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Nombres complexes.
Dans son traité « Ars Magna »(1545), Cardan établit une méthode pour trouver une
solution aux équations du troisième degré. Il se ramène aux équations de la forme
q 2 p 3
x3 = px + q et démontre que si le nombre d = − est positif ou nul, l’équation
2 3
q √ q √
r r
admet pour solution le nombre : 3 + d + 3 − d .
2 2
b) En utlisant cette méthode, déterminez une solution de l’équation x3 = 9x + 28. Vérifiez
que la solution obtenue est bien solution de l’équation.
c) Cardan essaye sa méthode sur l’équation (E) : x3 = 15x + 4. Calculez, pour l’équation
q 2 p 3
(E), le nombre d = − . Quel est son signe ? Peut-on utiliser la méthode de
2 3
Cardan ? Vérifiez que l’équation (E) admet néanmoins 4 pour solution.
1
Du « nombre impossible » au « nombre imaginaire » : quelques précau-
tions à prendre...
Les mathématiciens vont s’habituer à utiliser ces nombres impossibles dans le cas où ils
permettent de trouver des solutions réelles à une équation. C’est Descartes qui leur donne
le nom « nombres imaginaires ».
En√ 1746, D’Alembert démontre que tous ces nombres peuvent s’écrire sous la forme
√+ b −1, où a et b sont deux nombres réels. Mais on ne gardera pas la notation utilisant
a
−1. Voici pourquoi :
√ √
a) Recopiez et complétez : « En utilisant la propriété ( a)2 = a, on aurait ( −1)2 = . . . »
√ √ √ √ √
b) Recopiez et complétez : « En utilisant la propriété a b = ab, on aurait −1 −1 =
... »
c) Que conclure ?
Euler, en 1777, définit une notation pour le nombre imaginaire dont le carré est −1 : i
(i comme imaginaire). C’est cette notation que nous utiliserons.
z = x + iy,
où x, y ∈ R, et i est imaginaire.
Les opérations d’addition et de multiplication (notées z + z 0 et zz 0 ou bien z × z 0 , ou
encore z · z 0 ) sont définies de manière naturelle, compte tenu de la relation
i2 = −1.
2
Remarque 1. Lorsqu’un ensemble E est muni d’une loi de composition interne ~ qui est
associative, qui possède un élément neutre et dont chaque élément de l’ensemble possède un élément
symétrique, on dit que (E, ~) est un groupe.
Exercice.
a) On vient de voir que 0 est l’élément neutre pour l’addition. Y-a-t-il un élément neutre
pour la multiplication ? Lequel ?
b) On a aussi vu que l’opposé du nombre complexe z = x + iy est −z = −x − iy car
z + (−z) = 0. Que serait l’inverse du nombre complexe z ? Existe-t-il ? Quelle est son
expression ?
L’inverse d’un nombre complexe z non nul tel qu’il est défini dans l’exercice 1.2 se notre
z −1 ou bien z1 , comme pour les nombres réels.
Remarque 2. L’existence d’un inverse a une conséquence importante. Le produit de deux
nombres complexes non nuls n’est jamais nul. Démontrons le par l’absurde :
Soit z et z 0 deux nombres complexes non nuls tels que zz 0 = 0. Comme z 0 6= 0, en multipliant les
deux membres par 1/z 0 , on obtient
1 1 1
z = z.1 = z(z 0 ) = (zz 0 ) 0 = 0. 0 = 0,
z0 z z
et donc z = 0 ce qui est absurde.
L’écriture d’un nombre complexe sous la forme z = x + iy est unique, ce qui veut dire
que si z = x + iy = x0 + iy 0 avec x, x0 , y, y 0 réels, alors x = x0 et y = y 0 . En effet si on écrit
3
Compléments
– Corps commutatifs
Un ensemble comme C, muni de deux opérations qui vérifient toutes ces propriétés (associativité,
commutativité, distributivité, existence d’éléments neutres, d’opposés et d’inverses), s’appelle un
corps (commutatif ) .
Des corps, nous en connaissons déjà d’autres : le corps R des nombres réels, le corps Q des nombres
rationnels, c’est à dire des fractions pq , où p ∈ Z et q ∈ N, q 6= 0. Mais il en existe bien d’autres : on
√ √
pourra par exemple vérifier que l’ensemble Q( 2) des nombres réels de la forme a + 2b, où a et b
sont des nombres rationnels, forme un corps (un sous-corps de R). En fait il suffit de vérifier que le
produit de deux nombres de cette forme est encore de cette forme, et que l’inverse d’un nombre de
cette forme est encore de cette forme (voir le début du chapitre “Polynômes”).
– Construction des nombres complexes
La construction des nombres complexes que nous venons de faire peut sembler assez arbitraire :
après tout, qu’est-ce qui nous prouve que ce nombre i tel que i2 = −1 existe ? Nous pourrions alors
procéder autrement : si on identifie un nombre complexe z = x + iy à un couple (x, y) de nombres
réels, alors nous pourrions définir directement sur de tels couples une addition et une multiplication
par
(x, y) + (x0 , y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 ) ; (x, y) · (x0 , y 0 ) = (xx0 − yy 0 , xy 0 + yx0 ).
On vérifie alors directement que l’ensemble des couples de réels muni de ces deux opérations est un
corps, avec comme élément neutre pour l’addition le couple 0 := (0, 0) et comme élément neutre
pour la multiplication 1 := (1, 0). Alors, si on identifie le nombre réel x au couple (x, 0), et en posant
i = (0, 1), on voit que (x, y) = x + iy, et que i2 = −1. Nous avons donc bien trouvé ainsi un modèle
de l’ensemble des nombres complexes basé sur les couples de nombres réels.
Ainsi, le corps des nombres complexes est un corps plus gros que celui des nombres réels, puisque
tout nombre réel est un nombre complexe d’une forme particulière x = x + i0. Nous avons ainsi
défini la structure des nombres complexes : pour les définir, il suffit de se donner (C, +, ×, 0, 1, i),
ains que les règles d’addition de multiplication que nous avons décrites, avec la règle i2 = −1.
– Unicité du corps des nombres complexes
Il n’y a en fait qu’un seul tel corps commutatif qui contienne les nombres réels et dont les éléments
s’expriment avec un nombre fini de nombres réels (plus techniquement, on dit de dimension finie
sur le corps des réels). Il en existe un autre dont les éléments s’expriment avec 4 nombres réels,
mais la multiplication n’y est pas commutative (il s’agit du corps des quaternions), et il n’existe
rien d’autre (ce n’est pas du tout facile à démontrer). Ainsi, le corps des nombres complexes peut
être considéré comme une exception. Il a été découvert assez tardivement (au 16 ème siècle), et il
a d’abord servi à résoudre des équations algébriques comme les équations du troisième degré. On
lui a depuis trouvé bien d’autres usages, et on verra qu’il apparaît naturellement dans de nombreux
problèmes de géométrie, de physique (pour résoudre des équations différentielles linéaires), et un
peu dans tous les domaines des mathématiques ou de leurs applications.
On pourrait imaginer de se donner d’autres règles que i2 = −1, mais on n’obtiendrait pas un corps,
comme le montre l’exercice suivant.
Exercice. Montrer que les « nombres » de la forme a + eb, a, b ∈ R, où l’on exige que e2 = 1 et l’on
définit les opérations d’addition et de multiplication de façon naturelle, compte tenu de la relation
e2 = 1, ne forment pas un « corps commutatif ». (Indication : montrer que le produit de deux tels
« nombres » non nuls peut être nul.)
4
3. On dit que z et réel si Im(z) = 0. On dit qu’il est imaginaire pur si Re(z) = 0.
4. Un nombre complexe z est réel si et seulement z = z̄. Un nombre complexe z est
imaginaire pur si et seulement si z = −z̄.
5. (z + z 0 ) = z̄ + z̄ 0 ; zz 0 = z̄ z̄ 0 .
6. Si z = x + iy,√x, y ∈ p
R, alors z z̄ = x2 + y 2 . C’est toujours un nombre réel positif. Sa
racine carrée z z̄ = x2 + y 2 s’appelle la norme ou le module du nombre z et sera
notée |z|. On a bien sûr |z| = |z̄|. Cette quantité sert à mesurer la taille du nombre
complexe z.
Remarquons que si z = x + i0 est réel, alors |z| = |x| (ici |x| est la valeur absolue du
nombre réel x), et si z = 0 + iy est imaginaire pur, alors |z| = |y|.
7. z = 0 ⇐⇒ z̄ = 0 ⇐⇒ z z̄ = 0. Démontrons le : tout d’abord, dire que z = x+iy = 0
revient à dire que x = y = 0. Donc, si z = 0, alors z̄ = x − iy = 0 et si z̄ = 0, alors
x = −y = 0 et z = 0.
Si z̄ = 0 alors z z̄ = x2 + y 2 = 0, et donc |z|2 = 0 autrement dit |z z̄| = 0. Récipro-
quement 1 , puisque |z|2 = x2 + y 2 et que x2 et y 2 sont des nombres réels positifs, et
on a 0 ≤ x2 ≤ |z|2 et 0 ≤ y 2 ≤ |z|2 . On en déduit que 0 ≤ |x| ≤ |z| et 0 ≤ |y| ≤ |z|.
Donc, si |z| = 0, alors x = y = 0 et z = 0.
z̄ z̄ 1
8. Pour un complexe non nul z, on a z −1 = 2 = = .
|z| z z̄ z
9. Le conjugué de z est le seul nombre complexe z1 tel que z + z1 est réel et z − z1
z + z1
est imaginaire pur. En effet, si on a un tel nombre z1 , alors en posant x =
2
z − z1
et y = −i , qui sont tous les deux réels par définition, alors z = x + iy et
2
z1 = x − iy, ce qui montre bien que z1 = z̄.
Le résultat suivant est fondamental
Pour le second point, nous utilisons le principe suivant : pour deux réels A et B positifs,
A ≤ B si et seulement si A2 ≤ B 2 .
On va l’utiliser d’abord avec A = |z + z 0 | et B = |z| + |z 0 |.
D’une part,
|z + z 0 |2 = (z + z 0 )(z̄ + z̄ 0 ) = z z̄ + z 0 z̄ 0 + z z̄ 0 + z̄z 0 .
De l’autre
(|z| + |z 0 |)2 = |z|2 + |z 0 |2 + 2|z||z 0 |,
1. est-ce bien clair que ce point démontre la réciproque des deux précédents ?
5
et on voit qu’il suffit de démontrer que
z z̄ 0 + z̄z 0 ≤ 2|z||z 0 |.
Remarquons que dans l’inégalité précédente, les deux membres sont réels (ça n’aurait
aucun sens de comparer des nombres complexes, il n’y a pas d’ordre naturel sur ceux-ci).
Le membre de droite est positif, et si le membre de gauche est négatif, il n’y a rien à
démontrer. Pour vérifier l’inégalité, on peut donc à nouveau comparer les carrés, cette fois
ci avec A = z z̄ 0 + z̄z 0 et B = 2|z||z 0 |. 2 Après simplification, il reste à vérifier que
(z z̄ 0 )2 + (z 0 z̄)2 ≤ 2z z̄z 0 z̄ 0 ,
ou encore que
(z z̄ 0 − z 0 z̄)2 ≤ 0.
Mais le nombre complexe z z̄ 0 −z 0 z̄ est imaginaire pur (il est égal à l’opposé de son conjugué).
Il s’écrit dont iy, pour un certain réel y. Son carré est donc −y 2 , qui est bien un réel négatif.
Il reste à voir le troisième point, nous pouvons supposer que ni z ni z 0 ne sont nuls, et
que |z + z 0 | = |z| + |z 0 |. Montrons d’abord qu’alors il existe un réel a tel que z 0 = az. En
reprenant la démonstration précédente, nous voyons que s’il y a égalité, alors z z̄ 0 − z 0 z̄ = 0.
En développant cette égalité, avec z = x + iy et z 0 = x0 + iy 0 , on voit qu’elle se ramène à
x0 y = y 0 x. Si y est nul, alors y 0 l’est aussi (car x ne peut pas l’être), et on a bien z 0 = az
avec a = x0 /x. Si y est non nul, alors la propriété est vraie avec a = y 0 /y.
Il reste à montrer que a est positif. Puisque z 0 = az, on a |z + z 0 | = |z||1 + a| et
|z| + |z 0 | = |z|(1 + |a|). Pour le nombre réel a, on a donc 1 + |a| = |1 + a|, et l’on voit
facilement que ce ne peut être vrai que si a ≥ 0.
Démonstration. — Il suffit de démontrer que |z1 |−|z2 | ≤ |z1 −z2 | et que |z2 |−|z1 | ≤ |z1 −z2 |.
Pour la première, on se ramène à |z1 | ≤ |z1 − z2 | + |z2 |, ce qui est une conséquence de la
première inégalité triangulaire appliquée à z = z1 − z2 , et z 0 = z2 . La seconde se déduit de
la première en échangeant z1 et z2 .
6
une "correspondance" 3 entre C et le plan P . Si on veut faire la distinction entre le nombre
complexe z et le point M qui lui correspond, on appellera [z] le point M dont l’affixe est
z.
Un plan P , muni d’un repère orthonormé direct 4 , en bijection avec les nombres com-
plexes, s’appelle un un plan d’Argand-Cauchy.
Exercice. Placez dans un plan d’Argand-Cauchy les points d’affixes 1+3i ; −2+3i ; −1−i
1+i
et .
1−i
Par ailleurs, on remarque que si A et B ont pour affixes zA et zB . Alors :
−−→
– le vecteur AB a pour affixe zB − zA
zA + z B
– le milieu I de [AB] a pour affixe zI =
2
– Soit w~ et w
~ 0 les vecteurs d’affixes z et z 0 et λ ∈ R. Alors :
a) w ~ 0 a pour affixe z + z 0
~ +w
b) λw
~ a pour affixe λz
Ainsi l’addition complexe correspond à l’addition vectorielle, la multiplication par un
nombre réel d’un nombre complexe correspond donc à la multiplication d’un vecteur par
un scalaire, le milieu à la moyenne... bref les choses se passent plutôt bien.
−−→
Le théorème de Pythagore nous dit que la longueur l’un vecteur OM de coordonnées
(x, y) est x2 + y 2 : on voit donc que |z| n’est rien d’autre que la longueur du vecteur [z].
p
Cercle unité
Le cercle de centre 0 et de rayon 1 a une importance particulière, il s’appelle le cercle
unité et sera noté U :
déf
U = { z ∈ C | |z| = 1 }.
3. En mathématiques, ce type de correspondance s’appelle une bijection : c’est une application qui à
tout élément de son ensemble d’arrivée associe un et un seul antécédent.
4. Un repère (O, −
→
u,−→
v ) est direct si la mesure principale de l’angle (−
→
u,−
→
v ) est positive.
7
Figure 1.1 – Cercle unité.
Figure 1.1 – Cercle unité.
Exercice 1.4.3.
Exercice. a) Démontrez
a) Démontrez que leunité
que le cercle cercle unité
U est U par
stable stable par multiplication,
est multiplication, par conjugai- par
conjugaison, et par inversion.
son, et par inversion.
b) Démontrez que
b) Démontrez quetout
toutnombre
nombre complexe nonnul
complexe non nulz zs’écrit
s’écrit de façon
de façon unique
unique z =
z = ru ru avec
avec
u 2uU.
∈ U.
CetteCette écriture
écriture dedenombres
nombres complexes
complexes non nonnuls
nulspourra êtreêtre
pourra appliquée au calcul
appliquée de pro-de pro-
au calcul
duits si on a une forme convenable pour des éléments du cercle unité U et une façon simple
duits si on a une forme convenable pour des éléments du cercle unité U et une façon simple
pour calculer leurs produits. C’est ce que nous allons voir dans la suite.
pour calculer leurs
Pour cela, on produits.
admet queC’esttout ce que nous
nombre allonsu voir
complexe ∈ U dans
peut la suite.sous la forme
s’écrire
Pour
cos(θ) cela, on admet
+ isin(θ) avec θ ∈que toutvous
R. Pour nombre complexe
convaincre u 2jeU
de ce fait, peut
vous s’écrire
invite souscette
à illustrer la forme
cos(✓) + isin(✓)
égalité. avec ✓cos(θ)
L’expression 2 R. + Pour vousestconvaincre
isin(θ) de ce trigonométrique
appelée la forme fait, je vous invite
de uà∈illustrer
U. cette
égalité.De est appelé la forme trigonométrique de
manière plus générale, comme tout nombre complexe non nul z s’écrit de façon
cos(✓) + isin(✓) u 2 U.
unique
De manière
z = ru plusavecgénérale,
r ∈ R+ et comme
u ∈ U, la forme
tout nombre trigonométrique
complexe non de nul
z estz donnée
s’écrit par
de façon
z = r(cos(θ) + i sin(θ)) où r
+ = |z|.
unique z = ru avec r 2 R et u 2 U, la forme trigonométrique de z est donnée par
z = Exercice.
r(cos(✓) +Ecrivez où la
i sin(✓)sous r= cos(✓)
forme + isin(✓). les nombres complexes suivants : z1 =
trigonométrique
√ √
1 + i 3 ; z2 = 3 − 3i ; z3 = −4i et z4 = −1 − i 3.
Exercice p 1.4.4. Ecrivez sous la forme trigonométrique p les nombres complexes suivants :
Or en utilisant les formules d’addition pour
z1 = 1 + i 3 ; z2 = 3 3i ; z3 = 4i et z4 = 1 i cos, sin et 3.
cos(θ + θ0 )les
Or en utilisant cos θ cos θ0d’addition
= formules − sin θ sin θ0pour
, sin(θsin 0
+ θet )= cos θ sin θ0 + sin θ cos θ0 ,
cos,
on trouve que,0 pour tous θ, θ0 ∈
0
R,
cos(✓ + ✓ ) = cos ✓ cos ✓ sin ✓ sin ✓0 , sin(✓ + ✓0 ) = cos ✓ sin ✓0 + sin ✓ cos ✓0 ,
(cos θ + i sin θ)(cos θ0 + i sin θ0 ) = cos(θ + θ0 ) + i sin(θ + θ0 ).
on trouve que, pour tous s, t 2 R,
Ainsi, multiplier des nombres complexes écrits sous la forme trigonométrique est aisé.
0 0 0 0
Exercice. En (cos ✓ + i sin
reprenant les✓)(cos ✓ +
nombres i sin ✓ )de
complexes = l’exercice
cos(✓ + ✓précédent,
) + i sin(✓ + ✓ ).les produits
calculez
suivants (les résultats seront exprimés sous la forme trigonométrique) : z1 z2 ; z2 z3 ; z1 z2 z3 z4
Ainsi, multiplier des nombres complexes écrits sous la forme trigonométrie est aisé.
Les propriétés de la multiplication observées ici n’étant pas sans rappeler celles vues
avec la fonction
Exercice 1.4.5. Enexponentielle
reprenant: les nombres complexes de l’exercice précédent, calculez les
produits suivants (les résultats iθseront
déf exprimés sous la forme trigonométrique) : z1 z2 ; z2 z3 ;
Définition. Nous poserons e = cos θ + i sin θ,
z 1 z2 z 3 z4
8
Les propriétés de la multiplication observées ici n’étant pas sans rappeler celles vues
avec la fonction exponentielle :
déf
Définition. Nous poserons ei✓ = cos ✓ + i sin ✓,
C’est donc toujours un nombre complexe de module 1 (lorsque θ est réel). Ainsi, la
formule précédente devient :
Proposition 2. On a
1. e−iθ est l’inverse de eiθ .
2. e2iπ = 1 et de même e2ikπ = 1 pour tout k ∈ Z.
3. eiθ = 1 si et seulement si θ = 2kπ pour un certain k ∈ Z.
4. e2iπ = 1, eiπ = −1, eiπ/2 = i, e3iπ/2 = −i.
√ √
iπ/6 3 1 iπ/3 1 3 iπ/4 1 1
5. e = +i , e = +i ,e = √ + i√ .
2 2 2 2 2 2
Exercice. Vérifier sur les formules précédentes qu’on a bien (eiπ/4 )2 = eiπ/2 , (eiπ/6 )2 =
eiπ/3 et que eiπ/6 eiπ/3 = eiπ/2 .
En fait, la relation entre le nombre réel θ et le point du cercle unité qui lui correspond (cos θ, sin θ)
est assez subtile, et repose sur la notion (qu’on étudiera dans un autre cours) de longueur de courbe. Nous
savons mesurer dans le plan la longueur d’un segment (d’après le théorème de Pythagore). On peut aussi
calculer la longueur d’un arc de cercle (en l’approchant par des suites de segments de plus en plus petits).
Ainsi, partant du point M (0) = (1, 0) sur le cercle, nous pouvons lui associer le point M (θ) tel que l’arc
de cercle compris entre M (0) et M (θ) ait une longueur θ : en d’autres termes, si on enroule une ficelle de
longueur θ sur le cercle, attachée au point M (0) (et par convention nous l’enroulons dans le sens inverse
des aiguilles d’une montre, qu’on appelle le sens trigonométrique), alors nous aboutissons au point M (θ).
Lorsque θ = 2π, alors M (θ) = M (0) (nous pouvons prendre ceci comme la définition du nombre π). Les
coordonnées de M (θ) sont alors (cos θ, sin θ). Pour des θ négatifs, nous enroulerons la ficelle dans l’autre
sens.
Exercice.
1. Vérifier que pour tout nombre complexe z, on a (1 + z + z 2 )(z − 1) = z 3 − 1.
2. En déduire que e2iπ/3 − eiπ/3 + 1 = 0
3. En déduire que dans le plan d’Argand-Cauchy, le triangle formé par les points d’affixe
0, 1, eiπ/3 est équilatéral (ses trois côtés sont de même longueur).
Exercice. De la même manière, montrez que les nombres 1, e2iπ/3 , e4iπ/3 forment un tri-
angle équilatéral.
Argument
On a vu qu’on peut écrire tout nombre complexe sous la forme z = ρeiθ , où ρ et θ
sont réels avec ρ ≥ 0. Puisque |eiθ | = 1, on a ρ = |z| dans cette formule, et donc ρ est
entièrement déterminé par z. Il n’en est pas de même de θ.
Lorsque z = 0, alors ρ = 0 et n’importe quel θ fait l’affaire dans cette formule. Lorsque
z 6= 0, les choses sont un peu plus compliquées.
9
Nous avons déjà remarqué que e2iπ = 1, et donc qu’en ajoutant 2π à θ, on ne change
pas la valeur de z dans cette formule. De façon plus générale, en ajoutant 2kπ à θ, où
k ∈ Z est un entier relatif, on ne change pas non plus la valeur de z.
0 0
Par ailleurs, si z = ρeiθ = ρeiθ , alors, si ρ 6= 0 (c’est à dire si z 6= 0), on a ei(θ−θ ) = 1,
et donc θ − θ0 = 2kπ, pour un certain k ∈ Z.
On voit donc que lorsque z 6= 0, les réels θ tels que z = ρeiθ ne sont définis qu’à 2kπ
près, pour k ∈ Z.
Définition. Pour z ∈ C, z 6= 0, un réel θ tel que z = ρeiθ s’appelle un argument de z.
L’ensemble des argument de z se notera arg(z).
L’unique argument de z qui appartient à ] − π, π] s’appelle l’argument principal de z et
est noté Arg(z).
La fonction Arg : C∗ →] − π, π], qui à un complexe non nul z associe son argument
principal est appelée la détermination principale de l’argument.
L’écriture de z 6= 0 sous la forme z = ρeiθ avec ρ > 0 s’appelle la décomposition polaire
(ou l’écriture en coordonnées polaires ou la forme exponentielle) du nombre complexe z.
Remarque 3. L’argument θ d’un nombre complexe représenté dans le plan d’Argand-Cauchy
par un vecteur ~u est l’angle (orienté) entre ce vecteur et l’axe des x.
10
Pour un nombre complexe z 6= 0, arg(z) est donc une classe d’équivalence de réels
modulo 2π.
On remarque que si θ1 = θ10 (mod 2π) et que θ2 = θ20 (mod 2π), alors θ1 + θ2 = θ10 + θ20
(mod 2π). On peut donc sommer les classes d’équivalence.
On peut aussi remarquer que si θ = θ0 (mod 2π), alors −θ = −θ0 (mod 2π). Ainsi,
l’opposé d’une classe d’équivalence est encore une classe d’équivalence.
Dans ce cas, on a
Démonstration. — Il suffit de vérifier, pour ces deux formules, que si θ1 est un argument
de z1 et θ2 un argument de z2 , alors θ1 + θ2 est un argument de z1 z2 .
Ecrivons alors z1 = |z1 |eiθ1 et z2 = |z2 |eiθ2 . On a
Exercice. Quels sont les arguments des réels, des imaginaires purs, des réels positifs, des
réels négatifs ?
\
(u \
~1 , u~2 ) + (u \
~2 , u~3 ) = (u
~1 , u~3 ).
ainsi, lorsqu’on a deux complexes non nuls z1 et z2 , représentés dans le plan par deux
z1
vecteurs u~1 et u~2 , alors l’argument de est l’angle (orienté) de u1 et u2 . Démontrons le.
z2
On peut alors écrire
\ zu~2
(u~1 , u~2 ) = arg .
zu~1
Par exemple, si (O, ~u, ~v ) est le repère de référence du plan, alors
[ z π
u, ~v ) = arg ~v = arg i =
(~ (mod 2π).
z~u 2
De plus, toujours à l’aide de la relation de Chasles, si l’on pose z1 = zu~1 , z2 = zu~2 et
z3 = zu~3 , cela s’écrit :
z2 z3 z3
arg + arg = arg .
z1 z2 z1
z2 z3
Posons w1 = et w2 = ; la relation devient :
z1 z2
arg w1 + arg w2 = arg(w1 w2 ).
11
L’on déduit aussi la relation :
\ \
~2 , u~1 ) = −(u
(u ~1 , u~2 ).
(1.2) ex+y = ex ey .
Rappelons que e0 = 1. Nous déduisons de la formule 1.2 que l’inverse que ex est e−x .
Rappelons aussi que tout nombre réel x > 0 est l’exponentielle d’un unique nombre réel u
(appelé le logarithme de x), et donc tel que eu = x.
Nous avons aussi défini, pour un nombre réel θ, l’exponentielle
2. Pour tout z ∈ C, ez 6= 0.
3. Si z = x + iy, avec x, y ∈ R, alors |ez | = ex et arg ez = {y + 2kπ, k ∈ Z}. Ainsi,
ex eiy est l’écriture de ez en coordonnées polaires.
4. Pour tout complexe Z 6= 0, il existe au moins un nombre complexe z tel que Z = ez .
5. Pour tout k ∈ Z, ez+2ikπ = ez . En d’autres termes, l’exponentielle complexe est
périodique de période 2iπ.
0
6. Si z = x + iy et z 0 = x0 + iy 0 , avec x, x0 , y, y 0 ∈ R, et si ez = ez , alors il existe k ∈ Z
tel que y 0 = y + 2kπ.
Démonstration. — La démonstration du premier point est immédiate et repose sur la
commutativité de la multiplication, de la formule correspondante pour l’exponentielle réelle
et de la formule de Moivre. En effet, on écrit, avec z = x + iy, z 0 = x0 + iy 0 ,
0 0 0 0 0 0 0 0
ez+z = ex+x ei(y+y ) = ex ex eiy eiy = ex+iy ex +iy = ez ez .
12
Pour le second point, on a |ez | = ex 6= 0, et donc ez 6= 0. Par ailleurs |eiy | = 1 et donc
|ez |= |ex | = ex , et l’écriture ex eiy est bien l’écriture de ez en coordonnées polaires. De
plus, puisque e2ikπ = 1 si k ∈ Z, alors ez+2ikπ = ez e2ikπ = ez .
En écrivant Z 6= 0 sous la forme exponentielle ρeiθ , on voit aussi qu’en posant ρ = ex
(c’est à dire x = ln(|z|), on a Z = ex+iθ . Par ailleurs, le nombre θ n’est défini qu’à 2kπ
près. Ce qui justifie le dernier point.
La fonction réciproque de l’exponentielle s’appelle le logarithme :
D’après un calcul effectué plus haut, les logarithmes de z sont les complexes ln |z| + iθ,
où θ ∈ arg z. Si l’on prend θ = Arg z (l’argument principal de z), on obtient le seul
logarithme de z dont la partie imaginaire est dans ]−π, π] : c’est la détermination principale
du logarithme, parfois notée Log z. On a donc la formule :
En fait, une « vraie » définition mathématique de l’exponentielle (due à Euler) repose sur la notion de
limite : pour tout z ∈ C, la suite
z2 zn
un (z) = 1 + z + + ··· +
2 n!
converge lorsque n → ∞ vers une limite qui n’est autre que ez . Retrouver à partir de cette définition toutes
les propriétés de l’exponentielle n’est pas si facile. Ce genre de limite ne sera abordée que dans le cours
d’analyse du second semestre, ou dans le cours de série entières de seconde année.
Définition. On appelle racine carrée d’un nombre complexe z tout nombre complexe z1
tel que z12 = z.
De la même manière, pour tout entier naturel n, on appellera racine nième d’un nombre
complexe z tout nombre complexe z2 tel que z2n = z.
Théorème 1.5.1. Pour tout nombre complexe z 6= 0, il existe exactement deux racines
carrées distinctes de z. Elles sont opposées l’une de l’autre. Si z1 est une racine carrée de
z, alors −z1 en est aussi une.
6. on se permettra l’abus de langage consistant à utiliser simplemet le terme racine pour désigner une
racine carrée
13
Remarque 5. Bien sûr, lorsque z = 0, il n’y a qu’une seule racine carrée qui est 0 lui même.
Démonstration. — Remarquons tout d’abord que si z12 = z, alors (−z1 )2 = z. De plus, si
z1 et z2 sont deux racines carrées de z, alors z12 − z22 = 0, d’où (z1 − z2 )(z1 + z2 ) = 0. On
en déduit que z1 = z2 ou bien que z1 = −z2 . Il n’y a donc bien que deux racines carrées
au plus.
Montrons maintenant l’existence.
Solution 2 : Mais nous pouvons aussi faire le calcul à l’aide de la forme algébrique,
en utilisant uniquement les racines carrées de nombres réels positifs. En effet, posons Z =
X + iY , et cherchons z = x + iy tel que z 2 = Z. Alors, il vient
x2 − y 2 = X, 2xy = Y.
On obtient alors en sommant les carrés X 2 + Y 2 = (x2 + y 2 )2 , d’où
p
x2 + y 2 = X 2 + Y 2 ,
et l’on retrouve ainsi |z|2 = |Z|, puis
1 p
x2 = (X + X 2 + Y 2 ).
2
√
Nous remarquons que X + X 2 + Y 2 est toujours un réel positif ou nul (et n’est nul que
si Y = 0 et X ≤ 0). Nous pouvons alors écrire
q
1 p
x = ±√ X + X 2 + Y 2,
2
et finalement, si x 6= 0,
Y Y
y= = ±√ p √ .
2x 2 X + X2 + Y 2
√
Le cas x = 0 ne peut se produire que si Y = 0 et X < 0, auquel cas y = ± −X, ce
qui correspond aux deux racines imaginaires pures d’un nombre réel négatif.
Remarque 6. La deuxième solution nous montre que si on sait calculer les racines carrées des
nombres réels, alors on sait aussi calculer les racines carrées des nombres complexes, puisque nous
n’avons utilisé que des racines carrées pour exprimer x et y à partir de X et Y .
Remarque 7. En comparant les deux solutions, nous retombons sur les expressions
θ θ θ θ
cos θ = cos2 − sin2 , sin θ = 2 sin cos .
2 2 2 2
√
On pourra souvent noter ces deux racines de z sous la forme ± z, mais il faut avoir
conscience que c’est une notation arbitraire, et que contrairement au cas réel positif, aucune
des deux racines n’est privilégiée.
Exercice. Calculez les deux racines carrées de i et de −i en utilisant les formes algébriques
et exponentielles.
Exercice. Montrez que si z1 et −z1 sont des deux racines carrées de z, alors iz1 et −iz1
sont les deux racines carrées de −z.
14
1.5.2 Equations du second degré
La résolution d’une équation du second degré est la recherche des solutions z ∈ C de
l’équation
az 2 + bz + c = 0,
où a, b, c sont des nombres complexes (et bien sûr le cas des paramètres réels n’en est
qu’un cas particulier). Les solutions s’expriment exactement comme dans le cas réel. Nous
supposerons toujours que a 6= 0, car sinon nous avons affaire à une simple équation du
premier degré.
déf
Proposition 6. Appelons ∆ = b2 − 4ac le discriminant de l’équation, et δ et −δ les deux
racines carrées de ∆.
Alors,
b
1. Si ∆ = 0, il n’y a qu’une seule solution z0 = − . On dira alors (pour une raison
2a
qui sera expliquée dans le chapitre « polynômes ») qu’il s’agit d’une racine double.
2. Si ∆ 6= 0, il y a deux racines distinctes qui sont
−b + δ −b − δ
z1 = , z2 = .
2a 2a
On voit donc que l’expression est exactement la même que pour les équations à coeffi-
cients réels.
Démonstration. — Nous réécrivons l’équation sous la forme
b 2 b2 ∆
a(z + ) = −c= ,
2a 4a 4a
ou encore
b 2 ∆
(z +) = 2.
2a 4a
En introduisant les deux racines carrées ±δ de ∆, il vient
b δ
z+ =± ,
2a 2a
d’où
−b ± δ
z= .
2a
De façon générale, tout nombre de la forme e2kiπ/n , pour k ∈ Z, est une racine nième
de l’unité (qui est toujours égale à l’un des nombres de la liste précédente si l’on se rappelle
que e2iπ = 1).
Démonstration. — C’est assez facile à voir sachant que si z n = 1, alors |z|n = 1, donc
|z| = 1 et par suite z = eiθ pour un certain θ. Alors l’équation devient eniθ = 1, d’où
nθ = 2kπ, pour un certain k ∈ Z.
15
Par ailleurs, si k − k 0 = pn, pour p ∈ Z, alors e2ikπ/n = e2ik π/n . Les racines nièmes
0
de l’unité correspondantes sont alors identiques. Au bout du compte, il n’en reste que n
distinctes.
Remarquons que le produit de deux racines nièmes de l’unité est encore une racine
nième de l’unité.
Nous noterons en général µn = { e2kiπ/n | k ∈ Z } l’ensemble des racines nièmes de
l’unité.
L’étude des racines de l’unité est appelée « cyclotomie » à cause de leurs très belles
propriété géométriques : les racines nièmes sont les affixes des sommets d’un polygone
régulier à n sommets. Ce polygone est invariant par la rotation de centre O et d’angle
2π/n (et par chacune de ses « itérées », les rotations de centre O et d’angle 2kπ/n).
De façon plus générale, si Z = ρeiθ les solutions de l’équation z n = Z s’écrivent
ρ1/n ei(θ+2kπ)/n , pour k = 0, 1, · · · , n − 1.
Par contre, il n’y a pas de formule simple pour des équations algébriques de la forme
an z n + an−1 z n−1 + · · · + a0 = 0 dans le cas général. Il en existe (assez compliquées) pour
n = 3 et n = 4 (et c’est d’ailleurs pour le cas n = 3 qu’on été inventés les nombres
complexes), mais il n’y a pas de formule générale dès que n ≥ 5.
Exercice. Quelles sont les racines quatrièmes de l’unité ?
Exercice. Donnez en coordonnées cartésiennes toutes les racines huitièmes de l’unité.
Exercice. Calculer « à la main » µ3 et µ5 . Dessiner les polygones réguliers correspondants.
Exercice. Calculer l’aire du polygone régulier µn .
La formule du binôme
Pour appliquer la formule de Moivre, on aura souvent besoin de la formule du binôme
(valable pour n ∈ N) :
n
X n k n−k
(a + b)n = a b .
k
k=0
Avec la loi binomiale, il a été vu au lycée les coefficients binomiaux. Ces coefficients étaient
obtenus au lycée à l’aide de la calculatrice. Voici leur formule :
n(n − 1) · · · (n − k + 1)
n déf n!
= = ,
k k!(n − k)! k!
16
où les factorielles sont elles-mêmes définies par :
déf
n! = 1 × 2 × · · · × n.
La formule du binôme se prouve par récurrence sur n en utilisant les relations de Pascal :
n+1 n n
= + .
k+1 k k+1
Cette formule permet aussi de calculer effectivement les coefficients du binôme grâce
au triangle de Pascal
1 1
1 2 1
1 3 3 1
1 4 6 4 1
1 5 10 10 5 1
1 6 15 20 15 6 1
1 7 21 35 35 21 7 1
On trouve dans la n-ième ligne les coefficients du développement du binôme pour l’exposant
n. On passe d’une ligne à la suivante en sommant les nombres de la ligne précédente sur
la même colonne et la colonne précédente.
Ainsi, en lisant ce tableau pour la deuxième ligne, on trouve
(a + b)2 = a2 + 2ab + b2 ,
17
d’où
cos(2x) = cos2 (x) − sin2 (x) = 2 cos2 (x) − 1, sin(2x) = 2 sin(x) cos(x).
De même
d’où
cos(3x) = cos3 (x) − 3 cos(x) sin2 (x) = 4 cos3 (x) − 3 cos(x),
sin(3x) = 3 cos2 (x) sin(x) − sin3 (x) = sin(x)(4 cos2 (x) − 1).
De façon générale, on trouve :
bn/2c
X n
cos nx = (−1)` (cos x)n−2` (sin x)2` ,
2`
`=0
b(n−1)/2c
X n
sin nx = (−1)` (cos x)n−2`−1 (sin x)2`+1 .
2` + 1
`=0
On a noté bac la partie entière de a. Si l’on remplace partout sin2 x par 1 − cos2 x, on
constate que cos nx s’exprime comme un polynôme en cos x seul, et que sin nx s’exprime
comme le produit de sin x par un polynôme en cos x seul. Il existe des formules très géné-
rales, mais il est aussi simple de savoir les retrouver au coup par coup.
Comme on sait d’avance que le résultat est réel, on peut remplacer chaque terme du membre
de droite par sa partie réelle :
n n
n −n
X n
i(2k−n)x
−n
X n
cos x = 2 Re e =2 cos(2k − n)x.
k k
k=0 k=0
18
Exercice. 1. Donnez explicitement cos(4x) et sin(4x) en fonction de cos x et sin x.
2. Donnez de même une expression de la linéarisation de cos2 (x) sin(x).
Compléments
La résolution de Cardan des équations du 3ème degré
On commence par remarquer que la formule du binôme nous donne
(a + b)3 = 3ab(a + b) + a3 + b3 .
Si on pose X = a + b, p = 3ab, q = a3 + b3 , alors ceci s’écrit X 3 = pX + q. Donc, si on trouve deux nombres
a et b tels que p = 3ab et q = a3 + b3 , le nombre X = a + b est une solution de l’équation X 3 = pX + q.
On cherche donc à résoudre p = 3ab et q = a3 + b3 . En écrivant x1 = a3 et b3 = x2 , on trouve x1 + x2 = q
3
et x1 x2 = p3 /27. On trouve donc x1 et x2 en résolvant l’équation du second degré x2 − qx + p27 . On résout
alors cette équation et on obtient ensuite une solution de l’équation du troisième degré.
Exercice. Vérifiez que cette méthode donne bien la solution de Cardan donnée dans l’introduction.
19
On peut aussi se donner un point M0 de la droite et un vecteur directeur ~u non nul.
Ceci veut dire que les points de la droite sont exactement les points M du plan tels que le
−−−→
vecteur M M0 est colinéaire au vecteur ~u. Ainsi, si M0 a comme coordonnées (x0 , y0 ) et ~u
a comme coordonnées (s, t), (où s et t sont non nuls), un point M 6= M0 de coordonnées
(x, y) est sur la droite si et seulement si
x − x0 y − y0
= ,
s t
ce qui nous donne l’équation
t t
y = x + y0 − x0 .
s s
Exercice. 1. Donnez une équation cartésienne de la droite passant par A(1, 2) et de
vecteur directeur ~u(1, 1).
2. Que se passe-t-il lorsque s = 0 ? Donnez une équation cartésienne de la droite passant
B(1, 2) et de vecteur directeur ~v (0, 1).
On peut aussi décrire la droite par une représentation paramétrique. Ainsi, l’ensemble
des points du plan (x, y) pour lesquels il existe un nombre réel t ∈ R pour lesquels
x(t) = at + b, y(t) = ct + d,
pour quatre paramètres réels a, b, c, d décrit aussi une droite du plan. C’est la droite passant
par le point A(b, d) et de vecteur directeur ~u(a, c).
Exercice. Soit a, b, c, d ∈ R tel que (a, c) 6= (0, 0). Démontrez que l’ensemble des points
du plan M (x, y) pour lequel il existe un nombre réel t ∈ R tel que
x(t) = at + b, y(t) = ct + d,
décrit la droite passant par le point A(b, d) et de vecteur directeur ~u(a, c).
Nous allons traduire plus bas ces propriétés en utilisant la représentation complexe des
points du plan.
20
−−→ −−→
Les vecteurs OM et ON , que nous représentons en coordonnées polaires par ρ1 eiθ1 et
ρ2 eiθ2 , sont orthogonaux si la différence entre θ1 et θ2 est de la forme π/2 + kπ, avec k ∈ Z.
Cela revient à dire que z1 = ±i ρρ12 z2 , ou bien encore que zz21 est imaginaire pur. Cela se
traduit par
z1 z̄1
=− ,
z2 z̄2
ou encore par
z1 z̄2 = −z̄1 z2 .
Là encore, cette formulation étend la propriété d’orthogonalité au cas où l’un des points
M ou N , ou éventuellement les deux, sont confondus avec O.
(z − z1 )(z − z2 ) = (z − z2 )(z − z1 ).
Proposition 8. Le point d’affixe z est sur la droite passant par les points d’affixes z1 et
z2 si et seulement si
ou encore
z − z1 z̄ − z̄1
(1.5) = ,
z2 − z1 z̄2 − z̄1
Cela définit une équation de la droite (M N ). C’est une équation linéaire en (z, z̄). Bien
sûr, une telle équation n’est pas unique, puisque nous avons le choix des points M et N
sur la droite (M N ).
Le vecteur d’affixe z2 − z1 est un vecteur directeur de la droite.
On peut aussi la définir d’une autre manière. En remarquant qu’il revient au même de
demander que QM ~ soit colinéaire à M~N , on voit que la droite (M N ) est l’ensemble des
point d’affixe z qui sont tels que z − z1 = x(z2 − z1 ), pour x ∈ R. Ou encore, que les affixes
des points de la droite (M N ) sont
Une droite peut avoir de nombreux vecteurs directeurs, mais ils sont toujours coli-
néaires. Dans ce cas, si z = reiθ est l’affixe d’un de ces vecteurs, tous les autres vecteurs
directeurs auront la forme ±ρ1 eiθ = ρ1 ei(θ±π) . Ce nombre θ, qui n’est donc défini qu’à
π près, s’appelle l’angle de la droite avec l’axe des x. Par ailleurs, si ce vecteur directeur
21
s’écrit x + iy, alors (pourvu que x 6= 0), le rapport xy ne dépend pas du vecteur directeur,
et est aussi égal à tan(θ). Ce rapport s’appelle la pente de la droite. Lorsque x = 0, ce qui
correspond à des droites parallèles à l’axe des y, on dit que la pente est infinie. Les droites
de pente 0 sont les droites parallèles à l’axe des x, une droite de pente 1 est parallèle à la
bissectrice de l’axe des x et de l’axe des y.
Proposition 9. Soient a, b, c trois nombres complexes. Alors, considérons l’équation dans
C
az + bz̄ = c.
āc − bc̄
1. Si |a| =
6 |b|, il n’y a qu’une solution dans C, qui vaut z = .
aā − bb̄
2. Si |a| = |b| 6= 0, alors on peut se ramener au cas où b = −ā et dans ce cas, il n’y a
des solutions que si c est imaginaire pur. Dans ce cas, les nombres z solutions sont
sur une droite passant par tous les points z = x+c2a , x ∈ R.
ce qui donne bien la solution annoncée (on remarque que les deux équations sont bien
compatibles par conjugaison).
Pour le second point, en posant a = ρeiθ1 , on peut poser b = −ρe−iθ2 , et en multipliant
les deux membres par ei(θ2 −θ1 )/2 , on se ramène à b = −ā (en changeant bien sûr la valeur
de c).
Alors, le premier membre s’écrit az − āz̄ et est donc imaginaire pur. S’il y a des solu-
tions, le second membre doit aussi être imaginaire pur, et l’équation nous dit que la partie
imaginaire de az s’écrit −ic/2. Ceci nous donne les solutions
x+c
z= ,
2a
avec x réel (x est le double de la partie réelle de az).
Remarquons qu’on retrouve ainsi la représentation paramétrique d’une droite passant
par les points z1 = 2a c
et z2 = 1+c
2a .
Pour représenter une droite D qui ne passe pas par l’origine O, nous pouvons aussi
chercher le point M0 ∈ D tel que le segment OM0 soit orthogonal à D (c’est le point de D
dont la distance à O est la plus petite). Alors, si z0 est l’affixe de M0 , un point M d’affixe
z appartient à D si et seulement si z − z0 et z0 sont orthogonaux. Cela s’écrit z−z z0 est
0
22
En réécrivant les équations (1.5) sous la forme
z̄2 − z̄1
z̄ = z̄1 + (z − z1 )
z2 − z1
z̄ 0 − z̄10
z̄ = z̄10 + (z − z10 ) 20
z2 − z10
et en éliminant z̄, nous obtenons l’équation de l’affixe z du point d’intersection
z̄ − z̄
2 1 z̄ 0 − z̄10 0 z̄2 − z̄1 z̄20 − z̄10
z − 20 = z̄ 1 − z̄ 1 + z 1 − z 1 .
z2 − z1 z2 − z10 z 2 − z1 z20 − z10
1.6.4 Cercles
Nous avons déjà vu qu’un cercle de centre M0 d’affixe z0 et de rayon r > 0 est l’ensemble
◦
des points M tels que |M0 M | = r. Si z est l’affixe de M , alors M est sur le cercle D(z0 , r)
si et seulement si |z − z0 | = r, ou encore
(z − z0 )(z̄ − z̄0 ) = r2 .
23
En développant, on obtient
Décrivons quelques transformation du plan complexe qui sont associées à des opérations
algébriques simples :
Définition.
1. La translation de vecteur d’affixe z0 est l’application C 7→ C qui à z associe τz0 (z) =
z + z0 .
2. Pour tout réel a > 0, l’homothétie de rapport a est l’application C 7→ C qui à z
associe Da (z) = az.
3. Pour tout nombre complexe eiθ de module 1, la rotation d’angle θ est l’application
C 7→ C qui à z associe Rθ (z) = eiθ z.
Toutes ces opérations transforment les droites en droites et les cercles en cercles (Exer-
cice : le vérifier). Ce sont aussi toutes des bijections : tout point de C est l’image d’un et
d’un seul point de C par ces transformations. Elles admettent toutes des inverses : pour
chacune de ces transformations T , on peut trouver une transformation T 0 de C 7→ C telle
que, pour tout z ∈ C, T 0 (T (z)) = z.
1. L’inverse de τz0 est τ−z0 .
2. L’inverse de Da est D1/a .
3. L’inverse de Rθ est R−θ .
Similitudes
Nous pouvons aussi composer ces applications. On obtient ainsi des applications qui se
représentent sous la forme
z 7→ az + b,
où a et b sont des nombres complexes : il s’agit des similitudes directes
24
Exercice.
1. Justifiez que l’application définie ci-dessus est bien la composition d’une rotation,
d’une homothétie et d’une translation.
2. Ouvrez le fichier CHP1-Homothéties.ggb, construisez l’image du lapin par la simili-
π
tude directe de centre C, de rayon 1, 5 et d’angle .
2
Géométriquement, la similitude directe de centre M0 , de rapport r > 0 et d’angle θ
est la transformation du plan qui transforme M0 en lui-même et tout point M = 6 M0 en
l’unique point M 0 6= M0 tel que :
−−−−→
−−−→
\
−−−→ −−−−→
M0 M 0
= r
M0 M
et (M0 M , M0 M 0 ) = θ (mod 2π).
Exercice. Quelle similitude directe amène [1] sur [i] et [1 + i] sur [1] ? On la calculera
algébriquement (forme z 7→ az + b) et géométriquement (centre, rapport réel, angle).
Exercice. 1. Montrez que pour toutes les similitudes, les images de deux droites pa-
rallèles sont deux droites parallèles, et les images de deux droites orthogonales sont
deux droites orthogonales.
2. Montrez aussi que l’image du milieu d’un segment est le milieu du segment image.
z1 + z2
(On rappelle que le milieu des points d’affixes z1 et z2 est le point d’affixe .)
2
25
Symétries droites
Une autre transformation géométrique simple du plan est la symétrie par rapport à une
droite. Nous avons déjà vu que la symétrie par rapport à l’axe des x peut être représentée
par la transformation z 7→ z̄.
De façon générale, la symétrie par rapport à la droite D est la transformation qui laisse
les points de D inchangés, et qui transforme un point z1 6∈ D en un point z2 tel que le
segment [z1 z2 ] soit orthogonal à D et que son milieu soit sur D. Ainsi, si z0 ∈ D et que eiθ
est un vecteur directeur de D, alors en composant successivement z 7→ z − z0 , z 7→ ze−iθ ,
z 7→ z̄, z 7→ zeiθ et z 7→ z + z0 , on obtient une transformation qui préserve la droite D et
pour laquelle l’image z2 d’un point z1 est telle que le milieu de [z1 z2 ] est sur D et z2 − z1
est orthogonal à D.
En écrivant ce que cela donne, on obtient une transformation
Inversions
La dernière transformation intéressante du plan complexe est l’inversion définie pour
z 6= 0 par z 7→ z1 .
Elle a la propriété intéressante de mélanger droites et cercles.
z z̄ − z0 z̄ − z̄0 z + z0 z̄0 − r2 = 0,
avec r2 6= z0 z̄0 , ce qui traduit le fait que le cercle ne passe pas par 0.
Soit Z = z1 un point image par l’inversion d’un point du cercle, que nous appelons C1 .
Alors, z = Z1 , et Z ∈ C1 si et seulement si
1 1 1 1
− z0 − z̄0 + z0 z̄0 − r2 = 0.
Z Z̄ Z̄ Z
Multiplions le tout par Z Z̄ et divisons par z0 z̄0 − r2 .
26
Il vient
z0 z̄0 1
Z Z̄ − Z− Z̄ + = 0.
z0 z̄0 − r2 z0 z̄0 − r2 z0 z̄0 − r2
z̄0
En posant z1 = , nous trouvons
z0 z̄0 − r2
Z Z̄ − z1 Z̄ − z̄1 Z + z1 z̄1 − R2 = 0,
et donc
r2
R2 = ≥ 0.
(z0 z̄0 − r2 )2
Réciproquement, si Z appartient à ce cercle de centre z1 et de rayon R, alors z = Z1
appartient au cercle de centre z0 et de rayon r, car le calcul que nous avons fait dans un
sens est exactement similaire à celui que nous ferions dans l’autre. Et donc tout point du
cercle de centre z1 et de rayon R est l’image d’un point d’un cercle, qui ne peut être rien
d’autre que le cercle de départ.
Remarquons que la transformation F de C × R+ dans lui-même qui à (z0 , r2 ) (centre et
z̄0 2 r2
carré du rayon du cercle de départ) associe z1 = , R = (centre et
z0 z̄0 − r2 (z0 z̄0 − r2 )2
carré du rayon du cercle d’arrivée) vérifie F ◦ F = Id, c’est à dire que si on l’applique deux
fois, on revient au point de départ. On dit qu’une telle transformation est une involution.
Remarquons cependant que le centre du cercle image n’est pas l’image du centre du
cercle.
Exercice. Vérifier que la transformation F décrite ci-dessus est bien une involution.
27
1.7 Exercices
Exercice. 1
1. À l’aide du carré de la valeur absolue de z, calculer l’inverse de z.
Indication : utiliser les quantités conjuguées.
2. Calculer l’inverse de z = 2 − i et faire la division de z 0 = 5 + 2i par z.
Exercice. 2 ( ∗ )
iα
Déterminer le module et l’argument des nombres complexes ee et eiθ + e2iθ .
Exercice. 3
Écrire sous la forme a + ib les nombres complexes suivants :
1. Nombre de module 2 et d’argument π/3.
2. Nombre de module 3 et d’argument −π/4.
Exercice. 4
◦ ◦
À quelle condition D(z0 , r) et D(z00 , r0 ) se rencontrent-ils ?
Indication : commencer par faire un dessin.
Exercice. 5 (∗ )
Soit z un nombre complexe de module ρ, d’argument θ et soit z̄ son conjugué. Calculer
(z + z̄)(z 2 + z̄ 2 ) · · · (z n + z̄ n ) en fonction de ρ et θ.
Exercice. 6
Calculer (1+i)n et préciser sa position dans le plan, c’est-à-dire les signes de ses parties
réelle et imaginaire.
Exercice. 7
1. Calculer les racines carrées de i et de −i.
2. Calculer les racines carrées de eit pour t dans R.
Exercice. 8
1. Calculer les racines carrées de −2i.
2. Résoudre dans C l’équation
z 2 + (1 + i)z + i = 0.
z 2 + z(1 − 5i) − 6 − 2i = 0.
Exercice. 9
Résoudre dans C :
z 2 + iz − 2 − i = 0.
Exercice. 10
1. Calculer le module de eix + 1 pour x ∈ R.
2. Calculer l’argument de eix + 1 pour x ∈] − π, π[.
Exercice. 11
28
1. Déterminer le module, un argument, les parties réelles et imaginaires de : e(2+3i) ,
1
ei(2+3i) , et e 2+3i .
1
2. Mêmes questions pour ez , eiz , ez̄ , et e z , en fonction z = x + iy.
3. Résoudre ez = 2.
Exercice. 12
Les nombres complexes suivants sont ils des racines n-ième de l’unité ? Si oui, précisez
pour quelle valeur de n. Si non, expliquez pourquoi.
p √ p √
2+ 3 2− 3 4−i
z1 = +i , z2 = ,
2 2 1 + 2i
√
i 5π 1+i 3
z3 = e 2 , z4 = ei 15 , z5 = −3 .
i
Exercice. 13
1. Linéariser sin5 x et sin4 x cos x.
sin(5x)
2. Exprimer cos(4x) et sin(x) comme polynômes en sin x et cos x.
3. Exprimer ces mêmes expressions comme polynômes en sin x lorsque c’est possible.
4. Exprimer ces mêmes expressions comme polynômes en cos x lorsque c’est possible.
Exercice. 14
1. Donnez (en z, z̄) l’équation de la droite D passant par les points d’affixes 1 et 2i.
2. Donnez son équation en coordonnées (x, y).
3. Donnez l’équation de la droite D0 orthogonale à D et passant par le point d’affixe 0.
4. Donnez le point d’intersection de ces deux droites
Exercice. 15
1. Représenter graphiquement les points M1 et M2 d’affixes −7+i et 3+4i. Déterminer
les affixes des points de la droite (M1 M2 ).
2. Déterminer l’affixe du barycentre des points (M1 , 31 ) et (M2 , 23 ).
3. Déterminer les affixes des points de la droite passant par M1 et orthogonale à la
droite (M1 M2 ).
4. Reprenez toutes ces question avec 2 points quelconques.
Exercice. 16
1. Ecrire en coordonnées (z, z̄) l’équation du cercle C de centre 1 + i et de rayon 1.
2. Donnez les affixes des points d’intersection de C avec la droite D1 passant par les
points d’affixe 0 et 1 + i.
3. Même question avec la droite D2 passant par les points d’affixe 1 et 2 + i.
4. Même question avec la droite D3 passant par les points d’affixe i et 1 + 2i.
5. (∗ ) On dit qu’une droite D est tangente au cercle C si cette droite a exactement 1
point d’intersection avec C. Déterminez les droites tangentes à C et parallèles à 1 + i.
Exercice. 17
1. Calculer les racines carrées du nombre complexes −3 − 4i.
29
2. Résoudre dans C, l’équation z 2 − z(1 + 4i) − 3 + 3i = 0. On note z1 et z2 les solutions
trouvées.
3. Existe-t-il une rotation envoyant z1 sur z2 ?
4. Ecrire les nombres complexes suivants sous forme trigonométrique : z3 = √1
2
+ i √12 ,
√
3
z4 = 2 − i 21 , et z5 = −i.
5. Représenter graphiquement les points d’affixes z1 , z2 , z3 , z4 , et z5 dans le plan com-
plexe.
7π
6. Déterminer une similitude directe f telle que f (z3 ) = ei 12 et f (z5 ) = z4 . Donner le
centre, le rapport et l’angle de cette similitude.
7. Pour chacun des nombres complexes z1 , z2 , z3 , z4 et z5 , dire si c’est une racine n-ième
de l’unité. Si c’est le cas, préciser pour quelle valeur de n. Dans tous les cas justifiez
votre réponse.
Exercice. 18
1. Montrez que deux vecteurs z et z 0 du plan complexe sont orthogonaux si et seulement
si z z̄ 0 + z̄z 0 = 0.
2. On rappelle que le cercle de centre z0 et de rayon a est l’ensemble des points z tels
que |z − z0 |2 = r2 . Montrez que le cercle de centre z0 et de rayon r est le lieu des
points tels z que
z z̄ − z z̄0 − z0 z̄ = r2 − z0 z̄0 .
3. (∗ ) Soient z1 et z2 deux points du plan complexe. Montrez que z est sur le cercle
dont l’un des diamètres est le segment [z1 , z2 ] si et seulement si z − z1 est orthogonal
à z − z2 .
Exercice. 19 (∗∗ )
Dans cet exercice, on admet les résultats de l’exercice 18.
1. Soit C un cercle de centre z0 et de rayon r, qui ne passe pas par 0. Montrez que
l’image de C par l’application z →
7 1/z est encore un cercle. Précisez son centre et
son rayon.
2. Montrez que si le cercle C passe par 0, l’image de C \ {0} est une droite orthogonale
à z0 .
3. Montrez que l’image d’une droite qui ne passe pas par 0 est un cercle passant par 0.
4. Montrez que l’image d’une droite passant par 0 est une droite passant par 0.
Exercice. 20 (∗ )
On appelle D l’ensemble des nombres complexes tels que |z| < 1 (le disque unité).
1. Soit a un réel tel que a > 1, et φa (z) = a+z .
az+1
Montrez que l’image de D par φa est
inclus dans D.
2. Montrez que φa (z) = z1 si et seulement si φ−a (z1 ) = z.
3. En déduire que φa est une bijection de D sur D.
4. Montrez (sans refaire de calculs) qu’il en est de même lorsque a est un nombre
complexe tel que |a| > 1 et que φa (z) = az+1
ā+z .
Exercice. 21 (∗∗ )
Montrez que l’application φ(z) = 1+z
1−z est une bijection entre le disque unité D = { z |
|z| ≤ 1 } et le demi-plan C+ = { z | Re(z) > 0 }. Quelle est l’application réciproque ?
30
Exercice. 22 (∗∗ )
P (z)
En utilisant les résultats de l’exercice 21, trouvez une fraction rationnelle F (z) = Q(z)
telle que l’image par F du quart de plan
{ z = x + iy | x > 0, y > 0 }
Exercice. 23 ( ∗∗ )
Soient M = (a, b, c, d) quatres réels tels que ad − bc = 1. On note φM (z) = cz+d ,
az+b
et C+
le demiplan { z | Im(z) > 0 }.
1. Montrez que l’image de C+ par φM est incluse dans C+ .
2. Pour M et M 0 différents, montrez que la composée φM ◦ φM 0 est encore de la forme
φN , pour une valeur de N qu’on calculera en fonction de M et M 0 .
3. Pour M = (a, b, c, d) donné tel que ad − bc = 1, trouver M 0 tel que ΦM ◦ ΦM 0 (z) = z.
4. En déduire que ΦM est une bijection de C+ sur C+ .
Exercice. 24
1. Quelle est l’image du demi plan C+ par l’application z 7→ exp(z) ?
2. Quelle sont les images des ensembles
E1 = { z = x + iy | x ≤ 0 },
et
E2 = { z = x + iy | x ≤ 0, 0 ≤ y < 2π }
par l’application z 7→ exp(z) ? Est-ce que cette application est une bijection entre E1
ou E2 et leur image ?
Exercice. 25 (∗∗ )
On admettra dans cet exercice le fait que l’image d’un cercle ne passant pas par 0 par
l’application z 7→ 1/z est un cercle, et une droite si le cercle passe par 0 (on convient
qu’alors l’image de 0 n’est pas définie) (cf. l’exercice 19).
1. Montrez que pour tout a ∈ C, l’image d’un cercle par l’application z 7→ a + z est un
cercle.
2. Montrez que pour tout b ∈ C, l’image d’un cercle par l’application z 7→ bz est un
cercle.
3. En déduire que pour tous (a, b, c, d) ∈ C4 , avec cd 6= 0, l’image d’un cercle par
l’application z 7→ az+b
cz+d est soit un cercle, soit une droite. Dans quel cas est-ce une
droite ?
Exercice. 26 (∗∗ )
On appelle φa,b l’application définie pour z 6= i par φa,b (z) = a + z̄+i .
b
1. Cherchez deux complexes a et b tels que φa,b (−i) = −i, φa,b (1) = 2 − i, φa,b (−1) =
−2 − i.
2. En déduire que pour ces valeurs de a et b, l’image d’un point z du cercle { z |
|z|2 = 1 } par φa,b est l’intersection de la droite passant par z et i avec la droite
{ z | Im(z) = 0 } (c’est à dire la tangente au cercle au point −i).
Indication : on pourra utiliser les résultats de l’exercice 25.
31
Exercice. 27 (∗ )
Soit n ≥ 3. On note zk = e2kiπ/n et Mk le point du cercle unité d’affixe zk . Les points
M0 , M1 , . . . , Mn−1 sont les sommets d’un polygone régulier.
1. Calculer le périmètre de ce polygone.
2. Calculer l’aire de ce polygone.
3. Calculer les limites de ces nombres lorsque n → +∞.
Exercice. 28 (∗ )
1. Soit x un nombre complexe tel que x 6= −i. Démontrer géométriquement que 1−ix
1+ix
=
1 si, et seulement si, x est réel.
2. Soit a un réel. Démontrer que les racines de l’équation :
1 + ix n 1 + ia
=
1 − ix 1 − ia
Exercice. 29
On note z1 = 2i et z2 = −1 + 3i.
−1+5i
1. Trouver une similitude f1 de centre z0 = 2 telle que f1 (z1 ) = z2 . Quels sont son
rapport et son angle ?
−1+7i
2. Existe-t-il une similitude f2 de centre z3 = 3 et de rapport 2 telle que f2 (z1 ) =
z2 ? Si oui quel est son angle ?
32