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INTRODUCTION GENERALE
Le financement de la petite et moyenne entreprise (PME) a toujours constitué une
préoccupation majeure pour les différents responsables d’entreprises et autorités publiques
dans les économies modernes. Il est fréquent qu’il fasse l’objet d’un volet spécifique dans les
politiques des économies des pays développés comme des pays en développement. Pour les
PME, l’étude des sources de financement des investissements prend une dimension encore
plus importante dans la mesure où la précarité du financement constitue un obstacle de taille
au développement et à la survie de la petite et de la moyenne entreprise.
Au Sénégal, des initiatives ont été mises en place par l’Etat et ses partenaires au
développement pour drainer des ressources financières en direction de la PME, faciliter
l’accès au crédit bancaire classique.
L’évolution du secteur financier qu’on a connue ces 15 dernières années surtout avec
l’avènement de nouveaux intermédiaires financiers de proximité appelés systèmes financiers
décentralisés ou institutions de micro finance, doit être profitable à la PME. Au départ, les
système financier décentralisé s’intéressait beaucoup plus aux personnes physiques, les
exclus du système bancaire classique. La plupart des services proposés par le SFD
répondaient beaucoup plus aux besoins des personnes pauvres, défavorisées. C’est plus tard
que ces institutions de financement se sont intéressées aux entreprises et autres agents
économiques au même titre que les banques. Au niveau de PAMECAS et Crédit mutuel du
Sénégal, (les plus en vue d’ailleurs), la plupart de leurs produits et services sont similaires à
ceux offerts par les banques. Les conditions draconiennes d’accès au financement que les
banques classiques imposent aux entreprises surtout les PME, font que la plupart de ces
dernières préfèrent comme partenaires financiers les institutions de micro finance. Ces
dernières doivent alors jouer pleinement le rôle, faciliter l’accès au financement à la PME, un
financement qui répond entièrement à leurs besoins. Le secteur de la micro finance doit
parvenir à accroitre les flux financiers en direction de ces petites entreprises.
Conscients du rôle que peuvent jouer les institutions de micro finance, de leurs apports à la
PME, nous avons jugé nécessaire d’étudier le financement de la petite et moyenne entreprise
par une institution de micro finance qu’est l’U-IMCEC.
Pour mener à bien notre étude, nous allons dans un premier temps élaborer le cadre théorique
et méthodologique qui va éclairer le public sur le pourquoi et le comment de l’étude. Après
présentation du cadre descriptif nous nous intéresserons au cadre analytique.
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
* Pour compléter notre investigation, nous avons fait une revue de la documentaire
documentation de seconde main, de l’information secondaire, en consultant des rapports
publiés par le ministère de la PME, de l’entreprenariat féminin, de la micro finance, des
brochures de l’Agence de Développement et d’Encadrement de la PME, de mémoires ayant
traité la question du financement de la PME au Sénégal.
DEUXIEMEPARTIE :
CADRE
CONCEPTUEL ET ORGANISATIONEL
CHAPITRE I : CONCEPTS
Nous allons dans cette partie définir un certain nombre de concepts en rapport avec notre
thème choisi. Les notions de micro finance, de système financier décentralisé, de
financement seront largement étudiés, sans oublier celle de PME. Nous allons également
faire ressortir l’importance de la PME.
* Opérations de prêts
Est considérée comme une opération de prêts, tout acte par lequel un système financier
décentralisé met, à titre onéreux, des fonds à la disposition d'un membre ou d'un client à
charge pour ce dernier de les rembourser à l'échéance convenue.
Le montant maximum de prêts sur une seule signature est fixé au besoin, par une instruction
de la Banque Centrale.
* Opérations d'engagement par signature
Est considérée comme une opération d'engagement par signature, tout acte par lequel un
système financier décentralisé prend, dans l'intérêt d'un membre ou d'un
Client, un aval, une caution ou une autre garantie.
En ce qui concerne les crédits, les deux modèles de crédit les plus répandus dans les SFD
sont les crédits solidaires (ou groupés) et les contrats individuels.
- Les contrats individuels sont des prêts se rapprochant le plus des prêts classiques : une
personne reçoit une certaine somme d'argent et doit la rembourser souvent dans des délais
relativement courts (quelques mois) en prenant en compte les intérêts. Le montant du prêt est
généralement supérieur à ceux des prêts solidaires.
- Les crédits solidaires sont accordés à un groupe de personnes solidaires pour le
remboursement du prêt. Les défauts de paiement individuels (liés à une maladie ou à une
autre forme que ce soit) sont ainsi évités et la pression du groupe est une incitation forte qui
freine l'aléa moral.
Le principe même de la micro finance, qui consiste à sortir de l'assistanat en donnant aux
individus les moyens de s'autofinancer, implique l'application de taux d'intérêts sur les
emprunts.
Le montant des crédits étant faible et les fréquences de remboursement rapides, les montants à
rembourser sont abordables par les clients, surtout compte tenu de la productivité de leurs
activités génératrices de revenus.
Les taux d'intérêt des institutions de micro finance sont élevés car les IMF accordent
beaucoup de prêts de faibles montants que les banques traditionnelles, avec une méthodologie
rigoureuse induisant des coûts d'opération et de traitement plus importants.
Les taux d'intérêt doivent couvrir : le coût des fonds qui doivent être rétrocédés (redistribués),
le coût associé au risque de non remboursement et les frais administratifs et de traitement des
microcrédits (temps passé à monter le dossier, accompagner le client, traitement des
demandes de financement, collecte des remboursements...)
En revanche, si un microcrédit coûte beaucoup plus cher qu'un crédit "traditionnel", les agents
de crédit des IMF semblent beaucoup plus productifs : dans les IMF viables, un agent de
crédit gère en moyenne 359 micro emprunteurs, selon le Micro finance Information Exchange
(MIX).
Les taux d'intérêt sont fonctions :
-De la réglementation locale sur le plafonnement des taux d'intérêt,
-Des frais liés aux activités de micro finance,
-Du positionnement de l'institution (IMF à vocation sociale ou commerciale du fait des
produits qu’elles offrent),
-Des technologies ou innovations permettant à l'IMF d'accroître sa productivité pour réduire
ses coûts de fonctionnement.
Au delà des prêts accordés, les IMF reçoivent les dépôts d’épargne des membres qui peuvent
être un épargne dans le compte courant dans lequel le membre peut faire des retraits à tout
moment que le besoin se présente et/ou le compte d’épargne à terme qui est un compte
bloquée selon la durée fixée entre l’institution et le membre.
Toutefois il existe d’autres services financiers qu’offrent les IMF qui peuvent être différents
selon les institutions.
Section 1 : Historique
L’Union des Institutions Mutualistes Communautaire d’Epargne et de Crédit (U-IMCEC) est
le produit d’un long processus. Mise en place depuis 1998, entre le programme de micro
finance du CCF (Christian Children’s Funds du Sénégal) et l‘USAID organisme qui a
débloqué un financement pour une durée de trois ans. Ce financement est destiné à la mise en
place des IMCEC de Dakar et de Thiès.
En effet ce fond est destiné plus particulièrement aux familles des enfants parrainés c'est-à-
dire les parents bénéficiaires des PDEF pour leur venir en aide, à avoir une source de revenu
stable par le biais de la création et de la consolidation d’activités génératrices de revenus
(AGR) et ce pour les résidents dans la zone d’intervention de CCF-Sénégal.
Avec le développement des activités des mutuelles de Thiès et de Dakar et à la forte demande
de la population de la zone de Mbour, les dirigeants ont jugé nécessaire l’implantation d’une
caisse à Thiadaye. Etant aussi une zone un peu éloignée des villes de Thiès, Mbour constitue
une Imcec avec son bureau régional propre.
Et la quatrième Imcec constituée est celle de Ziguinchor. L’IMCEC et l’Etat signe une
convention pour les activités de crédit.
Au fur et à mesure des années la mutuelle se développe et est plus ouverte aux bailleurs de
fonds c’est ainsi que vient le MEDI (Micro Entreprise et Développement Initiatives) un
programme d’appui financier.
Avec le MEDI, l’Imcec étend sa zone d’intervention, sa cible et les activités financées et passe
du microcrédit à la micro finance.
Ce sont ces quatre IMCEC à savoir celles de Dakar, Thiès, Mbour et Ziguinchor qui forment
l’union.
L’U-IMCEC est une organisation démocratique sans but lucratif, une association de personnes
où ces derniers disposent leurs économies dans un fonds commun et empruntent à ce fonds à
des taux d’intérêt minimes.
* Sont privilégiées des actions visant l’éducation des membres (art. 5).
Les institutions non visées par les dispositions ci–dessus sont régies par une disposition
particulière convenue par le Ministère des Finances. S’agissant des institutions mutualistes ou
coopératives d’épargne et de crédit, outre les fondateurs, peut être membre toute personne qui
partage un lien commun (art. 20)
Un décret précise toute disposition de nature à faciliter la constitution, la mise en place et le
fonctionnement des institutions. Ils indiquent également leurs mécanismes et modalités de
contrôle et de surveillance. Il détermine
* Les conditions d’éligibilité, de démission de suspension ou de destitution des membres
des organes de l’institution
* Le rôle des organes de l’institution ainsi que l’étendue, les limites et les conditions
d’exercice de leurs pouvoirs
* La composition et les caractéristiques du capital social
Une autre loi, la convention cadre précise que les structures et organisations non constituées
sous forme mutualiste ou coopérative et ayant pour objet, la collecte de l’épargne et / ou
l’octroi de crédit, sont régies par une convention cadre signée avec le Ministre des Finances
d’une durée n’excédant pas 5 ans.
Pour exercer des activités d’épargne et de crédit ces structures et organisations demeurent être
régies, soit par des dispositions de la loi bancaire soit par des dispositions particulières
convenues avec le ministère des Finances.
L’U-IMCEC n’échappe pas au cadre juridique et règlementaire qui régit les institutions
mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit. Il comporte quatre instruments juridiques
que sont : la loi cadre, son décret d’application, les statuts et le règlement intérieur.
* La loi cadre
Elle retrace les principes généraux et les instructions de base de l’institution notamment le
champ d’application, les modalités d’application, les règles d’action et le fonctionnement. Il
stipule que les institutions qui exercent la collecte d’épargne et l’octroi de crédit doivent
préalablement être reconnues et agréés et inscrites sur le registre des institutions tenu par le
Ministre chargé des Finances. Cette loi est applicable à toutes ces institutions précédemment
citées, à toutes leurs unions et fédérations sur le territoire national.
Le fonctionnement est assuré par des organes distincts (CA, CC, CS…).
* Le décret
Le décret a pour objet de préciser les modalités d’application de certaines dispositions de la
loi 95-03 du 05 janvier 1995 portant réglementation des Institutions Mutualistes ou
Coopératives d’Epargne et de Crédit. Il met l’accent sur :
* La procédure de constitution,
* Les caractéristiques du capital social,
* Le fonctionnement des organes,
* Les procédures d’agrément, de reconnaissance ainsi que de retrait d’agrément et de
reconnaissance,
* Les règles et normes de gestion,
* Les statuts
Ils regroupent normalement l’ensemble des règles qui régissent la vie de l’institution et
ses rapports avec ses membres. Les statuts portent principalement sur les éléments suivants :
* La constitution : la constitution d’une institution requiert la tenue d’une
Assemblée Générale Constitutive ayant notamment pour mission de statuer sur l’objet de
l’institution, la dénomination et le siège social et sur le fonctionnement et le rôle des organes.
Elle est constituée entre les membres fondateurs c'est-à-dire les parents d’enfants enrôlés dont
les noms figurent au procès verbal de l’AGC et ceux qui adhéreront par la suite.
* La dénomination : U-IMCEC/ Sénégal
* Le siège social : Liberté 6 camp pénal
* L’objet c’est de collecter l’épargne de ses membres, de leur consentir du
Crédit, favoriser la solidarité et la coopération entre les membres et de promouvoir des
activités génératrices de revenus.
* Le capital social : Il est constitué de parts sociales intégralement libérées dont la valeur
nominale est de trois mille (3000) FCFA chacune.
* Les organes : l’U-IMCEC est dotée des organes suivants Assemblée Générale(AG),
Comité d’Administration (CA), Comité de Crédit (CC) , Comité de Surveillance ( CS).
* L’AG c’est l’instance suprême de l’U-IMCEC. Elle est constituée de l’ensemble des
membres convoqués et réunis à cette fin.
* Le CA veille sur le bon fonctionnement et à la gestion de l’institution, de mettre en
application les décisions de l’AG.
* Le CC a la responsabilité de gérer la distribution du crédit conformément aux politiques
de crédit et procédures en vigueur et participe aux recouvrements.
* Le CS est un organe de contrôle chargé de la surveillance, de la régularité des opérations
de l’institution, du contrôle de la gestion.
* Le règlement intérieur
Il doit toujours être en parfaite conformité avec la loi et le décret d’application. Les modalités
de fonctionnement et de gestion de l’U-IMCEC sont déterminées dans le règlement adopté par
le CA et approuvé par l’AG. Elles portent sur l’adhésion, la démission, la rémunération des
services, sur l’AG sectorielle, la procédure d’élection des organes et sur le droit et le devoir du
membre.
* Le Crédit Riva: Ce type de crédit exige que l’on soit dans la zone du
programme et le risque est supporté par le partenaire;
* Le Crédit Urgence : Ce type de crédit possède un caractère social connu pour résoudre
les problèmes sociaux (Santé, éducation, etc. …) ;
* Le Crédit Spécial : Cette forme de crédit est destiné aux entrepreneurs, et peut aller
jusqu’à 25.000.000 F CFA avec pour possibilité de dérogation à 40.000.000 F CFA.
TROISIEME PARTIE :
CADRE ANALYTIQUE
Un autre appui est prévu à l’ACEP pour lui permettre de mettre en place un « Guichet PME ».
L’appui à la BIMAO est fait sous la forme de prêts subordonnés en FCFA pour renforcer sa
structure financière ainsi qu’une garantie financière. Une subvention sera octroyée également
pour financer l’implantation de caisses en zones de migration (sur la frontière entre le Mali et
le Sénégal). Le budget global de ce programme est d’environ 15,5 millions d’euros, dont 12
millions sous forme de garanties et de prêts.
2.4 La KFW
La KFW vient de mettre en place un nouveau programme de promotion de l’emploi des
jeunes en milieu urbain (budget de 8 millions d’euros sur une durée de 4 ans pour le
refinancement des IMF qui interviendront dans le financement des PME et 1 million d’euros
destiné à des appuis techniques). Elle a aussi contribué à la création de Microcrédit Sénégal.
2.5 L’USAID
L’USAID est à l’origine de l’ACEP. L’USAID a aussi mené une intervention importante avec
le projet DYNA-Entreprises qui dans le cadre de son volet Micro finance a dynamisé
l’ensemble du secteur de la micro finance par le renforcement des capacités techniques,
financières et managériales de bon nombre d’IMF et de leurs réseaux. Durant ces six (6)
dernières années, l’USAID a investi environ plus de 5 milliards de F CFA pour appuyer le
secteur de la micro finance au Sénégal.
2.6 Le FENU
En partenariat avec ACEP, le FENU à travers son guichet micro finance, avait exécuté un
programme d’appui au secteur la micro finance dans le département de Kédougou (région de
Tambacounda).
Depuis 2005 et son installation en tant qu’entité régionale décentralisée pour l’Afrique à
Dakar, le FENU a coordonné les financements et les études préparatoires ayant mené à
l’adoption de la politique sectorielle en micro finance pour le Sénégal. De plus, le FENU
apporte également son concours au niveau national à la mise en œuvre de la Lettre de
Politique Sectorielle de la Micro finance et au niveau sous-régional à l’amélioration du cadre
réglementaire en partenariat avec la BCEAO.
2.7 La Coopération Technique Belge
La Coopération Belge en appuyant le Projet PPMEH a permis la création du réseau des
Mutuelles d’Epargne et de Crédit des Niayes (REMEC Niayes) pour financer les horticulteurs
dans les zones des Niayes. Par le biais du Fonds de Contrepartie belgo-Sénégalais- FCBS, elle
permet le refinancement des SFD combiné à un appui institutionnel.
Dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action de la Lettre de Politique sectorielle, La
coopération Belge a mis en place le programme d’appui à la Micro finance avec un budget de
6,5 milliards de F CFA. Elle a aussi financé l’étude et la mise en place d’une cartographié
numérisée des SFD du Sénégal.
II. LES STRUCTURES ETATIQUES DE COOPERATION DE REFINANCEMENT
DES SYSTEMES FINANCIERS DECENTRALISES
II.1 Fonds de Promotion Economique –FPE
Avec des ressources de l’ordre de 47 milliards, ce fonds refinance les SFD et banques pour
financer les entrepreneurs évoluant dans les secteurs de l’agriculture, l’élevage, de la pêche,
de l’artisanat ; du tourisme et de l’hôtellerie. La durée des prêts est de 1 à 7 ans avec un taux
d’intérêt variant de 10,50% à 13%.
II.2 Fonds de Contrepartie belgo-Sénégalais - FCBS
Mis en place grâce à la coopération belge avec un montant de ressources de 2,7 milliards ; le
FCBS refinance les SFD au taux de 5% à 7 % par avec un plafond de 200 millions pour une
durée variant de 3 à 5 ans.
Contact :
Direction de la Coopération économique et financière Ministère de l’Economie et des
Finances
II.3 SEN-Finance (Ex Fonds Contrepartie Sénégalo Suisse - FCSS)
Mis en place grâce à la coopération suisse avec un montant de ressources de 1,9 milliards ;
Sen-Finance refinance les SFD au taux de 5% par avec un plafond de 110 millions dont 10%
II.4 Fonds National de Promotion de la Jeunesse – FNPJ
Mis en place par le gouvernement du Sénégal pour lutter contre le chômage des jeunes, le
FNPJ avec des ressources de plus de 2 milliards renforce les ressources des SFD qui
s’engagent à financer les jeunes promoteurs présentant des projets avec un taux d’intérêt de
5% avec des conditions de garanties très allégées.
II.5 Fonds de financement pour l’Entreprenariat Féminin
Mis en place par le gouvernement du Sénégal pour développer l’entreprenariat Féminin, le
FNPEF avec de ressources de l’ordre 2 milliards refinance les SFD pour qu’ils facilitent
l’accès au crédit aux femmes entrepreneurs dotées de capacités suffisantes pour identifier des
créneaux porteurs. Le FNPEF refinance les SFD pour les permettre d’octroyer aux femmes
entrepreneurs à taux préférentiels.
Un des enjeux de cette étude est d’apporter au gouvernement sénégalais, une aide à la
décision quant aux modalités de l’action publique en faveur de sa politique de développement
du secteur privé, les PME en particulier afin de soutenir et d’accélérer de la croissance. Au
terme de l’étude, quelques mesures s’imposent pour optimiser le dispositif d’appui actuel des
PME, créer un environnement favorable et suffisamment incitatif pour d’un côté, encourager
le secteur financier à améliorer l’offre financière et de l’autre, favoriser le développement
d’un marché pluriel intégrant des métiers et des instruments nouveaux plus adaptés à la
création et au développement de la PME au Sénégal. Au titre des mesures à prendre par le
Gouvernement pour favoriser le financement des PME, nous recommandons :
En créant une plateforme de concertation au niveau national entre les divers acteurs
institutionnels concernés, y compris le comité de suivi de la loi d’orientation des PME et la
Stratégie de Croissance Accélérée. Cette structure prendrait en charge le suivi et l’évaluation
de la mise en oeuvre de la lettre de politique sectorielle de la PME. Cette plateforme qui
pourrait prendre la forme d’un « Conseil National de la PME » devrait également favoriser la
concertation et la coordination des actions entre les différents ministères concernés pour une
meilleure efficacité des dispositifs d’appui à la PME formelle et informelle en soutien à la
stratégie de croissance accélérée au Sénégal.
3.3- Améliorer le dialogue entre les PME, les programmes publics d’appui au développement
du secteur, les institutions financières, l’autorité monétaire et l’Agence Nationale de la
Statistique et de la Démographie.
Pour cela, promouvoir une compréhension consensuelle de la PME et harmoniser les outils
d’analyse et de communication afin de bâtir une basse de connaissances partagées sur le
secteur. Mettre également en œuvre le dispositif de classification des entreprises prévu dans la
loi d’orientation des PME, entreprendre des initiatives en vue d’améliorer les statistiques
nationales sur la demande de financement par secteur, l’état et la qualité de l’offre de
financement et institutionnaliser la communication et la diffusion des progrès réalisés par
rapport à l’objectif global de financement de l’économie. Toutes ces activités peuvent être
organisées autour de « l’Observatoire des PME » à créer et qui devra périodiquement publier
par voies appropriées, la situation des PME au Sénégal, y compris le développement des
marchés et l’état de l’accès au financement.
L’étude de marché en s’appuyant sur la méthode des muées dynamiques, a pu identifier quatre
groupes homogènes prenant en compte les comportements de l’entreprise, sa propension à se
formaliser et à se développer. La loi d’orientation des PME au Sénégal a aussi prévu une
classification en trois catégories des PME. De la même manière, l’autorité monétaire et de
supervision des banques a mis au point, dans le cadre des accords de classement, une grille de
cotation et de classification qui repose sur les quatre éléments suivants : (i) la cote (la qualité
de la signature), (ii) la classe (la nature du système d'information comptable utilisé par le
bénéficiaire de crédit), (iii) la division (la taille de l'entreprise selon le chiffre d'affaires), et
(iv) la rubrique (les incidents de paiement déclarés à la Centrale des incidents de paiement).
Malheureusement, la diffusion de la grille de cotation et de classification est limitée aux
établissements de crédit. La grille de cotation et de classification des entreprises pourrait
constituer le point de départ du système de notation publique des entreprises. Pour être plus
complète, la grille pourrait être réaménagée pour intégrer les incidents commerciaux non
financiers comme les jugements de tribunaux de commerce d’une part et pour une diffusion
plus large d’autre part.
II.2 Inciter les banques et IMF à renforcer leur effort de transparence
En mettant en place et en rendant publique, une grille de tarification des prêts à la PME et en
sensibilisant la clientèle sur les différents produits et options disponibles. Il en est de même
sur la sensibilisation de la clientèle PME aux avantages des accords de classement accordés
par la Banque Centrale. La mise en place d’un programme d’éducation financière des
entrepreneurs s’impose comme une nécessité absolue.
Les intermédiaires financiers s'interposent entre les agents économiques en ajustant l'offre de
capitaux à la demande de capitaux, c'est-à-dire en drainant les capacités de financement de
certains agents (constituées par une épargne inutilisée) pour les prêter ou replacer ensuite à
d'autres agents.
Toutefois, lorsque l'on parle d'intermédiation, il est question plus spécifiquement de l'activité
traditionnelle des banques, qui reçoivent des dépôts pour leur compte et prêtent de l'argent
pour leur compte.
III .1 Améliorer le dialogue avec les PME
III.2 Pour les banques qui auront fait le choix stratégique de s’engager sur le segment des
PME, mettre en adéquation les systèmes et organisation internes de même que l’approche
commerciale.
Créer des structures dédiées aux PME et mettre en place un système de notation interne
(crédit scoring) des produits/lignes spécifiques. Accélérer les prises de décision des différents
services bancaires, en instituant un contrat de services pour la PME. Réorganiser le
fonctionnement des agences bancaires et mettre sur pied un service de proximité aux PME.
Renforcer la formation des chargés d’affaires des entreprises et des PME en mettre sur pied
des Cycles de formation en matière de financements des PME.
III.3 Développer les capacités en vue de la mobilisation de l’épargne publique long terme sur
le marché financier régional.
Les conclusions essentielles de l’étude concernent les décalages constatés, la structure du tissu
des PME et la segmentation de la demande de financement ainsi que le niveau de
bancarisation et d’accès aux services financiers. Elles couvrent également les besoins de
financement des PME et leur perception des services financiers offerts, les projets de
développement des PME et le plan de financement pour les trois prochaines années de même
que les services non financiers sollicités par les PME.
1. Les décalages :
Ils existent entre le tissu économique et le cadre légal des PME, notamment la loi
d’orientation. La loi d’orientation ne prend en compte que les PME dites formelles. En réalité,
une frange importante du tissu économique (environ 60% des entreprises sondées) est
composée d’entreprises opérant en marge de la réglementation. De même, les secteurs
d’activités qui prédominent (le commerce, l’artisanat de production, y compris le BTP, les
services) sont peu articulés avec les pôles de développement retenus dans le cadre stratégique
(la SCA), notamment l’agriculture, la pêche et le textile.
BIBLIOGRAPHIE
ISSA BARRO
ADEPME
DIA Yacouba
SYLLA Alouine
SITE : www.izf.net
Annexes