Adret : Terme alpin. Ce qui est à l'endroit : versant montagnard exposé au sud (dans l'hémisphère
nord) ou à forte composante sud, ensoleillé une assez grande partie de la journée. Opposé à
l'ubac.
Agraire : Sens strict, tout ce qui relève des champs (ager). Campagne, champs, "espaces
sauvages", hors du lieu habité. Souvent synonyme de foncier.
- Paysage agraire : apparence du territoire.
- Régime agraire : ensemble de relations et dispositions relevant de la gestion du territoire
exploité, réglant les rapports entre propriétaires et exploitants, entre exploitation et communauté.
- Système agraire : catégorie de la géographie traditionnelle, description formelle de l'agencement
de l'espace exploité par l'agriculture => système rural.
Agriculture : Sens strict, culture des champs. Implique une transformation physique par les
travaux des champs et la culture de certains végétaux sélectionnés. Au sens large, travaux
agricoles, végétaux et animaux destinés à l'alimentation ou à l'industrie. S'oppose alors à
l'industrie.
Activité qui occupe le + de place et emploie le moins de personnes dans les sociétés développées.
Activité amplement subventionnée (« vieille tradition du pain bon marché sans lequel se
fomentent les révolutions »). Agriculteurs parfois « jardiniers du paysage ». Subventions
soutiennent plutôt la qualité que la quantité.
- Agriculture intensive : qui produit beaucoup par unité de surface, au prix d'intrants
considérables, engrais, travail.
- Agriculture extensive : investit peu et mobilise de vastes étendues pour obtenir un produit
significatif.
- Agriculture vivrière : dont le producteur consomme l'essentiel de la production).
- Agriculture de subsistance ≠ Agriculture commerciale.
- Agriculture spéculative : qui joue sur le niveau des cours au moment de la récolte, ou sur une
anticipation de hausse de prix. Vise surtout les cultures de plantation : coton, café.
- Agriculture irriguée : fondée sur le rapport d'eau ≠ agriculture sèche.
- Système agricole : système de production par la culture et l'élevage, défini par les intrants et
extrants, le mode de tenure, les moyens et techniques de production, concept économique.
Aire : Surface de terrain, portion d'étendue. De aera, champ ouvert. Aire de l'aigle, aire de jeux,
de repos, de loisir, de stationnement, de stockage.
Surface d'extension d'un phénomène : aire linguistique, culturelle (ethnologie). Parfois employé
comme synonyme approximatif d'espace tributaire d'une ville, pour arrière-pays, tombée, rayon,
ressort.
Aux EU, aire métropolitaine ou SMSA (Standard Metropolitan Statistical Area) + ou -
équivalente à l'agglomération en sens large et à la ZPIU (Zone de Peuplement Industriel et
Urbain) en France.
Aire d'influence : Brunet en déconseille l'usage, renvoie le terme à son étymologie « flux venu
des astres ». Lui préfère, concernant les villes, aire d'action, d'approvisionnement, d'attraction, de
chalandise, de services, de clientèle, voire de gravitation selon le sujet. Egalement
circonscriptions administratives, mailles, tombées et portées. Autrement, parler plutôt d'actions,
de conditions, de rôles, d'effets ou d'impulsions.
Aire urbaine (INSEE) : Ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par
un pôle urbain (unité urbaine) de plus de 10000 emplois, et par des communes rurales ou unités
urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40% de la pop. résidente ayant un emploi travaille
dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. (également « moyennes aires », de 5000
à 10000 emplois, et « petites aires », de 1500 à 5000 emplois).
Aléa : Un « aléa naturel » est la possibilité qu'un phénomène, une manifestation physique (non
biologique) relativement brutale, menace ou affecte une zone donnée. Concept important dans
l'étude des risques majeurs et nécessaire dans l'aménagement des territoires.
Listes d'aléas : cyclones, tornade, inondation, canicule, verglas (météorologiques), séisme,
glissement de terrain (géologiques), tsunami, érosion du littoral (maritimes), etc.
Aménagement : Action volontaire et réfléchie d'une collectivité sur son territoire, soit au niveau
local (aménagement rural, urbain, local), soir au niveau régional (grands aménagements
régionaux, irrigations), soit au niveau national (aménagement du territoire). Aussi résultat de
cette action.
Concept remonte en France à 1950, mais aménagements régionaux évidemment plus anciens
(CNR, Compagnie Nationale du Rhône 1932, TVA, Tennessee Valley Authority 1933).
=> Moyens d'agir : aides, prêts, dégrèvements localement différenciés, formation, soutien aux
innovations, création de parcs, d'espaces protégés, etc.
=> Objectifs divers, parfois associés : mieux distribuer les activités et les populations sur le
territoire, réduire les disparités, améliorer la performance globale ou celle de certains lieux, etc.
Antimonde : Concept désignant l'ensemble des espaces négatifs, marginaux et informels, qui
sont marqués par leur isolation ou leur dissimulation. Paradis fiscaux, zones franches, bases
militaires, prisons, zones de guérilla, zones de trafic de drogue, de forte criminalité, bidonvilles,
mais également espaces de ruralité profonde, espaces marqués par des personnes marginales,
comme les gens du voyage, les squatteurs, etc. Concept forgé par Roger Brunet en 1980.
Armature urbaine : Ensemble des villes d'un espace déterminé, structurant et soutenant le « plat
pays » rural. Expression très connotée par les partis pris de l'aménagement du territoire : si les
villes composant « l'armature » abritent 80 ou 90% de la population, est-ce encore un concept
pertinent ? On peut préférer les notions de réseau ou de semis urbain.
Assolement : Distribution spatiale des cultures sur plusieurs soles (pièce de terre soumise à
l'assolement) ou parties du finage (limites d'un territoire villageois, souvent confondu avec les
limites de commune, avec l'habitat, le parcellaire agricole et l'espace sauvage) d'exploitation ou
de village. Un assolement réglé s'impose à la communauté locale d'agriculteurs. Openfield, vaine
pâture. Assolement triennal, biennal, etc. (parler alors plutôt de rotation, succession de cultures
sur la même parcelle dans le temps).
Ex, terres divisées en 3 soles : « une en jachère, une en blé, une moitié avoine, moitié culture
fourragères, fèves et warrats ».
Avant-port : Port implanté en aval du port traditionnel afin de bénéficier de conditions nautiques
mieux adaptées à l'accueil des navires modernes (ports en eau profonde, accessible à des navires
à plus fort tirant d'eau; bassins plus larges permettant une meilleure manoeuvrabilité, quais plus
longs, pour pouvoir charger, décharger et stocker les marchandises, place disponible pour
l'implantation de zones industrialo-portuaires).
Europoort est l'avant-port de Rotterdam, Donges et Saint-Nazaire avant-ports de Nantes. Le
Havre était un avant-port de Rouen avant de devenir le port le plus important à l'embouchure de
la Seine.
Axe : De axis, essieu. Barre ou ligne imaginaire autour de laquelle tourne un objet. Axe des
pôles, ligne joignant les pôles. Un axe est une ligne, un couloir, autour duquel se structure et se
transforme l'espace environnant. De part et d'autre apparaissent des structures bandées
d'organisation de l'espace. Tout au long de l'axe s'étoffent des relais, les mailles et les aires
d'action se resserrent. Ex. axe Agen-Bordeaux ou Salonique-Athènes.
Un « axe » de communication n'en est pas un s'il relie simplement deux voies (la liaison Paris-
Lyon n'est pas un axe). Il y a un axe pour la vallée du Rhône au sud de Lyon, puisqu'elle structure
l'espace environnant.
=> Une grande partie de l'Europe tourne autour d'un axe Londres-Milan.
Banlieue : Partie extérieure de la ville, au-delà des faubourgs. Etym. Lieue du ban, territoire sur
lequel s'exerce la domination de la ville, mais qui n'est pas la ville. Illustre un exemple de
rapports centre-périphérie. Espace construit qui entoure la ville proprement dite (banlieues chics,
banlieues rouges). Ville + banlieue = agglomération. "Paris et « Le Grand Paris ». Autrefois
laitière, légumière, fruitière, industrielle, résidentielle ou espace des loisirs proches. Le terme a
laissé place au périurbain, ni vie citadine, ni vie rurale.
Bocage : Espace fortement cloisonné par des haies denses d'arbustes et d'arbres, éventuellement
édifiées sur des talus de terre. Caractérise de nombreuses parties de l'Ouest de la France, de la
péninsule ibérique et des Iles Britanniques. Les besoins de l'agriculture moderne ont eu raison
d'une partie du bocage, gênant l'utilisation des machines et stérilisant une partie non négligeable
des surfaces.
Bourg : Entre ville et village, petite agglomération qui se distingue des villages voisins par la
tenue régulière d'un marché, par des magasins et services élémentaires. Réseau de bourg se
distribue plus ou moins selon le modèle des lieux centraux. Origine militaire (étym.
germanique Burg, château-fort ou ville close).
Brûlis : Forme de préparation du sol reposant sur l'incendie de la végétation accumulée sur une
parcelle avant sa mise en culture, pratiquée sans défrichement préalable. Techniques
proches, écobuage (on enlève le gazon que l'on fait sécher puis que l'on incinère) et essartage (qui
s'accompagne de déboisements). Pratiques disparues en Europe au XIXème siècle.
Butte : Forme de relief érigée et isolée. Taille variable, de la butte gazonnée des régions froides
(gonflement du sol qui forme un monticule) à des reliefs accusés comme dans les régions arides
des EU (Painted Desert). Mamelon (saillie arrondie), pain de sucre (relief en butte haute, plus ou
moins circulaire, souvent utilisé comme toponyme), morne (relief sur une ile ou un littoral).
Cabotage : Navigation à courte distance ou longeant les côtes, de "cap en cap" selon
l'étymologie. S'oppose à la navigation « au long cours ». Bornage = cabotage sur de très petites
distances et pour de petits bateaux.
Campagne : Etym. Plaine dégagée, s'oppose au bois, à la montagne, à la ville. Fig. Espace libre,
étendue, battre la campagne. Phase de guerre (Campagne de Russie), rase campagne. En
géographie, ensemble des champs, métaphoriquement, avec demeures, personnes, activités.
Espace rural, par opposition à la ville, ambigu : n'est pas la ville, parfois l'espace cultivé, parfois
le lieu de l'agriculture.
En Europe, elle est la partie de la ville un peu moins bâtie que le reste, comportant des champs
(G. Perec : « la campagne n'existe pas, c'est une illusion », Espèce d'espaces).
=> Rapports ville-campagne : sorte de couple centre-périphérie, nature-artefact, beaucoup de
banalités et de fausses idées. Idée d'une "domination" de la ville cocasse : les campagnes
fournissent à la Nation plus d'élus que les villes, les revenus des agriculteurs sont financés par les
citadins, etc.
Pour Brunet (Mots de la géographie), ce n'est évidemment pas un concept pertinent en
géographie.
Capitale : Ville où se trouve le siège du gouvernement (caput, tête). Parfois les plus grandes
villes de leur pays (Moscou, Londres, Paris), souvent non, surtout dans les États fédéraux
(Canberra, Brasilia, Washington, Ottawa, Bonn ou Berne, etc.). Certains pays ont changé de
capitale (Brasilia, Tokyo, Ankara) suivant des stratégies territoriales.
Création d'une capitale = acte particulièrement signifiant. Chargée de symboles et de monuments
qui les soutiennent.
Centre : Point autour duquel se distribuent des phénomènes dans l'espace. Centre de gravité de
l'économie ou du peuplement. Un « centre » est une agglomération de taille quelconque rendant
des services à un espace environnant. Centre-ville, centre historique, centre des affaires, centre
des magasins, centre des spectacles. Dans les villes européennes, le centre historique comprend
souvent deux parties : la cité (souvenir de la ville romaine, qui associait pouvoir ecclésiastique et
pouvoir laïque) et le bourg, ville marchandes, cathédrale et palais dans l'une, hôtel de ville et
beffroi dans l'autre.
Le centre est aussi le lieu de la décision et des pouvoirs (≠ périphérie). En géographie, espace où
se trouvent concentrées les personnes et les activités liées à la domination (lieux du pouvoir réel,
sièges d'entreprises, activités à très haute valeur ajoutée). Le centre du Canada est le Sud de
l'Ontario, aux EU, la Californie, le Nord-Est et un peu le Texas.
Centrale thermique : Centrale électrique qui produit de l'électricité à partir d'une source de
chaleur. L’origine de cette chaleur dépend du type de centrale thermique : réaction nucléaire,
« centrales à flamme » utilisant un combustible fossile (gaz naturel, fioul, charbon, huiles
minérales) ou d'autres combustibles (déchets industriels, ménagers ou agricoles), centrales
solaires, centrales géothermiques. Dans tous les cas, il s'agit de faire tourner une turbine couplée
à un alternateur pour produire de l'électricité.
Champ : De campus, la plaine. Parcelle de terre cultivée, par opposition au pré, au bois, au
verger ou à la vigne. Un champ complanté, avec des arbres fruitiers, mais une terre cultivée sous
les arbres. Culture de plein champ, culture légumière faite hors des jardins, par des techniques de
« grande culture ». Les champs se distinguent des bois et du bocage et peuvent compter des prés.
Divers sens figurés : ce qu'embrasse le regard, aire d'extension ou d'action d'un phénomène,
champ de compétence, champ de pression.
Chemin : Voie de communication élémentaire, de terre, qui donne accès aux champs et aux bois.
Du celtique cam, pas, sentier. Par extension voie quelconque, chemin de fer, de ronde, de halage,
de Compostelle, etc.
Climat : Ensemble des qualités de l'atmosphère d'un lieu sur la longue durée, dans leurs
manifestations fréquentes, rares ou exceptionnelles. C'est la synthèse des temps qu'il a fait. Le
climat a une signification diachronique - il n'est pas directement visible comme d'autres
phénomènes géographiques. Défini à partir de mesures, étude statistique de séries archivées
pendant des décennies pour les températures, les précipitations, la vitesse et la direction du vent,
la nébulosité, l'insolation, l'humidité, la pollution, etc.
On constitue des ensembles : climats zonaux (polaire, tempéré, méditerranéen, tropical, voire
subtropical et équatorial), régionaux ou locaux (de montagne, océanique, de mousson, d'abri, etc.)
voire d'après des caractères élémentaires (climats froids, chauds, arides, secs, humides).
Un microclimat est celui d'un lieu confiné.
Les climats ont trois caractéristiques : a) ils sont stationnaires sur plusieurs décennies, sans
évolution, b) ils connaissent des rythmes saisonniers et diurnes dont l'amplitude est une
caractéristique fondamentale et c) ils sont affectés d'une variabilité interannuelle aléatoire : dans
une région, l'été peut être, selon les années, pourri ou sec, chaud ou frais, précoce ou tardif, etc.
Liaison entre climat et activités humaines difficile à établir selon Brunet (Mots de la géographie).
Sauf dans les cas extrêmes de froid excessif ou de sécheresse très accusée. Pour autant, les
éléments du climat sont intégrés par les humains, soit biologiquement, soit d'une manière
socialisée : travail, habitation, fêtes de changement de saisons, rythmes sexuels, allées et venues
de la chasse, cueillette ou agriculture, expressions de la relation entre les individus et les sociétés
au climat du lieu. Le climat reste une affaire de perception et de moyens dont dispose une société
pour en réduire les effets les plus désagréables (chauffage, ventilation, rafraichissement,
protections contre les intempéries, etc.).
- Climatique, qui a trait au climat.
- Climatérique, idem, mais sous l'angle médical.
- Paléoclimat, climat du passé.
- Acclimater, adapter au climat (au sens large).
- Jardin d'acclimatation, composé d'espèces étrangères.
Combe : Terme d'origine gauloise désignant une dépression quelconque dans le relief. Désigne
des formes de toutes origines. Au sens restreint de la géomorphologie, désigne une dépression
évidée par l'érosion à l'intérieur ou au flanc d'un mont lorsque la couche dure a été attaquée et que
la roche tendre a pu être affouillée. Une combe est dominée par des crêts (relief rocheux et
dissymétrique, à corniche accusée).
Confluent : Lieu où deux cours d'eau se rejoignent. Ant. Diffluence. Site stratégique, par la
rencontre de deux voies de communication (bifurcation), ou par sa valeur défensive. L'éperon de
confluence, protégé des deux côtés par les eaux, a souvent fixé un habitat, défendu le troisième
côté par un fossé ou un mur.
Conflit : Choc, affrontement. De Fligere, battre, se battre ensemble. Les conflits contribuent à
modeler l'espace, avec toujours pour thème majeur l'appropriation du sol, des biens, des
ressources, des réseaux. Nombreux dans le champ de la géographie - entre ville et campagne,
entre agriculture et élevage, entre les deux et la forêt, entre groupes de pasteurs, entre nomades et
sédentaires, entre touristes et habitants, entre équipement du territoire et défense de
l'environnement, etc.
Connexion : Articulation d'une voie sur une autre. La connexion fait naitre des lieux spécialisés
(gare, plate-forme multimodale). Interconnexion : liaison d'un ensemble de lieux ou de réseaux.
Côte : Côté du relief. Versant, pente, montée sur une route, un chemin. Bordure de mer (syn.
littoral). Côtés rocheuses ou côtes sableuses, rectilignes ou découpées, côtés basses ou à falaises,
exposée ou abritée, au vent ou sous le vent. Certains sont à étangs, à lagunes, à limans, à
mangroves. Les côtes touristiques sont celles qui attirent les visiteurs.
Le trait de côte est une courbe/ligne représentant l'intersection de la terre et de la mer dans le cas
d'une marée astronomique de coefficient 120 et dans des conditions météorologiques normales.
Par extension, c'est la limite entre la terre et la mer.
Coteau : Pente, petite colline, versant, vu dans son ensemble, avec ses cultures ou ses bois et ses
maisons, et plutôt de face, non comme côte à gravir. Au sens strict, talus limitant un plateau
horizontal. C'est le seul vrai relief monoclinal, les autres ayant deux pentes. Le coteau n'a qu'une
pente modérée, sinon on parle d'escarpement, voire de mur ou parfait de falaise. Beaucoup de
coteaux sont des versants de vallées : coteaux de Seine, coteaux de Loire, etc. On passe à la côte
(cuesta), quand le pendage est plus sensible, au simple talus quand la dénivellation est faible.
C'est enfin un terroir viticole reconnu, avec un parfum de qualité, quel que soit le relief qui le
porte, pourvu qu'il soit un peu mamelonné (coteaux du Languedoc).
Courbe de niveau : Dessin reliant tous les points de même altitude. Syn. "isohypse".
Crête : Ligne sommitale d'un relief allongé. Syn. Cime. Crête isobarique (terme de météorologie,
les météorologues emploient beaucoup de termes de topographie, comme talweg, dorsale ou
marais, pour décrire les courbes de niveaux).
Egalement, valeur maximale d'un débit de crue.
Crue : Croître. Montée des eaux, ou hautes eaux. Désigne à la fois le mouvement et le résultat du
mouvement, voire la période. Ne s'emploie jamais pour les marées (flot). Phénomène saisonnier
normal (présence de saison des pluies, de fonte des neiges) ou accidentel (rupture de barrage,
précipitation exceptionnelle, en saison ou hors saison des pluies). On parle de crues
décennales pour des crues fortes dont la fréquence d'apparition est de l'ordre de 10 ans. Parfois de
« crues historiques ». Une crue n'est pas une inondation, celle-ci impliquant que le cours d'eau
déborde. Ant. Décrue (mouvement) ou étiage (période).
Cuvette : Petite cuve. En géographie, peut être immense. Mot impropre mais établi. Dépression +
ou - circulaire, dont les bords sont en pente plutôt faible, ou très faible, par opposition au fossé.
Cela va de la doline à l'immense bassin de drainage (cuvette de l'Amazonie ou du Congo).
Décentralisation : Processus centrifuge par lequel un centre abandonne une part de ses fonctions
centrales. Sens abstrait et concret, tous deux avec une dimension spatiale.
- Décentralisation des pouvoirs : transfert d'une part des pouvoir et responsabilités à des instances
de gestion territoriale. Loi de décentralisation en France (1982) a transféré aux régions, aux
départements et aux communes une part des tâches et financements jusque là assurés par l'État.
Peut renforcer les centres (ex. région Ile-de-France qui profite de cette décentralisation de l'État
pour s'affirmer en tant que région centrale).
- Décentralisation des activités : transfert d'usines, de bureaux, avec armes et bagages, du centre
vers la périphérie. A ne pas confondre avec la déconcentration, qui porte sur des activités
subalternes, les « cadres » étant peu portés à quitter le centre.
Délocalisation : Sens faible et général, pris pour relocalisation, déplacement ou transfert, c'est à
dire abandon d'une localisation antérieur au profit d'une nouvelle. Pour Brunet, c'est un abus de
langage : puisque toute chose est posée quelque part, il n'y a pas de délocalisation, mais
seulement des relocalisations. Les localisations ne sont pas perdues pour tout le monde, malgré la
connotation négative (fermetures d'usines, replis industriels) qu'il a pris en France.
Au sens fort et précis, qui ôte toute localisation. Une décision peut être délocalisée (elle ne se
prend pas en un lieu précis) même si ses effets peuvent avoir des effets locaux très différenciés.
Delta : Plaine formée par l'entassement des apports d'un fleuve à forte charge à son embouchure :
la brusque annulation de la pente provoque le dépôt d'une masse d'alluvions que la terre ne
déblaie pas mais remanie seulement. La Méditerranée, sans marée, n'a pas d'estuaire, mais des
deltas (Nil, Rhône, Pô). Deltas du Gange, du Mississippi, du Rhin, des grands fleuves chinois. La
Camargue a un delta de 750 km², celui du Yang Tsé Kiang s'étend sur 80 000 km² et celui du
Gange sur une surface supérieure au quart de la France. Les deltas ont une forme en triangle,
associé à l'étalement des alluvions.
Les aménagements humains modifient les conditions d'écoulement et de charge des deltas. Ces
espaces instables sont aisément submergés lors des crues, des tempêtes et des raz-de-marée ; hors
ils sont souvent très peuplés en raison de la fertilité des terres nouvelles et de l'abondance de
l'eau. Drames à répétition en Asie. Foyers de paludisme (en régression toutefois).
Villes et métropoles sur les deltas : Arles (Rhône), Le Caire (Nil), Hanoi (Fleuve Rouge), Séville
(Guadalquivir).
Dénivellation : Différence de niveau entre deux points rapprochés. Syn. Altitude relative.
« Inégalités », ensemble des accidents du relief, lorsque celui-ci est modéré, dénivellations de la
plaine.
Dépopulation : Diminution de la population en un lieu par excédent de décès sur les naissances
et indépendamment de toute migration. Phénomène démographique qui ne dit rien des densités.
Le dépeuplement est un phénomène géographique.
Désenclavement : Rattachement d'un lieu à des réseaux, et au système Monde par l'intermédiaire
d'une ou plusieurs liaisons, voies de communications nouvelles, ou mieux encore, par de
véritables flux. Sens symbolique, politique, en réalité aucun lieu en France n'est enclavé. A très
grande échelle, a un sens plus précis, comme le désenclavement d'une parcelle par la création
d'un chemin.
Désert : Le désert est une zone inhabitée, ni plus ni moins. De deserere, disjoint, dissocié, donc
abandonné. Désert froid. Terme détourné pour désigner l'absence, ou la quasi-absence de
végétation, donc l'aridité. Pour Brunet, le Sahara est un « parangon de désert, employé parfois
comme nom commun », faisant presque oublier tous les autres désert qui s'étendent jusqu'au
Golfe, et ailleurs sur d'autres continents (Mohave, grand désert australien, Kalahari, etc.). Associé
à l'océan, métaphoriquement, dunes comme des vagues, chameaux « vaisseaux du désert ». Pour
Brunet, c'est un milieu ET une charge mythique.
Diaspora : Dissémination, dispersion d'une population. Diffusion d'une ethnie dans le monde
entier. Longtemps limité à la diaspora juive, s'applique désormais à toute dissémination :
arménienne, libanaise, indienne, etc. Une dispersion contrainte, l'absence de pays propre,
difficulté d'existence au moins momentanée (portugaise, irlandaise), un choix d'activité ou de
mode de vie (Indiens).
Diffusion spatiale : Diffusion, acte de répandre dans toutes les directions. Expansion d'un
phénomène dans l'espace, propagation d'une innovation auprès de personnes, groupes, institutions
susceptibles de l'accueillir. Lorsque tous les récepteurs potentiels (et non la totalité de la
population) ont adopté l'innovation, on parle de saturation.
A partir d'un lieu ou d'une aire d'origine, la diffusion se fait par : a) les réseaux existants, b) les
configurations spatiales, chemin, état du maillage et du treillage, c) les proximités structurelles
des lieux. La forme de la diffusion peut être aléatoire (souvent les débuts de phase, souvent les
phénomènes culturels) ou en tâche d'huile. Les phénomènes de diffusion sont très étudiés dans la
géographie de la santé, dans l'étude des religions, dans l'adoption des innovations, des
comportements culturels, dans l'extension territoriale d'un mouvement social, etc.
Dispersion : Étalement d'une collection d'objets sur une grande étendue (ex : l'habitat dispersé,
« cette population est dispersée »). Relativement : densité d'objets. La dispersion de l'habitat se
mesure en nombre de lieux habités par unité de surface, entre la population groupée et la
population éparse. Dispersion statistique : hétérogénéité d'une population définie par une
variable. Elle se mesure par la variance ou par l'écart entre des valeurs extrêmes (amplitude) ou
intermédiaires (intervalle interquartile).
District : Circonscription, c'est à dire espace de gestion borné, d'étendue et de fonctions variables
selon les pays. De 1789 à 1795, utilisé pour arrondissement, comme subdivision d'un
département. District fédéral (territoire attribué à la capitale fédérale, EU, Brésil, Australie).
District urbain, en France : ensemble formé par une commune centrale et des communes
périphériques, par adhésion volontaire, et qui se voit confier des compétences des communes
pour cordonner leur action (adduction d'eau, transports en commun, voirie, accueil des
industriels).
Divagation : Errance, cheminement sans but. Des animaux, du bétail, des rivières.
Déplacement, total ou partiel, permanent ou temporaire, du lit d'un cours d'eau.
Divergence : Division d'un mouvement en deux directions. Syn. bifurcation. Un léger différentiel
initial peut entrainer le creusement des divergences et entraîner des séparations accusées.
Doline : Petite cuvette de forme plus ou moins circulaire, creusant légèrement la surface de
certains plateaux calcaires, née de la dissolution de la roche. Se signale par un sol plus épais, une
certaine réserve d'humidité et souvent un fond cultivé au milieu de pierrailles incultes.
Domaine public : Ce qui appartient à l'État. Ensemble des biens gérés par l'administration des
Domaines, y compris des véhicules, des appareils et autres biens mobiliers.
Domanial : D'État (forêt domaniale). Les collectivités locales ont aussi des domaines, mais ils ne
sont pas « publics ». L'État possède 4% du territoire français (1/10e pour l'armée, 8/10e d'espaces
naturels et forestiers).
Drainage : Tuyau d'écoulement pour soutirage. Au sens strict : évacuation de l'eau en des
canalisations artificielles, aériennes ou souterraines (drains) par gravité ou par pompage, en vue
d'assèchement ou d'épuration.
Par extension, ensemble des eaux d'une bassin-versant. Sens figuré : ensemble des activités tirant
d'un territoire tout ce qu'il peut donner, biens, hommes, informations. Les villes sont censées
organiser le drainage des territoires (ex : drainage des cerveaux, pour évoquer la fuite des
personnes formées et qualifiées).
Ecologie : Science des écosystèmes. En principe, science de l'environnement. Etude des relations
entre les êtres vivants et leur milieu physique (mot créé en 1866). Branche des sciences
naturelles. Le mot s'étend maintenant à l'ensemble des préoccupations liées à la gestion de la
"maison" de l'humanité, retrouvant l'étymologie grecque. L'écologie est ainsi à la fois milieu,
science et semble de pratiques, voire de normes. Dégâts du progrès ressentis comme menaces
pour l'avenir de l'humanité. Conservation des écosystèmes naturels au centre des préoccupations
"écologiques". Depuis la fin des années 60, les "écologistes" sont des militants (à distinguer des
"écologues").
Écosystème : Système localisé d'êtres vivants et leur milieu de vie (1935), Tansley). Une forêt,
un champ, un versant, voire une flaque, avec toute une flore et une faune. Inclut la matière vivant,
les chaines alimentaires, l'habitat de l'espace ou du groupe. c'est un modèle d'interactions entre
la biocénose (les êtres vivants associés) et le biotope (le milieu de la biocénose). Un écosystème
"en équilibre" est relativement stable dans sa reproduction, au prix de nombreuses luttes et
conflits internes. Différentes échelles d'observation : La biosphère toute entière est un
écosystème.
Embouchure : Partie d'un fleuve qui débouche dans la mer. Un estuaire est une forme
d'embouchure. Souvent des lieux de villes.
Enclave : Territoire ou fraction de territoire entièrement situé à l'intérieur d'un autre. Contient
l'idée de clé, de fermeture. Parcelle enclavée dans une propriété voisine (avec droits de servitude
et de passage), une commune enclavée dans une unité administrative voisine, une parcelle
d'unÉtat enclavée dans son voisin (la commune espagnole de Llivia en France). Le
mot enclave qualifie parfois la situation d'une unité qui opère de façon autonome par rapport à
son environnement immédiat, mais en relation suivie avec un partenaire extérieur (une plantation
industrielle exportant vers la métropole, usine travaillant pour la maison-mère, une banque
offshore dans un paradis fiscal, etc.). Enclavement désigne la situation de territoires mal desservis
par les grandes voies de communication. On parle de désenclavement. On appelle État enclavé un
État sans rivage maritime (Hongrie, Bolivie, etc., une trentaine dans le monde).
Energie : Force en action ou latente, capacité de produire un travail. Sur Terre, énergies de trois
ordres :
- L'énergie solaire, la principale, meut le cycle de l'eau, entretient les mouvements de
l'atmosphère et des océans, assure la photosynthèse et donc la vie végétale et animale, dont une
part fossile est utilisée par l'humanité (charbon et hydrocarbures).
- La géothermie, produite dans le globe lui-même, 300 fois inférieure à l'énergie solaire,
s'exprime par des effets de pression.
- Les énergies cinétiques, produites par la rotation de la Terre, celle des vents, celle des marées,
celle des cours d'eau.
La consommation annuelle d'énergie par la Terre est environ 1/200 000 de l'énergie totale. En
consommait 4 fois moins en 1950, 13 fois moins en 1900. Les différences sont énormes : 8
tonnes (tep) aux EU par habitant, 0,3 en Afrique. Les proportions sont (en 1993) de 40% pour le
pétrole, 25 pour le charbon, 18 pour le gaz, 10 pour les bioénergies dont le bois, les aliments et le
travail des muscles animaux et humains, 4 pour les marées et les eaux courantes, 3 pour le
nucléaire. Le reste est très faible (énergie éolienne ou solaire).
L'énergie différée est l'énergie solaire passée qui a été stockée sous forme fossile par les roches,
les végétaux et les animaux, exploitée comme combustible (charbon, pétrole).
La géographie de l'énergie étudie la distribution spatiale des productions, des consommations et
des échanges, c'est à dire de son économie. Plus sensible aux aspects quantitatifs et techniques
qu'aux implications sociales, culturelles et politiques des usages de l'énergie.
Energies des systèmes géographiques : ce ne sont pas les énergies au sens classique mais
le travail, l'information, les capitaux et les ressources, mises en relation par l'intermédiaire des
moyens de production, dont fait partie l'organisation de l'espace.
Environnement : Ce qui nous environne et agit, de fait, plus ou moins sur nous. De virgo,
tourner, autour. Au sens étroit, c'est l'environnement naturel : eaux, air, végétation, sol,
relief. Équivalent au paysage des géographes « physiciens ».
Environnement physique parfois opposé à environnement naturel pour inclure tout ce qui est
construit (immeubles, voies de communication). Défense de l'environnement s’applique plutôt au
premier sens. Au sens large, beaucoup plus riche : éléments naturels et matériels, mais aussi les
personnes, leurs activités, leurs relations, leurs cultures, leurs institutions. Tout ce qui nous
entoure et agit sur nous, analysé à toutes les échelles, locale, régionale et au-delà.
Synonyme de milieu, même définition que l'espace géographique, mais il est l'espace vu lu
lieu dont on parle. Tout espace géographique est environnement de lieux, environnement de ses
éléments et de ses sous-systèmes.
Equipement : Installation qui sert à produire, à échanger, à assurer des fonctions de la vie
sociale. Les géographes travaillent sur de nombreuses catégories d'équipements :
- Equipement productif : établissements industriels. Usines, fabriques, ateliers.
- Equipements collectifs : Gérés par une collectivité locale pour les besoins de la population.
Crèches, bains, espaces verts, salles polyvalentes.
- Equipements de loisir : tout ce qui permet la pratique lucrative du loisir (hébergement,
distraction). Egalement les équipements touristiques, sportifs ou culturels.
- Equipement de santé et hospitaliers.
- Equipements scolaires et universitaires : écoles, collèges, lycées, universités, grandes écoles.
- Equipements commerciaux : l'ensemble des commerces d'un lieu, notamment les plus grands
(hypermarchés, centres commerciaux).
- Equipement hôtelier : ensemble des locaux d'hébergement pour les touristes et les voyageurs,
tantôt envisagés sous leurs formes, accueil chez l'habitant et « hôtellerie de plein air » compris,
tantôt au sens restreint (hôtels seulement).
- Equipements de transport : Ensemble des installations servant au transport (entrepôts,
plateformes, gares et garages). En général distingués des infrastructures.
Les équipements se traduisent par des constructions ou des aménagements matériels, impliquent
des investissements, souvent importants. Leur localisation est l'objet de luttes intenses, compte
tenu de leurs avantages comparatifs et des nuisances qu'ils peuvent induire.
Érosion : Enlèvement de matières aux sols et aux roches par des agents naturels : les eaux
courantes (érosion fluviale, torrentielle), les glaciers et leurs eaux de fonte (érosion glaciaire), le
vent (érosion éolienne), la mer (érosion marine ou littorale), ainsi que les éboulements ou les
glissements. Vient de eroderer, mordre, ronger. On distingue l'érosion mécanique (désagrégation,
enlèvement de particules) et l'érosion chimique (dissolution ou altération de matériaux). La
seconde prépare la première. L'érosion karstique procède à la fois par dissolution et par l'action
des eaux courantes souterraines, ainsi que par effondrements et éboulements.
L'érosion tend à abaisser le relief créé par les mouvements tectoniques, en vertu de la loi de
gravité. Se marque par des formes de relief spécifiques : vallées, collines, côtes, coteaux, dunes,
certaines étant spectaculaires et induisant des déplacements touristiques : gorges, canyons,
gouffres, grottes, karst, cheminées, chaos, chutes). Le mot est étendu métaphoriquement à toutes
formes d'usure.
Escarpement : Relief accusé, à pente verticale ou très forte. Versants en montagne et surtout à
des linéaments comme les rebords de plateaux (Vercors). Corniche, falaise.
Espace : Mot vital de la géographie. De spatium, pas. Qui se mesure avec le pas.
1) Intervalle, séparation. Syn. Espacement. C'est un écart, l'espace entre deux points. Peut-être
une trajectoire, l'espace parcouru. Sens figuré : espace de temps. Lorsque les objets s'espacent,
leur densité diminue.
2) Place, portion de l'étendue, voire lieu. Espace de 10 hectares, espace clos, espace défriché,
encombré, nu, industriel, vert, public, vertical (pour la publicité), etc. Parfois associé à l'idée
d'abri ou à l'inverse d'exposition (idée d'ouverture, d'aise, de respiration, « je manque d'espace »).
Idée d'étendue à dominer, à parcourir (« espace de conquête »).
3) Ensemble des étendues, finies ou non. La topologie étudie les propriétés de l'espace et
l'arrangement des choses dans l'espace. L'espace des cartes a deux dimensions, l'espace sensible
en a trois. La géographie emploie des espaces à n dimensions, dont certains ne peuvent pas se
voir.
4) L'espace s'emploie dans des sens très abstraits, qui n'ont aucune dimension physique, mais
relèvent de la sensation, de la connaissance : espace social, espace économique, espace de
réflexion, espace de liberté. L'espace géographique ne se réduit donc pas aux accidents
typographiques, des frontières et des villes.
5) L'espace terrestre correspond à la surface du globe (510 millions de km², soit mille fois la
France). L'espace de l'humanité est appelé écoumène. Il n'est pas plat, mais a une épaisseur (12
km, des mines au plan de circulation des avions).
6) L'espace géographique est l'étendue terrestre utilisée et aménagée par les sociétés en vue de
leur reproduction, au sens large, pour se nourrir, s'abriter, mais aussi pour accomplir des actes
sociaux. Il comprend l'ensemble des lieux et de leurs relations. C'est l'espace qu'étudient les
géographes. C'est à la fois un système de relations ET un produit social organisé.
- Il a des acteurs (individus, familles, groupes, entreprises, collectivités territoriales, des États).
- Il a des lois et des règles d'organisation et de différenciation (gravitation, effets de distance,
agrégation, espacement).
- Il est fondamentalement discontinu et anisotrope.
- Il est différencié, maillé et treillé.
- Il a une étendue, qui peut être disjointe, éclatée, ses limites peuvent être floues. Il n'a pas
nécessairement un centre.
Produit social, l'espace est également milieu et environnement et activité sociale. On peut y
reconnaitre cinq usages ou types d'action fondamentaux :
- Appropriation,
- Exploitation (ou mise en valeur),
- Habitation (ou mieux habitat),
- Echange (ou communication),
- Gestion.
7) L'espace est une acquisition récente de la géographie. L'expression est employée après les
années 60. On connaissait les régions, pas l'espace ou les espaces. Débats autour de son usage à
l'époque. L'espace est et ne peut être que social. Il n'y a pas d'espace naturel mais des ensembles
d'éléments physiques de l'espace géographique. « Sans les hommes, la Terre tourne, mais il n'y a
pas d'espace » (Brunet).
Essaimage : Création d'entreprise à partir d'une firme existante. Un cadre d'une entreprise peut
créer une nouvelle entreprise et que la firme originelle l'y aide, s'assurant des relations et sous-
traitances futures. On appelle ce mouvement spin-off.
Estran : Partie de la surface terrestre située entre les lignes de plus haute et de plus basse mer (du
normand, strand, pour plage). Uniquement dans les mers à marée et aux rivages à faible pente.
L'estran peut être caillouteux, rocheux, sableux ou vaseux. Il est un lieu de quantité de
phénomènes naturels (érosion, accumulation, microformes, faunes et flores) et humains fondés
sur l'exploitation des ressources de l'interface mer-terre (sel, algues, coquillages, crustacés, pèche,
aquaculture, bains de mer et de soleil, sports de mer). Lieu de trafic plus ou moins occultes
(contrebande).
Estuaire : Partie aval d'une vallée fluviale soumise aux marées. L'opposition entre le flot et
l'écoulement du fleuve cause des phénomènes particuliers (étalement des eaux, courants,
mascaret, barre, dépôts de sédiments), tandis que la conjonction entre l'écoulement et le jusant a
un effet de chasse qui nettoie une partie des dépôts. Un « bouchon vaseux » avance et recule ainsi
périodiquement dans l'estuaire. La bouche de l'estuaire est un site classique de port, associé à une
ville disposant d'un large arrière-pays (Londres, Rouen, Nantes, Bordeaux, Montréal,
Washington, Séville, Bangkok). Stations balnéaires (Le Havre, la Seine).
Certains estuaires sont associé à des deltas, soit que les apports sédimentaires énormes aient
entrainé un réaménagement d'estuaire, soir que l'estuaire abrite un delta sous-marin plus ou moins
bien formé (Rhin, Gange, Amazone).
Estuaires grands ou célèbres : Tamise, Seine, Garonne, Congo, Saint-Laurent.
Etagement : Disposition des activités humaines ou des phénomènes naturels en étages selon
l'altitude. L'élévation en altitude entraine une diminution de température et une raréfaction de
l'air, dont un accroissement des contrastes thermiques. L'élévation n'est pas un gradient continu,
mais se manifeste par une succession d'étages - passage par exemple de la forêt à la pelouse vers
1800 m. L'étagement est exploité par les activités humaines, au prix de déplacements de ces
activités selon les saisons (estive, remue, transhumance).
Ethnocentrisme : Inclinaison à tout voir et juger en fonction des habitudes et cultures de son
pays, de son peuple, sans faire l'effort d'essayer de se mettre à la place des autres. Parfois utilisé
pour contester la philosophie des Lumières et l'universalité des « droits de l'homme » (tout se
vaudrait). En cartographie, eurocentrisme (mais c'est aussi vrai pour l'Afrique...).
Exil : Départ forcé du pays de naissance ou de résidence, souvent mal vécu (ex, hors, al, aller,
errer). On s'exile à la suite de persécutions, de guerres, de pillages, de famines. Frappe parfois des
peuples entiers. Il peut être délibéré (protestants français après la révocation de l'édit de Nantes
en 1685).
Exode : Emigration massive, fuite au dehors d'un pays, d'un lieu de résidence à l'intérieur d'un
même pays. De ex hodos, qui quitte le chemin (habituel). A la différence de l'exil, toujours subi,
et qui peut être individuel, l'exode est toujours collectif, et parfois choisi comme solution à des
difficultés locales ou dans la perspective d'améliorer une condition. Au moins, traduit un malaise
local. L'exode rural est bien plus une image de propagande (au nom des valeurs traditionnelles)
qu'une réalité tangible, même si l'installation des ruraux en ville est une réalité depuis deux
siècles au moins. Exode des capitaux frappe les économies en mauvais état. Exode des cerveaux.
Souvent mouvement ample et durable.
Exportation : Vente de produits à l'étranger, hors du pays. Ant. Exportation. Ensemble des biens
ou valeurs sortis d'un pays en une année, un mois. On peut aussi exporter des devises, des idées,
des innovations, du savoir-faire et des cerveaux.
Exurbanisation : Mouvement par lequel la population urbaine semble « sortir » de la ville pour
se placer dans les espaces périurbains. En fait, phénomène par lequel les villes s'accroissent en
gagnant de l'étendue. Le coût élevé du centre, la concurrence des bureaux, le développement de la
voiture particulière entrainent l'expansion de banlieues toujours plus éloignées. Ce n'est pas un
affaiblissement de la concentration urbaine mais une extension en volume et en étendue. Les
centres restent toujours aussi convoités.
Façade maritime : A ne pas confondre avec rivage. Une façade maritime est une région littorale
avec plusieurs grands ports proches. En Europe, 6 façades (Nord-Europe, Ouest-Méditerranée,
Îles britanniques, Est-Méditerranée, Baltique, Atlantique). Aux EU, 3 ou 4 façades
(ou seaboard). Une façade est un lieu tourné vers l'extérieur. Peut s'employer pour une montagne,
pour exposer la pente exposée à un flux (climatique, de peuplement).
Faille : Rupture recherchée et dénoncée par la géographie traditionnelle comme cause d'accidents
et d'alignements. Cassure de l'écorce terrestre, le long de laquelle deux blocs sont dénivelés
(décrochement vertical) ou décalés (décrochement horizontal ou coulissage). Etym. Ce qui
manque, qui fait défaut. Partie faible d'un raisonnement.
Faubourg : De fors, foris, hors, et burgus, bourg. Désigne la partie située hors de son enceinte,
en périphérie, par des distances physiques et sociales à la fois. Circonvoisin. Le faubourg
accueillait autrefois ceux que la ville ne voulait pas héberger (Pékin, XIIIe siècle, Marco Polo). A
Paris, la ville a gardé le souvenir de certains faubourgs (Saint Antoine, Saint-Germain). L'axe
d'animation est souvent la route par laquelle on sortait autrefois de la ville.
Fermage : Mode de faire-valoir agricole dans lequel le fermier apporte sa force de travail et, en
principe, son outillage et son cheptel, mais paie une rente pour l'utilisation du bien-fonds (biens
immeuble).
Finage : Etendue de terre appropriée et plus ou moins complètement exploitée par une
communauté agricole (village, hameau), voire par une entreprise agricole (finage d'exploitation).
Le finage est généralement continu et délimité (fini et défini, comme son nom l'indique). Il
englobe bois, pacages (terrain où l'on fait paitre les bestiaux), cultures. En principe, ses limites
correspondent, en France, aux limites communales. Ce n'est plus toujours le cas (les finages
étaient autrefois séparés par des marges boisées).
Finisterre : Bout du monde, lieu ou « finit » la terre par rapport à une direction d'origine, comme
certaines péninsules européennes ; proéminence d'un continent situé à l'écart des lieux d'activité
majeurs. Un finisterre est un indicateur de dissymétrie. Se définit toujours par rapport à une
orientation, un mouvement, un élan. Les finisterres sont souvent enclavés et dépendants. La
Californie est un finisterre qui a su devenir un centre. L'Irlande, la Bretagne ont été des
finisterres, qui ont servi de tremplin vers un « au-delà » des mers.
Fjord : Bras de mer étroit, ramifié, pénétrant profondément à l'intérieur des terres et
correspondant à une vallée glaciaire ennoyée (terrain par les eaux marines après le retrait des
glaces. Mot islandais et norvégien venant de bher. Désigne les côtes norvégienne, mais on
retrouve le même phénomène en Colombie britannique, au NO des EU, au Chili, en Sibérie, voire
en Ecosse. Certains fjords abritent de vraies villes (Trondheim) se sont des attractions
touristiques nourrissant des croisières. Liaisons routières difficiles.
Fleuve : Sens large, cours d'eau. Sens strict, cours d'eau débouchant directement sur une mer ou
un océan. La Garonne est un fleuve, la Charente aussi, la Dordogne, non, simple rivière.
S'emploie aussi pour une mer intérieure (Volga, Jourdain).
Fleuve côtier : fleuve au sens strict, mais de faible longueur et sans affluent notable. Nombreux
sens figurés (fleuve de boue, fleuve de lave, employé pour coulée). Symbole d'abondance.
Discours fleuve. Les fleuves jouent un rôle majeur dans les circulations terrestres, directement ou
par les commodités qu'offre au transport leur vallée. Ils contribuent à fixer les frontières.
Il faut toujours considérer ces deux dimensions : longitudinale et transversale. Ils peuvent être
axe ou barrière selon les moments (Mékong) ou les deux à la fois (Rhin, autrefois le Rhône). Plus
long fleuve du monde, le Nil (6600 km), devant l'Amazone (6400 km). Le plus petit fleuve de
France est la Veules (un peu plus d'1 km), en Seine-Maritime, qui se jette dans la Manche.
Forêt : Espace arboré, en formation serrée et fermée. Vient de la propriété du roi, forestis silva,
au XIIème siècle. La forêt était le bois forain, celui du seigneur ou du roi, hors de la juridiction
communale. Les autres n'avaient que des bois, soumis à la loi. Forêt primaire, en équilibre
climatique avec le milieu ; forêt secondaire, forme de dégradation ou de reconquête.
L'administration des « Eaux et forêts » est chargée de l'entretien et de la gestion des forêts
domaniale. On classe les forêts selon leur appartenance climatique et d'altitude, de la taïga
boréale à « l'enfer vert » d'Amazonie, de la hêtraie européenne à la nebelwad d'Amérique du
Sud.
Friche : Terre inculte et non travaillée, plutôt bien reposée. La friche est appropriée mais non
exploitée et se trouve hors assolement, soit en raison d'un manque de main d'œuvre, soit parce
que son exploitation n'est pas estimée rentable, soit en raison de stratégies d'attente. Ne pas
confondre avec jachère. On parle de friche sociale, terre momentanément hors du circuit de la
production à la suite d'un héritage, d'un changement de propriétaire, d'un morcellement
successoral, de l'exode rural, d'un changement de profession de l'exploitant. Relativement
abondantes dans les espaces de déprise autour des villes, en particulier dans les contrées où la
double activité est en crise (ouvrier-paysan). Signe de déprise quand elles se multiplient dans un
lieu.
Une friche sociale peut englober les formes suivantes :
- Friche d'attente ou de spéculation : terre appropriée qui n'est pas exploitée par son propriétaire,
lequel attend une hausse de sa valeur pour la revendre ou la lotir ou y construire. Nombreuses
autour des villes ou dans les espaces susceptibles d'être soudainement valorisés (montagne
skiable, littoral).
- Friche industrielle : espace industriel momentanément abandonné.
Front : Partie avant d'un ensemble. Front de mer face à la mer, ce qui fait front, un front de
côte est son talus. Front météorologique, espace de transition entre des masses d'air différenciées
par leur température, leur humidité, leurs dynamiques. Front des alizés, front de la mousson, front
polaire, front intertropical, etc. Front pionnier, limite atteint par la mise en valeur, l'avancée
extrême des défricheurs qui viennent établir une colonie. Le front est une frange plus qu'une
ligne, il a une profondeur.
Frontière : Limite du territoire d'un Etat et de sa compétence territoriale. Par extension, limite
séparant deux zones, deux régions, ou même deux entités plus ou moins abstraites (frontière
linguistique, frontière entre le bien et le mal, etc.).
La notion et le mot supposent une souveraineté nationale qui ne remonte guère au-delà du XVe
siècle. Avant cela, chaque pays avait une fin et des confins. Les frontières (de front) furent
ensuite des places fortes construites par le pouvoir royal qui finirent par constituer la frontière au
sens moderne, sanctionnée par un traité, jalonnée par des bornes, des barrières, des postes-
frontières.
La théorie des frontières naturelles est une construction politique et intellectuelle. Toutes les
frontières sont par définition artificielles « Ligne imaginaire entre deux nations, séparant des
droits imaginaires de l'une des droits imaginaires de l'autre » (A. Bierce). La frontière est donc
une limite, une interface privilégiée entre des systèmes différents, où fonctionnent des effets de
synapse (rupture, passage, relais) d'autant plus forts (EU/Mexique) que tentent de la franchir des
nuées d'immigrants clandestins.
Les zones frontalières tirent des avantages particuliers de leur situation, au moins en temps de
paix. Les frontaliers peuvent parfois résider dans un pays et travailler dans un autre (Alsace,
frontière suisse). La frontière est parfois la « limite idéale ». La frontière peut être un front (Etats-
Unis, the frontier) : front vers l'inconnu, ouverture, espace de créativité, nouveaux espaces,
espaces pionniers, etc.
Futaie : Bois ou forêt dont les arbres sont hauts, à fûts droits et au sous-bois entretenu. C'est un
artefact, le résultat de la sylviculture. Il n'y a pas de futaie naturelle.
Géomorphologie : Sciences ou description des formes du relief terrestre. Ces formes elles-
mêmes. Place éminente (et même dominante) entre 1930 et 1960. Dans d'autres pays, elle est
associée à la géologie. Elle a pu être confondue avec la géographie physique voire avec la
géographie en général.
Habitat : De habere, avoir. Habitat, habité, habitation. Le lieu où l'on est établi est celui où l'on
vit, où l'on est habituellement, qui est devenu une façon d'être (habitus). On parle d'habitat naturel
pour les animaux et les plantes (écologie, biotope). Les sociétés humaines modèlent l'habitat à
leur image. C'est l'ensemble et l'arrangement des habitations dans un espace donné. L'habitat
urbain correspond à l'ensemble de la ville, l'habitat rural à tout ce qui est édifié à la campagne. On
étudie les formes et les structures de l'habitat : la variété des formes d'habitat renvoie à celle des
solutions que les sociétés humaines ont trouvées pour résoudre les problèmes de l'environnement
proche.
L'habitat est un bon révélateur des inégalités sociales (bidonvilles, bordes, cités, chalets,
chaumières, courées, favela, grands ensembles, gourbis, mas, résidences, taudis, tentes, villas).
Exprimant des choix économiques, sociaux, religieux et symboliques des sociétés, l'habitat est
donc l'une des formes majeures de l'appropriation de l'espace et de la formation des territoires,
une des plus durables aussi.
Hameau : Petit groupe d'habitations (de ham, foyer et lieu habité). Généralement un groupement
de fermes, mais le mot s'applique ailleurs, comme un petit groupe de maisons ouvrières près
d'une usine isolée. Le hameau n'a pas de statut juridique (c'est un écart - selon la définition de
l'INSEE, est écart tout ce qui n'est pas au chef-lieu de la commune, officiellement la population
dispersée).
Héliotropisme : Attraction par le soleil, mouvement vers les régions ensoleillées. Commande la
masse des migrations touristiques saisonnières, et quelques mouvements de pop. vers la Sun Belt
étasunienne ou les Midis français.
Hexagone : Forme géométrique à six angles. Une figure qui permet de mailler parfaitement une
surface plane, et la seule qui le permette en respectant les lois de la gravitation. Figure de base du
modèle des lieux centraux (hexagones de Reynaud, ou de Christaller). Le réseau de droite qui
relie les centres de ces hexagones forme le treillage, fait de l'entrecroisement de trois directions,
et dessinant des triangles équilatéraux.
L'application d'une grille d'hexagones sur un espace géographique permet de vérifier le degré de
réalisation de la théorie des lieux centraux.
C'est aussi la représentation moderne du territoire métropolitain français, au point d'en être
devenu le symbole. Alors doté d'une majuscule.
Holisme : Attitude ou idéologie consistant à tenter de saisir, ou de ne voir que, l'ensemble, et non
les parties (holos, tout). C'est une attitude systémique, s'obligeant à réfléchir au système et aux
conditions de l'émergence de qualités nouvelles. « Le tout n'est pas égal à la somme des
parties ».
Hub : Pivot. Lieu qui concentre et redistribue des voyageurs, ou des marchandises dans de
nombreuses directions. Mot américain, dans le cas des transports aériens : certains aéroports sont
des points de rabattement et d'éclatement des flux, assurant les correspondances avec de
nombreux autres points.
Huerta : Mot d'origine espagnole. Un jardin irrigué, aux tailles diverses, du potager à la plaine.
Le huertano est le paysan maraicher qui cultive selon les techniques traditionnelles et intensives à
la fois, avec des rotations culturales savantes.
Hydrographie : Ensemble des cours d'eau et masses d'eau, et étude de leur tracés, de leur
configuration, de leur variation. Réseau hydrographique, le chevelu (l'ensemble des affluents d'un
cours d'eau) des cours d'eau.
Immigration : Mouvement d'individus (immigrants) comptabilisés à l'entrée d'un lieu, d'un pays.
En réalité, le terme d'applique aux étrangers pour une longue durée dans un pays qui n'est pas le
leur. Eventuellement à la demande du pays lui-même. Dans le leur, considérés comme émigrants.
L'immigration pose le problème de l'identité et du racisme, alors qu'elle a fait la richesse de
nombreux pays.
Industrie : Ensemble des activités de transformation en vue de la production de biens matériels.
L'industrie forme le secteur "secondaire" de la classification de Colin Clark - le primaire lui
fournit ses intrants, le tertiaire distribue ses produits. Au XVIIIème siècle, elle englobait
l'agriculture et le commerce.
L'industrie est pratiquée par des entreprises dans des établissements, objets géographiques
notables (fabrique, atelier, usine, manufacture). Textile, automobile, chimie, pharmacie,
mécanique, agro-alimentaire sont des industries.
Les règles de localisation des industries sont l'objet de nombreuses études. Elles dépendent de la
façon dont l'industriel cherche à accroitre son profit. Jadis, c'était surtout en réduisant ses coûts de
transport (matières premières et/ou produits finis), mais aujourd'hui, ce sont plutôt les avantages
financiers (aides, détaxes), la qualité de la main d'oeuvre (gisements de travailleurs bon marché,
ou qualifiés, faible absentéisme, etc.), la qualité des liaisons, etc.
Les industries se divisent en branches (en fonction des produits), en secteurs (biens de
consommation, d'équipement ou intermédiaires), en filières ou en segments de filières.
Parmi les classifications, distinction petite, moyenne et grande industrie (selon la taille de
l'établissements et le volume des investissements), entre industrie lourde et légère, de « capital »
ou de main d'oeuvre, selon les principaux postes de dépenses, de haute, moyenne ou basse
technologie.
- Ville ou région industrielle : très marquée (y compris le paysage) par l'activité productive. Le
terme s'emploie moins qu'autrefois.
- Complexe industriel : ensemble d'établissements entretenant des relations organiques ou
physiques. L'association mine/masculin et textile/féminin a formé un complexe industriel dans le
Nord de la France.
- Paysages industriels : marqués ou dominés par les établissements de fabrication.
Interfluve : Relief qui sépare deux bassins-versants. Crête d'interfluve : ligne de partage des
eaux. Les collines sont en général des interfluves.
Irrigation : Apport d'eau à usage agricole. Ensemble de techniques destinées à déplacer de l'eau
dans le temps ou dans l'espace pour modifier les possibilités agricoles. L'irrigation vise à corriger
la répartition naturelle des pluies. Dans les régions les plus sèches (> 2 ou 300 mm de pluie par
an), elle est la condition sine qua non de l'agriculture. L'irrigation améliorante est une assurance
contre les aléas climatiques, qui régularise ou fournit de l'eau à la saison sèche, améliore les
rendements et permet de substituer le riz, la canne à sucre ou le maïs à des plantes moins
productives.
On peut avoir recours aux nappes souterraines par des techniques de puisage (bonne correction
temporelle, faible modification des répartitions spatiales), diffuser les hautes eaux des fleuves par
des canaux d'inondation (corrections spatiales et temporelles moyennes) ou construire de grands
réseaux de canaux partant de barrages-réservoirs (corrections spatiales et temporelles
maximum).
Grande diversité des techniques au niveau de la distribution : par ruissellement, par submersion
ou infiltration, par aspersion ou par goutte-à-goutte. Tous les systèmes exploitent la gravité,
parfois le pompage.
L'attribution de l'eau peut être générateur de conflits, d'où l'existence de tribunaux spécialisés,
comme en Espagne (Valence).
15% de la superficie cultivée mondiale est irriguée, dont 60% de l'Asie des Moussons (30% pour
la seule Chine), presque 8% pour les USA, à peine 1% en Afrique.
L'irrigation pourrait être étendue, mais les investissements sont importants, les bouleversements
réels, les conséquences environnementales ou humaines parfois sérieuses (salinisation des sols,
expulsion des paysans, etc.). L'irrigation peut entrainer une forte diminution des ressources en
eau, par évaporation (ex. mer d'Aral dont la superficie a réduit de 2/3).
Isobare : Courbe dont tous les points indiquent une même pression atmosphérique, en
hectopascals (c'est à dire en millibars). Le dessin des isobares permet de distinguer les
anticyclones (hautes pressions) et les dépressions cycloniques, permettant de déduire la direction
des vents et donc le temps qu'il va faire dans les prochains jours.
Isohypse : Courbe de niveau. Sur une carte, une isohypse (ou isoligne, ou isoplèthe) est une ligne
joignant des points d'égale altitude.
Isthme : Langue de terre plus ou moins étroite, plus ou moins accidentée, réunissant deux terres
et séparant deux mers. Du grec, passage étroit. Un des espaces géographiques clés, l'inverse
du détroit (passage maritime ou lacustre étroit entre deux terre, entre deux continents, comme
Gibraltar, deux iles, comme Bonifacio, une ile et un continent, comme le Pas-de-Calais).
Met en communication des mers rapprochées ou des rivages opposés. Trois grands isthmes fixent
la majeure partie des conflits du monde, partagés en petits Etats qui évoquent les dominos : les
caraïbes, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est. En Europe, Kiev (entre Mer Noire et Baltique).
Les hommes ont toujours cherché à percer ces isthmes dès que les moyens techniques l'on rendu
possible : Corinthe dès l'Antiquité, Suez (Méditerranée et Mer Rouge), Kiel (Baltique et mer du
Nord), Panama (Atlantique et Pacifique).
Tenir un isthme est une préoccupation stratégique, mais la définition de l'isthme est une question
d'échelle, au niveau continental ou local. Le terme désigne souvent des langues étroites, de
quelques kilomètres ou dizaines de kilomètres de large. A une autre échelle, l'Europe toute
entière est un isthme, et la France en certaines parties.
Jachère : Terre en repos, pendant une certaine durée (souvent un an) à l'intérieur d'une rotation
régulière des cultures. La jachère n'est pas cultivée, mais elle est travaillée, afin de permettre une
reconstitution des qualités du sol. De gascar, charrue ou araire (gaulois). Ne pas confondre avec
la friche. En Afrique, peut désigner des champs abandonnés un certain temps avant d'être remis
en culture (avec un brûlis, par ex.).
Karst : Ensemble de formes de relief liées aux aspects particuliers du travail des eaux dans une
masse de terrains calcaires, perméables, solubles et fissurés. Développement de réseaux
souterrains avec cavernes, galeries et grottes, entrainant des formes de surfaces originales,
gouffres béants, dépressions fermées. C'est un domaine extrêmement intéressant pour la mise en
valeur touristique et sportive : grottes et galeries sont très visitées et la spéléologie est un sport en
expansion. Des aménagements sont nécessaires pour la mise en valeur : escaliers, rambardes,
rampes, éclairages, promenades en barques, etc.
En France, Causses du Quercy (Padirac), Gorges de l'Ardèche, Grands Causses au sud du Massif
Central, etc. Recèlent parfois des trésors de peinture ou gravure pariétale, l'intérêt de la visite en
est d'autant multiplié (ex. Lascaux).
Lac : Etendue d'eau à l'intérieur des terres. En principe, l'eau n'est pas courante, elle est douce et
sa surface est importante. Plus petit, c'est un étang, ou une mare, salé on dit plutôt mer (mer
Morte), mais il existe un grand lac salé dans l'Utah. Le plus important est le lac Baïkal, en
Sibérie. Un lac a des rives, parfois des plages. Alimenté par des eaux de pluie et de ruissellement,
parfois les neiges et des glaciers. Très sensibles à la pollution, en raison de leur faible rythme de
renouvellement. Les lacs se forment où les eaux sont en partie retenues par des obstacles naturels
- cratères volcaniques, cirques glaciaires, cuvettes ou fossés d'effondrement. On parle de lac
artificiel, de lac de barrage, de lac collinaire (réservoirs d'eau créés derrière un barrage, à des fins
de régulations d'écoulement ou d'irrigation).
Lais, laisse : Espace que les eaux découvrent au jusant (partie de la terre découverte avec la
marée descendante) ou à l'étiage (période à laquelle un cours d'eau atteint sont niveau le plus
bas). La propriété en est normalement publique. Egalement dépôts laissés par les eaux de mer ou
de rivière - sédiments, déchets, épaves de toutes sortes.
Latitude : Position par rapport à l'équateur, mesurée de part et d'autre de celui-ci. Les hautes
latitudes ont un grand angle (vers les pôles), les basses latitudes se trouvent plus près de
l'équateur. Les climats sont en grande partie fonction de la latitude, qui détermine l'incidence des
rayons solaires, et donc la durée du jour, l'ampleur des variations saisonnières et la quantité de
chaleur reçue du Soleil.
Lieu : Point de l'étendue, élément de base de l'espace géographique. Son atome en quelque sorte.
L'espace est fait de lieux, liés par réseau. Un lieu est un point singulier, identifiable et identifié,
distinct des autres. Le lieu répond à la fameuse question « où ? ». Il est en principe nommé,
reconnu comme lieu, lieu-dit. Souvent pris comme synonyme de lieu habité, avec au moins un
feu, une maison. Il est hameau avec plusieurs. Village, bourg, ville au-delà. Localité souvent.
Le lieu peut être inhabité, mais il est alors « hanté », et donc approprié. Il peut être un pic, un
rocher, une mouillée, un gué, une croisée, singularisé par ses propriétés topologiques. Les noms
de lieux forment la toponymie. Un lieu peut être abstrait : un point de mesure de terrain, de
sondage ou d'échantillonnage. Un Etat devient un lieu sur le planisphère statistique.
Tout lieu a une adresse. Au moins celle de ses coordonnées, en latitude et longitude. Il a une
situation, qui peut se décrire et s'analyser. Il a des voisins, un environnement, qui est son milieu.
Lieu et territoire entretiennent des relations complexes. Un lieu peu étendu peut être un territoire
(un finage, une ville). Un territoire est aussi (parfois, surtout) un réseau de lieux.
Les attributs du lieu peuvent changer. Il a des caractéristiques naturelles, des habitants (ou des
habitués), des possesseurs, des utilisateurs, des fonctions dans l'organisation de la société, des
valeurs, qui changent selon les personnes. C'est par tout un ensemble de qualité qu'il vaut d'être
lieu. Le paysan, le colon, l'ingénieur et le touriste ne voient pas le même lieu au même endroit.
Un lieu dans le langage courant est synonyme de mots auxquels les géographes s'efforcent de
donner des sens plus précis : région, contrée, pays, place, espace. Si un espace est un ensemble de
lieux, c'est une question d'échelle.
Un lieu-dit est un lieu qui porte un nom. Habituellement restreint à des lieux inhabités, ou habités
par un petit nombre de personnes, et remarquables par une particularité naturelle (Bel-air, le Lac
noir, etc.). Tout objet géographique, pays, région, ville ou village est en fait un « lieu-dit ».
Limite : De limes. Ligne de séparation entre deux régions de l'espace, deux territoires, parfois
deux phénomènes. La limite est parfois tranchée, souvent graduelle, avec
franges, marges, marches.
Littoral : Rivage maritime ou lacustre (litus oris, rivage). Pour Brunet, c'est un synonyme de
côte, mais plus savant. Comme interface terre-eau, le littoral est l'objet de nombreux phénomènes
particuliers et de formes d'organisation de l'espace originales. Principalement l'effet de synapse
(installations portuaires et industrielles, contrebande) ou de danger (invasion, défense, rapts de
pirates), sur l'exploitation des ressources marines (pèche et aquaculture, épaves), sur l'attraction
touristique (bains de mer et jeux de plage).
Les littoraux sont bas (deltas, plaines, marécages) ou hauts (bords de plateaux, reliefs de faille).
Ils sont rectilignes ou découpés, indentés (littoraux montagneux ou en pays de collines), peuvent
être accompagnés d'iles (terre entourée d'eau de toutes parts et d'une taille intermédiaire entre
l'îlot et le continent) ou bordés de lagunes (étendue d'eau sur un littoral, enfermée par un cordon
de sédiments).
La géomorphologie a un vocabulaire très étendu pour décrire les littoraux : baie, calanque, cap,
cordon, delta, détroit, isthme, presqu'île, rade, etc.
- Climat littoral : limité à quelques hectomètres ou kilomètres de profondeur, faibles
précipitations, puissance des vents, modération des températures.
- Courant littoral : qui longe la côte.
- Dune littorale : en cordon, se développant dans l'estran, large, sableux, vent fort.
- Erosion littorale : érosion par les vagues et les embruns.
- Industrie littorale : industrie sur l'eau, peu employé.
- Navigation littorale : cabotage, côtières.
- Station littorale : type de station balnéaire ou de cure, formes d'architectures caractéristiques,
souvent associées à de vastes ensembles de terrains de camping.
- Tourisme littoral : lié en partie aux cures exploitant l'air, le sel et l'iode, au spectacle, aux sports
et aux loisirs de mer, à la thalassothérapie, premier moteur de déplacement des estivants.
Loisir : Ce qui est permis (licere, licence). Par opposition à la contrainte que représente le travail.
Le loisir est aujourd'hui considéré comme un droit, et il est même vivement recommandé,
s'agissant de consommation. C'est l'ensemble des occupations librement choisies hors du travail.
Place considérable des loisirs dans la géographie des pays développés, et dans les moins
développés qui en tirent des revenus. On évoque parfois « l'industrie des loisirs ».
Maillage : Ensemble des filets qui situent les lieux dans les mailles de l'appropriation et de la
gestion du territoire, et principe de partition opératoire et socialisée de l'espace. Le maillage va de
la parcelle à l'Etat, à travers toute l'échelle géographique. Le maillage est une caractéristique
fondamentale de l'espace : les processus d'appropriation produisent, par définition, des partitions.
Il s'agit de :
- Partager entre des familles le sol, pour exploiter ses ressources (parcelles).
- D'assurer une base aux groupes élémentaires en lesquels se divise un peuple (finage de villages,
territoires des tribus).
- Disposer de relais du pouvoir, en leur attribuant une étendue qu'ils aient les moyens de
maitriser. Le pouvoir se rapproche des citoyens en morcelant le territoire en niveaux successifs
(le cadastre ou les circonscriptions administratives).
Les formes du maillage ont des dessins classiques : damier, râteau, roulette, puzzle,
etc. Le damier (ou carroyage) correspond à une manière brutale et efficace de diviser l'étendue en
pays neuf ou conquis. Cadastre romain, townships nord-américains, blocs de jardins ouvriers
dans les banlieues, plan de nombreuses villes « neuves » de France, des Amériques ou d'ailleurs.
En apparence égalitaire, il est loin de l'être : tous les lots ne se valent pas, certains ont des
gisements, d'autres pas, certains sont prêt de la route, d'autres loin, etc.
- La recherche des « meilleures » places suscite parfois d'autres variantes : en râteau (un front de
mer, les trois terroirs d'une vallée, rive/lit majeur/terrasse ou versant, les façades sur la grande-rue
ou les côtés de la grande-place), en camembert, voire en roulette, si l'on convoite un point plutôt
qu'un front. Exceptionnel dans le cadastre (sauf en Antarctique), il apparait dans la distribution
des activités en ville, lorsque le point central mérite d'attirer (marchands et artisans d'un souk
s'efforcent d'être au plus près de la mosquée et s'organisent en secteurs de cercles et de
couronnes).
- Les mailles de la gestion publique ont une étendue mesurée, des limites fixées et un centre : le
Monde est divisé en Etats, à leur tour divisés en circonscriptions, en général à plusieurs niveaux.
La forme naturelle d'une maille isolée, dotée d'un centre, serait le cercle. En famille, le cercle
devient hexagone : il minimise les écarts et les angles morts, rapproche au mieux les frontières
tout en couvrant la totalité de l'espace. L'hexagone était implicite dans l'esprit des
révolutionnaires quand ils créèrent les départements : le département était fondé sur un chef-lieu,
qui devait être accessible de tout point dans la journée. Même si le résultat fut moins parfait, à
cause des appropriations des uns et des autres, qui ont influencé la belle ordonnance voulue à
l'origine.
Maquis : En pays méditerranéen, c'est un taillis inextricable. Par extension, un lieu retiré, peu
accessible, avec quelque chose de l'antimonde. Pour les géographes et les botanistes, c'est une
formation végétale fermée, issue d'une forêt méditerranéenne dégradée par le feu et le pacage (ou
pâture), avec des arbustes et des bruyères. La garrigue est une formation voisine mais plus
ouverte.
Le maquis abrite les condamnés, les proscrits, ceux qui sont en rupture avec la société, d'où
l'expression "prendre le maquis". Résistants en 1940. Vercors, Cévennes.
Marais : Espace plat envahi par les eaux en raison de la faible pente et doté d'une végétation
particulière. On distingue les marais littoraux (ou maritimes) à végétaux halophiles (se
développant dans un milieu salé), qui se créent à l'abri de cordons et dans les deltas ; et les marais
intérieurs (marécages), qui correspondent à des dépressions locales, dont le drainage naturel est
déficient ou a été perturbé. Les eaux stagnantes sont propices aux maladies endémiques, surtout
en pays chaud. L'habitat humain y est exclu, ou très marginal.
Le drainage permet l'assèchement d'un marais, aux fins de mise en culture ou d'amélioration
sanitaire. Un polder (étendue de terre gagnée sur l'eau) est souvent un ancien marais conquis sur
la mer à l'abri de digues. Les hortillonnages sont des marais aménagés et cultivés en légumes
(marais entrecoupés de canaux).
Un marais salant est un ensemble de casiers permettant la décantation des eaux de mer et la
récolte du sel. Maraichin : habitant du bord des marais, exploitant leurs ressources.
Un marécage est un marais aux contours imprécis, espace vague à nombreux marais.
Marée : Mouvement alternatif apparent du niveau des mers, suscité par une onde qui se propage
sur l'ensemble de la Terre, sous l'effet conjugué de la Lune et du Soleil sur la masse d'eau
océanique. L'effet d'onde est semi-diurne, parfois diurne (Asie du Sud-Est, Antilles) en raison de
la configuration des terres. La même configuration est à l'origine des courants de marée, qui se
dirigent d'une baie à l'autre selon les heures de remplissage. L'amplitude de la marée se
nomme marnage. Son coefficient en est une expression. La marée montante est le flot (ou flux),
la marée descendante le jusant (ou reflux). Les marées d'équinoxe sont réputées redoutables et
s'accompagnent de troubles atmosphériques (tempêtes).
La marée est utilisée pour remonter les estuaires, et une part de masse d'eau qui y entre peut être
retenue dans des bassins permettant aux navires de rester à quai sans s'échouer. Elle est aussi
utilisée dans les centrales ou usines marémotrices. La marée noire est une pollution par le pétrole
sur un littoral, à la suite d'une catastrophe (Amoco Cadiz 1978 en Manche, Exxon Valdez en
Alaska en 1989, guerre du Golfe 1991, Erika en Bretagne sud 1999).
Mascaret : Forte vague remontant les estuaires, selon un mouvement d'onde déclenché par la
marée montante.
Méandre : Sinuosité marquée d'un cours d'eau. Un méandre a une rive concave, vers laquelle se
déporte le courant, et une rive convexe aux eaux calmes et sur laquelle se déposent les alluvions.
Mégalopole : Très grande ville. Terme créé par Jean Gottmann à propos de la conurbation de la
côte orientale des EU, s'applique à deux autres ensembles urbains qui se distinguent par leur taille
et leur quasi-continuité, en Europe (Angleterre-Lombardie) et au Japon, groupant plusieurs
dizaines de millions d'habitants. Deux mégalopoles sont littorales (Japon/EU), l'autre traverse un
isthme (Europe). Extrême concentration de puissance, de capitaux, de pouvoirs. L'urbanisation
n'y est pas continue, contient des espaces verts, des espaces de réserve, des poches de pauvreté et
des ruines. Les autres groupements urbains importants mais isolés sont des métropoles,
des mégapoles, à la rigueur des macropoles.
Mégapole : Grande ville. On parle de plus en plus du réseau des grandes villes où le sort du
monde se décide. Le terme mégapole leur convient.
Mer : Ensemble des eaux salées à la surface du globe, dont la plus grande partie constitue en fait
les océans. Au sens étroit, ce qui s'oppose à l'océan, partie d'océan identifiée (mer des Sargasses),
partie bordière d'un océan (mer de Béring, mer d'Islande), étendue maritime relativement isolée
de l'océan (mer méditerranée, mer du Nord), nappe d'eau salée intercontinentale (mer Caspienne,
mer Morte).
Métayage : Mode de faire-valoir indirect, où l'exploitant, dit métayer, prête à bail le droit de
travailler une terre contre redevance en nature - en principe la moitié des fruits, d'où le nom. Le
propriétaire fournit assez généralement le cheptel. Contrats très variables selon l'état des rapports
de force entre preneurs et bailleurs. Désuet dans les pays développés.
Métropole : Ville mère. En principe la première ville du pays, ou de la région. Chef-lieu, mais ce
n'est plus un chef-lieu, c'est la ville d'où tout vient. Le mot a été étendu à la nation dominante,
vue comme mère-patrie : la métropole et ses colonies. Encore employé dans les départements
français d'outre-mer.
Migration : Déplacement, changement de lieu. Concerne tous les êtres vivants, y compris les
végétaux. De migrare, changer. On distingue entre les migrations périodiques (retour régulier au
lieu de départ) et définitives (abandon quasi-définitif, ou très durable, du lieu de départ). Les
migrations définitives peuvent être internes au pays ou externes. Elles comportent alors une face
émigration et une face immigration et sont dites migrations internationales (ou interrégionales).
Les migrations temporaires peuvent être quotidiennes (migrations de travail, dites pendulaires,
alternantes), hebdomadaires (élèves internes, militaires), saisonnières (oiseaux migrateurs,
travailleurs saisonniers), etc.
L'exode est une migration massive et forcée. Le nomadisme n'est pas considéré comme une
migration, même s'il implique des rotations parfois régulières. Solde migratoire (entrées -
sorties). La migration totale est la somme des départs et des arrivées, qui donne une idée de la
mobilité de la pop.
Les migrations internationales sont règlementées. Le système Monde est loin d'être fluide et
ouvert. Les effets des migrations sont très divers, selon la distance culturelle, identitaire, les lieux
d'arrivée et de départ, selon qu'elles concernent des riches ou des pauvres, à l'intérieur d'une
communauté ou avec changement de langue, de nation, de culture, etc.
Milieu : Ce qui est entre deux lieux ou points. Au milieu de, en plein milieu, au beau milieu. Par
glissement sémantique, milieu désigne aussi l'alentour du lieu, ce qui est extérieur au lieu mais
dans quoi il est plongé. Le lieu est « au milieu » du milieu, lequel lui est extérieur. Dans ce sens,
exact synonyme d'environnement (mot anglais pour « milieu »). Un lieu tirerait, en partie au
moins, ses caractéristiques du milieu dans lequel il se trouve. Le milieu n'existe pas en soi : il est
toujours milieu de quelque chose ou de quelqu'un. Un versant est un versant - il n'est milieu que
considéré par rapport à une maison, un champ, un projet, une activité.
Un milieu n'est donc pas un écosystème, si une zone bioclimatique, qui méritent d'être étudiés en
eux-mêmes. Lyon est un milieu, comme la jungle ou le champ d'action de l'islam.
Le milieu géographique d'un lieu comprend des éléments d'ordre naturel, des artefacts
(équipements, réseaux d'infrastructures), des institutions et des cultures, des relations, bref
l'ensemble des « mémoires » qui "informent" le système du lieu. Il est le « métasystème » du
système local.
Milieu naturel : l'ensemble des éléments de la nature (climat, sols, eaux, pentes, végétation,
faune) présents et associés à un lieu et autour de lui, forme le milieu naturel de ce lieu. Fait partie
du système du lieu et hors de lui, partie de son environnement. Rarement « naturel ».
Minorité : Peuple inclus dans un Etat comportant une nation dominante. Les situations diffèrent
selon la cohésion sociale et culturelle de la minorité : tout entière incluse dans le pays en
question, relevant d'un peuple sans Etat, partie détachée d'un peuple disposant par ailleurs d'un
Etat. Source de conflits et de multiples difficultés. Egalement, fait de ne pas être majeur, c'est à
dire de ne pas jouir de la totalité des droits du citoyen.
Mobilité : Forme de mouvement (movere, pousser) qui s'exprime par le changement de position
(géographique ou social). Mobilité sociale (à travers les classes, de revenus, par ex.), mobilité
professionnelle (changement de profession), mobilité du travail (temps passé en moyenne dans un
même établissement, turnover, rotation, pourcentage des salariés qui restent à la fin de l'année).
L'exode rural est une mobilité des populations des campagnes : déplacer la pop. des campagnes
pour la fixer autour des usines.
Modelé : Terme de sculpture, désignant en géographie des formes du relief, les formes
superficielles du terrain, par opposition à la description des volumes, des grandes masses.
Correspond aux formes d'érosion (modelé fluvial, éolien, glaciaire, des versants, etc.). Il existe un
modelé anthropique, issu des oeuvres et actions humaines.
Monoclinal : Caractérise une forme de relief qui n'a qu'une pente. Issu de l'érosion de couches
sédimentaire régulièrement inclinées (=/= structure plissée).
Monoculture : Agriculture fondée sur une seule production. Verges, vignobles. Il peut s'agir
aussi d'un type de culture (maraichère), d'une association dominée par un ou deux produits (maïs,
blé-betterave). L'extension spatiale de la monoculture se traduit par des bassins (laitier, par ex.)
ou belts en anglais. Antonyme, polyculture.
Monopole : Situation où il n'existe qu'un seul vendeur ou un seul producteur. Dans le monde, un
pays, un espace défini. Une concession peut octroyer un monopole (distribution de l'électricité en
France jusqu'à il y a peu, eau, transport ferroviaire). Le monopole s'oppose au monopsone, où il
n'y a qu'un seul acheteur. Des lieux, des contrées peuvent se trouver en situation de monopole
(matière première rare, minerai, production industrielle ou agricole exclusive).
Montagne : Masse de relief d'altitude notable. La désignation est relative - la Montagne Noire ne
dépasse pas 1200 m, la Montagne de Reims 283. On peut parler de montagne moyenne (entre 900
et 1800 m) et de haute montagne (au-delà de 1800 m), qui offrent des avantages comparatifs
distincts. Origine : plissement en bordure des plaques continentales.
Comme milieu naturel, la montagne se distingue par ses pentes, propices à l'utilisation de la
force hydraulique, par l'abaissement des températures et la teneur de l'air en oxygène quand
l'altitude s'élève. D'où un étagement des formes de végétation et ses possibilités de mise en
valeur. Dans les montagnes de la zone tempérée : étage des cultures, étage des forêts, étage des
pelouses d'altitude, étage des rochers. Dans les Andes, terres chaudes (forestières), terres
tempérées (cultivées), puis froides, puis pelouses et rochers. Les contrastes d'exposition prennent
une grande importance (ubac, adret, soulane, estive). Tous les travaux d'aménagement imposent
des coûts supplémentaires (difficultés d'accès). Importance des synapses : cols, passes, villes de
piémont (= plaines au pied des montagnes). Difficultés d'accès, donc : refuge de pop. originales,
d'ethnies de faible effectif, conservatoires de langues et de coutumes. Symbole de la durée, de
l'obstacle inébranlable et immuable, la montagne impressionne par sa vigueur, ses dangers.
Climat de montagne : se différencie du climat régional en raison de l'altitude. + faibles
températures, surtout hivernales, fortes précipitations (ascendances), neiges. L'agriculture de
montagne se distingue pour les mêmes raisons, plus les pentes (étagement des milieux
physiques). Usage particulier des animaux.
Moraine : Amas de débris rocheux en bordure ou en front de glacier, provenant des chutes de
blocs de glace. Laissées sur place à la fonte des glaces, les moraines forment des entassements
qui retiennent des lacs et des étangs.
Mousson : Vent saisonnier de l'Asie méridionale et de l'océan Indien (de l’arabe, mausim,
saison). La mousson rythme la vie de l'Asie dite des Moussons. L'hiver, les vents soufflent du
nord-est, entre les cellules de hautes pressions subtropicales et les basses pressions équatoriales
(mousson d'hiver ou mousson du nord-est). En été, par suite de l'échauffement du continent, un
axe de basses pressions se forme, de l'Arabie à la Mer de Chine, par le nord des péninsules
indiennes et indochinoise. L'alizé de l'hémisphère sud traverse alors l'équateur - l'air humide
arrive en Asie du Sud sous la forme d'un puissant courant du sud-ouest (mousson d'été ou
mousson du sud-ouest). L'usage assimile la mousson avec ce dernier : la mousson est un vent
prolongeant l'alizé de l'hémisphère en hiver vers l'hémisphère en été. Il existe donc des
« moussons » en Afrique occidentale, en Australie, à Madagascar.
En Inde, on tend à assimiler la mousson et les pluies de mousson. Le mot indique le changement
de saison, l'arrivée du front de la mousson pluvieuse.
Nature : Le monde, pris à l'exception des populations et des œuvres humaines. Tout ce qui n'est
pas « artefact ». Le matériel et le vivant, hors de l'humain. Pour les Grecs, le physis (physique,
naturel) opposé à la tekhné (technique, culture). Parfois, tout ce qui n'est pas la ville : les champs,
le rural, se rapproche alors de l'idée de paysage.
Niveau : De libella (ang. level), instrument qui donne l'horizontale. Hauteur de l'eau par rapport à
une échelle de référence (niveau des mers, des marées, de crue, d'étiage). Niveau zéro : altitude
zéro, niveau moyen des mers. Également, palier dans une hiérarchie (syn, échelon).
=> Brunet propose qu'il soit plus souvent employé à la place d'échelle (niveau régional, niveau
local), plus clair.
Occident : Côté où le soleil « tombe ». Couchant, ponant. Avec majuscule, synonyme de pays
capitalistes développés de religion chrétienne et de tradition libérale. Europe + États Unis à
l'ouest de l'URSS dans la représentation classique du monde. L'antonyme n'était pas l'Orient,
mais l'Est. Notion désuète, depuis que l'Est n'existe plus comme système économique.
OMS (Organisation mondiale de la santé) : Institution de l'ONU siégeant à Genève, très active
dans les pays du Tiers-Monde, notamment en matière d'épidémies.
Ouragan : Forte tempête, à vents tourbillonnants, se déplaçant sur une longue distance selon une
trajectoire courbe, des basses latitudes vers les latitudes moyennes. Fréquent et dangereux sur les
Caraïbes et les côtés orientales des EU. On parle aussi de cyclones tropicaux, couramment
désignés par un prénom.
Pacage : Terrain où l'on fait paitre le bétail. Action de faire paitre (v. pastoral).
Pastoral ; Qui a trait à la pâture, donc à la nourriture et ainsi à l'élevage des animaux, en principe
en plein, air, sous la garde de pasteurs. De pa, nourrir et protéger. Vie pastorale : celle des
éleveurs, surtout nomades. Par métaphore, conduite des troupeaux, activité pastorale, des foules,
des peuples (cf. brebis).
Pâturage : Étendue servant à la nourriture des troupeaux. Équivaut à pâture. Peut être strict et
même clos, devenant alors un pré (mettre les vaches au pâturage) ou vague et ouvert (pâturages
d'altitude ou alpes). Aussi le sens d'activité d'élevage en général.
Pavillon : Une tente au XIIe siècle. Maison ou corps de bâtiment. S'emploie pour une maison
isolée (villa, pavillon de banlieue). Etoffe emblématique marquant une appartenance ou servant
de signal (« les navires battent pavillon »).
Paysage : Ce que l'on voit du pays (italien, paesaggio), d’un certain point de vue. Ce
que l'œil embrasse, le champ du regard => apparence, représentation. Les éléments composant le
paysage existent pas eux-mêmes, il n'y a « paysage » que lorsque le regard humain se pose sur
eux. Catégorie majeure de la géographie (géographie, « science des paysages »).
- Le paysage est chargé de valeurs : collectives (croyances, culture) ou individuelles. Le paysage
a une valeur d'usage (guide les pratiques, donne les repères), une valeur marchande (le paysage se
vend, parfois s'aliène, se fabrique), une valeur de conservation (« anime les arts et les bavards »,
devient mythe : rural, les citadins en parlent. On parle moins de « paysages urbains »), une valeur
politique (« force tranquille » à la pointe d'un clocher villageois), une valeur d'intégration
(stéréotypes unificateurs, comme le cèdre du Liban, la Tour Eiffel ou le Golden Gate).
- Le paysage est un arrangement d'objets qui fait sens : il en apprend quelques chose sur ses
auteurs. L'étude du paysage comporte des indices et de signaux : panneaux indicateurs identités,
affectation des places, obligations, interdictions, canalisations, circulations, etc. Le paysage n'est
pas créé pour signifier, c'est le résultat d'une multiplicité d'actes : c'est un produit de la pratique,
de l'action quotidienne. La géographie a appris à lire ces paysages : l'aspect des maisons, l'allure
des cultures et des prés, le nombre de vaches par troupeau; la taille des parcelles, les boutiques
d'un centre-ville, la fumée des cheminées, etc.
- Le paysage au sens large : Paysage juridique, politique, voire le PAF (audio-visuel français). Ici
pris pour milieu, environnement au sens large. Aussi, un tableau représentant la campagne, la
nature, le site campagnard. Difficile de séparer dans le sens commun le mot paysage de l'art -
paysage reste très attaché à la peinture, qui fonda son existence même.
Paysan : Terme désuet et volontiers péjoratif pour désigner l'agriculteur. De pagus, pays. La
propriété paysanne est la petite propriété. Paysannerie, paysannat (comme classe sociale).
Pêche : Capture du poisson ou d'autres animaux marins (éponges, moules) pour l'alimentation
humaine ou des usages industriels. On dit aussi halieutique. Pèche en mer ou en rivière,
pèche côtière ou au large, au long court (on part pour la saison), au chalut ou à la ligne. Produit
marchand évalué à 75 Mt de prises annuelles. Zones poissonneuses victimes de surpêche (> taux
de renouvellement des poissons).
Pélagique : Relatif à la pleine mer (ou haute mer), loin des côtes (op. néritique). Filet, chalut
pélagique = capable de pécher à grande profondeur.
Péninsule : « presque une ile ». Mot réservé aux configurations topographiques de grande
ampleur (ex : Bretagne, Malaisie, "botte" italienne, Espagne/Portugal, Norvège/Suède. L'Europe
est une péninsule du continent eurasiatique. Mêmes effets que le finisterre : refuge de
populations, tremplin pour s'élancer vers le large, tête de pont pour l'attaque du continent.
Périphérie : Partie externe d'un espace, ou partie considérée comme étant sous la domination du
centre. Grec, « qui porte autour ». Sens spatial/non spatial :
- Sens non spatial : en économie ou en géographie, rapport dominant/dominé. Une périphérie est
exploitée et fournit des ressources et de la main-d’oeuvre au centre.
- Sens spatial : Relation dans l'étendue. Les deux peuvent coïncider (espaces périurbains et
régions fortement dominées par une ville centrale) ou distincts, voire opposés. Au sens
hiérarchique, c'est la partie centrale des Etats-Unis qui est périphérique. En France, les situations
centrales sont plus périphériques que les situations bordières. Ensuite, les périphéries ont des
centres (villes-relais).
Périurbain : Tout ce qui est autour de la ville, et en réalité fait partie de la ville par les activités
et les modes de vie des habitants (espace d'urbanisation nouvelle, lotissements, constructions
individuelles, avec ou sans les banlieues intermédiaires selon les auteurs). Terme souvent
synonyme de banlieue. L'emploi de ses habitants est essentiellement fourni par l'agglomération
urbaine.
Plage : Espace plan (plagios, oblique, plan incliné). Espace dégagé, étendue, aire (plage de
temps, de couleur). Accumulation de sédiments (sables, graviers ou galets) en bord de mer,
correspondant à l'estran. Station de vacances en bord de mer, dotée d'équipements hôteliers, de
sports et de loisirs. Les activités associées (pèche, sports de mer, festivals, jeux) comptent parfois
plus que la plage elle-même.
La plage nécessite des entretiens coûteux (nettoyage des sables, dépollution des eaux,
surveillance, aménagements contre les tempêtes).
Plaine : Étendue plate et de faible relief. La plaine russe peut être monotone, mais les plaines
des États-Unis ont un relief diversifié, avec des vallées incisées et quelques reliefs résiduels.
Idem pour les grandes plaines africaines. En général, la plaine, c'est ce qui n'est pas la montagne.
Autrefois, la plaine désignait la campagne nue, exposée, à l'opposé des espaces boisés ou
bocagers, offrant des refuges.
Plancher océanique : Fond mobile des océans, vers 4000 m de profondeur, qui se redéploye sans
cesse, entrainant bien des conséquences dans le Pacifique (éruptions, séismes, tsunamis).
Plantation : Opération consistant à mettre en terre de jeunes plants, des boutures ou des
tubercules ; terrain occupé par ces plantes, plutôt dans les pays tropicaux pour les aliments,
boissons, oléagineux, matières premières industrielles et épices (canne à sucre, banane, café,
cacao, palme, coton, tabac, caoutchouc, mais on ne parle jamais de plantation de rosiers ou de
pommiers).
On distingue la plantation familiale (quelques hectares) et la plantation industrielle, qui exige de
vastes capitaux, souvent étrangers, et exporte toute sa production vers les marchés extérieurs (=>
enclave).
Économie de plantation : système de production orienté vers un seul produit, à partir de végétaux
plantés en assez grands ensembles, tout entier dépendant de l'état du marché mondial de ce
produit. Système accompagné de paysages étendus aux formes régulières.
Plateau : Forme de relief tabulaire. Peut être « éventré » ou « incisé » par des vallées encaissées
et porter des reliefs résiduels. Le plateau domine la plaine par un ou plusieurs côtés. Ne pas
confondre avec les hautes plaines ou altiplano, dominés par les monts.
Plateau continental : extension du continent sous la mer à faible profondeur, avant la flexure, qui
marque la fin de la plaque continentale.
Pli : Changement de direction brutal dans une surface, avec une idée d'articulation des deux
éléments ainsi distingués. On connait le pli et le repli de terrain.
PME (Petite et moyenne entreprise), PMI (Petite et moyenne industrie) : Ce qui se situe
entre l'artisanat et la grande firme. En France, jusqu'à 500 salariés. Flou sur la limite inférieure.
Immense masse des sous-traitants des multinationales, censées « être seules à créer des
emplois ». Nombre de PME appartiennent en fait à de grandes firmes, ou n'ont de marchés
qu'avec celles-ci.
PNB (Produit national brut) : GNP en anglais (gross national product). Totalisation des valeurs
ajoutées dans les différentes branches par la production intérieure (PIB, produit intérieur brut,
GDP, gross domestic product), l'administration publique, les salariés des ménages, et le solde des
échanges extérieurs. Le PIB additionne à la valeur ajoutée intérieure la TVA et les produits des
douanes. Ex, 2016 :
PNB France : 2,2 milliards d'euros
PNB mondial : 75 000 milliards d'euros
PNB États-Unis : 16 milliards d'euros
PNB par habitant ou par personne active => idée de la richesse des nations (ou des régions).
Calcul qui peut n'avoir aucun sens dans des pays comportant de grandes inégalités de revenus
(ex Koweit ou Irak).
Polarisation : Attraction d'un lieu, d'un espace, par un « pôle ». Région polarisée : tous les points
sont censés être tournés vers le chef-lieu, « tourner » autour de lui, dépendre de lui, être animés
par lui. Concept forgé par François Perroux (1955), autour de la théorie des pôles de croissance.
Notion contestable et contestée.
Port : Lieu de transbordement de personnes et de marchandises entre terre et eau. Port fluvial,
port maritime. Sens étendu aux aéroports. Parfois spécialisés (port pétrolier, bananier, vraquier,
de pèche, de plaisance, de guerre).
Le mot est étendu à la ville toute entière. Rotterdam n'a pas un grand port, elle est un grand port.
- Avant-port : partie du port qui précède les bassins municipaux. Port situé en aval d'un plus
grand port en raison de qualités d'accès (Verdon, avant-port de Bordeaux).
- Port d'attache : Domiciliation d'un navire.
- Port franc : où les marchandises en transit ne paient pas de droits de douane.
- Port sec : Partie d'un port uniquement accessible aux véhicules terrestres.
POS (plan d'occupation des sols) : Document d'urbanisme réalisé par une commune ou un
groupe de communes et destiné à contenir et orienter l'urbanisation. Zones U (urbaines,
constructibles), N (naturelles, non constructibles), NA (naturelles aménageables, pour les
urbanisations futures).
Prairie : Formation végétale fermée et plutôt haute, dominée par les graminées. Prairie
artificielle (culture, légumineuses). Syn. pop. pré, pelouse, surface en herbe permanente.
Pré : Parcelle « toujours » en herbe et hors assolement. Syn. herbage. Il arrive que l'on retourne
les prés et qu'ils réintègrent le cycle de rotation. Pré salé : herbage sur les terres récemment
conquises sur la mer et imparfaitement dessalées.
Presqu'île : Masse de terre cernée par la mer, presque de toutes parts, mais rattachée à la terre
ferme par un pédoncule plus ou moins large. Péninsule. Définition floue, ne dit rien de la taille.
Les autres langues n'ont que la péninsule.
Promontoire : Pointe de terre qui s'avance dans la mer et la domine, et qui tient à la fois de la
presqu'île et de l'éminence.
Province : Division administrative d'un Etat, jadis en France, aujourd'hui encore en Espagne,
Canada, Chine, etc. C'est une maille. Aussi, possession, territoire, "ma province". En France,
singulier générique pour "tout ce qui n'est pas Paris". La provincia romaine était un
commandement militaire et désignait la région conquise.
Quartier : Etymologiquement, portion d'un tout divisé en quatre parties (quartier de pomme).
Portion assez quelconque d'un espace, comme le canton. Toutes sortes de divisions. Les quartiers
d'une ville sont une catégorie particulière d'être géographique, qui relève de « l'espace vécu »,
communauté d'appartenance et représentation de celle-ci, avec des lieux repères et des lieux
centraux.
Dans certaines campagnes, quartier parcellaire : ensemble de parcelles portant un nom de lieu-
dit et présentant des caractéristiques topique particulières.
Rade : Bassin naturel permettant d'abriter des navires, et plus ou moins aménagé. De rad
(nordique), étape sur le chemin.
Remembrement : Redistribution des parcelles d'un finage, destinée à les regrouper en blocs
moins nombreux, plus vastes, de forme régulière et plus facilement accessibles. Le nombre
d'exploitations est normalement inchangé, mais chacune doit se trouver après le remembrement,
constituée d'un petit nombre de parcelles. On en profite souvent pour procéder à des travaux
annexes (drainage, irrigation, réseaux de chemins).
Rendement : Quantité de production rapportée à une base : soit à l'investissement initial, soit à
l'unité du temps de travail, soit à l'unité de surface, de volume. Rendement = rapport. Syn.
productivité.
- Rendement énergétique (ou calorique) : quantité initiale par rapport à quantité obtenue après
transformation.
- Rendement des actions en bourse, rendement d'un capital.
- Rendement agricole : se mesure par rapport à la semence (15 pour 1) ou la surface (45 q/ha).
Réseau : Ensemble de lignes ou de relations aux connexions plus ou moins complexes. De rets,
filet. Certains réseaux sont matériels, formant l'ensemble du treillage de l'espace (voiries et
réseaux divers). D'autres sont immatériels, s'expriment dans des flux, des relations, des réseaux
d'échanges, de services, d'information.
En topologie, un réseau est formé de noeuds et de segments, ou de sommets et d'arcs. Il se
représente par un graphe. On distingue réseaux élémentaires (peu d'arcs), réseaux hiérarchisés
(les relations entre deux lieux passent par le noeud de rang supérieur), réseaux centralisés
(relations passent par le centre) et réseaux complexes (relations multiples entre tous les noeuds).
Le réseau est un « être géographique majeur » : il lie les lieux entre eux. Un réseau géographique
comprend des lieux et les chemins qui les lient (réseaux de voies navigables, chemins de fer,
autoroutes, réseaux aériens). On passe du réseau au territoire par le capillaire.
Les réseaux apparaissent en général hiérarchisés, même si cette notion mérite examen (ex d'un
siège d'entreprise qui peut correspondre directement avec les établissements de base).
- Réseau urbain : l'ensemble des villes d'un pays. Ce peut-être un réseau complexe ou un simple
arbre hiérarchique, lorsque les villes ne communiquent qu'avec la capitale. Le réseau est
fréquemment incomplètement entrelacé, ou « plexé » : des liaisons transverses existent, mais
incomplètes et inégales.
- Réseau mondial : réseau des grandes firmes et de certaines activités du système Monde
(communication et information, culture et science, religion et politique, drogue et crime
organisé). Aussi, émergence des réseaux des très grandes villes mondiales.
Les réseaux sont des espaces géographiques aussi étudiés qu'autrefois les flux de matières
premières. Ils n'en sont pas moins en relation avec d'autres espaces géographiques, qui ne doivent
pas être ignorés.
Ressource :
- Richesse potentielle, ce qui sert à produire des richesses. Mot ambigu de la géographie : une
ressource est toujours relative. Elle n'existe comme ressource que si elle est connue, révélée et si
on est en mesure de l'exploiter. Une ressource est toujours un moyen de créer de la richesse. Pour
exister, elle doit être socialisée : avoir une valeur d'usage. On peut mourir de misère sur un tas
d'or si l'on ne sait pas qu'il existe. Ex du bitume en Orient, qui n'était pas une ressource avant
d'être exploité, mais n'en existait pas moins en abondance.
- Ressources physiques : énergies des systèmes géographiques. Energie solaire (photosynthèse
produit les ressources végétales, et donc animales), précipitations, forces géophysiques, rotation
de la terre, qualité des sols, matériaux du sous-sol, etc. Les ressources naturelles au sens strict
sont celles du sous-sol (minéraux et minerais, combustibles, eaux souterraines), du sol (qualités
pour la culture, la construction, la circulation), des eaux courantes ou stagnantes (alimentation,
irrigation, jeu des marées, force hydraulique, exploitation des sels, aquaculture, pèche), de la
biomasse (végétation, faune), énergies solaires ou éoliennes.
- Certaines de ces ressources sont « non renouvelables », en stock fini (combustibles du sous-sol).
D'autres sont « renouvelables », mais peuvent être exploitées au-delà de leur rythme de
renouvellement. Elles restent épuisables. Certaines ressources (énergie solaire) peuvent être
consommées sans être consumées.
- La société fait les ressources, elle les ignore ou les découvre, les exploite ou s'en abstient. La
neige peut être un handicap ici et un avantage ailleurs.
- La mise en valeur passe par un écrémage : on va au plus facile, au plus rentable. L'épuisement
peut donc survenir assez vite.
- On sait mettre en valeur de nouvelles ressources, heureusement : cela fait cent ans que le monde
n'a plus de pétrole que pour dix ans. Le stock global est inconnu et on trouve de nouvelles
manières de l'exploiter. L'uranium n'est ressource que depuis quelques décennies. Une plage
inexploitée peut être monnayée. L'air pur peut même devenir ressource pour les habitants
empoisonnés par les déchets de leur industrie...
- Toutes ces ressources existent comme matières premières qui n'ont pas de valeur en elles-
mêmes. Elle n'ont comme valeur que celle que la transaction sociale leur attribue. La situation et
le patrimoine peuvent être des ressources (ex Hong Kong ou Tijuana, qui n'ont que leur situation)
: une ville peut être bien placée, sur des routes inévitables, comme relais ou comme synapse. La
bonne situation, comme les ressources naturelles, recèle une énergie latente. Même chose pour le
patrimoine, qui fait vivre villages, villes et régions entières. Leur « valeur » est définie par celle
que les groupes sociaux leur accorde (ensoleillement, plages, neige, souvenir historique).
Ria : Embouchure de fleuve en espagnol (le fleuve lui-même est le rio). Sorte de baies formées
par la partie inférieure de vallées de fleuves côtiers, enfoncées dans un plateau et envahies par la
mer à la faveur de la transgression flandrienne.
Risque : Danger auquel on est exposé individuellement ou collectivement dans certaines
circonstances. De re-secare, ce qui re-coupe. Les grands risques naturels sont associés aux
dynamiques + ou - conjointes de l'air (ouragans, tempêtes de sable), de l'eau (inondations, grêle,
érosions, raz-de-marée), des roches et du tréfonds (éruptions, séismes, glissements, éboulements,
effondrements), des insectes (invasions de criquets) et virus ou bactéries (épidémies). On peut
ajouter les risques inhérents à l'humanité : incendies, pollutions, radioactivité, intoxications,
guerres, crimes, etc.
Les géographes dessinent des cartes de risques (naturels ou artificiels).
Le capital-risque (venture capital) est accordé par les banques pour encourager la recherche
scientifique.
Rivage : Bord de l'eau, s'emploie surtout pour la mer. Les lacs et les cours d'eau ont plutôt des
rives. Syn. littoral, côté.
Rive : Bord d'une eau courante ou stagnante (rei, coupure). Concave ou convexe, basse ou haute,
voire escarpée. v. berge. Mot parfois étendu à tout un quartier, voire aux deux parties d'une ville -
rive droite, rive gauche. Le riverain est au bord de l'eau.
Rivière : Au sens large, tout cours d'eau. La rivière est d'abord, étymologiquement, ce qui a des
rives. En géographie, sens strict, cours d'eau notable, mais qui est tributaire d'un fleuve. Elle
s'oppose en aval au fleuve, en amont au ruisseau. Une rivière est calme et toujours alimentée,
autrement c'est un torrent ou un oued.
Egalement, fond de vallée assez large et plat (pays de rivière).
Rizière : Champ de riz aplani, maintenu en eau par des endiguements. Ensemble de ces champs.
On peut se contenter de retenir l'eau de pluie (rizière sous pluie, dans zones très humides) ou
apporter l'eau par irrigation (rizière irriguée). Tous les champs de riz ne sont pas des rizières,
toutes les rizières ne sont pas irriguées, mais toutes sont inondées.
Système de production qui fonctionne bien sous certains climats (ex Asie des Moussons).
Diffusion de la rizière = trait majeur de l'Asie du Sud et de l'Est.
L'aménagement demande un travail considérable (construction de terrasses) et une forte
discipline sociale. La riziculture inondée permet les + fortes densités de peuplement rural.
Saison : Elément de temps essentiel dans l'espace. De satio, semailles. Division de l'année selon
l'état du ciel (caractéristiques climatiques). L'existence des saisons est due à l'inclinaison de l'axe
des pôles, modifiant selon le moment de l'année, l'incidence des rayons solaires et la durée
d'ensoleillement.
Les saisons sont quasiment absentes sous les très basses latitudes. Sous les Tropiques, opposition
entre saison sèche et saison humide. Aux latitudes moyennes, les oppositions thermiques
deviennent prépondérantes. Les saisons sont déterminées par les dates des équinoxes et des
solstices.
On parle de saison comme de « moment » spécialisé - saison théâtrale, saison touristique, saison
des haricots, etc.
Saline : Lieu d'exploitation du sel. Mines, carrières, marais salants. Evaporation de l'eau de mer
dans des bassins, ou dissolution dans de l'eau injectée et pompée. Egalement par pompe (nappes
d'eau salée, lacs salés). Le sel doit être débarrassé de ses impuretés : vastes bassins de
décantation, avec risques de pollution en aval.
Schore : Néerlandais, herbu. Etendue dotée de végétation halophile (qui aime le sel), dans un
marais littoral.
Sécheresse : Déficience hydrique momentanée, inattendue. Peut se manifester sous tous les
climats, sauf les climats arides. Sens strict : stade ultime où les plantes, manquant d'eau, se
dessèchent et meurent. Liée, donc à la présence de plantes cultivées : dans les climats arides, pas
de sécheresse (=> permanente et attendue). Dramatique dans les situations de limite (ex. Sahel).
Servage : Dépendance personnelle, par laquelle des propriétaires disposaient de travailleurs non
libres, mais en principe pas de leur vie. En France, jusqu'en 1789. Accru en Russie sous
Catherine II, aboli en 1862. De servus, esclave. Mal héréditaire, sauf rachat ou émancipation.
Seuil : Passage et obstacle en même temps. De sel, sol. Rupture, discontinuité, limite. Seuils
d'apparition, de manifestation, d'extinction ou de saturation des phénomènes. Franchir un seuil =>
souvent, changement d'échelle ou émergence d'un nouveau phénomène ou qualité.
En géographie :
- Un être ou un objet géographique se manifeste à partir d'un certain seuil de socialisation, qui est
aussi un seuil de spatialisation.
- Certains espaces ou lieux géographiques se comportent comme des seuils. ex. seuils
topographiques (élévation entre 2 bassins correspondant à un passage). Les seuils peuvent être
des espaces intermédiaires, dépendants ou marginaux, ou des lieux de passage intense, des foyers
d'activité.
Sidérurgie : Industrie de l'acier. Ensemble des processus industriels qui élaborent la fonte et
l'acier à partir du minerai de fer, et les livrent sous forme de lingots, de plaques, de fils, de câbles,
etc. Ensuite commence la métallurgie et la transformation. Activité exigeante en matière de
localisation, nombreux effets induits, positifs ou négatifs. Type même de l'industrie lourde. Rust
Belt (ceinture rouillée, vieilles régions industrielles NE des EU). Autrefois symbole de puissance
et de prospérité.
Site : Emplacement approprié, défini en fonction de son usage. Site de barrage, site industriel,
site de lancement de fusées, site climatique, etc. Lieu, place, endroit. De placer, poser. Aussi,
assise d'un habitat ou d'une activité, vue dans ses caractéristiques physiques et son environnement
immédiat (le site d'un village). De mauvais sites font de bons développements (Venise,
Hollande). La géographie classique a beaucoup usé de la topographie des sites (site littoral, site
de terrasse, site de fond de vallée, etc.).
Tout site pose des questions de gestion et de vie quotidienne (configuration, qualités propres,
pentes, écoulement, humidité, qualité de l'air, morcellement, instable, coupé par les eaux, etc.).
Les caractéristiques sont toujours relatives aux moyens dont disposent les
occupants/gestionnaires.
Site habituellement opposé à la situation (relations avec l'environnement proche et lointain).
L'intérêt géographique du site est moindre que la situation. ex. Bordeaux est dans une situation de
fond d'estuaire, mais sur un site concave et de terrasse alluviale.
Aussi, lieu recherché pour ses qualités exploitables. Site balnéaire, site touristique, site classé.
Vaut pour la vue d'ensemble ou des dispositions particulières (grotte, village perché, château,
etc.).
Slikke : néerlandais, vasière. Étendue de vase, surtout dans les marais littoraux.
Sol : Espace de référence, synonyme de terre. Utilisation des sols, plan d'occupation des sols, sol
cadastral. Tout ce qui est parti, divisé, approprié, maillé à la surface de la Terre. Équivalent de la
géologie en géographie traditionnelle, fondement du découpage géographique.
Sens restreint : partie superficielle des roches. Le sol se définit par son épaisseur, sa texture, son
acidité, ses caractéristiques mécaniques (cohésion, résistance, etc.), sa composition minérale, son
profil.
La fertilité d'un sol est en partie fonction de ces caractères, en partie de son usage et des façons
culturales qu'il reçoit. On n'a longtemps pu cultiver que les sols légers, même si les sols lourds,
plus difficiles à travailler, étaient plus fertiles.
Penser aussi à droit du sol/droit du sang, en vue de l'acquisition d'une nationalité (autrefois, droit
assuré par la mise en valeur d'un terrain inculte).
Source : Jaillissement d'eau à la surface du sol, en général permanent. Surgere, surgir. En général
alimentées par la nappe phréatique. Parfois par des nappes profondes ou des cours d'eau
souterrains. Sources minérale (proportions inhabituelles de minéraux), source pétrifiante,
ferrugineuse (eaux chargées en calcaire, en fer), source thermale (température élevée, issues de
roches chaudes du sous-sol), source vauclusienne (à gros débit), source artésienne (jaillit sous
pression).
Relations entre sources et habitat humain abondamment étudiées. Surtout importantes en cas
d'exploitation spécialisée de la source (minérale ou thermale). L'habitat est moins associé aux
sources qu'aux puits, rivières, irrigation. Sauf dans les pays de sources rares.
- Pollution des sources : altération de la nappe ou du cours d'eau d'alimentation en amont. Des
accidents peuvent polluer les sources (glissements de terrain, travaux, animaux).
- Captage des sources : saisie de l'eau à la source pour les besoins de l'adduction d'eau.
S'accompagne en général d'installations particulières (filtres, protections).
Sous-sol : Partie profonde de l'écorce terrestre. La profondeur n'est pas définie, mais ce qui est
immédiatement en dessous du sol est plutôt la roche. Peut commencer à quelques mètres. En
France, le sous-sol est d'appropriation publique et son exploitation est attribuée en concession. Le
sol peut être d'appropriation privée. Richesses du sous-sol = gisements. On a exploré le sous-
sol jusqu'à 12 000 m.
Steppes : Formation végétale ouverte et basse, herbacée, éventuellement avec buissons. Souvent
climats froids l'hiver et sec l'été, avec deux périodes de repos et des demi saisons actives et
fleuries.
Subsidence : Fait de s'enfoncer, affaissement. Mouvement des couches d'eau, d'air, de terrain
vers le bas. La subsidence de l'air s'accompagne d'un réchauffement et d'un assèchement.
Subtropical : Qui est proche des Tropiques, « dessous », en fait à une latitude supérieure. Terme
ambigu (pas de zone climatique homogène à la latitude concernée, soit entre 30 et 40°). Il faut
renoncer à une définition précise et considérer ces latitudes comme des espaces d'échanges
thermiques entre les zones chaudes et froides du globe.
Surface : Étendue, qui peut se mesurer. Ce qui est dessus, la surface de la Terre. Une surface de
contact est une interface, au sens strict ou figuré. Grande surface (établissement de commerce
supérieur à 400 m2). Figuré de surface, qui couvre la surface d'une carte, par oppositions aux
isolignes et figurés ponctuels : trames, plages et poncifs.
Synclinal : En géologie, se dit d'un pli en creux, dont les pentes convergent vers le bas, par
opposition à l'anticlinal (pentes divergentes).
Système : Ensemble d'éléments et d'interactions entre les éléments. Du grec, systema, qui tient
ensemble, idée d'union en un tout organisé, voire stable. La structure est représentée sous forme
de schéma de système ou de modèle logique, généralement sagittal (boites, liaisons orientées,
points de distribution et d'amplification).
La structure d'un système est son organisation interne. Les espaces géographiques sont façonnés
par des systèmes spatiaux (ou spatialisés). Les systèmes « naissent, vivent et meurent ». « Quand
un système est apparu, il a éliminé les autres et a survécu seul » (D. Ruelle, Hasard et chaos).
Tous les systèmes géographiques sont des systèmes ouverts qui échangent de l'énergie avec leur
environnement. Ils ne sont donc pas soumis à la loi de l'entropie (à la différence des systèmes
fermés). On peut penser le monde humanisé comme un système, le système Monde. La pensée y
est une énergie parmi d'autres.
Le système géographique est une construction intellectuelle : il est opératoire et sert à la
prévision. La systémique est l'étude des systèmes, avec ses règles, son vocabulaire (rétroaction,
cybernétique).
Taïga : Non russe de la forêt boréale de résineux sur podzol (sol cendré). Forêt d'épineux, dense,
sombre, « avec ses tanières d'ours ». On la trouve aussi en Scandinavie et au Canada, et
généralement dans l'hémisphère Nord. Sa mise en valeur est difficile en raison des rigueurs
climatiques (froid, dégel, etc.).
Talus : Pente naturelle ou artificielle assez marquée. Talus de culture en bordure d'un champ.
Talus de route ou de voie ferrée.
Talweg : Allemand, chemin de la vallée. Ligne formée par les points les plus bas des profils en
travers successifs d'une vallée. C'est donc le creux de la vallée. En principe dans le lit de la
rivière.
Technopole : Lieu qui accorde une grande place aux fabrications et aux services de technologie
avancée : Silicon Valley, Sophia-Antipolis, Montpellier. Prend la forme d'un parce
(technologique) ou parfois d'une ville entière lorsque celle-ci affiche une politique globale,
orientée vers l'accueil et le monde de vie des cadres, chercheurs et techniciens. Les orthographes
sont des cas particuliers : technopole, une ville, technopôle, un parc. Plusieurs racine grecques du
coup : polos (centre, pôle), polis (ville), polein (vendre).
Terrasse : Forme de relief plane, entre deux talus supérieur (ou externe dans une vallée) et
inférieur (ou interne), ou surélevée de toutes parts. Les sociétés agraires ont créé des terrasses
pour briser les pentes et disposer de champs plats, même en pays très accidenté, en particulier
pour les rizières inondées, les vignes, les vergers. Ex de tels paysages extraordinairement sculptés
dans les Andes ou les Philippines.
Tertiaire : Secteur d'activité qui englobe l'ensemble des activités transactionnelles : commerce,
transports et services. S'oppose aux secteurs primaire (agriculture, matériaux bruts) et secondaire
(transformation).
TGV : Train à grande vitesse. Mode de transport ferroviaire apparu dans les années 80. Le TGV
exige des voies ferrées particulières, compte tenu des contraintes. Son intérêt est dans la liaison
entre grandes villes sur des distances moyennes où ni l'automobile ni l'avion ne peuvent le
concurrencer.
Tiers-monde : Expression forgée par Alfred Sauvy, par référence au Tiers-État. Mêmes
ambiguïtés. Datée. Capitalisme libéral/capitalisme d'État/Tiers-Monde n'a plus grand sens.
Variété entre les pays du Tiers-Monde. L'expression a permis de penser l'opposition entre le
monde développé et le monde encore marqué par le sous-développement.
Tombolo : Cordon de sable reliant une ile à la "terre ferme", à une plus grande ile ou deux iles
entre elles.
Toponymie : Etat et science des noms de lieux ou toponymes. La toponymie d'une carte est la
nomenclature. L'existence d'un toponyme suppose qu'un lieu soit connu (isolé, repéré) et
reconnu (socialement). Porte sur :
- Les oronymes (reliefs nommés)
- Les hydronymes (cours d'eau et nappes)
- Les lieux habités
- Des espaces reconnus
- Des ensembles végétaux (bois, forêts, tourbières)
Torrent : Cours d'eau à forte pente et grande vélocité, au débit généralement très irrégulier,
alimenté surtout par les orages et la fonte des neiges. Les lits des torrents sont des sites
dangereux, bien qu'on y établisse parfois terrains de camping et constructions.
Toundra : Formation végétale des régions polaires (russe, colline nue) de profil bas, ou ras, avec
des arbrisseaux nains, des mousses, des lichens. Correspond à un climat froid et aride (- 250 mm
de précipitations annuelles). Peu de vie bactérienne.
Tourbière : Lieu où se forme la tourbe (dherb, presser). Marécage à terre spongieuse, noire.
Tourbières acides dans les montagnes et les pays froids peuplés de résineux. Tourbe =
combustible médiocre.
Transhumance : Transfert de troupeaux entre des pacages complémentaires par leurs ressources
saisonnières. Généralement, la montagne en été, la plaine en hiver, avec parfois des étapes
intermédiaires. De humus, terre, au sens de pays.
Transport : Activité qui consiste à porter quelque chose à travers l'espace, donc d'un lieu à un
autre. Acheminement de bien ou de personnes, voire d'informations et de messages. Ensemble
des échanges. Les transports se distinguent selon leur mode (fluviaux, routiers, aériens,
maritimes, par câble, par tuyau), leur spécialisation (urbain, frigorifique, conteneur, etc.). Sont
parfois très surveillés (transports de fonds, de matières dangereuses).
Les transports en communs s'opposent aux transports individuels. Les publics aux privés.
Transports à flux tendus (pour minimiser les stocks). Entreprise spécialisée = transporteur.
Treillage : Réseau à trois grandes directions entrecroisées, tel que dans le modèle des lieux
centraux. Ensemble des réseaux de circulation de l'espace géographique en général, d'un pays ou
d'une contrée en particulier. Syn. partiel de quadrillage. Le treillage draine, irrigue l'espace et
assure la communication entre les centres. Il peut être sommaire (sociétés peu développées,
espaces peu peuplés) ou complexe (fractales répliquées jusqu'aux plus minces capillaires).
Formes reconnaissables associées : ex. un arbre (un point d'origine/une direction), une haie (à
partir d'une base). Entre les treillages distincts, des synapses, lieux de ruptures de charge, de
changement de véhicule. Ports maritimes, gares, aéroports, postes frontières.
A noter que Brunet parle de treillage pour les réseaux, et de maillage pour les divisions des
surfaces. Pinchemel parle de maillage (au lieu de treillage) et de pavage (pour les surfaces).
Treillage et maillage sont fortement associés : chaque centre de maille est carrefour, noeud
notable de réseau. Les deux peuvent être dissociés pour Brunet : autoroutes et TGV filent en
recoupant non seulement les autres réseaux, mais aussi les maillages.
Tribu : Groupe social et ethnique fondé sur une parenté générale chez les peuples considérés
comme « primitifs ». Ancêtre fameux, mythe des origines. La tribu est autonome, a un territoire
propre et elle est divisée en clans. Système + ou - complexe d'interdits qui assurent les relations
entre exo- et endogamie. Ex. tribus romaines, tribus d'Israël. Le langage courant va dans un sens
nettement péjoratif, là où les anthropologues évoquent des structures parfois très complexes.
Tropical : Se dit de ce qui appartient aux régions situées entre les tropiques, parfois aux régions
chaudes. Le climat tropical proprement dit est caractérisé par une saison sèche et une saison
humide, dont la durée varie selon la latitude et les déplacements de la zone de convergence
intertropicale (ZIT) et du jeu des moussons.
On n’emploie pas le terme pour les régions arides, parfois traversées par les Tropiques. La
géographie tropicale (Pierre Gourou, ouvrage fondateur 1947) a choisi de restreindre son objet à
l'étude des tropiques humides (« tropicalistes », lien évident entre géographie coloniale et
géographie tropicale). Les pays tropicaux, où le mois le plus froid est à 18° et où l'agriculture est
possible sans irrigation.
Tropique : Parallèle de latitude 23°27' de part et d'autre de l'équateur, délimitant la zone dite
« tropicale », dans laquelle le soleil passe au zénith deux fois dans l’année. Le tropique du Cancer
est dans l'hémisphère nord, le tropique du Capricorne dans l'hémisphère sud.
Tsunami : Déferlement massif des eaux de mer sur le continent, à la suite d'une brusque
modification des fonds océaniques proches (séisme, glissement, effondrement). Fréquent dans le
Pacifique septentrional (mot japonais, tsu, port, nami, vague). Ne pas confondre avec l'onde de
tempête (raz-de-marée).
Ubac : Versant montagnard exposé au nord ou à forte composante nord (dans l'hémisphère nord),
restant à l'ombre une assez grande partie de la journée.
UNICEF (United Nation Children's Fund, Fonds des Nations Unies pour l'enfance) : Organe
des NU qui cherche à améliorer la situation des enfants dans les pays où ils sont exposés à la
malnutrition, aux carences, aux épidémies, au travail prématuré. Problèmes abordés loin d'être
résolus.
Urbain : Qui concerne la ville, qui est de la ville. Habitat urbain, en France. Communes de +
2000 habitants. Pour les personnes, en substantif, préférer citadin. Une région urbaine est un
espace fortement urbanisé sur une assez grande étendue, avec plusieurs centres, éventuellement
avec quelques intervalles (conurbation). On peut préférer le terme nébuleuse. Pour éviter région
urbaine, parfois synonyme de bassin d'emploi.
Espaces urbains, systèmes urbains, réseaux urbains, populations urbaines, activités urbaines,
transports urbains, services urbains, planification urbaine, développement urbain, etc.
Urbanisme : Ensemble des règlements et des actions qui font la ville. Science ou art de la
réalisation de villes ou de quartiers urbains. L'urbaniste est souvent un architecte.
Val : Dépression allongée, « relief en creux ». Vieux mot associé à l'idée de bas, ce qui est en
bas, à l'origine de vallée et de vallon. La succession ancienne : val, vallée, vallon. Dans un sens
très restreint, creux de relief correspondant à un pli synclinal, l'opposé du mont. Aussi, large
vallée à fond plat, intensivement cultivée, bénéficiant des eaux du fleuve et des limons de crues,
jalonné de villes. Val de Loire, val de Garonne, val du Rhône, etc. Peut-être une vallée
montagnarde assez ample pour servir d'unité de vie.
Vallée : Dépression allongée creusée par un cours d'eau. Une vallée a des versants, un fond + ou -
plat. Ample ou encaissée, parfois en gorge, peut être sèche (ou morte), quand elle n'est pas
drainée par un cours d'eau, aveugle quand elle se termine en aval en cul-de-sac, les eaux
s'enfonçant sous terre, suspendue quand elle se raccorde en aval à une vallée + grande par une
forte rupture de pente.
On parle de vallées glaciaires, sous-marines.
Vent : Courant d'air. We, souffle. Défini à tout moment par sa direction et sa vitesse. Dans
l'hémisphère nord, les vents du nord et de l'est sont plutôt froids, les vents du sud chauds et les
vents l'ouest humides.
Les vents résultent de la circulation atmosphérique générale : ils ne se dirigent pas directement
des hautes vers les basses pressions, leur sens étant souvent parallèle aux isobares. Alizé, aquilon,
autan, bise, brise, chinook, mistral, mousson, ouragan, tramontane, typhon, zéphyr, etc.
Le vent est un agent d'érosion mais il construit aussi des reliefs.
Versant : Par où l'eau de pluie verse. Pente du relief. L'un des deux flancs d'une vallée, d'un
vallon, d'une colline, d'un interfluve. Les versants se caractérisent par leur pente, leur hauteur,
leur profil, avec des accidents, leur exposition (adret, ubac), leur revêtement (roche nue, éboulis),
leur végétation (cultures, vignes, vergers, près, forêts), leur aménagement (versants en terrasses),
leur altération (ravinements, torrents, glissements, éboulements).
Vignoble : Plantation de vignes et, par extension, ensemble des vignes d'une région ou d'un pays.
Dérivé, vinicole, comme vin, viticole. Une cave est vinicole. La culture de la vigne est la
viticulture. Vigne autrefois largement étendue en latitude vers le nord, avant de se rétracter sur
quelques vignobles (sud de l'Angleterre, vallées du Rhin française). Peu de vins naturels, mais
des vins chaptalisés (avec adjonction de sucre).
On distingue vignoble de qualité et vignoble de masse.
Village : Dérive de villa, comme ville, dans le sens de domaine à la campagne. Le nombre
d'habitants, important, justifie l'unité administrative qui est la commune. En tourisme, village de
toile, concentration de tentes ou camping.
- Géographie agraire, agricole puis rurale. On s'est intéressé à l'habitat rural (dispersion, site,
situation, forme, type de maisons). On parlait de village-tas, ville-rue (en ligne), village-carrefour
(en étoile), village rond, etc.
- Village centre : village qui assure quelques services et commerces aux communes rurales
alentour, dernier échelon de la hiérarchie des centres. les qualificatifs de Bourgade et bourg sont
pour Brunet tout à fait suffisants.
Villageois est vieilli. A éviter.
ZAC (zone d'aménagement concerté) : Placée depuis 1985 sous la responsabilité des commues
et découlant de la loi d'orientation foncière de décembre 1967. ON remplacé les ZUP (Zones à
Urbaniser en Priorité).
Zonage, Zone : Terme d'urbanisme qui souligne une division volontaire et administrative d'une
ville ou d'un espace rural en zones, districts ou secteurs, afin d'en maitriser le développement (en
ville, ZUP, ZAC, ZPIU, ZIF, à la campagne les PDZR).
Zone bioclimatique : Une zone bioclimatique a un climat, un sol et une végétation qui lui sont
propres. On distingue les domaines tempérés (domaines océanique, continental, méditerranéen),
la zone chaude (domaines équatorial, tropical et désertique) et la zone froide.
ZUP (zone d'urbanisation prioritaire) : Depuis décembre 1958. Les ZUP ont constitué la
première tentative de normalisation permettant la création de toutes pièces en zone vierge, de
plusieurs milliers de logements d'un coup, quelquefois même quasiment à la campagne Satellites
en périphérie de villes en croissance, densifiés et sous-équipés, sont rapidement devenus des
zones à problèmes, par le surpeuplement de grands ensembles locatifs, la concentration de
population immigrée, l'absence d'équipements et de médiateurs, la « psychose faisant le reste »
(Brunet).