1. Qu'est-ce que la coiffe des 5. Quelle est la conséquence d’une 9. Traitement d’une rupture moyenne
rotateurs ? rupture de la coiffe ? sous arthro.
2. Qu'est-ce qu'une rupture ou 6. Quels examens complémentaires 10. Traitement d’une rupture
déchirure de la coiffe ? pratiquer ? importante sous arthro.
3. Quelle est la cause d’une rupture 7. Quel traitement proposer ? 11. Traitement d’une rupture
de la coiffe ? irréparable de la coiffe
4. Comment évolue naturellement une 8. La rééducation initiale 12. Quelles sont les éventuelles
rupture de la coiffe ? complications ?
La coiffe des rotateurs correspond à un groupe de quatre tendons (petit rond,sous épineux,sus-épineux,sous scapulaire).ils coiffent la
tête de l’humérus tel un chapeau et dédutent la rotation de la tête de l’humérus. Le tendon est la partie terminale d'un muscle (pour
imager, il correspond à la courroie, alors que le corps musculaire correspond au moteur).
Figure 1 : Vue postérieure des muscles de l'épaule
En cas de lésion ou de perte de fonction d’un de ces muscles (par déficience du tendon jouant le rôle de courroie) ou de son corps
musculaire (jouant le rôle de moteur), l’épaule va invariablement s’excentrer. Cela se produit le plus souvent vers le haut et vers l’avant,
car c’est dans la majorité des cas le sus-épineux qui est atteint, ne limitant plus la force d'ascension du muscle deltoïde. Il en résulte un
trouble de fonction (raideur, perte de force et douleur).
La rupture de la coiffe des rotateurs correspond à une désinsertion totale ou partielle du tendon au niveau du trochiter (partie de
l'humérus où s'insèrent les tendons du sus-épineux et du sous-épineux) ou quelques centimètres en amont. Cette désinsertion crée
un passage entre l’articulation gléno-humérale et l’espace sous-acromial.
Par la suite, la rupture peut se prolonger vers l’avant ou vers l’arrière (ce qui constitue le cas le plus fréquent).
Le tendon du biceps, qui se situe sous la coiffe, est très fréquemment touché lors des lésions de la coiffe, avec des inflammations, des
dilacérations ou des luxations.
a) L’usure de la coiffe
Elle commence dès 45 ans et elle est aggravée par :
des facteurs extérieurs, comme l’activité physique ou professionnelle, le tabagisme qui entraine un bouchage des artères qui
irriguent les tendons de la coiffe.
des facteurs dit intrinsèques, tels qu’une maladie métabolique comme le diabète, les hypercholestérolémies, les dyslipidémies (qui
entrainent aussi une obstruction des vaisseaux).
des facteurs anatomiques, tels que la forme de l’arche ostéo-ligamentaire qui est variable selon les individus (une forme
d’acromion, dénommée « stade 3 –bec acromial » favorise les conflits et l’usure lors de la mobilisation de l’épaule).
Figure 5 : Différents types d'acromions selon Bigliani (Type 1
: plat - Type 2 : courbé - Type 3 : crochu)
Chez les sujets jeunes, il est toujours violent, à l’occasion d’une chute, d’un effort de soulèvement explosif et important. Il s’accompagne
souvent d’une forte douleur.
Chez le sujet plus âgé, il peut être anodin, et survenir lors d’un faux-mouvement, ou d’une activité telle que étendre le linge, lever un
pack d’eau, effectuer un bricolage modéré. Ce traumatisme est généralement insidieux et indolore.
Une personne sur 5 ayant plus de 65 ans connait une rupture de coiffe, et ce chiffre monte à une personne sur deux pour les sujets
de plus de 80 ans.
Ces deux derniers critères (rétraction et chargement en graisse) sont extrêmement importants pour évaluer la réparabilité de la lésion.
Figure 7 : Evolution des fibres musculaires après rupture et comblement de la perte de volume
par de la graisse
L’évaluation de l’importance de la rupture se fait dans un plan frontal ; la rupture est dite petite (rétraction de 1 à 2 cm), intermédiaire
(rétraction de 2 à 3 cm) ou large (rétractée au niveau de la glène).
Toutes les ruptures tendineuses s’accompagnent progressivement d’une atrophie musculaire et d’une dégénérescence graisseuse qui
devient irréversible en 3 à 5 ans, entraînant secondairement l'apparition d'une arthrose entre la tête de l'humérus et la scapula
(omoplate).
Spontanément, la mobilité revient en quelques semaines, mais la douleur du moignon de l’épaule et les douleurs antérieures
persistent, car l’humérus est décentré à cause du défaut de rotation de la tête. Les douleurs nocturnes deviennent importantes car
l’ascension de la tête entraine une irritation chronique de la bourse séreuse, situé entre la coiffe et l’arche osteo-fibreuse (acromion et
ligament coraco-acromial).
L’épaule est douloureuse avec des craquements à la mobilisation, mais elle garde une certaine mobilité sans force.
L’épaule a perdu beaucoup de sa mobilité (pseudo-paralytique) et est douloureuse.
L’épaule a récupéré une mobilisation active complète mais reste douloureuse.
Systématiquement nous rechercherons une atrophie des fosses musculaires sus et sous épineux témoignant d’une rupture le plus
souvent ancienne.
La radiographie permet d’évaluer l’espace entre la tête et l’acromion, de déterminer la forme de l’acromion, de rechercher une
éventuelle présence d’arthrose ou de calcifications dans la coiffe.
Puis, en cas de rupture avérée, une bilan complet sera réalisé au moyen d’un arthro-scanner (scanner avec une injection d’iode dans
l’épaule).
En cas d’allergie à l’iode ou de refus de piqure par le patient, l’arthro-scanner pourra être remplacé par une IRM , bien que cet examen
donne des indications moins précises sur les ruptures de coiffe.
Cet examen conforte le diagnostic de rupture tendineuse par passage du produit de contraste d’intra-articulaire vers l’espace sous
acromial.
Il permet également d’évaluer :
La dégénérescence graisseuse et la fonte musculaire sont des facteurs majeurs de pronostic lors d’une réparation de la coiffe des
rotateurs.
Il est préférable de réparer tôt une rupture de la coiffe des rotateurs, avant l’apparition de ces 2 facteurs, dont la présence amoindrit
les résultats fonctionnels et augmente le taux de ruptures secondaires (après la réparation).
Figure 11 : Vue frontale (de face) d'une rupture du sus-
épineux à l'arthro-scanner
L’âge fonctionnel du patient (on parle d’âge fonctionnel car on évalue l’activité du patient avant son épisode de rupture)
Le degré de rétraction de la rupture
La trophicité musculaire et le degré de dégénérescence graisseuse
La motivation et le contexte socio-professionnel
Le résultat de la rééducation qui doit toujours être effectuée (au moins 20 séances avant d’envisager toute réparation de coiffe).
8. La rééducation initiale
Aucune réparation de coiffe ne doit être décidée sans au moins 20 séances de rééducation !
Ceci est d’autant plus vrai si la rupture est dégénérative et que le patient est âgé. En effet, de multiples études confirment qu’avec un
bon travail de recentrage et de développement des muscles compensateurs, il devient souvent inutile de réparer le tendon. A l’issue
de cette rééducation, seuls seront donc réparés les patients dont l’épaule demeure douloureuse, ayant une gêne fonctionnelle, ou
dont l’âge est trop jeune pour éviter l’apparition d’une omarthrose excentrée. De plus, dans ces cas où une réparation chirurgicale est
indiquée, il est essentiel que l’épaule ait une mobilité passive complète.
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Chez un patient de plus de 70 ans, toujours après un traitement fonctionnel inefficace, nous proposons dans les ruptures isolées du
sus-épineux, une ténotomie du biceps (coupure du long biceps pour diminuer les douleurs antérieures) sous arthroscopie.
Pour les autres formes plus complexes, une modification de la manière de fonctionner de l’épaule par mise en place d’une prothèse
inversée est indiquée. Cette prothèse va se servir des forces d’ascension du muscle deltoïde pour les transformer en forces rotatoires.
Figure 15 : Ténotomie (coupure) et ténodèse (fixation) du
biceps dans le cas d'une rupture massive de la coiffe des
rotateurs sans arthrose excentrée