: C2360 V2
Béton précontraint -
Date de publication :
10 février 2017
Généralités – Matériaux –
Pertes de précontrainte
Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Les superstructures du bâtiment
Mots-clés Résumé L’invention du béton précontraint par Eugène Freyssinet a révolutionné l’art de
Béton | génie civil | matériaux construire au XX e siècle en ouvrant aux structures en béton des domaines jusqu’alors
de construction
inaccessibles. La précontrainte est réalisée par des armatures d’acier à haute résistance
tendues, soit avant bétonnage, c’est la "pré-tension", soit sur le béton durci, on
parle alors de "post-tension". Cet article expose les principes du béton
précontraint et les bases des règles de calcul des structures en béton selon les normes
les plus récentes (Eurocodes). Il s’attache ensuite aux propriétés des matériaux utilisés,
puis présente les matériels et techniques de mise en œuvre. Il détaille enfin les différents
phénomènes provoquant des pertes de tension dans les armatures de précontrainte et
donne un exemple de calcul.
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Béton précontraint
Généralités – Matériaux – Pertes
de précontrainte
par Emmanuel BOUCHON
Ingénieur général des Ponts, des eaux et des forêts
Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer
Professeur de béton précontraint à l’École nationale des ponts et chaussées et au Centre
des hautes études de la construction
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De manière générale, un ouvrage en béton est dit en « béton pré- La section minimale de béton découle, pour sa part, du plafonne-
contraint » quand il est soumis à un système d’efforts créés ment de la contrainte normale de compression du béton.
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Sous l’action du vérin auquel il est attaché, le câble, logé dans un Dans les Eurocodes, le terme générique de précontrainte recou-
conduit, s’allonge et se tend (figure 1). Le vérin, s’appuyant sur le vre toutes les notions précédentes (précontrainte par câbles ou par
béton, exerce sur lui un effort de compression, égal à la tension P déplacements imposés). Toutefois, dans l’Eurocode 2, qui traite des
du câble en vertu de la loi d’action et réaction : P est donc l’effort de constructions en béton, non armé, armé ou précontraint, des règles
précontrainte. précises ne sont données que pour la précontrainte par câbles.
Le câble, une fois tendu, est ancré à ses extrémités sur le béton, Pour comparer les méthodes précédentes, voici un exemple chiffré.
ce qui assure la permanence de la compression.
La mise en tension du câble n’est effectuée qu’après que le béton Exemple
Considérons un tirant en béton de section Ac = 1 m2, de module
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A Vérin (après gonflement, il est représenté en pointillé) 1.3 Action des câbles de précontrainte
B Câble sur le béton
C Conduit
D Béton 1.3.1 Équilibre d’une structure précontrainte
P Effort de précontrainte
Nous considérons une structure soumise à la seule action de sa
précontrainte, en faisant abstraction de toutes les charges extérieu-
Figure 1 – Mise en tension d’un câble (post-tension) res, notamment du poids propre.
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Les câbles sont en équilibre. Or ils ne sont en contact qu’avec le – des forces de contact que le béton exerce sur lui entre M et N
béton de la structure (par l’intermédiaire de leurs gaines en partie (par l’intermédiaire du conduit). Ces forces réparties ont une com-
courante et de leurs organes d’ancrage
aux extrémités). Ils ne sont posante normale p ds et une composante tangente q ds (comptées
donc soumis qu’aux forces Φi que le béton exerce sur eux. Leur algébriquement dans les sens indiqués par les flèches p+ et q+ de la
équilibre implique que : figure 2).
( )
Écrivons cet équilibre en projection sur la normale n en N. Si l’on
Sys Φi ≡ 0 néglige les termes du 2e ordre, nous obtenons :
dθ P
Le béton est également en équilibre. Il est en contact avec : Pdθ + pds = 0 d'où p = − P =− (1)
ds r
– les câbles qui exercent sur lui des forces F i directement oppo-
( )
avec r rayon de courbure du tracé.
sées aux forces Φi F i = − Φi ;
– les dispositifs d’appui de la structure qui lui transmettent des De même, en projection sur la tangente en N, il vient :
réactions d’appui ᑬ i.
dP
dP + qds = 0 d'où q = − (2)
L’équilibre du béton exige que : ds
() ( )
avec q force tangente de frottement que le conduit exerce
Sys F i + Sys ᑬ i ≡ 0
sur le câble au moment de la mise en tension.
Sys (ᑬ ) ≡ 0
sens où P va en décroissant.
i
1.3.2.2 Équilibre d’ensemble du câble
avec ᑬi réactions d’appui dues à la seule précontrainte.
Le câble AB (figure 3), dans son ensemble, est en équilibre sous
l’effet des forces qu’exerce sur lui le béton :
Si la structure est isostatique,la nullité du système des réactions
– forces concentrées sous ancrages PA et PB ;
d’appui implique que chaque ᑬi est nulle. Par contre, il n’en est
– forces réparties radiales centrifuges (- P/r) et tangentielles
généralement pas ainsi lorsque la structure est hyperstatique.
(- dP/ds).
1.3.2 Équilibre du câble de précontrainte Ces forces ne sont autres que les forces Φi introduites au § 1.3.1.
La rigidité à la flexion d’un câble est faible et peut donc être Les forces F i que le câble exerce sur le béton sont directement
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PA
M (s) p ds
PB
p+
A B
+
q
dθ P + dP q ds
t
N (s + ds)
Figure 3 – Équilibre d’ensemble du câble. Forces exercées
Figure 2 – Équilibre du tronçon MN du câble par le béton sur le câble
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1.3.3.2 Méthode interne « une structure doit être conçue et réalisée de sorte que, pendant
Elle ne s’applique qu’aux poutres. sa durée de vie escomptée, avec des niveaux de fiabilité appro-
priés et de façon économique :
Commençons par examiner le cas d’une poutre isostatique et
– elle résiste à toutes les actions et influences susceptibles
proposons-nous d’évaluer le système S des sollicitations dévelop-
d’intervenir pendant son exécution et son utilisation ;
pées par le câble de précontrainte, au droit d’une section S sur le
– elle reste adaptée à l’usage pour lequel elle a été conçue. »
béton de la poutre.
La section S partage la poutre en deux tronçons (figure 4) : le & Calculs aux états-limites
tronçon de gauche (g) et celui de droite (d). Les données de base (valeurs des actions à prendre en compte,
performances mécaniques des matériaux mis en œuvre, etc.) de la
Le béton n’étant soumis qu’aux
forces F i que le câble exerce sur lui
justification d’une structure étant des grandeurs aléatoires, une fia-
et qu’aux réactions d’appui ᑬi générées par la précontrainte (ici nulles bilité absolue (soit un risque de ruine nul) ne peut être assurée.
puisque la poutre est supposée isostatique), on a tout simplement :
Partant de cette remarque, le calcul aux états-limites propose la
( )
démarche suivante :
S = Sys F ig
– recherche des phénomènes à éviter (par exemple : fissurations,
déformations excessives, vibrations, plastifications locales des
Examinons alors l’équilibre du tronçon de câble AM dans la matériaux, ruine) ;
figure 4. Cet équilibre est assuré par : – analyse des conséquences de chacun de ces phénomènes (par
exemple : inconfort, diminution de la durée de vie escomptée des
– les forces Φig que le béton exerce sur le câble à gauche de la
ouvrages, risques pour les usagers) ;
section droite ; – définition de critères de sécurité réduisant d’autant plus la pro-
– la force de tension Pt du câble au point M ( t représentant le babilité d’occurrence de ces phénomènes que les conséquences de
vecteur tangent unité au tracé orienté de la gauche vers la droite). leur apparition sont plus graves.
Nous obtenons : En pratique, à chaque phénomène à éviter, correspond un état-
limite. Selon la gravité des risques qui leurs sont associés, ces
( )
Sys Φig + Pt ≡ 0 états-limites se rangent en deux grandes catégories :
– les états-limites de service (ELS) ;
– les états-limites ultimes (ELU).
Soit :
( ) ( )
Les notions d’états-limites sont largement développées dans
Sys − Φig = Sys F ig ≡ Pt l’article [C 60].
Et ainsi :
PA
PB
S ≡ Pt (d)
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A
Le système des sollicitations dans la section droite se réduit donc (g)
M
à la force de tension du câble au point M (figure 5).
Np = P cos α ≈ P
Vp = P sin α ≈ P α Σ
Mp = P e0 cos α ≈ P e0
Φig
Supposons maintenant que la poutre soit hyperstatique. Alors,
les réactions ᑬi sont généralement différentes de 0 et :
Figure 4 – Sollicitations développées par le câble dans la section
( ) ( )
droite S
S = Sys F ig + Sys ᑬig = Si + Sh
( )
Si = Sys F ig ≡ Pt G
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Vis-à-vis des ELS (États limites de service), on admet que les En pratique interviennent, dans les constructions précontraintes,
matériaux se comportent élastiquement. les états-limites suivants :
Vis-à-vis des ELU (États limites ultimes), au contraire, on accepte ELS :
généralement qu’ils entrent dans leur domaine de fonctionnement
plastique. déformation,
décompression,
formation de fissures (par excès de traction, mais aussi de
Par ailleurs, les actions aussi bien que les caractères mécani-
compression),
ques des matériaux, sont définis par différentes valeurs repré-
sentatives, en particulier par des valeurs dites ouverture de fissures ;
« caractéristiques ».
ELU :
Les valeurs caractéristiques sont généralement définies par
référence à des distributions statistiques. équilibre statique,
résistance,
Il est théoriquement possible de justifier le dimensionnement par stabilité de forme (flambement, déversement, etc.),
des méthodes probabilistes, mais la méthode la plus couramment fatigue, ou autres effets dépendant du temps.
employée est celle des coefficients partiels, encore appelée
« méthode semi-probabiliste ».
1.4.2 Actions et valeurs représentatives
& Méthode semi-probabiliste
À partir des valeurs représentatives des actions, on forme des Selon leur nature, les actions sont classées en :
combinaisons d’actions (ensemble d’actions à considérer simulta- – actions permanentes (poids propre, poids des équipements
nément pour le dimensionnement) dans lesquelles les valeurs fixes, précontrainte, etc.) (voir § 1.4.2.1) ;
caractéristiques Fi sont affectées de coefficients de prise en – actions variables (qui peuvent être cycliques comme la tempé-
( )
compte γ F,i γ F,i ≥ 1 d’autant plus importants qu’on souhaite rature climatique, ou intermittentes comme les charges d’exploita-
réduire la probabilité d’atteinte des effets des combinaisons en tion ou les charges d’origine naturelle telles que la neige et le vent)
cause. Ces coefficients g F,i sont donc plus grands dans les combi- voir § 1.4.2.2) ;
naisons aux ELU que dans les combinaisons aux ELS. Les effets – actions accidentelles.
des actions peuvent être :
Hormis les actions accidentelles, qui ne peuvent être définies que
– des efforts internes (sollicitations) ; par une valeur nominale, ces actions sont toutes affectées, en prin-
– des déformations ; cipe, de deux valeurs caractéristiques – l’une maximale, l’autre
– des contraintes ; minimale – selon le côté de la distribution que l’on considère.
– des déplacements…
Chaque valeur caractéristique d’une action est celle qui présente
Les effets de calcul ainsi obtenus doivent être comparés aux capa- une probabilité faible (mais non nulle, acceptée a priori) d’être
cités de résistance de la structure, elles-mêmes estimées à partir,
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1.4.3 Valeurs de calcul des effets des actions avec Ad valeur de calcul d’une action accidentelle.
Les valeurs de calcul des effets des actions – notées Ed – s’expri-
ment, de la manière la plus générale, sous la forme suivante :
1.4.3.2 Vis-à-vis des ELS
{
Ed = γ SdE γ f ,iFrep,i ; ad } i ≥1 Dans ce qui suit, la notation Pk représente le couple Pk,sup et Pk,inf
des valeurs caractéristiques.
avec g f,i tient compte de la possibilité d’écarts défavorables
par rapport à la valeur représentative, & Combinaisons caractéristiques
C’est soit la valeur : ∑ (Gkj,sup " + "Gkj,inf )" + "Pk " + "ψ1,1Qk,1" + " ∑ ψ 2,iQk,i
j ≥1 i >1
– caractéristique Fk ;
– de combinaison y 0 Fk ; & Combinaisons quasi permanentes
– fréquente y 1 Fk ;
– quasi permanente y 2 Fk. ∑ (Gkj,sup " + "Gkj,inf )" + "Pk " + " ∑ ψ 2,iQk,i
j ≥1 i ≥1
Dans la mesure où le calcul des effets des actions est basé sur une
analyse linéaire (ce qui est toujours le cas aux ELS, et presque tou- Ainsi rangées par ordre d’agressivité décroissante, toutes ces
jours le cas aux ELU, bien qu’alors ce soit contestable), on peut, dans combinaisons sont à considérer dans la mesure où leur sont asso-
la plupart des cas, simplifier l’expression précédente sous la forme : ciés des critères de vérification différents, ce qui est le cas pour la
flexion.
{
Ed = E γ F,iFrep,i ; ad } i ≥ 1, avec γ F,i = γ Sdγ f ,i
Dans ces expressions, on considère les actions qui peuvent inter- 1.4.4 Situations
venir simultanément, avec les valeurs représentatives appropriées. Une structure connaı̂t toujours plusieurs situations, caractérisées
Dans ces conditions, les sollicitations de calcul sont celles défi- chacune par l’intervalle de temps pendant lequel peuvent être
nies aux paragraphes 1.4.3.1 et 1.4.3.2, respectivement pour les considérés comme constants les distributions ou les processus
ELU et les ELS. aléatoires de toutes les données de la fiabilité.
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Désignation de la
Description de l’environnement Exemples informatifs illustrant le choix des classes d’exposition
classe
• Béton armé ou avec des pièces Béton à l’intérieur de bâtiments où le taux d’humidité de l’air ambiant est
métalliques noyées : très sec très faible
• Piscines
XD2 Humide, rarement sec • Éléments en béton exposés à des eaux industrielles contenant des
chlorures
• Zones de marnage
XS3 • Zones soumises à des projections ou à Éléments de structures marines
des embruns
5. Attaque gel/dégel
Saturation modérée en eau, avec agents de Surfaces verticales de béton des ouvrages routiers exposés au gel et à
XF2
déverglaçage l’air véhiculant des agents de déverglaçage
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Désignation de la
Description de l’environnement Exemples informatifs illustrant le choix des classes d’exposition
classe
6. Attaques chimiques
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du béton fissuré est facilement compensée par la surtension des générales et règles applicables aux bâtiments courants) ne contient
armatures de précontrainte ; ce ferraillage n’a alors pour objet que aucune règle sur l’effort tranchant aux états-limites de service, à
la maı̂trise de la fissuration (pas de fissure unique largement l’image de nombreuses règles étrangères ou des anciennes règles
ouverte). françaises BAEL.
Par ailleurs, dans les éléments en béton précontraint, ce ferrail- La partie 2 (ponts) de l’Eurocode 2 définit toutefois, dans son
lage minimal n’est pas nécessaire dans les sections où il n’y a pas annexe QQ, un critère à respecter pour assurer la maı̂trise de la fis-
de traction supérieure à s ct,p (contrainte limite prise en général suration due à l’effort tranchant. Cette annexe a un caractère infor-
égale à fct,eff) sous combinaisons caractéristiques. matif dans le texte européen, elle est rendue normative par
Maı̂trise de la fissuration sans calcul direct d’ouverture des l’Annexe nationale française.
fissures
La méthode proposée par l’Eurocode 2 dans son article 7.3.3 1.4.6 Justifications vis-à-vis des états-limites
consiste à déterminer, par lecture dans des tableaux, un diamètre ultimes
maximal ou un espacement maximal d’armatures en fonction de
la contrainte de traction dans ces armatures et de l’ouverture de fis- 1.4.6.1 Justifications à la flexion
sure admissible sous la combinaison considérée. Les matériaux pouvant sortir de leur domaine de comportement
C’est la contrainte de traction calculée qui doit alors être intro- élastique, il convient de montrer que les sollicitations de calcul (défi-
duite dans la formule de ferraillage minimal. Cette méthode simpli- nies au § 1.4.3.1) n’entraı̂nent pas dans la section l’apparition d’un
fiée donne généralement des résultats plus défavorables que la état-limite ultime caractérisé par l’atteinte d’une déformation limite
méthode directe. (et non plus d’une contrainte limite) de l’un quelconque de ses maté-
riaux constitutifs (béton, aciers passifs ou aciers de précontrainte).
Calcul de l’ouverture des fissures
Ces justifications ne sont jamais déterminantes pour les aciers de
L’ouverture des fissures peut être calculée par la formule :
précontrainte ; elles le sont rarement pour les aciers passifs. Par
w k = sr ,max ( εsm − εcm ) contre, elles peuvent conduire à un renforcement sérieux de mem-
brures en béton qui auraient été dimensionnées de façon trop étri-
quée sur la seule considération des ELS.
avec sr,max espacement maximal des fissures,
L’Eurocode 2 demande, en outre, de se prémunir contre le risque
esm déformation moyenne des armatures, compte tenu
de rupture fragile en cas de corrosion des armatures de précon-
de la participation du béton tendu,
trainte. Le principe est le suivant : la rupture par corrosion de plu-
ecm déformation moyenne du béton entre les fissures. sieurs armatures de précontrainte au voisinage d’une même sec-
tion peut se produire sans signes extérieurs visibles et,
L’Eurocode 2 propose des expressions permettant de calculer notamment, sans apparition de fissures de flexion tant que la résis-
(esm - ecm) et sr,max : tance à la traction du béton n’est pas dépassée sous les actions
– (esm - ecm) est fonction des contraintes dans les armatures et du effectivement subies ; une fissure qui se produirait alors, quelle
ratio géométrique d’armature rp,eff ; qu’en soit la cause, pourrait entraı̂ner la rupture en flexion dans
– sr,max dépend de l’enrobage c et du rapport f/rp,eff où f est le cette section. C’est une configuration qui peut se rencontrer dans
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diamètre des armatures. des sections peu sollicitées par les actions extérieures et dans les-
Les paramètres intervenant dans ces expressions sont bien défi- quelles la précontrainte est largement surabondante.
nis pour une section rectangulaire en flexion non déviée, ce qui cor-
respond d’ailleurs aux essais à partir desquels sont calibrées les 1.4.6.2 Justifications à l’effort tranchant
expressions. Il n’en est pas de même avec des sections de formes On admet que, sous l’effet des sollicitations de calcul aux ELU,
complexes ou sollicitées en flexion déviée qui sortent du champ les âmes se fissurent et résistent selon le schéma classique du treil-
d’application de la méthode. lis de Ritter-Mörsh.
L’Annexe nationale française à l’Eurocode 2-2 (ponts en béton) Ce schéma permet à la fois de dimensionner les armatures trans-
propose, comme l’autorise le texte européen, une autre méthode versales et de contrôler l’état de compression des bielles de
simplifiée, très simple d’application et sans limitation d’emploi : béton [C 2 331].
– les espacements entre aciers sont limités à 5(c + f/2), c étant
l’enrobage ; 1.4.6.3 Justifications vis-à-vis de la fatigue
– la contrainte de traction des armatures passives, exprimées en
MPa, sont limitées à 1 000 wk dans le cas de sections fléchies (axe Les variations répétées de sollicitations peuvent entraı̂ner
neutre dans la section) et 600 wk dans le cas de sections entière- l’endommagement des matériaux et la rupture par fatigue. La véri-
ment tendues, wk étant exprimée en mm. fication de la résistance à la fatigue concerne en premier lieu les
structures soumises à des charges cycliques. C’est le cas des
Cette méthode donne des résultats acceptables pour les ponts,
ponts. L’Eurocode 1-2 – actions sur les ponts dues au trafic – définit
mais n’est pas transposable à tous les types de structures de
différents modèles de charges de trafic pour les justifications à la
génie civil, bâtiments notamment.
fatigue. L’Eurocode 2 définit les combinaisons d’actions et les
Quelle que soit la méthode utilisée, l’ouverture de fissure à méthodes de justification propres aux ouvrages en béton.
laquelle on se réfère est une valeur de calcul qui peut être très dif-
férente des ouvertures de fissures réellement observées. Le respect La partie 2 de l’Eurocode 2 complète ces règles pour les ponts
des règles concernant les valeurs de calcul donne dans la plupart routiers et les ponts ferroviaires. Elle énumère un certain nombre
des cas des résultats satisfaisants en termes de performances. de cas dans lesquels les vérifications à la fatigue ne sont pas
nécessaires.
1.4.5.2 Justifications vis-à-vis de l’effort tranchant
1.4.7 Zones d’introduction des efforts concentrés –
Les règles françaises antérieures (BPEL) demandaient de vérifier diffusion de la précontrainte
en tout point de la section la convenance de l’état des contraintes –
en général assimilé à un état de contraintes planes dans une âme Le paragraphe 1.3 expose et justifie les méthodes utilisées pour
ou dans une membrure – aux états-limites de service. Cela condui- déterminer les sollicitations dans une structure : méthode directe,
sait à imposer des limites aux contraintes de cisaillement dues à d’application générale et méthode interne, seulement utilisable
l’effort tranchant et à la torsion. La partie 1.1 de l’Eurocode 2 (règles pour les poutres.
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Dans certaines zones – voisinage des ancrages, déviateurs de généralement comprise entre 15 et 30 j après coulage. De plus, on
précontrainte extérieure – les armatures exercent sur le béton des dispose souvent les ancrages dans une pièce d’about préfabriquée
efforts concentrés importants (et de plus en plus importants, étant en béton fretté et suffisamment âgé pour pouvoir résister aux
donné la puissance des unités de précontrainte utilisées efforts localisés sous ancrages.
aujourd’hui).
De toute façon, la mise en précontrainte constitue pour le béton
Dans ces zones, la distribution des contraintes s’écarte sensible- une épreuve préalable déterminante (car en vraie grandeur) qui ne
ment de celle prévue par la résistance des matériaux. La régularisa- lui pardonnerait pas une éventuelle médiocrité.
tion des contraintes fait apparaı̂tre des efforts secondaires impor-
tants qui peuvent entraı̂ner la fissuration béton ou des désordres
plus graves. Une analyse spécifique est nécessaire dans ces zones 2.2 Béton
singulières et des justifications particulières sont à apporter concer-
nant l’intégrité du béton et les armatures passives. 2.2.1 Caractéristiques
1.4.8 Dispositions constructives 2.2.1.1 Résistance à la compression
Les paragraphes qui précèdent concernent la justification des Le béton est caractérisé par sa résistance à la compression à
états de contrainte ou de déformation dans les matériaux sous les 28 jours.
actions appliquées. Les justifications du comportement mécanique
de la structure ne sont pas suffisantes pour atteindre les objectifs La mesure de cette résistance se fait selon la norme NF EN 12390.
de sécurité, d’aptitude au service et de durabilité. Elles doivent Elle peut se faire sur cylindre ou sur cube. En France, elle se fait
être complétées par des dispositions constructives concernant habituellement par écrasement d’éprouvettes cylindriques de
notamment les armatures de précontrainte, leurs conduits et leurs 200 cm2 de section (diamètre F = 160 mm) et de 320 mm de hau-
ancrages, les armatures passives, etc. Ces dispositions constructi- teur (éprouvette dite « 16/32 »).
ves constituent une partie essentielle des codes de conception et On note :
de calcul (Eurocodes comme règles BPEL). – fcm la résistance moyenne à 28 jours ;
– fck la résistance caractéristique à 28 jours (fractile 5 %) mesurée
sur cylindre ;
– fck,cube la résistance caractéristique à 28 jours (fractile 5 %)
2. Matériaux utilisés mesurée sur cube.
La norme NF EN 206 indique comment, à partir des résultats
d’essais sur un nombre fini d’éprouvettes, on détermine fcm et fck
2.1 Contexte par une analyse statistique.
Le béton précontraint exige l’emploi de matériaux de haute qua- Pour les pays qui utilisent des mesures sur cubes (Allemagne et
lité, mis en œuvre avec soin. Il permet de les utiliser sous des Royaume-Uni par exemple), l’Eurocode 2 donne les relations entre
contraintes élevées, notamment à la construction (c’est-à-dire au fck et fck,cube. Toutes les formules de l’Eurocode 2 sont ensuite expri-
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2.1.1 Acier pour câbles de précontrainte On obtient couramment fck = 30 MPa (par exemple, pour des ouvra-
ges coulés en place) et, avec un peu plus de soin, 35 ou 40 MPa.
L’acier pour câbles de précontrainte doit être de haute résistance, À l’heure actuelle, l’utilisation de fluidifiants permet d’atteindre
pour pouvoir être tendu à un taux initial très élevé (couramment fck = 60 MPa et même, moyennant l’adjonction de fumées de silice,
compris entre 1 200 et 1 500 MPa, sauf pour les barres). Cette ten- 80 à 100 MPa.
sion initiale, voisine de 80 % de la contrainte de rupture et de 90 % La gamme de résistances caractéristiques couverte par l’Euro-
de la limite d’élasticité, n’est pas dangereuse car elle diminue pro- code 2 va de 12 à 90 MPa. Pour le béton précontraint, on ne descend
gressivement par suite des pertes de précontrainte (voir § 3). généralement pas au-dessous de 30 MPa.
Par ailleurs, la tension utile finale est d’autant plus élevée que le
sont davantage la tension initiale et donc la résistance de l’acier. La dénomination des bétons est de la forme « C35/45 » où C
désigne le béton (pour Concrete), le premier nombre est la résis-
2.1.2 Béton – Qualités et précautions tance caractéristique à 28 jours sur éprouvette cylindrique, le
second est la résistance à 28 jours sur éprouvette cubique (avec le
Le béton doit, lui aussi, être de qualité exceptionnelle car, tant même béton).
qu’il n’est pas précontraint, il risque de se fissurer sous l’effet de
la gêne qu’apportent les coffrages à son retrait. Pour éviter cela, il Pour les bétons traditionnels, l’allure de la croissance de la résis-
faut mettre ce béton en précontrainte très tôt alors que, jeune tance du béton en fonction de son âge (t = nombre de jours) peut
encore, il présente une résistance limitée. être estimée par la formule de l’Eurocode 2 :
Le béton doit donc être de haute résistance et acquérir celle-ci très fcm (t ) = βcc (t )fcm
vite. Il est en effet très sollicité, au moment des mises en tension :
– en section courante, car la précontrainte (les pertes n’étant pas ⎛ ⎛ 28 ⎞ ⎞
avec βcc (t ) = exp ⎜ s ⎜ 1 − ⎟
t ⎟⎠ ⎠
encore effectuées) a sa valeur maximale ; de plus, les charges exté-
rieures (dont l’effet est opposé à celui de la précontrainte) sont sou- ⎝ ⎝
vent incomplètes (par exemple, si des superstructures ne sont pas avec s coefficient qui dépend du type de ciment :
encore mises en place) ;
– localement, sous ancrages, zones où s’exerce un effort très = 0,20 pour les ciments de classe de résistance
concentré. CEM 42,5 R, CEM 52,5 N et CEM 52,5 R (Classe R),
= 0,25 pour les ciments de classe de résistance
Pour limiter la sollicitation du béton jeune, on tend fréquemment
CEM 32,5 R, CEM 42,5 N (Classe N),
les câbles en plusieurs phases successives : du tiers à la moitié des
câbles à 7 j environ après coulage du béton (pour pouvoir décintrer = 0,38 pour les ciments de classe de résistance
la poutre, qui peut alors porter son poids), et le reste à une date CEM 32,5 N (Classe S),
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La résistance caractéristique s’en déduit par la relation chlorure de calcium ou d’adjuvants contenant des chlorures. Les
limites sont plus sévères si les armatures de précontrainte sont en
fck (t ) = fcm (t ) − 8 MPa contact direct avec le béton (pré-tension).
Enfin, la norme NF P 15-318 définit deux classes de teneur maxi-
Les valeurs résultant de cette formule, considérées comme nor- male en sulfures des ciments CP1 (0,7 %) et CP2 (0,2 %). Elle
malement respectées par tous les bétons sans prescription particu- recommande d’utiliser des ciments de classe CP1 pour la post-ten-
lière, sont généralement pessimistes. sion et CP2 pour la pré-tension.
Par ailleurs, on admet, pour les calculs, qu’au-delà de 28 jours, la
résistance plafonne à sa valeur fck, bien qu’en pratique elle conti- 2.2.3 Déformations du béton
nue à augmenter.
2.2.3.1 Déformation sous chargement instantané
2.2.1.2 Résistance à la traction
Soumettons une éprouvette de béton à une charge axiale de
La résistance moyenne en traction fctm se déduit de fck par : compression en contrôlant la vitesse de déformation de l’échantil-
2 lon (sa variation de longueur relative) et traçons le diagramme
– fctm = 0,30fck 3 pour des bétons de classe inférieure ou égale à représentant le raccourcissement relatif e = dl / l en fonction de la
C50/60 ; contrainte de compression s (figure 6).
⎛ ⎛f ⎞⎞ Le diagramme obtenu est sensible à la vitesse d’application du
– fctm = 2,12ln ⎜ 1 + ⎜ cm ⎟ ⎟ pour des bétons de classe supérieure chargement. C’est pourquoi il est indispensable d’opérer à vitesse
⎝ ⎝ 10 ⎠ ⎠
normalisée (voir NF EN 12390-13). Le fonctionnement est tout
(fcm en MPa).
d’abord élastique (OI) :
La loi de variation de la résistance à la traction du béton en fonc-
tion du temps est : σ ≈ Ecm ε
ciments doivent être conformes à la norme NF EN 197-1 qui limite les représentant correctement le comportement du béton jusqu’à
leur teneur en chlorures à 0,10 %. La norme NF EN 206/CN définit rupture. En traction, le béton est fragile et ne présente pratique-
les limites de teneur en chlorures des bétons et interdit l’usage de ment pas d’allongement plastique.
A σc
B
fc fcm
0,4 fcm
tan α = Ecm
A Chargement rapide
B Chargement à vitesse normalisée
εc1 εcu1 εc
C Chargement lent
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2.2.3.2 Retrait du béton Si le béton est empêché d’effectuer son retrait, il se met en trac-
tion. Il faut donc éviter d’entraver ce retrait (notamment en libérant
C’est le raccourcissement spontané du béton au cours de son
dès que possible le béton de ses coffrages, et donc en le mettant
durcissement en l’absence de toute contrainte. Le retrait a plusieurs
rapidement en précontrainte) ; il faut aussi empêcher que les diver-
origines, mais les deux effets principaux sont le retrait d’origine
ses parties d’une même pièce aient des vitesses de retrait trop dif-
chimique, dit « retrait endogène » et le retrait de dessiccation ou
férentes (ce qui se produit si leurs épaisseurs sont très différentes,
« retrait de séchage » (pour plus de détails, voir les articles [C 2 235]
ou si elles sont bétonnées à des époques différentes) ; il faut alors
et [C 2 240]).
soigner la cure du béton en l’humidifiant en permanence durant
Le retrait endogène eca est dû à une diminution du volume de une à deux semaines.
béton du fait de la réaction chimique de prise du ciment. Les pro- Enfin, le raccourcissement de retrait provoque une diminution
duits de la réaction d’hydratation du ciment occupent en effet un progressive de la tension dans les armatures de précontrainte.
volume moindre que les réactifs. Il dépend essentiellement de la
nature et de la quantité de ciment.
2.2.3.3 Fluage du béton
Le retrait de dessiccation ecd provient de l’évaporation progres-
sive de l’eau non fixée dans la réaction d’hydratation du ciment. On
conçoit donc facilement que la déformation due au retrait de des- On appelle « fluage » le raccourcissement progressif du béton
siccation dépend : sous contrainte constante, retrait déduit. Ce phénomène est, lui
aussi, lié à la migration de l’eau à l’intérieur du béton.
– de la composition du béton (fonction croissante du rapport E/C :
eau/ciment en poids) ;
– de l’hygrométrie RH du milieu ambiant (fonction décroissante de Pour mener à bien une expérience de fluage, il faut disposer de
RH ; un béton conservé dans l’eau présente même un retrait négatif) ; deux éprouvettes identiques, confectionnées simultanément à par-
– des dimensions transversales de la pièce, représentées par son tir du même béton (figure 7) :
rayon moyen : – l’éprouvette A sert de témoin de retrait ;
– l’éprouvette B est chargée à partir du temps t0 (qui représente,
h0 = 2Ac /u en fait, l’âge commun des deux éprouvettes, l’origine des temps
étant la date de confection des deux éprouvettes) par une
avec Ac aire de la section droite de la pièce, contrainte s 0 maintenue constante par la suite.
u périmètre en contact avec le milieu ambiant (fonc- On peut ainsi observer, à chaque instant t, la déformation méca-
tion décroissante de h0). nique e(t), différence entre les déformations de l’éprouvette B et de
l’éprouvette A.
Le raccourcissement total ecs peut se mettre sous la forme :
σ0
À la déformation instantanée : εi =
, Ec(t0) étant le module
εcs (t ) = εcd (t ) + εca (t ) Ec (t 0 )
d’élasticité du béton âgé de t0, vient se superposer une déforma-
Selon l’Eurocode 2, le retrait de dessiccation est donné par : tion de fluage :
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σ0 Ec (t 0 )
E v (t 0 ) =
3
Ec (t 0 )
A B E fl (t 0 ) =
2
σ0
Cette formulation rustique suscite deux catégories de critiques :
σ – elle ne tient pas compte des facteurs, autres que le temps, qui
influent sur le phénomène :
composition du béton,
hygrométrie du milieu ambiant,
dimensions transversales des pièces ;
– elle ne permet pas, même en supposant constants ces autres
facteurs, de trouver la réponse en déformation du béton à une his-
toire de chargement complexe. Pour ce faire, il faut recourir à des
σ0 modèles plus élaborés. Le plus communément utilisé est celui de la
viscoélasticité linéaire exposé ci-après.
& Modèle de la viscoélasticité linéaire
Il est basé sur les deux hypothèses fondamentales suivantes.
Hypothèse de proportionnalité
Dans une expérience de fluage pur (contrainte s 0 maintenue
0 t0 t constante depuis t0), la réponse ec(t) est proportionnelle à s 0 :
εc (t ) = σ0F (t 0 , t )
Hypothèse de superposition
Ou principe de Boltzmann, qui peut s’énoncer ainsi : l’effet d’une
εcc (∞, t0) somme est égal à la somme des effets.
Si donc, après avoir chargé l’éprouvette B (figure 7) par s 0 à par-
tir de t0 on lui applique une variation de contrainte Ds 1 à partir de t1
εcc (t, t0)
(figure 8), on a, pour t ≥ t1 :
εi
ε (t ) = σ0F (t 0 , t ) + Δσ1F (t1, t )
0 t0 t σ (t ) = σ (t 0 ) + ∫ σ ′ (τ ) dτ
t0
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2.3.1.1 Fils
σ0 F(t0, t0) Δσ 1 F (t 1, t)
Par convention, les fils ont un diamètre inférieur ou égal à
12,2 mm, ce qui permet de les livrer en couronnes.
Ils peuvent être, soit ronds et lisses (pour la post-tension), soit au
contraire à empreintes afin d’améliorer leur adhérence au béton
0 t0 t1 t (pré-tension). Dans le passé, on a également utilisé des fils nervu-
rés et des fils plats, de section ovale. Les fils les plus couramment
Figure 8 – Principe de superposition utilisés ont des diamètres de 5, 7 ou 8 mm.
2.3.1.2 Barres
II I III De diamètre supérieur ou égal à 12,5 mm, elles ne sont livrées
que rectilignes et sous longueur maximale de l’ordre de 12 à 18 m
selon les producteurs.
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I Au bétonnage
II Juste après la mise en Elles peuvent être soit lisses, soit nervurées, les nervures faisant
précontrainte alors office de filetage grossier. Les barres lisses doivent être cou-
III Après fluage pées à longueur avant usinage d’un filetage à leurs extrémités.
Les diamètres les plus courants sont 26, 32, 36 et 40 mm. Mais il
existe des barres plus grosses (de 50 à 75 mm).
Figure 9 – Déformation d’une poutre dans le temps Les barres de précontrainte ne sont employées qu’en post-tension.
2.3.1.3 Torons
II I III Ce sont des ensembles de fils enroulés hélicoı̈dalement les uns
sur les autres (cas des torsades à trois fils) ou autour d’un fil central
I État initial en une (ou plusieurs) couche(s) en alternant le sens de rotation
II État final pour chaque couche par rapport à la précédente.
III État final en l’absence
Les torons les plus courants sont à 7 fils et sont désignés par leur
de continuité à la clé diamètre nominal (diamètre du cercle circonscrit aux fils dans une
section droite).
Les diamètres les plus utilisés sont les suivants :
– 12,5 mm (fréquemment désigné par T13) ;
Figure 10 – Déformation par fluage d’une poutre réalisée en plusieurs – 12,9 mm (T13S) ;
phases – 15,2 mm (T15) ;
– 15,7 mm (T15S).
service, à vide (c’est-à-dire la majorité du temps), sur sa fibre infé- Ces armatures sont employées, aussi bien en pré-tension (dans les
rieure que sur sa fibre supérieure. La poutre se cambre donc peu à pièces importantes), qu’en post-tension. Les torons peuvent être
peu vers le haut (figure 9). Il faut en tenir compte en donnant au constitués de fils à empreintes (excepté le fil central des torons à
fond du coffrage de la poutre une contreflèche négative (dirigée 7 fils) lorsqu’ils sont utilisés en pré-tension, mais ce n’est pas indis-
vers le bas). pensable car les torons ont naturellement une adhérence de forme.
Enfin, une poutre réalisée en plusieurs phases, selon des sché- Ces armatures peuvent aussi se présenter sous forme de torons
mas statiques évolutifs de plus en plus hyperstatiques, voit graduel- protégés gainés, également appelés « monotorons ». La protection,
lement se modifier les efforts qui la sollicitent, les déformations par appliquée en usine, est assurée par de la graisse ou de la cire et par
fluage se trouvant entravées de plus en plus fortement par la créa- une gaine individuelle en polyéthylène à haute densité (PEHD)
tion de nouvelles liaisons. C’est la redistribution par fluage. extrudée. Le toron est libre de coulisser dans sa gaine.
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Le diagramme contrainte/déformation permet de définir une Figure 11 – Diagramme contrainte/déformation d’une armature
autre caractéristique importante de l’armature de précontrainte : de précontrainte
sa limite conventionnelle d’élasticité fp0,1k.
C’est l’ordonnée du point d’intersection du diagramme avec la
droite de pente Ep (environ 195 000 MPa) passant par le point lg p
d’ordonnée nulle et d’abscisse 10-3.
Pour les fils et les torons, fp0,1k est compris entre 0,85 et 0,90 fpk.
En pratique, ce que l’on obtient directement dans un essai de
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La valeur réelle de la force maximale déterminée lors d’un essai Figure 12 – Diagrammes expérimentaux de relaxation
est notée Fma. Les valeurs caractéristiques correspondent au fractile
d’ordre 5 %. 2.3.3.1 Loi des temps
Nota : lorsque la rupture de l’éprouvette a lieu entre les repères de mesure d’allonge- En exploitant les résultats d’essais, on trouve qu’en coordonnées
ment, la courbe force/allongement présente une partie descendante au-delà de l’allonge-
ment sous charge maximale.
bilogarithmiques les points expérimentaux s’alignent sur des droi-
tes (figure 12), autrement dit que :
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Certains experts estiment que cette inflexion ne se manifeste une injection de coulis de ciment fortement basique), à un autre
qu’après quelques dizaines de milliers d’années, ce qui est d’un phénomène : la corrosion sous tension, qui provoque une rupture
ordre de grandeur bien supérieur à celui de la durée de vie fragile, brutale (sans que rien ne l’ait laissé prévoir).
escomptée pour les ouvrages. Cette corrosion semble être due à la destruction des liaisons
C’est pourquoi, dans la pratique, afin d’évaluer la perte finale par intercristallines par certains agents dilatants (l’hydrogène naissant,
relaxation, il est nécessaire de se fixer un temps infini par exemple) ou corrosifs.
conventionnel. L’essentiel à retenir pour le constructeur est qu’un câble de pré-
C’est la valeur 500 000 h (soit environ 57 ans) qui a été retenue contrainte, fortement tendu et non protégé, rompt inéluctablement.
par l’Eurocode 2 et, avant lui, par le BPEL. En revanche, on ne connaı̂t pas de cas de rupture de câbles bien
protégés (par une bonne injection).
2.3.3.2 Loi des tensions initiales
Là encore, on trouve expérimentalement que r varie exponentiel- 2.3.5 Résistance à la fatigue
lement avec la tension initiale. Toutefois, dans le domaine utile des Une armature tendue en moyenne à s m résiste à un nombre de
tensions comprises entre 0,6 fpk et 0,8 fpk, on peut utiliser une δσ
approximation linéaire de l’exponentielle. cycles de variations de tension ± d’autant plus faible que s m et
2
ss sont plus élevés.
2.3.3.3 Influence de la température
Pour assurer la pérennité des constructions en béton précon-
La plupart des experts estiment, à l’heure actuelle, que la tempé- traint, on doit donc limiter les variations de tension ds dans les
rature accélère la relaxation sans modifier sa valeur finale réelle. armatures. Celles-ci ne peuvent devenir importantes qu’en cas de
Quoi qu’il en soit, compte tenu de l’importance de ce facteur, il fissuration du béton.
convient, pour caractériser un acier, d’opérer dans des conditions C’est donc en précontrainte partielle qu’il faut se montrer vigilant
bien définies de température. En pratique, on mesure la relaxation et procéder, pour les structures exposées à des actions répétitives,
isotherme à 20 C d’une éprouvette tendue initialement à 0,7 Fma à des vérifications spécifiques. L’Eurocode 2 impose ainsi, pour les
(rappel : Fma désigne la valeur réelle de la résistance de l’armature). ponts, un calcul à la fatigue dans les sections partiellement décom-
La perte relative de tension observée dans ces conditions à 1 000 h primées sous combinaisons fréquentes.
et notée r1000 sert de base aux calculs de relaxation.
L’Eurocode 2 définit trois classes de relaxation : 2.3.6 Élaboration
– classe 1, fil ou toron, relaxation normale. r1000 = 8 % ;
On part du fil machine, produit sidérurgique obtenu par laminage
– classe 2, fil ou toron, basse relaxation. r1000 = 2,5 % ;
à chaud de lingots, dont les caractéristiques mécaniques, insuffi-
– classe 3, barres laminées à chaud ayant subi un traitement
santes pour un emploi en précontrainte, sont améliorées par une
complémentaire. r1000 = 4 %.
succession de traitements thermiques et mécaniques.
2.3.3.4 Formule pratique d’évaluation de la tension finale Les traitements mécaniques utilisés sont :
– le laminage généralement suivi d’une trempe, soit au plomb,
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En plus du phénomène habituel de corrosion par oxydation (la La certification est subordonnée à la vérification préalable et au
formation continue de rouille réduisant progressivement la section suivi dans le temps d’un certain nombre de caractères :
résistante, ce qui accroı̂t la contrainte de traction jusqu’à ce que se – géométriques : sections nominales (A) ou diamètres nomi-
produise la rupture), l’acier des câbles de précontrainte, très forte- naux (d) ;
ment tendu, est exposé, s’il n’est pas bien protégé (notamment par – mécaniques : Fm, Fp0,1, Agt, Z, r1000 ;
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A Jonc d’assemblage
B Taraudage (pas : 1 mm)
C Les 3 clavettes et le jonc
forment un mors
4 45
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7 60
12 80
19 95
27 115
Figure 15 – Ancrage à plaque et trompette
37 130
de section sensiblement rectangulaire. Elles sont en feuillard
d’acier ou en plastique. En précontrainte intérieure comme en précontrainte extérieure,
on utilise parfois des câbles constitués de torons gainés protégés
& En précontrainte extérieure. placés dans une gaine générale injectée au coulis de ciment.
Les conduits doivent être étanches pour assurer le confinement L’injection, effectuée avant mise en tension, a pour but de figer les
du produit de protection. Ils doivent, de plus, résister à la pression positions des torons et d’éviter ainsi d’endommager les gaines
d’injection. On emploie alors des tubes en polyéthylène à haute individuelles lors de la mise en tension.
densité (PEHD) dont les tronçons sont assemblés par thermofusion
(soudure au miroir ou colliers électrosoudables). L’utilisation de
tubes métalliques est possible, mais beaucoup plus rare. 2.4.4 Vérins
Si l’on veut se réserver la possibilité de remplacer ultérieurement
un câble extérieur tout en l’injectant au coulis de ciment, le conduit, Le vérin est un mécanisme constitué d’un cylindre et d’un piston,
prolongé à ses extrémités par des cônes d’épanouissement, est délimitant une chambre à l’intérieur de laquelle on peut injecter de
isolé de la structure par des tubes de réservation au niveau des l’huile, ce qui fait coulisser les deux pièces l’une par rapport à l’autre.
déviateurs et par des trompettes ou tromplaques coffrantes dans Le cylindre prend appui sur le béton, alors que le câble est fixé au pis-
les massifs d’ancrage (voir figures 15 et 16). ton dont le mouvement assure la mise en tension de l’unité.
Le diamètre intérieur des conduits doit être suffisant pour permettre – directement sur les armatures qui sont fixées sur lui, à titre pro-
l’enfilage des câbles sans difficulté et assurer un bon remplissage du visoire, par coincement (figure 13) ou par vissage ;
produit de protection. Pour des câbles enfilés sur chantier, on admet – sur une tête mobile, elle-même solidaire du câble et faisant
couramment les diamètres intérieurs figurant dans le tableau 5. office, ultérieurement, de tête d’ancrage (cas du procédé BBR).
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torons
(strands)
mors
(jaws)
Tromplaque
bloc ou tête
d'ancrage
(anchorage
block)
∅1
∅2
D
A
B H C
2.4.5 Ancrages & Les ancrages par coincement appartiennent à cette famille. On
les retrouve dans la plupart des grands procédés modernes utili-
Selon leur fonction, on distingue plusieurs catégories d’ancrages : sant des câbles constitués de n torons parallèles. Après mise en
– les ancrages actifs (§ 2.4.5.1) ; tension, les torons sont bloqués dans une tête d’ancrage percée
– les ancrages fixes (§ 2.4.5.2) ; de n trous tronconiques au moyen de mors métalliques (figure 14)
– les coupleurs (§ 2.4.5.3). constitués de deux ou trois éléments appelés « clavettes » (procé-
dés Freyssinet ; VSL ; CCL ; Dywidag ; Spie Batignolles ; Tensa ;
On trouve, dans les catalogues des entreprises de précontrainte, CONA – Voir le Pour en savoir plus).
d’autres types d’ancrages, utilisables dans certains cas particuliers.
Ils ne seront pas abordés ici. & La tête d’ancrage s’appuie sur une plaque d’ancrage, solidaire
du béton de la structure et raccordée au conduit par une trompette
2.4.5.1 Ancrages actifs d’épanouissement (figure 15).
Ils permettent de bloquer le câble à l’extrémité par laquelle on & La plaque d’ancrage et la trompette peuvent être regroupées en
effectue la mise en tension ; une fois ce blocage réalisé, toute une seule pièce appelée « tromplaque » (figure 16).
unité de précontrainte comporte au moins un ancrage actif.
& Les ancrages par vissage des procédés à barres (figure 17) se
Les ancrages les plus communément utilisés aujourd’hui sont les rattachent également à cette famille.
ancrages le long du fil ou du toron. Ils sont indépendants du câble
et ne sont solidarisés aux armatures qu’après mise en tension de & Les ancrages préfabriqués sont beaucoup moins répandus que
ces dernières. les ancrages le long du fil. Ils sont fixés à l’extrémité du câble (soit
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ΔL = C
ourse
d’allon
gemen
t env. 5
,7 mm
/m
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C
Longu
eur de c
omma
nde « L
»
en usine, soit plus rarement sur chantier) avant sa mise en tension, & Pour des ancrages fixes incorporés au béton, l’ancrage par cla-
et l’on vient les bloquer par des cales sur le béton. vettes n’est pas possible car la laitance infiltrée entre les clavettes
leur interdit tout mouvement.
Les ancrages les plus typiques de cette catégorie sont ceux du
système de précontrainte à fils parallèles BBRV (figure 18). Différentes solutions sont alors utilisées.
La butée sur une tête d’ancrage ou sur une plaque métallique
2.4.5.2 Ancrages fixes par l’intermédiaire de boutons pour les fils ou de manchons filés
Les ancrages fixes interdisent tout mouvement significatif, par pour les torons (figure 19) est une solution.
rapport au béton, de l’extrémité du câble opposée à celle par On peut également boucler les armatures, autour d’une plaque
laquelle se fait la mise en tension. On distingue : galbée (figure 20).
– les ancrages extérieurs, qui demeurent accessibles après béton- Celles-ci sont alors en contact direct avec le béton sur une cer-
nage et jusqu’à la fin de la mise en tension ; taine longueur.
– les ancrages incorporés au béton de la structure, qui se subdi- Solution essentiellement à l’adhérence, dans le cas des torons.
visent eux-mêmes en ancrages fonctionnant par butée et en ancra- Les torons sont alors épanouis hors de leur conduit sur une lon-
ges par adhérence. gueur suffisante, et détoronnés à leur extrémité pour former un
& Le plus souvent, les ancrages extérieurs fixes sont constitués bulbe (figure 21).
des mêmes éléments que les ancrages actifs.
En ce qui concerne les ancrages à clavettes, il suffit de bloquer 2.4.5.3 Coupleurs
ces dernières dans leur logement conique, au contact du toron, à Ce type de dispositif, parfois utilisé dans les ouvrages construits
l’aide d’un tube pousse-clavettes et d’un marteau. à l’avancement (figure 22), permet d’accrocher un nouveau câble,
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MANCHON T15 DC
≈ 60
BLOC NB nC15
TROMPLAQUE A nC15
430
ou plastique)
∅D
G
≈ 60 1 300
BANDES ADHESIVES
230
Figure 19 – Ancrage fixe noyé dans le béton Freyssinet gamme C
C
400
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≈ P’ ≈ P’
≈0
P P’ P P’
Capot
a b
a absence de capot : l’effort P est repris par butée sur le béton b présence d’un capot : l’effort P’ se transmet jusqu‘au câble
secondaire. Le joint n’est pas précontraint. primaire et le joint est précontraint.
X3
X2
Gaine
(sheeth) ∅ PCI
Câble primaire ∅int. D
(Primary tendon)
M
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∅G
∅P
M×N
38 max. b mono
L
nC15 (anchorage)
ancrage
a multi
Les spécifications sur les coulis visent à leur conférer un main- utiliser un capot métallique étanche définitif, injecté en même
tien de la fluidité et de l’homogénéité pendant plusieurs heures, et temps que le conduit.
une reproductibilité des caractéristiques pendant toute la durée du La protection des câbles de précontrainte peut aussi être assurée
chantier. Pour assurer convenablement la satisfaction des exigen- par une injection de cire pétrolière ou de graisse à base d’huile
ces, le coulis doit être injecté de telle manière que la gaine soit minérale. Ces produits, principalement la cire, sont surtout
entièrement remplie. Il ne doit pas présenter de phénomène de employés pour la précontrainte extérieure. Lorsque les câbles sont
ségrégation pendant l’injection et jusqu’à la prise. La méthode tra- constitués de monotorons sous gaine générale remplie de coulis
ditionnelle consiste à réaliser l’injection par pompage à une extré- de ciment (cf. § 2.4.3), le coulis n’a pas de rôle de protection contre
mité avec mise à l’air de l’évent à l’extrémité opposée et ouverture, la corrosion, celle-ci étant assurée par la gaine individuelle et son
au passage du coulis, des évents intermédiaires situés aux points remplissage.
hauts du conduit.
Après l’injection de la totalité de la gaine et mise en pression du
conduit à 0,5 MPa, on procède à la purge des capots d’ancrage et
des évents, puis au cachetage des têtes d’ancrages afin d’éviter
3. Calcul de la tension d’un
toute infiltration d’eau jusqu’aux ancrages. câble en post-tension
Le cachetage est au moins aussi important que l’injection : on a
constaté, sur des ouvrages anciens, que des câbles même mal
injectés pouvaient se comporter parfaitement si l’on interdisait la La force de précontrainte varie à la fois :
pénétration de l’eau par leurs extrémités. En revanche, toute circu- – dans l’espace, avec l’abscisse le long du câble, du fait des
lation d’eau à l’intérieur des conduits est catastrophique pour la frottements ;
conservation des armatures de précontrainte. On peut, soit réaliser – dans le temps, à cause du retrait et du fluage du béton d’une
un cachetage en béton, armé par des aciers laissés en attente, soit part, de la relaxation des aciers d’autre part.
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Ainsi, les pertes de tension se trouvent ventilées en deux 3.2 Pertes instantanées
catégories :
– les pertes instantanées ; 3.2.1 Pertes par frottement
– les pertes différées.
3.2.1.1 Courbure du tracé
L’étude de l’équilibre d’un tronçon élémentaire de câble courbe
3.1 Tension à l’origine (§ 1.3.2.1) nous a permis d’établir les deux équations suivantes :
C’est celle qu’on impose aux armatures devant un ancrage actif Pdθ + pds = 0 (3)
et le dispositif d’épanouissement associé (trompette ou trom-
plaque), côté béton, au moment de la mise en tension, avant le et
transfert de l’effort à l’ancrage (figure 25).
Il s’agit donc de la tension en O, s p0, inférieure à la tension en A, dP + qds = 0 (4)
s pA (à l’entrée de la tête d’ancrage) du fait des frottements entre les
armatures et : Si l’on admet qu’entre q et p existe la relation fondamentale du
frottement solide :
– la tête d’ancrage, de A à B, d’une part ;
– la trompette d’épanouissement, de B à O, d’autre part. q =μp
La perte de tension entre A et O, parfois définie dans la notice avec m coefficient de frottement du câble sur son conduit,
technique du procédé considéré, est couramment de l’ordre de
2 %, de sorte que : l’équation (4) s’écrit :
σp0 ≈ 0,98 σpA dP = ± μPdθ (5)
soit :
ou, si l’on raisonne en forces (P = Aps p, Ap représentant la sec-
tion nominale du câble) : dP
= ± μdθ (6)
P
P0 ≈ 0,98PA
Convenons ici que dq représente la déviation angulaire arithmé-
tique (essentiellement positive) entre les deux extrémités du tron-
Notons que la force PA, elle-même, est inférieure au produit de la çon MN (figure 2) et supposons que le câble complet, orienté de
section du piston par la pression dans la chambre à cause des frot- la gauche vers la droite, soit mis en tension par son extrémité gau-
tements internes du vérin. Une courbe de correspondance entre che O (que l’on confond géométriquement, dans la pratique, avec
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pression et force appliquée PA par le vérin permet de tenir compte le point A, figure 26).
de ce phénomène.
Il n’en demeure pas moins que, sur le chantier, pour obtenir A B
P0 = Aps p0 en O, il faut appliquer en A une force PA supérieure
d’environ 2 %.
T
Pour le projeteur, P0 constitue la valeur de référence puisque
c’est elle qui fait l’objet de limitations.
La contrainte à l’origine correspondante, notée s p,max dans
l’Eurocode 2, est plafonnée à la plus faible des valeurs suivantes
(valeurs recommandées, reprises par l’annexe nationale française) : O
– 0,80 fpk ;
– 0,90 fp0,1k. T Trompette d’épanouissement
Tension à l’origine – tension en O avant relâchement de la pression dans
Les règles françaises antérieures (BPEL) étaient plus sévères la chambre du vérin
pour les barres de précontrainte et limitaient leur tension à
0,70 fpk. Les limites de l’Eurocode 2 sont les mêmes pour tous les Figure 25 – Définition de l’origine des tensions
types d’armatures : fils, torons et barres.
Il est admis d’appliquer une tension supérieure aux limites indi-
quées ci-dessus, à condition que la force au vérin soit mesurée A
avec une précision de 5 % de la force finale. La contrainte peut α2
O
alors atteindre 0,95 fp0,1k (valeur recommandée, adoptée par C
l’Annexe Nationale française). En pratique, cette possibilité n’est
utilisée que par les systèmes de précontrainte par barres, car les I
barres sont généralement courtes et subissent de ce fait de fortes
pertes par recul d’ancrage (voir § 3.2.1).
α1
Les notations de l’Eurocode 2, s p,max et Pmax = Aps p,max, désignent
indifféremment la tension appliquée à l’extrémité active de l’arma-
ture et la valeur maximale autorisée de cette tension. x
Sauf cas très particulier, les câbles sont toujours tendus au maxi-
mum autorisé, pour des raisons évidentes d’économie. Figure 26 – Frottements le long du câble lors de la mise en tension
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Lors de la mise en tension, le déplacement du câble par rapport soit, si l’exposant est faible :
au béton s’effectue de la droite vers la gauche. L’action tangentielle
de contact du conduit sur les armatures, s’opposant à ce mouve- ΔPμ ( x ) ≈ Pmax ⎡⎣ μ (θ + kx )⎤⎦ (11)
ment, s’exerce de la gauche vers la droite ; la tension diminue
donc entre le point O et le point courant C d’abscisse x du tracé et 3.2.1.3 Valeurs des coefficients de frottement
le signe à retenir dans l’équation (6) est le signe -. Les valeurs des coefficients de frottement m sont données par la
D’où, par intégration de (6) : notice technique du procédé de précontrainte, qui accompagne son
agrément technique européen ou son évaluation technique euro-
P ( x ) = Pmax exp ( − μθ ) (7) péenne. À défaut, on peut utiliser pour m les valeurs données dans
le tableau 6 (tableau 5.1 de l’Eurocode 2).
avec q fonction de x Les valeurs de m données dans le tableau 6 pour les armatures
somme des déviations angulaires arithmétiques entre le point O et intérieures formées de fils ou de torons sont valables avec des gai-
le point C d’abscisse x. nes en feuillard d’acier. Lorsqu’on utilise des gaines annelées en
plastique, le coefficient de frottement est généralement compris
Remarquons qu’en général q n’est pas l’angle entre les tangentes entre 0,10 et 0,12.
en O et en C du tracé. Ce n’est cet angle que lorsque la courbure
conserve un signe constant entre O et C. Le coefficient de frottement m des monotorons (torons gainés
graissés ou gainés cirés) est de l’ordre de 0,05.
Ainsi sur la figure 26 :
Le coefficient de déviation angulaire parasite k des armatures inté-
θ = α1 + α2 rieures prend des valeurs comprises entre 0,005 et 0,01 par mètre.
En précontrainte extérieure, on peut négliger les pertes causées
3.2.1.2 Déviations parasites par les déviations parasites, sauf lorsque l’on utilise des monoto-
Un conduit ne suit jamais parfaitement son tracé théorique ; il rons regroupés dans une gaine générale injectée au coulis de
festonne entre ses points de fixation sous l’effet : ciment. En effet, le coulis est injecté avant mise en tension et il
fige le tracé de chaque toron dans une position qui peut s’écarter
– de son poids ; du tracé théorique.
– de la poussée du béton ;
– des incertitudes de positionnement des attaches.
3.2.2 Pertes à la mise en charge de l’ancrage
À la déviation angulaire théorique q entre O et C, vient donc se (rentrée d’ancrage)
superposer une déviation parasite sensiblement proportionnelle à
Lors du report de l’effort du vérin à l’ancrage, le câble subit tou-
la distance entre O et C, donc de la forme kx.
jours un léger raccourcissement g :
avec k déviation angulaire parasite par unité de longueur, – faible dans le cas des ancrages par calage ou vissage ; g, de
ou coefficient de festonnage. l’ordre de 2 mm, est alors la conséquence de la déformation du
corps d’ancrage et du tassement des cales ou des filets ;
Compte tenu de ce phénomène, la formule (7) se généralise donc – plus important dans le cas des ancrages par coincement : les
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μ (θ + kx )
σ'p(x)
L’allongement relatif de l’armature, à l’abscisse x, valait :
d Distance à l’ancrage x
σp ( x )
εp ( x ) = (13)
Ep Figure 27 – Tension le long du câble avant et après relâchement
de la pression dans le vérin
& Après la rentrée d’ancrage, la tension à l’abscisse x (< d) n’est
plus que : Le câble considéré, s’il est adhérent au béton, subit la même
variation de déformation, d’où une perte (ou un gain si Ds c (t) < 0)
σp′ ( x ) = σp (d ) exp ⎡⎣ − K (d ) + K ( x )⎤⎦ (14) de tension :
ou Δσc (t )
Δσp (t ) = Ep (20)
σp′ ( x ) = σp,max exp ⎡⎣ − 2K (d ) + K ( x )⎤⎦ (15) Ecm (t )
Sauf dans les cas rares où plusieurs câbles seraient tendus de
d
façon rigoureusement simultanée, il faudrait donc faire, en principe,
g = ∫ ⎡⎣ εp ( x ) − εp′ ( x )⎤⎦ dx (17) le calcul de ces pertes câble par câble, ce qui serait très laborieux.
0
On se contente, en pratique, d’une évaluation plus sommaire qui
ou se justifie par la faible importance relative des pertes en question.
1 d
⎡σp ( x ) − σp′ ( x )⎤⎦ dx
Ep ∫0 ⎣
g= (18) Pour ce faire, on regroupe les câbles en familles homogènes. Sont
considérés comme appartenant à une même famille tous les câbles
de tracé comparable tendus au cours d’une même phase de construc-
L’intégrale figurant dans l’expression (18) représente l’aire tramée tion. Les câbles d’une famille [F] donnée sont tous affectés d’une
sur la figure 27. même perte moyenne par déformation élastique du béton résultant :
Compte tenu de (12) et (15), l’équation (18) permet de calculer d, et – de l’application de charges permanentes additionnelles ou de la
donc s′p (x) ou, ce qui revient au même, la perte par rentrée d’ancrage : mise en tension d’autres familles [F′] postérieurement à la réalisa-
tion de l’ancrage des câbles de [F] ; les pertes partielles correspon-
Δσp, st ( x ) = σp ( x ) − σp′ ( x ) (19)
dantes se calculent par la formule (20) ;
– de l’échelonnement des mises en tension des différents câbles
Dans le cas d’un câble court ou peu dévié, le recul d’ancrage peut
appartenant à [F].
influencer la tension sur toute la longueur du câble. Les expres-
sions (17) et (18) restent valables, en remplaçant d par la longueur
du câble, mais on ne peut plus utiliser les expressions (14) et (15). 3.2.3.2 Pertes par échelonnement des mises en tension
des câbles d’une même famille [F]
3.2.3 Pertes par déformation instantanée du béton Supposons que la famille en question comporte n câbles de
même puissance passant sensiblement au même niveau dans une
3.2.3.1 Principe général section donnée. La mise en tension de ces n câbles provoque, dans
le béton adjacent, une variation de contrainte normale Ds c (t).
Toute action permanente appliquée à une date t postérieure à la
réalisation de l’ancrage d’un câble de précontrainte provoque dans Chaque câble apporte à cette variation de contrainte une contri-
le béton adjacent une variation de contrainte Ds c (t), donc de Δσc (t )
bution , la variation correspondante de déformation du
raccourcissement : n
béton étant :
Δσc (t )
Δεc (t ) = Δσc (t )
Ecm (t )
n Ecm (t )
avec Ecm module instantané du béton.
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Du fait que les n câbles ne sont pas tendus en même temps (il Si l’on se contente d’une évaluation sommaire de Ds p,el (très sou-
faudrait pour cela disposer d’au moins n vérins sur le chantier), vent suffisante compte tenu de la petitesse de ce terme), on
le ième câble mis en tension subit le raccourcissement dû aux confond s c,i avec s c, contrainte finale (après stabilisation des per-
(n - i) câbles tendus après lui : tes) du béton au niveau des câbles dans l’ouvrage soumis à ses
seules charges permanentes.
(n − i ) Δσc (t )
Comme Ep /Ecm est, en pratique, voisin de 6, l’ordre de grandeur
n Ecm (t ) de la perte par déformation instantanée du béton est donné par :
Sa perte de tension vaut donc : 1 Ep
Δσp,el ≈ σc ≈ 3σc (25)
Ep
(n − i ) Δσc (t ) 2 Ecm
n Ecm (t ) Cette estimation est assez grossière, mais, comme la perte par
déformation instantanée du béton est généralement très faible,
et sa perte de force : l’erreur ainsi commise est le plus souvent négligeable.
Ap E p
(n − i ) Δσc (t )
n Ecm (t ) 3.3 Tension initiale
avec Ap section du câble en question. C’est la tension qui subsiste dans le câble une fois effectuées tou-
tes les pertes instantanées analysées :
La perte globale de force pour les n câbles est ainsi :
σpm0 ( x ) = σp,max − Δσp,i ( x ) (26)
i =n
(n − i ) Δσ (t ) (n − 1) Δσ (t )
∑ Ap Ep n E c (t ) = Ap Ep 2 E c (t ) avec Ds p,i (x) = Ds p,m (x) + Ds p,sl (x) + Ds p,el (x)
i =1 cm cm
pertes instantanées totales.
D’où, pour la famille considérée, une perte moyenne de tension
(que l’on obtient en divisant la perte de force par la section nAp des
n câbles) :
3.4 Pertes de tension différées
1 Ep (n − 1)
Δσc (t ) (21)
2 Ecm (t ) n 3.4.1 Pertes par retrait
Les câbles, liés au béton à leurs extrémités par les ancrages et
Cette expression tend vers : tout au long de leur tracé par le coulis d’injection, sont astreints à
1 Ep subir les mêmes variations de déformations que le béton adjacent.
Δσc (t ) (22)
2 Ecm (t ) Si t0 est l’âge du béton au moment de la mise en tension d’un
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Ep
σc(t) et comme ≈6 :
Ec (t 0 )
On désigne par s max et s min les valeurs extrêmes atteintes par la σpi
contrainte dans le béton au cours de la vie de l’ouvrage, construc- avec μ =
tion incluse. Il est facile de montrer, dans le cadre des hypothèses fpk
de la viscoélasticité linéaire présentées au paragraphe 2.2.3.3 que Par convention, la perte finale est obtenue pour
la déformation totale du béton satisfait, à tout instant à : t = 500 000 heures.
σmin σ
(
Ec (t 0 )
) (
1 + φ (t , t 0 ) ≤ ε (t ) ≤ max 1 + φ (t , t 0 )
Ec (t 0 )
) 3.4.4 Pertes différées totales
Pour tenir compte de l’interaction entre la relaxation et les phé-
nomènes de retrait et du fluage, l’Eurocode 2 propose d’évaluer la
avec t0 âge du béton au moment de la mise en tension des
perte différée totale Ds p,c+s+r par la formule suivante :
armatures considérées.
Ep
Si l’on se contente de la formulation simplifiée exposée au para- εcsEp + 0,8 Δσpr + ϕ (t , t 0 ) ⋅ σc,QP
Ecm
graphe 2.2.3.3 pour t infini, la déformation finale de fluage respecte Δσp,c + s +r = (32)
Ep Ap ⎛ Ac 2 ⎞
donc la double inégalité : 1+ 1+ z ⎡1 + 0,8ϕ (t , t 0 )⎤⎦
Ecm Ac ⎜⎝ l c cp ⎠⎟ ⎣
σmin σ
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≤ εcc ≤ max
E fl (t 0 ) E fl (t 0 ) avec ecs retrait effectué entre les dates t0 et t,
Ds pr perte par relaxation à la date t pour une contrainte
soit : initiale égale à la contrainte dans les armatures
sous combinaison quasi permanente,
σmin σ
φ ≤ εcc ≤ φ max j(t,t0) coefficient de fluage à l’instant t pour une charge
Ec (t 0 ) Ec (t 0 ) appliquée au temps t0,
s c,QP contrainte dans le béton adjacent aux armatures
Cet encadrement conduit, de façon logique, à l’estimation : sous combinaison quasi permanente, avec la valeur
φ σmax + σmin initiale de la précontrainte,
εcc ≈
Ec (t 0 ) 2 zcp distance entre le centre de gravité de la section de
béton et les armatures.
ou, si l’on admet f ª 2 :
Il s’agit d’une formule établie à partir d’hypothèses simplificatri-
σ + σmin ces, supposant notamment que tous les câbles sont mis en tension
εcc ≈ max
Ec (t 0 )
à la même date. La contribution du fluage à la perte différée totale
est évaluée en considérant la contrainte initiale s c,QP (définie ci-des-
sus) et non la contrainte finale dans le béton ou la contrainte maxi-
En pratique, s min se confond très souvent avec la contrainte male, comme dans les formules (28) à (30) du paragraphe 3.4.2.
finale s c dans le béton adjacent aux armatures dans l’ouvrage sou- L’expression figurant au dénominateur permet de tenir compte de
mis à ses seules charges permanentes (état à vide) de sorte que la la diminution de s c au cours du temps.
perte finale par fluage peut être estimée grossièrement par :
Δσp,c = Ep εcc ≈
Ep
(σmax + σc ) (28) 3.5 Tension à un instant t quelconque
Ec (t 0 )
En valeur probable, elle s’établit ainsi :
Lorsque σmax ≤ 1,5σc , on peut, en poursuivant la simplification, σpm ( x , t ) = σp,max − Δσpi ( x ) − Δσp,c + s +r ( x , t ) = σpm0 ( x ) − Δσp,c + s +r ( x , t )
se contenter de l’estimation (par excès) :
ou, en considérant la force de précontrainte :
Ep
Δσp,c ≈ 2,5σc (29)
Ec (t 0 ) Pm, t ( x ) = Pmax − ΔPi ( x ) − ΔPc + s +r ( x , t ) = Pm0 ( x ) − ΔPc + s +r ( x , t )
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Les valeurs caractéristiques de la précontrainte (§ 1.4.2.1) sont Pour les frottements (tableau 6) :
données par :
μ = 0,19 ; k = 0,01m−1
Pk ,sup = rsupPm, t ( x ) et Pk ,inf = rinfPm, t ( x ) (33)
3.6.1 Tension à l’origine
3.6 Exemple D’après le § 3.1, nous avons :
Le câble considéré est un câble 7 T15 parabolique filant assurant, ⎧0,8 × 1860 = 1488 MPa⎫
avec 5 autres câbles du même type, la précontrainte d’une poutre σp,max = inf ⎨ ⎬ = 1476 MPa
⎩0,9 × 1640 = 1476 MPa⎭
de 28 m de portée.
Il passe sensiblement à 0,18 m de la fibre inférieure en milieu de 3.6.2 Pertes instantanées
travée et à 1,50 m de cette même fibre à la verticale de l’appui
(figure 29). & Frottements
La poutre, en simple té, coulée sur cintre, est constituée d’un La déviation angulaire à l’abscisse x (figure 29) vaut :
béton de résistance fck = 30 MPa. Les câbles sont mis en tension
lorsque le béton a atteint un âge t0 tel que fck (t0) = 24 MPa (on θ ( x ) = α ( x ) − α0 ≈ tan α ( x ) − tan α0
peut admettre t0 ª 14 jours).
Le câble étant parabolique, tana (x) = de0 /dx est une fonction
Les superstructures sont posées à 28 j. Un calcul sommaire, au linéaire de x et :
stade du prédimensionnement, et basé sur une estimation de la
force moyenne transmise par un toron T15 égale à : θ ( x ) = ax
– 0,17 MN, toutes pertes faites (à t = •) ;
a est facile à déterminer en se plaçant à x = l/2 :
– 0,17 ¥ 1,15 = 0,196 MN à 14 j.
⎛l⎞ 4 Δe0
fait apparaı̂tre en section médiane, au niveau du barycentre des θ ⎜ ⎟ = − α0 ≈
⎝ 2⎠ l
câbles (à 0,14 m de la fibre inférieure), les contraintes dans le béton
indiquées dans le tableau 6.
et :
Nous nous proposons, à partir de ces éléments, d’évaluer la ten-
2 ⎛ l ⎞ 8 Δe0 8 × 1,32
sion du câble considéré dans la section médiane, compte tenu des a= θ⎜ ⎟ = 2 = = 0,0135 m−1
caractéristiques des armatures de précontrainte figurant dans le l ⎝ 2⎠ l 282
tableau 3.
d’où :
Pour les armatures T15 de classe 1860 :
K ( x ) = μ ⎡⎣θ ( x ) + kx ⎤⎦ = μ (a + k ) x = 0,19 × (0,0135 + 0,01) x = 0,0045x
A = 139 mm2
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Pour le procédé : ou :
B
AA BB
A
1,80
1,50
+ +
α0
Δe0 = 1,32
θ(x)
+ + α(x)
Les cotes sont en mètres
0,65
0,18
l/4
x
l/2 = 14,00
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Accessoirement, pour x = l : On retrouve le même ordre de grandeur que dans le calcul pré-
cédent avec, cependant, une différence significative montrant qu’il
σp (l ) = σp,max exp ( − λl ) = 1476 exp ( − 0,0045 × 28) = 1301MPa est illusoire de rechercher une trop grande précision dans ce type
d’estimation.
& Rentrée d’ancrage Pour la suite, nous retenons la valeur d = 13,69 m, issue du calcul
Calculons la longueur d sur laquelle se fait sentir la rentrée rigoureux.
d’ancrage. On remarque ici que l’effet de la rentrée d’ancrage se fait sentir
Nous avons : presque jusqu’au milieu de la poutre.
En O, après rentrée d’ancrage, la tension vaut :
σp ( x ) = σp,max exp ( − λx )
σp′ 0 = σp,max exp ( − 2 λd ) = 1476 ( − 2 × 0,0045 × 13,69)
et, d’après (15) : = 1305 MPa
σp′ ( x ) = σp,max exp ⎡⎣ − λ (2d − x )⎤⎦ Ainsi (figure 30), après relâchement de la pression dans la cham-
bre du vérin, la tension est sensiblement symétrique par rapport à
La formule (18) devient donc : la section médiane, ce qui prouve qu’il est inutile de tendre le câble
par ses deux extrémités. On montre facilement que prévoir deux
d
Epg = σp,max ∫ ⎡⎣exp ( − λx ) − exp λ ( x − 2d )⎤⎦ dx ancrages actifs serait même défavorable si l’on avait d > l/2.
0
Dans le cas présent, au niveau de la section médiane :
Cette équation en d peut se résoudre rigoureusement. Elle s’écrit
en effet : Δσp, sl (l / 2) = 0
soit : soit :
avec : et :
σp′ 0 = σp,max exp ( − 2 λd ) Δσc (28) = − 3,4 MPa ( tableau 6)
d’où :
σp,max
Epg = ⎡⎣1 − exp ( − 2 λd )⎤⎦ × d σp σp, max = 1 476 MPa
2
1 386 MPa
Soit encore, en se limitant au premier terme du développement
1 301 MPa
en série de l’exponentielle :
σp,max
Epg ≈ × 2 λd × d
2
σ'p0 = 1 305 MPa
et finalement :
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ou
Les tensions les plus intéressantes pour le projeteur sont : Δσpi
0,10 ≤ ≤ 0,25 (35)
– la tension initiale : s pi = 1 378 MPa ; σp,max
– la tension finale :
& Fourchette de précontrainte
σp, ∞ = σpi − Δσp,c + s +r = 1378 − 151 = 1227 MPa Son ouverture relative l se définit par :
σpk ,sup − σpm
Ce sont là des valeurs probables. Les valeurs caractéristiques λ=
associées sont définies par les relations (33), dans lesquelles σpm
rsup = 1,10 et rinf =0,90 (§ 1.4.2.1). Les tensions s p et les forces cor-
respondantes P pour le câble sont données dans le tableau 7.
Tableau 8 – Tensions et forces en section médiane
On a :
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P
O
U
Béton précontraint R
Généralités – Matériaux – Pertes
de précontrainte E
N
par Emmanuel BOUCHON
Ingénieur général des Ponts, des eaux et des forêts
Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer
Professeur de béton précontraint à l’École nationale des ponts et chaussées et au centre
des hautes études de la construction
S
A
Sources bibliographiques
V
CHAUSSIN (R.), FUENTES (A.), LACROIX (R.)
et PERCHAT (J.). – La Précontrainte. Presses
des Ponts (1992).
tures en béton : aptitude au service et élé-
ments de structures. Traité de génie civil vo-
lume 8. Presses Polytechniques et
GODART (B.). – AFGC. La pérennité du béton
précontraint. Presses des Ponts (2014). O
FAVRE (R.), JACCOUD (J.-P.), BURDET (O.) et
CHARIF (H.). – Dimensionnement des struc-
Universitaires Romandes (1996).
I
À lire également dans nos bases R
ABDO (J.). – Ciments. [C 920], Les supers- JORRENTI (J.M.). – Du béton frais au béton ACQUER (P.). – Prise et durcissement des bé-
tructures du bâtiment (2015). durci – Éléments de comportement, tons – les effets thermomécaniques,
Normes et standards
NF EN 1990 AFNOR 2003 AFNOR Eurocodes. Bases de NF EN 1992-1-1/AN AFNOR 2016 AFNOR Eurocode 2. Calcul
calcul des structures. des structures en béton.
NF EN 1990/A1 AFNOR 2006 AFNOR Eurocodes. Bases de Annexe nationale à la
calcul des structures, amen- NF EN 1992-1-1 :2005.
dement A1.
NF EN 1992-2 AFNOR 2006 AFNOR Eurocode 2. Calcul
NF EN 1990/AN AFNOR 2011 AFNOR Eurocodes. Bases de des structures en béton –
calcul des structures. Annexe Partie 2 : ponts en béton, cal-
nationale à la cul et dispositions
NF EN 1990 :2003. constructives.
NF EN 1990/A1/AN AFNOR 2007 AFNOR Eurocodes. Bases de
NF EN 1992-1-1/AN AFNOR 2007 AFNOR Eurocode 2. Calcul
calcul des structures.
des structures en béton.
Annexe nationale à la
Annexe nationale à la
NF EN 1990/A1 :2006.
NF EN 1992-2 :2006.
NF EN 1992-1-1 AFNOR 2005 AFNOR Eurocode 2. Calcul
des structures en béton – NF EN 206 AFNOR 2014 AFNOR Béton – Spécifica-
Partie 1-1 : règles générales tion, performances, produc-
et règles pour les bâtiments. tion et conformité.
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O
U NF EN 206/CN AFNOR 2014 AFNOR Béton – Spécification, XPA35-045-2 AFNOR 2011 AFNOR Aciers de précon-
performances, production et trainte – Partie 2 : fils.
R conformit. Complément
national à la NF EN 206.
XPA35-045-3 AFNOR 2011 AFNOR Aciers de précon-
trainte – Partie 3 : torons.
XP A35-037-1 AFNOR 2003 AFNOR Produits en acier –
XPA35-045-4 AFNOR 2011 AFNOR Aciers de précon-
Torons en acier à haute résis-
trainte – Partie 4 : barres.
tance protégés gainés – Par-
A Annuaires
V Constructeurs – Fournisseurs – Distributeurs (liste non Organismes – Fédérations – Associations (liste non
O exhaustive)
Entreprises spécialisées
exhaustive)
AFGC – Association française de génie civil
I BBR
http://www.bbrnetwork.com
http://www.afgc.asso.fr
R CCL
http://www.cclint.com/post-tensioning
http://www.afnor.org
P ETIC
http://www.etic-sas.fr
Association Eugène Freyssinet
http://efreyssinet-association.com
Freyssinet
L EOTA – Organisation européenne pour l’évaluation technique – Euro-
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http://www.freyssinet.com
pean Organisation for Technical Assessment
Spie Batignolles
U http://www.spie-batignolles.fr
http://www.eota.eu
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