ISSN 2170-094X
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pas nécessairement une prise de position du laboratoire.
Les manuscrits, qu’ils soient publiés ou non, ne seront pas rendus à leur auteur.
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Revue Algérienne des Politiques Publiques- N0 2- Octobre 2013
Revue Algérienne des Politiques Publiques
N0 2- Octobre 2013
SOMMAIRE
Articles en français :
Etat et mondialisation: réguler la dérégulation? Abdennour Benantar 07
Mer caspienne : Le statut juridique à l’épreuve des
Mohammed Semime 25
égoïsmes nationaux
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Publiques N0 2- Octobre 2013
Revue Algérienne des Politiques Publiques-
ETAT ET MONDİALİSATİON
MONDİALİSATİ : RÉGULER LA
DÉRÉGULATİON ?
Abdennour BENANTAR
Maître de conférences, Université Paris 8 (France)
Introduction:
Surclassée dans les préoccupations académiques et politiques par la thématique
terroriste depuis les attentats du 11 septembre 2001, la mondialisation a été replacée
au centre des préoccupations planétaires depuis la crise financière et économique de
2008-2009.
2009. L’une des problématiques centrales du débat que la mondialisation a
suscité durant la décennie écoulée et suscite encore avec plus d’acuité, sur fond de
crise mondiale, concerne la place de l’Etat. Bien que ce dernier ait réinvesti la sphère
politique et sécuritaire dans la foulée des événements du 11 septembre 2001, la
sphère économique n’a pas été réellement touchée hormis les mesures prises pour
sécher les sources financières du terrorisme et lutter contre le blanchiment d’argent.
Malgré de nombreuses crises (asiatique 1997-1998,
1997 1998, russe 1998, latino-américaines
latin -
brésilienne 1999), les enseignements n’ont pas été tirés. Il a fallu attendre celle de
2008-2009
2009 pour que les Etats et les organisations internationales compétentes
s’interrogent sur la dérégulation. La mondialisation comme ces crises posent posen avec
acuité la question du rôle de l’Etat, sa nature et surtout la nécessité d’une sorte de
régulation de la dérégulation. Une mission qui incombe à l’Etat si les acteurs majeurs
(grandes puissances influentes) le lui permettent. C’est en substance la problématique
pr
que l’on s’efforcera d’analyser dans les réflexions qui suivent à travers un retour à ce
débat qui a marqué les toutes dernières années du 20ème siècle et la première décennie
du 21ème siècle, un débat d’une actualité déconcertante. Ces réflexions
réflexions partent de trois
hypothèses. 1) Le rôle de l’Etat demeure central en dépit d’une prolifération d’acteurs
non-étatiques,
étatiques, infra et supra-étatiques.
supra 2) La mondialisation induit des effets
ambivalents sur le rôle de l’Etat qui se métamorphose (érosion dans certains secteurs
et renforcement dans d’autres). 3) Face aux effets pervers de la mondialisation, le
retour à l’Etat est plus que jamais pressant et c’est à celui-ci
celui ci qu’incombe le rôle de
régulation de la dérégulation.
Dans cette contribution on s’efforcera,
s’efforcera, dans un premier temps, d’analyser les
effets contradictoires de la mondialisation, se développant simultanément, qu’érodent
et renforcent en même temps le rôle de l’Etat. Ce qui requière un Etat fort et efficace
pour en corriger les effets pervers Il s’agira aussi de démontrer qu’en dépit d’une
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1 Guido Bertucci & Adriana Albertini, « Globalization and the Role of the State: Challenges and Perspectives », in:
Dennis A. Rondinelli, & Shabbir G. Cheema (eds)., Reinventing Government for the Twenty-First Century. State Capacity in a
Globalizing Society, West Hartford/Connecticut, Kumarian Press, 2003, p. 1.
2 FMI, « La mondialisation : faut-il s’en réjouir ou la redouter ? », Etude thématique, n°00/01F, 12 avril—
3 Emmanuel Glaser, Le nouvel ordre international, Paris, Hachette Littératures, 1998, p. 201.
4 Pierre Hassner, La terreur et l’empire : la violence et la paix II, Paris, Editions du Seuil, 2003, p. 227.
5 Ali Kazancigil, La gouvernance : pour ou contre le politique ? Paris, Armand Colin, 2010, p. 168.
6 James N. Rosenau, Turbulence in World Politics: a Theory of Change and Continuity, Princeton, Princeton University Press,
1997, p. 279.
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Century : Globalization and National Security, Washington, The Institute for National Strategic Studies, 2001, pp. 12, 15.
13 Bertucci & Alberti, op.cit., p. 1.
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termes de libéralisation des marchés et du progrès technologique ».14 Les efforts des
Etats à soutenir le libre commerce et à encourager la réduction des barrières ont
permis de mettre sur pied un système multilatéral du commerce que représente
l’OMC. Ces efforts ainsi que ce système ont non seulement permis de réduire les
barrières face au commerce des biens mais aussi de procéder à la libéralisation des
services et des flux de capitaux. La mondialisation économique n’est donc pas « une
force aveugle ». Ce sont bien les gouvernements qui mettent en place ses politiques
et ses règles. Elle découle donc de décisions politiques prises par des Etats pour
permettre au marché global d’opérer. Aussi, il convient de souligner l’origine politique
de la mondialisation économique afin d’éviter de voir dans ce phénomène une force
fatale contre laquelle peu de choses peut être entrepris. En fait, la vraie question est
de savoir quels sont les pays qui mettent en place les règles, qui les favorisent et
comment influencent-ils l’élaboration de décision en matière internationale. Certains
pays n’ont pas assez de prise sur l’établissement de l’agenda économique et politique
international. Le déséquilibre des forces interétatiques se reflète dans les institutions
internationales puisque la mondialisation est façonnée par des règles établies par les
puissants Etats, ne favorisant pas nécessairement les pays en développement et en
transition.15 La prolifération des acteurs non-étatiques et leur montée en puissance
sur la scène mondiale affectent ce modèle de la globalisation. Ces acteurs ont bien
saisi cette nuance, une mondialisation voulue plus que subie, et militent pour sa
régulation.
acteurs des révoltes démocratiques arabes, les « indignés » sont eux-mêmes des relais
et des producteurs d’images et d’information de leur propre mobilisation.
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l’on peut très bien reprendre pour les crises qui suivent. Un constat que résume
Jacques Sapir, en évoquant la crise russe, en ces termes : « La crise financière russe
d’août 1998, survenant entre la crise asiatique et la dévaluation du réal brésilien de
janvier 1999, a provoqué une remise en cause de nombreuses certitudes. Elle
témoigne que les comportements spéculatifs les plus destructeurs des agents
financiers ne peuvent se déployer totalement qu’en raison d’un effondrement de
l’Etat [et] que les marchés ont besoin d’un État auquel ils ne peuvent se substituer.
Elle a aussi été le moment d’une prise de conscience des dynamiques d’une économie
financière globalisée (…), conduisant à une relecture critique des politiques
préconisées durant les années 90 et à une mise en cause directe du FMI et de son
action ».27
Ces crises successives montrent que l’on n’a toujours pas trouvé une bonne
articulation entre l’Etat et le marché, entre la dérégulation et la régulation. Cette
incapacité à penser la (dé)régulation s’explique par des positionnements idéologiques
des acteurs majeurs, mais aussi par le rapport ambivalent que le marché entretient
avec l’Etat. Ce lien ambigu est bien analysé par Kazancigil : « le marché est
intimement lié à l’Etat, avec lequel il a des rapports ambigus. D’une part, il est
structuré par des règles édictées par le pouvoir souverain et il a en permanence
besoin de son aide, à la fois pour fonctionner et, en cas de crise grave, survivre,
comme on l’a constaté une fois de plus, en 2008. De l’autre, il cherche en
permanence à éviter la réglementation publique ».28
En fait, la mondialisation oblige les Etats à corriger les déséquilibres résultant du
fonctionnement des mécanismes du marché et leur assigne une fonction sociale. Le
rapport de l’ONU, cité plus haut, a émis quelques remarques pertinentes quant au
rôle de l’Etat : « a) le rôle de l’Etat en matière d’établissement du cadre législatif et
réglementaire a été sous-estimé ; b) la nécessité de pallier les lacunes du marché par
des politiques redistributives a été ignorée, ce qui a conduit à des inégalités
croissantes ; c) l’importance des systèmes de sécurité et de protection sociale en tant
que fonctions essentielles de l’Etat a été sous-estimée ; et d) le rôle de l’Etat en tant
qu’institution de gouvernance économique a été négligé : s’il y a une mutation vers
un rôle plus régulateur de l’Etat, tout ne peut être organisé au moyen du marché ».
Les résultats des réformes entreprises dans les économies en transition et celles en
développement ont réaffirmé l’importance du rôle de l’Etat en matière de
gouvernance économique. Aussi, « loin de représenter deux forces antagonistes, des
marchés solides et des Etats forts sont vraiment complémentaires et sont des
conditions nécessaires à la prospérité et à la justice sociale ». Toujours selon le même
rapport, seul un Etat fort peut protéger les groupes « vulnérables de la société,
combattre l’exclusion sociale de groupes minoritaires et assurer une distribution plus
équitable des ressources (…) La mondialisation n’est pas une panacée. Elle implique
beaucoup de contraintes mais offre aussi des opportunités, qui, comme l’expérience
le montre, ne sont pas répartis équitablement à travers le monde ».29 Cela pose
évidement la question de la nature de l’Etat. Un Etat démocratique fort est requis
pour redistribuer les bénéfices de la mondialisation et minimiser les coûts que
certaines couches de la population peuvent supporter.30 Toutefois, la crise actuelle
qui frappe l’Europe, et tout particulièrement la zone euro, montre une certaine
incapacité des démocraties à protéger les couches sociales les plus vulnérables.
Il revient donc à l’Etat d’assumer les fonctions d’allocation, de redistribution de
richesses et d’assurance qui ne peuvent ou qui n’incombent pas au marché. Dans la
société, chaque agent se préoccupe de ses propres intérêts et c’est à l’Etat qu’il
revient de se soucier de ceux de l’ensemble de la collectivité. « En ce sens », écrit Jean
Pisani-Ferry, « la mondialisation n’implique aucune convergence vers un modèle
libéral d’Etat minimal. Au contraire, elle pourrait paradoxalement induire un
renforcement des fonctions publiques. La mondialisation soumet aussi les Etats à la
contrainte d’efficacité et leur impose une définition précise de leur mode de
faire […] Loin d’être une charge improductive, les dépenses publiques en
infrastructures ou en formation peuvent être un facteur de croissance et de
compétitivité. Elles peuvent cependant tout aussi bien être un handicap si leur
allocation est mauvaise. Il y a donc, non pas une fatalité de l’Etat minimal, mais une
obligation de l’Etat efficace ».31 En redéfinissant les fonctions de l’Etat, la
mondialisation n’a pas conduit et il est peu probable qu’elle conduise à un Etat libéral
minimal.32
Mais cet impératif d’efficacité n’est pas le même que celui prôné par le
néolibéralisme qui est lui motivé par la rentabilité. En effet, tout ne peut être
approché sous l’angle de la rentabilité, les services sociaux ou la culture ne peuvent
être appréhendés de la sorte car cela revient à les transformer en biens marchands.
Mais force est de constater que la logique néolibérale a gagné du terrain dans ce
domaine puisque l’action publique est davantage menée selon des logiques
d’efficacité plutôt que de distribution. Cela s’est opéré sous la pression de la logique
néolibérale dominante qui « assimile le secteur public au monde des affaires et
29 UN- Economic and Social Council, op.cit., pp. 7-8, 14-15, 17.
30 Bertucci & Alberti, op.cit., p. 11.
31 Jean Pisani-Ferry, « Mondialisation : vrais et faux débats », Commentaire, vol. 20, n°77, printemps 1997, p. 35.
32 La notion d’Etat minimal a été notamment développée par les théoriciens du libéralisme le plus dur comme Robert
Nozick, pour qui l’Etat minimal se limite à des fonctions de protection contre la force, le vol, la fraude et de garantie
des contrats. Un Etat plus étendu enfreindra, selon lui, les droits des personnes. L’Etat minimal est donc celui qui se
limite à la protection des droits naturels des individus.
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surtout leur capacité de nuisance pour l’économie mondiale. D’où donc la nécessité
de (re)penser la régulation étatique de la dérégulation. Ainsi, plus le processus de
mondialisation s’accélère, donnant l’impression d’une paralysie de l’Etat, plus le
besoin d’Etat se fait davantage sentir. Son rôle régulateur est désormais reconnu et
s’est notamment axé, suite à cette crise, sur le contrôle des marchés financiers et du
système bancaire. L’Etat a été à l’origine de la dérégulation, perçue alors comme une
vertu économique, et le voilà aujourd’hui encore à l’origine de sa régulation. Cela
confirme ce que l’on a avancé plus haut : la mondialisation est plus voulue par les
Etats que subie et leur capacité d’action demeure non seulement importante mais
surtout nécessaire pour l’évolution de la mondialisation.
Toutefois, cette prise de conscience quant à la nécessité de la régulation de la
dérégulation est biaisée. D’abord, parce qu’il « n’existe pas de consensus en faveur
de la régulation de la globalisation ».37 Ensuite, parce que les acteurs majeurs
s’accordent à dire que l’Etat doit intervenir juste pour sauver le système financier et
économique international, non pas pour le changer. Or, sauver le système sans
s’attaquer aux sources du problème, revient à laisser la porte ouverte à de nouvelles
crises… C’est une gestion et non une résolution du problème.
En effet, les différentes réunions du G20, crée à cet effet, ont préconisé des
mesures pour réguler et contrôler le système financier mondial (fonds spéculatifs,
marchés des produits dérives, paradis fiscaux…). Mais ces mesures ne reflètent pas
un dispositif de refonte du système. Malgré leur portée limitée, elles ne sont pas
susceptibles d’être appliquées réellement faute de volonté politique. La logique qui
anime les acteurs influents du G20 ne consiste pas à changer la mondialisation
néolibérale mais à veiller à sa pérennité en la protégeant aussi de ses propres excès.
Ainsi, lorsque le système est sauvé grâce à l’argent du contribuable, on renoue avec
les mêmes pratiques de prise de risques spéculatifs et de rémunérations démesurées.
C’est bien ce qui s’est produit en 200938 avec l’intervention des Etats en utilisant
l’argent public pour sauver les banques sans exiger de réelles contreparties pour
éviter que la crise ne se reproduise. Cela revient, affirment certains, à « socialiser les
pertes » et à continuer à « privatiser les profits ».
Si un consensus a émergé au sien du G20 sur le principe d’une re-régulation du
système financier international, les divergences persistent, entre ses Etats membres,
sur la manière de sa mise en œuvre. Et faute d’avancées concrètes en la matière,
c’est bien la légitimité, déjà faible, du G20 qui sera réellement mise en cause.39 Le
37 Ibid., p. 171.
38 Ibid., pp. 171-172.
39 Lim Wonhyuk, & Françoise Nicolas, « Le G20 de Séoul à Cannes : vers un comité de gouvernance mondiale », Les
problème n’est donc pas autant de faire admettre la nécessité de la régulation, mais
de concrétiser les mesures de régulation. Il faut rappeler que c’est bien la dérégulation
voulue par les Etats et la privatisation des instruments de contrôle qui ont
grandement contribué à la crise de 2008-2009. Des biens publics comme les
pensions de retraite ont été transformés en biens marchands (assujettissement de
l’intérêt général à des intérêts privés). De plus, les Etats ont permis, dans les années
1990, aux banques de faire de la titrisation (diviser des dettes à risque en parts et les
vendre sous forme de contrats), ce qui a contribué à cette crise. Ces instruments
spéculatifs ne pouvaient être juridiquement contrôlés et évalués par des autorités
financières indépendantes car cette mission avait été confiée à des agences de
notation privées. Or, celles-ci ne peuvent réellement contrôler des clients qui les
payent.40
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Conclusion
Il n’y a pas d’alternative au rôle régulateur, distributeur et social de l’Etat d’autant
plus que la mondialisation est un mauvais instrument de répartition de dividendes,
aussi bien au plan interétatique qu’intra-étatique. L’Etat est le seul rempart contre
l’exclusion, voire le désordre. Eu égard à ses implications politiques, la question de
l’exclusion est liée à celle de la représentativité des gouvernements. Sous l’effet de la
dérégulation sociale rampante, qu’illustre la concurrence à rebours (socialement), la
précarisation menace tout l’édifice de la protection sociale. Pour attirer les
investissements étrangers et créer des conditions favorables à la compétitivité,
certains Etats se livrent à une diminution de la protection sociale. Or, si des
politiques publiques entraînent l’appauvrissement et la précarisation des couches
vulnérables de la population, cela pose le problème de la légitimité des
gouvernements qui les décident et les mettent en œuvre.
L’Etat demeure incontournable. Certes, ses fonctions comme ses compétences
subissent de fortes altérations, rétrécissements et redéfinitions, mais c’est vers lui que
l’on se retourne toujours. Même s’il est devenu un acteur parmi tant d’autres, l’Etat
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n’est pas un acteur comme les autres, c’est l’acteur clé dans le monde. On se
demande même si l’accélération du processus de la mondialisation n’a pas, in fine,
donné un nouvel élan à l’Etat. Certains phénomènes remettent en cause le cadre
étatique, mais au fond, l’Etat est plus que jamais le cadre le plus pertinent pour la
gestion des affaires de la cité mondiale. Curieusement, les forces qui grignotent ses
attributs et ses compétences sont celles-là mêmes qui lui demandent d’être actif et
efficace. C’est évidement un paradoxe de la mondialisation. En outre, celle-ci se
déploie et s’accroît en partie au détriment de l’Etat, or pour se développer elle a
précisément besoin de lui. La mondialisation exige des Etats d’être forts car son
ennemi est bien la déliquescence de l’Etat. Seul un Etat fort peut assurer une
dérégulation régulée. Une régulation de la dérégulation que la crise financière et économique
internationale ne fait que confirmer la nécessité. Mais la régulation exige une refonte
du système financier globalisé.
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Mer caspienne :
Le statut juridique à l’épreuve des égoïsmes nationaux
Mohammed SEMIME
Doctorant à l'Université d'Alger3
et enseignant en sciences politiques et relations internationales.
Introduction:
Vingt ans se sont écoulés depuis l’assourdissante désintégration de l’Union
soviétique, officiellement le 9 décembre 1991, sans qu’un accord à même de mettre
fin à cette controverse portant sur la question de la qualification légale de la
Caspienne n’intervienne. Cette dernière est-elle
est elle une mer ou un lac ? Question
lancinante demeurant, à ce jour, grandement ouverte. Si du temps du soviétisme, la
Caspienne était conjointement régie par la Russie soviétique et l’Iran l’Iran en tant que
lac, aujourd’hui la donne s’est profondément modifiée. Car, autour de cette mer il
n’y a plus que deux Etats mais bel et bien cinq et, subséquemment, toute discussion
sérieuse à ce propos doit absolument prendre en ligne de compte cette nouvelle
donne. Il va sans dire qu’au final cette multiplicité d’acteurs n’est pas de nature à
faciliter l’ébauche d’une réponse satisfaisante. Seraient-ce,
Seraient ce, les politiques porteuses
d’intérêts égoïstes, forcément contradictoires, des uns et des autres qui en sont la
cause ? Une petite évolution, cependant prometteuse, est à souligner dans ce
domaine. Les gouvernements locaux semblent prendre, ces toutes récentes années,
conscience de l’utilité à y trouver une issue. Mais, toujours est-il
est il qu’il n’en est rien
de concret. La première conséquence, vérifiable au demeurant, n’est autre que celle
ayant trait au développement même de la Caspienne. L’exploration et l’exploitation,
donc l’essor, de ses ressources énergétiques se trouvent, dans ce cas précis,
entravés(1). Cette situation ne peut, logiquement, que se répercuter sur le
développement et la modernisation même de ces sociétés et ces Etats qui
avoisinent cette mer, plus singulièrement, les républiques issues de la désintégration
du régime soviétique. Inutile de dire que la réussite de leur transition post- post
soviétique est, pour de larges parts, tributaire de la résolution de cette épineuse
équation. C’est, très précisément, ce qui nous amène à s’interroger sur cette
incapacité, à première vue chronique, de l’ensemble
l’ensemble de ces Etats à trouver un modus
vivendi, nonobstantl’existence d’une volonté politique, traduite d’ailleurs par le
(1)- Jean-Marc
Marc (Braichet), "Les Consortiums : le développement des gisements face au statut juridique de la
Caspienne", Groupe d’échanges et de réflexion sur la Caspienne, Compte rendu de réunion (décembre 1997-octobre
1997
1998), Document de travail n°99 15,
n°99-15, CEPII, novembre 1999, p.38.
www.cepii.fr/francgraph/doctravail/pdf/1999/dt99
www.cepii.fr/francgraph/doctravail/pdf/1999/dt99-15.pdf (site visité le 26-11-2011).
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Mer caspienne : Le statut juridique à l’épreuve des égoïsmes nationaux
Mohammed SEMIME
(2)- Thibaut (Richard), " Les enjeux de la mer Caspienne et de ses « tubes »", Bulletin d’Etudes de la Marine, p.14.
et le 52°24° de longitude(6). Cette étendue d’eau salée est longue de 1200 kilomètres
alors que sa largeur est de 320 kilomètres(7). Sa superficie est assez difficile à
déterminer avec précision du fait de l’incertitude de ses rivages qui se déplacent
constamment en fonction des fluctuations incessantes du niveau des eaux. Il ne
serait pas inutile de signaler, à ce sujet, qu’ en 1937 elle comptait 422 000 km2 et en
1986 elle n’était plus que de l’ordre de 376 000 km2 alors qu’en 1994, son niveau a,
d’une manière aussi bizarre que brutale, baissé de 2,2 mètres. Cette instabilité
hydrographique ne pourrait raisonnablement s’expliquer que par les conditions
climatiques(8). Mais, toujours est-il que l’on peut avancer sans grand risque de se
tromper que sa superficie, à l’heure actuelle, varie entre 380 000 et 430 000
kilomètres carrés(9). Elle est entourée de cinq Etats souverains : la fédération de
Russie au nord, le Kazakhstan au nord-ouest, le Turkménistan au sud-ouest, la
république islamique d’Iran au sud et l’Azerbaïdjan au sud ouest. Tout au long du
XIXe et jusqu’à la dernière décennie du XXème siècle, elle était sous contrôle russe,
puis soviétique et, donc, liée au système dit des Cinq Mers, à savoir la mer blanche,
la mer Baltique, la mer d'Azov, la mer Noire et la mer Caspienne. La chute du
régime communiste en 1991 et le recouvrement des souverainetés par les anciennes
républiques soviétiques d'Asie centrale et du Caucase à, de fond en comble, modifié
la structure géopolitique de la région. L’apparition de nouvelles entités politiques,
souveraines et indépendantes de toute tutelle, aspirant, entre autres, à arracher et
préserver les droits qui sont les leurs en Caspienne constitue indubitablement une
nouvelle réalité géopolitique que les puissances régionales, voire mondiale intègrent
désormais dans leurs politiques orientées vers la caspienne., alors qu’auparavant
seuls deux pays riverains, la Russie au nord et la Perse, devenue, dans les années
trente du siècle dernier Iran, au sud partageaient cet espace maritime.
Les hydrocarbures, un enjeu majeur
Très peu médiatisée et, donc, marginalisée par les majors pétrolières du fait de la
domination principalement russe, la Caspienne n’était pas comptabilisée parmi les
zones de production pouvant apporter un plus au marché mondial de l’énergie.
Même l’union soviétique qu’y avait la haute main ne s’y intéressait pas autant qu’à
la Sibérie en la matière. Ce n’est qu’après la disparition du soviétisme que la
Caspienne s’est trouvée soudainement projeter sur la scène internationale, avec
cette fondamentale caractéristique relative à sa richesse énergétique. L’on ne parle
(6) - Jean (Radvanyi), La nouvelle Russie. L’après 1991 : un nouveau "temps des troubles". (série géographie), Ed.
p. 59.
(9) – Jean (Radvanyi), op. cit., pp.310,311.
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Mer caspienne : Le statut juridique à l’épreuve des égoïsmes nationaux
Mohammed SEMIME
depuis que des considérables réserves qu’elle pourrait receler. C’est désormais, en
somme, une zone se définissant par le gaz et le pétrole. Cette manne pétrolière et
gazière est devenue un enjeu non seulement régional mais plus encore mondial.
Dès lors, une compétition féroce s’y déroule entre puissances intra et
extrarégionales pour le contrôle de la région. Les réserves(***) sont, en effet,
gigantesques. Et l’on commença a évoqué dans toute littérature politique portant
sur la Caspienne d’un " nouveau grand jeu" en référence à cette grande rivalité ayant
opposé la Russie, l’Allemagne et certains pays de l’Entente, après la première guerre
mondiale et jusqu’à la naissance de l’Union soviétique, au sujet justement du pétrole
caspien. Pour tout dire, la région est devenue un véritable pole énergétique, à tous
le moins stratégique, pouvant concurrencer la très instable région du moyen
orient(10). A proprement parler des réserves, il faudrait reconnaître que leurs
estimations diffèrent d’une source à l’autre. Elle pourrait en renfermer des réserves
prouvées se situant entre 30 à 40 billions de barils, alors que d’autres sources
avancent que ses réserves potentielles dépasseraient les 200 billions de barils(11).
Plus important, au moment ou les discussions font rage en 1998 à propos de la
construction de nouvelles routes pour le transport des hydrocarbures de la région,
l’International Institute for StrategicStudies, dont le siège se trouve à Londres, a
fait savoir que cette richesse se situe entre 25 et 35 billions de barils, ce qui est
comparable à celle de la mer du Nord(12). Aux yeux de beaucoup d’experts, si cela
s’avérait juste, la Caspienne pourrait constituer une véritable menace pour le golf
persique(13). L’Organisation pour la Coopération et le Développement souligne,
pour sa part, que les réserves pétrolières prouvées de cette mer constituent 3٪ des
réserves mondiales et 7٪ des réserves mondiales de gaz naturel(14). De leur coté, des
spécialistes occidentaux estiment que les réserves prouvées de pétrole caspien
seraient de l’ordre de 2,36 à 6 milliards de tonnes, soit 17,25 à 43,79 milliards de
barils, alors que celles de gaz naturel seraient, elles, de 6,57 trillions de m3(15).
L’Agence Internationale de l’Energie, pour sa part, crédite, dans ses projections
(***) - Les spécialistes des questions énergétiques font la distinction entre différentes notions de réserves. Elles sont
dites" prouvées" quand on estime pouvoir produire 85 à 95% de leur montant, en fonction bien entendu des
données géologiques et techniques de réservoirs connues et aux conditions techniques et économiques du moment.
Celles dites "non prouvées" sont divisées en réserves "probables", probabilité de production de 50% dans les
conditions économiques présentes ou dans un futur proche et, enfin, les réserves "possibles" sont celles dont la
probabilité de production varie de 5 à 15%.
(10) -"Les rivalités autour du pétrole de la mer Caspienne : une menace pour la sécurité européenne ?"
Rapport de l’Institut des hautes études de la défense nationale(IHEDN, France),8 juillet 1999,
http://www.voltairenet.org/Les-rivalites-autour-du-petrole-de,8536.(site visité le 20-11-2011).
(11) – Bulent ( Aras) et Ahmet (Okumus), Caspian Riches and Gulf Security,The Brown Journal of World Affairs,
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Mer caspienne : Le statut juridique à l’épreuve des égoïsmes nationaux
Mohammed SEMIME
(16) - International Energy Agency, ‘’Perspectives on Caspian and Gas Development’’,Working Paper Series,
december 2008, p.5.
(17) – Djalilli (Mohammed Reda), La géopolitique de la nouvelle Asie centrale, de la fin de l'URSS à l'après 11
Pianelli Georges Sokoloff, "Recueil des comptes-rendus de réunion du Groupe d'échanges et de réflexion sur la
Caspienne", Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales, n°1999, 15 novembre 1999.
www.cepii.fr/francgraph/doctravail/pdf/1999/dt99-15.pdf. (site visité le 12-11-2011).
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Mer caspienne : Le statut juridique à l’épreuve des égoïsmes nationaux
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D’un point de vue tout à fait historique, la gestion de la caspienne a toujours été
une affaire russo-persane d’abord, et soviéto-iranienne ensuite, avec, précisons le
tout de même, une suprématie patente de l’empire russe puis soviétique. Les tous
premiers Traités porteurs d’une clarification de la situation juridique de la caspienne
sont ceux dits de Saint-Pétersbourg signé en 1723 et, plus particulièrement, celui
de Recht. intervenu en 1732, ce dernier octroya à la Russie certains droits au
détriment de la Perse. C’est dans le cadre de ce Traité que la Russie tsariste a eu le
droit d’étendre sa souveraineté sur des territories adjacents à la caspienne, cédés,
faut-il le signaler, par la Perse. Il définit également un nouveau régime relative aux
activités commerciales et à la navigation sur la mer et les fleuves Koura(****) et
Araxe. La possession des navires militaires ne fut accordée, conformémément à la
lettre et à l’esprit de cet accord, qu’à la Russie. Évidemment, certains droits sont
accordés à la Perse, mais ce sont des droits relatifs quasi-particulièrement au
domaine de la navigation(20). Cependant, les spécialistes en la matière affirment
qu’en fait, les premières dispositions d’une nature véritablement juridique précisant
d’une manière, on ne peut plus clair, la situation légale de la Caspienne sont
stipulées par le Traité de Gulistan(*****), signé le 12 octobre 1813 entre l’Empire
tsariste et la Perse. Intervenant suite à une victoire militaire tsariste sur la Perse, il
ne pouvait que favoriser grandement le vainqueur, soit l’Empire des Tsars, au
detriment du vaincu. L’article cinq stipule que :
“ les vaissaux marchands russes auront, comme antérieurement, le droit de naviguer le long
des cotes de la mer Caspienne et d’y aborder. En cas de naufrage, les persans leurs donneront
amicalement du secours. Les bâtiments du commerces persans auront aussi comme auparavant le
même droit de cabotage le long des cotes de la mer caspienne et d’aborder sur le rivage russe et, en
cas de naufrage les russes leurs donneront toute l’assistance nécessaire. Quant au vaisseaux de
guerre, comme avant la guerre, ainsi que durant la paix et dans tous les temps, le pavillon russe a
seul flotte sur la mer caspienne, il aura maintenant sous ce rapport le même droit exclusif
qu’auparavant, de manière qu’outre la puissance russe aucune autre ne puisse aborder un pavillon
militaire sur la mer Caspienne(21).’’
(****) – La Koura est un fleuve du Caucase, long de 1510 kilomètres. Il traverse la Géorgie et l’Azerbaïdjan pour se
jeter en mer Caspienne
(20) – Garik (Galstyan), op.cit.
(*****) - Ce traité mit fin à la première guerre russo-persane et plus particulièrement au contrôle perse de la Caspienne
octobre 1813.
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“les batiments marchands russes jouiront par le passé du droit de naviguer librement sur la
mer Caspienne et le long de ses cotes et d’y abordertrouveront en Perse secours et assistance en cas
de naufrage. Le meme droit est accordé aux batiments marchands persans de naviguer sur l’ancien
pied dans la mer Caspienne et d’aborder aux ravages russes ou en cas de naufrage, les persans
recevront réciproquement secours et assistance. Quant aux batiments de guerre, ceux qui porteront
le pavillon militaire russe, étant ab antique les seuls qui aient eu le droit de naviguer sur la mer
Caspienne, ce memeprivilege exclusif leur est par cette raison également reserve et assure
aujourd’hui de sorte, qu’à l’excéption de la Russie, aucune puissance ne pourra avoir des batiments
de guerre sur la mer Caspienne(22).”
(******)- Ce Traité de paix signé entre l’Empire tsariste et la Perse est venu suite à la fin de la deuxième guerre ayant
opposé les deux parties. Il annula Traité du Gulistan.
(22) - Traité de Turkmentchai du 28 février 1828.
(23) – Garik (Galstyan), op.cit.
(24)- ibid.
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convenu que la Caspienne était une possession commune. Cependant, les deux
signataires n’ont procédé, dans le cadre de cet accord, à la délimitation, de quelque
manière qu’elle soit, de leurs frontières maritimes respectives. C’est dire, en
somme, que ce nouvel instrument juridique, en dépit de l’évolution qu’il a apporté
dans le sens d’une définition claire d’un régime juridique pour la Caspienne, n’était
pas porteur d’une réponse définitive à la question centrale. En un mot comme en
mille, la gestion de la Caspienne et, ce, jusqu’à la disparition de l’Union soviétique
fut assurée par les Traités de 1921 et 1940. En clair, elle était considérée tout au
long de cette période comme étant une propriété russo-iranienne et, ce faisant,
l’équation du statut ne se posait absolument pas.
il n’y a qu’une alternative. Ou bien la Caspienne est un lac et, dans ce cas, ses resources sont
communes à tous les Etats et leur exploitation relève de la conclusion d’accords entre eux, ou elle
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est une mer interieur dont les eaux sont reparties en eaux territoriales, plateaux continentaux et
zones economiques exclusives determinant les droits de chaque Etat riverain(25)."
Soulevée pour la première fois en 1994 suite à la signature du contrat, dit alors
"contrat du siècle" par l’Azerbaïdjan et le groupe AIOC- Azerbaijan International
Operating Compagny- à l’effet d’exploiter les gisements de Chirag, Guneshly et
Azéri, la question de la qualification légale de la caspienne a dévoilé d’une manière
irrécusable combien les régimes en place, plus singulièrement, ceux des républiques
(25) – Mohammed (Semiem), "La politique russe en Transcaucasie Postsoviétique", (Thèse pour l'obtention du
diplôme du Magistère en sciences politiques et relations internationales, dirigée par Mohammed Réda Mezoui),
Université d'Alger, Alger, 2005, p.76.
(26) - "Convention des nations unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1928, dite convention de MontégoBay".
golf de Maine se trouvant à la frontière américano-canadienne, consulter l’arrêt du 12 octobre 1984 de la cour
internationale de justice sur le site :
Www.icj-cij.org/cijwww/ccases/ccigm/ccigm/-cjudgment/ccigm--cjudgment-19841012.pdf.( site visité le 02-11-
2011).
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(Mémoire pour le diplôme d’études approfondies de droit international, option droit international public). Université
Panthéan- Assas(Paris II), LGDj, Paris, 1997, p.15.
(********) - Un mile nautique équivaut à environ deux kilomètres, exactement 1,85 kilomètres
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(30) - Arnaud (Dubien), " Pétrole et Gaz du Bassin Caspien", La Revue Internationale et Stratégique. Eté 1999, n°34,
pp. 84,85.
(31) - Nader (Jalilosoltan), op.cit., p.113.
(32) - Le monde du 15 août 1998, p. 03.
(33) - Le monde, du 11juillet 1998, p. 02.
(34) - Déclaration adoptée au terme du sommet des dirigeants des pays riverains de la Caspienne en Octobre 2007 à
Téhéran.
(.........﴿- d’une manière général une économie basée sur les ressources naturelles est définit comme étant une économie
oū les ressources naturelles comptent plus de 10٪de son produit intérieur brut et 40٪ des exportations
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(35) - Yelena (Kalyuzhnova), Economics Of the Caspian Oil and Gas Wealth. Compagnies, Governments, Policies.
Ed. Palgrave McMillan, New York, 2008, p.10.
(36) - ibid., p.11.
(37) -V (John Mitchell),L’autre face de la dépendance énergétique, Politique étrangère. n°2, 2006, pp. 257, 258.
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Les Résumés :
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Les Résumés
Depuis plus de deux décennies, l’immigration clandestine fait la une des journaux
télévisés, trône les quotidiens et les magazines avec des titres de plus en plus
attractifs, et préoccupent les sociétés d’accueil et de transit, qui ont finit par
développer des attitudes de plus en plus xénophobes vis-à-vis des immigrés (qu’ils
soient réguliers ou clandestins),alors que l’émigration est considérée comme un rêve
qui fait envier les individus de tout âge et des deux sexes, qu’ils soient : jeune ou
vieux, de sexe masculin ou féminin, l’émigration est devenue un échappatoire pour
les gens en nécessité, et sans avoir à ignorer les effets négatifs qu’elle apporte aux
pays d’accueil et de transit en méditerranée occidentale, ces derniers réagissent
rapidement en qualifiant ces effets de « menace » à la sécurité sociétale (en terme de
Ole Weaver) et à l’ordre public de façon générale, ce qui a conduit ces pays à
élaborer des politiques visant à contrôler l’immigration régulière d’une part, et à
réduire (voir même stopper) l’immigration clandestine d’autre part, ces politiques
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Les Résumés
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Les Résumés
montré des partis islamistes impliqués dans l'institution législative , que ce soit en
Algérie ou au Maroc, avec des performances exceptionnelles en terme de
l'efficacité dans l'utilisation des outils de la législation et de contrôle , en particulier
par le Parti Justice et Développement marocain qui pourrait être son modèle dans
le travail parlementaire, après qu'il a été en mesure de former un gouvernement
après sa victoire législative en 2011, un résultat de l'activité parlementaire variée
depuis 1997.
La crise européenne est il une crise conjoncturelle ou bien une crise structurelle
et civilisationnelle ? en s’appuyant sur la classification du philosophe et sociologue
allemand jurgen habermas, sur la crise notre étude veut actualiser cette classification
aux événements actuelles (crise économique, crise de démocratie…ect). Cette crise
européenne remonte aux débuts de la civilisation occidentale en 17 siècle, le siècle
du libéralisme économique et politique ou les grandes théories philosophiques sont
apparues, Enfin la crise économique a influencee la vie politique et culturelle et
surtout les valeurs. A cet égard, sociologues et philosophes présentent leurs
contributions pour résoudre cette crise qui est cyclique.
Mots clés :
Crise européenne, la démocratie, la légitimité, motivation, civilisation occidental,
le sens, crise économique, jurgen habermas.
Abstract:
Public policy in the contruction of the nation-state: a comparative
perspective between France, Israel and Algeria.
Abdelkader Abdelaali
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Les Résumés
similarities in the output of these policies; on identity and conflict between the
center and the periphery.
Keywords: State building, citizenship, public policy, demographic policies,
Center-Periphery, Identity.
Abstract:
Nuclear energy and environment
Chaouki Ardjoune
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Les Résumés
Abstract:
State and globlazation: regulation the deregulation?
Abdennour BENANTAR
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