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GEORGES DUBY ATLAS HISTORIQUE l'histoire du monde en 317 cartes LA II GUERRE ISRAELO-ARABE F] [vevxore nanpicontennearerve 1956 Nw pe Tein MEDITERRAN LE Sortie ee oan satlanes Préface ‘Atlas historique Larousse est sorti des presses il y a neuf ans. Depuis lors I il a recu du public un accueil si favorable qu'il est apparu nécessaire de le rendre aujourd'hui plus accessible. En voici donc une édition moins cofiteuse, destinée A répandre plus largement I'usage de cet indispensable instrument de connaissance, d'enseignement et de recherche. Allégée, la présenta- tion conserve toute son élégance et sa clarté. Une sélection rigoureuse a permis de condenser sans l'appauvrir le texte des notices, et, si quelques cartes ont été retirées parce qu’elles ne semblaient pas d’utilité majeure, d'autres, qui man- quaient, viennent ici en complément. Sous sa forme nouvelle, le livre répond ainsi aux mémes exigences qui incitérent naguére & le proposer aux historiens de profession, aux enseignants, a leurs éléves et leurs étudiants, mais aussi 4 tous ceux qui cherchent 4 mieux comprendre ce qui dans le présent les surprend, les inquiéte ou retient leur curiosité. Car, d'une part, l'actualité s’éclaire par tout ce qui I’'a précédée et la détermin: & tout instant, la référence a l'histoire s'impose. D’autre part, l'histoire s'inscrit sur le sol, et non seulement l'histoire politique, mais celle des institutions, des croyances, de la création artistique, celle des moeurs ou des relations économiques. Pour pousser plus avant ses investigations, le chercheur ne peut se passer de la carte, puisque la représentation graphique met en lumiére des rapports imprévus entre les faits qu'il découvre. Le professeur sait bien qu'il lui faut utiliser la carte pour soutenir son discours devant ceux qui écoutent ses legons. Et chacun d’entre nous, portant son regard sur le monde, sent le besoin, lorsqu'il voyage, lorsqu'il visite une exposition, ou bien lisant un livre, enfin pour tirer parti des multiples informations qui lui parviennent, de situer exactement dans I'espace des événements, proches ou lointains, ainsi que les mouvements profonds qui firent au cours des Ages se modifier le nombre des hommes, leurs opinions, leur culture, leurs attitudes politiques, leurs maniéres de vivre. Encore convient-il que les cartes soient parfaitement lisibles et qu’on puisse aisément s'y référer. Ont donc été mis en oeuvre ici les procédés les plus efficaces pour exprimer les faits historiques par le trait, la couleur et la nomenclature. Un classement simple, de sobres commentaires, un index aident & se repérer parmi les figures, exploiter sans peine les riches renseignements qu’elles procurent. L’Atlas historique n'a rien perdu des qualités qui firent son éclatant succés. Il est complet. Il est séduisant. Rajeuni, peut-étre est-il plus pratique encore qu'il n’était. Le monde ancien ° mS ° jusqu’a l’an mille € progrés récent des connaissances en préhis- toire permet de faire re- monter trés haut l'histoire de homme. Au début du Miocéne, les primates, regroupés sous l'ap- pellation des Dryopithéques, se sont différenciés en Gigantopi- théques, Ramapithéques, Kenya- pithéques, Australopithéques, premiers primates A la bipédie permanente qui ont évolué en Afrique orientale entre 3,7 mil- lions et 1,5 million d’années. Vers 2 millions d'années survient Ie genre « Homo » : Homo ha- bilis, africain également, se tient plus vertical et son crane est de plus grande capacité (il a &é trouvé en premier lien dans le site d’Olduvai, en Tanzanie). Les débuts de Vaventure humaine Mais la préhistoire commence véritablement avec les premiers outils, quelques galets taillés, dont ies plus anciens, trouvés en Ethiopie, datent de 2 millions et demi d'années. Ils sont attribua- bles aussi bien & l'Australo- pithéque qu’ Homo habilis, qui coexistérent quelque temps. Ensuite, Homo habilis différen- cia son outillage lithique en grat- toirs, rabots, pergoirs, racloirs, etc., formant ce qu'on appelle VOldowayen. Homo erectus qui dérive de Homo habilis, se pré- sente sous diverses formes. Le Sinanthrope, le plus évolué, avec un cerveau de plus de 1 000 cm’, est connu par le site de Zhoukoudian, en Chine. Le Pithécanthrope a fait son appari- tion & Java. L’Atlanthrope a co- lonisé l'Afrique du Nord, od il est apparu d'abord Ternifine. Homo erectus sest installé aussi en Europe, oi il a da s‘adapter aux rigueurs d'un climat périgla- claire. Ses progrés se suivent dés lors grace aux lieux d’apparition de loutillage caractéristique de Vindustrie acheuléenne : & Ubei- diya (Israél), il y a 900000 ans, en Chine, & Lantian, puis & Zhoukoudian, oi il s‘épanouit de 700.000 & 300 000 ans. Il est arrivé tot en France : il y a 900 000 ans & la grotte du Val- lonnet, 800000 a Solheilac, et Seest répandu dans de nombreux sites (Tautavel, Terra Amata, Lu- nel-Vieil, Le Lazaret, etc.). La pierre se travaille différemment, on commence a utiliser Ios et sans doute le bois. L'utilisation du feu serait apparue lors d'une glaciation (Mindel) : les premiers témoignages se rencontrent & Zhoukoudian, Vértesszdllés et, peut-étre avec un aménagement caractérisé, & Terra Amata ans Orient ancien, la médiocrité des conditions techniques explique I'im- portance du milieu naturel; on distingue, du nord-est au sud- ouest, une bordure montagneuse (Zagros), une dépression icriguée par le Tigre et 'Euphrate (Crois- sant fertile) et un désert (Ara- bie). Les premiers cultivateurs sédentaires sont repérés dés le VI millénaire (Eridou; Our). Le critére linguistique ne donne au- cune certitude concernant la ci- vilisation de Sumer, la plus an- cienne connue; celle-ci apparait au xxxitt siécle, sous la forme de cités-Etats évoluant vers une monarchie d'abord militaire, puis théocratique ; le roi et les temples possédent la terre, don- nent son essor au commerce ; on utilise lécriture cunéiforme ; la La Mésopotamie ancienne © Ses archéoiogquer Girsou ELAM Noms anciene Tato |RAN SAQUDITE ORIENT ANCIEN religion et la monarchie engen- rent Mart. Une renaissance au xan" sidcle (Our) est précédée par Vinstallation dans le pays d'Akkad de conquérants sémites, archers venus des steppes dArabie ; ces nomades, sédenta- risés, se constituent en royaume notamment sous I'influence de Sargon d’Akkad (v. 2325). Leur postérité est assurée, Ayant d'abord connu un grand essor commercial grace & ses échanges avec l'Anatolie, surtout dans sa partie cappadocienne (xx s,), l'Assyrie se militarise et domine un empire étendu (x1v*- sant’ s.); la Babylonie, au contraire, se caractérise par son gotit pour le commerce et les lois : code du roi Hammourabi [1792-1750]. Les xvr'-xv° siécles sont des « sidcles obscurs », UANATOLIE ANCIENNE ve Sites arhtotor quer Yitesreperes Fontes stun dela “rquie Ase Région a-dessus de 1000 m Région ols préipations Rediclessontintscuress 58m pr an "co 200m e hauts plateaux arides, D quelques plaines litto- rales, étroites et rares, constituent I'Anatolie. Le premier établissement connu remonte au VII millénaire : Catal hoyiik. ‘Aux indigenes, appelés Hatti, se sont superposés des envahisseurs indo-européens, éleveurs et cava- liers, qui ont souvent constitué les aristocraties locales ; ces conquérants se sont méme intro- duits en Iran. Les deux grandes civilisations de I'Asie Mineure sont celle des Hittites, installés dans la boucle de I'Halys, et celle des Hourrites du Mitanni, immédiatement & lest. Des in sions, d'origine mal connue mais attestées en Anatolie (avant 1700), provoquent l'ébranlement des Hyksos vers I'Egypte et des Kassites vers la Mésopotamie ; elles sont suivies de deux siécles « obscurs » (xvi et xv* s.). L'Etat hittite, qui existe das les envi- rons de 1650, atteint son apogée avec Souppilouliouma (x1v* s. : textes de Tell al-Amarna) ; la ca- pitale, Hattousha, témoigne de sa richesse, en partie fonciére (noblesse) ; le régime est une L’Anatolie ancienne monarchie militaire (chars) ; la religion, vive, témoigne d'un syncrétisme avancé (divinités indiganes et indo-européennes) ; elle alimente un art imposant. Le Mitanni n'est puissant quau xv* siécle. Au xa siécle arrivent de nouveaux envahis- seurs : les Toniens développent une civilisation de trés haut ni veat; les Phrygiens créent une société oi se c6toient Hittites et ‘Thraces. Au vr sidcle, la riche Lydie des Mermnades domine YAnatolie occidentale, (V. carte p. 10.) ————————————————— ‘art égyptien atteint pres- I que sa perfection dés ’An- cien Empire. Il exprime re idées : majesté du pharaon, nuisance des dieux, croyance en Predeis teteesatre royal de cet art explique limportance des capitales comme centres artisti- ques, Memphis et Thebes ; il Sexprime dans les statues off- cielles (colosses de Ramsés Il). Llaspect sacré est mieux repré- senté, La religion, polythéiste, est largement zoomorphe, et la magie joue un grand réle (scara- bées) ; sous le Nouvel Empire, la tentative d’Akhenaton en d'Aton (Ie disque solaire) provo- que la naissance de l'art de Tell -Amarna (portraits de Nefer- mais, alors qu’Akhenaton échoue, on voit sesquisser un synerétisme entre le R& d'Hélio- polis et 'Osiris d’Abydos. Les créations sacrées les plus impor- tantes sont les temples hypo- styles de Karnak, reliés au sanc- tuaire de Lougsor par 'allée des Sphinx, ct ceux d’Abou-Simbel. La liaison entre politique et reli- gion est évidente dans le culte des morts, par le gigantisme des sépultures royales; sous I'Ancien Empire, aux mastabas (« banes ») succédent les pyra- mides de Saqgarah, puis de Gi- zeh ; sous le Nouvel Empire, les temples funéraires sont distincts des tombes : Vallée des Rois, Deir al-Bahari. Le peuple est pré- sent dans l'art égyptien, mais son réle y est secondaire Egypte : archéologie 2 bh Pyramidos myeses Soacarsry, ‘Dahchour Gime neon 9 Valiée des Rois © Sites archeotopiqu = 24m moments d'indépendance, Une premiere étape (xvr"-xv* s.) est marquée par la constitution d'un empire égyptien ; I'Egypte domine déja la Nubie, mais, en représailles contre les assauts des Hyksos, elle est amenée & w xvi au x1 sigcle, qua- D tre puissances dominent le Proche-Orient : TEgypte, les Hittites, 'Assyrie et Babylone ; les autres cités ou royaumes sont soumis aux uns ou aux autres, sauf en de brefs Le Nouvel Empire Y cose eget e a enrtengre aie ania ey Towa Pn ele Cine créée tae © senses zene dupe wre hen ignes BEE Ton. ate Cinta Ram sernaneaet MSOSTRE a-c Clneeoes genet et aides Imm te caren oy “Pewee er oo area ws pénétrer en Asie et & y demeu- rer; pour y parvenir, Ahmosis, Aménophis I et Thoutmosis I* développent leur armée (chars et ares légers) ; la conquéte, ac- compagnée d'une activité diplo- matique intense (tablettes de Tell al-Amarna et de Bogazkby), se heurte & I'Btat hourrite du Mi- tanni, qui résiste (xv" s.), puis Seffondre sous les coups conju- gués des pharaons, des Hittites, des Assyriens. Une deuxiéme étape (xiv°-xint s.) est marquée par deux conflits paralléles. Le premier oppose Egyptiens ct Hittites ; sous Aménophis III, un certain équilibre s‘instaure (v. 1365), mais Souppilouliouma reléve la puissance des siens, do- mine Syrie, Phénicie, Mitanni ; Seti I*, puis Ramsés II réagis- sent : Hittites et Egyptiens s‘op- posent & la bataille de Kadesh ; en 1284, la menace assyrienne contraint Hattousili III & traiter avec I'Egypte. L’Assyrie est préci- sément l'un des protagonistes du second conflit, qui oppose & Ba- bylone ; un siécle de guerres indécises aboutit & quelque stabi- A ce moment-la, le Proche- Orient est bouleversé par les Peuples de la Mer (v, 1191) ; les Phrygiens sattaquent a I'Empire hittite, les Philistins menacent l'Egypte, qui les rejette mais ne peut les empécher de se mainte- nir entre Gaza et le mont Car- mel : le pharaon a perdu I'Asie, LP HEBREUX Sassen: euple sémitique, les Hé- ‘breux sont IPS no- mades;; aprés leur sortie Egypte, ils s'emparent de la terre de Canaan (xm s), € ob ruissellent le lait et le miel » (Deutér., XXVI, 9) : une plaine littorale ‘précéde deux lignes de collines ~ pauvres au sud (Judée, ‘Samarie, Moab), plus riches au nord (Galilée) -, qui encadrent Te désert de la mer Morte. AMALECITES > Exsension phénearne DB + monde 106 ou 8 ov HC. es Phéniciens (pour Car- I thage, v. cartes pp. 20, 21 et 262) sont des Sémites Shamra (xiv¢-xirt s. av. J.C.) dé- couvertes sur le site de ‘antique Ougarit, leurs cités sont gouver- nées par des rois : on connait également, au x° siécle, Hiram de Tyr. Paysans d'abord, ils sont ensuite « ces marins rapaces qui, dans leur noir vaisseau, ont mille camelotes » (COdyssée, XV, 413). Byblos assure les relations avec I (cédre du Liban contre blé, papyrus) ; en Orient, on vend des produits de luxe , verrerie, bijoux, étoffes de pourpre). Tyr et Sidon s‘adon- Le pays des Hébreux « Theron Espagne, pour y échanger des produits de luxe contre des mé- taux (Espagne), de Vivoire (Afri- que), des esclaves. Partout, ils répandent leurs établissements : & Chypre des le 1x° sidcle; & Rhodes au vn" siécle ; dans TOuest méditerranéen surtout aprés la fondation d'Utique et de Carthage, d'oi ils diffusent hommes, produits et cultes principalement agraires, audela méme des Colones d'Hercule (auj. détroit de Gibraltar). On attachera davantage d'importance & la plus extraordinaire des inventions de ce peuple : l'alphabet. Phéniciens et Carthaginois |ASSIN. MEDITERRANEEN bu xt au mt u 2 au mi siécle, les bassin méditerranéen ont eu des destins différents. En Orient, des monarchies existent de longue date : Assyrie (Assour- banipal, vit s.) et Babylone (Na- buchodonosor, vi‘ s.), sans oublier I'Egypte ; toutes suc- combent, et le fait majeur de la période est l'unification de la ré- gion, sous la domination perse dabord (Cyrus Il, v. 556-530; Darios I, 522-486). En Gréce, malgré l'opposition aristocratique (Sparte), la démocratie athé~ nienne réussit un moment a do- miner la scéne (ligue de Délos, 477-404) ; mais la Macédoine lui impose son influence (Phi- lippe II, 359-336), puis détruit Empire perse (Alexandre, 336- 323; monarchies hellénistiques) LOccident n'est pas encore au niveau de ces grandes construc tions; la puissance romaine, éta- blie sur I'talie (272, prise de Ta- rente), est mise en balance par celle de Carthage, puis 'emporte (guerres puniques : 218-201 ; 149. 146). Au nord, les Celtes sont trop divisés pour régner. BASSIN MEDITERRANEEN - ASSYRIE - BABYLONE (or) enburys sion Ita taboos om aNDILNYTLY wvg20 MEDITERRANEE x YF Cararacte@y Babylone abylone est construite en B fonction de la ziggourat (« tour de Babel ») et du temple de Mardouk ; le palais et ses terrasses ont donc un réle secondaire, mais illustrent la civilisation néobabylonienne, qui est & son apogée sous Nabu- chodonosor IT (605-562). VASSYRIE sion maximale =VIIF s. av. JC. MER CASPIENNE DM Pes occupes Pays eributaires Révoltes de Babylone ke Batlles B CTE Regions av-desus de 500 m Région od les préciptations CO syehe See terre ‘mm para LAssyrie expansion maximale (vim'-vit’ s, av. J.-C.) ‘Assyrie se constitue au L xiv’ sidele, Vissue de Teffondrement du Mitanni, qui avait longtemps établi son autorité sur le pays (v. carte Mé- sopotamie p. 4). Les luttes contre les montagnards du Za- gros habituent les Assyriens a la guerre et A ses méthodes les plus —~ ASSYRIE barbares. Le premier Empire (xv"-xnt s.) annexe le Mitanni, occupe un moment le pays de Babylone, puis s'amenuise sous Teffet des raids des Araméens. Du 1x au vit siécle, 'Assyrie ne vit que pour la guerre et se constitue ainsi un empire im- mense. Sous Assour-natsirapli II @ tort Assour-Nasirpal II) [883- 859], elle attaque vers la mer Noire au nord et impose son autorité @ une partie des monta- gnards du Zagros. L'expansion s'arréte pendant une longue pé- riode de troubles intérieurs causés par les rébellions des villes et des nobles. Puis, avec Toukoulti-apilésharra III (Téglat- Phalasar III) [746-727], elle est presque & son apogée, ayant vaincu 'Ourarthou, les Araméens (Syrie), "Elam, la Samarie. Cette conquéte a été rendue possible grace & une armée bien équipée (are, lance, épée longue), bien organisée (infanterie, chars, ca- valerie pour les nobles; la polio- cétique est devenue une science). Le palais de Sargon I (722-705) & Khursabad est 'heureux témoin de cette grandeur : il se caractérise par le gigantisme architectural, 'abondance orne- mentale, cependant que Ninive offre le luxe de ses reliefs ci- selés. Fin lettré et roi cruel, Assour-ban-apli (Assourbanipal) [669-626] détruit Thébes d’Egypte en 663 : jamais l'armée d’Assour n'a été aussi loin de ses bases. Mais Babylone et les Mades for- ment une coalition et prennent Assour en 614 et Ninive en 612. La monarchie assyrienne et son armée seffondrent définitivement peu apres. La culture assyrienne a été fortement influencée par Babylone. L’art a perpétué les techniques antérieures : villes, palais et ziggourats ont éé édi- fiés en terre crue, sur de hauts terre-pleins. UEMPIRE ACHEMENIDE 12 apis de Das et de Xen mow du Yes av Io } Ea des et Perses sont des conquérants indo-euro- péens arrivés peut-étre dés le I millénaire en Iran (traces d'habitat en Susiane das le IV millénaire). La dynastie des Achéménides est issue du sud-ouest de I'Iran et régne sur un vaste empire grace aux conquétes de Cyrus IT (v. 556- 530) : vers Youest, il conquiert la Lydie (prise de Sardes en 547 ou 546), toute I'Asie Mineure (v. 540), la Mésopotamie (chute de Babylone en 539); & est, il étend son influence jusqu’a I'n- dus. Outre qu'elle émane de sa personnalité, sa force repose sur la souplesse de la domination perse et 'unité morale des conquérants ; c'est le temps oi se développe le mazdéisme de Zarathustra (Zoroastre), dont les mages sont les prétres : telle est la religion officielle ; le roi, por- teur d'un charisme que la vic- toire concrétise, rend la justice depuis son palais (il en a plu- sieurs ; le principal est & Suse). Cambyse II (530-522) ajoute TEgypte (525) et la région de Cyréne a cet héritage. Darios I* (522-486), aprés avoir réprimé une révolte en Babylonie, en Elam et en Perse méme, méne campagne jusqu’en Inde et chez les Scythes, puis ajoute la Thrace (Skoudra) & cet empire ; mais il 12, LEmpire achéménide est surtout un organisateur : il crée une administration centrale (langue unique, 'araméen), ser- vie par la route royale de Sardes & Suse; une vingtaine de satra- pies sont des circonscriptions pour la collecte de Fimpdt et le recrutement militaire. Le souve- rain dispose ainsi d'une réserve dor et d'argent, qui lui permet de payer des mercenaires et de subventionner ou corrompre les dirigeants des cités grecques. En 499, Nonie se révolte : ainsi dé- butent deux sidcles de conflits gréco-perses (v. carte p. 14), L’Empire est envahi et détruit par Alexandre III le Grand en 330 av. JC. ESSERE LF MONDE GREC Sassi ocean ATLANTIQUE Mees. POWr-EuxIN 2 e s NUMIDES Derrocse ores merce Colinas orionnes 4 Corones doremnae © Golones scheennee A Vites ou comptors Comptors grees phericions [ili crre prne Fereoires aes Victoire perce JONIENNE t a } Seconde guerre mediaue onnene moot non fe bears F | Pacers so | 7 beemans ge Fesseoe Bai Mrkonoe we: aoe « e i te . SS deta Love re. au V8. JC vant a guerre du Peloponnene Colones teerounues La Gréce au V‘s, av. J.-C. u centre de la plaine d'Athénes, le rocher de TAcropole domine, au sud, la ville riche et, au nord, TAgora, le tribunal de I'Aréopage et le quartier populaire du Céra- mique. Cimon, puis Périclés construisent les Longs Murs, qui relient la cité au Pirée, son port depuis Thémistocle, L'EXPANSION GRECQUE. (vanr-vi 8. av. JC.) a colonisation est un mo- ment privilégié de « l'aven- ture grecque » (P, Lévé- que). L'exemple avait été donné par les Mycéniens, les Phéni- ciens, Ulysse; on se demande encore si la cause principale en est la faim de terres ou l'intérét commercial, mais il est stir que ce mouvement a été facilité par des progrés dans l'art militaire ot par le clersé de Delphes. On istingue les vagues deccolitan bare pre- miére (v. 775-v. 675), les consi- dérations agricoles semblent avoir prédominé ; les métropoles sont des cités de I'lsthme et de IEubée;; les pays de destination sont en Grande-Grace. Les préoc- cupations commerciales ont di avoir plus d'importance pour la seconde étape (v. 675-v. 550) ; cette fois, les métropoles sont en Gréce propre et en Asie Mi- neure ; les terres de colonisation sont la Gaule, I'Espagne, I'Afri- que, la Thrace, le Pont (Phocée fonde Marseille, et Théra, Cyréne ; Milet essaime autour du Pont-Euxin). Les colons sont de jeunes aventuriers menés par un @kiste (fondateur) promis au destin de demi-dieu ; un enrichis- sement rapide permet une civili- sation brillante sans rupture avec la métropole. Les GUERRES MEDIOUES (Ws. AV. JC.) a révolte de 'Tonie contre la domination perse (499) entraine lintervention d'Athénes en faveur des insurgés. Darios I", qui fait tenter un dé- barquement, subit un échec (Ma- rathon, 490) ; puis Xerxés est battu (Salamine, 480) : au terme de ces deux guerres médiques, la menace perse est écartée, Grecs ot Perses Revote dea Greea se __ Sona ies Person ‘oss wee Batalac coe queres Gepndercrsce ot sic TH tnence recone 481-428. quovre de Porc LA GRECE AU V° 8. AV. J.-C. 6a la suite des guerres médiques, limpérialisme démocratique d’Athénes fait l'unanimité chez les négo- ciants et les prolétaires. On dis- tingue trois phases. En 477, Aris- tide crée la ligue de Délos (ile qui abrite l'assemblée fédérale et le trésor) ; Athénes commande Yarmée et installe des clérou- quies (colonies militaires), no- tamment en Thrace. En 454, I’ liance devient empire : la gestion du trésor, transféré sur I'Acro- pole, passe & lecclésia d’Athanes ; enanoew 1% naiques de =e80 8 479 ovate de Coreye come MER = ADRIATIOUE MER LONIENNE We HIE rence conave HBB teercetiescie He Vetores yeequas ‘de Carthage contre Scie ces qi 3 Syracveo ou tome Benys tance 408307 wm isdn de aes 0 keri > Aros expsctone 1 wxotoe de nouvelles clérouquies sont installées sur la route des dé- troits : Eubée, Asie Mineure, Thrace. Mais la guerre du Péloponnése (431-404) oppose & Athénes, cité ionienne et démo- cratique, Varistocratique Sparte, ville dorienne ; aprés des péripé- ties complexes, un gouvernement oligarchique est installé en 404 & Athénes ; celle-ci ne sen remet pas et, malgré installation de nouvelles clérouquies (nord de 1'Bgée), malgré une seconde confédération (378-338), I Empire athénien est ruiné (guerre des alliés : 357-355). LE MONDE GREC Gee 1 meg a wie at Expooroneepoates ive du Pelopoantoe ‘Aids de Spore cg gartes 1 Petees (79.4317 2 Lavetos (470) P Propontide Le monde grec du vi‘ au urs. av. J-C. LE MONDE GREC (vita s. AV. JC.) omére nous fait connat- tre une Gréce gouvernée, aux 1x° et viit® siécles, par des rois; & ceux-ci succédent des régimes aristocratiques, eux- mémes en crise au vi* siécle : Tenrichissement général, l'appari- tion de Thoplite font perdre leur réle aux nobles, supplantés par des tyrans (les Cypsélides & Co- inthe; Pisistrate @ Athénes) ou des législateurs (Solon, Clisthéne & Athénes). Aprés les guerres médiques (v. carte p. 14) souvre le temps des hégémonies ; cha- que cité, poussée par son impé- rialisme propre, domine & son tour la scéne. Athénes, d’abord, unit la puissance politique (v. carte p. 15), la richesse et la civilisation la plus brillante ; au temps de Périclés (444/443-429), elle est « I’école de la Gréce » (Thucydide, II, 41) : nee vient d’Halicarnasse, M; dEleuthéres et Hepe ¢ de Cos. Aprés Phégémonie de Sparte (04.371) et celle de Thebes (371. 362), marquée par les victoires d'Epaminondas sur les Lacédé- moniens, le temps des cités est révolu : entretenant dans Athénes méme un parti a sa dé- votion, Philippe de Macédoine (359-336) étend sa domination sur la Grace lorsqu'll écrase les démocraties & Chéronée (338). Son successeur, Alexandre (336- 323), n'a plus & se préoccuper de la Gréce (v. carte pp. 18-19). lam L'EMPIRE D’ALEXANDRE ET LE MONDE HELLENISTIQUE Sm He ewiaitee Siégee Poy de Poros © Vies Fontes par Aterandie [terest ems tani Le monda nelertiaa apres ‘me dipson 301 ov G ieee HB cosssose a a esear oe weve LEmpire d’Alexandre et les débuts du monde ish POWT-EUXIN hellénistique b aes ‘Congubie romaine reco baction de 2608-190 P00 Balans, on enpurnon de N05 8~100 gps OO Rhodes 1 Bepnagine Serrtowes Pere ee wove hue) 2Cynoseepholee 3 Thermogyles 12 Dow. Einopos Eryme our réaliser des exploits héroiques sur les traces de Dionysos et achever les guerres médiques, Alexandre, grace a la phalange et & la cava- Terie macédoniennes, élargit le monde connu. Aprés la conquéte de Orient méditerranéen, mar- quée par les victoires du Grani- que en 334 et d'Issos en 333, il fonde Alexandrie, sempare des capitales perses (Gaugaméles, 331), pousse jusqu’a l'Indus, quil descend jusqu’a Pattala. Aprés un retour difficile, il meurt & Babylone (323). Alexandre sest efforcé de diffuser la culture grecque ; il a permis que s‘ouvre une période, longtemps décriée, aujourd'hui reconnue comme la « renais- sance hellénistique » (Ch. Pi- card); mais sa construction poli- tique se désagrége tandis que cette civilisation se développe. A Ia mort du conquérant, Per cas TOccident. En 321, a la mort de Perdiccas, un premier partage se fait A Triparadisos entre les diadoques (successeurs), Antipa- tros, Séleucos et Antiganos Monophtalmos. Aprés la bataille "Ipsos (301), qui élimine Antizonos, 'Empire d’Alexandre est partagé entre Séleucos, Cassandre, Lysimaque et Ptolémée. prés la deuxiéme guerre A punique (218-201), Rome peut intervenir dans les affaires dOrient, mais elle ne le fait que parce que le roi de Ma- cédoine, Philippe V (221-179), la provoque en s‘alliant avec Han- nibal. A deux reprises, ce souve- rain sauve son royaume, mais, moins heureux, son fils et suc- cesseur, Persée, est vaincu A Pyd- na. Conquise en 168, la Macé- doine devient province romaine en 148. La Syrie résiste plus longtemps : 'ambition d’Antio- chos II Mégas (223-187) effraie Rhodes et Pergame, qui appel- lent Rome ; le souverain séleu- cide est baitu par les Scipions & Magnésie du Sipyle (189) et perd toute I'Asie Mineure au traité d’Apamée (188) ; puis Antio- chos IV Epiphane (175-164/163) doit faire face & une révolte juive animée par les Maccabées ; en 141, les Parthes Arsacides stemparent de la Babylonie ; & Pompée revient la tache de ré- duire en province ce qui reste de Ia Syrie (65/64). A son tour, la riche Egypte attire d’autant plus Rome que, politiquement, elle est en compléte décadence ; quand Octave Femporte & Ac- tium (31), Cléopatre se suicide, et Egypte entre dans le monde romain (30 av. J..C.), [Royaume de Pergame, p. 20.] Le monde hellénistique en 188 av. JC. au lendemain de la paix d’Apamée (le ROYAUME DE PERGAME - CARTHAGE ET ROME Sn ‘enjeu de la premiére guerre punique (264-241) est la Sicile, Maitresse de cette fle, Varistocratique Carthage abandonne sa défense & des mer- cenaires ; face & ceux-ci, les sol- dats-paysans de Rome poussent & Vintervention en faveur des mer- cenaires campaniens installés & Messine (contréle du détroit), Aprés des succés initiaux qui montrent son adaptation & la mer (prise d’Agrigente en 262, victoire de Duilius & Myles en 260, débarquement de Regulus prés de Clupea, en Afrique, en 256), Rome se heurte & des diffi- ccultés (échec en Afrique, défense de la Sicile par Hamilcar Barca, combat de Drepanum) ; mais un dernier sursaut (victoire des iles tes) lui permet d'imposer un traité & Carthage, qui perd la Sicile, la Corse et la Sardaigne. TI Royaume de Pergeme HL] Villes libres Cité de Rhodes et grecques territoires (Pérée) Le royaume de Pergame — en 188 av. J.-C, au lendemain ee de la paix d’Apamée ns a~ € Psora 4 282, sous le gouvernement de Philétairos, érigée en royaume par Attalos (Attale) I** en 240, Pergame est le dernier- né des Etats hellénistiques. Me- nacé par la Macédoine a 'ouest, I ndépendante en fait vers la Syic et les Galas Test, le NE op, royaume de Pergame sillie le rovaenne de Peeve Fale 7 TYRRHENIENNE Rome ; son apogée se place sous evan Eumenés (Euméne) II (paix d'Apamée, 188). I! laisse des tré- sors d'art (Pergame), suscités par 1OWiEWNE une étonnante politique d’évergé- ae: tisme (portique d’Attalos a Es ee ace alee = Athénes) et par une administra- sy erates tone tion rigoureuse.Attalos TI, par Berth. ac testament, légue en 133 ses Etats ee ee a Rome (province d’Asie). : sere pun Weare (quo punto (vere 237 av J-C) Conauties dela amie en CH Srey teams perce Fordatone puniques on Espagne Seg de Sogote por Honma. ume d Hanes woe Carthage punique é prés du « tophet » de Tanit, Carthage s'est dé- ‘N veloppée entre ses ports et sa citadelle (Byrsa). Pratique- ment anéantie en 146 av. J.C., la cité bénéficie des soins de Caius Gracchus, de César et Auguste (centuriations). Port de Tannone, elle est peut-étre, au milieu du mt sigcle apr. J-C., la deuxiéme ville de Empire. Carthage romaine Tereatve de Phitope V de Mor pour vane nade 8 Hanson Risen wae TP ere Rous on 203 av uC > Merene ¢Hasdeibal vers hate dora de 9 neni Te Rome a eens ee Mancnovres des Romane a domination en Méditer- ranée occidentale est I'en- jeu de la deuxiéme guerre punique (218-201). Fort des richesses ibériques, espérant les alliances gauloise et campa- nienne, Hannibal, ayant pris Sagonte (219), gagne les Alpes et, grace & ses mercenaires, rem- porte une série de victoires en Italie (le Tessin, la Trébie, 218 ; le lac Trasiméne, 217; Cannes, 216). Mais il hésite (« délices de ‘Capoue ») ; Rome se renforce, contre-attaque en Espagne ; au Métaure, l'armée d’Hasdrubal est détruite (207). Critiqué par le parti pacifiste des Hannon, Han- nibal est vaincu & Zama (202) par Scipion, allié & Masinissa. Carthage accepte un traité qui, Ja désarmant, la livre & la merci de Rome. ne Ee Le monde celtique es Celtes sont des Indo- L Européens dont lorigine précise est mystérieuse ; on les cerne pour la premiere fois avec précision dans V'ac- tuelle Autriche : la civilisation de Hallstatt dure de 800 & 500 av. JC. env. (tumuli) ; puis, jusqu’a Tere chrétienne, c'est le site de La Tene (Suisse) qui sert de ré- férence (tombes a fosse, épées longues, bijoux). Durant le I* millénaire av. J-C., ils émigrent par petits groupes, qui dominent, 1s Consus lesen Sea Ne vernes sans les éliminer, les populations vaincues, et se constituent en une sorte de « tribu royale des chefs » (T.G.E. Powell), contri- buant a créer des peuples mixtes. Présents dans les régions alpines et danubiennes (Boiens de Bohéme, Gaulois de Cisal- pine), ils gagnent le nord de la Gaule (civilisations de Hallstatt et, aux Jogasses, de La Tene) ; de I, ils passent en Bretagne ; vers le sud, ils deviennent Celti- béres en Espagne et & Youest du 5 eeniesia oun Eater a9 undnces aes Rhdne (Ensérune), Celto-Ligures a Test du fleuve (Entremont) ; les plus audacieux se sont établis en Anatolie, en 275/274 (Galates). Pour les Anciens, ils étaient sur- tout des guerriers et aussi des hommes trés pieux, honorant, dans les bois et sanctuaires, des eux fort divers (personnages masculins, déesses méres, divi- nités animales). [L’économie est étudiée dans la notice de la carte des Celtes de Gaule p. 28.) PY LE MONDE CELTIQUE “Etrurie est limitée par I YArno, le Tibre et le ri- vage de la mer nienne. La vivait un peuple aux origines mystérieuses (langue in- connue). Au vi sigcle, les ques sont gouvernés par des tyrans ou des aristocraties et at- teignent alors leur apogée : en politique, ils constituent une do- ETRUSQUES Seem décapole et étendent leur influence sur le Latium, la Cam- panic, la plaine du Pé; ils déve- loppent la métallurgie (Fer de Populonia et de Vetulonia, cuivre) ; les né- cropoles de Tarquinia et de LEtrurie TYRRHENTENNE VETRURIE Bits eirusques (estas) ROME © ome on 509 09.4.6 Prine do Vises 396 We Victoire gaulotse, ~390 4 Spoite 2 Som 9 Nocer 38 Siem La conquéte romaine de l'alie LA CONQUBTE ROMAINE DE L'ITALIE - ‘ome simpose d’abord & ses voisins latins et étrus- ques (siége de Véies en 406-396), bien qu’elle soit vain- cue en 390 sur I'Allia par les Gaulois. Les Samnites sont en- suite vaincus au terme d'une lon- gue lutte (Sentinum, 295). Enfin, la conquéte du sud de Italie slachéve avec la prise de Tarente (272). Les premiéres acquisitions (région centrale) constituent Vager romanus (les cités y sont municipes, préfectures) ; le reste du pays est l'ager sociorum (co- lonies, cités fédérées ou libres), ROME SOUS LA REPUBLIQUE Vextrémité occidentale A dun plateau volcanique, sur la rive gauche du Ti- bre, sept collines (Capitole, Pala- tin, Aventin, Caelius, Esquilin, Viminal, Quirinal), encadrant une dépression (Forum), ont vu naitre la Ville. De peuplement italique et étrusque a l'origine, Rome remplit plusieurs fone- tions : politiques (Forum), écono- miques (Forum ; emporium). Le role religieux est trés évident (Capitole), et les liewx de loisirs sont encore pen nombreux. Trés vite, 'aristocratie occupe le Palatin. “so ATLANTIQUE Begonia Boon ostines MAURETANIE » Zone sunposte sess” @® canoe 5 Forum boar et Costa mats «Forum holtonum 7 Pont Fabrica 8 Pom Costus Roma quadrats Ss mena homens 2 Are et temple de Prncipaux monuments, ‘iinon Monon 3 Temple de Vesta 4 Forum THR consste decane BI conate rouavien Destrueton de Carthage ot Se Corie en 140 md. FRoyaues ou pinciautts (ia eas? Sen promersacien SC LE MONDE ROMAIN ALLA FIN DE LA REPUBLIQUE uu gré des circonstances, A les motifs de la conquéte romaine sont écono- miques, militaires (guerres dé- fensives victorieuses) ou psycho- logiques (besoin de sécurité). Au début du nt siécle av. J.C, Rome domine I'italie, la Sicile, la Corse, la Sardaigne, la cote espagnole. A partir de 150 env., sous la pression de ses hommes affaires, elle annexe ou contrdle des territoires riches (Macédoine en 148, Gréce et Afrique en 146, Espagne centrale aprés la prise de Numance en 133 et Narbonnaise vers 120- 117), Prenant le relais, les popu- Jares poussent & des conquétes plus lointaines (Asie en 129, Cii- ie en 101). Mais, au 1 sicle av. 1.C,, ce sont les imperatores qui dirigent tout : de 67 3 62, Pompée réorganise Orient (Pont, Syrie), aprés les an- nexions de 74 (Bithynie, Cyrénai- que) et avant celle de 58 (Chypre) ; César s'empare de la Gaulle (5851), de FAfrica nova, cest-a-dire d'une partie de la Numidie (46). Ces conquétes provoquent une crise grave d'oi, nait Empire. 4 Le monde romain @ la fin de la République a conquéte des Gaules, de L 58 A 51 (V. carte p. 29), a été la premiére grande guerre menée par César, qui y ‘gagne richesses et prestige. A Rome, la situation politique est instable, et, bien vite, une guerre civile va Yopposer a Pompée, champion de aristocratic conservatrice et que le sénat, inquiet des troubles, a nommé consul unique, Soutenu par une Equipe d'officiers fidéles et par des soldats qui lui offrent leurs services gratuitement, César, aprés avoir hésité & s'engager dans un confit, joue le tout pour le tout en franchissant le Rubicon (49), « Le sort en est jeté », ditl (Alea jacta est). 1 quitte ainsi la Cisalpine, dont le gouvernement ne lui a pas été prorogé, et pénétre en Italie oft sa présence & la téte d'une ar- mée est illégale. Cing jours plus tard, Pompée senfuit précipitam- ment de Rome. Il parvient & 1. Chuttu=Cotio 2. Rusieade-Skikda 3. Thaprace-Taparka I2.cin 6.Carpis-Honchir Mralica 13. Mileu 7” Clupes-Kelibia 500km |§, Buchrotum Brundisium et sembarque pour la Gréce. César occupe MItalie puis gagne, par voie de terre, TEspagne, oi se sont réfugié bon nombre de pompéiens. Il as- sige Massalia révoltée, qui capi- tule. Vainqueur des pompéiens Tlerda, il revient 4 Rome pour se faire attribuer la dictature, puis le consultat pour 48, trouvant ainsi une Iégitimité nouvelle. Tl gagne alors I'Epire puis la Thes- salie, et il bat Pompée A Phar- 8. Curvbie-Korba 5. Neapolis-Nateu! 10, Hacrumetum Souse arrhytus-Bizerte | Thysdrus-Djom (El) 14, Arelate- Arles sale. Celui-ci s'enfuit en Egypte, oi il est assassiné par les agents du roi Ptolémée Auléte. César se fait alors remettre sa téte. La partie n'est pas définitivement gagnée, car les partisans de son adversaire, sls sont dispersés, restent résolus. César demeure prés de Cléopatre, quil a instal- Ie sur le trone d’Fgypte, et doit faire face & une insurrection dans Alexandrie, menée par les partisans de Ptolémée. La ville ‘Campagnes de César 61 lesde > Retour vers Espagne49 2° colonisation de! finit par capituler en 47, La méme année, César quitte VEgypte et se tourne contre Pharnace, fils du Grand Mithri- date, roi du Bosphore Cimmé- rien (63-47), qui a trahi son alliance avec Rome. Il gagne ra- pidement lextrémité de YAnato- tant cet épisode, il écrira : Veni, vidi, vici (« Je suis venu, j'ai vu, fai vaincu »). En 46, il est en Afrique, ott il bat les pompéiens DEB 0m wt cone de car 9.1. P| Conquite de la Numidie 46, rs Espagne -49 prance El orn 3 Pearce ® Rett des Pomptien lie et écrase celui-ci 4 Zéla. Rela- & Thapsus. Lun deux, Caton, se suicide dans Utique assiézée. César se dirige alors vers VEspagne, oit se sont réfugiés les derniers pompéiens sous le commandement du fils de Pom- pée, Cneius Pompeius. Ils sont vaincus 2 Munda. Les légion- naires auraient tué 33 000 hom- mes. La guerre civile sfachéve sur cette bataille, qui précéde de quelques mois la mort du dicta- teur, aux ides de mars 44. a Gaule transalpine (« au- dela des Alpes » pour les Romains) est constituée de deux ensembles : au sud-est, la « Province », conquise en 125/117, est flanquée sur la céte d'un chapelet de colonies grec- ques (Massalia [Marseille]) ; au nord-ouest, « la Gaule, dit César (, 1), est [..] divisée en trois GAULE parties : une [...] est habitée par Tes Belges, 'autre par les Aqui talns, ln trolslame par (ls) [oJ Celtes » (sur leur origine, v. carte p. 22), Dispersés en une ee ae ayant p so centre un i ice forte), os dessin ded pects confédérations (« royaumes »); la religion des druides constitue le seul élément réel d’unité. Ce- pendant, la Gaule posséde une économie prospére : blé et orge y sont cultivés sur les domaines des nobles avec des instruments per- fectionnés ; on y éléve bovins et chevaux; on y exploite les mé- taux et le bois. Mais ces richesses attirent autant les Romains que les Germains (Suéves). ners cOUENS Peupies coker Luteva Nom ancien Pane Nom moderne BRETAGNE 1H Colome de etoyens romaine CERMANIE MER MEDITERRANEE Tage od Alexandre le Grand avait conquis le monde, César avait le sen- timent de n’avoir rien fait. Cest alors que, proconsul de Gaule Cisalpine, a laquelle le sénat avait ajouté la Gaule Transal- pine, il trouve l'occasion de ‘montrer sa valeur. En 58, les Helvétes sollicitent l'autorisation de traverser rapidement la refuse. Les Helvétes s'enfoncent alors dans la Gaule indépen- dante (la « Gaule chevelue »), povoqant Tinquiétude des luens. César, pour leur porter secours, entraine ses légions & la rencontre des Helvétes et les bat sur la Saéne. Au cours de la méme année, il est amené a dé- barrasser la Gaule du péril ger- manique, incarné par Arioviste, un chef venu aider Jes Séquanes en conflit avec les Eduens, leurs voisins. Il trouve bientdt un in- fime prétete pour seas les ov. AC. Belges, qui s rent (57). En Ra ee Oe bree Ty iaasnaipais 56, en son absence, ss lite P Sh destentces nants opérent presque aussi vite roe = en $850 1-€ Se eater de Cer et occupent tout l'Ouest et le Directions peinipates opel . ac ‘Sud-Ouest, de la Picardie a la en S690.)-€ en $5 et S430. -C e Saintonge et a l’Agenais. Ftabli sur les cétes de 'Océan, César veut aller plus loin. Alexandre ‘était aventuré en Orient, lui va vers louest. II risque une tenta- tive de débarquement en Bre- tagne insulaire, mais ne parvient qu’ rafler du bétail avant de rembarquer précipitamment pour la Gaule. lies Brann quer La conquéte des Gaules (58-54 av. J.-C.) ee GAULE amsaueesanaeee La révolte gauloise €s opérations de César sur les confins septentrio- naux de la Gaule ont été globalement médiocres. Si le gé- néral a conservé, 4 Rome, tout son prestige de conquérant, il 'en va pas de méme en Gaule, oit se fomentent des complots. En 54, une légion est attaquée chez les Eburons, La répression commence un an plus tard : les colonnes romaines dévastent 'Ardenne et les régions environ- nantes, avec l'aide occasionnelle daventuriers et méme de troupes germaniques. En 52, le signal de la grande révolte est donné avec le massacre des commercants romains établis & Cenabum, en pays carnute. Ver- cingétorix, qui avait accompagné un temps les troupes romaines, avec d'autres Gaulois « plus ou moins volontaires ou otages » (Albert Grenier), se distingue en tant que chef de la coalition des peuples en rébellion. Tl impose le repli, avec la tactique de la terre brilée, & laquelle beaucoup de Gaulois répugnent. César, ren- LA REVOLTE GAULOISE Principals cones de rdbeion en S4av. dC O° a es ae onsaed-c Deenitres zones de résistance paulo esha bc CCampagnes de César astm ne. Do combats tré en hate d'ltalie, assidge Ava- ricum et y fait un carnage. Mais il subit un échec devant Gergo- vie, qui se révéle imprenable, tandis que les Eduens, alliés de Rome, se rallient a la révolte. Llarmée romaine doit battre en retraite vers la Province ro- maine. Harcelés par les cavaliers gaulois, les Romains les mettent en déroute et les poursuivent jusqu’a Alésia, od ils se sont enfermés et qui est bientdt in- vestie. Aprés diverses péripéties et malgré Varrivée d'une armée gauloise de secours, les assiégés doivent s'avouer vaincus. César distribue les guerriers gaulois a ses soldats, en qualité desclaves. es Gaulois possédent un important réseau de pistes, parfois recouvertes de bois, qui relient entre elles leurs capitales. La plus ancienne des routes romaines en Gaule est la voie Domitienne, menant de la Provence & Espagne. La voie Aurélienne longe de loin la céte provencale et ligure et se pour- suit vers Italie. Agrippa, gendre et collaborateur d’Auguste, crée les principales artéres du réseau routier gaulois, & partir de 19 av. I-C. Les voies ont un tracé trés rectiligne, qui se reconnait encore dans le paysage. Indiffé. rentes aux accidents de la topo- graphie, elles traversent méme Tes Alpes. La chaussée, recou- verte de grandes et lourdes dalles, supporte l'intense trafic des unités militaires en déplace- ment et des marchands trans- Route et courants commerciaux en Gaule portant vin, huile, céramique (la céramique sigillée), métaux, tissus, produits manufacturés di- vers. Parmi les itinéraires les plus fréquentés se trouvent celui de la vallée du Rhone et de la Saéne, par Lugdunum (Lyon), avec une longue prolongation jusqu’a Tréves et Cologne, en zone militaire, et une autre voie dirigée vers le nord-ouest pour atteindre Portus Itius. ROUTES er {COURANTS COMMERCIAUX| EN GAULE I Conte coer comet

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