Notes : Le chômage structurel est mesuré par 2 organismes : l’OCDE et la Commission européenne
Source : C.Gilles et A.Sode, Chômage conjoncturel et chômage structurel, France Stratégies, 2017
Questions :
1. Comparer les fluctuations du taux de chômage observé et du taux de chômage structurel. Que pouvez-vous en
conclure ?
Les variations sont beaucoup plus fortes pour le taux de chômage observé que pour le taux de chômage structurel :
- L’écart pour le taux de chômage observés est de 3 points (7.5% en 2006/10.5% en 2016)
- Pour le taux de chômage structurel, il est de 1 point
Une partie du chômage résulte de la conjoncture
2. Comment a évolué le taux de chômage structurel depuis 2005 ? Que pouvez-vous en déduire ?
Pour les 2 mesures, le taux de chômage structurel augmente un peu. C’est le fonctionnement du marché du travail qui
est un déterminant de plus en plus important
3. Quelle est la nature du chômage en France ? Quelle politique faut-il alors mettre en oeuvre ?
Le taux de chômage est de 10% : 1 point relève du chômage conjoncturel (moyenne des 2 estimations); 9 points du
chômage structurel. Près de 90% du chômage est structurel
4. Quelles critiques peut-on faire à cette analyse ?
Le taux de chômage structurel n’est pas une donnée observable, mais une donnée estimée. Or, les estimations sont
différentes pour la Commission européenne et pour l’OCDE. Pour la Commission européenne, 6% du chômage est
conjoncturel, 13% pour l’OCDE. Cette différence est essentielle quand on souhaite mener une politique visant à
réduire le chômage.
Document 2 :
L’économie française a généré 250 000 emplois en 2017, cependant, selon les chiffres de Pôle emploi, le chômage a
stagné. L’économiste de l’OFCE, Eric Heyer, décrypte les phénomènes qui viennent contrarier le reflux du chômage.
(…)
Le chômage baisse donc bel et bien, mais pourquoi si lentement ?
La France se caractérise par deux points forts qui, paradoxalement, expliquent ce phénomène. C’est d’abord une
question de démographie. La nôtre progresse plus vite qu’en Allemagne, en Espagne ou en Italie. Ce qui fait un
nombre élevé de nouvelles personnes sur le marché du travail tous les ans. Résultat : pour stabiliser le chômage en
France, il faut au moins 130 000 ou 140 000 nouveaux postes chaque année, là où l’Italie n’a besoin d’aucune création
d’emplois, et l’Allemagne peut en perdre 70 000 par an et le garder stable. Pour le faire baisser, nous avons donc
besoin de bien plus de créations d’emplois que les autres.
L’autre point important réside dans la progression de notre productivité. Elle est, là aussi, plus importante que celle de
nos pays voisins. En France, un salarié donné voit sa productivité augmenter tous les ans d’un certain seuil, plus vite
que son homologue italien ou espagnol. Il faut donc que l’activité augmente beaucoup avant qu’un employeur ait
besoin d’embaucher une nouvelle personne. Ce qui fait reculer le chômage moins vite qu’ailleurs.
Questions : « Avec ou sans croissance, le nombre d’emplois non pourvus demeure le même », Eric Heyer est
économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), il revient pour « Le Monde » sur les
conséquences de la croissance sur le marché du travail, LE MONDE ECONOMIE | 30.01.2018, Propos recueillis
par Sarah Belouezzane
Questions :
5. Quel est le paradoxe mis en évidence dans le texte ?
En 2010,250 000 emplois ont été créés, mais le nombre de chômeurs n’a pas diminué.
6. Quelles sont les explications de ce paradoxe ? Le chômage est-il alors conjoncturel ou structurel ?
- Déterminants démographiques : La population active augmente rapidement, du fait d’une croissance
démographique plus forte que l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.
- Déterminants technologiques : la productivité française augmente plus rapidement que celle de ses concurrents.
C’est donc un chômage structurel
7. Les déterminants structurels sont-ils toujours liés à la législation pour l’emploi ?
Certains facteurs structurels ne sont pas liés à la LPE ; et l’augmentation du chômage résulte de facteurs positifs :
innovations et augmentation de la population.
Document 1 :
- chômage « classique » : le chômage est dû à l’insuffisance de l’offre de biens et services qui ne peut pas satisfaire la
demande. L’offre de biens et services est insuffisante parce que la rentabilité de la production est trop basse (que le
salaire réel y compris charges sociales est trop élevé par rapport à la productivité) ;
- chômage « keynésien » : le chômage est dû à l’insuffisance de la demande de biens et services ; il y a sous-utilisation
des capacités de production, le salaire réel est trop faible, la profitabilité des entreprises ne pose pas de problème. (…)
Comment distingue-t-on le chômage « classique » du chômage « keynésien » ? s’il y a chômage classique, le salaire
réel est trop élevé par rapport à la productivité, la profitabilité des entreprises est déprimée ; il y a chômage keynésien,
c’est l’opposé ; s’il y a chômage classique, les hausses de la demande de biens et services sont surtout satisfaites par
les importations, puisque l’offre de biens et services est rigide, et il y a dégradation du commerce extérieur quand la
demande augmente ; s’il y a chômage keynésien, les hausses de la demande peuvent être satisfaites par la production
domestique.
Source : Flash Economie, Chômage classique/chômage keynésien, Natixis, 2 juin 2017
Questions :
1. Compléter le tableau suivant
Chômage classique Chômage keynésien
Déterminants Rentabilité de la production : les salaires sont La demande de biens et services est
trop élevés par rapport à la productivité. Les insuffisante car les salaires réels sont trop
entreprises ne font pas assez de profit et ne faibles. La production est rentable, mais les
vont donc pas augmenter leur production, entreprises ne voient pas l’intérêt d’augmenter
alors qu’il y a des débouchés la production, car il n’y a pas de débouchés
Indicateurs - Salaire réel trop élevé par rapport à la - Salaire réel trop faible par rapport à la
productivité productivité
- Profitabilité faible des entreprises - Profitabilité forte des entreprises
- Quand la demande de biens et services - Quand la demande de biens et services
augmente, les entreprises n’augmentent augmente, les entreprises augmentent
pas leur production. Les importations leur production.
augmentent alors
Document 2 :
Document 2 :
5. Comparez la part des profits dans le PIB entre les 3 pays en 2017
La part des profits dans le PIB est beaucoup plus faible en France que dans les 2 autres pays : près de la moitié
inférieure par rapport à l’Espagne
Document 3