o e n c u e n - capítulo VIII dirá: «Esta noche, con mis dos co-
rreos en vuelo, soy responsable del cielo entero»
(pág. 68).
vous? fit-il demander à tran? —mandó preguntar a
l’équipage. la tripu lación.

Dix secondes s’écoulèrent : Transcurrieron diez segundos:


son comillas
X
« Très beau. » —Muy bueno.

Puis vinrent quelques Luego llegaron algunos


noms de villes franchies, et nombres de ciudades atrave-
c’était pour Rivière, dans sadas, que para Rivière eran
cette lutte, des cités qui en aquella lucha ciudades que
tombaient. se rendían.

[61]

VII VII

Le radio navigant du cour- Una hora más tarde el


rier de Patagonie, une heure radiotelegrafista del correo de
plus tard, se sentit soulevé Patagonia se sintió suavemente
doucement, comme par une levantado, como si lo tirasen de
¡tenían apagadas? épaule. Il regarda autour de lui un hombro. Miró a su alrededor:
: des nuages lourds éteignaient pesadas nubes oscurecían las
les étoiles. Il se pencha vers le estrellas. Se inclinó hacia tie-
sol : il cherchait les lumières rra: buscaba las luces de las
des villages, pareilles à celles ciudades, parecidas a las de
de vers luisants cachés dans luciérnagas ocultas en la
l’herbe, mais rien ne brillait hierba, pero nada relucía en
dans cette herbe noire. aquella hierba negra.

maussade
- 1. Qui est peu gracieux, peu avenant; qui
Il se sentit maussade, en- Previendo una noche difí-
laisse voir de la mauvaise humeur*. trevoyant une nuit difficile : cil, se sintió de mal humor:
- 2. Qui inspire de l’ennui
marches, contremarches, terri- marchas, contramarchas, te-
toires gagnés qu’il faut rendre. rritorios ganados que es pre-
Il ne comprenait pas la tacti- ciso ceder. No comprendía la

30
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
que du pilote ; il lui semblait táctica del piloto; le parecía
que l’on se heurterait plus que más allá chocaría contra
loin à l’épaisseur de la nuit la espesura de la noche, como
comme à un mur. contra un muro.

Maintenant, il apercevait, Descubría ahora, frente a


en face d’eux, un miroitement ellos, un fulgor imperceptible
imperceptible au ras de l’ho- sobre la línea del horizonte:
rizon : une lueur de forge. Le un resplandor de fragua. El
radio toucha l’épaule de radiotelegrafista tocó en el
Fabien, mais celui-ci ne hombro a Fabien, pero éste no
bougea pas. se inmutó.

Les premiers remous de [64] Los primeros remoli-


l’orage lointain attaquaient nos de la lejana tormenta ata-
l’avion. Doucement soule- caban el avión. Suavemente le-
vées, les masses métalliques vantadas, las masas metálicas
1 Aquí el verbo pesar tiene un sentido pasivo para
pesaient contre la chair pesaban (1) contra la carne mis- los aviadores, que sufren el agobio y la inseguri-
dad de la tormenta. En cambio más abajo tendrá
même du radio, puis sem- ma del radiotelegrafista; lue- un sentido activo: «Aquellas manos, cerradas so-
bre los mandos, pesaban ya sobre la tempestad.»
blaient s’évanouir, se fon- go parecían desvanecerse, Y lo mismo en el capítulo X: «Aquellos anchos
hombros pecaban va contra el cielo» (pág. 85).
dre, et dans la nuit, pendant fundirse, y durante algunos
quelques secondes, il flotta segundos flotó solo en la no-
seul. Alors il se cramponna che. Entonces se agarró con
des deux mains aux longerons sus dos manos a los largueros
d’acier. de acero.

Et comme il n’apercevait Y como no distinguía otra


plus rien du monde que l’am- cosa en el mundo que la bom-
poule rouge de la carlingue, il billa roja de la carlinga, se
frissonna de se sentir descen- estremeció al sentirse descen-
dre au coeur de la nuit, sans der en el corazón de la noche,
secours, sous la seule protec- sin ayuda, bajo la sola protec-
tion d’une petite lampe de mi- ción de una pequeña lámpara
neur. Il n’osa pas déranger le de minero. No osó molestar al
pilote pour connaître ce qu’il piloto para saber lo que iba a
déciderait, et, les mains ser- decidir y, con las manos apre-
rées sur l’acier, incliné en tadas sobre el acero, inclina-
avant vers lui, il regardait do hacia su camarada, miraba
cette nuque sombre la oscura nuca de éste.

---

Une tête et des épaules Sólo la cabeza y unos hom-


immobiles émergeaient seu- bros inmóviles se destacaban
les de la faible clarté. Ce en la débil claridad. Aquel
corps n’était qu’une masse cuerpo no era más que una
sombre, appuyée un peu masa oscura, algo ladeada a la
vers la gauche, le visage izquierda, con el rostro vuelto
face à l’orage, lavé sans a la tempestad, lavada sin
lueur
- 1. Lumière* faible, affaiblie ou diffuse; lumière doute par chaque lueur. duda por cada fulgor. Pero el
éphémère.
- 2. Expression vive et momentanée (du regard). Mais le radio ne voyai t r i e n radiotelegrafista no veía nada
- 3. Par métaphore ou fig. Illumination soudaine,
faible ou passagère; légère apparence ou
trace.
d e c e v i s a g e . To u t c e q u i de aquel rostro. Todos los sen-
- 4. Littér. (Au plur.). Des lueurs : des connais- s’y pressait de sentim e n t s timientos que en él se agolpa-
sances superficielles sur un sujet.
p o u r a ff r o n t e r u n e t e m - ban para afrontar una tempes-
moue
- Grimace que l’on fait en avançant, en resser- pête : cette moue, ce t t e tad: aquel gesto, aquella vo-
rant les lèvres
volonté, cette colère, luntad, aquella cólera, todo lo
tout ce qui s’échan- que de esencial se
g eait d’essentiel, entre intercambiaba entre aquel ros-
ce visage pâle et, là- tro pálido y los breves resplan-
bas, ces courtes dores que surgían allá en lo
lueurs, restait pour hondo seguía siendo para él
l u i i m p é n é t r able. impenetrable.

31
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

Il devinait pourtant la Adivinaba, sin embargo, la


puissance ramassée dans potencia concentrada en la in-
l’immobilité de cette ombre, movilidad de aquella sombra,
et il l’aimait. Elle l’empor- y la estimaba. Sin duda lo [65]
tait sans doute vers l’orage, arrastraba hacia la tormenta,
mais aussi elle le couvrait. pero también lo cubría. Sin
Sans doute ces mains, fer- duda aquellas manos (2), ce- 2 Véase cap. IX, nota 3.

mées sur les commandes, rradas sobre los mandos, pe-


pesaient déjà sur la tempête, saban y a sobre la tempestad
comme sur la nuque d’une como sobre la nuca de una
bête, mais les épaules plei- bestia, pero los hombros car-
nes de force demeuraient gados de fuerza seguían inmó-
immobiles, et l’on sentait là viles y se adivinaba en ellos
une profonde réserve. una profunda reserva.

Le radio pensa qu’après El radiotelegrafista pensó


tout le pilote était respon- que en definitiva el piloto era
sable. Et maintenant il el responsable. Y ahora,
savourait, entraîné en arrastrado en la grupa del
croupe dans ce galop vers avión en aquel galope hacia el
l’incendie, ce que cette incendio, saboreaba todo lo
forme sombre, là, devant que aquella oscura figura, allí, de-
lui, exprimait de matériel lante de él, expresaba de material y
et de pesant, ce qu’elle ex- de fuerte, todo lo que expre-
primait de durable. saba de perdurable.

A gauche, faible comme un A la izquierda, débil como un


phare à éclipse, un foyer nou- faro en eclipse, un nuevo fuego
veau s’éclaira. se iluminó.

Le radio amorça un geste El radiotelegrafista retuvo


pour toucher l’épaule de Fa- un gesto para tocar el hombro
bien, le prévenir, mais il le de Fabien y prevenirlo; pero
vit tourner lentement la tête, lo vio volver lentamente la
et tenir son visage, quelques cabeza, y mantener su rostro
secondes, face à ce nouvel unos segundos frente al nue-
ennemi, puis, lentement, vo enemigo; luego, lentamen-
reprendre sa position pri- te, tomar de nuevo su posición
mi tive. Ces épaules toujours primitiva. Los hombros se-
immobiles, cette nuque ap- guían inmóviles, y la nuca
puyée au cuir. apoyada sobre el cuero.

[67]

VIII VIII

Rivière était sorti pour Rivière había salido para


marcher un peu et tromper le andar un poco y engañar aquel
malaise qui le reprenait, et malestar que volvía a domi-
lui, qui ne vivait que pour narlo, y él, que sólo vivía para
l’action, une action dramati- la acción —una acción dramá-
que, sentait bizarrement le tica, sentía extrañamente que
drame se déplacer, devenir el drama (1) se desplazaba, se 1 Nótese la gradación acción - acción dramática -
drama (cf. cap. VI, nota 8), y el desplazamiento de
personnel. Il pensa hacía personal. Pensó que, al- significado hacia la tragedia íntima, «personal».
Comp. con cap. XIV: «Los elementos afectivos del
drama empezaban a aparecen» (pág. 109).
qu’autour de leur kiosque à rededor de su quiosco de la
musique les petits bourgeois música, los pequeños burgue-
des petites villes vivaient ses de las pequeñas ciudades

32
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
une vie d’apparence silen- vivían una vida en apariencia
cieuse, mais quelquefois silenciosa, pero a veces car-
lourde aussi de drames : la gada también de dramas: la
maladie, l’amour, les deuils, enfermedad, el amor, la muer-
et que peutêtre... Son propre te, y tal vez... Su propia do-
mal lui enseignait beaucoup lencia le enseñaba muchas
de choses : « Cela ouvre certai- cosas: «Eso abre ciertas ven-
2 Nuevas ventanas abiertas al sentido de la vida f
nes fenêtres » , pensait-il. tanas (2)», se decía. sus múltiples significados posibles (cf. cap. IX, nota
2).

Puis, vers onze heures du [68] Luego, hacia las once


s o i r, r e s p i r a n t m i e u x , i l de la noche, respirando ya
s’achemina dans la direction mejor, se encaminó a la ofici-
du bureau. Il divisait lente- na. Lentamente se abría paso
ment, des épaules, la foule a codazos entre el gentío que
rester immobile, languir, être inert qui stagnait devant la bou- X se agolpaba ante la puerta de
che des cinémas. Il leva les los cines. Levantó los ojos
yeux vers les étoiles, qui lui- hacia las estrellas, que lucían
saient sur la route étroite, sobre la estrecha calle, borra-
presque effacées par les af- das casi por los anuncios lu-
fiches lumineuses, et pensa minosos, y pensó: «Esta no-
: « Ce soir avec mes deux che, con mis dos correos en
courriers en vol, je suis res- vuelo, soy responsable del
p o n s a b l e d ’ u n c i e l e n t i e r. cielo entero. Es a e s t r e l l a e s
Cette étoile est un signe, qui u n s i g n o q u e m e busca en-
me cherche dans cette foule, tre esta muchedumbre, y que
et qui me trouve : c’est pour- m e e n c u e n t r a ; p o r e s o m e
quoi je me sens un peu étran- siento algo extranjero, algo
ger, un peu solitaire. solitario.»

Une phrase musicale lui revint Se acordó de una frase


: quelques notes d’une so- musical: unas notas de una so-
nate qu’il écoutait hier avec nata que escuchaba ayer con
des amis. Ses amis unos amigos. Sus amigos no
n’avaient pas compris : « la habían comprendido:
Cet art-là nous ennuie et vous —Ese arte nos aburre y lo
ennuie, seulement vous ne aburre, sólo que usted no lo
l’avouez pas. » confiesa.

— Peut-être... » avait-il répondu. —Ta l v e z . . . r e s p o n d i ó .

Il s’était, comme ce soir, Se había sentido, como


senti solitaire, mais bien h o y, s o l i t a r i o , p e r o m u y
vite avait découvert la ri- pronto había descubierto
chesse d’une telle solitude. la riqueza de tal soledad.
Le message de cette musi- El mensaje de aquella música
que venait à lui, à lui seul venía a él, sólo a él, entre los
parmi les médiocres, avec la mediocres, con la suavidad de
douceur d’un secret. Ainsi un secreto. Como el mensaje
le signe de l’étoile. On lui de la estrella. Alguien le ha-
parlait, par-dessus tant blaba, por encima de tantos
d’épaules, un langage qu’il hombros, en un lenguaje que
entendait seul. sólo él entendía.

Sur le trottoir on le bousculait Lo empujaban por la ace-


; il pensa encore : « Je ne me ra; pensó aún: «No me enfa-
fâcherai pas. Je suis semblable daré. Me parezco al padre de
au père d’un enfant malade, qui un niño enfermo, que anda en
marche dans la foule à petits medio de la multitud a pasos
pas. Il porte en lui le grand si- cortos. Lleva en sí el gran si-
lence de sa maison. » lencio de su hogar.»

Il leva les yeux sur les Levantó los ojos sobre

33
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
hommes. Il cherchait à re- los hombres. Intentaba re-
connaître ceux d’entre eux conocer a los que pasea-
qui promenaient à petits pas ban a pasos cortos su in-
leur invention ou leur amour, v e n c i ó n o s u a m o r, y p e n -
et il songeait à l’isolement des saba en la soledad de los
gardiens de phares. torreros de los faros.

---

Le silence des bureaux, Le agradó el silencio de las


lui plut. Il les traversa lente- oficinas. Iba atravesándolas
ment, l’un après l’autre, et lentamente, una tras otra, y sus
son pas sonnait seul. Les ma- pasos resonaban solos. Las
chines à écrire dormaient [70] máquinas de escribir dor-
sous les housses. Sur les dos- mían bajo los hules *. Los * fundas de hule
siers en ordre les grandes ar- grandes armarios estaban ce-
moires étaient fermées. Dix rrados sobre los expedientes
années d’expérience et de en orden. Diez años de expe-
travail. L’idée lui vint qu’il riencia y de trabajo. Se le ocu-
visitait les caves d’une ban- rrió que visitaba los subterrá-
que ; là où pèsent les riches- neos de un Banco; allí donde
ses. Il pensait que chacun. sopesan las riquezas. Pensaba
de ces registres accumulait que cada uno de aquellos re-
mieux que de l’or : une gistros acumulaba algo mejor
3 ha acción y la energía humana necesaria para
force vivante. Une force vi- que el oro: una fuerza viva (3). llevarla a cabo son siempre albo vivo. El autor uti-
liza con frecuencia términos del campo semántico
vante mais endormie, comme Una fuerza viva pero dormida, «vida».

l’or des banques. como el oro de los Bancos.

Quelque part il rencontre- En alguna parte encontra-


rait l’unique secrétaire de ría al único secretario de ser-
veille. Un homme travaillait vicio. Un hombre trabajaba en
quelque part pour que la vie alguna parte para que la vida
soit continue, pour que la tuviese continuidad, para que
volonté soit continue, et la voluntad tuviese continui-
Se pierde la idea de vela o vigía o
centinela de alguien mientras los demás ainsi, d’escale en escale, dad, y así, de escala en esca-
duermen vela en tierra por lo más p o u r q u e j a m a i s , d e . To u - la, para que jamás, de
preciado en vuelo como el vigía el oro
durmiente en un banco louse à Buenos Aires, ne se Toulouse a Buenos Aires, se
rompe la chaîne. rompiera la cadena.

« Cet homme-là ne sait pas «Ese hombre desconoce su


sa grandeur. » grandeza.»

Les courriers quelque En alguna parte los correos


part luttaient. Le vol de nuit luchaban. El vuelo nocturno
durait comme une maladie : duraba como una enfermedad:
il fallait veiller. Il fallait as- era preciso velar. Era preciso
sister ces hommes qui, des asistir a aquellos hombres que
mains et des genoux, poi- con las manos y con las rodi-
trine contre poitrine, affron- llas, pecho contra pecho,
taient l’ombre, et qui ne con- afrontaban la oscuridad, y que
naissaient plus, ne connais- no conocían nada más, abso-
saient plus rien que des cho- lutamente nada más, que co-
ses mouvantes, invisibles, sas movedizas, invisibles, de
dont il fallait, à la force des las que había que salir, como
bras aveugles, se tirer de un mar, a fuerza de bra-
c o m m e d ’ u n e m e r. Q u e l s zos ciegos. ¡Qué terribles
aveux terribles quelquefois confesiones a veces! «He ilu-
: « J’ai éclairé mes mains minado mis manos para ver-
pour les voir... » Velours des las...» Manos de terciopelo,
mains révélé seul dans ce sólo reveladas en aquel baño
4 Alude a la luz escasa de la cabina, roja como la
bain rouge de photographe. rojo de fotógrafo (4). Lo úni- utilizada por los fotógrafos en la cámara oscura
para revelar películas (cf. cap. XI, nota 1).
Ce qu’il reste du monde, et co que queda en el mundo y

34
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
qu’il faut sauver. hay que salvarlo.

Rivière poussa la porte Rivière empujó la puerta


du bureau de l’exploitation. de la oficina de la explota-
Une seule lampe allumée ción. Una sola lámpara encen-
créait dans un angle une dida creaba en un ángulo una
plage claire. Le cliquetis zona clara. El martilleo de
d’une seule machine à écrire una sola máquina de escribir
donnait un sens à ce silence, daba sentido a aquel silencio,
sans le combler. La sonnerie sin colmarlo (5). El timbre del 5 La máquina de escribir da sentido al silencio
nocturno, porque significa que alguien en tierra
du téléphone tremblait par- [71] teléfono temblaba a ve- vela en el silencio, estableciendo un vínculo
con los pilotos.
fois ; alors le secrétaire de ces; entonces el secretario de
garde se levai t , e t m a r - guardia* se levantaba y se di- * vigía
chait vers cet appel ré- rigía hacia aquella llamada
pété, obstiné, triste. Le repetida, obstinada, triste. El
secrétaire de garde décro- secretario de guardia descol-
chait l’écouteur et l’angoisse gaba el receptor y la angustia
invisible se calmait : c’était invisible se calmaba: era una
une conversation très douce conversación muy suave en un
dans un coin d’ombre. Puis, rincón de sombra. Luego, im-
impassible, l’homme revenait pasible, el hombre volvía a su
à son bureau, le visage fermé mesa, el rostro cerrado por la
par la solitude et le sommeil, soledad y el sueño, sobre un
sur un secret indéchiffrable. secreto indescifrable. ¿Qué
Quelle menace apporte un amenaza trae una llamada,
appel, qui vient de la nuit du que viene de la noche exte-
dehors, lorsque deux cour- rior, cuando dos correos están
riers sont en vol? Rivière en vuelo? Rivière pensaba en
pensait aux télégrammes qui los telegramas que les llegan
touchent les familles sous a las familias bajo las lámpa-
les lampes du soir, puis au ras nocturnas, y en la desgra-
malheur qui, pendant des se- cia que durante unos segundos
condes presque éternelles, casi eternos sigue siendo un
reste un secret dans le visage secreto sobre el rostro del pa-
du père. Onde d’abord sans dre (6). Onda primero sin 6 La comparación con el padre, que es el primero
en saber la noticia y por un momento lleva é1 solo
el peso de la desgracia, empalma con lo que dijo
force, si loin du cri jeté, si fuerza, tan lejos del grito lan- un poco más arriba: «Me parezco al padre de un
niño enfermo.»
calme. Et, chaque fois, il en- zado, tan tranquila. Percibía
tendait son faible écho dans su débil eco en cada discreto
cette sonnerie discrète. Et, timbrazo. Y los movimientos
chaque fois, les mouvements del hombre, al que la soledad
de l’homme, que la solitude hacía lento como un nadador
faisait lent comme un nageur entre dos aguas, volviendo de
entre deux eaux, revenant de la oscuridad hacia su lámpa-
l’ombre vers sa lampe, comme ra, como un submarinista al
un plongeur remonte, lui pa- remontarse, le parecían cada
raissaient lourds de secrets. vez henchidos de secretos.

— Restez. J’y vais. —No se mueva. Voy yo.

Rivière décrocha l’écou- Rivière descolgó el


teur, reçut le bourdonnement aparato y oyó un murmullo
du monde. de gente.

— Ici, Rivière. —Aquí Rivière.

Un faible tumulte, puis une Un débil tumulto, luego


voix una voz:

— Je vous passe le poste —Le pongo en comunicación con


radio. la estación radiotelegráfica.

Un nouveau tumulte, celui Un nuevo tumulto, el de

35
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
des fiches dans le standard, las clavijas en el cuadro; lue-
puis une autre voix go otra voz:

— Ici, le poste radio. Nous —Aquí la estación radiotelegráfica.


vous communiquons les télé- Vamos a comunicarle los te-
grammes. legramas.

Rivière les notait et [72] Rivière los anotaba y


secouer; (de haut en bas ou de droite hochait la tête : meneaba la cabeza:
à gauche)

— Bien... Bien... —Bien... Bien.

Rien d’important. Des mes- Nada importante. Mensa-


sages réguliers de service. Rio jes regulares de servicio. Río
de Janeiro demandait un ren- de Janeiro pedía una infor-
seignement, Montevideo par- mación, Montevideo habla-
lait du temps, et Mendoza de ba del tiempo, y Mendoza
matériel. C’étaient les bruits del material. Eran los ruidos
familiers de la maison. familiares de la casa.

— Et les courriers? —¿Y los correos?

— Le temps est orageux. —El tiempo es tempes-


Nous n’entendons pas les avi- tuoso. No oímos los avio-
ons. nes.

— Bien. —Bien.

Rivière songea que la nuit Rivière consideró que la


ici était pure, les étoiles lui- noche aquí era pura, las estre-
santes, mais les radiotélégra- llas brillantes, pero los
ph i s t e s d é c o u v r a i e n t e n radiotelegrafistas descubrían
e l l e l e souffle de lointains en ella él aliento de lejanas
orages. tormentas.

— A tout à l’heure. —Hasta luego.

Rivière se levait, le secré- Rivière se levantó, el se-


taire l’aborda cretario lo abordó:

— Les notes de service, —Las notas del servicio


7 Datos, órdenes e instrucciones referentes a la
pour la signature, monsieur... (7) para la firma, señor... marcha de la compañía.

— Bien. —Bien.

Rivière se découvrait une Rivière descubría en sí una


grande amitié pour cet gran amistad por aquel hom-
homme, que chargeait aussi bre que cargaba también con
le poids de la nuit. « Un ca- el peso de la noche. «Un ca-
marade de combat, pensait marada de combate —pensa-
Rivière. Il ne saura sans ba Rivière—. No sabrá nun-
doute jamais combien cette ca, sin duda, cuánto nos une 8 Se trata de esa solidaridad profunda, pero
veille nous unit. » esta vela (8).» desconocida —de ahí aquel «Ame a los que man-
da. Pero sin decírselo» (cap. VI, pág. 59), que dijo
a Robineau—, que une a los hombres más allá de
las fórmulas sonoras y huecas. Esa aran amis-
tad» la expresa Rivière «velando» con él. Recuer-
da un poco a aquel hombre de La caída, de Camus,
acuso amigo había sido encarcelado, que se acos-
taba todos los días en el suelo para no disfrutar
de una comodidad que le era negada al ser queri-
do». En el capitulo XI (pág. 91) volveremos a en-
contrar esta «silenciosa fraternidad [que] ligaba
en el fondo a Rivièrc con sus pilotos».

36
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
[73]
IX IX

Comme, une liasse Cuando volvía a su despa-


de papiers dans les mains, il cho particular, con un legajo
rejoignait son bureau person- de papeles en la mano,
nel Rivière ressentit cette vive Rivière experimentó en su
douleur au côté droit, qui, costado derecho el vivo dolor
depuis quelques semaines, que desde hacía unas semanas
le tourmentait. lo atormentaba.

« Ça ne va pas... » «No estoy bien...»

Il s’appuya une seconde Se apoyó un segundo con-


contre le mur tra la pared:

« C’est ridicule. » «Esto es ridículo.»

Puis il atteignit son fauteuil. Luego alcanzó su sillón.

Il se sentait, une fois de plus, Una vez más se sentía


ligoté comme un vieux lion, et atado como un viejo león, y
une grande tristesse l’envahit. una gran tristeza lo invadió.

« Tant de travail pour abou- «¡Tanto trabajo para aca-


tir à ça! J’ai cinquante ans; bar así! Tengo cincuenta años;
cinquante ans j’ai rempli ma en cincuenta años he llenado
vie, je me suis formé, j’ai lutté, mi vida, me he formado, he
j’ai changé le cours des évé- luchado, he alterado el curso
nements et voilà maintenant ce de los acontecimientos; y he
qui m’occupe et me remplit, et aquí lo que ahora me ocupa,
passe le monde en impor- y me llena, y supera al mundo
tance... C’est ridicule. » en importancia... Es ridículo.»

Il attendit, essuya un [74] Esperó, se enjugó un


peu de sueur, et, quand il fut poco de sudor, y, cuando se vio
délivré, travailla. libre, trabajó.

Il compulsait lentement les Examinaba lentamente las


notes. notas.

« Nous avons constaté à «Hemos comprobado en


Buenos Aires, au cours du dé- Buenos aires, mientras se des-
montage du moteur 301... nous montaba el motor 301... Im-
infligerons une sanction grave pondremos una sanción grave
au responsable. al responsable.»

Il signa. Firmó.

« L’escale de Florianopolis «La escala de Florianópolis


n’ a y a n t p a s o b s e r v é l e s (1), no habiendo observado las 1 Ciudad del Brasil meridional, capital del estado
tic Santa Catarina, en la isla de Santa Catarina.
instructions... » instrucciones . . .»

Il signa. Firmó.

« Nous déplacerons par «Desplazaremos por medi-


mesure disciplinaire le chef da disciplinaria al jefe de ae-
d’aéroplace Richard qui... » ropuerto, Richard, que...»

Il signa. Firmó.

Puis, comme cette douleur Luego, como aquel dolor

37
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
au côté, engourdie, mais pré- en el costado, adormecido
sente en lui et nouvelle comme pero presente y nuevo como
un sens nouveau de la vie, un nuevo sentido de la vida
l’obligeait à penser à soi, il (2), lo obligaba a pensar en sí, 2 La presencia del dolor es un interrogante, una
nueva «semana» que cuestiona el sentido de la
fut presque amer. se sintió casi amargo. vida defendido por Rivière. Por eso se pregunta si
es «justo o injusto», cuando antes «1e daba igual
que lo tuviesen por justo o por injusto» y decía
tranquilamente: «¿Justo o injusto con respecto a
ellos? Esto carece de sentido: ellos no existen.»
« Suis-je juste ou injuste ? «Soy justo o injusto? Lo Allí tenía la convicción de que el hombre «para el
era cera virgen que había que moldean» (cap. IV,
Je l’ignore. Si je frappe, les ignoro. Si castigo, las averías págs. 456). Aunque va apuntaba que esa aparen-
te injusticia «crea voluntad», aleja el mal.
pannes diminuent. Le respon- disminuyen. El responsable
sable, ce n’est pas l’homme, no es el hombre, sino algo
c’est comme une puissance como una potencia oscura
obscure que l’on ne touche ja- que jamás se alcanza si no se
mais, si l’on ne touche pas tout alcanza a todo el mundo. Si
le monde. Si j’étais très juste, fuese muy justo, un vuelo
un vol de nuit serait chaque fois nocturno sería cada vez un
une chance de mort. » peligro de muerte.»

Il lui vint une certaine las- Lo invadió cierto cansan-


situde d’avoir tracé si dure- cio por haber trazado tan du-
ment cette route. Il pensa que ramente aquella vía. Pensó
la pitié est bonne. Il feuilletait que la piedad es buena. Se-
toujours les notes, absorbé guía hojeando las notas, ab-
dans son rêve. sorto en su sueño.

« ... quant à Roblet, à par- [76] «... en cuanto a Roblet,


tir d’aujour d’hui, il ne fait a partir de hoy, dejará de for-
plus partie de notre person- mar parte de nuestro perso-
nel. » nal.»

Il revit ce vieux bon- Volvió a ver a aquel buen


homme et la conversation du viejo y la conversación de la
soir noche anterior.

— Un exemple, que vou- —Un ejemplo, qué quiere


lez-vous, c’est un exemple. usted? Es un ejemplo.

— Mais Monsieur... mais —Pero, señor; pero,


Monsieur. s e ñ o r.
falta punto y aparte X
Une fois, une seule, pensez Por una vez, sólo por una vez;
donc! et j’ai travaillé toute ma piense usted en ello, ¡he tra-
vie! bajado toda mi vida!

— Il faut un exemple. Hace falta un ejemplo.

— Mais Monsieur!... Re- —Pero, señor... ¡Vea us-


gardez, Monsieur! ted, señor!

Alors ce portefeuille Entonces sur gió aquella


usé et cette vieille gastada cartera y aquella vie-
feuille de journal où ja hoja de periódico donde
Roblet jeune pose debout aparece Roblet, joven, al lado 3 El viejo Roblet está reflejado en esa sinécdoque
obsesiva de sus «viejas manos». Las manos, sím-
près d’un avion. de un avión. bolo de fuerza, de vida, de «acción», ahora lo son
de debilidad. Más abajo leemos: «Rivière veía de
nuevo sus manos... Pensaba en el chorro de ale-
gría que bajaría sobre aquellas viejas manos.» Y
va al final del capítulo evoca otra vez esa «mano
Rivière voyait les Rivière veía tamblar las que tiembla». En general, el tema (le las manos
—o el de los dedos— es frecuente en esta nove-
vieilles mains trembler sur viejas manos (3) sobre aque- la. Lo mismo que las de Roblet, se mencionan en
diferentes momentos las manos de Robineau, las
cette gloire naïve. lla gloria ingenua. de Pellerin, las del piloto de Europa, las del
radiotelegrafista, las del operador y, por supues-
to, las de Fabien, al que ya hemos visto con «aque-
llas manos, cerradas sobre los mandos», y pesan-
— Ça date de 1910, Mon- Es el año 1910, señor... do «sobre la tempestad como sobre la nuca de
una bestia» (cap. VII, pág. 65). Por otra parte, las
manos serán algo muy importante para los escri-
sieur... C’est moi qui ai fait le ¡Fui yo quien montó aquí el tores existencialistas y los de la esperanza huma-
na (piénsese en las manos de Roquentin en La
montage, ici, du premier avion primer avión de Argentina! náusea, de Sartre, o en las de Katow poco antes
de morir en La condición humana, de Malraux).
d’Argentine ! L’aviation de- ¡La aviación, desde No en vano Sartre ha llamado a Saint-Exupéry «el
precursor de una literatura de construcción» (véa-

38
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
se Apéndice. Cf. también cap. XI, nota 1).
puis 1910... Monsieur, ça fait 1910...! ¡Señor, hace vein-
vingt ans! Alors, comment te años! Cómo puede usted
pouvez-vous dire... Et les jeu- entonces decir... ? ¡Y los jó-
nes, Monsieur, comme ils vont venes, señor, cómo se van a reír
rire à l’atelier!... Ah! Ils vont en el taller...! ¡Ah, cómo se van
bien rire! a reír!

— Ça, ça m’est égal. [77] —Me da igual.

— Et mes enfants, Mon- —¿Y mis hijos, señor?


sieur, j’ai des enfants ! ¡Tengo hijos!

— Je vous ai dit : je vous —Ya se lo he dicho: le


offre une place de manoeuvre. ofrezco una plaza de peón.

— Ma dignité, Monsieur, —¡Mi dignidad, señor, mi


ma dignité! Voyons, Mon- dignidad! Pero, señor, son
sieur, vingt ans d’aviation, un veinte años de aviación, un
vieil ouvrier comme moi... antiguo obrero como yo...

— De manoeuvre. —De peón.

— Je refuse, Monsieur, je —¡Me niego, señor, me


refuse! niego!

Et les vieilles mains trem- Las viejas manos tembla-


blaient, et Rivière détournait ban, y Rivière apartó los
fripée = ajada, chafada, arrugada les yeux de cette peau fripée, ojos de aquella piel ajada,
épaisse et belle. gruesa y bella.

— De manoeuvre. —De peón.

— Non, Monsieur, non... Je —No, señor, no... Quiero


veux vous dire encore... decirle aún...

— Vous pouvez vous retirer. —Puede retirarse.

Rivière pensa : « Ce n’est Rivière pensó: «No es a él


pas lui que j’ai congédié ainsi a quien he despedido así, tan
brutalement, c’est le mal dont il brutalmente; es al mal (4) del 4 Un poco más arriba lo ha definido como «una
potencia oscura que jamás se alcanza si no se
n’était pas responsable, peut- que él tal vez no era responsa- alcanza a todo el mundo».

être, mais qui passait par lui. ble, pero que pasaba por él.»

« Parce que les événements, «Porque a los aconteci-


on les commande, pensait Ri- mientos se los manda —pen-
vière, et ils obéissent, et on saba Rivière, y obedecen, y
crée. Et les hommes sont de así se crea. Y los hombres son
5 Es el precio de la «acción». Otra vez el hombre
pauvres choses, et on les crée pobres cosas (5), y se los crea vuelve a ser «cera viren», una acosa» (cf. nota 2).
aussi. Ou bien on les écarte lors- también. O se los aparta cuan-
que le mal passe par eux. » do el mal pasa por ellos.»

« Je vais vous dire en- «Quiero decirle aún...»


core... » Que voulait-il dire ¿Qué quería decir el pobre
ce pauvre vieux ? Qu’on lui viejo? Que se le arrebataban
arrachait ses vieilles joies? sus viejas alegrías? Que ama-
Qu’il aimait le son des ba el ruido de las herramien-
outils sur l’acier des avi- tas sobre el acero de los avio-
ons, qu’on privait sa vie nes, que se privaba a su vida
d’une grande poésie, et de una gran poesía, y, ade-
puis... qu’il faut vivre ? más..., que es preciso vivir?

« Je suis très las » , pen- «Estoy muy cansado»,

39
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
sait Rivière. La fièvre montait pensaba Rivière. La fiebre le
en lui, caressante. Il tapotait la subía acariciarte. Golpeaba la
feuille et pensait : « J’aimais hoja y pensaba: «Amaba mu-
bien le visage de ce vieux com- cho el rostro de ese viejo
pagnon... » Et Rivière revoyait compañero...» Y Rivière veía
ces mains. Il pensait à ce fai- de nuevo sus manos. Pensaba
ble mouvement qu’elles en aquel débil movimiento
ébaucheraient pour se join- [78] que esbozarían para
dre. Il suffirait de dire : « Ça unirse. Bastaría decir: «Bien.
va. Ça va. Restez. » Rivière Bien. Quédese.» Rivière pen-
rêvait au ruissellement de saba en el chorro de alegría
joie qui descendrait dans ces que bajaría sobre aquellas
vieilles mains. Et cette joie viejas manos. Y aquella ale-
que diraient, qu’allaient dire, gría que dirían, que iban a
non ce visage, mais ces decir, no el rostro, sino las
vieilles mains d’ouvrier, lui viejas manos de obrero, le
parut la chose la plus belle du parecía la cosa más hermosa
monde. « Je vais déchirer cette del mundo. ««¿Rompo la
note ? » Et la famille du vieux, nota?n Y la familia del viejo,
et cette rentrée le soir, et ce y la vuelta por la noche, y el
modeste orgueil modesto orgullo:

faltan comillas; ¿cuál es la razón y el « Alors, on te garde ? X —¿Entonces, continúas?


fectos de esta puntuación?

— Voyons! Voyons ? C’est —¡Pues claro! ¡Si fui yo


moi qui ai fait le montage du pre- quien montó el primer avión
mier avion d’Argentine! » de Argentina!

Et les jeunes qui ne ri- Y los jóvenes, que ya no se


raient plus, ce prestige re- reirían más, y ese prestigio re-
conquis par l’ancien... conquistado por el veterano...

« Je déchire? » «¿La rompo?»

Le téléphone sonnait, Ri- Sonó el teléfono; Rivière


vière le décrocha. lo descolgó.

Un temps long, puis cette Un tiempo largo, luego


résonance, cette profondeur esa resonancia, esa profundi-
qu’apportaient le vent, l’es- dad que dan el viento y el
pace aux voix humaines. En- espacio a la voz humana. Por
fin on parla fin habló:

Ici, le terrain. Qui est là? —Aquí el campo. Quién está ahí?

Rivière. —Rivière.

Monsieur le directeur, le Señor director, el 650 está


650 est en piste. en la pista.

— Bien. —Bien.

— Enfin, tout est prêt, mais —Todo listo ya; pero a


nous avons dû, en dernière última hora hemos tenido
heure, refaire le circuit électri- que rehacer el circuito eléc-
que, les connexions étaient trico: las conexiones eran
défectueuses. defectuosas.

— Bien. Qui a monté le —Bien. ¿Quién ha montado


circuit? el circuito?

— Nous vérifierons. Si —Lo averiguaremos. Si

40
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
vous le permettez, nous pren- usted lo permite, aplica-
drons des sanctions : une remos sanciones: ¡una
panne de lumière de bord, ça avería de luz a bordo pue-
peut être grave! de ser grave!

— Bien sûr. —Desde luego.

Rivière pensait : « Si l’on Rivière pensó: «Si no se


n’arrache pas le mal, quand arranca el mal cuando se lo
on le rencontre, où qu’il soit, encuentra, dondequiera que
il y a des pannes de lumière : esté, se producen averías en
c’est un crime de le manquer la luz: es un crimen flaquear
quand par hasard il découvre cuando por azar se descubre
ses instruments : Roblet par- a sus instrumentos: Roblet se
tira. » irá.»

Le secrétaire, qui n’a El secretario, que no ha


rien vu, tape toujours. visto nada, sigue tecleando.

— C’est? [79] —¿Qué es?

— La comptabilité de quin- —La contabilidad quince-


zaine. nal.

— Pourquoi pas prête ? —¿Por qué no está lista aún?

— Je... —Yo...

— On verra ça. —Luego veremos eso.

« C’est curieux comme «Es curioso ver cómo to-


les événements prennent le man la batuta los aconteci-
dessus, comme se révèle mientos, cómo se muestra una
une grande force obscure, enorme fuerza oscura, la mis-
la même qui soulève les ma que levanta las selvas vír-
forêts vierges, qui croît, genes, que crece, que
q u i force, qui sourd de par- forcejea, que ruge por todas
tout autour des grandes partes alrededor de las gran-
oeuvres. » Rivière pensait à des obras.» Rivière pensaba
ces temples que de petites en esos templos que pequeñas
lianes font crouler. lianas derrumban.

« Une grande oeuvre... » «Una gran obra. . .»

Il pensa encore pour se ras- Pensó aún para tranqui-


surer : « Tous ces hommes, je lizarse: «Amo a todos es-
les aime, mais ce n’est pas eux tos hombres, y no los com-
que je combats. C’est ce qui bato a ellos, sino a lo que
passe par eux... » pasa por ellos...»

Son coeur battait des coups Su corazón latía a gol-


rapides, qui le faisaient souf- pes rápidos, que lo hacían
frir. sufrir.

« Je ne sais pas si ce que j’ai «No sé si lo que hago está


fait est bon. Je ne sais pas bien. No sé cuál es el exacto
l’exacte valeur de la vie hu- valor de la vida humana, de
maine, ni de la justice, ni du cha- la justicia, o de la tristeza.
grin. Je ne sais pas exactement No sé exactamente lo que
ce que vaut la joie d’un homme. vale la alegría de un hombre.
Ni une main qui tremble. Ni la O una mano que tiembla. O
pitié, ni la douceur... » la piedad, o la dulzura...»

41
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

Il rêva : Meditó:

« La vie se contredit tant, «La vida se contradice tan- 6 Para Rivère la vida no es un valor supremo, pre-
on se débrouille comme on to (6), que uno se las arregla cisamente por sus contradicciones, porque «con-
tra los hombres —como dirá más adelante— se
practica un juego donde cuenta tan poco el verda-
peut avec la vie... Mais du- como puede con la vida... dero sentido de las cosas...» (cap. XIII, pág. 102).
Por eso Rivière no quiere dejarse dominar por las
rer, mais créer, échanger son Pero perdurar, crear, cambiar «apariencias», sino sacrificarse a la esencia, esto
es, a la eternidad: de ahí el «perdurar, crear, cam-
corps périssable... » el cuerpo perecedero...» biar el cuerpo perecedero ...».

---

Rivière réfléchit, puis Rivière reflexionó, luego


sonna. llamó:

— Téléphonez au pilote du —Telefoneen al piloto del


courrier d’Europe. Qu’il vienne correo de Europa. Que venga
me voir avant de partir. a verme antes de despegar.

Il pensait [80] Pensaba:

« Il ne faut pas que ce cour- «Es preciso que ese correo


rier fasse inutilement demi- no dé media vuelta inútilmen-
tour. Si je ne secoue pas mes te. Si no zarandeo a mis hom-
hommes, la nuit toujours les bres, siempre los inquietará la
inquiétera. » noche.»

[81]

X X

La femme du pilote, ré- La mujer del piloto,


veillée par le téléphone, re- despertada por el teléfono,
garda son mari et pensa miró a su marido y pensó:

¿¿?? — Je le laisse dormir en- X «Lo dejaré dormir un


core un peu. poco más.»

Elle admirait cette poi- Admiraba aquel pecho


trine nue, bien carénée, elle d e s n u d o , b i e n c a r e n a d o *; * revestido
pensait à un beau navire. pensaba en un hermoso navío.

Il reposait dans ce lit El piloto reposaba en el


calme, comme dans un port, lecho tranquilo, como en un
et, pour que rien n’agitât puerto, y, para que nada agi-
son sommeil, elle effaçait tase su sueño, ella borraba
du doigt ce pli, cette ombre, con el dedo ese pliegue, esa
houle = movimiento tumultuoso de grandes cette houle, elle apaisait ce sombra, esa ola; apaciguaba
olas, aunque no haya borrasca
- 1. Mouvement ondulatoire qui agite la mer sans li t , c o m m e , d ’ u n d o i g t el lecho, como con un dedo
faire déferler les vagues [deferler=- 1. V. tr.
Mar. Déployer (les voiles ou un pavillon).- 2.
V. intr. (1787). Se dit des vagues qui se
divin, la mer. divino el mar.
brisent en écume en roulant sur elles-mê-
mes.] (- Fuyant, cit. 3; onde, cit. 13). Forte,
grosse houle (- Fatiguer, cit. 16; est, cit. 1,
Chateaubriand). Houle d’ouragan. Le balan- Elle se leva, ouvrit la fe- Se levantó, abrió la venta-
cement de la houle (- Électricité, cit. 2).
Canot (cit. 2) soulevé par la houle. Navire nêtre, et reçut le vent dans le na, y el viento le dio en el ros-
balancé par la houle. - Roulis. - Hauteur de la
houle : dénivellation entre le creux et la crête. visage. Cette chambre domi- tro. La habitación dominaba
- Période de la houle : temps qui sépare le
passage de deux crêtes successives. nait Buenos Aires. Une mai- Buenos Aires. Una casa veci-
Au plur. Grosses vagues d’une mer agitée. Le
frisson (cit. 31) des houles. Navire ballotté
par les houles. - Tangage.
son voisine, où l’on dansait, na, donde estaban bailando,
- 2. (Après 1850). Par métaphore ou par anal. La répandait quelques mélodies esparcía algunas melodías que
houle d’un champ de blé sous la brise (-
Haleine, cit. 31). Des houles de feuillages (-
Bois, cit. 11, Leconte de Lisle). qu’apportait le vent, car traía el viento, pues era la
Par métaphore ou fig. (- Foule, cit. 10). Une
houle humaine (- Battre, cit. 41). La houle c’était l’heure des plaisirs et hora de los placeres y el re-
des passions.
- 3. Littér. Mouvement qui forme des vagues; du repos. Cette ville serrait les poso. La ciudad encerraba a
surface ondulée. - 1. Vague; ondulation. La

42
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
houle d’une chevelure. La houle des monta-
gnes à l’horizon. hommes dans ses cent mille los hombres en sus cien mil
forteresses; tout était calme fortalezas; todo estaba quieto
et sûr; mais il semblait à y seguro; pero a aquella mu-
cette femme que l’on allait jer [83] le parecía que alguien
crier « Aux armes! » et iba a gritar: «¡A las armas!»,
qu’un seul homme, le sien, se y que sólo un hombre, el suyo,
dresserait. Il reposait encore, se erguiría. Descansaba aún,
mais son repos était le repos pero su descanso era el repo-
redoutable des réserves qui so temible de las reservas que
vont donner. Cette ville en- van a consumirse. La ciudad
dormie ne le protégeait pas : dormida no lo protegía: sus
ses lumières lui sembleraient luces le parecerían vanas,
vaines, lorsqu’il se lèverait, cuando se levantara, joven
1 Es decir, el polvo producido en el momento de
jeune dieu, de leur poussière. dios, de su polvo (1). Contem- despegar.

Elle regardait ces bras solides plaba aquellos brazos sólidos,


qui, dans une heure, porte- que dentro de una hora lleva-
raient le sort du courrier rían la suerte del correo de
d’Europe, responsables de quel- Europa, responsables de algo
que chose de grand, comme du grande, como la suerte de una
sort d’une ville. Et elle fut trou- ciudad. Se turbó. Aquel hom-
blée. Cet homme, au milieu de bre, en medio de aquellos mi-
ces millions d’hommes, était llones de hombres, era el úni-
préparé seul pour cet étrange co preparado para el extraño
sacrifice. Elle en eut du cha- sacrificio. Se apenó. El esca-
grin. Il échappait aussi à sa paba así a su dulzura. Ella lo
douceur. Elle l’avait nourri, había alimentado, velado y
veillé et caressé, non pour elle- acariciado, no para sí misma,
même, mais pour cette nuit qui sino para aquella noche que
allait le prendre. Pour des lut- iba a arrebatárselo. Para lu-
tes, pour des angoisses, pour chas, para angustias, para vic-
des victoires, dont elle ne con- torias, de las que ella nada
naîtrait rien. Ces mains tendres sabría. Aquellas manos tier-
n’étaient qu’apprivoisées, et nas eran todo suavidad, pero
leurs vrais travaux étaient obs- sus verdaderas tareas eran os- 2 De nuevo el simbolismo de las manos en su doble
curs. Elle connaissait les sou- curas (2). Ella conocía las vertiente: «tiernas», para ofrecer y recibir esa «por-
ción de eternidad» que vimos en el cap. I (nota 6),
y a la vez dedicadas a «sus verdaderas tareas»,
rires de cet homme, ses pré- sonrisas de aquel hombre, sus las de la acción, las que producen obras «durade-
ras». Rivière, en cambio, entregado en cuerpo y
cautions d’amant, mais non, precauciones de amante, pero alma a la causa, no ha tenido tiempo para el amor
(cf. cap. 11, pág. .30).
dans l’orage, ses divines co- no sus cóleras divinas en me-
lères. Elle le ch a r g e a i t d e dio de la tormenta. Ella lo car-
t e ndres liens : de musique, gaba de tiernos lazos: de mú-
d’amour, de fleurs; mais, à sica, de amor, de flores; pero
l’heure de chaque départ , cuando sonaba la hora de la
ces liens, sans qu’il en partida, caían los lazos sin que
p a r t i t s o u f f r i r, t o m b a i e n t . él pareciese sufrir por ello.
¿punto y aparte? Il ouvrit les yeux. X Abrió los ojos.

— Quelle heure est-il? —¿Qué hora es?

— Minuit. — Las doce.

— Quel temps fait-il ? —¿Qué tiempo hace?

— Je ne sais pas... —No sé...

Il se leva. Il marchait len- Se levantó. Andaba lenta-


tement vers la fenêtre en s’éti- mente hacia la ventana, des-
rant. perezándose.

— Je n’aurai pas très [84] —No tendré mucho frío.


froid. Quelle est la direction Cuál es la dirección del
du vent ? viento?

43
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
— Comment veux-tu que je —¿Cómo quieres que lo
sache... sepa...?

Il se pencha : El se inclinó.

— Sud. C’est très bien. Ça — S u r. M u y b i e n . E s t o


tient au moins jusqu’au dura por lo menos hasta el
Brésil. Brasil.

Il remarqua la lune et se Se fijó en la luna y se supo


connut riche. Puis ses yeux rico. Luego sus ojos bajaron
descendirent sur la ville. hacia la ciudad.

Il ne la jugea ni douce, ni No la juzgó ni dulce, ni


lumineuse, ni chaude. Il voyait luminosa, ni cálida. Veía ya
déjà s’écouler le sable vain de derramarse la arena vana de
ses lumières. sus luces.

— A quoi penses-tu ? —¿En qué piensas?

Il pensait à la brume El pensaba en la bruma


possible du côté de Porto posible por la parte de Porto 3 Ciudad del Brasil meridional, capital del estado
Alegre. Alegre (3). de Rio Grande do Sul, junto al Guaíba.

— J’ai ma tactique. Je —Tengo mi estrategia. Sé por


sais par où faire le tour. dónde hay que dar la vuelta.

Il s’inclinait toujours. Il Seguía inclinado. Respi-


respirait profondément, raba profundamente, como
comme avant de se jeter, nu, antes de lanzarse, desnudo,
dans la mer. al mar.

— Tu n ’ e s m ê m e p a s —Ni siquiera estás


triste... Pour combien de jours triste... Cuántos días es-
t’en vas-tu? tarás fuera?

Huit, dix jours. Il ne sa- Ocho, diez días. No sabía.


vait pas. Triste, non; pour- Triste, no; por qué? Aquellas
quoi ? Ces plaines, ces villes, llanuras, aquellas ciudades,
ces montagnes... Il partait li- aquellas montañas... Le pare-
bre, lui semblaitil, à leur con- cía que marchaba, libre, a su
quête. Il pensait aussi conquista. Pensaba también
qu’avant une heure il possé- que antes de una hora po-
derait et rejetterait Buenos s e ería y desecharía a Buenos
Aires. Aires.

Il sourit : Sonrió:

— Cette ville... j’en serai —Esta ciudad... muy pron-


si vite loin. C’est beau de to estaré lejos. Es hermoso
partir la nuit. On tire sur la marcharse de noche. Se tira de
manette des gaz, face au la manecilla de los gases, cara
Sud, et dix secondes plus al sur, y diez segundos más tar-
tard on renverse le paysage, de se invierte el paisaje, cara
face au Nord. La ville n’est al norte. La ciudad no es ya más
plus qu’un fond de mer. que un fondo de mar.

Elle pensait à tout ce Ella pensaba en todo lo


qu’il faut rejeter pour que es preciso desechar para
c o n q u é r i r. conquistar.

— Tu n’aimes pas ta mai- [85] — ¿ N o t e g u s t a t u

44
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
son? casa?

— J’aime ma maison... —Me gusta mi casa...

Mais déjà sa femme le Pero ya su mujer lo sabía


sentait en marche. Ces larges en marcha. Aquellos anchos
4 Recuérdese lo dicho en la nota 1 del cap. VII.
épaules pesaient déjà contre hombros pesaban (4) ya con- Un poco más abajo repite el mismo verbo: «Cuan-
to más pesado se hacía...»
le ciel. tra el cielo.

Elle le lui montra. Ella se lo mostró:

— Tu as beau temps, ta —Tendrás buen tiempo, tu


route est pavée d’étoiles. ruta está tapizada de estrellas.

Il rit : El volvió a reír.

— Oui. —Sí.

Elle posa la main sur Ella le puso su mano sobre


cette épaule et s’émut de la el hombro y se emocionó al
sentir tiède : cette chair sentirlo tibio: aquella carne
était donc menacée?... estaba, pues, amenazada...?

— Tu es très fort, mais sois —¡Eres muy fuerte, pero


prudent! sé prudente!

— Prudent, bien sûr... —Prudente, sí, claro...

Il rit encore. Rió de nuevo.

Il s’habillait. Pour cette Se vestía. Para aquella


5 El piloto se viste con una especie de ritual, como
fête, il choisissait les étoffes fiesta (5) escogía las telas más un guerrero o un caballero antiguo.

les plus rudes, les cuirs les rudas, los cueros más pesa-
plus lourds, il s’habillait dos; se vestía como un cam- 6 Ya a principios del capítulo II vimos 1a misma
comme un paysan. Plus il de- pesino (6). Cuanto más pesa- comparación: «Tres pilotos... bajarían lentamen-
te... como extraños campesinos que descienden
de sus montañas» (pág. 25).
venait lourd, plus elle l’admi- do se hacía, más lo admiraba
rait. Elle-même bouclait cette ella. Le ceñía el cinturón, ti-
ceinture, tirait ces bottes. raba de sus botas.

— Ces bottes me gênent. —Estas botas me molestan.

— Voilà les autres. —Aquí están las otras.

— Cherche-moi un cordon —Búscame un cordón para


pour ma lampe de secours. mi lámpara de socorro.

Elle le regardait. Elle répa- Lo contemplaba. Ella mis-


rait ellemême le dernier défaut ma reparaba el último defecto
dans l’armure tout s’ajustait de la armadura: todo ajustaba
bien. bien.

— Tu es très beau. —Eres muy hermoso.

Elle l’aperçut qui se pei- Vio que se peinaba cuida-


gnait soigneusement. dosamente.

— C’est pour les étoiles? —¿Es para las estrellas?

— C’est pour ne pas me [86] —Es para no sentirme


sentir vieux. viejo.

— Je suis jalouse... —Estaré celosa...

45
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

Il rit encore, et l’embrassa, El volvió a reír, la besó, y


et la serra contre ses pesants la apretó contra su pesada
vêtements. Puis il la souleva à vestimenta. Luego la levantó
bras tendus, comme on soulève en vilo, como se levanta a
une petite fille, et, riant tou- una niña, y, sin dejar de reír,
jours, la coucha: la acostó:

— Dors! —¡Duerme!

Et fermant la porte derrière Y, cerrando la puerta tras


lui, il fit dans la rue, au milieu de sí, dio en la calle, en me-
de l’inconnaissable peuple dio del nocturno pueblo in-
nocturne, le premier pas de sa cognoscible, el primer paso
conquête. de su conquista.

Elle restait là. Elle regar- Ella se quedó allá. Mira-


dait, triste, ces fleurs, ces li- ba, triste, las flores, los li-
v r e s , c e t t e d o u c e u r, q u i bros, la suavidad que para él
n’étaient pour lui qu’un fond no eran más que un fondo de
de mer. mar.

[87]

XI XI

Rivière le reçoit : Rivière lo recibe:

— Vous m’avez fait une —Me ha gastado usted una


blague, à votre dernier cour- broma en su último correo. Ha
rier. Vous m’avez fait demitour dado media vuelta cuando los
quand les météos étaient bon- partes meteorológicos eran
nes : vous pouviez passer. buenos; podía haber pasado.
Vous avez eu peur ? ¿Ha tenido miedo?

Le pilote surpris se tait. Il El piloto, sorprendido, se


frotte l’une contre l’autre, len- calla. Frota lentamente sus
tement, ses mains. Puis il re- manos una contra otra. Luego
dresse la tête, et regarde Ri- endereza la cabeza, y mira a
vière bien en face : Rivière a la cara.

— Oui. —Sí.

Rivière a pitié, au fond Rivière, en el fondo, sien-


de lui-même, de ce garçon te piedad por este muchacho
si courageux qui a eu tan valiente que ha tenido
p e u r. L e p i l o t e t e n t e d e miedo. El piloto trata de ex-
s ’ e x c u s e r. cusarse:

— Je ne voyais plus rien. —No veía absolutamente


Bien sûr, plus loin... peut- nada. Ciertamente, a lo le-
ê t r e . . . l a T. S . F. d i s a i t . . . jos... tal vez... la T. S. H. de-
Mais ma lampe de bord a cía... Pero mi lámpara de bor- 1 «He iluminado mis manos para verlas...», leí-
faibli, et je ne voyais plus do se debilitaba, y no veía ya mos en el cap. VIII (pág. 70). El momento del pe-
ligro empieza a hacerse palpable cuando el piloto
ni siquiera y e sus manos. La misma imagen esta-
mes mains. J’ai voulu allu- mis manos (1). Quise encen- rá presente en 1a mente de Rivière cuando sepa
que Fabien va a desaparecer en medio del hura-
mer ma lampe de position der mi [88] lámpara de posi- cán. «Rivière piensa en la mano de Pabien» (cap.
XVIII, pág. 134).
pour au moins voir l’aile : ción para distinguir por lo

46
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
je n’ai rien vu. Je me sen- menos el ala, no veía nada.
tais au fond d’un grand trou Me sentía en el fondo de un
dont il était difficile de re- gran agujero por el que era
monter. Alors mon moteur difícil remontarse. Entonces
s’est mis à vibrer. el motor empezó a vibrar...

— Non. —No.

— Non? —¿No?

— Non. Nous l’avons exa- —No. Lo hemos examina-


miné depuis. Il est parfait. Mais do. Está perfecto. Pero siem-
on croit toujours qu’un moteur pre se cree que un motor vi-
vibre quand on a peur. bra cuando se tiene miedo.

— Qui n’aurait pas eu —¡Quién no hubiese teni-


peur! Les montagnes me do- do m i e d o ! L a s m o n t a ñ a s
minaient. Quand j’ai voulu me dominaban. Cuando
prendre de l’altitude, j’ai ren- q u i s e t o m a r a l t u r a , e n c o n-
contré de forts remous. Vous tré fuertes remolinos. Ya sabe
savez quand on ne voit rien... usted, cuando no se ve ni pizca...,
tourbillons les remous... Au lieu de mon- los remolinos... En lugar de su-
ter j’ai perdu cent mètres. Je bir, perdí cien metros. Ni si-
ne voyais même plus le gyros- quiera veía el giroscopio, ni
2 Instrumento para indicar la presión de los ga-
cope, même plus les manomè- siquiera los manómetros (2). ses.
tres. Il me semblait que mon Me parecía que el motor dis-
moteur baissait de régime, minuía de régimen, que se ca-
qu’il chauffait, que la pres- lentaba, que la presión de
sion d’huile tombait... Tout aceite menguaba... Todo eso
ça dans l’ombre, comme une en la oscuridad, como una en-
maladie. J’ai été bien con- fermedad. Me alegró mucho
tent de revoir une ville el ver de nuevo una ciudad 3 La luz de la ciudad disipa las tinieblas, que en-
volvían hasta las manos, y devuelve (12) seguri-
éclairée. iluminada (3). dad. Nótese el contraste con la referencia a la ciu-
dad del capítulo anterior: «Veía va derramarse la
arena vana de sus luces» (pág. 84).

— Vous avez trop d’imagi- —Tiene usted demasiada


nation. Allez. imaginación. Retírese.

Et le pilote sort. Y el piloto sale.

---

Rivière s’enfonce dans son Rivière se hunde en su si-


fauteuil et passe la main dans llón y se pasa la mano por sus
ses cheveux gris. cabellos grises.

« C’est le plus courageux «Es el más valiente de mis


de mes hommes. Ce qu’il a hombres. Lo que logró esa
réussi ce soir-là est très beau, noche es muy hermoso, pero
mais je le sauve de la peur... » yo lo salvo del miedo...»

Puis, comme une tentation Luego, como le volviese


de faiblesse lui revenait : una tentación de debilidad:

« Pour se faire aimer, il [90] «Para hacerse amar, bas-


suffit de plaindre. Je ne plains ta compadecer. Yo no compa-
guère ou je le cache. J’aime- dezco nunca, o lo oculto. Sin
rais bien pourtant m’entourer embargo me gustaría mucho
de l’amitié et de la douceur rodearme de la amistad y de
humaines. Un médecin, dans la dulzura humanas. Un médi-
s o n m é t i e r, l e s r e n c o n t r e . co, en su profesión, las en-
Mais ce sont les événements cuentra. Pero yo sirvo a los
que je sers. Il faut que je forge acontecimientos. Tengo que

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Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
les hommes pour qu’ils les forjar a los hombres para que
servent. Comme je la sens los sirvan. ¡Cómo siento esa
bien cette loi obscure, le leyoscura durante la noche en
soir, dans mon bureau, de- mi oficina ante las hojas de 4 las órdenes escritas para el despegue y trayec-
vant les feuilles de route. Si ruta (4)! Si me dejo ir, si dejo to de los vuelos.

je me laisse aller, si je laisse que los acontecimientos bien


les événements bien réglés regulados sigan su curso, en-
suivre leur cours, alors, mys- tonces nacen misteriosamen-
térieux, naissent les inci- te los accidentes. Como si
dents. Comme si ma volonté únicamente mi voluntad impi-
seule empêchait l’avion de diera que el avión se estrella-
se rompre en vol, ou la tem- se en pleno vuelo, o que la
pête de retarder le courrier tempestad retrasase el correo
en marche. Je suis surpris, en marcha. Me sorprendo a
parfois, de mon pouvoir. » veces de mi poder.»

Il réfléchit encore Reflexionó aún:

« C ’ e s t p e u t - ê t r e c l a i r. «Es claro, tal vez. Es como


Ainsi la lutte perpétuelle du la lucha perpetua del jardine-
5 Sencilla metáfora para indicar la lucha contra
jardinier sur sa pelouse. Le ro con su césped (5). El peso los acontecimientos hostiles, como el jardinero
contra la naturaleza.
poids de sa simple main re- de su simple mano devuelve
pousse dans la terre, qui la pré- el bosque primitivo a la tie-
pare éternellement, la forêt rra, que lo está preparando
primitive. » eternamente.»

Il pense au pilote Piensa en el piloto:

« Je le sauve de la peur. Ce «Yo lo salvo del miedo. No


n’est pas lui que j’attaquais, lo ataco a él, sino, a través de
c’est, à travers lui, cette résis- él, a esa resistencia que para-
tance qui paralyse les hommes liza a los hombres ante lo des-
devant l’inconnu. Si je l’écoute, conocido. Si lo escucho, si lo
si je le plains, si je prends au compadezco, si tomo en serio 6 Rivière quiere que se considere «trabajo» lo que
sérieux son aventure, il croira re- su aventura (6), creerá volver en realidad ha sido una aventura. Sólo así se pue-
de quitar misterio al «misterio» y ganar terreno a
lo «desconocido».
venir d’un pays de mystère, et c’est del país del misterio, y sólo
du mystère seul que l’on a peur. del misterio se tiene miedo.
Il faut que les hom- Es preciso que no haya más
mes soient descen- misterios. Es preciso que los
dus dans ce puits hombres desciendan a ese
sombre, et en re- pozo oscuro (7) y, al remon- 7 Al principio del capítulo ha dicho el piloto: «Me
sentía en c fondo de un gran agujero» (pág. 88).
Ricière mantiene la metáfora del «pozo oscuro»,
montent, et disent tarlo, digan que no han encon- pero dándole la vuelta: es preciso que sus hom-
bres bajen al pozo, al «corazón de la noche», «sin
qu’ils n’ont rien rencontré. Il trado [91] nada. Es preciso siquiera esa pequeña lámpara de minero», para
que vean que aun así es posible salir del pozo y
faut que cet homme descende que ese hombre descienda al hacer retroceder «lo desconocido».

au coeur le plus intime de la más íntimo corazón de la no-


nuit, dans son épaisseur, et che, en medio de su espesura,
sa n s m ê m e c e t t e p e t i t e sin siquiera esa pequeña lám-
lampe de mineur, qui para de minero que no alum-
n’éclaire que les mains ou bra más que las manos o el
l’aile, mais écarte d’une ala, pero que aparta a lo des-
largeur d’épaules l’in- conocido a una braza de dis-
connu. » tancia.»

---

Pourtant, dans cette lutte, No obstante, en medio de


une silencieuse fraternité aquella lucha, una silenciosa
liait, au fond d’euxmêmes, fraternidad ligaba en el fon-
Rivière et ses pilotes. do a Rivière con sus pilotos.
C’étaient des hommes du Eran hombres embarcados en
même bord, qui éprouvaient le la misma nave, que sentían el
même désir de vaincre. Mais mismo deseo de vencer. Pero

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Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
Rivière se souvient des autres Rivière se acuerda de las otras
batailles qu’il a livrées pour batallas que ha librado por la
la conquête de la nuit. conquista de la noche.

On redoutait, dans les cercles En los círculos oficiales se


officiels, comme une brousse temía como a una maleza
inexplorée, ce territoire inexplorada a aquel territorio
sombre. Lancer un équipage, oscuro. Lanzar una tripula-
à deux cents kilomètres à ción a doscientos kilómetros
l’heure, vers les orages et les por hora hacia las tormentas,
brumes et les obstacles maté- las brumas y los obstáculos
riels que la nuit contient sans materiales que la noche con-
les montrer, leur paraissait tiene sin mostrarlos les pare-
une aventure tolérable pour cía una aventura tolerable para
l’aviation militaire : on quitte la aviación militar; se abando-
un terrain par nuit claire, on na un campo en noche clara,
bombarde, on revient au se bombardea, se vuelve al
même terrain. Mais les servi- campo de partida. Pero los ser-
ces réguliers échoueraient la vicios regulares fracasarían
nuit. « C’est pour nous, avait en la noche. «Para nosotros
répliqué Rivière, une question había replicado Rivière— es
de vie ou de mort, puisque una cuestión de vida o muer-
nous perdons, chaque nuit, te, puesto que perdemos por
l’avance gagnée, pendant le la noche lo que ganamos du-
jour, sur les chemins de fer et rante el día a los ferrocarriles
les navires. » y navíos.»

Rivière avait écouté, avec Con tedio había oído ha-


ennui, parler de bilans, d’as- blar Rivière de balances, de
surances, et surtout d’opi- seguros, y, sobre todo, de
nion publique : « L’opinion opinión pública: «¡r1 la opi-
publique... ripostait-il, on la nión pública —replicabase la
gouverne! » Il pensait : « Que gobierna!» Pensaba: «¡Cuán-
de temps perdu! Il y a quelque to tiempo perdido! Hay
chose... quelque chose qui algo... algo que aventaja a
prime tout cela. Ce qui est vi- todo eso. Lo que vive lo atro-
vant bouscule tout pour vivre pella todo para vivir y para
et crée, pour vivre, ses propres vivir crea sus [92] propias
lois. C’est irrésistible. » Ri- leyes. Es irresistible.» Rivière
vière ne savait pas quand ni no sabía cuándo ni cómo la
comment l’aviation commer- aviación comercial abordaría
ciale aborderait les vols de los vuelos nocturnos, pero era
nuit, mais il fallait préparer preciso preparar aquella solu-
cette solution inévitable. ción inevitable.

Il se souvient des tapis Rememora los tapices ver-


verts, devant lesquels, le men- des ante los cuales, con la bar-
ton au poing, il avait écouté, billa sobre el puño, había es-
avec un étrange sentiment de cuchado con un extraño sen-
force, tant d’objections. Elles timiento de fuerza tantas ob-
lui semblaient vaines, con- jeciones. Le parecían vanas,
damnées d’avance par la vie. condenadas de antemano por
Et il sentait sa propre force ra- la vida. Y sentía su propia
massée en lui comme un poids fuerza, recogida en él como
: « Mes raisons pèsent, je un peso: «Mis razones pesan;
vaincrai, pensait Rivière. venceré pensaba Rivière. Es
C’est la pente naturelle des la inclinación natural de los
événements. » Quand on lui acontecimientos.» Cuando le
réclamait des solutions par- reclamaban soluciones. per-
faites, qui écarteraient tous fectas, que descartasen todos
les risques : « C’est l’expé- los peligros: «La experiencia
rience qui dégagera les lois, nos dará las leves respondía—

49
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
répondait-il, la connaissance ; el conocimiento de las leyes
des lois ne précède jamais no precede jamás a la expe- 8 Para conocer la realidad no basta enunciar hi-
pótesis: has que meterse en ella. Sólo la acción,
l’expérience. » riencia (8).» el riesgo, la experiencia, permiten enunciar leves
con conocimiento de causa.

Après une longue année de Después de un largo año


lutte, Rivière l’avait emporté. de lucha, Rivière había ven-
Les uns disaient : « à cause de cido. Unos decían: «debido
sa foi », les autres : « à cause a su fe»; otros: «debido a su
de sa ténacité, de sa puissance tenacidad, a su potencia de
d’ours en marche » , mais se- oso en marcha»; pero, se-
lon lui, plus simplement, parce gún él, simplemente por-
qu’il pesait d a n s l a b o n n e que gravitaba en la buena
direction. dirección.

Mais quelles précau- Pero, ¡cuántas precaucio-


tions au début! Les avi- nes en los comienzos! Los
ons ne partaient qu’une aviones no despegaban más
heure avant le jour, que una hora antes de despun-
n’atterrissaient qu’une tar el día, no aterrizaban más
heure après le coucher que una hora después de la
d u s o l e i l . Q u a n d Rivière puesta del sol. Cuando Rivière
se jugea plus sûr de son expé- se sintió más seguro de su ex-
rience, alors seulement il osa periencia, sólo entonces se
pousser les courriers dans les atrevió a enviar los correos a
profondeurs de la nuit. A las profundidades de la noche.
peine suivi, presque désa- Apenas seguido, casi desauto-
voué, il menait maintenant rizado, ahora mantenía una lu-
une lutte solitaire. cha solitaria.

Rivière sonne pour con- Rivière llama para conocer


naître les derniers messages los últimos mensajes de los
des avions en vol. aviones en vuelo.

[93]

XII XII

Cependant, le courrier de Mientras tanto el correo de


Patagonie abordait l’orage, et Patagonia abordaba la tormen-
Fabien renonçait à le con- ta, y Fabien renunciaba a evi-
contourner= rodear, evitar soslayar, dar un
tourner . Il l’estimait trop tarla con un rodeo. La juzga-
rodeo(Sujet n. de chose ou de personne). étendu, car la ligne d’éclairs ba demasiado extendida, pues
Faire le tour de, passer autou
s’enfonçait vers l’intérieur la línea de relámpagos se hun-
du pays et révélait des forte- día en el interior del país, des-
resses de nuages. Il tenterait cubriendo fortalezas de nubes.
de passer par-dessous, et, si Intentaría pasar por debajo, y
l’affaire se présentait mal, se si el asunto se presentaba mal,
résoudrait au demi-tour. daría media vuelta.

Il lut son altitude : mille Leyó su altura: mil sete-


sept cents mètres. Il pesa des cientos metros. Apoyó las
paumes sur les commandes manos* sobre los mandos para * palmas de las manos
pour commencer à la réduire. empezar a reducirla. El motor
Le moteur vibra très fort et vibró muy fuerte y el avión
l’avion trembla. Fabien corri- tembló. Fabien corrigió a ojo
gea, au jugé, l’angle de des- de buen cubero el ángulo de
cente, puis, sur sa carte, vérifia descenso; luego, sobre el

50
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
la hauteur des collines : cinq mapa, verificó la altura de
cents mètres. Pour se conser- las colinas: quinientos metros.
ver une marge, il naviguerait Para conservar un margen,
vers sept cents. navegaría a unos setecientos.

Il sacrifiait son altitude Sacrificaba su altura como


comme on joue une fortune. el que se juega una fortuna.

Un remous fit plonger Un remolino hizo cabecear el


l’avion, qui trembla plus fort. avión, que tembló muy fuerte.
Fabien se sentit menacé par Fabien se sintió amenazado por
d’invisibles éboulements . I l invisibles hundimientos. [94]
rêva qu’il faisait demi-tour Soñó que daba media vuelta
et retrouvait cent mille y que encontraba de nuevo
étoiles, mais il ne vira pas cien mil estrellas, pero no viró
d’un degré. ni un solo grado.

Fabien calculait ses Fabien calculaba sus posibi-


chances : il s’agissait d’un lidades: probablemente se trata-
orage local, probablement, ba de una tormenta local, pues
1 Ciudad argentina de la provincia de Chubut, si-
p u i s q u e Tr e l e w, l a p r o - Trelew (1), la próxima escala, tuada en la orilla izquierda del río Chubut.

chaine escale, signalait un anunciaba un cielo cubierto en


ciel trois quarts couvert. Il sus tres cuartas partes. Se trata-
s’agissait de vivre vingt mi- ba de vivir veinte minutos ape-
nutes à peine dans ce béton nas en medio de aquel negro
noir. Et pourtant le pilote hormigón. No obstante, el pilo-
s’inquiétait. Penché à gau- to se inquietaba. Inclinado a la
che contre la masse du vent, izquierda contra la masa del
il essayait d’interpréter les viento, intentaba interpretar los
lueurs confuses qui, par les confusos re s p l a n d o re s q u e
nuits les plus épaisses, cir- se pueden percibir aun en
culent encore. Mais ce las noches más espesas.
n’étaient même plus des Pero ni siquiera había res-
lueurs. A peine des change- plandores. Apenas cam-
ments de densité, dans bios de densidad en el es-
l’épaisseur des ombres, ou pesor de las sombras o una
une fatigue des yeux. fatiga de los ojos.

Il déplia un papier du Desdobló un papel del


radio : radiotelegrafista:

« Où sommes-nous? » «Dónde estamos?»

Fabien eût donné cher Fabien hubiera dado cualquier


pour le savoir. Il répondit : cosa por saberlo. Respondió:
¿? « Je ne sais pas. Nous X —No lo sé. Estamos atra-
t r a v e r s o n s , à l a b o u s s o l e , vesando una tormenta con la
un orage. » brújula.

Il se pencha encore. Il était Se inclinó más aún. Se sen-


gêné par la flamme de l’échap- tía molesto por la llama del
pement, accrochée au moteur escape, agarrada al motor
comme un bouquet de feu, s i como un penacho de fuego,
pâle que le clair de lune tan pálida que el claro de la
l’eût éteinte, mais qui, luna la hubiera extinguido, pero
dans ce néant, absorbait que en aquella nada absorbía el
le monde visible. Il la mundo visible. La contempló.
drue
- 1. [a] Adj. Qui présente des pousses serrées et
touffues.
r e g a r d a . E l le était tressée El viento la había trenzado
[b] Adv. Le blé pousse dru. Semer dru. La pluie, drue par le vent, comme la du r a m e n t e , c o mo la
la neige tombe dru. «Les balles pleuvaient
dru comme mouches» (Littré).
- 2. Littér. Qui a poussé avec vigueur; qui est flamme d’une torche. llama de una antorcha.
d’une «belle venue».
- 3. (Abstrait). Littér. Vigoureux, fort (en parlant
des productions de l’esprit, du langage).
- 4. Vieilli ou littér. (Personnes). Comparable à Chaque trente secondes, Cada treinta segundos,
un végétal dru, pour la vigueur de la constitu-

51
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
tion, l’ardeur du tempérament.
- 5. (XVIe-XVIIe). Vx. Gai, vif. pour vérifier le gyroscope et para comprobar el giroscopio
2 Instrumento que sirve para comparar todas las
le compas, Fabien plongeait y el compás (2), Fabien hun- direcciones con la del norte magnético, y que se
utiliza a bordo de los buques y aeronaves para
sa tête dans la carlingue. Il día su cabeza en la carlinga. seguir una ruta determinada.

n’osait plus allumer les fai- No se atrevía a encender las


bles lampes rouges, qui débiles lámparas rojas, que lo
l’éblouissaient pour long- cegaban [96] por largo tiem-
temps, mais tous les instru- po, pero todos los instrumen-
ments aux chiffres de radium tos, con cifras de radio, derra-
versaient une clamée pâle maban una pálida claridad de
d’astres. Là, au milieu astros. Allí, en medio de agu-
d’aiguilles et de chiffres, le jas y de cifras, el piloto expe-
pilote éprouvait une sécurité rimentaba una seguridad en-
trompeuse : celle de la cabine gañosa: la de la cabina del
du navire sur laquelle passe le navío sobre la que pasa el
flot. La nuit, et tout ce qu’elle oleaje. La noche, y todo lo
3 Desde el momento en que Fabien se siente per-
Epave = pecio = objeto o resto flotante a
merced de las olas, fragmentos de naves
portait de rocs, d’épaves, de que traía de rocas, pecios (3), dido en medio de la tormenta, empiezan a multi-
plicarse las metáforas marinas. Pecio es todo ob-
naufragadas, etc. collines, coulait aussi contre colinas, corría también contra jeto o resto flotante a merced de las olas, frag-
-I. Adj. (vx). Qui est égaré; dont le propriétaire mentos de naves naufragadas, etc.
est inconnu.
-II. N. f. (mod.). l’avion avec la même éton- el avión con la misma asom-
- 1. Dr. Objet mobilier égaré par son propriétaire.
- 2. (1581, épave de mer; épave, 1690). Cour. nante fatalité. brosa fatalidad.
Coque d’un navire naufragé ou objet aban-
donné en mer ou rejeté sur le rivage.
- 3. Fig. Ce qui reste après une destruction,
après la ruine de qqch. ¿? « Où sommes-nous ? » lui X —¿Dónde estamos? —le
- 4. Personne désemparée qui ne trouve plus sa
place dans la société. répétait l’opérateur. repetía el operador.

Fabien émergeait de nou- Fabien surgía de nuevo y


veau, et reprenait, appuyé à reanudaba, apoyado a la iz-
gauche, sa veille terrible. Il quierda, su vigilia terrible. No
ne savait plus combien de sabía cuánto tiempo, cuántos
temps, combien d’efforts le esfuerzos lo librarían de aque-
délivreraient de ses liens llas cadenas sombrías. Duda-
sombres. Il doutait presque ba casi de verse jamás libre de
d’en être jamais délivré, car ellas, pues se jugaba su vida
il jouait sa vie sur ce petit sobre aquel pequeño papel,
p a p i e r, s a l e e t c h i f f o n n é , sucio y arrugado, que había
qu’il avait déplié et lu mille desplegado y leído mil veces,
fois, pour bien nourrir son es- para alimentar su esperanza:
pérance : « Trelew : ciel trois «Trelew: cielo cubierto en sus
quarts couvert, vent Ouest tres cuartas partes, viento oes-
faible. » Si Trelew était trois te débil.» Si Trelew estaba
quarts couvert, on aperce- cubierto en sus tres cuartas
vrait ses lumières dans les partes, distinguirían sus luces
d é c h i r u re s d e s n u a g e s . A por los desgarrones de las
moins que... nubes. A menos que...

La pâle clarté promise La pálida claridad prometida


plus loin l’engageait à pour- más lejos lo impulsaba a prose-
suivre; p o u r t a n t , c o m m e i l guir; sin embargo, como las du-
d o u t a i t , i l g r i ff o n n a p o u r das lo acuciaban, garrapateó para
l e r a d i o : « J’ignore si je el radiotelegrafista: «Ignoro si
pourrai passer. Sachez- podré pasar. Pregunte si de-
moi s’il fait toujours trás de nosotros continúa el
beau en arrière. » buen tiempo.»

La réponse le cons- La respuesta lo dejó cons-


terna : ternado:

4 Comodoro Rivadavia, ciudad argentina de la pro-


« Commodoro signale : «Comodoro (4) anuncia: vincia de Chubut, situada en el golfo de San Jor-
ge. Está aproximadamente a medio camino entre
Retour ici impossible. Tem- Vuelta aquí imposible. Tem- San Julián y Trelew.

pête. » pestad.»

Il commençait à deviner Empezaba a adivinar la


l ’ o ff e n s i v e i n s o l i t e q u i , d e ofensiva insólita que, desde la
l a C o r d i l l è r e d e s A n d e s , se [97] cordillera de los Andes,

52
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
* desviaba de rumbo por impulso del
viento o la corriente; volverse hacia el r a b a t t a i t * v e r s l a m e r. se abatía* hacia el mar. An-
mar Av a n t q u ’ i l e û t p u l e s tes de que hubieran podido al-
at t e i n d r e , l e c y clo n e canzarlas, el ciclón le arreba-
raflairer
- 1. V. tr. (De rafle, II.). Fam. Enlever, emporter
rapidement (ce qui tombe sous la main), sans
r a f l e r a i t l e s v i l les. taría las ciudades.
rien laisser.
- 2. V. intr. (De rafle, I.). Jeu. Amener, faire une
rafle*.
- 3. Franç. d’Afrique. V. intr. Faire une rafle. ---

« Demandez le temps de —Pregunte el tiempo de


5 Ciudad argentina de la provincia de Río legro,
San Antonio... San Antonio (5). en el litoral del golfo San Matías. Está a unos 250
km al norte de Trelew.

— San Antonio a ré- —San Antonio contesta:


pondu : « Vent Ouest se lève «Se levanta viento oeste y
et tempête à l’Ouest. Ciel tempestad hacia oeste. Cielo
quatre quarts couvert. » San cubierto cuatro cuartos.» San
Antonio entend très mal à Antonio ove muy mal a causa
cause des parasites. J’en- de los parásitos. Yo también
tends mal aussi. Je crois être oigo mal. Creo que me veré
obligé de remonter bientôt obligado muy pronto a reco-
l’antenne à cause des déchar- ger la antena debido a las des-
ges. Ferez-vous demi-tour? cargas. ¿Dará media vuelta?
Quels sont vos projets ? ¿Cuáles son sus proyectos?

— Foutez-moi la paix. De- —Déjeme en paz. Pre-


mandez le temps de Bahia gunte el tiempo de Bahía
Blanca... » Blanca.

---

¿ejemplo típico que no respeta puntua- « Bahia Blanca a répondu : X —Bahía Blanca contesta:
ción?
« Prévoyons avant vingt minu- «Prevemos antes de veinte
tes violent orage Ouest sur minutos violenta tormenta
Bahia Blanca. » oeste sobre Bahía Blanca.»

— Demandez le temps de —Pregunte el tiempo de


Trelew. » Trelew.

---

¿? « Trelew a répondu : Oura- —Trelew contesta: «Hura-


rafale
gan trente mètres seconde cán treinta metros segundo
- 1. Coup de vent* soudain et assez violent. Ouest et rafales de pluie. » oeste y ráfagas de lluvia.»
- 2. (1904). Ensemble des coups tirés rapide-
ment, à intervalles variables (par plusieurs
armes, par une batterie ou par une arme
automatique).
- 3. (1931). Sports. Descente des avants grou- — Communiquez à Buenos —Comunique a Buenos
pés, au rugby.
- 4. Techn. (transports urbains). Succession Aires : « Sommes bouchés de Aires: «Estarnos taponados
rapprochée (de trains).
tous les côtés, tempête se dé- por todos lados, tempestad se
veloppe sur mille kilomètres, cierne sobre mil kilómetros,
ne voyons plus rien. Que de- no vemos nada. ¿Qué debe-
vons-nous faire ? » mos hacer?»

---

Pour le pilote, cette nuit Para el piloto era aquélla 6 Nótese cómo la noche tormentosa se ha con-
était sans rivage puis- una noche sin orillas (6), vertido definitivamente en mar. Desde ahora abun-
dan los términos tomados del campo semántico
del mar: «orillas», «puerto», «playa de arena do-
qu’elle ne conduisait ni vers puesto que no conducía ni ha- rada», «encallado», «riberas», «pecios»...
un port (ils semblaient tous cia un puerto (todos parecían
inaccessibles) ni vers inaccesibles), [98] ni hacia el
l’au b e : l ’ e s s e n c e m a n - alba: la bencina se agotaría
querait dans une heure antes de una hora cuarenta.
quarante. Puisque l’on Así que, más pronto o más tar-
serait obligé, tôt ou tard, de, se vería obligado a descen-
de couler en aveugle, der como un ciego en medio de
d a n s c e t t e é p a i s s e u r. aquella espesura.

53
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

S’il avait pu gagner le Si pudiera aguantar hasta


jour... el día...

Fabien pensait à l’aube Fabien pensaba en el alba


comme à une plage de sable como en una playa de arena do-
doré où l’on se serait échoué rada, donde habría encallado
après cette nuit dure. Sous después de aquella dura no-
l’avion menacé serait né le ri- che. Bajo el avión amenaza-
vage des plaines. La terre do nacería la ribera de las
tranquille aurait porté ses fer- llanuras. La tierra tranquila
mes endormies et ses trou- habría llevado sus granjas
peaux et ses collines. Toutes dormidas, sus rebaños y sus
les épaves qui roulaient dans c o l i n a s . To d o s l o s p e c i o s
l’ombre seraient devenues que rodaban en la oscuridad
inoffensives. S’il pouvait, se volverían inofensivos. Si
comme il nagerait vers le pudiese, ¡cómo nadaría hacia
jour! el día!

Il pensa qu’il était cerné . Pensó que estaba cercado.


Tout se résoudrait, bien ou Todo se resolvería, bien o mal,
mal, dans cette épaisseur. en medio de aquella espesura.

C’est vrai. Il a cru quelque- Ciertamente. Algunas veces


fois, quand montait le jour, había creído, cuando amanecía,
entrer en convalescence. entrar en convalecencia.

Mais à quoi bon fixer les Pero de qué sirve fijar los
yeux sur l’Est, 0ù vivait le so- ojos en el este, donde vive el
leil : il y avait entre eux une sol? Había entre ambos tal
telle profondeur de nuit qu’on profundidad de noche, que
ne la remonterait pas. jamás podría remontarla.

XIII XIII

— Le courrier d’Asuncion —El correo de Asunción


marche bien. Nous l’aurons sigue sin novedad. Estará aquí
vers deux heures. Nous pré- dentro de dos horas. Preve-
voyons par contre un retard mos, en cambio, un retraso
important du courrier de importante en el correo de
Pata g o n i e q u i p a r a î t e n Patagonia, que parece tener
difficulté. dificultades.

— Bien, monsieur Rivière. —Bien, señor Rivière.

— Il est possible que nous —Es posible que no lo es-


ne l’attendions pas pour faire peremos para hacer despegar
décoller l’avion d’Europe : dès el avión de Europa: en cuanto
l’arrivée d’Asuncion, vous nous llegue el de A s u n c i ó n , p í -
demanderez des instructions. danos instrucciones.
Tenez-vous prêt. Esté preparado.

Rivière relisait maintenant Rivière releía ahora los te- Telegramas que las escalas de la ruta envían a la
base anunciando las condiciones atmosféricas.
les télégrammes de protection legramas de protección (1) de
des escales du Nord. Ils las escalas norte. Abrían al co-
ouvraient au courrier d’Europe rreo de Europa una ruta de

54
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
une route de lune : « Ciel pur, luna: «Cielo limpio, luna lle-
pleine lune, vent nul. » Les na, viento nulo.» Las montañas
montagnes du Brésil, bien dé- del Brasil, limpiamente recor-
coupées sur le rayonnement tadas sobre la luminosidad
du ciel, plongeaient droit, del cielo, [100] hundían en los
dans les remous d’argent de la remolinos plateados del mar
mer, leur chevelure serrée de sus espesas cabelleras de sel-
forêts noires. Ces forêts sur vas negras. Esas selvas, sobre
lesquelles pleuvent, inlassa- las cuales llueven incansable-
blement, sans les colorer, les mente, sin colorearlas, los ra-
rayons de lune. Et noires aussi yos de la luna. Y en el mar,
comme des épaves, en mer, les negras también como pecios,
îles. Et cette lune, sur toute la las islas. Y, a lo largo de toda
route, inépuisable : une fon- la ruta, esa luna inagotable:
taine de lumière. un manantial de luz.

Si Rivière ordonnait le dé- Si Rivière ordenara la sa-


part, l’équipage du courrier lida, la tripulación del correo
d’Europe entrerait dans un de Europa entraría en un mun-
monde stable qui, pour toute do estable que, durante toda
la nuit, luisait doucement. Un la noche, lucía dulcemente.
monde où rien ne menaçait Un mundo donde nada amena-
l’équilibre des masses d’om- zaba el equilibrio de las ma-
bres et de lumière. Où ne sas de luz y de sombra. Don-
s’infiltrait même pas la ca- de ni siquiera se insinuaba la
resse de ces vents purs, qui, caricia de esos vientos puros,
s’ils fraîchissent, peuvent que, si arrecian, pueden estro-
2 Al final del capítulo volverá a utilizar el mismo
gâter en quelques heures un pear (2) en unas horas un cie- verbo, especificando la comparación: «Se iba es-
tropeando .... como la pulpa de un fruto lumino-
ciel entier. lo entero. so.» (De paso, adviértase una vez más la impor-
tancia de la luz.) La imagen del fruto estropeado
va la vimos en el capítulo I: «Las tormentas se
habían aposentado en algún lugar, como los gu-
sanos se instalan en un fruto» (pág. 19), y volve-
Mais Rivière hésitait, en Pero Rivière titubeaba, remos a verla más abajo: «Noche amenazadora
que un viento dañino picaba y pudría.»
face de ce rayonnement, frente a aquella luminosidad,
comme un prospecteur en face como un buscador de oro
de champs d’or interdits. Les frente a vedados campos au-
événements, dans le Sud, don- ríferos. Los acontecimientos
naient tort à Rivière, seul dé- en el sur quitaban la razón a
fenseur des vols de nuit. Ses Rivière, único defensor de los
adversaires tireraient d’un dé- vuelos nocturnos. Sus adver-
sastre en Patagonie une posi- sarios sacarían de un desastre
tion morale si forte, que peut- en Patagonia una posición
être la foi de Rivière resterait moral tan fuerte, que tal vez
désormais impuissante; car la haría impotente en adelante la
foi de Rivière n’était pas fe de Rivière; pero la fe de
ébran l é e : u n e f i s s u r e d a n s Rivière no había vacilado*: * quebrantada, socavada
3 La grieta está insinuando ya el accidente del
son oeuvre avait permis le una grietas (3) en su obra ha- correo de Patagonia. Pero como dirá más abajo,
idos fracasos robustecen a los fuertes». Rivière
drame, mais le drame mon- bría permitido el drama, pero considera el accidente como un tributo, pero no
como una negación de su obra. Uno de los pione-
trait la fissure, il ne prou- el drama mostraba la grieta, ros de la aviación, el ingeniero alemán Otto
Lilienthal (1848-1896), que murió en accidente
ensayando un vuelo experimental, dijo poco an-
vait rien d’autre. « Peut- no probaba nada más. «Tal tes de morir: «El progreso exige víctimas.» Esta-
ba en la misma longitud de onda que Rivièrc.
être des postes d’observa- vez sean necesarias en el oes-
tion sont-ils nécessaires à te algunas estaciones de [102]
l’Oues t . . . O n v e r r a ç a . » I l observación... Lo estudiare-
pensait encore : « J’ai les mos.» Pensaba además: «Ten-
mêmes raisons solides go las mismas razones sólidas
d ’ i n s i s t e r, e t u n e c a u s e d e para insistir y una causa me-
moins d’accident possible nos de posible accidente: la
: celle qui s’est montrée. que acaba de mostrarse.» Los
» Les échecs fortifient fracasos robustecen a los
4 Una frase parecida encontraremos en el capítu-
l es f o r t s . M a l h e u r e u s e - fuertes (4). Desgraciadamen- lo final: «Una victoria debilita a un pueblo, una
derrota despierta a otro. La derrota que ha sufrido
ment, contre les hommes te, contra los hombres se Rivière es tal vez una incitación que aproxima a la
verdadera victoria» (págs. 163-161).
on joue un jeu où compte practica un juego donde cuen-
si peu le vrai sens des cho- ta tan poco el verdadero sen-
s e s . L’ o n g a g n e o u l ’ o n tido de las cosas... Se gana o

55
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
perd sur des apparences, se pierde según las aparien-
on marque des points misé- cias, se marcan puntos mise-
rables. Et l’on se trouve li- rables. Y uno se encuentra
goté par une apparence de atado por la apariencia de una
défaite. derrota.

Rivière sonna. Rivière llamó.


5 Ciudad argentina de la provincia de Buenos ai-
— Bahia Blanca ne nous —Bahía Blanca (5), ano res, situada en la bahía del mismo nombre, a me-
dio camino entre Trelew y Buenos Aires.
communique toujours rien par nos comunica nada aún por
T.S.F. ? T. S. H.?

— Non. —No.

— Appelez-moi l’escale au —Llame a la escala por


téléphone. teléfono.

Cinq minutes plus tard, il Cinco minutos más tarde


s’informait se informaba:

— Pourquoi ne nous pas- —Por qué no nos comuni-


sez-vous rien’? ca nada?

— Nous n’entendons pas —No oímos el co-


le courrier. rreo.

— Il se tait ? —¿No habla?

— Nous ne savons pas. Trop —No sabemos. Demasia-


d’orages. Même s’il manipulait da tormenta. Aunque trans-
nous l’entendrions pas. mitiese, no lo oiríamos.

— Trelew entend-il ? —¿Oye Trelew?

— Nous n’entendons pas Trelew. —No oímos a Trelew.

— Téléphonez. —Telefonee.

— Nous avons essayé : la —Lo hemos intentado:


ligne est coupée. está cortada la línea.

— Quel temps chez vous? —¿Qué tiempo hace ahí?

— Menaçant. Des éclairs à —Amenazador. Relámpagos


l’Ouest et au Sud. Très lourd. al oeste y al sur. Muy cargado.

— Du vent? [103] —¿Viento?

— Faible encore, mais —Débil aún, pero sólo du-


pour dix minutes. Les rante diez minutos. Los relám-
éclairs se rapprochent pagos se acercan a gran velo-
* ¿veloces?
vite. cidad*.

Un silence. Un silencio.

— Bahia Blanca ? Vous —Bahía Blanca? ¿Escu-


écoutez? Bon. Rappelez-nous cha? Bien. Llámeme dentro de
dans dix minutes. diez minutos.

Et Rivière feuilleta les té- Y Rivière ojeó los telegra-


légrammes des escales Sud. mas de las escalas sur. Todas
Toutes signalaient le même si- señalaban el mismo silencio

56
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
lence de l’avion. Quelques- del avión. Algunas no respon-
unes ne répondaient plus à dían ya a Buenos Aires, y en
Buenos Aires, et, sur la carte, el mapa aumentaba la mancha
s’agrandissait la tache des pro- de las provincias mudas, don-
vinces muettes, où les petites de las pequeñas ciudades su-
villes subissaient déjà le cy- frían ya el ciclón, con todas
clone, toutes portes closes, et las puertas cerradas, y’ cada
chaque maison de leurs rues casa de sus calles sin luz y
retranché
- 1. (Sens I. du trans.). Séparé d’un tout. sans lumière aussi retranchée tan aislada* del mundo y per- * sustraída, disminuida
- 2. (Sens II. du trans.). Défendu par des retran-
chements.
- 1. (1611). Vx. Fortifier par des retranchements
du monde et perdue dans la dida en la noche como un na-
(II., 1.). nuit qu’un navire. L’aube seule vío. Sólo el alba las liberta-
- 2. Mod. Protéger, séparer comme par un
retranchement.
- 3. (1690). (Sens II. du trans.). Se fortifier, se les délivrerait. ría.
protéger par des moyens de défense appro-
priés (- Retranchement).
Pourtant Rivière, incliné Sin embargo, Rivière, incli-
sur la carte, conservait encore nado sobre el mapa, conserva-
l’espoir de découvrir un re- ba aún la esperanza de descu-
fuge de ciel pur, car il avait brir un refugio de cielo puro,
demandé, par télégrammes, pues había pedido por telegra-
l’état du ciel à la police de ma el estado del cielo a la po-
plus de trente villes de pro- licía de más de treinta ciuda-
vince, et les réponses com- des de provincia, y las respues-
mençaient à lui parvenir. Sur tas empezaban a llegarle. En
deux mille kilomètres, les dos mil kilómetros, las estacio-
postes radio avaient ordre, si nes radiotelegráficas tenían or-
l’un d’eux accrochait un ap- den, si una de ellas captaba una
pel de l’avion, d’avertir dans llamada del avión, de advertir
les trente secondes Buenos en treinta segundos a Buenos
Aires, qui lui communi- Air e s , q u e l e c o m u n i c a r í a ,
querait, pour la faire trans- para retransmitirla a
mettre à Fabien, la position du Fabien, la situación del
refuge. refugio.

Les secrétaires, convo- Los secretarios, convoca-


qués pour une heure du ma- dos para la una de la madru-
tin, avaient regagné leurs gada, habían ocupado de nue-
bureaux. Ils apprenaient là, vo sus mesas. Allí se entera-
mystérieusement, que, peut- ban, misteriosamente, de que
être, on suspendrait les vols tal vez se suspenderían los
de nuit, et que le courrier vuelos nocturnos, y de que el
d’Europe lui-même n e d é - mismo correo de Europa no
c o l l e r a i t p l u s q u ’ a u j o u r. despegaría hasta cl amanecer.
Ils parlaient à voix basse de Hablaban en voz baja de
Fabien, du cyclone, de Ri- Fabien, del ciclón, y sobre
vière surtout. Ils le devi- todo de Rivière. Lo adivi-
naient là, tout proche, naban allí, muy’ cerca,
écrasé peu à peu par ce aplastado poco a poco por aquel
démenti naturel. mentís de la naturaleza.

Mais toutes les voix Pero todas las voces se


s’éteignirent : Rivière, à sa apagaron: Rivière acababa de
porte, venait d’apparaître, aparecer en su puerta, envuel-
serré dans son manteau, le to en su abrigo, el sombrero
chapeau toujours sur les [104] como siempre sobre los
y e u x , é t e r n e l v o y a g e u r. I l ojos, eterno viajero. Se diri-
fit un pas tranquille vers le gió con paso tranquilo hacia
chef de bureau el jefe de oficina:

— Il est une heure dix, les Es la una y diez; está en


papiers du courrier d’Europe regla la documentación del
sont-ils en règle ? correo de Europa?

— Je... j’ai cru... —Yo... yo creía que...

57
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

— Vo u s n ’ a v e z p a s à —Usted no tiene que creer


croire, mais à exécuter. nada, sino hacer.

I l f i t d e m i - t o u r, l e n t e - Dio media vuelta, lenta-


ment, vers une fenêtre mente, hacia una ventana
ouverte, les mains croisées abierta, las manos cruzadas
derrière le dos. tras la espalda.

Un secrétaire le rejoignit : Un secretario lo alcanzó:

— Monsieur le directeur, —Señor director, ob-


nous obtiendrons peu de ré- tendremos pocas respues-
ponses. On nous signale que tas. Se nos comunica que,
dans l’intérieur, beaucoup de e n e l i n t e r i o r, m u c h a s l í -
lignes télégraphiques sont déjà neas telegráficas han sido
détruites... ya destrozadas.

— Bien. —Bien.

Rivière, immobile, regar- Rivière, inmóvil, contem-


dait la nuit. plaba la noche.

Ainsi, chaque message me- Así, cada mensaje amena-


naçait le courrier. Chaque zaba al correo. Cada ciudad,
ville, quand elle pouvait ré- cuando podía responder, an-
pondre, avant la destruction tes de que las líneas fuesen
des lignes, signalait la marche destruidas, daba cuenta de la
du cyclone, comme celle d’une marcha del ciclón, como de
invasion. « Ça vient de l’inté- una invasión. «Viene del in-
rieur, de la Cordillère, ça ba- terior, de la cordillera. Ba-
laie toute la route, vers la rre toda la ruta, hacia el
mer... » mar...»

Rivière jugeait les étoiles Rivière juzgaba las estrellas


trop luisantes, l’air trop hu- demasiado brillantes, el aire de-
mide. Quelle nuit étrange! masiado húmedo. ¡Qué noche
Elle se gâtait brusquement tan extraña! Se iba estropeando
par plaques, comme la chair bruscamente por zonas, como
d’un fruit lumineux. Les étoi- la pulpa de un fruto luminoso.
les au grand complet domi- Las estrellas, sin faltar ningu-
naient encore Buenos Aires, na, dominaban aún Buenos Ai-
mais ce n’était là qu’une oa- res, pero aquello era sólo un
sis, et d’un instant. Un port, oasis, y de un instante. Además
d ’ a i l l e u r s , h o r s d u r a y o n un puerto fuera del radio de
d’action de l’équipage. Nuit acción del avión. Noche ame-
menaçante qu’un vent mau- nazadora que un viento da-
vais touchait et pourrissait. X ñino picaba y pudría*. Noche * deterioraba, descomponía; no es
pudrirse o deteriorar que no implicita
Nuit difficile à vaincre. difícil de vencer. mal olor

Un avion, quelque part, En algún lugar un avión


était en péril dans ses profon- corría peligro en sus profun-
deurs : on s’agitait, impuis- didades; ellos se agitaban,
sant, sur le bord. impotentes, a la orilla.

[105]

58
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
XIV XIV

La femme de Fabien télé- La mujer de Fabien telefo-


phona. neó.

La nuit de chaque retour La noche de cada regreso,


elle calculait la marche du calculaba la marcha del correo
courrier de Patagonie : « Il de Patagonia: «Despega en
décolle de Trelew... » Puis se Trelew...» Luego se dormía de
rendormait. Un peu plus tard : nuevo. Algo más tarde: «Debe
« Il doit approcher de San An- de acercarse a San Antonio.
tonio, il doit voir ses lumiè- Debe de ver sus luces...» Enton-
res... » Alors elle se levait, ces se levantaba, apartaba las
écartait les rideaux, et jugeait cortinas, y juzgaba el cielo: «To-
le ciel : « Tous ces nuages le das esas nubes lo molestan...»
gênent... » Parfois la lune se A veces la luna se paseaba como
promenait comme un berger. un pastor. Entonces la joven
Alors la jeune femme se recou- mujer volvía a acostarse, tran-
chait, rassurée par cette lune quilizada por aquella luna y
et ces étoiles, ces milliers de aquellas estrellas, aquellos mi-
présences autour de son mari. llares de presencias alrededor
Vers une heure, elle le sentait de su marido. Hacia la una lo
proche : « Il ne doit plus être sentía próximo. «No debe de
bien loin, il doit voir Buenos andar ya muy lejos. Debe de
Aires... » Alors, elle se levait ver Buenos Aires...» Entonces
encore, et lui préparait un re- se levantaba, y le preparaba una
pas, un café bien chaud : « Il cena y un café muy caliente:
fait si froid, làhaut... » Elle le «Hace tanto frío allá arriba...»
recevait toujours, comme s’il Lo recibía siempre, como si
descendait d’un sommet de descendiese de una cumbre ne-
neige vada:

— Tu n’as pas froid ? [106] —No tienes frío?

— Mais non! —No.

— R é c h a u ff e - t o i q u a n d —Es igual; caliéntate...


même... »

Vers une heure et quart Hacia la una y cuarto, todo


tout était prêt. Alors elle té- estaba dispuesto. Entonces
léphonait. telefoneaba.

Cette nuit, comme les Aquella noche, como las


autres, elle s’informa demás, se informó:

— Fabien a-t-il atterri? —¿Ha aterrizado Fabien?

Le secrétaire qui l’écou- El secretario que la escu-


tait se troubla un peu : chaba se turbó un poco:

— Qui parle? —¿Quién habla?

— Simone Fabien. —Simone Fabien.

— Ah! une minute... —¡Un momento...!

Le secrétaire, n’osant El secretario, no atrevién-


rien dire, passa l’écouteur dose a decir nada, pasó el au-
au chef de bureau. ricular al jefe de la oficina.

— Qui est là? —¿Quién es?

59
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

— Simone Fabien. —Simone Fabien.

— Ah!... que désirez-vous, —¡Ah...!, ¿qué desea us-


Madame ? ted, señora?

—- Mon mari a-t-il atterri? —¿Ha aterrizado mi marido?

Il y eut un silence qui Hubo un silencio que de-


dut paraître inexplicable, bió de parecer inexplicable;
puis on répondit simple- luego respondieron simple-
ment : mente:

— Non. —No.

— Il a du retard? —¿Lleva retraso?

— Oui... —Sí...

Il y eut un nouveau silence. Hubo otro silencio.

— Oui... du retard. —Sí... retraso.

— Ah! ... —¡Ah...!

C’était un « Ah! » de chair Era un «¡Ah!» de carne


blessée. Un retard ce n’est herida. Un retraso no es
rien... ce n’est rien... mais nada..., no es nada..., pero
quand il se prolonge... cuando se prolonga...

— Ah!... Et à quelle heure —¡Ah...! ¿Y a qué hora


sera-t-il ici ? estará aquí?

— A quelle heure sera-t-il ici? —¿A qué hora estará aquí?


Nous... Nous ne savons pas. No..., no lo sabemos.

Elle se heurtait mainte- Ahora estaba chocando


nant à un mur. Elle n’obtenait contra un muro. Sólo obtenía
que l’écho même de ses ques- el eco de sus propias pregun-
tions. tas.

— Je vous en prie, répondez- —Se lo ruego, ¡dígame!,


moi! Où se trouve-t-il ?... ¿adónde está?

— Où il se trouve ? Atten- [108] —¿Dónde está? Espe-


dez... re...

Cette inertie lui faisait mal. Aquella inercia le hacía


Il se passait quelque chose, là, daño. Algo ocurría allí, detrás
derrière ce mur. de aquel muro.

On se décida Se decidieron:

— Il a décollé de —Ha despegado de


Commodoro à dixneuf heures Comodoro a las diecinueve
trente. treinta.

— Et depuis? —¿Y luego?

— D e p u i s ? . . . Tr è s r e - —¿Luego...? Muy retrasa-


tardé... Très retardé par le do... Muy, retrasado por el
mauvais temps... mal tiempo...

60
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

— Ah! Le mauvais temps... —¡Ah! El mal tiempo...

Quelle injustice, quelle ¡Qu é i n j u s t i c i a , q u é


fourberie fourberie dans cette lune éta- bribonada la de aquella luna
- 1. (1655). Caractère du fourbe*; disposition à
tromper par artifice.
- 2. Littér. (Une, des fourberies). Tromperie lée là, oisive, sur Buenos que se ostentaba ociosa sobre
hypocrite, artificieuse et basse.
Aires! La jeune femme se rap- Buenos Aires! La joven mujer se
pela soudain qu’il fallait deux acordó de repente de que apenas
heures à peine pour se rendre eran necesarias dos horas para ir
de Commodoro à Trelew. de Comodoro a Trelew.

— Et il vole depuis six heu- —¡Y lleva volando seis


res vers Trelew ! Mais il vous horas hacia Trelew! ¡Pero 1
envoie des messages! Mais enviará mensajes a ustedes!
que dit-il ?... Pero qué dice...?

— Ce qu’il nous dit ? Natu- —¿Qué nos dice? Natu-


rellement par un temps pareil... ralmente con ese tiempo...
vous comprenez bien... ses mes- comprenda usted... sus
sages ne s’entendent pas. mensajes no se oyen.

— Un temps pareil! —¡Con ese tiempo!

— Alors, c’est convenu, —Así, pues, seño-


Madame, nous vous télépho- ra, le telefonearemos
nons dès que nous savons en cuanto sepamos
quelque chose. algo.

— Ah! vous ne savez rien... —¡Ah! No saben nada...

— Au revoir, Madame... —Hasta luego, señora...

— Non! non! Je veux par- —¡No, no! ¡Quiero hablar


ler au directeur ! con el director!

— Monsieur le directeur —El señor director está


est très occupé, Madame, il est muy ocupado, señora; está en
en conférence... una reunión...

— Ah! ça m’est égal! Ça —¡Ah! ¡Me da igual, me


m’est bien égal! Je veux lui da exactamente igual! ¡Quie-
parler! ro hablar con él!

Le chef de bureau s’épon- El jefe de oficina se enju-


gea gó la frente:

— Une minute... —Un momento...

Il poussa la porte de Ri- Empujó la puerta de


vière Rivière:

— C’est Mme Fabien qui —Es la señora Fabien, que


veut vous parler. quiere hablar con usted.

« Voilà, pensa Rivière, voilà «Eso —pensó Rivière, eso


ce que je craignais. » Les élé- es lo que me temía.» Los
ments affectifs du drame com- [109] elementos afectivos del
récuser= rechazar, recusar
mençaient à se montrer. Il drama empezaban a aparecer.
- 1. Dr. Refuser, conformément aux dispositions pensa d’abord les récuser : les Pensó primero eludirlos: las
légales, d’accepter (qqn) comme juge,
arbitre, expert, juré ou témoin.
- 2. (Mil. XVIIe; 1669, Racine). Cour. Repousser mères et les femmes n’entrent madres y las esposas no en-
comme tel.
- 1. Dr. Le juge s’est récusé. pas dans les salles d’opé- tran en las salas de operacio-
- 2. (1690). Affirmer son incompétence sur une
question; refuser de donner son avis, d’assu- ration. On fait taire l’émotion nes. Se manda callar también
mer une responsabilité.

61
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
aussi sur les navires en dan- a la emoción en los navíos en
ger. Elle n’aide pas à sauver peligro. Eso no ayuda a sal-
les hommes. Il accepta pour- var a los hombres. No obstan-
tant : te, aceptó:

— Branchez sur mon bu- —P á s e m e l a c o m u n i c a -


reau. ción.

Il écouta cette petite voix Escuchó aquella vocecita


lointaine, tremblante, et tout lejana, temblorosa, y en se-
de suite il sut qu’il ne pourrait guida supo que no podría res-
pas lui répondre. Ce serait sté- ponderle. Sería estéril, infini-
rile, infiniment, pour tous les tamente estéril para los dos, 1 Estéril, porque se trata de dos mundos
inconciliables. Como dirá más abajo, «ni la acción,
deux, de s’affronter. enfrentarse (1). ni la felicidad individual admiten particiones: es-
tán en conflicto».

— Madame, je vous en prie, —Señora, se lo ruego,


calmez-vous! Il est si fréquent, ¡cálmese! Es harto frecuen-
dans notre métier, d’attendre te en nuestro oficio esperar
longtemps des nouvelles. noticias largo tiempo.

Il était parvenu à cette Había llegado a esa fron-


frontière où se pose, non le tera donde se plantea no el
detresase
problème d’une petite dé- problema de un pequeño pe-
difficile et angoissante (besoin, danger, souf-
france...). tresse particulière, mais ce- ligro personal, sino el de la
- 2. Situation difficile et angoissante, spécialt,
manque dramatique de moyens matériels. lui-là même de l’action. En acción misma. Frente a
- 3. Mar. Situation périlleuse d’un navire.
- 4. Spécialt. Méd. Détresse cardiaque, respira- face de Rivière se dressait, Rivière se erguía no la mujer
toire, insuffisance fonctionnelle aiguë du
coeur, de l’appareil respiratoire. non la femme de Fabien, mais de Fabien, sino otro sentido
2 Para Rivière la vida no tiene más sentido que el
un autre sens de la vie. Ri- de la vida (2). Rivière sólo po- de la acción pura: de ahí «el carácter sagrado de
la aventuran (cap. IV, pág. 40). La mujer de Fabien
vière ne pouvait qu’écouter, d í a e s c u c h a r, c o m p a d e c e r le pone ante los ojos «otro sentido de la vida»,
que va había vislumbrado ante la presencia del
dolor (cf. cap. IX, nota 2). (Véase Apéndice, nota
que plaindre cette petite voix, aquella vocecita, aquel canto C.)
ce chant tellement triste, mais tan triste, pero enemigo. Pues
ennemi. Car ni l’action ni le ni la acción ni la felicidad in-
bonheur individuel n’admet- dividual admiten particiones:
tent le partage : ils sont en están en conflicto. Aquella
conflit. Cette femme parlait mujer hablaba también en
elle aussi au nom d’un monde nombre de un mundo absolu-
absolu et de ses devoirs et de to, y de sus deberes y de sus
ses droits. Celui d’une clarté derechos. El de la claridad de
de lampe sur la table du soir, una lámpara en la mesilla de
3 La lámpara en la mesilla de noche —que apare-
d’une chair qui réclamait sa noche (3), de una carne que ce varias veces más adelante—, así como la «car-
ne», las «ternuras», los «recuerdos», son los sím-
chair, d’une patrie d’espoirs, reclama [110] su carne, de una bolos concretos de la felicidad individual, de la
«porción de eternidad» (cap. I, nota 6), frente al
mundo de la acción pura. Dos sentidos contrapues-
de tendresses, de souvenirs. patria de esperanzas, de ter- tos dos verdades lícitas: pero ante la de la mujer,
la de Rivière —por intraducible— resultará «inex-
Elle exigeait son bien et elle nuras, de recuerdos. Ella exi- presable e inhumana».
avait raison. Et lui aussi, Ri- gía su bien y tenía razón. Y
vière, avait raison, mais il ne también él, Rivière, tenía ra-
pouvait rien opposer à la vé- zón, aunque no podía oponer
rité de cette femme. Il décou- nada a la verdad de aquella
vrait sa propre vérité, à la lu- mujer. El descubría, a la luz
mière d’une humble lampe de una humilde lámpara do-
domestique, inexprimable et méstica, su propia verdad
inhumaine. inexpresable e inhumana.

— Madame... —Señora.. .

Elle n’écoutait plus. Elle Ella ya no lo escuchaba.


était retombée, presque à Le parecía que había caído
ses pieds, lui semblait-il, casi a sus pies, luego de ha-
ayant usé ses faibles poings ber cansado sus débiles puños
contre le mur. contra el muro.

---

62
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
Un ingénieur avait dit un Un ingeniero había dicho
jour à Rivière, comme ils se un día a Rivière, cuando se in-
penchaient sur un blessé, auprès clinaban sobre un herido jun-
d’un pont en construction : to a un puente en construcción:
??? « Ce pont vaut-il le prix X —Vale este puente el pre-
d ’ u n v i s a g e é c r a s é ? » cio de un rostro aplastado?
Pa s u n d e s p a y s a n s , à q u i Ninguno de los labradores
c e t t e r o u t e é t a i t o u v e r t e , para quienes se abría aquella
n’eût accepté, pour s’épar- carretera hubiera aceptado para
gner un détour par le pont ahorrarse un rodeo mutilar
suivant, de mutiler ce visage aquel rostro espantoso. Y, sin
effroyable. Et pourtant l’on embargo, se construían puentes.
bâtit des ponts. L’ingénieur El ingeniero había añadido:
avait ajouté : « L’intérêt géné- —El interés general está
ral est formé des intérêts parti- formado por intereses particu-
culiers : il ne justifie rien de plus. lares: no justifica nada más.
» — « Et pourtant, lui avait ré- —Y, no obstante —le había
pondu plus tard Rivière, si respondido más tarde Rivière—
la vie humaine n’a pas de , si la vida humana no tiene pre-
prix, nous agissons toujours cio, nosotros obramos siempre
comme si quelque chose dé- como si hubiera algo que sobre-
passait, en valeur, la vie hu- pasara en valor a la vida huma-
maine... Mais quoi? » na (4)... Pero ¿qué? 4 Como va vimos en cap. IX, nota 6, no es que
Rivière no conceda ningún valor a la vida huma-
na: lo que no le concede es un valor absoluto.
Para él la realización de obras que superan en
duración a la brevedad de una vida, l0 que sub-
Et Rivière, songeant à Y a Rivière, pensando en la siste a la desaparición de un individuo concreto,
tiene más calor que las parcelas de felicidad de
l’équipage, eut le coeur tripulación, se le encogió el cada uno.

serré. L’action, même celle [111] corazón. La acción, in-


de construire un pont, brise cluso la de construir un puen-
des bonheurs; Rivière ne te, destruye felicidades; Rivière
pouvait plus ne pas se deman- no podía dejar de preguntarse:
der : « Au nom de quoi? » «¿En nombre de qué?»

« Ces hommes, pensait-il, «Esos hombres —pensa-


qui vont peutêtre disparaître, ba— que tal vez van a desapa-
auraient pu vivre heureux. recer habrían podido vivir di-
» Il voyait des visages pen- chosos.» Veía rostros inclina-
chés dans l e s a n c t u a i r e dos en el santuario de oro de
d’or des lam pes du soir. « Au las lámparas de noche. «¿En
nom de quoi les en ai-je tirés? nombre de qué los he sacado
» Au nom de quoi les a-t-il de ahí?» ¿En nombre de qué
arrachés au bonheur indivi- los ha arrancado de la felici-
duel ? La première loi n’est- dad individual? ¿No es la pri-
e lle pas de protéger c e s mera ley precisamente la de
bonheurs-là ? Mais lui- defender esa felicidad? Pero
même les brise. Et pourtant él las destroza. Y no obstante
u n j our, fatalement, s’éva- un día, fatalmente, los santua-
nouissent, comme des mirages, rios de oro se desvanecen
les sanctuaires d’or. La vieillesse como espejismos. La vejez y
et la mort les détruisent, plus la muerte, más despiadadas
impitoyables que lui-même. Il que él mismo, los destruyen.
existe peut-être quelque chose Tal vez existe alguna otra
d’autre à sauver et de plus dura- cosa más duradera que salvar?
ble; peut-être est-ce à sauver cette Tal vez hay que salvar esa
part-là de l’homme que Rivière parte del hombre que Rivière
travaille ? Sinon l’action ne se trabaja? Si no es así, la acción
justifie pas. no se justifica.

---

« A i m e r, a i m e r s e u l e - «Amar, amar únicamente,


5 Quiere decir que un amor singular impide al hom-
ment, quelle impasse! » Ri- ¡qué callejón sin salida!(5)» bre proyectarse más allá de su existencia limita-
da, finita.
vière eut l’obscur sentiment Rivière tuvo el oscuro senti-

63
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
d’un devoir plus grand que miento de un deber más
c e l u i d ’ a i m e r. O u b i e n i l grande que el de amar. O se
s’agissait aussi d’une ten- trataba también de una ter-
dresse, mais si différente des nura, ¡pero tan diferente de
autres. Une phrase lui revint las otras! Evocó una frase:
: « Il s’agit de les rendre «Se trata de hacerlos eter-
éternels... » Où avait-il lu nos...» Dónde lo había leí-
cela ? « Ce que vous pour- do? «Lo que perseguís en
suivez en vous-même meurt. vosotros mismos muere.»
» Il revit un temple au dieu Imaginó un templo al dios Sol 6 El esplendor del imperio inca tuvo lugar en los
du soleil des anciens Incas de los antiguos incas del Perú cien años que precedieron a la conquista por los
españoles, es decir, en el siglo XV. Rivière pone
este ejemplo para demostrar su teoría: en efecto,
du Pérou. Ces pierres droi- (6). Aquellas piedras [112] er- el pueblo inca se ha «eternizado» a través de esas
construcciones, que en un sentido pesan «sobre
tes sur la montagne. Que res- guidas sobre la montaña. el hombre actual como un remordimiento», por el
precio de opresión y muerte que costaron, pero
terait-il, sans elles, d’une ¿Qué quedaría sin ellas de una que han servido para arrancarlo del anonimato y
del silencio. De nuevo aparece la oposición entre
civilisation puissante, qui civilización poderosa que gra- el amor singular y ese «extraño amor» que impu-
so a un pueblo «la obligación de erguir su eterni-
pesait, du poids de ses pier- vitaba con el peso de sus pie- dad».

res, sur l’homme d’aujour- dras sobre el hombre actual


d’hui, comme un remords? « como un remordimiento?
Au nom de quelle dureté, ou «¿En nombre de qué rigor, o
d e q u e l é t r a n g e a m o u r, l e de qué extraño amor, el con-
conducteur de peuples ductor de pueblos de antaño,
d’autrefois, contraignant ses obligando a sus muchedum-
foules à tirer ce temple sur bres a construir aquel templo
la montagne, leur imposa-t- sobre la montaña, les impuso
* faire tenir droit; il donc de dresser* leur éter- la obligación de erguir su
aquí hay que utilizar «preparar» como
se hizo en la página 31 «dresser un nité? » Rivière revit en- eternidad?» Rivière se imaginó
fête» para conservar esos paralelismos
internos que dan resonancias significati- core en songe les foules una vez más a los habitantes de
vas profundas o eternas a lo trágico de
la vida humana des petites villes, qui las pequeñas ciudades que a la
tournent le soir autour de caída de la tarde dan vueltas al-
leur kiosque à musique : « rededor de sus quioscos de la
C e t t e s o r t e d e b o n h e u r, ce música: «Esa especie de felici-
harnais... » pensa-t-il. Le con- dad, ese arnés (7) ...», pensó.
7 En este sentido la felicidad individual es, en efec-
ducteur de peuples d’autrefois, El conductor de pueblos de to, una especie de armadura, que protege, sí, pero
que también aísla e impide realizaciones más pro-
s’il n’eut peut-être pas pitié de antaño, si no tuvo piedad por fundas y esenciales. Como el tiempo lo era a la
hora de despegar el avión (cf. cap. IV, nota 5).
la souffrance de l’homme, eut el dolor del hombre, tuvo una
pitié, immensément, de sa mort. inmensa piedad por su muer-
Non de sa mort indi v i d u e l l e , te. No por su muerte indivi-
mais pitié de l’espèce dual, sino piedad por la espe-
q u ’ e ff a c e r a l a m e r d e s a - cie que el mar de arena borra-
ble. Et il menait son peu- ría. Y él conducía a su pueblo
ple dresser au moins des a levantar, por lo menos, al-
pierres, que n’enseveli- gunas piedras que no sepulta-
r a i t p a s l e d é s e rt. ría el desierto.

[113]

XV XV

Ce papier plié en qua- Aquel papel doblado en


tre le sauverait peut-être : cuatro tal vez lo salvaría:
Fabien le dépliait, les Fabien lo desplegaba, con los
dents serrées. dientes apretados.

« Impossible de s’entendre «Imposible entenderse con


avec Buenos Aires. Je ne puis Buenos Aires. Ni siquiera
même plus manipuler, je reçois puedo manipular; me saltan 1 La fuerte electricidad de que está cargada la
atmósfera se transmite al aparato de radio a tra-
des étincelles dans les doigts. » chispas en los dedos (1).» vés de la antena. Adviértase una vez más la serie
de connotaciones de tormenta marina: cola pode-
rosa», «remolinos», «oleaje»...

64
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
Fabien, irrité, voulut ré- Fabien, irritado, quiso res-
pondre, mais quand ses ponder, pero, cuando sus ma-
mains lâchèrent les com- nos abandonaron los mandos
mandes pour écrire, une para escribir, una especie de
sorte de houle puissante pé- ola poderosa penetró en su
nétra son corps : les remous cuerpo: los remolinos lo le-
le soulevaient, dans ses cinq vantaban, haciéndolo oscilar
tonnes de métal, et le bas- en sus cinco toneladas de me-
culaient. Il y renonça. tal. Renunció a escribir.

Ses mains, de nouveau, se Sus manos se cerraron de


fermèrent sur la houle et la ré- nuevo sobre el oleaje, y lo
duisirent. dominaron.

Fabien respira fortement. [114] Fabien respiró profunda-


Si le radio remontait l’antenne mente. Si el radiotelegrafista re-
par peur de l’orage, Fabien lui cogía la antena por miedo a la tor-
casserait la figure à l’arrivée. menta, le rompería la cara en cuan-
Il fallait, à tout prix, entrer en to llegasen. Era preciso a toda costa
contact avec Buenos Aires, entrar en contacto con Buenos Ai-
comme si, à plus de quinze res, como si, a más de mil quinien-
cents kilomètres, on pouvait tos kilómetros, se les pudie-
leur lancer une corde dans cet se lanzar una cuerda en aquel
abîme. A défaut d’une trem- abismo. A falta de una luz
blante lumière, d’une lampe temblorosa de una lámpara
d’auberge presque inutile, de albergue (2) casi inútil, 2 Es decir, cualquier señal luminosa que indicase
un refugio.
mais qui eût prouvé la terre pero que como un faro ha-
comme un phare, il lui fallait bría indicado tierra, les era
au moins une voix, une seule, preciso por lo menos una
venue d’un monde qui déjà voz, una sola, llegada de un
n’existait plus. Le pilote mundo que ya no existía. El
éleva et balança le poing dans piloto levantó y sacudió el
sa lumière rouge, pour faire puño en su luz roja, para dar
comprendre à l’autre, en ar- a entender al de atrás la trá-
rière, cette tragique vérité, gica verdad, pero el otro, in-
mais l’autre, penché sur l’es- clinado sobre el espacio de-
pace dévasté, aux villes en- vastado, con las ciudades
sevelies, aux lumières mor- enterradas y las luces muer-
tes, ne la connut pas. tas, no lo comprendió.

Fabien aurait suivi tous Fabien hubiera seguido to-


les conseils, pourvu qu’ils lui dos los consejos, mientras le
fussent criés. Il pensait : « Et fuesen gritados. Pensaba: «Si
si l’on me dit de tourner en me dicen que dé la vuelta en
rond, je tourne en rond, et si redondo, daré la vuelta; si me
l’on me dit de marcher plein dicen que marche hacia el
Sud... » Elles existaient quel- sur...» En alguna parte había
que part ces terres en paix, tierras en paz, tranquilas bajo
douces sous leurs grandes las grandes sombras de la
ombres de lune. Ces camara- luna. Los camaradas, allá le-
des, làbas, les connaissaient, jos, las conocían, instruidos
instruits comme des savants, como sabios inclinados sobre
penchés sur des cartes, tout- mapas, todopoderosos, al
puissants, à l’abri de lampes abrigo de lámparas hermosas
belles comme des fleurs. Que como flores. ¿Qué sabía él,
savait-il, lui, hors des remous fuera de los remolinos y de la
et de la nuit qui poussait con- noche que lanzaba contra él su
tre lui, à la vitesse d’un torrente negro a la velocidad
éboulement, son torrent noir. de un derrumbamiento*? No * desprendimiento
On ne p o u v a i t a b a n d o n n e r podían abandonar a dos hom-
deux hommes parmi ces bres entre aquellas trombas y
3 La tempestad, con sus truenos y relámpagos,
t r o m b e s e t c es flammes aquellas llamaradas (3) en está sintetizada en dos elementos: agua y fuego.

65
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
dans les nuages. On ne pou- medio de las nubes. No po-
vait pas. On ordonnerait à Fa- dían hacerlo. Ordenarían a
bien : « Cap au deux cent Fabien: «Dirección doscien-
quarante... » Il mettrait le cap tos cuarenta.» Y él tomaría
au deux cent quarante. Mais esa dirección. Pero estaba
il était seul. solo.

Il lui parut que la matière Le pareció que también la


aussi se révoltait. Le moteur, materia se sublevaba. motor,
à chaque plongée, vibrait si a cada inclinación, vibraba
fort que toute la masse de tan fuerte, que toda la [115]
l’avion était prise d’un trem- masa del avión era presa de un
blement comme de colère. temblor como de cólera (4). 4 Otra vez el avión vuelve a cobrar vida propia,
pero ahora parece que se torna hostil que se re-
Fabien usait ses forces à do- Fabien consumía todas sus bela contra el hombre.

miner l’avion, la tête enfon- fuerzas en dominar el avión,


cée dans la carlingue, face à con la cabeza hundida en la
l’horizon gyroscopique car, carlinga, cara al horizonte del
audehors, il ne distinguait giroscopio, pues fuera no dis-
plus la masse du ciel de celle tinguía ya la masa del cielo de
de la terre, perdu dans une la de la tierra, perdido en una
ombre où tout se mêlait, une oscuridad donde todo se mez-
ombre d’origine des mondes. claba, una oscuridad del ori-
Mais les aiguilles des indica- gen del mundo (5). Las agu- 5 Se refiere a las tinieblas originales del «caos»,
antes de la creación del mundo: «En el principio...
la tierra era caos y confusión y oscuridad por en-
teurs de position oscillaient jas de los indicadores de po- cima del abismo» (Génesis, 1,1).
de plus en plus vite, deve- sición oscilaban cada vez más
n a i e n t d i ff i c i l e s à s u i v r e . aprisa, haciéndose imposibles
Déjà le pilote, qu’elles trom- de seguir. El piloto, al que en-
paient, se débattait mal, per- gañaban, se debatía mal, per-
dait son altitude, s’enlisait día altura, se hundía poco a
peu à peu dans cette ombre. poco en aquella oscuridad.
Il lut sa hauteur « cinq cents Leyó la altura «quinientos
mètres ». C’était le niveau metros». Era el nivel de las
des collines. Il les sentit colinas. Sintió que sus olas
rouler vers lui leurs vagues vertiginosas corrían hacia él.
vertigineuses. Il comprenait Comprendía también que to-
aussi que toutes les masses das las masas del suelo, la
du sol, dont la moindre l ’ e û t menor de las cuales hubiera
écrasé, étaient comme ar- podido aplastarlo, estaban
rachées de leur support, como arrancadas de su sopor-
déboulonnées, et commen- te, desenroscadas, y empeza-
çaient à tourner, ivres, autour ban a dar vueltas, ebrias, a
de lui. Et commençaient, su alrededor. Empe z a b a n a
autour de lui, une sorte d e su alrededor una especie
danse profonde et qui le de danza profunda que
* enfermer serrait* de plus en plus. se estrechaba cada vez más.
parti
I - 1. (Vx au sens général). Ce qu’une personne a Il en prit son parti. Au ris- Tomó una resolución. Aun
pour sa part.
- 2. Vx. Situation qui est le lot de quelqu’un.
- 3. (1538). Personne à marier, considérée du point que d’emboutir, il atterrirait a riesgo de estrellarse, aterri-
de vue de sa situation sociale.
-II. n’importe où. Et, pour éviter zaría en cualquier sitio. Y,
- 1. (1360). Littér. Solution proposée ou choisie
pour résoudre une situation. au moins les collines, il lâcha para evitar al menos las coli-
- 2. Cour. (Avec le verbe prendre). - Décision,
résolution. Savoir choisir et prendre un parti (- son unique fusée éclairante. La nas, lanzó su único cohete lu-
Artiste, cit. 11).
-III.
- 1. Vx. Détachement de soldats.
fusée s’enflamma, tournoya, minoso. El cohete se inflamó,
- 2. Groupe organisé, association* de personnes illumina une plaine et s’y étei- revoloteó, iluminó una llanu-
unies pour la défense d’intérêts, de buts com-
muns.
gnit : c’était la mer. ra y se apagó: era el mar.

Il pensa très vite : « Pensó rápidamente: «Me


Perdu. Quarante degrés de he perdido. Cuarenta grados
correction, j’ai dérivé quand de corrección (6), y aun así he 6 Esto es, de desviación de la ruta primitiva.

même. C’est un cyclone. Où derivado. Es un ciclón. ¿Dón-


est la terre ? » Il virait plein de está la tierra?» Viró de lle-
Ouest. Il pensa : « Sans fu- no hacia el oeste. Pensó:
sée maintenant, je me tue. » «Ahora, sin cohete, me mato.»

66
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
Cela devait arriver un jour. Algún día tenía que ocurrir. Y
Et son camarade, là der- su [118] camarada, allí de-
rière... cc Il a remonté l’an- trás... «Ha recogido la antena,
tenne, sûrement. » Mais le sin duda.» Pero el piloto no le
pilote ne lui en voulait plus. guardaba rencor. Bastaría que
Si lui-même ouvrait simple- él mismo abriera simplemen-
ment les mains, leur vie s’en te las manos, para que sus vi-
écoulerait aussitôt, comme das se esfumasen inmediata-
une poussière vaine. Il tenait mente, como polvo vano. Te-
dans ses mains le coeur bat- nía en sus manos el corazón
tant de son camarade et le palpitante de su compañero y
sien. Et soudain ses mains el suyo propio. Y, de repente,
l’effrayèrent. sus manos lo horrorizaron.

Dans ces remous en coups En aquellos remolinos


bélier
- 1. Mâle non châtré de la brebis.
- 2. Astron. Constellation zodiacale de l’hémis-
de bélier, pour amortir les como golpes de ariete, para
phère boréal figurant un bélier. seco u s s e s d u v o l a n t , s i n o n amortiguar las sacudidas del
- 3. (1548). Hist. Machine de guerre composée
d’une poutre terminée souvent par une tête
de bélier, et servant à battre les murailles en elles eussent scié les câ- volante, que de otro modo
brèche.
- 4. (1797). Techn. Bélier hydraulique : machine bles de commandes, il habrían roto los cables de los
qui utilise la surpression causée par l’arrêt
brutal d’une colonne d’eau (coup de bélier) s’était cramponné à lui, de mandos, se agarró a él con
pour élever une partie de l’eau à une hauteur
très supérieure à la hauteur de chute. t o u t e s s e s f o r c e s . I l s’y todas sus fuerzas. Y continua-
- 5. (1660). Machine à enfoncer les pieux.
c r a m p o n n a i t toujours. Et ba agarrado. Pero ya no sen-
voici qu’il ne sentait plus ses tía sus manos, adormecidas
mains endormies par l’effort. Il por el esfuerzo. Quiso mover
voulut remuer les doigts pour los dedos para percibir su
en recevoir un message : il ne mensaje: no supo si le habían
sut pas s’il était obéi. Quelque obedecido. El extremo de sus
chose d’étranger terminait ses brazos era algo extraño para
Baudruche = tripa, globo de goma bras. Des baudruches insen- él. Tripas insensibles y blan-
- 1. Pellicule provenant du caecum de boeuf ou
de mouton et qui sert à recouvrir ou à fabri-
quer divers objets. sibles et molles. Il pensa : « das. Pensó: «Es preciso ima-
- 2. Pellicule mince de caoutchouc.
- 3. Fig. Homme ou idée sans consistance. Il faut m’imaginer fortement ginarme que aprieto con todas
que je serre... » Il ne sut pas mis fuerzas...» No supo si el
si la pensée atteignait ses pensamiento llegaba a sus
mains. Et comme il percevait manos. Y como sólo percibía
les secousses du volant aux las sacudidas del volante por
seules douleurs des épaules : el dolor de sus hombros: «Se
« Il m’échappera. Mes me escapará. Mis manos se
mains s’ouvriront... » Mais abrirán...» Pero se espantó
s ’ e ff r a y a d e s ’ ê t r e p e r m i s por haberse permitido tales
de tels mots, car il crut palabras, pues creyó sentir
sentir ses mains, cette fois, que sus manos obedecían esta
obéir à l’obscure puissance vez a la oscura potencia de la
7 La imaginación del peligro es tan fuerte, que
de l’image, s’ouvrir lente- imagen (7), y se abrían len- parece que sus manos van a obedecer a la imagi-
nación antes que a 1a voluntad.
ment, dans l’ombre, pour tamente en la sombra para
l e l i v r e r. entregarlo.

Il aurait pu lutter encore, Habría podido luchar


tenter sa chance : il n’y a pas aún, probar suerte: no hay
de fatalité extérieure. Mais il fatalidad externa. Pero hay
y a une fatalité intérieure : una fatalidad interior: llega
vient une minute où l’on se un minuto en que nos descu-
découvre vulnérable ; alors brimos vulnerables; enton-
les fautes vous attirent ces las faltas nos atraen
comme un vertige. como un vértigo.

Et c’est à cette minute Y fue en aquel minuto


que fuirent sur sa tête, dans cuando, en un desgarrón de la
une déchirure de la tempête, tormenta, como cebo mortal
comme un appât mortel au en el fondo de una red, lucie-
fond d’une nasse, quelques ron sobre su cabeza algunas
étoiles. estrellas...

67
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
Il jugea bien que c’était un [119] Juzgó que era una tram-
piège : on voit trois étoiles pa: se ven tres estrellas en un
dans un trou, on monte vers agujero, se sube hacia ellas,
elles, ensuite on ne peut plus y ya no se puede descender,
descendre, on reste là à mor- se permanece allí, mordien-
dre les étoiles... do las estrellas...

Mais sa faim de lumière Sin embar go, era tal su


était telle qu’il monta. hambre de luz, que subió.

[121]

XVI XVI

Il monta, en corrigeant Subió, soslayando mejor


mieux les remous, grâce aux los remolinos, gracias a los
repères qu’offraient les étoi- hitos* que ofrecían las estre- * marcas, puntos, localizaciones
les. Leur aimant pâle l’atti- llas. Su pálido imán lo atraía.
rait. Il avait peiné si long- Se había afanado tan largo
temps, à la poursuite d’une tiempo en la búsqueda de una
lumière, qu’il n’aurait plus luz, que no habría abandona-
lâché la plus confuse. Riche do ni la más confusa. Rico con
1 Cf. cap. anterior, nota
d’une lueur d’auberge, il aquel fulgor de albergue (1),
aurait tourné jusqu’à la habría dado vueltas hasta la
mort, autour de ce signe muerte alrededor de aquella
dont il avait faim. Et voici señal, de la que estaba ham-
qu’il montait vers des briento. Y ahí estaba, subien-
champs de lumière. do hacia los campos de luz.

Il s’élevait peu à peu, en Se elevaba poco a poco en es-


spirale, dans le puits qui piral, por el interior del pozo que
s’était ouvert, et se refermait se había abierto y que se cerraba
audessus de lui. Et les nuages de nuevo a sus pies. A medida que
perdaient, à mesure qu’il ascendía, las nubes p e r d í a n s u
montait, leur boue d’ombre, cenagosa oscuridad,
ils passaient contre lui, pasaban contra él,
comme des vagues de plus en como olas cada vez más
plus pures et blanches. Fabien puras y blancas. Fabien
émergea. emergió.

Sa surprise fut extrême Su sorpresa fue extraordi-


: la clarté était telle qu’elle naria: la claridad era tal que
l’éblouissait. Il dut, quel- lo [124] deslumbraba. Duran-
q u e s s e c o n d e s , f e r me r l e s te unos segundos tuvo que ce-
y e u x . I l n ’ a u r a i t j a mais rrar los ojos. Jamás hubiera
cru que les nuages, la creído que las nubes, que la
n u i t , p u s s e n t é b l o u i r. Mais noche, pudiesen deslumbrar.
la pleine lune et toutes les Pero la luna llena y todas las
constellations les changeaient constelaciones las convertían
en vagues rayonnantes. en olas resplandecientes.

L’avion avait gagné d’un El avión había ganado de


seul coup, à la seconde même un solo golpe, en el mismo
où il émergeait, un calme qui segundo de emerger, una cal-
semblait extraordinaire. Pas ma que parecía extraordina-
une houle ne l’inclinait. ria. Ningún oleaje lo zaran-
Comme une barque qui passe deaba. Como barca que pasa

68
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
la digue, il entrait dans les el dique, entraba en las aguas
eaux réservées. Il était pris abrigadas. Había penetrado en
dans une part de ciel inconnue una región ignota y escondi-
et cachée comme la baie des da del cielo, como la bahía de 2 La narración toma aquí un tono idílico, casi de
îles bienheureuses. La tem- las islas felices (2). La tem- cuento, que luego adquirirá un carácter trágico.

pête, au-dessous de lui, for- pestad, debajo de él, forma-


mait un autre monde de trois ba otro mundo de tres mil
mille mètres d’épaisseur, par- metros de espesor, atravesa-
couru de rafales, de trombes do por ráfagas, trombas de
d’eau, d’éclairs, mais elle agua, relámpagos, pero pre-
tournait vers les astres une sentaba a los astros un ros-
face de cristal et de neige. tro de cristal y de nieve.

Fabien pensait avoir gagné Fabien creyó haber arriba-


des limbes étranges, car tout do a limbos extraños, porque
devenait lumineux, ses mains, todo se hacía luminoso: sus
ses vêtements, ses ailes. Car la manos, sus vestidos, sus alas 3 Ya al principio del relato (cap. I, nota 3) vimos
al piloto con alas. Pero ahora «todo se hace lu-
lumière ne descendait pas des (3). Porque la luz no bajaba minoso», contribuyendo así a crear una atmósfe-
ra irreal, fantástica, reflejada en esos «limbos ex-
astres, mais elle se dégageait, de los astros, sino que se des- traños», en «sus manos, sus vestidos, sus alas»,
en «aquellas provisiones blancas», en la «leche
au-dessous de lui, autour de prendía, debajo de él, a su al- de luz», etc.

lui, de ces provisions blan- rededor, de aquellas provisio-


ches. nes blancas.

Ces nuages, au-dessous de Las nubes, bajo él, devol-


lui, renvoyaient toute la neige vían toda la nieve que reci-
qu’ils recevaient de la lune. bían de la luna. Las de dere-
Ceux de droite et de gauche cha e izquierda, altas como
aussi, hauts comme des tours. torres, hacían lo mismo. Cir-
Il circulait un lait de lumière culaba una leche de luz, en la
dans lequel baignait l’équi- que se bañaba la tripulación.
page. Fabien, se retournant, vit Fabien, volviéndose, vio que
que le radio souriait. el radiotelegrafista sonreía.

— Ça va mieux! criait-il. —¡Esto va mejor! gritó.

Mais la voix se perdait Pero la voz se perdía en el


dans le bruit du vol, seuls com- ruido del vuelo: sólo las son-
muniquaient les sourires. « Je risas se comunicaban. «Estoy
suis tout à fait fou, pensait completamente loco —pensa-
Fabien, de sourire : nous som- ba Fabien— por sonreír; es-
mes perdus. » tamos perdidos.»

Pourtant, mille bras [125] Sin embargo, mil brazos


obscurs l’avaient lâché. oscuros lo habían abandonado.
On avait dénoué ses liens, Se habían desatado sus cade-
comme ceux d’un prison- nas, como las de un prisio-
nier qu’on laisse marcher nero al que se permite andar
seul, un temps, parmi les solo por un tiempo entre
fleurs. flores.

« Trop beau », pensait Fa- «Demasiado hermoso»,


bien. Il errait parmi des étoi- pensaba Fabien. Erraba entre
les accumulées avec la den- las estrellas acumuladas con
s i t é d ’ u n t r é s o r, d a n s u n la densidad de un tesoro, en
monde où rien d’autre, abso- un mundo donde no vivía
lument rien d’autre que lui, nada, absolutamente nada ex-
Fabien, et son camarade, cepto él, Fabien, y su cama-
4 La certidumbre de que son los dos únicos seres
n’était vivant. Pareils à ces rada (4). Igual que esos ladro- vivos en aquel mundo mágico los devuelve a la
dura realidad: han caído en esa atrampa» de luz
voleurs des villes fabuleuses, nes de ciudades fabulosas, que el piloto temía al final del capítulo anterior.
Abajo está la tormenta, ya no pueden descender.
murés dans la chambre aux emparedados en la cámara de
trésors dont ils ne sauront los tesoros, de donde no sa-
plus sortir. Parmi des pierre- brían salir. Andan errantes

69
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
ries glacées, ils errent, infi- entre pedrerías heladas, infi-
niment riches, mais condam- nitamente ricos, pero conde-
nés. nados.

[127]

XVII XVII

Un des radiotélégraphistes Uno de los radiotelegrafistas


de Commodore Rivadavia, es- de Comodoro Rivadavia, es-
cale de Patagonie, fit un geste cala de Patagonia, hizo un
brusque, et tous ceux qui ademán brusco, y todos los
veillaient, impuissants, dans que velaban, impotentes, en la
le poste, se ramassèrent estación, se agruparon alrede-
autour de cet homme, et se dor de aquel hombre y se in-
penchèrent. clinaron.

Ils se penchaient sur un pa- Se inclinaban sobre un pa-


p i e r v i e rg e e t d u r e m e n t pel virgen y crudamente ilu-
éclairé. La main de l’opérateur minado. La mano del opera-
hésitait encore, et le crayon se dor titubeaba aún, y— el lá-
balançait. La main de l’opéra- piz se balanceaba. La mano
teur tenait encore les lettres del operador tenía aún las le-
prisonnières, mais déjà les tras prisioneras, pero ya sus
doigts tremblaient. dedos temblaban.

— Orages ? —Tormentas?

Le radio fit « oui » de la El radiotelegrafista hizo «sí»


tête. Leur grésillement l’em- con la cabeza. Su chirrido le
pêchait de comprendre. impedía entender.

Puis il nota quelques Luego anotó algunos sig-


signes indéchiffrables. nos indescifrables. Luego
Puis des mots. Puis on put palabras. Luego se pudo res-
rétablir le texte : tablecer el texto:

« Bloqués à trois mille «Bloqueados a tres mil


huit au-dessus de la tem- ochocientos por encima de la
pête. Naviguons plein tempestad. Navegamos rumbo
Ouest vers l’intérieur, car oeste, hacia el interior, pues
étions dérivés en mer. Au- [129] habíamos derivado so-
dessous de nous tout est bre el mar. Debajo de nosotros
bouché. Nous ignorons si todo está obstruido. Ignoramos
survolons toujours la mer. si seguimos sobrevolando el
Communiquez si tempête mar. Comunicad si la tempes-
s’étend à l’intérieur. » tad se extiende al interior.»

On dut, à cause des ora- A causa de las tormentas,


ges, pour transmettre ce té- para transmitir aquel telegra-
légramme à Buenos Aires, ma a Buenos Aires, tuvieron
faire la chaîne de poste en que hacer la cadena de esta-
poste. Le message avançait ción en estación. El mensaje
dans la nuit, comme un feu avanzaba en la noche, como
qu’on allume de tour en fuego que se enciende sucesi-
tour. vamente.

Buenos Aires fit répondre Buenos Aires mandó responder:

70
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes

cambio incomprensible cuando siempre — Tempête générale à l’in- X «Tempestad general en el


ha hecho lo contrario además son dos
frases que no están dichas por nadie en térieur. Combien vous reste-t- interior. ¿Cuánta bencina le
concreto
il d’essence ? queda?»

— Une demi-heure. X «Media hora, aproximadamente.»

Et cette phrase, de veilleur Y esta frase, de vigilante


en veilleur, remonta jusqu’à en vigilante, remontó hasta
Buenos Aires. Buenos Aires.

L’équipage était condamné La tripulación estaba conde-


à s’enfoncer, avant trente mi- nada a zozobrar antes de treinta
nutes, dans un cyclone qui le minutos, en un ciclón que la
entraîner vers la côte (barco o avión),
arrastrar por la fuerza, llevar consigo, drosserait jusqu’au sol. arrojaría contra el suelo.
empujar
[131]

XVIII XVIII

Et Rivière médite. Il ne Y Rivière medita. No con-


conserve plus d’espoir : serva ya ninguna esperanza:
sombrer c e t é q u i p a g e s o m b re r a esa tripulación naufragará en
- 1. (D’un bateau). Cesser de flotter, s’enfoncer
dans l’eau, faire naufrage.
- 2. (1830). Fig. Échouer, disparaître. q u e l q u e part dans la nuit. algún lugar esta noche.

Rivière se souvient d’une Rivière se acuerda de una


vision qui avait frappé son visión que impresionó su infan-
enfance : on vidait un étang cia: vaciaban un estanque para
pour trouver un corps. On encontrar un cuerpo. Tampoco
ne trouvera rien non plus, encontrarán nada, antes de que
avant que cette masse d’om- esta masa de oscuridad haya
bre se soit écoulée de sur la desalojado la superficie de la
terre, avant que remontent tierra, antes de que asciendan
au jour ces sables, ces plai- al día esas arenas, esas llanu-
nes, ces blés. De simples ras, esos trigales. Algún senci-
paysans découvriront peut- llo labrador descubrirá tal vez
1 Como si la muerte les devolviera el aspecto ino-
être deux enfants au coude a dos niños (1) con el codo cente de dos niños dormidos, dos mártires de la
acción. Obsérvense las connotaciones marinas:
plié sur le visage, et parais- plegado sobre el rostro, dur- «naufragará», «varados», «ahogado».

s a n t d o r m i r, é c h o u é s s u r miendo, al parecer, varados


l’herbe et l’or d’un fond sobre la hierba y el oro de un
paisible. Mais la nuit les fondo apacible. Pero la noche
aura noyés. los habrá ahogado.

Rivière pense aux trésors [134] Rivière piensa en los


ensevelis dans les profondeurs tesoros sepultados en las pro-
de la nuit comme dans les mers fundidades de la noche como
fabuleuses... Ces pommiers de en mares fabulosos... Esos
nuit qui attendent le jour avec manzanos nocturnos que es-
toutes leurs fleurs, des fleurs peran el día con todas sus flo-
qui ne servent pas encore. La res, flores que no sirven aún.
nuit est riche, pleine de par- La noche es rica, colmada de
fums, d’agneaux endormis et perfumes, de corderos dormi-
de fleurs qui n’ont pas encore dos y de flores que no tienen
de couleurs. todavía color.

Peu à peu monteront vers le Poco a poco ascenderán

71
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
jour les sillons gras, les bois hacia el día los gruesos sur-
mouillés, les luzernes fraîches. cos, los bosques mojados, la
Mais parmi des collines, main- alfalfa fresca. Pero, entre las
tenant inoffensives, et les prai- colinas, ahora inofensivas, y
ries, et les agneaux, dans la las praderas y los corderos, en
sagesse du monde, deux en- medio de la bondad del mun-
fants sembleront dormir. Et do, dos muchachos parecerán
quelque chose aura coulé du dormir. Y algo habrá pasado
monde visible dans l’autre. del mundo visible al otro.

Rivière connaît la femme Rivière sabe que la mujer


de Fabien inquiète et tendre : de Fabien es inquieta y tier-
cet amour à peine lui fut prêté, na: este amor apenas le fue
comme un jouet à un enfant prestado, como un juguete a
pauvre. un niño pobre.

Rivière pense à la main de Rivière piensa en la mano


Fabien, qui tient pour quel- de Fabien, que durante algu-
ques minutes encore sa desti- nos minutos aún tiene su des-
née dans les commandes. tino en los mandos. Esa mano
Cette main qui a caressé. que ha acariciado. Esa mano
Cette main qui s’est posée sur que se ha posado sobre un
une poitrine et y a levé le tu- pecho, y ha levantado en él un
multe, comme une main di- tumulto, como una mano di-
vine. Cette main qui s’est po- vina. Esa mano que se ha po-
sée sur un visage, et qui a sado sobre un rostro, y ha
changé ce visage. Cette main cambiado a ese rostro. Esa
qui était miraculeuse. mano que era milagrosa.

Fabien erre sur la splen- Fabien anda errante sobre


deur d’une met de nuages, la el esplendor de un mar de nu-
nuit, mais, plus bas, c’est bes, la noche, pero más abajo 2 De nuevo la oposición: para Risière la muerte
de Fabien va a significar su entrada en la verda-
l’éternité. Il est perdu parmi está la eternidad (2). Está per- dera «eternidad». Aún tiene en sus manos su pe-
queña «porción de eternidad», la —ida, «la rique-
des constellations qu’il habite dido entre constelaciones que za humana», pero se verá obligado a entregarla
en aras de la acción...
seul. Il tient encore le monde sólo él habita. Tiene aún el
dans ses mains et contre sa mundo en sus manos, y lo in-
poitrine le balance. Il serre clina contra su pecho. Aprie-
dans son volant le poids de la ta en el volante el peso de la
richesse humaine, et promène, riqueza humana, y pasea, des-
désespéré, d’une étoile à esperado, de una estrella a
l’autre, l’inutile trésor qu’il otra el inútil tesoro que ten-
faudra bien rendre... drá que entregar...

Rivière pense qu’un Rivière piensa que una es-


poste radio l’écoute en- tación radiotelegráfica lo
core. Seule relie encore [135] escucha aún. Sólo una
Fabien au monde une onda musical, sólo una modu- 3 Paso de una tonalidad a otra (cf. cap. VI,
nota 5).
onde musicale, une modu- lación menor (3) une aún a
lation mineure. Pas une Fabien con el mundo. Ni una
plainte. Pas un cri. Mais le queja. Ni un grito. Sino el so-
son le plus pur qu’ait ja- nido más puro que jamás haya
mais formé le désespoir. formado la desesperanza.

[137]

72
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
XIX XIX

Robineau le tira de sa soli- Robineau lo sacó de su so-


tude ledad.

— Monsieur le directeur, —Señor director, he


j’ai pensé... on pourrait peut- pensado..., se podría
être essayer... i n t e n t a r. . .

Il n’avait rien à proposer, No tenía nada que proponer,


mais témoignait ainsi de sa pero testimoniaba así su buena
bonne volonté. Il aurait aimé voluntad. Hubiera deseado en-
trouver une solution, et la contrar una solución, y la bus-
cherchait un peu comme celle caba algo así como la de un
rebus
- 1. Ensemble de dessins, de mots, de chiffres, d’un rébus. Il trouvait tou- jeroglífico. Siempre encon-
de lettres utilisant des identités ou similitudes
formelles et des différences de sens (homo-
nymies) pour évoquer une phrase (ex. : nez
jours des solutions que Rivière traba soluciones que Rivière
rond, nez pointu, main = Néron n’est point n’écoutait jamais : « Voyez- jamás escuchaba: «Ya lo ve us-
humain).
- 2. Vx. Mauvais jeu de mots.
- 3. Écriture difficile à lire. vous, Robineau, dans la vie il ted, Robineau, en la vida no
n’y a pas de solutions. Il y a hay soluciones. Hay fuerzas
des forces en marche : il faut en marcha: es preciso crear-
tes créer et les solutions sui- las, y las soluciones vienen
vent. » Aussi Robineau bor- detrás.» También Robineau li-
nait-il son rôle à créer une mitaba su acción a crear una
force en marche dans la cor- fuerza en marcha en la corpo-
poration des mécaniciens. Une ración de los mecánicos. Una
humble force en marche, qui humilde fuerza en marcha, que
préservait de la rouille les preservaba de la herrumbre a
moyeux d’hélice. los cubos de hélice.

Mais les événements de Pero los acontecimientos


cette nuit-ci trouvaient de aquella noche encontraban
Robineau désarmé. Son titre a Robineau desarmado. Su tí-
d’inspecteur n’avait aucun tulo de inspector no tenía nin-
pouvoir sur les orages, ni gún poder sobre las tormen-
sur un équipage fantôme, tas, ni sobre una tripulación
qui vraiment ne se débattait fantasma, [138] que ya no se
plus pour une prime d’exac- debatía en realidad por una
titude, mais pour échapper à prima de exactitud, sino para
une seule sanction, qui an- escapar a una sola sanción,
nulait celles de Robineau, la que anulaba las de Robineau:
mort. la muerte.

Et Robineau, maintenant Y Robineau, ahora inútil,


inutile, errait dans les bureaux, andaba errante por las ofici-
sans emploi. nas, sin ocupación.

---

La femme de Fabien se fit La mujer de Fabien pidió


annoncer. Poussée par l’in- que la anunciaran. Empujada
quiétude, elle attendait, dans por la inquietud, esperaba en
le bureau des secrétaires, que la oficina de los secretarios
Rivière la reçût. Les secrétai- que Rivière la recibiese. Los
res, à la dérobée, levaient les secretarios, a escondidas, al-
yeux sur son visage. Elle en zaban sus ojos hacia su rostro.
éprouvait une sorte de honte Experimentaba una especie de
et regardait avec crainte vergüenza, y miraba, temero-
autour d’elle : tout ici la re- sa, a su alrededor: todo aquí
fusait. Ces hommes qui con- la rechazaba. Aquellos hom-
tinuaient leur travail, comme bres, que continuaban su tra-
s’ils marchaient sur un corps, bajo como si anduvieren sobre
ces dossiers où la vie hu- un cuerpo; aquellos expedien-

73
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
maine, la souffrance humaine tes donde la vida humana, el
ne laissaient qu’un résidu de dolor humano, no dejaba otro
chiffres durs. Elle cherchait residuo que el de las duras ci-
1 Esa «dureza» es el rostro ingrato de la acción.
des signes qui lui eussent fras (1). Buscaba señales que El mismo adjetivo empleó Rivière ante el mapa de
la Compañía: «El rostro de esta red es hermoso,
parlé de Fabien. Chez elle le hablasen de Fabien. En su pero duro» (cap. VI, pág. 57').

tout montrait cette absence : casa todo le hablaba de su au-


le lit entrouvert, le café servi, sencia: el lecho desembozado,
un bouquet de fleurs... Elle el café servido, un ramo de flo-
ne découvrait aucun signe. res... Aquí no descubría ningu-
Tout s’opposait à la pitié, à na traza. Todo se oponía a la
l ’ a m i t i é , a u s o u v e n i r. L a piedad, a la amistad, al recuer-
seule phrase qu’elle entendit, do. La única frase que oyó,
car personne n’élevait la voix pues nadie levantaba la voz
devant elle, fut le juron d’un ante ella, fue el juramento de
employé, qui réclamait un un empleado, que reclamaba
bourdereau
- 1. Relevé détaillé énumérant les divers articles
ou pièces (d’un compte, d’un dossier, d’un
bordereau . « ... Le borde- una factura: «... La factura de
inventaire, d’un chargement...) - État, liste, reau des dynamos, bon Dieu! las dínamos, ¡santo Dios!, que
note. 2 Ciudad de Brasil perteneciente al estado de Sao
- 2. État des opérations effectuées par un Paulo, en la isla de Sao Vicente, situada en la
employé. que nous expédions à Santos. expedimos a Santos (2).» Ella bahía de Santos.
- 3. Dr. Bordereaux réglementaires, exactement
collationnés. » Elle leva les yeux sur cet levantó los ojos hasta aquel
homme, avec une expression hombre, con una expresión de
d’étonnement infini. Puis sur infinita sorpresa. Luego, has-
le mur où s’étalait une carte. ta la pared donde se desplega-
Ses lèvres tremblaient un ba un mapa. Sus labios tembla-
peu, à peine. ban un poco, apenas.

Elle devinait, avec gêne, Adivinaba con embarazo


qu’elle exprimait ici une vérité que representaba aquí una
3 Enemiga en cuanto que representa una opción
ennemie, regrettait presque [140] verdad enemiga (3), totalmente opuesta al sentido de la vida que tiene
Rivière. El mismo adjetivo se empleó cuando lla-
d’être venue, eût voulu se ca- casi lamentaba haber venido, mó por teléfono: «Rivière sólo podía escuchar...
aquel canto tan triste, pero enemigo» (cap. XIV,
pág. 109).
cher, et se retenait, de peur hubiera querido esconderse, y,
qu’on la remarquât trop, de por miedo de que se fijasen en
tousser, de pleurer. Elle se dé- ella demasiado, retenía la tos
couvrait insolite, inconve- y el llanto. Se descubría insó-
nante, comme nue. Mais sa vé- lita, inconveniente, como des-
rité était si forte, que les re- nuda. Pero su verdad era tan
gards fugitifs remontaient, à la fuerte, que las miradas fugiti-
dérobée, inlassablement, la vas subían, a escondidas, in-
lire dans son visage. Cette cansablemente, a leerla en su
femme était très belle. Elle ré- rostro. Aquella mujer era muy
vélait aux hommes le monde hermosa. Revelaba a los hom-
sacré du bonheur. Elle révélait bres el mundo sagrado de la
à quelle matière auguste on felicidad. Revelaba qué mate-
touche, sans le savoir, en agis- ria augusta se lastima, sin sa-
sant. Sous tant de regards elle berlo, al actuar. Bajo tantas
ferma les yeux. Elle révélait miradas cerró los ojos. Reve-
quelle paix, sans le savoir, on laba qué paz, sin saberlo, se
peut détruire. puede destruir.

Rivière la reçut. Rivière la recibió.

Elle venait plaider timide- Venía a defender tímida-


ment pour ses fleurs, son café mente sus flores, su café ser-
servi, sa chair jeune. De nou- vido, su carne joven. De nue-
veau, dans ce bureau plus froid vo en aquella oficina aún más
encore, son faible tremblement fría su débil temblor de labios
de lèvres la reprit. Elle aussi volvió a aparecer. También
découvrait sa propre vérité, descubría su propia verdad,
4 He aquí un nuevo dato que subraya el irreconci-
dans cet autre monde, inexpri- inexpresable (4) en este otro liable antagonismo de ambos mundos. El autor
emplea el mismo adjetivo que había empleado para
mable. Tout ce qui se dressait mundo. Todo lo que en ella se Rivière (cf. cap. XIV, nota 3). La verdad de Simone
es inexpresable en el mundo de Rivière, como la
de Rivière era inexpresable e inhumana en el de
en elle d’amour presque sau- erguía de amor casi salvaje, ella.
vage, tant il était fervent, de por ferviente, de abnegación,
dévouement, lui semblait pren- le parecía tomar aquí un ros-

74
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
* qui deplaît, innoportun, désagreable, dre ici un visage importun, tro inoportuno, egoísta. Hu-
gênant, incómodo
égoïste. Elle eût voulu fuir biese querido huir.

— Je vous dérange... —Lo molesto...

— Madame, lui dit Rivière, —No me molesta usted,


vous ne me dérangez pas. Mal- señora le dijo Rivière. Des-
heureusement, madame, vous graciadamente, ni usted ni yo
et moi ne pouvons mieux faire podemos hacer otra cosa que
que d’attendre. esperar.

Elle eut un faible haus- Ella tuvo un débil encogi-


sement d’épaules, dont Ri- miento de hombros, cuyo sen-
vière comprit le sens : « A tido comprendió Rivière:
quoi bon cette lampe, ce dî- «Para qué la lámpara, la cena
ner servi, ces fleurs que je servida, las flores que voy a
v a i s r e t r o u v e r. . . » U n e encontrar de nuevo...» Una
jeune mère avait confessé [141] joven madre había con-
un jour à Rivière : « La fesado un día a Rivière: «Aún
mort de mon enfant, je ne l’ai no he comprendido la muerte
pas encore comprise. Ce sont de mi hijo. Lo duro son las
les petites choses qui sont du- pequeñas cosas: su ropa, que
res, ses vêtements que je re- me encuentro a cada paso, y,
trouve, et, si je me réveille la si me despierto durante la no-
nuit, cette tendresse qui me che, esa ternura, ya inútil
monte quand même au coeur, como mi leche, que me sube
désormais inutile, comme mon sin embargo al corazón...»
lait... » Pour cette femme aussi También para aquella mujer la
la mort de Fabien commence- muerte de Fabien comenzaría
rait demain à peine, dans cha- apenas mañana, en cada
que acte désormais vain, dans objeto, en cada acto, ya
chaque objet, Fabien quitterait vano. Fabien abandonaría
lentement sa maison. Rivière lentamente su casa. Rivière
taisait une pitié profonde. silenciaba una profunda piedad:

— Madame... —Señora...

La jeune femme se reti- La joven mujer se retira-


rait, avec un sourire presque ba, con sonrisa casi humil-
humble, ignorant sa propre de, ignorando su propia po- 5 La potencia, la fuerza de su verdad, que una
puissance. tencia (5). vez más se opone a la de Rivière. También éste
había dicho: «Me sorprendo a veces de mi po-
den» (cap. XI, pág. 90). Pero hay un pequeño
matiz: mientras para Rivière el autor emplea la
palabra pouvoir, para Simone emplea puissance.
Rivière s’assit, un peu Rivière se sentó, algo som- Son dos tipos de fuerza diferentes.
lourd. brío.

« Mais elle m’aide à décou- «Pero ella me ayuda a descu- 6 Es decir, el significado real de la vida y de la
vrir ce que je cherchais... » brir lo que yo buscaba (6)...» muerte, tanto para el hombre de acción como para
el que se conforma con su felicidad privada.

Il tapotait distraitement les Golpeteaba distraídamente


télégrammes de protection des los telegramas de protección de
escales Nord. Il songeait. las escalas norte. Meditaba:

« Nous ne demandons pas «No pedimos ser eternos,


à être éternels, mais à ne pas sino no ver que los actos y
voir les actes et les choses tout las cosas pierden de repen-
à coup perdre leur sens. Le te su sentido. El vacío que
vide qui nous entoure se mon- nos rodea se hace entonces
tre alors... » patente...»

Ses regards tombèrent sur Sus miradas cayeron sobre


les télégrammes los telegramas:

75
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
« Et voilà par où, chez «Y mira por dónde se in-
nous, s’introduit la mort : ces troduce en nosotros la muer-
messages qui n’ont plus de te: esos partes que carecen ya
sens... » de sentido...»

Il regarda Robineau. Ce Contempló a Robineau.


garçon médiocre, maintenant Aquel muchacho mediocre,
inutile, n’avait plus de sens. ahora inútil, no tenía senti-
Rivière lui dit presque dure- do. Rivière le dijo casi con
ment dureza:

— Faut-il vous donner, — ¿ Te n g o q u e d a r l e y o


moi-même, du travail ? mismo trabajo?

Puis Rivière poussa la [142] Luego Rivière empujó


porte qui donnait sur la la puerta que daba a la sala de
salle des secrétaires, et la los secretarios, y la desapari-
disparition de Fabien le ción de Fabien le sorprendió,
frappa, évidente, à des si- evidente, por señales que la
gnes que Mme Fabien señora Fabien no había sabi-
n’avait pas su voir. La fiche du do ver. La ficha del «R. B.
R. B. 903, l’avion de Fabien, 903», el avión de Fabien, fi-
figurait déjà, au tableau mu- guraba ya en el tablero mural
ral, dans la colonne du maté- en la columna del material
riel indisponible. Les secré- indisponible. Los secretarios
taires qui préparaient les pa- que preparaban los papeles
piers du courrier d’Europe, del correo de Europa, sabien-
sachant qu’il serait retardé, do que saldría con retraso,
travaillaient mal. Du terrain trabajaban mal. Desde el cam-
on demandait par téléphone po pedían instrucciones por
des instructions pour les équi- teléfono para las tripulaciones
pes qui, maintenant, veillaient que ahora velaban sin objeto.
sans but. Les fonctions de la Las funciones de la vida se
vie étaient ralenties. « La habían hecho más lentas. «La
mort, la voilà! » pensa Ri- muerte, hela aquí», pensó
vière. Son oeuvre était sem- Rivière. Su obra se parecía a
blable à un voilier en panne, un velero averiado, sin vien-
sans vent, sur la mer. to, en el mar.

---

Il entendit la voix de Oyó la voz de


Robineau Robineau:

— Monsieur le directeur... —Señor director..., se ha-


ils étaient mariés depuis six se- bían casado hace seis sema-
maines... nas...

— Allez travailler. —Váyase a trabajar.

Rivière regardait tou- Rivière seguía contem-


jours les secrétaires, et au- plando a los secretarios, y,
delà des secrétaires, les más allá de los secretarios,
manoeuvres, les mécani- a los peones, a los mecáni-
ciens, les pilotes, tous ceux cos, a los pilotos, a todos los
qui l’avaient aidé dans son que lo habían ayudado en su
oeuvre, avec une foi de bâ- obra, con una fe de construc-
tisseurs. Il pensa aux peti- tores. Pensó en las pequeñas
tes villes d’autrefois qui ciudades de antaño, que oían 7 Probable alusión a las «islas felices» que vimos
en el cap. XVI, nota 2. Se trata del mito de las
entendaient parler des « hablar de las «islas» (7) y se Islas Afortunadas, islas paradisíacas que los anti-
guos identificaron con las actuales Islas Canarias,
Iles » et se construisaient construían un navío. Para consideradas entonces como el fin del mundo.
un navire. Pour le charg e r cargarlo con su esperanza.

76
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
de leur espérance. Pour que Para que los hombres pudie-
les hommes pussent voir sen ver cómo su esperanza
leur espérance ouvrir ses abría las velas sobre el mar.
v o i l e s s u r l a m e r. To u s Todos engrandecidos, todos
grandis, tous tirés hors sacados fuera de sí mismos 8 Esta forma de «engrandecer» a los hombres
«sacándolos fuera de sí mismos» es clave en el
d’eux-mêmes, tous délivrés (8), todos libertados por un pensamiento de Rivière. Ya lo había expresado
en el cap. IV: «No creía esclavizarlos con aque-
par un navire. « Le but navío. «El fin quizá no jus- lla dureza, sino lanzarlor fuera de sí mismos»
(pág. 46).
peut-être ne justifie rien, tifica [143] nada, pero la ac-
9 La acción libera no de la muerte individual, sino
mais l’action délivre de la ción libera de la muerte (9). de la muerte eterna, del olvido, de la insignifican-
cia, de la nada. Es el cierre de la larga reflexión
mort. Ces hommes duraient Aquellos hombres perduraban que ha tenido Rivière tras su charla telefónica con
la mujer de Fabien (cap. XIV). Allí decía: «Se trata
par leur navire. » a causa de su navío.» de hacerlos eternos...» (pág. 111). Se trata, en una
palabra, de durar, a través de las obras, más allá
de la existencia mortal.

Et Rivière luttera aussi Y Rivière luchará también


contre la mort, lorsqu’il rendra contra la muerte, cuando dé a
aux télégrammes leur plein los telegramas su pleno senti-
sens, leur inquiétude aux équi- do, su inquietud a las tripula-
pes de veille et aux pilotes leur ciones en vela y a los pilotos
but dramatique. Lorsque la vie su dramática meta. Cuando la
ranimera cette oeuvre, comme vida reanime esta obra como
le vent ranime un voilier, en el viento reanima un velero en
mer. el mar.

[145]

XX XX

Commodoro Rivadavia Comodoro Rivadavia ya no


1 Nótese el paso del pretérito al presente en este
n’entend plus rien, mais à mille oye (1) nada; pero, a mil kiló- capítulo, como si fuera una tregua en el desenla-
ce de la tragedia que se avecina. El único verbo
kilomètres de là, vingt minutes metros de allí, veinte minutos en pasado es «aparecieron», verbo narrativo que
ofrece el único hilo de unión con los náufragos:
plus tard, Bahia Blanca capte más tarde, Bahía Blanca capta esas dos palabras tan perdidas como los que las
emiten: «...ver nada...».
un second message un segundo mensaje:

« Descendons. Entrons «Descendemos. Entramos


dans les nuages... » en las nubes...»

Puis ces deux mots d’un Luego, en la estación de


texte obscur apparurent dans le Trelew, aparecieron estas dos
poste de Trelew palabras de un texto oscuro:

« ... rien voir... » «... ver nada...»

Les ondes courtes sont Las ondas cortas son así.


ainsi. On les capte là, mais Las captan allí, mientras se-
ici on demeure sourd. Puis, guimos sordos aquí. Luego,
sans raison, tout change. Cet sin razón alguna, todo cambia.
équipage, dont la position Esa tripulación, cuya posición
est inconnue, se manifeste es desconocida, se [146] ma-
déjà aux vivants, hors de nifiesta ya a los vivos, fuera
l’espace, hors du temps, et del espacio, fuera del tiempo;
sur les feuilles blanches des y sobre las hojas blancas de
postes radio ce sont déjà des las estaciones de radio son ya
fantômes qui écrivent. fantasmas que escriben.

L’essence est-elle épuisée, ¿Se ha agotado la bencina,


ou le pilote joue-t-il, avec la o el piloto juega antes de la
panne, sa dernière carte : retrou- parada su última carta: encon-
ver le sol sans l’emboutir? trar tierra sin estrellarse?

77
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
punto y aparte
La voix de Buenos Aires X La voz de Buenos Aires orde-
ordonne à Trelew na a Trelew:

??? « Demandez-le-lui. » —Pregúntenselo.

---

Le poste d’écoute T.S.F. La estación de escucha de T. S.


ressemble à un laboratoire : H. p a r e c e u n l a b o r a t o r i o :
nickels, cuivres et manomè- píqueles, cobres y manómetros,
tres, réseau de conducteurs. red de conductores. Los ope-
Les opérateurs de veille, en radores de guardia, en blusa
blouse blanche, silencieux, blanca, silenciosos, parecen
semblent courbés sur une sim- curvados sobre un sencillo ex-
ple expérience. perimento.

De leurs doigts délicats ils Con sus dedos delicados


touchent les instruments, ex- tocan los instrumentos, explo-
2 Las ondas electromagnéticas.
plorent le ciel magnétique, ran el cielo magnético (2),
sourciers qui cherchent la brujos que buscan la vena de
veine d’or. oro.

— On ne répond pas? —¿No responde?

— On ne répond pas. —No responde.

Ils vont peut-être accrocher Tal vez van a captar esa


cette note qui serait un signe nota que sería una señal de
de vie. Si l’avion et ses feux vida. Si el avión y sus luces
de bord remontent parmi les de bordo suben entre las es-
étoiles, ils vont peut-être en- trellas, oirán tal vez el can-
tendre chanter cette étoile... to de esa estrella...

Les secondes s’écoulent. Corren los segundos. Co-


Elles s’écoulent vraiment rren en verdad como sangre.
comme du sang. Le vol dure- Dura aún el vuelo? Cada se-
t-il encore? Chaque seconde gundo se lleva una posibili-
emporte une chance. Et voilà dad. Por eso el tiempo que
que le temps qui s’écoule sem- corre parece destruir. Del mis-
ble détruire. Comme, en vingt mo modo que, a lo largo de
siècles, il touche un temple, veinte siglos, hiere a un tem-
fait son chemin dans le granit plo, se abre camino por el gra-
et répand le temple en pous- nito y derrama el templo en el
sière, voilà que des siècles polvo, también aquí siglos de
usure
- 1. Détérioration par un usage prolongé, par d’usur e se ramassent dans desgaste se amontonan en
effet mécanique (frottement, etc.), chimique.
- 2. (Déb. XXe). Diminution ou altération (d’une
qualité, de la santé).
chaque seconde et menacent cada segundo y amenazan a
- 3. État de ce qui est altéré, détérioré par un équipage. una tripulación.
l’usage (- Usagé).
- 4. Par métonymie. Rare. (Une, des usures).
Partie usée.
- 1. Vx. Intérêt pris sur une somme d’argent. Chaque seconde emporte Cada segundo se lleva
- 2. (Mil. XVIIe). Mod. Intérêt de taux excessif; le
fait de prendre un tel intérêt (- Usurier). quelque chose. algo.

Cette voix de Fabien, ce Esa voz de Fabien, esa risa


rire de Fabien, ce sourire. Le de Fabien, esa sonrisa. El [148]
silence gagne du terrain. Un silencio gana terreno. Un silen-
silence de plus en plus lourd, cio cada vez más pesado, que
qui s’établit sur cet équipage se instala en esta tripulación
comme le poids d’une mer. como el peso de un mar.

Alors quelqu’un remarque Entonces alguien advierte:

— Une heure quarante. Der- —La una cuarenta. Ultimo


nière limite de l’essence : il est limite de la bencina: es impo-

78
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
impossible qu’ils volent encore. sible que sigan volando.

Et la paix se fait. Y la paz se hace.

Quelque chose d’amer et de Algo amargo y soso sube


fade remonte aux lèvres a los labios como en el tér-
comme aux fins de voyage. mino de un viaje. Se ha con-
Quelque chose s’est accompli sumado algo de lo que nada
dont on ne sait rien, quelque se sabe, algo descorazona-
chose d’un peu écoeurant. Et dor. Y entre todos esos ni-
parmi tous ces nickels et ces queles y esas arterias de co-
artères de cuivre, on ressent la bre se experimenta la misma
tristesse même qui règne sur tristeza que reina en las fá-
les usines ruinées. Tout ce bricas destruidas. Todo ese
matériel semble pesant, inu- material parece pesado, in-
tile, désaffecté : un poids de útil, fuera de uso: un peso de
branches mortes. ramas muertas.

Il n’y a plus qu’à No hay más remedio que


a t t e n d r e l e j o u r. esperar el nuevo día.

Dans quelques heures Dentro de unas horas sur-


émergera au jour l’Argentine girá a la luz toda Argentina,
entière, et ces hommes de- y esos hombres permanece-
meurent là, comme sur une rán allí, como en una playa,
grève, en face du filet que l’on frente a la red de la que se
tire, que l’on tire lentement, va tirando, tirando lenta-
et dont on ne sait pas ce qu’il mente, y no se sabe lo que
va contenir. contendrá.

---

Rivière, dans son bureau, Rivière en su oficina expe-


éprouve cette détente que seuls rimenta ese alivio que sólo
permettent les grands désas- permiten los grandes desas-
tres, quand la fatalité délivre tres, cuando la fatalidad libe- 3 El conocimiento de la desgracia libera de la es-
pera, de la incertidumbre, de la angustia.
l’homme. Il a fait alerter la ra al hombre (3). Ha alertado
police de toute une province. a la policía de toda una pro-
Il ne peut plus rien, il faut at- vincia. No puede hacer más,
tendre. hay que esperar.

Mais l’ordre doit ré- Pero el orden debe reinar


gner même dans la maison incluso en la mansión de los
des morts. Rivière fait si- muertos. Rivière, con un ges-
gne à Robineau : to, llama a Robineau:

— Télégramme pour les es- —Telegrama para las esca-


cales Nord : « Prévoyons retard las norte: «Prevemos retraso
important du courrier de Patago- importante del correo de
nie. Pour ne pas retarder trop Patagonia. Para no retrasar
courrier d’Europe, bloquerons demasiado correo Europa,
courrier de Patagonie avec le juntaremos correo Patagonia
courrier d’Europe suivant. » con próximo correo Europa.»

Il se plie un peu en avant. [149] Se dobla un poco hacia


Mais il fait un effort et se sou- delante. Pero hace un esfuer-
vient de quelque chose, c’était zo y se acuerda de algo; era
grave. Ah! oui. Et pour ne pas grave. ¡Ah, sí! Y para no ol-
l’oublier vidarlo:

— Robineau. —Robineau.

79
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
— Monsieur Rivière? —Señor Rivière?

— Vo u s r é d i g e r e z u n e —Redacte una nota: Pro-


note. Interdiction aux pilotes hibición a los pilotos de so-
de dépasser dix-neuf cents brepasar las mil novecientas
tours : on me massacre les revoluciones: me destrozan
moteurs. los motores.

— Bien, monsieur Rivière. —Bien, señor Rivière.

Rivière se plie un peu plus. Rivière se dobla un poco


Il a besoin, avant tout, de so- más. Necesita, ante todo, so-
litude ledad:

— Allez, Robineau. —Márchese, Robineau.


Allez, mon vieux... Márchese, amigo mío...

Et Robineau s’effraie Y Robineau se asusta de


4 Robineau se sorprende de que Rivière, que sólo
de cette égalité devant des aquella igualdad (4) ante las da órdenes, haya bajado a su nivel llamándolo
«amigo mío».
ombres. sombras.

[151]

XXI XXI

Robineau errait maintenant, Robineau vagaba ahora,


avec mélancolie, dans les bu- melancólico, por las oficinas.
reaux. La vie de la Compagnie La vida de la Compañía se
s’était arrêtée, puisque ce cour- había detenido, pues aquel
rier, prévu pour deux heures, correo, previsto para las dos,
annulé, suprimé serait décommandé, et ne par- sería suspendido y no saldría
tirait plus qu’au jour. Les em- hasta que fuese de día. Los
ployés aux visages fermés empleados, con rostros her-
veillaient encore, mais cette méticos, velaban aún, pero
veille était inutile. On recevait aquella vela era inútil. Llega-
encore, avec un rythme régulier, ban aún, con ritmo regular,
les messages de protection des los mensajes de protección
escales Nord, mais leurs « ciels de las escalas norte, pero sus
purs » , leurs « pleine lune », et «cielo puro», sus «luna lle-
leurs « vent nul » éveillaient na», y sus «viento nulo» des-
l’image d’un royaume stérile. pertaban la imagen de un rei-
Un désert de lune et de pierres. no estéril. Un desierto de
Comme Robineau feuilletait, luna y de piedras. Como
sans savoir d’ailleurs pourquoi, Robineau hojease, y además
un dossier auquel travaillait le sin saber por qué, un expe-
chef de bureau, il aperçut ce- diente en el que trabajaba el
lui-ci, debout en face de lui, et jefe de oficina, percibió que
qui attendait, avec un respect éste, de pie ante él, esperaba
insolent, qu’il le lui rendît, con un respeto insolente a
l’air de dire : « Qua n d v o u s que se lo devolviese, con aire
voudrez bien, n’est-ce pas de decirle: «Cuando a usted
? c’est à moi... » Cette at- le plazca, ¿no? Es mío...»
titude d’un inférieur cho- Aquella actitud de un subal-
q u a l ’ i n s p e c t e u r, m a i s terno desagradó al inspector,
aucune réplique ne lui vint, pero no se le ocurrió ningu-
et, irrité, il tendit le dos- na réplica e, irritado, le ten-
s i e r. L e c h e f d e b u r e a u r e - dió el expediente. [152] El
tourna s’asseoir avec une jefe de oficina volvió a sen-
grande noblesse. « J’aurais tarse con gran nobleza. «Hu-

80
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
dû l’envoyer promener » , biera debido mandarlo a pa-
pensa Robineau. Alors, par seo», pensó Robineau. Enton-
contenance, il fit quelques ces, para contenerse, dio
pas en songeant au drame. unos pasos pensando en el
Ce drame entraînerait la drama. Aquel drama
disgrâce d’une politique, entrañaría la desgracia de una
et Robineau pleurait un política, y Robineau lloraba
1 Por el drama en sí mismo y por la «desgracia de
double deuil. un doble luto (1). una política», es decir, la de los vuelos nocturnos
fundada por Rivière.

Puis lui vint l’image Luego le vino la imagen de


d’un Rivière enfermé, là, un Rivière encerrado en su
dans son bureau, et qui lui oficina y que le había dicho:
avait dit : « Mon vieux... » «Amigo mío...» Nunca a nin-
Jamais homme n’avait, à ce gún hombre le había faltado
point, manqué d’appui. apoyo hasta ese punto.
Robineau éprouva pour lui Robineau sintió por él una
une grande pitié. Il remuait gran piedad. Combinaba en su
dans sa tête quelques phra- cabeza algunas frases oscura-
ses obscurément destinées à mente destinadas a compade-
p l a i n d r e , à s o u l a g e r. U n cer, a aliviar. Un sentimiento,
sentiment qu’il jugeait très que juzgaba muy hermoso, lo
beau l’animait. Alors il animaba. Entonces llamó con
frappa doucement. On ne suavidad. No le contestaron.
répondit pas. Il n’osa frap- No se atrevió a llamar más
per plus fort, dans ce si- fuerte en medio de aquel si-
lence, et poussa la porte. lencio, y empujó la puerta.
Rivière était là. Robineau Rivière estaba allí. Robineau
entrait chez Rivière, pour entraba en los dominios de
la première fois presque de Rivière, por primera vez casi
plainpied, un peu en ami, en pie de igualdad, algo así
un peu dans son idée como un amigo, algo así a su
c o m m e l e s e rg e n t q u i r e - juicio como el sargento que
joint, sous les balles, le gé- entre las balas se reúne con el
néral blessé, et l’accompa- general herido, y lo acompa-
gne dans la déroute, et de- ña en la derrota, y se convier-
vient son frère dans l’exil. te en su hermano en el destie-
« Je suis avec vous, quoi rro. «Ocurra lo que ocurra,
qu’il arrive », semblait estoy con usted», parecía que-
vouloir dire Robineau. rer decir Robineau.

Rivière se taisait et, la Rivière callaba y, con la


tête penchée, regardait ses cabeza inclinada, contempla-
mains. Et Robineau, debout ba sus manos. Y Robineau, de
devant lui, n’osait plus par- pie ante él, no se atrevía a
ler. Le lion, même abattu, hablar. El león, incluso abati-
l’intimidait. Robineau pré- do, lo intimidaba. Robineau
parait des mots de plus en preparaba palabras cada vez
plus ivres de dévouement, más ebrias de devoción, pero
mais, chaque fois qu’il le- cada vez que levantaba los
vait les yeux, il rencontrait ojos se encontraba con aque-
cette tête inclinée de trois lla cabeza inclinada en tres
quarts, ces cheveux gris, cuartos, aquellos cabellos gri-
ces lèvres serrées sur ses, aquellos labios apretados
quelle amertume! Enfin il ¡sobre qué amargura! Por fin
se décida : se decidió:

— Monsieur le directeur... —Señor director...

Rivière leva la tête et le re- [154] Rivière levantó la cabe-


garda. Rivière sortait d’un za y lo miró. Rivière desper-
songe si profond, si lointain taba de un sueño tan profun-
que peut-être il n’avait pas do, tan lejano, que tal vez ni

81
Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
remarqué encore la présence había notado aún la presencia
de Robineau. Et nul ne sut ja- de Robineau. Y nadie supo
mais quel songe il fit, ni ce jamás qué soñó, ni qué expe-
qu’il éprouva, ni quel deuil rimentó, ni qué luto se había
s’était fait dans son coeur. hecho en su corazón. Rivière
Rivière regarda Robineau, miró a Robineau largo rato,
longtemps, comme le témoin como el testigo vivo de algu-
vivant de quelque chose. na cosa. Robineau se sintió
Robineau fut gêné. Plus Ri- incómodo. Cuanto más mira-
vière regardait Robineau, ba Rivière a Robineau, más se
plus se dessinait sur les lè- dibujaba en los labios de
vres de celui-là une incom- aquél una incomprensible iro-
préhensible ironie. Plus Ri- nía. Cuanto más miraba
vière regardait Robineau et Rivière a Robineau, más en-
plus Robineau rougissait. Et rojecía éste. Y más le parecía
plus Robineau semblait, à Ri- a Rivière que Robineau había
vière, être venu pour témoi- venido a testimoniar, con una
gner ici, avec une bonne vo- buena voluntad conmovedora
lonté touchante, et malheu- y desgraciadamente espontá-
reusement spontanée, de la nea, la estupidez de los hom-
sottise des hommes. bres.

esarroi=confusión, turbación, desasosiego


Le désarroi envahit Robineau se sintió * «El desasosiego se amparó de
- 1. Vx. Désorganisation complète. Robineau.»
- 2. (Av. 1558). Mod. Trouble moral. Robineau. Ni le sergent, ni le desconcertado. Ni el sar- «desarroi» debe tener un paralelismo
général, ni les balles n’avaient gento, ni el general, ni cabal con una misma palabra.
plus cours. Il se passait quel- las balas servían ya. Su-
que chose d’inexplicable. Ri- cedía algo inexplicable.
vière le regardait toujours. Rivière seguía mirándolo.
Alors, Robineau, malgré soi, Entonces Robineau, a pesar
rectifia un peu son attitude, suyo, rectificó un poco su acti-
sortit la main de sa poche gau- tud, sacó la mano del bolsillo
che. Rivière le regardait tou- izquierdo. Rivière seguía mi-
jours. Alors, enfin, Robineau, rándolo. Finalmente, Robineau,
avec une gêne infinie, sans sa- con infinito embarazo, sin sa-
voir pourquoi, prononça : ber por qué, balbució:

— Je suis venu prendre vos —He venido a recibir ór-


ordres. denes.

Rivière tira sa montre, et Rivière sacó su reloj, y


simplement simplemente:

— Il est deux heures. Le —S o n l a s d o s . E l c o r r e o


courrier d’Asuncion atter- de Asunción aterrizará a
rira à deux heures dix. Fai- las dos y diez. Que el co-
tes décoller le courrier d’Eu- rreo de Europa despegue a
rope à deux heures et quart. las dos y cuarto.

Et Robineau propagea Y Robineau propagó la


l’étonnante nouvelle : on ne sorprendente noticia: no se
suspendait pas les vols de nuit. suspendían los vuelos noctur-
Et Robineau s’adressa au chef nos. Y Robineau se dirigió al
de bureau : jefe de oficina:

— Vous m’apporterez ce dos- —Tráigame ese expedien-


sier pour que je le contrôle. te para que lo compruebe.

Et, quand le chef du bureau Y, cuando el jefe de ofici-


fut devant lui . na estuvo ante él:

— Attendez. —Espere.

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Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
Et le chef de bureau atten- Y el jefe de oficina espe-
dit. ró.

[155]

XXII XXII

Le courrier d’Asuncion si- El correo de Asunción in-


gnala qu’il allait atterrir. dicó que iba a aterrizar.

Rivière, même aux pires Rivière, incluso en las


heures, avait suivi, de télé- peores horas, había seguido
gramme en télégramme, sa de telegrama en telegrama su
marche heureuse. C’était pour marcha feliz. Era para él, en
lui, au milieu de ce désarroi, medio de aquella confusión, desasosiego
la revanche de sa foi, la e l d e s q u i t e d e s u f e , la
preuve. Ce vol heureux an- prueba. Aquel vuelo feliz
nonçait, par ses télégrammes, anunciaba, por sus telegra-
mille autres vols aussi heu- mas, mil otros vuelos también
reux. « On n’a pas de cyclo- felices. «No hay ciclones to-
nes toutes les nuits. » Rivière das las noches.» Rivière pen-
pensait aussi : « Une fois la saba también: «Cuando la ruta
route tracée, on ne peut pas ne está trazada, no se puede de-
plus poursuivre. » jar de proseguir.»

Descendant, d’escale en Descendiendo de escala en


escale, du Paraguay, comme escala desde Paraguay, como
d’un adorable jardin riche de desde un adorable jardín pró-
fleurs, de maisons basses et digo de flores, de casas bajas
d’eaux lentes, l’avion glis- y de aguas lentas, el avión se
sait en marge d’un cyclone deslizaba al margen de un ci-
qui ne lui brouillait pas une clón que no le enturbiaba ni
étoile. Neuf passagers, rou- una estrella. Nueve pasajeros,
lés dans leurs couvertures de arrebujados en sus mantas de
voyage, s’appuyaient du viaje, apoyaban la frente en su
front à leur fenêtre, comme ventanilla, como en un escapa-
à une vitrine pleine de bi- rate lleno de joyas, pues las
joux, car les petites villes pequeñas ciudades de Argen-
d’ A rg e n t i n e é g r e n a i e n t tina desgranaban ya en la no-
d é j à , d a n s l a nuit, tout leur che [158] todo su oro bajo el
or, sous l’or plus pâle des oro más pálido de las ciudades
villes d’étoiles. Le pilote, à de estrellas. El piloto, en la
l’avant, soutenait de ses mains parte delantera, sostenía con
sa précieuse charge de vies las manos su preciosa carga de
h u maines, les yeux grands vidas humanas, con los ojos
ouverts et pleins de lune, comme abiertos y llenos de luna, como
un chevrier. Buenos Aires, un cabrero. Ya Buenos Aires
déjà, emplissait l’horizon de llenaba el horizonte con su
son feu rose, et bientôt luirait fuego rosáceo, y muy pronto
de toutes ses pierres, ainsi brillaría con todas sus piedras
qu’un trésor fabuleux. Le ra- como un fabuloso tesoro. El
dio, de ses doigts, lâchait les radiotelegrafista enviaba con
derniers télégrammes, sus dedos los últimos telegra-
comme les notes finales mas, como las notas finales de
d’une sonate qu’il eût tapo- una sonata que hubiese teclea-
tée, joyeux, dans le ciel, et do gozoso en el cielo, y cuyo
dont Rivière comprenait le canto Rivière comprendía;
chant, puis il remonta l’an- luego recogió la antena; des-

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Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
tenne, puis il s’étira un peu, bâilla pués se estiró un poco, bostezó y
et sourit : on arrivait. sonrió: estaban llegando.

Le pilote, ayant atterri, El piloto, después de ate-


retrouva le pilote du cour- rrizar, encontró al piloto de
appuyé, placé rier d’Europe, adossé con- Europa recostado contra su
tre son avion, les mains avión, con las manos en los
dans les poches. bolsillos.

— C’est toi qui continues? —Eres tú el que continúa?

— Oui. —Sí.

— La Patagonie est là? —¿Ha llegado el Patagonia?

— On ne l’attend pas : dis- —No lo esperamos: des-


parue. Il fait beau ? aparecido. Buen tiempo?

— Il fait très beau. Fabien —Muy bueno. ¿Fabien ha


a disparu? desaparecido?

Ils en parlèrent peu. Une Hablaron poco. Una gran


grande fraternité les dispensait fraternidad los dispensaba de
des phrases. las frases hechas.

On transbordait dans Trasbordaron al avión de


l’avion d’Europe les sacs Europa las sacas de Asunción,
transmis d’Asuncion, et le pi- y el piloto, aún inmóvil, con
lote, toujours immobile, la tête la cabeza echada hacia atrás,
renversée, la nuque contre la la nuca contra la carlinga,
carlingue, regardait les étoiles. miraba las estrellas. Sentía
Il sentait naître en lui un pou- nacer en él un poder inmen-
voir immense, et un plaisir so, y lo invadió un placer po-
puissant lui vint. deroso.

— Chargé ? fit une voix. —¿Cargado ya? dijo una


Alors, contact. voz—. Entonces arrancando.

Le pilote ne bougea pas. El piloto no se movió. Es-


On mettait son moteur en taban poniendo su motor en
marche. Le pilote allait sen- marcha. El piloto iba a perci-
tir dans ses épaules, ap- bir en sus espaldas, apoyadas
puyées à l’avion, cet avion en el avión, cómo aquel avión
vivre. Le pilote se rassurait, vivía. El piloto estaba ya se-
enfin, après tant de fausses guro, por fin, después de tan-
nouvelles : partira... partira tas falsas noticias: «Saldrá...»
pas... partira! Sa bouche «No saldrá...» «¡Saldrá!» Su
s’entrouvrit, et ses dents boca se entreabrió, sus dien-
brillèrent sous la lune comme tes brillaron bajo la luna como
celles d’un jeune fauve. los de una fiera joven.

— Attention, la nuit, [159]—¡Cuidado con la


hein ! noche, eh!

Il n’entendit pas le conseil No oyó el consejo de su


de son camarade. Les mains camarada. Las manos en los
dans les poches, la tête ren- bolsillos, la cabeza levanta-
versée, face à des nuages, des da cara a las nubes, a las
montagnes, des fleuves et des montañas, a los ríos y a los
mers, voici qu’il commençait mares, empezaba a reír si-
un rire silencieux. Un faible lenciosamente. Una risa dé-
rire, mais qui passait en lui, bil, pero que pasaba por él

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Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
comme une brise dans un ar- como una brisa por un árbol
bre, et le faisait tout entier y lo hacía estremecerse de
tressallir 1. (Sujet n. de personne). Éprouver tressaillir. Un faible rire, arriba abajo. Una risa débil, pero
des secousses musculaires, un
tressaillement. [a] (Sous l’effet d’une mais bien plus fort que ces mucho más fuerte que aquellas
émotion vive, agréable ou désagréable) -
Effluve, cit. 5. [b] (Sous l’effet d’une nuages, ces montagnes, ces nubes, aquellas montañas, aque-
sensation qui surprend). - 2. (Sujet n. de
personne, d’animal). être agité de fleuves et ces mers. llos ríos y aquellos mares.
brusques secousses, remuer de façon
x désordonnée. - 3. Techn. (de trésaillé*,
confondu avec tressailler). Se fendiller
sous l’effet de la chaleur (céramique). — Qu’est-ce qui te prend ? —¿Qué te pasa?

— Cet imbécile de Rivière —¡Ese imbécil de Rivière


qui m’a... qui s’imagine que que me ha..., que se imagina
j’ai peur! que tengo miedo!

[161]

XXIII XXIII

Dans une minute il fran- Dentro de un minuto fran-


chira Buenos Aires, et Rivière, queará Buenos Aires, y
qui reprend sa lutte, veut l’en- Rivière, que prosigue su lucha,
t e n d r e . L’ e n t e n d r e n a î t r e , quiere oírlo. Oírlo nacer, rugir
gronder et s’évanouir, comme y desvanecerse, como el paso
le pas formidable d’une armée formidable de un ejército en
en marche dans les étoiles. marcha hacia las estrellas.

Rivière, les bras croi- Rivière, con los brazos


sés, passe parmi les se- cruzados, pasa por en medio
c r é t a i r e s . D evant une fe- de los secretarios. Ante una
nêtre, il s’arrête, écoute et ventana se detiene, escucha y
songe. medita.

S’il avait suspendu un Si hubiese suspendido una


seul départ, la cause des sola salida, la causa de los
vols de nuit était per- vuelos nocturnos estaba perdi-
due. Mais, devançant les da. Pero, adelantándose a los
faibles, qui demain le débiles, que mañana desapro-
désavoueront, Rivière, barán su actuación, Rivière,
dans la nuit, a lâché cet durante la noche, ha lanzado
autre équipage. esta nueva tripulación.

Victoire... défaite... ces Victoria... Derrota... Estas


mots n’ont point de sens. La palabras carecen de sentido.
vie est au-dessous de ces ima- La vida está por debajo de esas
ges, et déjà prépare de nou- imágenes y prepara ya nuevas
velles images. Une victoire imágenes. Una victoria debili-
affaiblit un peuple, une dé- ta a un pueblo, una derrota
faite en réveille un autre. La despierta a otro. La derrota
défaite qu’a subie Rivière est que ha sufrido Rivière es [164]
peut-être un engagement qui tal vez una incitación que
rapproche la vraie victoire. aproxima a la verdadera vic-
L’ é v é n e m e n t e n m a r c h e toria. Sólo importa el aconte-
1 En este final, como en otras ocasiones, 1a
compte seul. cimiento en marcha (1). voz del narrador se mezcla con el monólogo
interior de Rivière, recogiendo y recapitulando
los motivos centrales de su pensamiento. Cf.
cap. XIII, nota 4.
Dans cinq minutes les Dentro de cinco minutos
p o s t e s d e T. S . F. a u r o n t las estaciones de T. S. H. ha-
alerté les escales. Sur brán alertado a las escalas. En
quinze mille kilomètres quince mil kilómetros, el es-

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Notes Saint-Exupñery’s Vol tr. de J. Benavent Notes
le frémissement de la vie tremecimiento de la vida ha-
aura résolu tous les pro- brá resuelto todos los proble-
2 No es que se hayan resuelto definitivamente,
blèmes. mas (2). sino que han empezado a resolverse desde que
se ha tomado la decisión de resolverlos. Como
acaba de decir, «sólo importa el acontecimiento
en marcha». Es la recapitulación de lo que dijo
D é j à u n c h a n t d ’ o rg u e Ya sube un canto de órga- Rivière a Robineau: «En la vida no hay solucio-
nes. Hay fuerzas en marcha: es preciso crearlas,
y las soluciones vienen detrás» (cap. XIX, pág.
monte : l’avion. no: el avión. 137). La decisión de Rivière no evitará todos los
problemas de los vuelos nocturnos, pero hará que
los vuelos nocturnos lleguen a ser una realidad
estable y segura.
Et Rivière, à pas lents, re- Y Rivière, a pasos lentos,
tourne à son travail, parmi les vuelve a su trabajo, entre los
secrétaires que courbe son re- secretarios que su dura mira-
* riguroso, fueret, nada indulgente, gard dur*. Rivière-le-Grand, da encorva. Rivière-el-Gran-
obstinado, (insensible)
R i v i è r e l e - Vi c t o r i e u x , q u i de, Rivière-el-Victorioso, que 3 Pesada en el doble sentido de la palabra: por
el precio que hay, que pagar por ella, y por lo
porte sa lourde victoire. lleva su pesada victoria (3). que tiene de afirmación, de hito en el camino de
la victoria definitiva, de la permanencia, de la
«eternidad».

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