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INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE
Le financement de la petite et moyenne entreprise (PME) a toujours constitué une
préoccupation majeure pour les différents responsables d’entreprises et autorités publiques
dans les économies modernes. Il est fréquent qu’il fasse l’objet d’un volet spécifique dans les
politiques des économies des pays développés comme des pays en développement. Pour les
PME, l’étude des sources de financement des investissements prend une dimension encore
plus importante dans la mesure où la précarité du financement constitue un obstacle de taille
au développement et à la survie de la petite et de la moyenne entreprise.
Au Sénégal, des initiatives ont été mises en place par l’Etat et ses partenaires au
développement pour drainer des ressources financières en direction de la PME, faciliter
l’accès au crédit bancaire classique.
L’évolution du secteur financier qu’on a connue ces 15 dernières années surtout avec
l’avènement de nouveaux intermédiaires financiers de proximité appelés systèmes financiers
décentralisés ou institutions de micro finance, doit être profitable à la PME. Au départ, les
système financier décentralisé s’intéressait beaucoup plus aux personnes physiques, les
exclus du système bancaire classique. La plupart des services proposés par le SFD
répondaient beaucoup plus aux besoins des personnes pauvres, défavorisées. C’est plus tard
que ces institutions de financement se sont intéressées aux entreprises et autres agents
économiques au même titre que les banques. Au niveau de PAMECAS et Crédit mutuel du
Sénégal, (les plus en vue d’ailleurs), la plupart de leurs produits et services sont similaires à
ceux offerts par les banques. Les conditions draconiennes d’accès au financement que les
banques classiques imposent aux entreprises surtout les PME, font que la plupart de ces
dernières préfèrent comme partenaires financiers les institutions de micro finance. Ces
dernières doivent alors jouer pleinement le rôle, faciliter l’accès au financement à la PME, un
financement qui répond entièrement à leurs besoins. Le secteur de la micro finance doit
parvenir à accroitre les flux financiers en direction de ces petites entreprises.
Conscients du rôle que peuvent jouer les institutions de micro finance, de leurs apports à la
PME, nous avons jugé nécessaire d’étudier le financement de la petite et moyenne entreprise
par une institution de micro finance qu’est l’U-IMCEC.
Pour mener à bien notre étude, nous allons dans un premier temps élaborer le cadre théorique
et méthodologique qui va éclairer le public sur le pourquoi et le comment de l’étude. Après
présentation du cadre descriptif nous nous intéresserons au cadre analytique.

PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE


Ce chapitre permet de préciser le pourquoi de l’étude. Pour ce faire nous allons formuler la
problématique, préciser nos objectifs de recherche, mettre en œuvre une série d’hypothèses
avant de procéder à une revue de la littérature.
Section 1: Problématique
Dans le cadre de sa politique de développement économique et social, le gouvernement du
Sénégal à misé entres autres priorités sur la promotion de l’initiative privée et le
développement participatif. A ce titre, la petite et moyenne entreprise a été identifiée comme
un des leviers essentiels en ce sens que les effets d’entrainement sur le reste de l’économie en
terme de création d’emplois, de diversification de la production, d’utilisation des ressources
productives locales sont réels. C’est ce qui explique le souci des autorités de trouver des
solutions pour concrétiser ce potentiel de manière à promouvoir un secteur de la PME fort et
organisé.
Une des solutions au développement de la petite et moyenne entreprise réside dans la
facilitation à l’accès au financement. Les besoins de financement de ces entreprises sont
énormes. De tous temps il s’est posé le problème du financement. L’Etat sénégalais, étant
préoccupé par ses fonctions régaliennes, les rares ressources dont il dispose ne peuvent être
globalement consacrées à la PME. Durant les années 8O, l’Etat sénégalais avait eu à initier
un certain nombre d’actions visant à encourager l’initiative privée. Nous pouvons citer la mise
en place de banques de développement. Ces dernières étaient surtout chargées de financer
l’investissement, le développement de l’entreprise. Malheureusement, on a assisté quelques
temps après à la faillite de ces banques. Les plans d’ajustement structurel imposés par les
bailleurs de fonds ajoutés à la vague de privatisation de l’économie sénégalaise ont par la
suite rendu précaire le financement de l’entreprise. Les promoteurs qui ne disposent pas assez
de fonds propres sont obligés de se tourner vers les banques et espérer un éventuel
financement. Les conditions d’octroi de crédit exigées par ces institutions de financement ont
fait que seules les grandes entreprises sont en mesure de remplir les conditions imposées. Face
à cette situation :
* Que doit faire l’Etat pour faciliter l’accès au financement de la PME?
* Quel système financier répond le plus aux besoins de la PME?
Les pouvoirs publics ont déjà eu à se poser ce genre de questions. C’est pourquoi, à, partir
années 90, ils ont vivement encouragé l’instauration d’un SFD, aidés en cela par les bailleurs
de fonds. Même si, nous devons le reconnaitre, les personnes physiques, défavorisées de
surcroît, étaient surtout visées par les structures financières décentralisées.
Grâce à ces dernières, l’accès au financement devient plus souple. Les jeunes porteurs
d’idées, les femmes, les chefs d’entreprise ont maintenant la possibilité d’accéder plus
facilement au financement.
Mais, cette facilité d’accès au financement doit elle nous pousser à dire que ces institutions
de micro finance ont répondu globalement aux attentes de la petite et moyenne entreprise ?
Que doivent-elles faire pour assurer un meilleur accompagnement de la petite et moyenne
entreprise ?
Quelle est la réponse de l’U-IMCEC face aux multiples problèmes de financement de la
PME ? L’offre de financement de l’IMCEC est il adapté aux besoins de la PME ?
Quels sont les produits et services financiers qu’U-IMCEC propose à ce type d’entreprises ?
Comment les chefs d’entreprises jugent- ils le partenariat avec cette institution financière ?
D’où un ensemble de questions dont nous tenterons d’apporter la meilleure réponse possible.

Section 2 : Objectifs de la Recherche


* La présente étude a pour objectif principal d’étudier et d’analyser le financement de la
petite
* et moyenne entreprise sénégalaise par l’U-IMCEC.
* Nos objectifs spécifiques lorsqu’ils sont atteints,permettent l’atteinte de notre objectif
général.
* Nous allons devoir :
*
* Identifier les principales difficultés de financement de la PME ,
* Analyser les ressources financières que l’U- IMCEC met à la disposition de la PME,
s’assurer de leur effectivité,
* Analyser les conditions fixées par l’U-IMCEC à la PME pour accéder au crédit,
* Identifier les contraintes qui, si elles sont levées, permettront un meilleur accès et une
meilleure utilisation des ressources financières au niveau de la PME.

Section 3 : Les Hypothèses de l’Etude


Nos hypothèses de recherche sont ainsi présentées:
* Les ressources financières provenant des institutions de micro finance permettent de
financer l’investissement et l’exploitation de l’entreprise,
* Le crédit d’investissement est une ressource à moyen ou long terme qui par nature, permet
à l’entreprise d’acquérir des biens durables,
* Le crédit d’exploitation est une ressource à court terme destiné par nature au financement
de l’actif circulant,
* Le crédit de trésorerie est par nature destiné au financement de la trésorerie, des valeurs
d’exploitation, des valeurs réalisables,
* Les difficultés en matière de financement au niveau de la PME resteront toujours entières
tant qu’on n’aura pas proposer la meilleure stratégie d’accès au financement,
* Les difficultés de financement de la PME ne reposent pas uniquement dans l’accès à la
ressource financière : le problème de l’utilisation de la ressource se pose également avec
acuité,
* Sans une analyse minutieuse des besoins, des conditions de financement de la PME, les
ressources financières octroyées par les institutions de micro finance ne répondraient pas
forcément aux besoins de ce type d’entreprises,
* Grâce à un meilleur accès au crédit, les PME pourront asseoir leur développement dans le
temps et dans l’espace,

Section 4 : La Revue critique de la Littérature


BARRO.I, dans son Article Espace Finance, publié par Gret et Cirad en 2005 fait allusion à «
la situation de la Micro finance au Sénégal, aux spécificités des besoins et l’offre de
financement des petites entreprises ». il propose également des pistes de réflexion pour une
réponse mieux adaptée aux besoins de la PME.. L’auteur fait un état de la position des
Systèmes Financiers Décentralisés et des moyens de financer les besoins des Petites et
Moyennes Entreprises Sénégalaises.
Nous partageons le même avis que BARRO.I mais nous devons ajouter à sa réflexion un
autre manquement en terme de financement : le manque de réflexion sur le cadre juridique et
fiscal le plus propice à la PME.
Dans l’article Espace Finance publié en 1996, BA, CAMARA et GAYE font l’affirmation
suivante : « les solutions sur la problématique de la Micro finance à financer les PME en
Afrique sont possibles ».
Ainsi, ces auteurs ont eu à apporter des solutions aux difficultés rencontrées par les structures
de micro finance à financer les PME en Afrique. Lesquelles solutions nous ont beaucoup
aidées dans la formulation d’un certain nombre de recommandations qui s’imposeraient vu le
thème traité dans le mémoire.

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE


Dans ce chapitre nous allons aborder le cadre de l’étude, procéder à la délimitation du champ
de l’étude, préciser nos techniques d’investigation ainsi que les principales difficultés
rencontrées lors de la rédaction de ce mémoire.

Section 1 : Le Cadre de l’Etude


Notre étude a pour cadre d’une part, la PME, l’U-IMCEC, d’autre part. La PME qui, malgré
les initiatives mises en œuvre par l’Etat pour drainer des ressources financières importantes en
direction des PME rencontre d’énormes difficultés en matière de financement. L’évolution
récente du secteur financier, avec l’émergence et le formidable développement au cours de ces
15 dernières années de nouveaux intermédiaires financiers de proximité appelés systèmes
financiers décentralisés (ou encore institutions de la micro finance), a déjà pris en charge une
bonne partie des besoins des micro entreprises et commence timidement à s’intéresser à la
PME. Ce secteur financier pourrait ainsi constituer, un complément de taille pour améliorer
les flux financiers en direction des PME.
L’U-IMCEC (Union des Institutions Mutualistes Communautaires d’Epargne et de Crédit) a
été créée en 2000 grâce au soutien de Child Fund (jadis connu sous le nom de Fonds chrétien
pour l’enfance) et de l’USAID. A l’origine, l’organisation avait pour vocation d’aider les
enfants et leurs parents à disposer d’une source stable de revenus grâce à la création
d’activités génératrices de revenus. Devenue autonome, elle a son siège social implanté à
Dakar et elle intervient actuellement dans 10 régions du Sénégal : Dakar, Thiès, Ziguinchor,
Kolda, Diourbel, Kaolack, Fatick, Sédhiou, Tambacounda et Matam. Elle envisage d’accroître
sa couverture géographique et son ancrage dans les zones rurales et périurbaines.
En 2009, ses services ont profité à plus de 53.000 membres dans 40 succursales à travers le
Sénégal, et elle a accordé des prêts d’un montant de 5,26 milliards de F CFA (10,7 millions de
dollars).

Section 2 : Délimitation du Champ de l’Etude


Il ne s’agit pas pour nous d’étudier la PME de manière générale. Il ne s’agira également pas
pour nous d’étudier les différents maux de la PME, ainsi que ses différents partenaires. Pour
bien canaliser notre étude, nous nous intéresserons uniquement aux problèmes de financement
que rencontrent quelques PME installées au niveau de la SODIDA et qui ont pour principales
activités l’agro alimentaire et la manufacture.

Section 3 : Les techniques d’Investigation


Pour une meilleure analyse du sujet choisi, des techniques d’investigations comme l’entretien,
l’observation, la recherche documentaire nous ont permises de disposer de la bonne
information.
* En ce qui concerne l’entretien :
* Un questionnaire a été adressé à 15 PME installées à la SODIDA, qui sont dans l’agro
alimentaire, la manufacture
* Un guide d’entretien a été adressé aux responsables de l’U-IMCEC

* Pour compléter notre investigation, nous avons fait une revue de la documentaire
documentation de seconde main, de l’information secondaire, en consultant des rapports
publiés par le ministère de la PME, de l’entreprenariat féminin, de la micro finance, des
brochures de l’Agence de Développement et d’Encadrement de la PME, de mémoires ayant
traité la question du financement de la PME au Sénégal.

Les Technologies de l’information et de la communication (TIC), l’internet, nous ont été


d’une grande utilité.

Section 4 : Les Difficultés rencontrées


Il est vrai que la question du financement de la PME a toujours préoccupé les responsables
économiques et financiers et a toujours été un sujet d’actualité. Cependant la collecte
d’informations recueillies n’a pas été chose facile. Certains documents ont été classés
confidentiels par les chefs d’entreprise : on peut citer les états financiers ainsi que leur manuel
de procédure. C’est ce qui fait que nous n’avons pas pu analyser la situation économique et
financière des PME, objets de notre étude.

DEUXIEMEPARTIE :
CADRE
CONCEPTUEL ET ORGANISATIONEL

CHAPITRE I : CONCEPTS
Nous allons dans cette partie définir un certain nombre de concepts en rapport avec notre
thème choisi. Les notions de micro finance, de système financier décentralisé, de
financement seront largement étudiés, sans oublier celle de PME. Nous allons également
faire ressortir l’importance de la PME.

Section 1 : Micro finance/ Système financier décentralisé


La micro finance a une très longue histoire. Des systèmes de tontines existent depuis plusieurs
siècles en Afrique et en Asie. En Irlande, lors des grandes famines du 17éme et du 18éme
siècle, le penseur Jonathan Swift prône le principe du micro prêt, qui permet de rompre le
cycle de la pauvreté. Il met en place le système irlandais de fonds pour prêt qui soutiendra
jusqu’à 20% des familles irlandaises chaque année.
En Allemagne, en 1848, le maire Friedrich Raiffeissen cherche à freiner les usuriers dans leur
méthode d’application d’intérêt qu’il jugeait exorbitant. Ayant réalisé que l’épargne
coopérative est plus efficace que la charité pour permettre aux pauvres de sortir de leur
dépendance vis-à-vis des usuriers, il crée le 1er syndicat du crédit qui finira par toucher deux
millions de paysans.
L’idée se réplique rapidement en Europe et en Amérique du nord puis en Indonésie et en
Amérique latine. La micro finance prend un essor considérable sous son aspect moderne dans
les années 70 grâce à Muhammad Yunus. En 1974, alors qu’il était Professeur d’Economie à
l’Université de Chittagong au Bengladesh, une terrible famine s’abat sur le pays tuant 1.5
millions de personnes. Cela incite le professeur à réfléchir sur la pauvreté et à aller voir se qui
se passe à côté de chez lui, dans le village de Jobra. Il a observé le modèle économique des
femmes pauvres des villages alentours. Ces femmes ne pouvant pas emprunter à la banque
parce que jugées non solvables, sont forcées de se recourir auprès des usuriers pour acheter
quelques produits le matin, qui, à la fin de la journée viennent réclamer presque la totalité de
ce qu’elles gagnent des ventes de la journée. C’est ainsi, en 1976, que Muhammad Yunus a
l’idée de prêter 850 Thakas (soit environ 24 euros) à un groupe de femme de Jobra.
L’opération fut un succès, ne pouvant convaincre les banques de faire la même chose, il
décide de créer sa propre structure, la Grameen Bank, dont les taux de remboursement sont
inférieurs à ceux des banques classiques.
La Micro finance regroupe une diversité d'acteurs financiers également appelés Systèmes
Financiers Décentralisés (SFD) qui mettent à la disposition des populations généralement
exclues du système bancaire, des services d'épargne et/ou de crédit.
Elle consiste à créer et diffuser des services financiers de proximité en faveur des personnes
qui n'ont pas accès aux services bancaires traditionnels, et ceux, principalement avec un
objectif de renforcement du micro entreprenariat.
La Micro finance englobe un large éventail de services financiers tels que les dépôts, les
emprunts/crédits, les services de paiements, et depuis peu les transferts d'argent, l'offre
d'assurance aux ménages pauvres et à bas revenus ainsi qu'à leurs micro entreprises.
La Micro finance est un outil de développement parmi tant d'autres, un instrument de lutte
contre la pauvreté, contre l'exclusion de populations défavorisées. Elle vise à favoriser la
création et le développement de petites activités économiques rentables par l'accès au
financement extérieur et à la mobilisation de l'épargne.
C’est une offre de services destinés aux populations les plus démunies, habituellement exclues
du système bancaire traditionnel faute de garanties réelles (absence de patrimoine, de revenus
certains).
La micro finance ne se limite plus aujourd’hui à l’octroi de microcrédits aux pauvres mais
bien à la fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du
système financier classique mais également aux personnes riches, aux personnes morales qui
ne sont pas uniquement dans l’informel.
On distingue parmi ces produits le crédit, l’épargne, l’assurance, des formations (membres,
agents…), transferts de fonds, etc.
Par ailleurs, nous pouvons présenter l’institution de micro finance comme une organisation
qui offre des services financiers à des personnes à revenus modestes qui n’ont pas accès ou
difficilement accès au secteur financier formel.
Au sein du secteur, le terme institution de micro finance renvoie aujourd’hui à une grande
variété d’organisations, diverses par leur taille, leur degré de structuration et leur statut
juridique (ONG, association, mutuelle/coopérative d’épargne et de crédit, société anonyme,
banque, établissement financier etc.).
Selon les pays, ces institutions sont réglementées ou non, supervisées ou non par les autorités
monétaires ou d’autres entités. Leur autorité de tutelle décide si elles peuvent collecter ou pas
l’épargne de leur clientèle et celle du grand public.
L’image que l’on se fait le plus souvent d’une IMF est celle d’une ONG « financière », une
organisation totalement et presque exclusivement dédiée à l’offre de services financiers de
proximité qui vise à assurer l’auto promotion économique et sociale des populations à faibles
revenus par le financement de leurs activités génératrices de revenus.

Section 2 : Opérations et crédits des SFD


Les mutuelles d’épargne et de crédit effectuent plusieurs opérations, qui lorsqu’elles sont
classées selon leur nature permettent de distinguer la collecte de dépôts des opérations de
prêts.
* Collecte de dépôts
Sont considérés comme dépôts, les fonds, autres que les cotisations et contributions
obligatoires, recueillis par le système financier décentralisé auprès de ses membres ou de sa
clientèle avec le droit d'en disposer dans le cadre de son activité, à charge pour lui de les
restituer à la demande des déposants selon les termes convenus.

* Opérations de prêts
Est considérée comme une opération de prêts, tout acte par lequel un système financier
décentralisé met, à titre onéreux, des fonds à la disposition d'un membre ou d'un client à
charge pour ce dernier de les rembourser à l'échéance convenue.
Le montant maximum de prêts sur une seule signature est fixé au besoin, par une instruction
de la Banque Centrale.
* Opérations d'engagement par signature
Est considérée comme une opération d'engagement par signature, tout acte par lequel un
système financier décentralisé prend, dans l'intérêt d'un membre ou d'un
Client, un aval, une caution ou une autre garantie.

En ce qui concerne les crédits, les deux modèles de crédit les plus répandus dans les SFD
sont les crédits solidaires (ou groupés) et les contrats individuels.
- Les contrats individuels sont des prêts se rapprochant le plus des prêts classiques : une
personne reçoit une certaine somme d'argent et doit la rembourser souvent dans des délais
relativement courts (quelques mois) en prenant en compte les intérêts. Le montant du prêt est
généralement supérieur à ceux des prêts solidaires.
- Les crédits solidaires sont accordés à un groupe de personnes solidaires pour le
remboursement du prêt. Les défauts de paiement individuels (liés à une maladie ou à une
autre forme que ce soit) sont ainsi évités et la pression du groupe est une incitation forte qui
freine l'aléa moral.
Le principe même de la micro finance, qui consiste à sortir de l'assistanat en donnant aux
individus les moyens de s'autofinancer, implique l'application de taux d'intérêts sur les
emprunts.
Le montant des crédits étant faible et les fréquences de remboursement rapides, les montants à
rembourser sont abordables par les clients, surtout compte tenu de la productivité de leurs
activités génératrices de revenus.
Les taux d'intérêt des institutions de micro finance sont élevés car les IMF accordent
beaucoup de prêts de faibles montants que les banques traditionnelles, avec une méthodologie
rigoureuse induisant des coûts d'opération et de traitement plus importants.
Les taux d'intérêt doivent couvrir : le coût des fonds qui doivent être rétrocédés (redistribués),
le coût associé au risque de non remboursement et les frais administratifs et de traitement des
microcrédits (temps passé à monter le dossier, accompagner le client, traitement des
demandes de financement, collecte des remboursements...)
En revanche, si un microcrédit coûte beaucoup plus cher qu'un crédit "traditionnel", les agents
de crédit des IMF semblent beaucoup plus productifs : dans les IMF viables, un agent de
crédit gère en moyenne 359 micro emprunteurs, selon le Micro finance Information Exchange
(MIX).
Les taux d'intérêt sont fonctions :
-De la réglementation locale sur le plafonnement des taux d'intérêt,
-Des frais liés aux activités de micro finance,
-Du positionnement de l'institution (IMF à vocation sociale ou commerciale du fait des
produits qu’elles offrent),
-Des technologies ou innovations permettant à l'IMF d'accroître sa productivité pour réduire
ses coûts de fonctionnement.
Au delà des prêts accordés, les IMF reçoivent les dépôts d’épargne des membres qui peuvent
être un épargne dans le compte courant dans lequel le membre peut faire des retraits à tout
moment que le besoin se présente et/ou le compte d’épargne à terme qui est un compte
bloquée selon la durée fixée entre l’institution et le membre.
Toutefois il existe d’autres services financiers qu’offrent les IMF qui peuvent être différents
selon les institutions.

Section 3 : Financement de l’entreprise


C’est le procédé qui consiste à mettre à la disposition de l’entreprise des ressources de
diverses natures :
* Ressources financières : il s’agit des capitaux propres et dettes financières. Ils ont la
particularité d’être des ressources qui servent l’entreprise de façon durable. Lesquelles
ressources financent par nature les emplois durables, à savoir les immobilisations.
Ce type de ressources est indispensable au développement de l’entreprise, à son
expansion. Nous pouvons citer l’'emprunt indivis, l’emprunt obligataire (à travers l'émission
de titres, d’obligations) qui permet de lever des fonds destinés à l’entreprise, les subventions
d’équipement.
* Les ressources d’exploitation : contrairement aux ressources financières qui ont un
caractère durable, les ressources d’exploitation ont un caractère non durable. Elles sont
exigibles au cours de l’exercice. Nous pouvons citer les dettes d’exploitation (dettes
fournisseurs, dettes fiscales, dettes sociales) qui financement l’exploitation.
* Les ressources de trésorerie : il s’agit généralement de crédits de trésorerie comme les
découverts bancaires, l’escompte, etc.
Section 4 : Besoin de financement de l’entreprise
Le besoin de financement de l’entreprise est la matérialisation du désir de l’entreprise
de bénéficier de ressources. Les besoins financiers sont de plusieurs ordres
* Le besoin de financer l'implantation : souvent le capital disponible est insuffisant pour
faire face aux investissements nécessaires pour le démarrage de l'activité d'où le besoin de
recourir à d'autres sources sur la base de l'élaboration d'un plan d'affaires. Ce dernier doit
démontrer l'intérêt et la rentabilité de l'affaire. Le besoin varie en fonction des fonds propres
des promoteurs et de la nature de l'activité, mais il peut atteindre quelques dizaines de
millions de francs CFA. Il se compose de besoin de financement des investissements et des
fonds de roulement.
* Le besoin de financer le développement de l'activité : la croissance de l'entreprise entraîne
la nécessité de se doter de quelques moyens de plus en plus performants d'où un besoin de
financer de nouvelles acquisitions permettant, soit de renouveler les équipements, soit
d'acquérir des équipements additionnels.
* Le besoin de financer le fonds de roulement ordinaire : souvent les entrées de trésorerie ne
correspondent pas avec le cycle des décaissements pour le fonctionnement normal de
l'entreprise et conduit à des besoins ponctuels de trésorerie.
* Le besoin de financer les marchés spécifiques : la réalisation des commandes implique
que l'entreprise doit disposer de ressources financières au préalable. Il arrive que les clients
apportent des avances, mais aussi dans la plupart des cas, l'entreprise doit trouver des
ressources permettant de produire et d'effectuer les livraisons avant d'obtenir le règlement.
* Le besoin de financer d'autres services financiers : comme la caution sur marché et la
caution d'avance de démarrage.Nous pouvons ainsi affirmer que les besoins de financement
de l’entreprise sont variés, divers.
En fonction des besoins financiers décelés, nous pouvons distinguer les crédits ou ressources
de financement en trois catégories :
* Les crédits d'investissement
* Les crédits à court terme (crédits de trésorerie et d’exploitation)
* Les engagements par signature (caution).

Section 5 : la Petite et Moyenne Entreprise


Plusieurs définitions se rattachent à la notion de PME. La définition qui a le plus attiré notre
attention est celle retenue par la charte des PME qui régit l'ensemble des PME situées sur le
territoire sénégalais.
Selon cette charte des PME au Sénégal, ce concept englobe la Petite Entreprise (PE) et la
Moyenne Entreprise (ME).
La Petite Entreprise se caractérise par un certain nombre de choses :
* Son effectif est compris entre un (1) et vingt (20) employés
* Selon le SYSCOA elle tient une comptabilité allégée ou de trésorerie certifiée par la
structure de gestion agréée (SGA)
* Son chiffre d'affaires annuel hors taxe est inférieur ou égal à 50 millions de francs CFA
(pour les Petites Entreprises qui effectuent des opérations de livraisons de biens et celles
effectuant des opérations mixtes) ,25 millions (pour les entreprises qui effectuent des
opérations de prestations de services).
* Quant à la Moyenne Entreprise:
* Son effectif est inferieur ou égal à 250 employés
* elle tient une comptabilité selon le système normal en vigueur au Sénégal (SYSCOA) et
certifiée par un membre inscrit à l'Ordre National des Experts Comptables et Comptables
Agréés (ONECCA) ;
* Son chiffre d'affaires annuel hors taxe inferieur à 1 milliard de Francs CFA.
* Il faut noter que la qualité de PME est attribuée sur demande expresse de l'entreprise, si
elle répond aux conditions relatives à sa classification. Cette qualité attribuée pour une durée
de cinq (5) ans peut être retirée à l'entreprise après constatation de non-respect des
engagements ou en cas de fraude avérée.
* Les PME étant à des niveaux de développement et d'activités différents, un schéma a été
proposé les classant en trois catégories :
* Dans la catégorie 1 nous avons celles qui sont en création dans des créneaux porteurs mais
dont les promoteurs n'ont pas à proprement parler d'expérience antérieure.
* La Catégorie 2 concerne les entreprises qui sont de plus petite taille et qui reposent sur un
savoir-faire de leurs promoteurs mais dont le potentiel de croissance est relativement limité.
* Dans la catégorie 3 on retrouve les entreprises en développement qui ont déjà atteint un
niveau d'activités plus important avec des perspectives de développement, une vision claire
des dirigeants.
* Nous constaterons alors que les PME susceptibles de trouver des appuis financiers auprès
des banques sont celles en développement (catégorie 3) et il y en a peu dans ce cas. Ces PME
peuvent également trouver des financements auprès de certaines IMF (notamment ACEP,
PAMECAS, CMS) ainsi que de la part des mécanismes innovants (capital-risque et/ou crédit
bail).
* Les PME de la catégorie 2 n'intéressent généralement pas les banques et ne sont pas
attrayantes pour les investisseurs en capital-risque. Elles pourraient trouver des appuis auprès
de certaines IMF notamment les principaux réseaux, sous réserve que ceux-ci bénéficient de
ressources longues sous forme de prêts auprès des banques ou des fonds d'investissement tel
que AFRICAP .Les PME en création (catégorie 1) sont plus risquées pour les banques et pour
les IMF. Elles ne peuvent trouver un financement qu'à travers des mécanismes innovants du
type de capital-risque. Et même dans ce cas, il s'agira seulement de celles ayant le plus grand
potentiel de croissance. Mais le capital-risque n'est intéressant pour les investisseurs que si:
* L'activité est hautement rentable à moyen terme
* La fiscalité est incitative
* Il existe une porte de sortie en cas de besoin.
Nous pouvons faire une classification de la PME en deux grands groupes : le groupe de PME
agissant en conformité avec la réglementation et celle faisant leurs activités dans le secteur
informel.
Les PME s'activant dans le secteur formel constituent un point important dans le dynamisme
de l'économie sénégalaise du fait qu'elles engendrent de l'innovation et de la créativité dans
leurs secteurs d'activités. Elles jouent un rôle essentiel au niveau de la promotion viable et de
la création d'emplois en participant très fortement au développement social, culturel et
environnemental. Ces entreprises peuvent bénéficier de mesure de facilité en ce qui concerne
leur financement et doivent respecter les clauses contractuelles. Elles doivent être en règle
avec l'administration fiscale, assurer une transparence totale dans la production des documents
de gestion, répondre aux principes de gouvernement d'entreprise, bénéficier des mesures
d'aide et de soutien. Pour ces entreprises, la tenue d'une comptabilité régulière et fiable est
fortement requise et elles ont l'obligation de laisser auditer leurs comptes par un expert.
Le deuxième groupe, celui des PME s'activant dans le secteur informel, rencontrent
d’énormes difficultés, du fait qu'elles produisent généralement sur la base des avances reçues
de leurs clients, ce qui constitue une entrave puisqu'elles ne permettent pas de faire des
projections optimales des opérations de fabrication et d'atteindre à travers des circuits de
vente, un marché autre que celui caractérisé par une proximité géographique. Ces entreprises
souffrent de la concurrence des produits étrangers. La qualité des produits fabriqués par ces
types d’entreprises laisse souvent à désirer. Elles manquent également beaucoup d’innovation.

Section 6 : Importance de la PME


Dans bon nombre de pays, le développement du secteur privé s'est toujours soldé par un essor
économique remarquable. La PME qui se veut novatrice et créatrice de nouveaux emplois au
Sénégal est non seulement reconnue comme moteur de croissance économique mais
également comme facteur clé dans le secteur privé. Selon l’ADEPME, les PME représentent
près de 90% des entreprises, concentrent 30% des emplois et 20% de la valeur ajoutée. Les
PME sont géographiquement situées en zone urbaine plus précisément à Dakar, Pikine et
Rufisque.
A l'échelle mondiale, l'importance des PME est encore plus marquée. Une récente étude
réalisée au niveau mondial par le CNUCED a révélé que les PME constituent environ 90% de
l'ensemble des entreprises. Cette même étude a reflété qu'elles sont à l'origine de 50% de
production manufacturière et qu'elles jouent un rôle particulièrement très important dans le
cadre de la promotion des emplois.
L'environnement politique est très favorable au développement de la PME et œuvre pour sa
croissance et sa compétitivité. L'Etat oriente alors son intervention sur l'entreprenariat (y
compris entreprenariat féminin), les groupes d'activités, l'accès des PME aux marchés
internationaux, les technologies de l'information et de la communication ainsi que le
commerce électronique. La création d'outils de formation destinés aux PME désireuses de
régler en ligne les différends commerciaux électroniques. Les mesures nécessaires à
l'amélioration des statistiques et de la promotion en tant que facteur de développement n'ont
pas été mises à l'écart. Les PME participent de manière remarquable à la création d'emplois en
passant par l'innovation et l'adaptation au système économique.

CHAPITRE II : PRESENTATION DE L’U-IMCEC/ SENEGAL


Dans ce chapitre nous allons présenter l’U-IMCEC, faire son historique, préciser son
fonctionnement, informer sur ses principaux produits et services ainsi que sur ses clients.

Section 1 : Historique
L’Union des Institutions Mutualistes Communautaire d’Epargne et de Crédit (U-IMCEC) est
le produit d’un long processus. Mise en place depuis 1998, entre le programme de micro
finance du CCF (Christian Children’s Funds du Sénégal) et l‘USAID organisme qui a
débloqué un financement pour une durée de trois ans. Ce financement est destiné à la mise en
place des IMCEC de Dakar et de Thiès.
En effet ce fond est destiné plus particulièrement aux familles des enfants parrainés c'est-à-
dire les parents bénéficiaires des PDEF pour leur venir en aide, à avoir une source de revenu
stable par le biais de la création et de la consolidation d’activités génératrices de revenus
(AGR) et ce pour les résidents dans la zone d’intervention de CCF-Sénégal.
Avec le développement des activités des mutuelles de Thiès et de Dakar et à la forte demande
de la population de la zone de Mbour, les dirigeants ont jugé nécessaire l’implantation d’une
caisse à Thiadaye. Etant aussi une zone un peu éloignée des villes de Thiès, Mbour constitue
une Imcec avec son bureau régional propre.
Et la quatrième Imcec constituée est celle de Ziguinchor. L’IMCEC et l’Etat signe une
convention pour les activités de crédit.
Au fur et à mesure des années la mutuelle se développe et est plus ouverte aux bailleurs de
fonds c’est ainsi que vient le MEDI (Micro Entreprise et Développement Initiatives) un
programme d’appui financier.
Avec le MEDI, l’Imcec étend sa zone d’intervention, sa cible et les activités financées et passe
du microcrédit à la micro finance.
Ce sont ces quatre IMCEC à savoir celles de Dakar, Thiès, Mbour et Ziguinchor qui forment
l’union.
L’U-IMCEC est une organisation démocratique sans but lucratif, une association de personnes
où ces derniers disposent leurs économies dans un fonds commun et empruntent à ce fonds à
des taux d’intérêt minimes.

Section 2 : Cadre juridique et règlementaire


Avant d’aborder le cadre juridique et réglementaire auquel est soumis l’U-IMCEC, nous
allons aborder le cadre juridique des institutions de micro finance de manière générale.
Dans l’UEMOA, les IMF sont régies par un cadre juridique.
La loi 95-03 du 05 janvier 1995 et le décret 97-1106 du 11 novembre 1997 s’appliquent aux
institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit exerçant leurs activités sur le
territoire national, à leurs unions, à leurs fédérations, ou confédérations.
Les groupements d’épargne et de crédit, à caractère coopératif ou mutualiste, sont exclus du
champ d’application de la présente loi. Ne sont pas considérés comme institution mutualiste
ou coopératives d’épargne et de crédit, les structures ou organisations non constituées sous
forme mutualiste ou coopérative et ayant pour objet la collecte de l’épargne et / ou l’octroi de
crédit. Est dite Institution mutualiste ou coopérative d’épargne et de crédit tout groupement
de personnes, doté de la personnalité morale sans but lucratif et à capital variable, fondé sur
les principes d’union, de solidarité et d’entraide mutuelle et ayant principalement pour objet
de collecter l’épargne de ses membres, et de leur consentir du crédit.
Cette loi dite la loi PARMEC (Projet d’Appui à la Règlementation sur les mutuelles
d’épargne et de crédit) est initiée par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
comme instrument de lutte contre la pauvreté. Elle a pour objectifs fondamentaux :
* la protection des déposants,
* la sécurité des opérations,
* la recherche d’autonomie financière des systèmes financiers décentralisés (SFD),
* l’intégration de la finance informelle dans le cadre légal.
Pour être reconnue par la loi, une institution, exerçant des activités de collecte d’épargne et
d’octroi de crédit, doit être régie par les principes de la mutualité ou de la coopération. Cette
dernière doit être préalablement reconnue ou agréée (art. 13, 46). Les institutions régies par le
principe de la mutualité ou de la coopération sont tenues de respecter les règles d’actions
mutualistes ou coopératives suivantes :

. L’adhésion des membres doit être libre et volontaire (art.11) ;

* Le nombre de membre n’est pas limité ;

La démocratie doit régir le fonctionnement des institutions de base selon le principe un


homme/une voix, et quelque soit le nombre de parts sociales détenues par chacun ;
* Le vote par procuration doit être exceptionnel ;

* Limitation de rémunération des parts sociales ;


* Constitution obligatoire d’une réserve, les sommes ainsi réservées peuvent être partagées
par les membres.

* Sont privilégiées des actions visant l’éducation des membres (art. 5).

Les institutions non visées par les dispositions ci–dessus sont régies par une disposition
particulière convenue par le Ministère des Finances. S’agissant des institutions mutualistes ou
coopératives d’épargne et de crédit, outre les fondateurs, peut être membre toute personne qui
partage un lien commun (art. 20)
Un décret précise toute disposition de nature à faciliter la constitution, la mise en place et le
fonctionnement des institutions. Ils indiquent également leurs mécanismes et modalités de
contrôle et de surveillance. Il détermine
* Les conditions d’éligibilité, de démission de suspension ou de destitution des membres
des organes de l’institution
* Le rôle des organes de l’institution ainsi que l’étendue, les limites et les conditions
d’exercice de leurs pouvoirs
* La composition et les caractéristiques du capital social

Une autre loi, la convention cadre précise que les structures et organisations non constituées
sous forme mutualiste ou coopérative et ayant pour objet, la collecte de l’épargne et / ou
l’octroi de crédit, sont régies par une convention cadre signée avec le Ministre des Finances
d’une durée n’excédant pas 5 ans.
Pour exercer des activités d’épargne et de crédit ces structures et organisations demeurent être
régies, soit par des dispositions de la loi bancaire soit par des dispositions particulières
convenues avec le ministère des Finances.
L’U-IMCEC n’échappe pas au cadre juridique et règlementaire qui régit les institutions
mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit. Il comporte quatre instruments juridiques
que sont : la loi cadre, son décret d’application, les statuts et le règlement intérieur.
* La loi cadre
Elle retrace les principes généraux et les instructions de base de l’institution notamment le
champ d’application, les modalités d’application, les règles d’action et le fonctionnement. Il
stipule que les institutions qui exercent la collecte d’épargne et l’octroi de crédit doivent
préalablement être reconnues et agréés et inscrites sur le registre des institutions tenu par le
Ministre chargé des Finances. Cette loi est applicable à toutes ces institutions précédemment
citées, à toutes leurs unions et fédérations sur le territoire national.
Le fonctionnement est assuré par des organes distincts (CA, CC, CS…).
* Le décret
Le décret a pour objet de préciser les modalités d’application de certaines dispositions de la
loi 95-03 du 05 janvier 1995 portant réglementation des Institutions Mutualistes ou
Coopératives d’Epargne et de Crédit. Il met l’accent sur :
* La procédure de constitution,
* Les caractéristiques du capital social,
* Le fonctionnement des organes,
* Les procédures d’agrément, de reconnaissance ainsi que de retrait d’agrément et de
reconnaissance,
* Les règles et normes de gestion,
* Les statuts
Ils regroupent normalement l’ensemble des règles qui régissent la vie de l’institution et
ses rapports avec ses membres. Les statuts portent principalement sur les éléments suivants :
* La constitution : la constitution d’une institution requiert la tenue d’une
Assemblée Générale Constitutive ayant notamment pour mission de statuer sur l’objet de
l’institution, la dénomination et le siège social et sur le fonctionnement et le rôle des organes.
Elle est constituée entre les membres fondateurs c'est-à-dire les parents d’enfants enrôlés dont
les noms figurent au procès verbal de l’AGC et ceux qui adhéreront par la suite.
* La dénomination : U-IMCEC/ Sénégal
* Le siège social : Liberté 6 camp pénal
* L’objet c’est de collecter l’épargne de ses membres, de leur consentir du
Crédit, favoriser la solidarité et la coopération entre les membres et de promouvoir des
activités génératrices de revenus.
* Le capital social : Il est constitué de parts sociales intégralement libérées dont la valeur
nominale est de trois mille (3000) FCFA chacune.
* Les organes : l’U-IMCEC est dotée des organes suivants Assemblée Générale(AG),
Comité d’Administration (CA), Comité de Crédit (CC) , Comité de Surveillance ( CS).
* L’AG c’est l’instance suprême de l’U-IMCEC. Elle est constituée de l’ensemble des
membres convoqués et réunis à cette fin.
* Le CA veille sur le bon fonctionnement et à la gestion de l’institution, de mettre en
application les décisions de l’AG.
* Le CC a la responsabilité de gérer la distribution du crédit conformément aux politiques
de crédit et procédures en vigueur et participe aux recouvrements.
* Le CS est un organe de contrôle chargé de la surveillance, de la régularité des opérations
de l’institution, du contrôle de la gestion.

* Le règlement intérieur
Il doit toujours être en parfaite conformité avec la loi et le décret d’application. Les modalités
de fonctionnement et de gestion de l’U-IMCEC sont déterminées dans le règlement adopté par
le CA et approuvé par l’AG. Elles portent sur l’adhésion, la démission, la rémunération des
services, sur l’AG sectorielle, la procédure d’élection des organes et sur le droit et le devoir du
membre.

Section 3 : Missions de l’U-IMCEC


Avec la croissance exponentielle du milieu de la micro finance et le développement très
important du nombre de mutuelles de crédit, l’U-IMCEC se veut très exigeant et se fixe des
objectifs sur la pérennité de son institution, sur l’éradication de la pauvreté et sur
l’amélioration des conditions financières de ses membres à savoir :
* Contribuer à améliorer les revenus et le bien être des familles et des
Micro entrepreneurs à travers l’accès à des services financiers permettant de créer des
activités génératrices de revenus, surtout pour les femmes et les groupes démunis et
vulnérables vivant dans les zones défavorises.
* Assurer la pérennisation du système à travers une autonomie financière,
* Renforcer les capacités techniques des bénéficiaires et des agents,
* Couvrir progressivement les différentes régions du Sénégal,
* Améliorer l’offre de produits et services financiers,
* Participer à la création d’emplois au niveau des zones rurales et y mener des activités
viables.

Section 4 : Produits et Services Proposés


* Les services Principaux
L’activité de l’U-IMCEC consiste essentiellement en des opérations de collecte
d’épargne et d’octroi de crédit à des populations non bancarisées pour des montants modestes.
Cette activité, que l’on appelle usuellement la Micro finance, peut englober des activités
annexes ; ce sont des opérations d’assurance liées au crédit, des activités de conseil en
comptabilité ou en gestion, des actions d’éducation sanitaire ou sociale elles aussi liées au
crédit.
D’autres produits financiers sont parfois développés par les SFD eux-mêmes en
relation avec les banques implantées dans l’UEMOA : il s’agit principalement des opérations
de transfert de fonds internationaux, impliquant une opération de change, et de mise à
disposition de chéquiers en faveur de la clientèle la plus aisée.
Ces activités sont, chacune en ce qui la concerne, soumise à une réglementation plus
ou moins parcellaire, qui a vocation à régir tout ou partie de l’activité exercée. Elles
demeurent cependant marginales au regard de l’activité centrale qui est l’octroi de crédit, et
pour une partie des SFD, la collecte d’épargne.
* Les Services Accessoires
Les activités accessoires de l’U-IMCEC sont régies par le droit des obligations et le
droit commercial général ou par les réglementations financières spécifiques aux activités
réglementées. Succinctement, au delà des activités traditionnelles de collecte de fonds et
d’octroi de crédit, nous pouvons retenir trois activités complémentaires qui bien
qu’accessoires, peuvent compléter les services financiers rendus par les SFD à leurs clients
ou membres : il s’agit des virements de fonds internationaux, de la mise à disposition de
formule de chèques, et de la bancassurance.
* Les Transferts de Fonds Internationaux
Ils peuvent constituer une activité complémentaire non négligeable pour certains SFD,
en raison des besoins importants des populations émigrées qui souhaitent rapatrier des fonds
du pays de leur lieu de travail vers leur famille. La règlementation des changes dans
l’UEMOA est régie par le règlement n°09 CM/UEMOA du 20 Novembre 1998 relatif aux
relations financières extérieures des Etats membres de l’UEMOA.
* Les Moyens de Paiement
Le chèque et les autres moyens de paiement, dont la carte de crédit sont régis par le
règlement N°15/2002/CM/UEMOA, adopté par le conseil des Ministres le 19 Septembre
2002. L’U-IMCEC peut ouvrir des comptes de dépôt à leurs membres. Les chèques délivrés
par une imcec ne seraient donc valables qu’au seul profit de ses membres.
* La Bancassurance
Le décès d’un client est un risque que n’occultent pas les SFD, lorsque la durée du
crédit s’allonge à quelques mois, voir à plus d’un an. En cas de décès, et à défaut d’assurance-
vie, le SFD ne peut que passer la créance en perte ou poursuivre les héritiers sur les biens
qu’ils ont reçus du défunt. L’U-IMCEC a résolu ce problème en faisant souscrire, lorsqu’elle
l’estime nécessaire, une assurance-vie lui permettant d’être remboursé en cas de décès de
l’emprunteur. L’U-IMCEC sert d’intermédiaire entre l’emprunteur et la compagnie
d’assurance utilisée, comme le prévoient la Loi Parmec et le Code CIMA.
Quant aux produits offerts par l’U-IMCEC, ils sont nombreux et variés. On distingue entre
autre l’épargne, le crédit, les transferts de fonds, les domiciliations de salaire.
* L’épargne :
* Les dépôts à vue : constituent la catégorie la plus utilisée des produits d’épargne. Ils sont
caractérisés par la souplesse des conditions d’accès (faible montant des frais d’ouverture de
compte, proximité et accessibilité des caisses, possibilités d’effectuer de petits versements et
liberté de retraits à tout moment, facilité d’exécution des opérations.
Les dépôts à vue permettent aux membres de garder leurs économies en lieux surs. Le carnet
des membres permet au déposant de vérifier les opérations effectuées et le solde disponible
dans le compte.
* Les dépôts à terme : sont des dépôts bloqués pendant une période minimum de
6 mois et qui sont rémunérés par un taux prédéterminé.
* L’épargne obligatoire est en relation directe avec le crédit. Le détenteur du crédit doit
fournir un effort financier minimum consistant à épargner régulièrement une certaine somme
calculée sur l’apport et pendant une période égale à la durée du crédit.
* Le crédit :
* Les crédits à court terme : ils sont remboursables sur 1 à 12 mois. Ces crédits peuvent être
accordés à un individuel, où à un groupe.
* Les crédits à moyen terme : ils peuvent être remboursés sur une durée supérieure à 12
mois et le montant supérieur à 500 000 f.
* Les crédits d’urgence qui sont des crédits à court terme dont la durée est limitée à 4 mois
et le montant n’excède pas 100 000 f
NB : Toutefois, il faut noter que l’état a eu confiance à cette institution émergente
L’U-IMCEC en signant des protocoles d’accord avec elle, c’est le cas des crédits FNPEF
(Fonds National pour la Promotion de l’Entreprenariat Féminin) pour faciliter la
redistribution et le recouvrement de ces crédits.
L’U-IMCEC compte aussi parmi ces produits le transfert de fonds avec money express.

Section 5: Lignes de crédit de l’U-IMCEC


Au niveau de l’U-IMCEC on observe cinq lignes de crédits :
* Le Crédit Ordinaire: C’est le crédit qui finance tous les secteurs d’activités ;

* Le Crédit Riva: Ce type de crédit exige que l’on soit dans la zone du
programme et le risque est supporté par le partenaire;

* Le Crédit Expresse : Crédit dont le montant est estimé à 5.000.000 F CFA ;

* Le Crédit Urgence : Ce type de crédit possède un caractère social connu pour résoudre
les problèmes sociaux (Santé, éducation, etc. …) ;

* Le Crédit Spécial : Cette forme de crédit est destiné aux entrepreneurs, et peut aller
jusqu’à 25.000.000 F CFA avec pour possibilité de dérogation à 40.000.000 F CFA.

TROISIEME PARTIE :

CADRE ANALYTIQUE

CHAPITRE I : BESOINS DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT DE LA PME


Section 1 : Besoin en fonds de roulement des PME
Le besoin en fonds de roulement permet de prendre en compte dans les analyses de flux de
trésorerie les clients qui peuvent payer à l'avance ou avec un délai, les fournisseurs qui ne sont
pas toujours payés au moment de la livraison. En général, les charges sociales sont payées le
15 du mois suivant. En résumé, le besoin en fonds de roulements résulte des décalages entre
les décaissements et encaissements des flux liés à l'activité de l'entreprise.
Le besoin en fonds de roulement peut être qualifié de "BFR négatif" ou de "ressource en
fonds de roulement" lorsqu'il est négatif. C'est très souvent le cas dans la grande distribution,
étant donné que les produits vendus sont payés aux fournisseurs sous des conditions de délais
de paiement peu favorables à ces derniers, tandis que les clients paient au comptant à l'acte
d'achat. Ce BFR négatif est alors placé et peut représenter de l'ordre de quelques points de
marge supplémentaire pour le distributeur.
Le besoin de financement correspond à l'excédent des emplois (réels) d’investissement de
l’exercice sur les ressources (réelles) d’investissement de l’exercice, hors endettement à long
et moyen terme.
A .Calcul du besoin en fonds de roulement
L'expression simplifiée du BFR est la suivante :
BFR = stocks + créances clients - dettes fournisseurs.
De façon plus générale, on peut considérer que le BFR se définit comme la différence entre
les actifs d'exploitation et le passif d'exploitation considérés au sens large :
BFR = stocks + réalisable - dettes de court terme d'exploitation.
On peut distinguer le BFR d'exploitation et le BFR hors exploitation, étant donné que certains
éléments de l'équation précédente ne sont pas directement liés à l'exploitation (impôt sur les
bénéfices...).
BFR = Actif circulant - Passif circulant
BFRE = Actif circulant d’exploitation - Passif circulant d’exploitation
BFRHE = Actif circulant hors exploitation - Passif circulant hors exploitation.
Le BFR doit être financé par le FRNG et principalement le BFRE.
B. Le Besoin en Fonds de Roulement et les Ratios
Ces ratios ont pour objectif de définir et mettre en place des indicateurs de pilotage d'une
structure.
C. Le BFR et les Ratios Clients
Un des leviers d'optimisation de BFR est la réduction de délai de règlement client. Les
analystes apprécient également que l'on présente le BFR en jours de chiffre d'affaires. Il suffit
pour cela de diviser le montant trouvé ci-dessus par le chiffre d'affaires hors taxes de
l'entreprise et de multiplier par 365 (ou 360 suivant les conventions). Le ratio de rotation des
créances clients mesure la liquidité des créances clients.
Le rapport du chiffre d'affaire TTC au Créances Clients est un indicateur de liquidité des
clients.
D. Niveau du Besoin de Fonds de Roulement
Dans certaines activités, le BFR est négatif, ce qui signifie que l'activité génère un flux positif
de trésorerie. C'est notamment le cas pour les enseignes de la grande distribution ; en effet,
elles payent leurs fournisseurs après la livraison (souvent 90 jours), alors que les clients paient
au comptant.
Cependant, dans la majorité des entreprises, le BFR est positif, ce qui signifie que l'entreprise
doit lever des fonds pour combler le flux négatif généré par le cycle d'exploitation.
Plus globalement, il y a 3 cas :
* Le Besoin de Fonds de Roulement est positif : dans ce cas, les emplois d'exploitation de
l'entreprise sont supérieurs aux ressources d'exploitation. L'entreprise doit donc financer ces
besoins à court terme soit à l'aide de son excédent de ressources à long terme (Fonds de
roulement), soit à l'aide de ressources financières complémentaires à court terme (concours
bancaires...).
* Le Besoin de Fonds de Roulement est nul : dans ce cas, les emplois d'exploitation de
l'entreprise sont égaux aux ressources d'exploitation, l'entreprise n'a donc pas de besoin
d'exploitation à financer puisque le passif circulant suffit à financer l'actif circulant.
* Le Besoin de Fonds de Roulement est négatif : dans ce cas, les emplois d'exploitation de
l'entreprise sont inférieurs aux ressources d'exploitation, l'entreprise n'a donc pas de besoin
d'exploitation à financer puisque le passif circulant excède les besoins de financement de son
actif d'exploitation.
Section 2 : Insuffisance du fonds de roulement
En effet, c'est bien l'évolution du rapport entre le fonds de roulement et les besoins en fonds
de roulement qui permet d'analyser la détérioration ou l'amélioration de la structure
financière.
Le besoin en fonds de roulement d'exploitation et le besoin en fonds de roulement hors
exploitation se calculent, respectivement, en retranchant les actifs circulants d'exploitation des
dettes d'exploitation et les actifs circulants hors exploitation des dettes hors exploitation.
Schématiquement, il est possible de classer les dettes et les créances circulantes de la façon
suivante :
Les charges et les produits constatés d'avance sont à rattacher selon leur contenu à
l'exploitation ou au hors exploitation. Par exemple, les produits constatés d'avance peuvent
concerner des loyers perçus d'avance : ce sont des éléments d'exploitation. S'ils correspondent
à des intérêts perçus d'avance, il faut les considérer comme des éléments hors exploitation.
Le besoin en fonds de roulement s'obtient alors logiquement par sommation du besoin en
fonds de roulement d'exploitation et du besoin en fonds de roulement hors exploitation.
C'est ainsi que trois cas peuvent se présenter :
* Un besoin en fonds de roulement négatif est représentatif d'un flux financier positif qui,
ajouté au fonds de roulement, détermine l'excédent global de fonds de roulement ;
* S'il est positif et que le fonds de roulement comble les besoins en fonds de roulement, la
structure financière est satisfaisante ;
* Dans le cas inverse, il faut conclure à une insuffisance en fonds de roulement tout en ne
perdant pas de vue pour les deux derniers cas que cette analyse doit être menée de façon
dynamique, sur plusieurs exercices.
Après le diagnostic, l'agent comptable peut proposer des solutions : selon les cas, il peut
préconiser des mesures permettant un renforcement du fonds de roulement ou une diminution
du besoin en fonds de roulement. Ainsi, il pourra par exemple prendre conscience de la
nécessité d'accélérer le recouvrement des créances.
Section 3 : Faible capacité d’autofinancement
La capacité d'autofinancement (CAF) est le potentiel de l'entreprise à dégager, de par son
activité de la période, une ressource (un enrichissement de flux de fonds).
Cette ressource interne pourra être utilisée notamment pour financer la croissance de l'activité,
financer de nouveaux investissements, rembourser des emprunts ou verser des dividendes aux
propriétaires de l'entreprise.
La CAF est le flux potentiel de trésorerie (sans tenir compte des décalages temporels) dégagé
par l'ensemble de l'activité normale de l'entreprise. La CAF n'est pas exactement un flux de
trésorerie (cash flow en anglais). En effet, elle ne tient pas compte des encaissements et des
décaissements effectivement réalisés au cours de la période.
La confusion entre CAF et flux de trésorerie est fréquent. Pour obtenir le flux de trésorerie
issu de l'activité d'exploitation, il faut retrancher à la CAF la variation du besoin en fonds de
roulement de la période. En retranchant de la CAF le montant des dividendes versés au cours
de la période, on obtient l'autofinancement.
Les banques, en comparant la CAF au montant des dettes financières, mesurent la capacité de
remboursement de l'entreprise. Elles sont attentives à l'évolution du ratio suivant :
Ce ratio indique la capacité de l'entreprise à rembourser ses dettes. Par exemple, un ratio égal
à trois indique que l'entreprise met trois ans à les rembourser.
Historique de la capacité d'autofinancement
1984 : concept ajouté à la mise en place du cadre comptable.
La marge brute d'autofinancement est le concept qui avait été retenu avant que le plan
comptable n'adopte celui de capacité d'autofinancement.
Toujours utilisée par l'Ordre des Experts-Comptables et par la Banque Centrale des Bilans, la
Marge Brute d'Autofinancement considère les dotations sur actifs circulants (net des reprises)
comme une charge monétaire. Ce faisant, contrairement à la CAF, la MBA se révèle
dépendante de la politique de provision.
Méthodes de calcul de la capacité d'autofinancement
La CAF se calcule soit à partir de l'Excédent Brut d'Exploitation (voir méthode soustractive
ci-dessous), soit à partir du résultat de l'exercice (voir méthode additive).
CAF = Bénéfices + amortissements
Le bénéfice est le revenu disponible à l'entreprise, déduit de toutes charges, fiscalités, impôts,
taxes, achats, locations... Les amortissements représentent les achats de produits à payer sur
une courte, moyenne ou longue période. Déduits de l'entreprise à chaque mois, ces produits
seront utiles à l'entreprise pour ses missions futures.
Méthode soustractive
Ce mode de calcul découle directement de la définition de la CAF. Il s'agit d'un calcul de la
CAF selon son origine.
Ainsi, la CAF se calcule en faisant la différence entre les produits encaissables et les charges
encaissables relevant de l'activité normale de l'entreprise, c’est-à-dire qui ne relèvent pas des
opérations de financement ou d'investissement.
Un produit encaissable (respectivement une charge décaissable) est potentiellement
générateur d'une recette (respectivement dépense). À l'inverse un produit (respectivement une
charge) calculé n'engendre pas de flux monétaire.
En pratique, à l'excédent brut d'exploitation (EBE) sont ajoutés les transferts de charges
d'exploitation et les autres produits encaissables de l'activité normale et sont soustraites les
autres charges décaissables de l'activité normale.
Calcul de la CAF à partir de l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE)
EBE
* + transferts de charges d'exploitation vers charges à répartir sur plusieurs exercices
* + autres produits encaissables de l'activité normale (produits financiers; produits
exceptionnels)
- autres charges décaissables de l'activité normale (charges financières; charges
exceptionnelles)
- Impôt sur bénéfice
- participation des salariés
= CAF
Notons que les transferts de charges d'exploitation vers charges à répartir sur plusieurs
exercices permettent l'activation de certaines charges. Ces dernières sont effectivement des
dépenses, mais sont considérées comme un investissement.
Ces transferts de charges, bien qu'étant un produit calculé, doivent être ajoutés à l'EBE pour
annuler l'impact de charges qui ne relèvent pas de l'activité normale de l'entreprise.
Méthode additive
Cette seconde méthode de calcul est en général plus rapide que la première et par conséquent
plus utilisée. Il s'agit d'un calcul de la CAF selon son affectation.
La CAF peut aussi se calculer à partir du (résultat net) auquel on ajoute les charges calculées
(dotations aux amortissements et provisions) et auquel on retranche les produits calculés des
reprises sur provisions et amortissements. Il faut de plus éliminer du résultat net l'impact des
opérations de financement et d'investissement apparaissant dans le compte de résultat.
Premièrement, il faut retrancher la quote-part de subventions d'investissement virées au
compte de résultat qui sont des produits calculés. Secondement, il faut rajouter la valeur nette
comptable des éléments d'actifs cédés (VNCEAC) et soustraire les produits de cessions des
éléments d'actifs, puisque ces deux derniers éléments relèvent de la fonction des
investissements. De plus, la VNCEA est une charge calculée. En revanche, les PCEA sont des
produits encaissables et correspondent au prix de vente des immobilisations cédées.
Calcul de la CAF à partir du Résultat Net Comptable (RNC)
Résultat Net Comptable
- Autres produits non encaissables (reprises d'exploitation; financier; exceptionnel)
- Produits de Cession d'Éléments d'Actif
+ Autres charges non décaissables (dotation exploitation; financier; exceptionnel)
+ Valeur nette comptable d'Éléments Actif Cédés
- quote-part des subventions d'investissement virées au résultat de l'exercice
= Capacité d'Autofinancement
- distribution de dividendes
= Autofinancement

Section 4 : Besoin d’investissement


Les PME sénégalaises expriment une batterie de besoins d’investissement, notamment en
termes de :
- renforcement des capacités des ressources humaines précisément en formation technique et
en gestion d'entreprise ;
- promotion des produits et services artisanaux (encadrement à la recherche de débouchés,
participation aux foires ou à d'autres manifestations commerciales, informations sur le
calendrier des manifestations commerciales, bons de commandes ou de travaux, participation
aux appels d'offres etc.) ;
- amélioration de la qualité des produits artisanaux (brevet, certification, normalisation des
produits, manuel de procédures etc.) ;

CHAPITRE II : LA REPONSE DE L’U-IMCEC AUX BESOINS DES PME


Section 1 : Refinancement sur le marché financier de l’UEMOA

1- Organisation et fonctionnement du marché financier


Les responsabilités des différents acteurs et intervenants du marché ont fait l'objet d'une nette
séparation suivant les standards internationaux généralement admis. D'un côté, le Conseil
Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF), qui est l'organe public
chargé de la régulation du marché et de l'autre, les structures centrales du marché que sont la
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), le Dépositaire Central/Banque de
Règlement constituées sous forme de sociétés privées et les intervenants commerciaux que
sont les Sociétés de Gestion et d'Intermédiation, les Sociétés de Gestion de Patrimoine, les
Apporteurs d'Affaires, les Conseillers en Investissements Boursiers et les Démarcheurs.
Le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) est régi par
une Convention signée le 3 juillet 1996 entre les Etats membres de l'UEMOA et son annexe
portant composition, organisation, fonctionnement et attributions du CREPMF. Il a pour
principales missions de réglementer l'appel public à l'épargne, d'habiliter, de contrôler et au
besoin de sanctionner les intervenants du marché. En vue d'asseoir l'autorité et la légitimité
requises pour assurer la transparence, la sécurité et l'intégrité du marché, les Autorités de
l'Union ont décidé d'attribuer au CREPMF, le statut d'organe de l'UEMOA.
La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) est chargée de l'organisation du marché
boursier ainsi que de la diffusion des informations. Elle se compose d'un site central basé en
Côte d'Ivoire et de sept Antennes Nationales de Bourse dans chacun des pays de l'Union, sauf
la Guinée Bissau.
Le Dépositaire Central/Banque de Règlement, est chargé de la centralisation et de la
conservation des titres inscrits en compte pour les intervenants, du règlement des espèces et
de la livraison des titres, de la gestion des opérations sur titres ainsi que celles du Fonds de
Garantie du marché.
Les Sociétés de Gestion et d'Intermédiation, (SGI), constituées en sociétés anonymes, elles
exercent à titre principal les activités de négociation de valeurs mobilières en bourse et de
conservation de titres pour le compte de la clientèle. A titre accessoire, elles font de la gestion
sous mandat ainsi que du Conseil Financier.
Les Sociétés de Gestion de Patrimoine, (SGP), constituées également en sociétés anonymes,
elles gèrent les portefeuilles titres sous mandat notamment pour les investisseurs non
professionnels.
Les Apporteurs d'Affaires sont des banques ou des personnes physiques
ou morales habilitées par le Conseil Régional pour dynamiser le marché
en dehors des circuits traditionnels et mettre les clients en relation avec
les SGI et les SGP.
Les Conseils en Investissements Boursiers sont des personnes physiques ou morales
spécialisées dans l'orientation du choix de leurs clients sans se substituer à eux. Ils
n'interviennent pas en Bourse.
Les Démarcheurs sont des personnes physiques ou morales spécialisées qui mettent en
relation un client avec une SGI ou une SGP pour l'ouverture d'un compte titres, les conseils en
placement ou la gestion sous mandat, transmettre les ordres d'achat et de vente de titres.
Les autres acteurs du marché sont :
Les Banques Teneurs de compte et Compensateurs partagent avec les SGI le monopole de la
conservation de titres pour le compte de la clientèle.
Les Sociétés de Gestion d'OPCVM sont dédiées à la gestion exclusive des Fonds Communs
de Placement (FCP) et des Sociétés d'Investissement à Capital Variable (SICAV).

Section 2 : Le refinancement de l’U-IMCEC/Sénégal


2. Les principaux bailleurs de fonds
Les bailleurs de fonds ont pris une part importante dans l’élaboration de la Lettre de Politique
Sectorielle – LPS. Au Sénégal, les principaux bailleurs ont mis en place un Comité spécifique
qui se réunit régulièrement afin de mieux coordonner leurs interventions.
Le Portail Micro finance Sénégal présente une rubrique qui reprend l’ensemble des bailleurs
de fonds actifs dans le secteur micro financier sénégalais.
Les bailleurs principaux sont :
2.1 L’Agence Canadienne de Développement International (ACDI)
L’ACDI est l’un des principaux contributeurs du développement de la micro finance au
Sénégal en finançant notamment des programmes de formation, la création du réseau
PAMECAS et l’adoption du cadre juridique.
Pour la mise en œuvre de la LPS, l’ACDI a sans doute le plus vaste programme couvrant
pratiquement tous les axes stratégiques du plan d’actions dont le renforcement de l’offre en
milieu rural, l’appui à l’APIMEC et l’appui institutionnel à la Direction de la Micro finance.
L’ACDI assure la présidence du sous comité des bailleurs de fonds de la Micro finance .Elle a
aussi apporté un concours financier important pour l’exécution du projet d’appui à la Lettre de
Politique Sectorielle de la Micro finance (PALPS).
2.2 La Banque Mondiale
La Banque mondiale intervient dans le secteur de la micro finance à travers le Programme
National de Développement Local- PNDL qui a repris les activités du projet de Fonds de
Développement Social (AFDS) achevé en 2005. L’une des 4 composantes est : l’accès aux
services de micro finance des individus et groupes les plus vulnérables pour le financement
d'activités génératrices de revenus. Le projet prévoit aussi de renforcer les capacités
institutionnelles et organisationnelles des intermédiaires financiers.
2.3 L’Agence Française de Développement (AFD)
L’AFD a appuyé la création et la consolidation de la Fédération des Caisses du Crédit Mutuel
du Sénégal, le CMS soit la plus grande IMF du Sénégal. L’AFD a aussi mis en place une ligne
de refinancement dont 90% pour le CMS et 10% pour l’ACEP qui a été prorogée jusqu’à fin
Décembre 2005. Par ailleurs, dans le cadre du nouveau programme, l’AFD a apporté son
concours au CMS dans le cadre de la création de la Banque des Institutions Mutualistes de
l’Afrique de l’Ouest - la BIMAO mise en place conjointement par le CMS- et Jemeni, une
IMF du Mali.

Un autre appui est prévu à l’ACEP pour lui permettre de mettre en place un « Guichet PME ».
L’appui à la BIMAO est fait sous la forme de prêts subordonnés en FCFA pour renforcer sa
structure financière ainsi qu’une garantie financière. Une subvention sera octroyée également
pour financer l’implantation de caisses en zones de migration (sur la frontière entre le Mali et
le Sénégal). Le budget global de ce programme est d’environ 15,5 millions d’euros, dont 12
millions sous forme de garanties et de prêts.

2.4 La KFW
La KFW vient de mettre en place un nouveau programme de promotion de l’emploi des
jeunes en milieu urbain (budget de 8 millions d’euros sur une durée de 4 ans pour le
refinancement des IMF qui interviendront dans le financement des PME et 1 million d’euros
destiné à des appuis techniques). Elle a aussi contribué à la création de Microcrédit Sénégal.
2.5 L’USAID
L’USAID est à l’origine de l’ACEP. L’USAID a aussi mené une intervention importante avec
le projet DYNA-Entreprises qui dans le cadre de son volet Micro finance a dynamisé
l’ensemble du secteur de la micro finance par le renforcement des capacités techniques,
financières et managériales de bon nombre d’IMF et de leurs réseaux. Durant ces six (6)
dernières années, l’USAID a investi environ plus de 5 milliards de F CFA pour appuyer le
secteur de la micro finance au Sénégal.
2.6 Le FENU
En partenariat avec ACEP, le FENU à travers son guichet micro finance, avait exécuté un
programme d’appui au secteur la micro finance dans le département de Kédougou (région de
Tambacounda).
Depuis 2005 et son installation en tant qu’entité régionale décentralisée pour l’Afrique à
Dakar, le FENU a coordonné les financements et les études préparatoires ayant mené à
l’adoption de la politique sectorielle en micro finance pour le Sénégal. De plus, le FENU
apporte également son concours au niveau national à la mise en œuvre de la Lettre de
Politique Sectorielle de la Micro finance et au niveau sous-régional à l’amélioration du cadre
réglementaire en partenariat avec la BCEAO.
2.7 La Coopération Technique Belge
La Coopération Belge en appuyant le Projet PPMEH a permis la création du réseau des
Mutuelles d’Epargne et de Crédit des Niayes (REMEC Niayes) pour financer les horticulteurs
dans les zones des Niayes. Par le biais du Fonds de Contrepartie belgo-Sénégalais- FCBS, elle
permet le refinancement des SFD combiné à un appui institutionnel.
Dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action de la Lettre de Politique sectorielle, La
coopération Belge a mis en place le programme d’appui à la Micro finance avec un budget de
6,5 milliards de F CFA. Elle a aussi financé l’étude et la mise en place d’une cartographié
numérisée des SFD du Sénégal.
II. LES STRUCTURES ETATIQUES DE COOPERATION DE REFINANCEMENT
DES SYSTEMES FINANCIERS DECENTRALISES
II.1 Fonds de Promotion Economique –FPE
Avec des ressources de l’ordre de 47 milliards, ce fonds refinance les SFD et banques pour
financer les entrepreneurs évoluant dans les secteurs de l’agriculture, l’élevage, de la pêche,
de l’artisanat ; du tourisme et de l’hôtellerie. La durée des prêts est de 1 à 7 ans avec un taux
d’intérêt variant de 10,50% à 13%.
II.2 Fonds de Contrepartie belgo-Sénégalais - FCBS
Mis en place grâce à la coopération belge avec un montant de ressources de 2,7 milliards ; le
FCBS refinance les SFD au taux de 5% à 7 % par avec un plafond de 200 millions pour une
durée variant de 3 à 5 ans.
Contact :
Direction de la Coopération économique et financière Ministère de l’Economie et des
Finances
II.3 SEN-Finance (Ex Fonds Contrepartie Sénégalo Suisse - FCSS)
Mis en place grâce à la coopération suisse avec un montant de ressources de 1,9 milliards ;
Sen-Finance refinance les SFD au taux de 5% par avec un plafond de 110 millions dont 10%
II.4 Fonds National de Promotion de la Jeunesse – FNPJ
Mis en place par le gouvernement du Sénégal pour lutter contre le chômage des jeunes, le
FNPJ avec des ressources de plus de 2 milliards renforce les ressources des SFD qui
s’engagent à financer les jeunes promoteurs présentant des projets avec un taux d’intérêt de
5% avec des conditions de garanties très allégées.
II.5 Fonds de financement pour l’Entreprenariat Féminin
Mis en place par le gouvernement du Sénégal pour développer l’entreprenariat Féminin, le
FNPEF avec de ressources de l’ordre 2 milliards refinance les SFD pour qu’ils facilitent
l’accès au crédit aux femmes entrepreneurs dotées de capacités suffisantes pour identifier des
créneaux porteurs. Le FNPEF refinance les SFD pour les permettre d’octroyer aux femmes
entrepreneurs à taux préférentiels.

Section 3 : Implications de l’étude et recommandations

3- Implications pour le gouvernement

Un des enjeux de cette étude est d’apporter au gouvernement sénégalais, une aide à la
décision quant aux modalités de l’action publique en faveur de sa politique de développement
du secteur privé, les PME en particulier afin de soutenir et d’accélérer de la croissance. Au
terme de l’étude, quelques mesures s’imposent pour optimiser le dispositif d’appui actuel des
PME, créer un environnement favorable et suffisamment incitatif pour d’un côté, encourager
le secteur financier à améliorer l’offre financière et de l’autre, favoriser le développement
d’un marché pluriel intégrant des métiers et des instruments nouveaux plus adaptés à la
création et au développement de la PME au Sénégal. Au titre des mesures à prendre par le
Gouvernement pour favoriser le financement des PME, nous recommandons :

3.2- Optimiser le cadre institutionnel d’appui aux PME

En créant une plateforme de concertation au niveau national entre les divers acteurs
institutionnels concernés, y compris le comité de suivi de la loi d’orientation des PME et la
Stratégie de Croissance Accélérée. Cette structure prendrait en charge le suivi et l’évaluation
de la mise en oeuvre de la lettre de politique sectorielle de la PME. Cette plateforme qui
pourrait prendre la forme d’un « Conseil National de la PME » devrait également favoriser la
concertation et la coordination des actions entre les différents ministères concernés pour une
meilleure efficacité des dispositifs d’appui à la PME formelle et informelle en soutien à la
stratégie de croissance accélérée au Sénégal.
3.3- Améliorer le dialogue entre les PME, les programmes publics d’appui au développement
du secteur, les institutions financières, l’autorité monétaire et l’Agence Nationale de la
Statistique et de la Démographie.

Pour cela, promouvoir une compréhension consensuelle de la PME et harmoniser les outils
d’analyse et de communication afin de bâtir une basse de connaissances partagées sur le
secteur. Mettre également en œuvre le dispositif de classification des entreprises prévu dans la
loi d’orientation des PME, entreprendre des initiatives en vue d’améliorer les statistiques
nationales sur la demande de financement par secteur, l’état et la qualité de l’offre de
financement et institutionnaliser la communication et la diffusion des progrès réalisés par
rapport à l’objectif global de financement de l’économie. Toutes ces activités peuvent être
organisées autour de « l’Observatoire des PME » à créer et qui devra périodiquement publier
par voies appropriées, la situation des PME au Sénégal, y compris le développement des
marchés et l’état de l’accès au financement.

3.4- Promouvoir à l’échelle nationale, les centres de gestion agrées (CGA)

En collaboration avec les organisations ou associations professionnelles à l’image du modèle


de Kaolack tout en apportant l’assistance technique nécessaire pour définir et implémenter les
modèles économiques qui leur assurent une viabilité institutionnelle et financière. Voir
encadré no 19.

3.5- Promouvoir et faciliter la création de sociétés privées de notation publique des


entreprises.

I. Implications pour l’autorité monétaire et de supervision

L’autorité monétaire et de supervision pourrait jouer un rôle d’inducteur et inciter au


fléchissement de la stratégie des banques en faveur du financement des PME en prenant les
mesures suivantes :
II.1 Coordonner avec les intermédiaires financiers et l’Etat, des initiatives pour harmoniser la
classification des PME et l’installation de sociétés privées de notation publique des
entreprises.

L’étude de marché en s’appuyant sur la méthode des muées dynamiques, a pu identifier quatre
groupes homogènes prenant en compte les comportements de l’entreprise, sa propension à se
formaliser et à se développer. La loi d’orientation des PME au Sénégal a aussi prévu une
classification en trois catégories des PME. De la même manière, l’autorité monétaire et de
supervision des banques a mis au point, dans le cadre des accords de classement, une grille de
cotation et de classification qui repose sur les quatre éléments suivants : (i) la cote (la qualité
de la signature), (ii) la classe (la nature du système d'information comptable utilisé par le
bénéficiaire de crédit), (iii) la division (la taille de l'entreprise selon le chiffre d'affaires), et
(iv) la rubrique (les incidents de paiement déclarés à la Centrale des incidents de paiement).
Malheureusement, la diffusion de la grille de cotation et de classification est limitée aux
établissements de crédit. La grille de cotation et de classification des entreprises pourrait
constituer le point de départ du système de notation publique des entreprises. Pour être plus
complète, la grille pourrait être réaménagée pour intégrer les incidents commerciaux non
financiers comme les jugements de tribunaux de commerce d’une part et pour une diffusion
plus large d’autre part.
II.2 Inciter les banques et IMF à renforcer leur effort de transparence

En mettant en place et en rendant publique, une grille de tarification des prêts à la PME et en
sensibilisant la clientèle sur les différents produits et options disponibles. Il en est de même
sur la sensibilisation de la clientèle PME aux avantages des accords de classement accordés
par la Banque Centrale. La mise en place d’un programme d’éducation financière des
entrepreneurs s’impose comme une nécessité absolue.

I. Implications pour les intermédiaires financiers

Les intermédiaires financiers s'interposent entre les agents économiques en ajustant l'offre de
capitaux à la demande de capitaux, c'est-à-dire en drainant les capacités de financement de
certains agents (constituées par une épargne inutilisée) pour les prêter ou replacer ensuite à
d'autres agents.
Toutefois, lorsque l'on parle d'intermédiation, il est question plus spécifiquement de l'activité
traditionnelle des banques, qui reçoivent des dépôts pour leur compte et prêtent de l'argent
pour leur compte.
III .1 Améliorer le dialogue avec les PME

L’éducation porterait sur la détermination et la formulation des besoins de financement, les


produits spécifiques offerts aux PME par secteur et leurs emplois, leur tarification (taux
d’intérêt et coût global effectif) et conditions d’accès, les accords de classement de la Banque
Centrale et leurs avantages, les différents produits de garantie et d’assurance (sûreté, fonds de
garantie, produits de garantie des compagnies d’assurances), leur constitution, le coût et leur
réalisation, la gestion des contentieux avec les intermédiaires financiers.

III.2 Pour les banques qui auront fait le choix stratégique de s’engager sur le segment des
PME, mettre en adéquation les systèmes et organisation internes de même que l’approche
commerciale.

Créer des structures dédiées aux PME et mettre en place un système de notation interne
(crédit scoring) des produits/lignes spécifiques. Accélérer les prises de décision des différents
services bancaires, en instituant un contrat de services pour la PME. Réorganiser le
fonctionnement des agences bancaires et mettre sur pied un service de proximité aux PME.
Renforcer la formation des chargés d’affaires des entreprises et des PME en mettre sur pied
des Cycles de formation en matière de financements des PME.

III.3 Développer les capacités en vue de la mobilisation de l’épargne publique long terme sur
le marché financier régional.

Solliciter l’assistance technique et financière auprès des partenaires financiers et techniques. Il


s’agit de ressources longues de sources commerciales. L’appui peut prendre la forme de
garanties requises afin de conduire efficacement les opérations de mobilisations d’envergure
sur le marché financier. Il peut également prendre la forme d’un partage de coûts pour le
marketing des produits lorsque la cible est particulière, par exemple les transferts des émigrés.

III.4 Développer et assurer le marketing de nouveaux produits adaptés au financement à


grande échelle des PME.
Conclusion générale

Les conclusions essentielles de l’étude concernent les décalages constatés, la structure du tissu
des PME et la segmentation de la demande de financement ainsi que le niveau de
bancarisation et d’accès aux services financiers. Elles couvrent également les besoins de
financement des PME et leur perception des services financiers offerts, les projets de
développement des PME et le plan de financement pour les trois prochaines années de même
que les services non financiers sollicités par les PME.

1. Les décalages :
Ils existent entre le tissu économique et le cadre légal des PME, notamment la loi
d’orientation. La loi d’orientation ne prend en compte que les PME dites formelles. En réalité,
une frange importante du tissu économique (environ 60% des entreprises sondées) est
composée d’entreprises opérant en marge de la réglementation. De même, les secteurs
d’activités qui prédominent (le commerce, l’artisanat de production, y compris le BTP, les
services) sont peu articulés avec les pôles de développement retenus dans le cadre stratégique
(la SCA), notamment l’agriculture, la pêche et le textile.

2. Structure du tissu des PME :


L’analyse dynamique du tissu des PME a permis d’identifier 4 groupes homogènes qui
représentent les différents segments de marché des intermédiaires financiers. Dans ces
groupes se côtoient des entreprises de toutes tailles, de toutes formes juridiques et de tous
secteurs, même si le poids relatif des métiers varie d’un groupe à l’autre.

3. Niveau de bancarisation : de manière générale, le niveau de bancarisation des transactions


est faible.
L’espèce est le mode de règlement privilégié des entreprises.
Cependant les entreprises acceptent les chèques de leurs clients, mais dans une proportion
moindre. L’utilisation de l’espèce prédomine, mais elle est associée soit au chèque ou au
virement bancaire.

4. Faible accès des PME enquêtées au financement:


Il est limité vis-à-vis du système financier confirmant ainsi les résultats des études antérieures
sur le sujet. Au cours des deux dernières années, seules 30 pour cent des entreprises sondées
ont sollicité des prêts. Le taux de rejet élevé et la méfiance des entrepreneurs expliquent pour
une large part cette situation.

5. Les entreprises sont sensibles au coût du financement :


Il détermine avant tout leur choix en matière de demande de crédit. Elles déplorent le manque
de transparence dans la tarification des prêts. Le coût du financement est souvent évoqué sans
que les entrepreneurs fassent la différence réelle entre le taux d’intérêt souvent récriminé et le
coût global effectif. Pour les entreprises peu structurées, le taux d’intérêt nominal est souvent
confondu avec le coût du financement. Elles font également difficilement la part entre les
besoins de financement du fonds de roulement et le financement des investissements.
Après avoir identifié les innombrables problèmes que rencontrent les PME quant à leur
financement, il nous revient de faire des propositions de sortie de crise.
Les promoteurs des PME en l'occurrence les institutions financières doivent encourager et
sensibiliser ces dernières à procéder à un réaménagement de leur cadre juridique, ceci passe
par la sécurisation, l'efficacité, la diversification de leurs activités et surtout leur inscription
régulière. Ce formalisme leur permet d'ouvrir un compte au niveau des institutions
financières. Le compte les renseigne sur l'existence de l'activité et servira de base
d'appréciation de la solvabilité et de la fidélité du client.
L'inscription leur permettra de se conduire en « bon père de famille » et à agir dans une
légalité totale. Elle permettra également aux institutions financières d'avoir des statistiques
fiables par rapport à leurs besoins et d'adapter l'offre de financement aux besoins qu'elles
auront identifié.
Le cadre juridique des activités de micro finance est aussi à réaménager. L'admission à
l'exercice de l'activité de la micro finance de structures de coopérative non commerciales, («
BIRMA » est un exemple) permettra de drainer des investissements qui jusqu'ici étaient très
limités compte tenu des principes mutualistes.
Au plan fiscal, les principales mesures préconisées concernent :
-la réduction de la taxe sur les opérations bancaires : son taux pourrait être revu à la baisse
parce que les PME souffrent du coût des crédits bancaires.
-Le réaménagement d'une fiscalité différenciée sur les ressources longues : il s'agit d'alléger le
traitement fiscal sur les revenus des dépôts longs.
En ce qui concerne l'environnement financier, les banques lors des concertations ont
demandé :
-la baisse du taux des réserves obligatoires ;
-la simplification des accords de classement ;
-leur participation aux travaux du comité national de crédit ;
-la prise en compte de la stabilité des comptes d'épargne dans le volume des ressources
stables.
Il est souhaitable que les autorités financières procèdent au développement des sociétés
d'investissement et des sociétés de crédit bail pour permettre aux dirigeants des PME
d'investir sans immobiliser beaucoup de fonds.
La création des banques spécialisées dans le financement de la PME pourrait diminuer les
problèmes récurrents que ces dernières rencontrent (BHS et CA).
Une mise en place de commission chargée de l'organisation des rencontres avec les PME
contribuera à l'amélioration de leurs relations quotidiennes et au rapprochement des deux
parties qui en réalité sont condamnées à s'entendre. Ces rencontres permettront de dissiper
certains préjugés et constitueront des cadres opérationnels pour la promotion des services et
produits financiers.
Il serait judicieux de créer une structure chargée de :
-l'appui aux investisseurs nationaux et étrangers ;
-l'assistance conseil et suivi des entreprises ;
-la facilitation de l'accès aux marchés et aux crédits ;
-l'affectation et la gestion des sites d'implantation.
Afin de minimiser les risques du crédit et palier l'insuffisance des garanties au niveau des
PME, le développement de l'assurance crédit est envisageable dans le cadre de la
diversification des instruments de financement.
Il faut aussi faire comprendre aux dirigeants des PME que les informations à fournir aux
institutions financières doivent être fiables pour que leurs demandes soient satisfaites.
Enfin, nous pouvons signaler que l'épargne des émigrés pourrait constituer une véritable
source de financement du secteur privé.

BIBLIOGRAPHIE
ISSA BARRO

<< Micro Finance et Financement de la pme >>, 2004

ADEPME

<< Stratégie d’appuis aux Petites et Moyennes entreprises >>

DIA Yacouba

MEMOIRE : << La PME Sénégalaise face aux problèmes de Financement >>

Mamadou Done NIASS

MEMOIRE : << Difficultés de financement des PME en particulier


Le financement bancaire >>.

SYLLA Alouine

MEMOIRE :<< Le Système Monétaire et Financier International :


Quelles stratégies pour lutter contre l’instabilité >>.

IZF ( Investir en Zone Franc )

SITE : www.izf.net

Annexes

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