FETHI &NACHOUA
Avec joie et plaisir, fierté et respect, nous dédions ce
mémoire à :
Nos chers parents
Nos chers frères et sœurs
Nous le dédions également à chaque membre de la
famille DELLIL et HATI, grand et petit.
A nos amis de toujours
En souvenir de notre sincère et profonde amitié et des
moments agréables que nous avons passés ensemble.
FETHI &NACHOUA
Sommaire
Introduction générale
Problématique
Approche méthodologique
Introduction
Introduction …………………………………...........................................................…31
Conclusion ………………………………………………………………………………..45
I.4Infrastructures de base………………………………………………………………49
I.4.1Réseau routier……………………………………………………………………….49
I.4.2Réseau ferroviaire…………………………………………………………………..49
Introduction ……………………………………………………………………………….65
Conclusion ………………………………………………………………………...……….84
Introduction ……………………………………………………………………………….85
Introduction …………………………………………………………………………….91
Liste de figures
Liste de tableaux
Références bibliographiques
Résumé
ملخص
Introduction générale
En un siècle, le nombre de citadins au niveau planétaire a en effet été multiplié par douze.
En 2009, pour la première fois de son histoire, la population mondiale est devenue
majoritairement urbaine : plus de 3,4 milliards d’individus résident désormais en ville, soit plus
de 50 % de la population mondiale. (STÉBÉ, J-M, 2010).
Une très forte croissance urbaine est prévue pour les deux prochaines décennies, qui
proviendra à 95 % des pays en développement sous l’effet conjugué de l’exode rural et de la
démographie.
Cette croissance rapide des villes du Sud représente un des défis globaux auxquels
l’humanité devra faire face au XXIe siècle, avec des conséquences majeures pour l’équilibre
social, économique et environnemental de la planète. Les villes livreront aussi bataille au
changement climatique, tant en adaptation qu’en atténuation. Ainsi, le développement sera
demain un enjeu urbain dans les villes devenues le lieu de tous les paradoxes ; des villes qui
concentrent les difficultés, mais aussi les espoirs.
Contrairement aux pays du Nord, où la croissance urbaine est maîtrisée, les villes des pays
du Sud sont marquées par une croissance urbaine incontrôlée par un étalement considérable de
leurs territoires urbains dont le contrôle est un enjeu majeur des politiques urbaines.
1
est répartie sur plus de la moitié des agglomérations, définies comme zones urbaines par le
RGPH de 2008. L’on souligne également plus de 85 % des villes constituant le réseau urbain
actuel ont moins de 40 ans d'existence. (Tahar BAOUNI).
Actuellement en Algérie et dans certaines régions, la ville est synonyme de mal être et
d’incommodité pour la population qui y vit. Il y a excédent de population, promiscuité,
détérioration du cadre de vie et des équipements, défaillance des services publics, exclusion
sociale, violence urbaine,... Ajouter à cela les collectivités locales qui n’arrivent pas à gérer
cette situation. Ceci étant dit, et en l’absence d’une loi d’aménagement de territoire fiable
pratique et efficace, il est vraiment difficile, voire impossible d’élaborer une stratégie qui doit
définir un bon développement urbain pour l’amélioration des conditions de vie .
La ville de Tébessa à l’instar des autres grandes villes algériennes n’échappe pas aux fléaux
suscités. Avec une population avoisinant les 196 537 habitants (RGPH 2008) engendrant une
très forte demande de logements et d’équipements, la ville est saturée.
Dans le cadre du présent projet de recherche dont laquelle on a choisis Le thème de notre
sujet d’étude qui est intitulé « la maitrise de la croissance urbaine », et nous avons pris
comme cas d’étude la ville de Tébessa.
2
Problématique
Le cas emblématique des villes algériennes qui connaissent une croissance urbaine record
depuis l’indépendance .elles vivent et rendent compte dans leurs paysages des mutations
profondes liées à la croissance démographique flagrante et l’exode rural massif .Ces mutations
n’est pas échappées à avoir des impacts sur l’environnement.
La wilaya de Tébessa, située à l’est algérien n’est pas échappé à cette situation car la
croissance urbaine de l’agglomération de Tébessa a pris un tel essor qui à son tour multiplié des
problèmes dans tous les ordres : urbain et paysager, environnemental et politique et qui résident
dans :
L’explosion d’une urbanisation anarchique dans tous les sens, cela a fait le phénomène de
développement des quartiers spontanés tel que : El-Mizab, El-Merdja …..etc. et la
production de certains quartiers périphériques dont les citadins rencontrent la difficulté de
déplacer.
Des installations industrielles ont été progressivement rejointes et entourées par
l’extension du tissu urbain. Lorsqu’elles en étaient initialement éloignées, Les densités de
peuplement se sont ainsi accrues autour des sites à risques.
C'est dans ce contexte, la croissance urbaine pose des problèmes d’épuisement des
ressources et des problèmes environnementaux qui se posent avec acuité comme la
mauvaise qualité de l'air, la densité du trafic routier et les embouteillages, les émissions
de gaz à effet de serre, les déchets et les eaux usées.
3
Ces problèmes proviennent de l'inadéquation entre pression démographique croissante et
manque de politique d'aménagement de la ville.
Dans le cadre de cette recherche, nous nous attèlerons à répondre à l’interrogation posée
précédemment. Nous allons émettre une hypothèse en vue d’orienter le cheminement de nos
idées, et nous essayerons de vérifier (confirmer ou infirmer) à l’issue de ce travail :
L’objectif principale que nous fixons est vérifier notre hypothèse qui exige comme préalable
une recherche fondamentale pour constituer le cadre référentiel et théorique nécessaire pour la
réponse à la question posée.
4
Approche méthodologique
1- Partie théorique
Tout d’abord, nous avons entamés cette recherche par une étude théorique celle qui est
nécessaire pour la compréhension des concepts utilisés tel que : la ville, la croissance urbaine,
le développement urbain durable ….. Etc.
Les sources bibliographiques sont très variées, dans la mesure, on a essayé de consulter le
maximum des ouvrages, thèses, articles …etc.
2- Partie analytique
Le volet pratique est basé sur l’analyse de l’exemple de la ville de Tébessa à travers les
différentes techniques et théorie de recherche, cette partie analytique se base sur des
connaissances de contexte géographique, social, histoire de la ville, et sa croissance urbaine
afin de confirmer ou infirmer les hypothèses de recherche. Tout ça, à travers des documents
linéaires (recensement générales de la population et de l’habitat « RGPH »), ainsi que les
données statistiques collectés à partir des thèses, mémoires, ayant traité la ville de Tébessa
comme cas d’étude à l’addition de la technique de l’observation sur terrain et dans les
documents graphiques, 2D, cartes.
3- Enjeux et actions :
Cette phase est considéré comme le fruit de tous les parties précédentes, après avoir
détaillé le concept théoriquement et analyser le cas d’étude, on a essayé de proposer des
réflexions d’intervention et actions qui peuvent résoudre les problèmes remarquées.
5
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
Introduction
Nous allons commencer notre travail sur la ville de Tébessa par une approche conceptuelle
dans laquelle, on va essayer de donner des définitions et des éclaircissements des concepts qui
ont un lien avec l’urbanisme comme par exemple, la ville et la croissance urbaine.
Les données relatives à ces deux concepts sont à traiter avec prudence selon Mario Polèse1
« les définitions de ce qui constitue une zone urbaine peuvent varier d’un pays à l’autre et d’une
époque à l’autre ».
Qu’est-ce qu’une ville ? La réponse est moins simple qu’il ne paraît. Suffit-il de se référer à
deux critères, l’un démographique, l’autre économique ? On le fait encore communément. On
considère la taille: telle agglomération, dit-on, bascule hors de la ruralité dès que le nombre de
ses habitants dépasse un certain seuil - mais où situer précisément ce point critique? On
considère l’activité: urbaines sont les localités où le commerce et la fabrication prédominent
sur le travail de la terre. Dans nos manières de juger, cette double définition s’est solidement
installée. Elle a pour elle d’être commode, notamment aux administrateurs.3
Tout au long de son histoire, la ville ne se caractérise donc ni par le nombre, ni par les
activités des hommes qui y font résidence, mais par des traits particuliers de statut juridique, de
sociabilité et de culture. Ces traits dérivent du rôle primordial que remplit l’organe urbain. Ce
rôle n’est pas économique. Il est politique. Polis, l’étymologie n’est pas trompeuse. La ville se
distingue du milieu qui l’environne en ce qu’elle est, dans le paysage, le point d’enracinement
du pouvoir. L’Etat crée la ville. Sur la ville l’Etat prend assise.4
1
Mario Polèse, Urbanisation et développement économique, Encyclopédie de géographie, p725.
2
Sylvain Allemand, La ville en débats, Repères : La ville et l’urbanisation, p7.
3
George Duby Histoire de la France urbaine, Paris, Seuil, 1981.p11.
4
Idem.p13.
6
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
C’est le passage du niveau naturel en matière des relations entretenues avec l’environnement
(stade de la chasse, de la cueillette, et de la grotte) à un niveau complexe, celui de la
transformation, et reproduction des ressources naturelles. Ce niveau, obtenu grâce au surplus
accumulé en matière d’expériences, et connaissances, exige fixation, et sédentarisation de
l’homme, formation, et organisation de la collectivité humaine, production, d’un espace de vie,
et d’habitat approprié .Ce fut la naissance du village en tant que première forme de
l’établissement humain.
La ville, est l'unité de l'établissement humain. Elle est issue du village, mais n’est pas un
village plus grand : elle est de nature différente. On peut la définir comme un lieu de résidence,
où siège le pouvoir politique, où vivent des groupes exerçant des activités différentes, et dont
le territoire est partagé entre espace publics, zones sacrées, et propriétés privées.
La question de la naissance des villes est épineuse. Selon Fustel de Coulanges, la naissance
des villes est due à la religion : la cité antique se forme au moment où plusieurs familles décident
de célébrer le culte d’une divinité supérieure, par exemple en héros divinisé ; la ville est
l’association religieuse, et politique des familles, et des tribus.
7
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
Et selon J.B. Garnier, la naissance des villes correspond à trois motifs possibles :
l’économique, le politique, la défense qui peut être considéré comme dérivé du second. Donc
les exigences de la collectivité humaine en matière d’organisation, et de gestion sociale,
institutionnelle, et économique, sont à l’ origine de la naissance de la ville. C'est une entité
supérieure qui vint répondre à ces exigences en assurant les fonctions politiques, économiques,
militaires, sécuritaires, et culturelles. La ville est donc un phénomène historique qui trouve sa
raison d'être dans ce contexte. Si la campagne, en tant qu’entité socio-physique, s'identifie
principalement à l'activité agricole, la ville par contre s'identifie à la production manufacturière,
et aux services, et forme un tout cohérent.
La première phase de l’histoire des villes s’amorce aux environs de quatre mille ans avant
Jésus Christ. Les premiers établissements humains apparaissent le long du Tigre, et de
l’Euphrate en Mésopotamie (l’Iraq d’aujourd’hui), le long du Nil en Egypte, du Gange en Inde,
et du fleuve Jaune en Chine.
La troisième phase est distinguée par une croissance urbaine qui n’est nullement
l’exclusivité d’une partie du monde, il s’agit donc d’un phénomène planétaire.
- L’âge I, tel que précisé par CH. De Portzamparc s’étale du Moyen Age à l’essor de l’ère
baroque, et classique jusqu’au milieu de notre siècle est le règne d’un concept, d’une
extraordinaire continuité qui définit l’espace public : rues, constructions agglutinées les unes
aux autre, articulation du privé, et du public se matérialisant dans une typologie unique qui
8
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
prend des formes variées. Il y a une règle de partage entre le plein, et le vide. Ainsi, à travers
ces formes diverses, à travers la planète, et au long des siècles ; la première ville présente une
constance surprenante : un même schème unique, et simple l’a toujours ordonnée, celui de la
rue. Dans les quadrillages des villes grecques comme dans les lacis des urbanisations
vernaculaires, jusqu’aux tracés Haussmanniens, la ville est vue, comprise, parcourue, planifiée
selon le vide des espaces publics, vide défini par ses bords pleins construits (les ilots). La
cohésion de la forme est collective, communautaire. Dans cette ville de l’ « âge I » comme le
souligne le même auteur(Idem) « …l’homme semble toujours tailler sa route entre de masses
construites, comme s’il écartait son chemin dans les forêts, ou il découpera des clairières pour
former des lieux de vie, des « places ».
- L’âge II, éclate après la deuxième guerre mondiale, surprenante application planétaire
d’une doctrine d’avant-garde, absence de réflexion sur le vide, et prépondérance des objets
isolés. En effet, avec le coup de tonnerre de l’ « âge II », l’espace précité est pour ainsi dire
renversé, retourné comme un gant. On ne voit plus selon ce vide des espaces publics, mais a
deviennent autonomes, décollés du sol souvent, isotropes, indifférents au site le plus possible,
universels. Leur modèle est la machine. La machine, entrée dans le paysage au 19 emesiècle,
semble mener une lutte sourde contre l’architecture, pour devenir au 20emeson nouveau modèle.
L’ « âge II » est selon même auteur nécessairement « …opposé à l’idée de ville, cette
concentration défensive, cette protection contre l’immensité inconnue, infinie. L’ « âge II »
poursuit le mouvement de conquête territoriale, et de maitrise de la planète, qui semble être
devenu le destin, et la raison d’être de l’Occident ». Et, à l’époque ou l’homme découvre la
lune, on s’aperçoit que quelque chose nous échappe sur la Terre. La réalité complexe de la ville,
semble résister à la toute-puissante pensée technique. Les habitants des quartiers nouveaux, à
qui le Corbusier avait dit qu’il leur faudrait « apprendre à habiter », commencent à se retourner,
et s’interroger. On conquiert une autre planète toutefois on ne sait plus habiter un morceau de
ville. C’est un second changement d’époque dans l’histoire de la ville, allongé fluctuant, et
décidé mais profond souligne toujours Ch. Portzamparc. A la fin des années 1960, c’est dans le
domaine de l’urbanisme que l’idée d’avant – garde s’effrite en premier. L’auteur met en avant
le mois de mai de l’année 1968 qui « … a changé le territoire du rêve, place l’utopie ailleurs,
fui la ville. Et les quartiers nouveaux , fierté des villes quelques années auparavant , deviennent
parfois , à eux seuls , dans une sorte d’idéologie inverse de celle de Le Corbusier , l’alpha, et
l’oméga du monde moderne , l’effet, et la cause , le révélateur de sa crise ».
9
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
- L’« âge III » s’ouvre par un temps d’incertitude, de velléité, et de recul. Le plus dominant
est le réflexe d’un retour à la ville préindustrielle de l’ « âge I ». Ce point de vue compréhensible
souvent, vu le peu de qualités des nouveaux territoires bâti, devient facilement populaire. Il
dicte encore la conception des plans de la plupart des bureaux d’urbanisme des villes
européennes. Ch. Portzamparc précise en 1995, que cette ère « …n’a plus de vision de la ville,
et en matière d’urbanisme, marche à reculons. Or notre monde, nos mœurs, nos techniques,
notre économie ont trop considérablement changé pour que ce retour désespéré a des formes
urbaine anciennes soit viable, et ouvert sur l’avenir, même habillé d’architecture moderne ».
L’usage du concept d’ « Age III » tend à comprendre les enjeux de ce changement d’époque
encore confus, et surtout pour réagir contre les dangers de ce recul vers « l’âge », et contre
l’idée d’une ville « fixe », qui n’évoluerait pas. L’usage du concept tend également à
comprendre vers, ou évoluer. C’était aussi réagir contre les tenants d’un libéralisme qui, au vu
du chaos, et de la non maitrise du construit, juge qu’il est vain de penser en termes d’espace le
concept de ville, désormais obsolète. Le concept de « troisième ville », et âge III signifie qu’il
est péremptoire d’inventer ensemble les formes nouvelles de la ville, des groupements, des
assemblages, des réseaux, et des lieux. Obligés, parce que ni les concepts de l’ « âge I » ni ceux
de l’ « âge II » ne peuvent nous guider alors que partout, ou nous travaillons, nous nous trouvons
dans des sites hétérogènes, contradictoires, marqués à la fois par l’âge I, et l’âge II de la ville.
D’après REDJEM Ali (2011) trois types principaux d’extension urbaine sont définies par
PELLETIER et DELFANTE (2000):
5
http://www.canal.u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/ville_compacte_ville_diffuse_francis
beaucire.1463
10
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
Selon REDJEM Ali (2011), Pierre Puttemans, ramène d’une manière schématique la forme
des villes, à quatre grandes catégories: la ville radioconcentrique, la ville en damier, la ville
linéaire et la ville labyrinthe.
Dont le développement se fait autour d’un centre, souvent déterminé par un croisement de
routes à deux ou plusieurs branches. C’est, très souvent, la forme des villes médiévales en
Europe. Comme est le cas de la ville de Paris (Figure n°01); parfois, les centre sont multiples
pour une seule ville. Parfois, la ville est parfaitement asymétrique, comme lorsqu’elle se
développe au bord de la mer ou d’un fleuve, comme c’est le cas à de Paris qui se trouve
précisément à la croisée de la grande route des échanges commerciaux entre les plaines du nord
et la vallée de la Loire, et de la Seine, fleuve capital pour le transport des marchandises et des
matières premières en provenance de l’ouest et du centre.
11
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
Ce type de plan dit hippodamien ou encore milésien (du nom de la ville de Milet) traduit la
volonté des fondateurs de la ville d'organiser rationnellement l'espace, il a été très souvent
adopté aux États Unis (Washington, Manhattan) à la fin du 18ème siècle et pour les villes
coloniales françaises en Algérie. Mais on le trouve aussi dans les villes de l’antiquité grecque6
(Figure n°.02), dans les bastides du treizième siècle dans le Sud-Ouest de la France (Monpazier
est l’exemple le plus parfait), dans les extensions de Barcelone à la fin du XIXème siècle, et à
Brasilia.
6
L'adjectif hippodamien est issu du nom d'Hippodamos, architecte grec considéré comme l'un des pères de
l'urbanisme (http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_hippodamien)
12
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
I.3.4 La ville-labyrinthe
C’est ce qu’on trouve, le plus souvent, dans les agglomérations traditionnelles de l’Afrique
du Nord. (Figure n°.04) Il est très souvent dit que ces casbahs ou ces médinas grâce à leur forme
(labyrinthique) n’ont pas besoin de remparts.
13
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
Le développement « des grands ensembles urbains », puis celui des « villes nouvelles » et
enfin « l’extension de l’habitat individuel dans les franges rurales des agglomérations » (P.
Merlin, 1994) ont eu des conséquences importantes pour la ville et particulièrement pour les
parties centrales.
Mais dans les années 1970 en particulier, cette « désurbanisation » a concerné les couches
moyennes voire dans certains pays (beaucoup moins en France que dans le reste des pays
développés) les couches aisées.
« Ce déclin de la population » (P. Merlin, 1994) était alors un des moteurs d’un mouvement
migratoire des activités économiques, de commerce, de services et de loisirs, à quitter à leur
tour la ville centrale pour se rapprocher de leurs clientèles dans leurs périphéries.
7
Merlin Pierre, La croissance urbaine, Paris: Presse universitaire de France, 1994, p.128
14
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
Et au-delà même des villes, il est à noter que l’urbain s’impose de plus en plus et attire ceux
qui résident à la campagne. Ils commencent alors à adopter un mode de vie, des activités de
loisir et des habitudes des citadins. P. Merlin (1994) considère que sur le plan spatial, « la
distinction entre le monde urbain et le monde rural est de plus en plus délicate à opérer ».
Squires (2002 ) définit l’étalement urbain comme étant « un modèle de croissance urbaine
et métropolitaine qui reflète une faible densité, une dépendance automobile et un nouveau
développement des zones à la frange, souvent aux alentours de la ville », comme désigne
Aguejdad, (2009 ) que ce phénomène est un puissant facteur de fragmentation éco paysagère et
un danger pour la biodiversité : l’étalement urbain modifie la physionomie des campagnes,
menace l’agriculture périurbaine, se manifeste par une fragmentation des structures paysagères
et un isolement des habitats naturels, remet en question la ceinture verte, les espaces
intercommunaux et met en danger les connexions écologiques.
C’est une forme de croissance urbaine qui ne doit pas être confondue avec la croissance
urbaine qui peut se réaliser sans nécessairement augmenter la surface de l'aire urbaine, par re-
densification du tissu urbain existant. Il s’agit donc d’une forme de croissance urbaine non
planifiée, non « aménagée », qui s’effectue selon une occupation anarchique de l’espace.
15
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
Ainsi, l’étalement urbain implique une artificialisation de sols, mais l’inverse n’est pas vrai
puisque l’artificialisation des sols concerne des espaces bon bâtis (espaces verts urbains,
équipements sportifs et de loisirs, etc.) qui peuvent se situer dehors des aires urbaines ou à la
périphérie des villes ou des villages (Robert, Laugier ,2012).
Il est donc caractérisé par un développement discontinu et une faible densité d’utilisation
de l’espace en périphérie des villes. Toute forme de croissance urbaine n’est pas forcément
synonyme d’étalement urbain (Wilson et al, 2003). Il s’agit donc d’une forme de croissance
urbaine particulière.
Quelle que soit la forme de la croissance, le résultat engendré, affecte le territoire périurbain
en premier et participe à la création d’une fracture spatiale entre le centre et la périphérie de
l’agglomération. Dans la majorité des cas, cette croissance incontrôlée du territoire urbain de la
ville provient du fait qu’elle représente une menace réelle à l’environnement naturel et bâti.
Elle est donc considérée comme étant une extension horizontale et massive de la ville, qui
conduit à une utilisation croissante de l’énergie, de terres et d’espace.
Ce phénomène réunit ainsi tous les effets négatifs de ce mode de développement, comme la
surconsommation d’énergie pour les déplacements, la consommation extensive des sols et la
congestion des infrastructures, etc.
Le sujet est cependant ouvert à différents points de vue. Et si maîtriser la croissance urbaine
est un objectif en soi, le plus grand défi étant de l’atteindre. Cependant, si le pourcentage de la
population urbaine qui ne cesse d’augmenter (en un siècle, le pourcentage de la population
vivant dans et autour des zones urbaines est passé de 10 % en 1900 à près de 50 %), participe
au développement des surfaces urbanisées, il n’en n’est pas l’unique source. En étudiant les
photos satellites et les données de recensements, les recherches montrent que de nombreuses
villes s’étendent plus rapidement que leur population ne croît. De ce fait, il y a une augmentation
des surfaces occupées par les régions métropolitaines notamment aux États-Unis, et même dans
des villes où la population a connu une régression.
Toutefois, la croissance urbaine des villes ne s’opère pas uniquement sous une forme étalée
et de faibles concentrations, il existe alors des formes de croissance plus dense en périphérie.
16
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
Quoique son ampleur soit récente, le phénomène d’urbanisation en Algérie est fort ancien
par ses racines : « les civilisations romaine, puis islamique, furent à base citadine. De la
première, il subsiste de magnifiques ruines (Timgad, Tipaza, Djemila), de la seconde des
médinas bien vivantes, même si elles posent problème. Des villes comme Bejaïa, Tlemcen,
Constantine ont eu leurs heures de gloire; Bejaïa a atteint 100.000 habitants à l'époque où elle
était capitale des Hammadides »10
Une précision s’impose : « Les premières villes algériennes dont l'histoire a retenu le nom
furent surtout des comptoirs côtiers installés à la faveur d'invasions par les puniques et les
carthaginois. La berbérie de l'époque avait, en revanche, une vocation essentiellement rurale
et toute son activité était tournée vers la terre »11
Plus tard, le système urbain édifié par la colonisation romaine s’effondrera sous l'action
conjuguée des vandales et des byzantins. Par la suite, la prospérité d’un nouveau système de
villes - évitant l'ancienne armature urbaine romano-byzantine - que les arabes développèrent à
l'intérieur du pays et plus particulièrement dans la steppe septentrionale (C'est le cas des villes
de l'intérieur telles que Tihert, M'sila, , …), fût de courte durée et connut bientôt le déclin, minée
par des divisions intérieures, sous le choc des dominations espagnoles.12
8
En 1998 le taux d’urbanisation avait déjà atteint 58,30% d’après le recensement général de la population et de
l'habitat de l’Algérie (RGPH) de 1998.
9
Marc Cote, Une poussée d'urbanisation sans précédent in Repères : La ville et l’urbanisation, p185.
10
Idem, p183.
11
Rahmani Chérif, La croissance urbaine en Algérie, p73
12
Idem, p75
17
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
La présence turque qui succéda fut brève et passagère mais de laquelle on a hérité des
médinas bien vivantes comme l’a noté si justement Marc Cote (voir sa citation supra page 23).
Certains sites urbains arabes et ottomans allaient servir à la construction du réseau urbain actuel
qui s’est formé principalement à partir du réseau imposé de l'extérieur à partir de 1830 par la
colonisation française.13
Ainsi, tout au long de ces périodes et selon un fait aujourd'hui bien établi selon Rahmani
Chérif, « le monde rural algérien assistait en spectateur passif et étranger, aux successions
éphémères des urbanisations. L'intrusion du colonat français allait accentuer cette situation et
faire basculer le réseau urbain vers la façade maritime du pays en renouant ainsi avec le
système romano-byzantin »14
A l’échelle du Maghreb, d’après un rapport dressé sur la ville algérienne par le conseil
national économique et social (CNES) en 1998 (rapport intitulé "La ville algérienne où le
devenir urbain du pays"), l’Algérie est le pays qui a subi, et qui continue à subir le plus de
rythmes de mutations dans ses espaces15. Durant la période coloniale, les profondes mutations
de la ville algérienne, partent d’après Rahmani Chérif « du fait qu'elle fût la première à entrer
dans la sphère d'influence française et la dernière également à en sortir, l'Algérie a subi le plus
fortement les effets de la colonisation, bien plus que le Maroc et à un degré moindre que la
Tunisie ».16
La colonisation a introduit dès la fin du 19ème siècle des modes de vie différents et des
méthodes marqués par la révolution industrielle en Europe, c’est ainsi qu’il est fait état d’une
longue tradition urbaine marquée par un taux d’urbanisation de près de 14% atteint déjà en
13
Idem, p72
14
Idem, p76
15
CNES (conseil national économique et social), La ville algérienne ou le devenir urbain du pays, p112
16
Rahmani Chérif, La croissance urbaine en Algérie, p76.
17
Idem, p76
18
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
1886, mais cette urbanisation était surtout adaptée à l’économie coloniale. Ainsi, entre 1848 et
1928, 631 périmètres de colonisation ont été créés dont 475 villages édifiés pour abriter les
nouveaux colons. Ces villages ont été investis progressivement par les populations locales ; la
plupart sont devenus des centres actifs au sein de leur espace. Cette génération des villages de
colonisation constitue l’élément majeur du réseau des centres actuels18.
Parallèlement, le colonat entreprit de développer d'autres villes sur la façade maritime et sur
les terres riches, dont il en fera plus tard, des centres de rayonnement administratif et
économique et des points d'ancrage dans l'espace nouvellement colonisé. La distribution
spatiale de ces établissements humains dessine un réseau dense, essentiellement au niveau de
la partie nord du pays. Si quantitativement le nombre des agglomérations créées a augmenté
pour atteindre près de 113 agglomérations à la veille de l'indépendance, au plan qualitatif les
changements sont également aussi nets. Le nouvel aspect des villes se modifie sous l'influence
du modèle urbain occidental (habitat vertical ... vie extérieure) et de l'introduction d'une
économie de marché.19
Les villes coloniales ne se sont algérianisées que progressivement ; ce n’est qu’en 1910 que
la population algérienne des villes a dépassé celle des Européens. A partir des années 1930,
l’appauvrissement généralisé provoqué par la crise agricole et la montée démographique a
amorcé un exode important vers les villes, notamment, l’apparition des premiers bidonvilles
remonte à cette date.
18
CNES, Idem p112.
19
Rahmani Chérif, Idem, p78.
19
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
Dans son ouvrage « La croissance urbaine en Algérie » Rahmani Chérif a si bien regroupé
les villes de l’Algérie coloniale suivant les cinq groupes suivants :
3 _ Les petites villes agricoles et côtières du Nord : Boufarik, Cherchell ...) elles
constituent des points d'appui de l'espace colonial, nées généralement à la faveur de la grande
colonisation agricole, structurées selon le même schéma urbanistique et bâties selon une
architecture uniforme : Elles assurent des fonctions d'échanges, d'administration et de lieux de
résidence pour la population européenne, y prospèrent généralement la petite et moyenne
entreprise et le petit commerce familial.
5 - Les villes du grand sud : Oasis, à l'architecture traditionnelle, elles assurent des fonctions
d'administration et de commerce pour de vastes régions désertes qu'elles polarisent »20.
20
Rahmani Chérif, Idem, pp79-80
20
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
%
Nombre Population Population Population
Années population
d’agglomération urbaine rurale totale
urbaine
1966 95 3 778 482 8 243 518 12 022 000 31.4
1977 211 6 686 785 10 261 215 16 948 000 40.0
1987 447 11 444 249 11 594 963 23 038 942 49.7
1998 579 16 966 937 12 133 926 29 100 863 58.3
2008 / / / 34 759 729 /
Le taux d’urbanisation ne cesse d’augmenter depuis 1966 passant ainsi de 31,4% à 58,3%
en 1998. Autrement dit, trois algériens sur dix étaient citadins en 1966, alors qu’aujourd’hui
(au RGPH 2008), ils dépasseraient probablement les six.
Depuis cette date, la population urbaine du pays, gagne en valeur relative environ 10% de la
population globale chaque décennie. A l’instar de presque tous les pays du monde, la croissance
21
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
urbaine pour le cas de l’Algérie est liée aussi principalement à l’exode rural. Cette croissance
est liée également aux autres facteurs, relatifs à l’amélioration du niveau de développement
humain des populations, en termes de santé, d’éducation, de longévité et d’accès aux
ressources.
Ce n’est qu’en 1981 que les instruments d’aménagement et d’urbanisme connus que sont les
plans d’urbanisme directeur (PUD) et les périmètres d'urbanisation provisoire (PUP) 21 seront
institués. Il est à noter que le PUD en par tant d'enquêtes préalables (démo-spatiales,
économiques ...) trace le cadre général de l'aménagement des grandes agglomérations et en fixe
les éléments essentiels pour une période généralement de 15 à 20 ans. A l'inverse dans les petites
localités, il leur est fait seulement obligation de définir un périmètre provisoire d'urbanisation
qui fixe les contours d'extension de l'aire de l'agglomération à moyen terme tout en définissant
globalement les principales zones d'implantation des équipements.
Rahmani Chérif, a résumé les critiques essentielles formulées à l’égard de ces instruments,
en trois points :
Ces instruments sont institués par la loi N° 81/09 du 04/07/1981 portant code communal et par l’ordonnance
21
22
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
s'imposent à tous les opérateurs et à l'ensemble des aménageurs. Aucun lien institutionnalisé ne
lie dans la pratique et au plan local l'aménagement du territoire et l'économie locale. Les
relations entre PMU et PUD ne sont pas toujours claires. Certes la circulaire N° C2 du Ministre
chargé du Plan a défini le PMU comme un cadre d'actualisation du PUD, mais une telle
actualisation suppose, pour qu'elle soit effective, une intégration organique des deux plans, qui
faute de quoi, utiliseront des critères de rationalité différents et des canaux de mise en œuvre
divergents. Le réseau des plans n'est donc pas tout à fait intégré et présente des discontinuités
évidentes, des ruptures et des lacunes diverses. Il arrive trop souvent dans la pratique, que les
plans soient subordonnés à des besoins ponctuels et à des décisions immédiates qui limitent
grandement leur ambition initiale et leur portée pratique.
2_ Le manque de force exécutoire des plans d'urbanisme est une autre caractéristique des
PUD. Cette faiblesse est perceptible par le fait que leur opposabilité ne s'applique que très
rarement à l'administration.
3_ Au même titre que le PMU, le PUD est spécifiquement urbain et occulte tout le
phénomène environnant de la ville, alors que l'interprétation de la ville et de la campagne, dont
l'exode rural est un exemple tangible, suppose au contraire, un dépassement du cadre conceptuel
nécessairement appauvri du PUD et la définition d'un véritable plan d'aménagement communal
qui réconcilierait dans une même dynamique la ville et la campagne22.
Sur la base des bilans dressés sur les plans cités ci-dessus et qui n’ont pas pu redresser les
déséquilibres régionaux, le législateur algérien a créé en 1987, les outils de référence manquant
en amant et qui se rapportent à l’aménagement du territoire23 :
22
Rahmani Chérif, La croissance urbaine en Algérie, pp235-236.
23
Ces outils sont institués par la loi N°87-03 du 27/01/1987 relative à l’aménagement du territoire.
23
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
harmonieux et durable de l’espace national et a instauré à cet effet une nouvelle hiérarchie
de ces instruments de référence comme suit :
- Les SDD : Schémas directeurs des grandes infrastructures et des services collectifs d’intérêt
national.
Cette loi va édicter les règles générales visant à organiser, sur la base du respect des principes
et objectifs de la politique nationale d’aménagement du territoire, de la production des terrains
urbanisables, de la formation et la transformation du bâti dans le cadre d’une gestion économe
des sols et de l’établissement de l’équilibre entre, la fonction d’habitat, la fonction d’agriculture
et la fonction d’industrie, ainsi que de préservation de l’environnement, des milieux naturels,
des paysages et du patrimoine culturel et historique.
Pour réaliser ces objectifs, les nouveaux instruments d’aménagement et d’urbanisme définis
sont : - Le PDAU : Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme.
24
Chapitre I : Ville et croissance urbaine
Conclusion
En 2008, le monde aurait parvenu à un point d’inflexion d’une importance majeure : pour
la première fois de son histoire, plus de la moitié de la population du globe, … vivra en milieu
urbain.
Cette forte croissance urbaine (taux d’urbanisation dans le monde = 50 %) qui a commencé
avec la révolution industrielle à partir du XVIIIe a concerné en premier les pays développés
mais a caractérise depuis quelques décennies les pays en voie de développement dont l’Algérie.
Les dernières décennies ont vu exploser les tissus urbains et croitre les populations urbaines,
apparaitre des métropoles, émerger des réseaux dynamiques de moyennes et petites villes
bouleversant l’armature urbaine de l’Algérie.
La pression humaine, sociale et économique a été telle qu’il s’est développé autour de
Tébessa un système urbain se dégradant à grande cadence et produisant une croissance spatiale
de la ville difficilement maîtrisable. C’est cet état de la ville que certains aiment qualifier de «
tout dégradé » qu’on va essayer de d’étudier dans les chapitres suivants.
25
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
Introduction
Les notions traditionnelles de plan et de planification sont progressivement remplacées par
celles de développement urbain durable et de projet urbain.
Le projet urbain est une stratégie pensée et dessinée de la ville. Iles est une expression
architecturale et urbaine de mise en forme de la ville qui porte des enjeux sociaux, économique,
urbains et territoriaux. Le projet urbain est toujours lié à un contexte et s’exprime de manières
variées : schéma stratégique à grande échelle, politique d’espaces publics nouveaux quartiers
et nouvelles centralités, régénération de quartiers en difficulté…24
24
Projets urbains en France – Frédérique de Gravelaine :P23
1
26
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
Intégrant les différentes échelles territoriales et le long terme… Le projet urbain doit
tenir compte à la fois des enjeux locaux, tels que la préservation du cadre de vie pour les
populations locales, ainsi que des enjeux plus globaux tels que la construction de logements ou
la réalisation de grands équipements. Il doit tenir compte de demandes contemporaines, mais
anticiper aussi celles de demain. Pour cela, il doit prévoir la mutabilité des affectations et la
modularité des usages.
En vue d’un développement urbain durable. Le projet urbain vise des mesures
générant des plus-values à la fois dans le domaine social, environnemental et économique. Dans
ce sens, il favorise les approches intersectorielles, s’adresse aux experts des différentes
disciplines concernées, valorise les partenariats entre le public et le privé, entre le social et le
spatial.
I.2 Les caractéristiques du projet urbain
Dans ses «réflexions autour du projet urbain » En parlant de cette ambiguïté, Marcel
Roncayolo dira qu’« en dépit de cette double dénomination de ‘’projet’’ et d’ ’’urbain’’, la
notion n’a jamais été totalement éclaircie, même si les points de vue ce sont affrontés. »25
Face à cette diversité des situations et des opérations, quelques constantes sont tout de
même observées :
- Complexité et globalité : Recouvrant une multiplicité de sens (mot ‘’valise’’ ou
‘’fourre-tout’’), le projet urbain révèle une certaine complexité empêchant d’en restituer la
portée, mais par contre témoigne de son caractère global. En ce sens, il s’oppose à toute idée
sectorielle de l’aménagement, ayant caractérisé notamment «les réseaux avec la création
d’effets de coupure très nets entre villes et parfois à l’intérieur d’une même ville avec toutes les
difficultés que cela comporte. »26
25
Marcel RONCAYOLO ; « Lectures de villes ; Formes et temps », p. 84.
26
Patrizia INGALLINA,. 8-9.
27
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
27
Bernard HUET ; Cité par Alain CHARRE,. pp. 10-11.
28
Socratis STRATIS ; «La démarche de projet à l’échelle urbano-architecturale » ; In Mégalopole n° 22 et
dernier, 2001, p. 85.
29
Alain CHARRE,. p. 12.
30
Ariella MASBOUNGI ; « Le projet urbain à la française » ; In, Projets urbains en France.
31
Patrizia INGALLINApp. 121-122.
32
Merlin P., Choay F., Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire, PUF, Paris, 1998, p.645.
28
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
33
Op. Cit, Merlin et Choay 1996, p.646.
34
Idem p.644.
35
Ascher F., Métapolis ou l’avenir des villes, Jacob, Paris, 1995, p.238.
36
Op. Cit, F. Ascher, p.647
37
idem, p.646
29
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
qu'il définit comme des opérations ponctuelles ayant un impact sur l'urbanisation, l'image d'un
quartier ou d'une ville. Il s'agit de réaliser un équipement ayant une fonction urbaine spécifique
(une gare, un hôpital, un musée, un palais des congrès, un complexe de loisirs, etc. ...) et
d'impulser par et autour de celui-ci une dynamique urbaine (de croissance, de mutation, de
restructuration).
Conclusion :
30
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
Introduction
Le développement des villes constitue l'un des principaux enjeux d’avenir pour les pays du
Sud, en raison de la rapidité de la croissance urbaine que connaissent nombre d’entre eux. Celle-
ci entraîne des défis considérables en termes d'emploi, d'équipements, de services et de
protection de l'environnement.
Au début des années 70, un groupe des étudiants universitaires formant «le club de Rome»,
ont signalé pour la première fois le danger que représentait la croissance démographique,
économique et l’urbanisation accélérée leurs aléas sur la pollution, l’épuisement des ressources
et de la surexploitation des systèmes naturels, ce groupe avait attiré l’attention des nations sur
un développement économique tout en respectant la nature et l’environnement.
38
ACHERAD .S ,op.cit p38-39
39
A noter que la question de la protection de l’environnement a été soulevée pour la première fois par la charte
d’Athènes lors du quatrième congrès de l’architecture moderne (C.I.A.M).
31
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
Les travaux du sommet de la terre de Stockholm en 1972, étaient inspirés des conclusions
du club de Rome et ont abouti à l’émergence du concept d’éco développement, forme de
développement compatible avec le respect de la protection de l’environnement et de la nature.40
Progressivement cette notion a évolué jusqu’à la fin des années 80, pour finalement devenir
le « sustainable developpement » en terminologie anglaise, que l’on pourrait traduire en français
par le développement soutenable, c’est à dire un développement compatible dans la durée.
Le développement durable n'est jamais évoqué sans faire référence à la définition donnée
par le rapport BRUNTLAND 41:
«Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs ».
Trois thèmes peuvent alors s'énoncer : ceux de l'efficacité économique, de l'équité sociale et
de la prudence environnementale :
Source : www.allier.fr
40
Début de la prise de conscience de l’épuisement d’un certain nombre de ressources indispensables aux
activités de l’homme.
41
« Notre avenir à tous », rapport de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement
(commission Bruntland), les éditions du Fleuve, 1989, traduction française de « Our common future », 1987
42
Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin, Cahier du CSTB de janvier – février 1999. France.
32
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
L'efficacité économique exige que les efforts soient portés vers ce qui constitue le plus
grand bénéfice pour la collectivité. Les plans d'actions doivent respecter les règles de
l'efficacité économique mais à la condition que celles-ci intègrent correctement l'ensemble
des coûts externes, qu'ils soient sociaux ou environnementaux.
L'équité sociale a pour point d'entrée majeur l'emploi, mais se préoccupe aussi du service
à la personne et à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. L'approche territoriale
conduit aussi à rechercher des créations d'emploi dans les zones " fragiles " telles que les
quartiers défavorisés.
La prudence environnementale est vue sous l'angle de l'accès aux ressources et de l'impact
des pollutions. Un des principes du développement durable est de préserver les ressources
épuisables et de favoriser l'utilisation des ressources renouvelables.
Les villes doivent trouver des réponses aux défis environnementaux, sociaux et économiques
auxquelles font face à ce titre, elles doivent être un terrain privilégié pour l’application des
principes du développement durable.
33
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
Le D.U.D dans son optique d’équité sociale tend à réduire le sentiment d’exclusion de
certaines populations défavorisées ou habitants de zones marginalisées.
L’un des droits les plus élémentaires auquel aspire le D.U.D est l’accès au logement. Cela
implique l’application des normes de sécurité dans la construction, la réhabilitation des
logements insalubres mais aussi d’entourer les logements d’ensemble de jardins, etc.
Le D.U.D préconise de réhabiliter la diversité des activités et la mixité des usages du sol. Il
s’agira d’une répartition rationnelle des équipements et de leur diversification à travers le
territoire de la ville et son aire d’influence.
L’un des droits fondamentaux de tout citoyen et citoyenne est le libre accès à tous les
équipements et manifestations de la vie sociale sans distinction d’âge, de nationalité, aptitudes
physiques ou mentales.
Les villes ont un rôle important à jouer dans la promotion de la santé et son soutien. Elles
doivent assurer une qualité de vie suffisante et un environnement viable. Les pouvoirs publics
doivent mettre en œuvre des politiques de santé publique adaptées à la vie urbaine, ses
contraintes et ses impératifs.
L’environnement urbain doit être favorable à la bonne santé de tous les habitants. Ce principe
passe par la gestion des déchets, le contrôle et la production de la pollution de l’air, de l’eau,
du sol, et de la pollution sonore, l’élimination complète des déchets dangereux et la limitation
de leur production, des mesures de protection vis à vis des catastrophes naturelles affectant
l’environnement naturel et bâti, le suivi des régions et populations urbaines les plus sensibles,
équipements spéciaux pour handicapés.
Les pouvoirs publics doivent veiller à une alimentation saine et sans danger en eau potable,
au contrôle de l’approvisionnement et la distribution des biens de consommation périssables, à
l’inspection des denrées alimentaires, au contrôle de l’application des règlements relatifs aux
aliments industriels et à l’hygiène des lieux de restauration et d’hébergement.
34
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
Le patrimoine peut inclure des éléments naturels liés au site et à la topographie ou au climat
aussi bien que des éléments construits et façonnés par l’être humain et qui sont le produit de ses
valeurs artistiques et culturelles.
Compte tenu de leur évolution et de celle des attentes des populations, les villes doivent être
considérées comme vecteur du développement économique, c’est à dire comme structure
économique de production, de distribution, d’échange et de communication : le développement
économique des villes est essentiel surtout s’il peut contribuer à améliorer le niveau de vie des
habitants.
Les pouvoirs publics doivent soutenir et stimuler la création d’emplois notamment en faveur
des jeunes à la recherche d’un premier emploi, d’aider les entreprises en créant dans les villes
les conditions favorables au développement économique. Ceci dépend d’une infrastructure
adéquate permettant et favorisant cette croissance : transport, télécommunication, services
publics, équipements sociaux et collectifs. Les pouvoirs publics doivent donc identifier les
35
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
Les ressources naturelles (eau, air, énergie, sol) remplissent des fonctions vitales, mais ces
ressources sont difficilement voire même non renouvelables.
Une gestion économe des ressources passe également par la limitation de la consommation
énergétique des villes. Les collectivités peuvent agir à travers la planification urbaine en
favorisant la densification de leur agglomération, source d’économie d’énergie, en diminuant
les distances entre les lieux d’habitation et de travail, en favorisant le travail à domicile ; ou
encore à travers une politique des transports qui freinerait l’usage de l’automobile en faveur du
transport en commun, des vélos, etc.
D’autre part, la conception même des bâtiments et leur insertion dans leur environnement
conditionne aussi la mise en œuvre d’un développement urbain durable : proximité des services
urbains et des transports publics.
36
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
Le concept du développement durable, conduit à fonder un niveau de vie sur le capital que
constitue la nature; il faut construire une justice sociale, des économies durables et un
environnement viable, la justice sociale s’appuie nécessairement sur une économie durable et
sur l’équité qui repose à leur tour sur un environnement viable.
Les collectivités locales sont les plus grandes entités capables de gérer en premier lieu les
nombreux déséquilibres qui touchent actuellement à la ville, elles apparaissent comme les
acteurs principaux qui constituent le cadre général pouvant permettre l’analyse et la résolution
des problèmes du développement local d’une manière véritablement intégrée, holistique et
durable.
1-Etre défini en partenariat avec les différents acteurs de la vie publiques ; et en concertation
avec les habitants qui devront participer à toutes les étapes du projet durable (diagnostic, étude,
conception, exécution, évaluation), pour pouvoir réaliser un projet sur la base d’un diagnostic
approuvé par tous, suite à l’écoute des problèmes ressentis par les habitants des villes, cette
concertation implique notamment l’organisation de séances d’information, de séminaires, de
conférences. Les autres acteurs à associer à la décision sont l’état, le secteur associatif, dans les
choix présents et futurs. L’objectif des partenaires en présence est de discuter des options
possibles afin d’aboutir à un consensus, à un compromis satisfaisant pour tous et en définitive
à un projet commun partagé par tous.
43
Charte des villes européennes pour la durabilité « charte d’Aalborg », in www.agora21.org.
37
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
public, mais encore des représentants élus et du personnel des administrations locales à la
durabilité.
2-S’attacher à mettre en œuvre une politique urbaine qui respecte les priorités sociales,
économiques et écologiques; il s’agit de faire des choix de politiques urbaines qui limitent les
atteintes à l’environnement, au milieu naturel et à la santé, valorisent les potentialités
environnementales locales, économisent les ressources mais qui sont aussi favorables au
développement de l’activité économique, à l’emploi, à la formation, à la réinsertion ou à la
cohésion sociale (lutte contre la pauvreté et la ségrégation sociale).
3-Parvenir à combiner les perspectives de long terme et d’agir dans l’immédiat ; ce projet
doit être adaptable, révisable en cours d’application, en fonction de l’évolution du contexte ou
des prévisions, il devrait être déterminé en fonction d’anticipations des besoins et de l’offre de
services.
4-Garantir une équité entre les citoyens; il s’agit de permettre au plus grand de citoyens de
jouir de l’ensemble des services urbains, et des avantages d’une agglomération, de la variété
des choix offerts par la ville, il s’agit de lutter contre la ségrégation, la fragmentation spatiale
autant que sociale, contre la dévalorisation d’une partie des territoires; c’est assurer le respect
d’un « droit à la ville » pour tous. La gestion urbaine locale durable, conçue dans le respect de
ces principes d’action, doit permettre aux autorités locales de répondre aux défis auxquelles
elles sont confrontées, ces principaux enjeux sont les suivants:
L’art de gouverner au sein de la ville est en pleine évolution parce que les villes se voient
confier de nouvelles responsabilités, sans toujours bénéficier de transfert de ressources,
notamment de la part de l’état, elles doivent promouvoir une participation citoyenne et se mette
à l’écoute de ceux qui vivent la ville au quotidien, s’ouvrir au long terme et tenter de dépasser
l’horizon des échéances de court terme, elles doivent proposer un projet politique cohérent et
modulable pour l’avenir, et décloisonner leurs programmes pour prendre en compte la
complexité du système ville et répondre aux besoins de ces citoyens.
38
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
La notion de gouvernance fait référence aux mécanismes de négociation que les collectivités
locales doivent mettre en place les modes de participation qu’elles doivent créer avec tous leurs
partenaires et avec l’ensemble des citoyens.
Les collectivités locales doivent avoir la volonté, la connaissance et les idées nécessaires
pour imaginer des modes de vie durables, et pour concevoir et gérer la ville dans la perspective
de la durabilité, aussi elles doivent assumer la responsabilité pour la réorganiser pour assurer
sa durabilité. Il est indispensable qu'elles aient des pouvoirs suffisants et un solide ancrage
financier.
Mettre en œuvre des politiques d’aménagement appropriées qui comportent une évaluation
stratégique des effets de toutes les initiatives d’aménagement sur l’environnement, comme celle
de la mobilité urbaine.
Les collectivités locales doivent veiller à ne pas transmettre ses problèmes ni à des
communautés plus larges, ni aux générations futures et doivent donc remédier à ses difficultés
39
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
et ses déséquilibres, soit par les compétences locales, soit avec l’aide d’une plus grande entité
régionale ou nationale. C’est le principe de la négociation dont l’application laissera à chaque
ville une grande liberté dans le choix du type d’activités à entreprendre.
Les populations démunies sont les plus touchées par les problèmes de l’environnement
(bruits, pollution de l’atmosphère, insuffisance des équipements, insalubrité des logements,
manque d’espaces vert), et les moins apte à les résoudre, donc le DD se présente comme un
système d’équilibrage novateur au plan local qui touche tous les aspects du processus
décisionnel de la collectivité, favorisant l’équilibre entre la protection de l’environnement et les
exigences sociales essentielles, et d’amélioration de la qualité de vie des citoyens plutôt que
simplement optimiser la consommation.
Il faut savoir que le facteur limitant du développement économique est désormais le capital
naturel (air, sol, eau), investir dans ce capital par sa conservation et son utilisation rationnelle
est une condition du développement économique durable.
Un environnement durable exige de ne pas consommer les ressources plus rapidement que
la nature ne peut les remplacer, le maintien de la biodiversité, de la santé publique et de la
qualité de l’air, de l’eau et du sol à des niveaux suffisants pour protéger durablement la vie
humaine, la faune et la flore. Les collectivités locales doivent éprouver une responsabilité à
l’égard des changements climatique, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, et de
procéder aux sources d’énergie renouvelables, elles doivent aussi procéder au "principe de la
prévention" afin d'arrêter la pollution et à la prévenir à la source.
Une vie humaine durable ne peut exister sans collectivités locales durables, proches des
problèmes vécus et des citoyens, elles partagent les responsabilités avec les autorités
compétentes à tous les niveaux, pour le bien-être de l’homme et de la ville. Elles ont donc un
rôle essentiel à jouer pour faire évoluer les habitudes urbaines des citoyens. Les décisions et les
politiques locales entreprises doivent s’appuyer sur différents indicateurs de la durabilité;
indicateurs de la viabilité des systèmes urbains.
40
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
Le D.U.D requiert à cet effet l’élaboration d’instruments spécifiques qu’on nomme des
indicateurs. Il s’agit d’un ensemble de statistiques de données et de paramètres observables
dans le temps qui, combinés, quantifient et qualifient une information ou un phénomène, et
peuvent ainsi refléter une situation particulière.
Ces indicateurs ont pour rôle de transcrire l’information technique (issue d’une expertise le
plus souvent) en une donnée simple pouvant être utilisée et communiquée aux publics et aux
dirigeants, on distingue des indicateurs économiques, des indicateurs sociaux, des indicateurs
de tendance, etc.
L'estimation du progrès vers le développement durable, se base sur un nombre limité des
indicateurs ou une combinaison d'indicateurs qui peuvent fournir un signal plus clair du progrès.
L’organisation des Nations-Unies (ONU) a établi une liste de 134 indicateurs d’indicateurs
à savoir les indicateurs sociaux, environnementaux, économiques et institutionnels. Ces
indicateurs constituent le guide pratique pour l'estimation du progrès vers le DD, ils ont été
effectués à l'aide de différentes instances internationales (PNUE, PNUD, OCDE, OMS, Banque
Mondiale, etc.)
La quantification de ces indicateurs est une tâche de longue haleine et n’est pas encore
finalisée (sauf pour certains domaines), pour qu’on puisse prétendre à des résultats concluants.
Cette opération nécessite le recensement et le traitement d’un nombre considérable de données
à relever dans différents secteurs. La coopération des appareils étatique, industriels et autres est
fortement requise pour arriver à des résultats fiables.
Ces indicateurs sont présentés selon les quatre grandes catégories suivantes :
Indicateurs sociaux.
Indicateurs économiques
Indicateurs environnementaux.
Indicateurs institutionnels.
41
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
La croissance rapide des villes Algériennes et de leur population a crée beaucoup problèmes
liés aux impératifs de l'environnement et de la gestion urbaine. La population urbaine augmente,
plus rapidement durant les deux dernières décennies qu'au cours de la dernière moitié de ce
siècle; de 1906 à 1954, la population des villes a évolué de 8,8%, tandis que cette croissance
atteignait 9% de l966 à l977.44
La manière de produire ces villes a engendré des fragments sans continuité urbaine; le
système de zoning adopté durant les deux dernières décennies a produit des effets néfastes sur
l'environnement urbain. Les méthodes de planification urbaine importées par le passé ne
44
BOUTEFHOUCHET M, (1985)," Système Social et Changement Social en Algérie", O.P.U., Algiers, p. 164 .
42
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
conviennent pas à la société algérienne, ce qui rend difficile la mise en œuvre d'un
développement durable. De plus, le développement de la ville a souvent été plus rapide, plus
extensif et a dépassé les prévisions des urbanistes, tandis que dans d'autres cas le
"développement moderne" a prouvé plus insaisissable qu'il n'était pensé45 . Le Plan d'urbanisme
directeur (PUD) élaboré pour chaque ville a prouvé être un document destiné plutôt pour les
étagères que pour être réalisé: autrement dit, ce document une fois approuvé se trouve déjà
dépasse, parce la réalité a changé.
L'extension du tissu urbain dans des villes comme. Alger, Oran, Constantine et Annaba. Se
fait sans veiller sur la préservation des terres agricoles environnantes. De plus, on voit souvent
des cas de déboisement systématique volontaire, des talus rabotés, des cours d'eau couverts de
46
béton, ce qui détruit le paysage et les beaux sites Le moins qu'on puisse dire en face d'une
telle désolation est que les populations concernées et leur environnement sont fâcheusement
affectés par ce préjudice.
Les réserves foncières en Algérie ont été considérablement gaspillées suite à la mise en
œuvre de la politique foncière de 1974 qui a cause de nombreux problèmes.
Cependant, cette politique de centralisation a favorise l'exode rural. Les centres urbains ont
continué à attirer les populations rurales dont l'éternel défi demeure l'inévitable question: 'être
ou ne pas être urbain', Ainsi, les nouveaux migrants aux villes se construisent des logements là
où ils peuvent, reproduisent, pour la plupart, leurs maisons rurales et souvent leurs styles de vie
rurale .d'autres se logent chez des parents, ou trouvent des espaces de loyer dans des propriétés
en déclin au centre-ville.
45
MUMTAZ B. (1983), " Reaction Planning ", in Habitat international, Volume 7, No. 5/6, Pergamon Press
Ltd., UK, pp. 97-104.
46
AZZAG L. (1988), " Urbanisme et Identité: Menaces de la Conurbation", in AM Cahiers de REVAl'
Revolution Africaine No. 1255, Algiers, pp. 3-6.
47
FARVACQUE C., MCAUSLAN P. (1992), " Reforming Urban Land Policies and Institutions in Developing
Countries ", Urban Management Program: Urban Management and land, The World Bank, Washington-DC, p70
43
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
Il est également à constater dans la gestion actuelle de l'environnement urbain que seuls les
aspects immédiats sont pris en compte sous la pression de problèmes différents. La vision
prospective, la gestion des études et les choix stratégiques, réclamés par le projet urbain, sont
exclus du domaine de la gestion urbaine. Effectivement, comment peut-on satisfaire les
exigences d'une gestion efficace sans qu'il y ait possibilité de choix et si des projets sont réalisés
sur des sites possibles au lieu de sites choisis. Le choix et sa justification est un problème
pertinent pour le travail de tous les acteurs ayant un impact sur l'environnement dans lequel
nous vivons Concevoir planifier, c'est choisir une stratégie ou un ensemble d'actions qui
mènent, en cas de leur concrétisation, à une situation voulue sans produire des effets néfastes.48
En fait, "les gens ont besoin de faire leur propre choix et de faire comme ils se plaisent.
Nous ne pouvons jamais faire une interprétation unique et fixée des choses que les gens font la
manière dont ils font les choses ou le sens qu'ils leur donnent. "49. Toutefois la société algérienne
avait été privée de tout processus de participation depuis 1'independépendance.
L'habitant urbain, en étant administre et privé de son aptitude à participer dans la prise de
décision: concernant directement ses conditions de vie, a acquis une attitude passive et
dépendante vis à vis de l'autorité publique. Ainsi il est clair que si ces utilisateurs et leurs
représentants n'ont ni possibilité de faire des choix réels, tout processus de participation voulu
sera voué à l'échec.
L'Algérie est un pays qui a beaucoup d'espace dont la viabilité est réduite. Par conséquent
l'aspect économique est supposé être prioritaire dans tout programme et une considération
particulière devrait être donnée aux contraintes d'infrastructure, à l'environnement, à la
protection de la nature, au traitement des eaux usées et au développement des villes nouvelles
et existantes.
Dans ce pays, les professionnels et les décideurs semblent n'avoir rien de mieux à proposer
à leurs populations urbaines que des villes monotones, Un tel environnement a certes des
incidences fâcheuses sur le développement biologique et psychologique de l'individu.
L'agressivité de tels paysages urbains risque d'enfermer l'individu dans un retranchement
asocial, éliminant tous les points de repère qui lui permettent de se déplacer dans son milieu
socioculturel et physique. Les rangées interminables de bâtiments monotones, d'appartements
48
PROTZEN J P. (1981), "Reflections on the Fable of the Caliph, the Ten Architects and the Philosopher ", in
JAE, 'Open Issue', Volume XXXIV, No. 4, Washington-DC., USA, pp. 2-8.
49
TANGHE J., ULAEMINCK S., BERGHOG J. (1984), Living Cities, Pergamon Press, Oxford, pp.113-143.
44
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
Les pouvoirs publics ont dressé un tableau noir concernant l’état de nos villes, dans une note
du ministre de l'habitat et de l'urbanisme adressée aux DUC, DLEP et aux OPGI en 2006
concernant les prescriptions en matière de conception des ensembles d'habitat. Il est fait
ressortir que "la physionomie urbaine est ternie par des immeubles répétitifs, sans originalité ni
attrait. La typification et la standardisation des bâtiments, imposées par le passé, par un outil
industriel de production, ne se justifient plus maintenant en raison des mutations de cet outil
adapté à de petites opérations…" 51
La situation du cadre de vie des citoyens au sein de nos milieux urbains confirme que les
villes algériennes sont vraiment au bord de l’asphyxie comme l'a déjà dénoncé le président de
la république devant les cadres de l'état, ce qui implique que le pays est loin de pouvoir frapper
à la porte des nations émergents ou en transition dans le domaine du cadre de vie des citoyens
et de l'amélioration urbaine car le système actuel de gestion des projets urbains qui gère le
passage des agglomérations de milieux urbains sans âmes à des villes agréables, possède
toujours le même esprit, les mêmes idées ainsi que les mêmes outils et démarches qui ont été
utilisés déjà durant les années du bricolage, qui ont suivi la proclamation de l’indépendance
algérienne et qui a déjà conduit notre pays à un échec réel et flagrant que nous sommes en
train de vivre aujourd’hui.52
Conclusion
La notion du développement durable, après avoir connu un certain succès et avoir fait l’objet
d’un vaste débat, reste encore actuellement assez floue.
Le sens de cette notion, en effet est souvent tiré d’expériences actuelles, demeure donc
discuté et discutable, le concept se construit au fur et à mesure des essais et il implique une
mobilisation des savoirs et des savoirs faire. Cependant, c’est cette même labilité du concept
50
TANGHE J., ULAEMINCK S., BERGHOG J. (1984), Living Cities, Pergamon Press, Oxford, pp.113-143.
51
MHU, (2006) Prescription en matière de conception des ensembles d'habitat.
52
MEZIANE A. (2008)," La politique d’amélioration urbaine face au défi des maghrébins" in
http://paysagiste.blogspace.fr
45
Chapitre II : Les démarches de la croissance urbaine
qui le rend intéressant en tant qu’objet de recherche: il recouvre des aspects multiples et renvoie
donc nécessairement à des connaissances multiples (économie, histoire, architecture, droit, etc.)
Si les contours du développement durable ont été esquissés dans la cadre des négociations
internationales, le passage de l’action devait passer par une certaine territorialisation du
concept, c'est-à-dire (agir localement - penser globalement).
C'est ainsi qu'une dimension temporelle vient s’ajouter au développement durable via la
question des territoires. Sous cet angle urbanistique, nous traiterons la question de la
territorialisation du développement durable.
46
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
I. Contexte générale
Introduction
L'ambition de cette deuxième partie de notre étude consiste à mettre en relief le panorama
le plus large mais aussi le plus fouillé de la ville de Tébessa et son territoire, appréhendés dans
leurs mutations multiples qui les façonnent sous leurs différentes dimensions : géographiques,
historiques, socioéconomiques, urbanistiques... et architecturales. Le phénomène urbain
tendant à la complexité et la démesure, cette ambition est certes difficile à atteindre, mais
demeure d’une grande nécessité. Partir de l’existant et comprendre les lieux forment une étape
incontournable pour la construction de toute vision prospective d’une ville. Aussi, en tenant
compte de la pluralité des dynamiques, il devient évident que chaque ville se singularise.
Une wilaya frontalière stratégique. Elle est située à l’extrême Est des hauts plateaux à la
frontière Algéro-Tunisienne. Elle est limitée
Elle s’étend sur une superficie de 13878 km2 et abrite 723393 hab. (RGPH 2008). Elle
comprend 28 communes et 12 daïras (Fig. n° 07).
47
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
48
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
Les hautes plaines encaissées et encadrées par les reliefs décrits précédemment. Ce
sont les plaines de Tébessa : Morsott, Mechentel, Behiret Larneb, Gassés et Bhiret
Thlidjene.
Au Sud, le domaine saharien à structure tabulaire, constitué par le plateau saharien qui
prend naissance au-delà de flexure méridionale de l’Atlas Saharien (Sud du Djebel Onk,
Djebel Labiod).
I.3 Aspect climatologique
La wilaya de Tébessa est une zone de transition météorologique qui se distingue par 04
étages bioclimatiques :
49
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
I.4.6 Industrie
La wilaya de Tébessa dénombre 02 grandes zones industrielles de 213 Ha 58 a et 35 zones
d’activités pour 558,59 Ha.
La population totale de la wilaya est estimée à 648 703 habitants (RGPH 2008), soit une
densité de 46,74 habitants par Km².
50
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
51
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
52
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
1. L’époque préhistorique :
La vie humaine a connu sa première pulsation à la région de Tébessa en raison des
caractéristiques naturelles qui ont favorisé la présence de l’homme .La préhistoire de cette
région est représentée par trois grandes périodes nettes, qui débutent par l’acheuléen, cédant à
l’atérien pour finir par le capsien, autrement dit du paléolithique moyen 250.000 avant J.C au
IXe siècle avant J.C.
Ce qui caractérise ces périodes, c’est la découverte par des chercheurs éminents de preuves
justifiants de l’existence de cultures attestant de civilisations anciennes. Tel que : outils de
pierre, mais parallèlement à l’apparition du travail de la pierre à Tébessa les premières
populations sont parvenue à développer l’agriculture en tant qu’aspect de sédentarité le mode
de vie est passé des cavernes aux cabanes.
L'antique Thévest semble avoir été connue des grecs sous le nom d’Hécatompyle.
2. L’époque carthaginoise :
Les fragments d’histoire suivants, ont été choisis pour leur clarté, concernant cette époque.
Tous les aspects civilisationnels sont abordés (art, armée, religion, mœurs, culture, agriculture,
…etc.).Tébessa, la seule ville selon les affirmations de certains historiens, qui a été prise de
force par les carthaginois, vers l’an 250 avant notre ère.
L’incursion carthaginoise vers le sud a été à l'origine d'un premier centre commercial et
militaire, cependant la ville indigène située au pied des contreforts de l'Aurès ne garde pas plus
de 50 ans les phéniciens, et seuls des tombes creusées dans le roc sur le versant nord et de djebel
Ozmor seraient d'origine punique.
Après avoir connu plusieurs dominations successives de hordes, tribus ou armées de passage,
elle vit l'arrivée des premiers latins au 2 éme siècle avant J.C.
Le territoire de la ville fait alors partie de la Numidie, mais le royaume de Jugurtha va perdre
son autonomie et s'intègrera à la province romaine au 1 er siècle avant. J. C.
53
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
3. L’époque romaine
Durant les Ier et II ème siècles, Thévest avait connu une prospérité que lui enviaient déjà les
grandes cités romaines. La période romaine à Tébessa, a été riche en événements, en créations;
sociaux, architecturaux, agricoles, politiques, organisationnels, etc.
La 3éme légion (auguste) fut chargée de tenir garnison en Afrique. Auguste plaça son
quartier permanent à Thévest (Tébessa), au pied oriental de l’Aurès, à cheval sur les routes de
la province de Carthage, de la Numidie et de la région des oasis et de la tripolitaine. Elle
protégeait le pays colonisé contre les invasions des Gétules.
Thévest cependant fut soumise à Rome. Ville municipe et siégé du quartier général de la
3éme légion romaine sous Vespasien et cité prospère avec Claude. Tébessa mérite que l’on s’y
attarde. Son forum, dont restaient quelques infimes vestiges atteste bien le niveau de la gestion
collective de ses affaires courantes. Elle comptait alors 30.000 habitants.
54
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
Elle connut ensuite le court règne successif de Narva et Trajan Tébessa connut enfin à cette
époque son apogée dans tous les domaines architecturaux agricoles et militaires et devint le
grenier des différentes richesses grains, amandes, raisin, olive et laines.
A la fin de 1er siècle et dans la moitié du IIème siècle, Thévest avait déjà atteint un haut
degré de prospérité. Elle était alors, sans contredit, la cité la plus riche et la plus populaire de
l’Afrique romaine après Carthage, alors relevée de ses ruines ; neufs voies différentes y
aboutissent.
La ville devient colonie sous Septime Sévère et Caracalla, avec la construction de théâtre les
sept aqueducs d’oued zaarour, l’arc de triomphe, les temples, le forum, les bains ornée de
mosaïque. Thévest est le point de départ d'une dizaine de routes qui rayonnent dans toutes les
directions.
Sous les Gordiens, la ville est saccagée par les Maures. A la fin du 3eme siècle, Thévest vit
sa dernière période de paix avant les troubles dus à l'apparition du christianisme et qui vont
ensanglanter le pays.
En 313, la première église chrétienne est fondée et Constantin relève en partie les ruines.
Après les luttes entre chrétiens et donatistes, Théodore déclare le christianisme religion
officielle en 385, c'est alors que s'érige la plus importante basilique de la chrétienté africaine.
55
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
Eprouvée par les troubles religieux et sociaux du 4éme siècle, Thévest fut pilée mais non
détruite par les vandales au 5éme siècle.
Pendant le règne des vandales, de 429 à 534, les monuments furent respectés, mais lorsque
les armées byzantines commandées par Bélisaire, accoururent pour reconquérir l’Afrique, elles
trouvèrent Thévest entièrement dévastée par les maures en 535 ; puis quand Salomon, le lieutant
et successeur de Bélisaire, répara ses ruines, il construit l’enceinte qui porte son nom (320m sur
280m) et mérita le titre de second fondateur de la ville.
L’occupation de Thévest par les byzantins, se caractérise surtout par l’édification de système
de défense (enceintes, guérites, etc.) protégeant la cité et le voisinage, contre les incursions
fréquents des tribus turbulences et d’éventuels envahisseurs.
Cette époque est marquée aussi, par de nombreux soulèvements de tribus berbères et la mise
à mort de Solomon devant la basilique romaine de Thévest.
Cardo
Forum
L’enceinte
Decumanus
56
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
L’histoire de Tébessa devient confuse jusqu'à l'invasion arabe en 647 et le pays ne se relèvera
plus.
57
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
Le pays va alors faire partie successivement de l'empire des Khalifes, de l'Etat des
Arlébites et des Fatimites à la chute desquels le peuple berbère reprend son autonomie.
En 1056 a lieu la grande invasion des Hilals qui refoulent les berbères ainsi que les
derniers colons romains et domineront la région durant quatre siècles.
Vers 1573, Tébessa passe sous la souveraineté des turcs jusqu'à l'arrivée des français.
58
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
59
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
D’après la lecture de tableau n°03, on observe un accroissement naturel selon RGPH dont
les valeurs sont positivement importantes pour le chef-lieu de wilaya.
Nous distinguons aussi d’après le tableau n°04, une forte croissance urbaine dans cette
période qui est essentiellement due à l’émigration de leurs populations vers le chef-lieu de
wilaya.
60
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
Tous ces facteurs ont conduit la prolifération de l’habitat illicite dont les plus importants
sont : Zaouïa – Zitoune – El Djorf et El Merdja…..etc.
Durant cette période, l’expansion urbaine de la ville s’est faite dans plusieurs directions :
- D’après la figure ci-dessus on constate que la zone industrielle est inscrite dans le tissu
urbain, elle s’avère être beaucoup plus contrainte qu’un atout.
62
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
Contrairement à la première étape, cette période est caractérisée par une expansion dans
les directions nord et ouest mais planifiée et organisée dans le cadre des instruments
d’urbanisme et d’aménagement (PDAU et POS).C’est en fait durant cette période que sont
apparus les ZHUN, les équipements d’accompagnement, certains équipements structurants et
des cités illicites à la périphérie de la ville.
La croissance urbaine très rapide n’a pas permis une maîtrise de la gestion adéquate et a
donné lieu un dysfonctionnement et à un déséquilibre spatial.
63
Chapitre I : La ville de Tébessa et sa croissance urbaine
Conclusion :
« C’est une vielle ville et éternelle cité ou se trouve un temple dont on ne peut
différencier les pierre , même si l’on y plantait une épingle je n’y ai trouvé d’issue , à
l’intérieur se trouve des caves les unes au-dessus des autre , des maisons sous terre et
plusieurs tours la vue y est splendide mais la seul partie habité à présent est son palais qui est
une magnifique forteresse la ville de Tébessa possède une multitude de vergers et des fruits
exotiques ou les amandes abondent au point d’en devenir l’exemple en Ifriqiya ………… »
OYOUN AL ISTIBCAR
Même si aujourd’hui, la ville souffre d’une multitude de problèmes dus à la surcharge de ses
différentes structures d’accueil qui ne répondent plus aux besoins d’une population sans cesse
croissante qui est à l’origine de ses problèmes actuels.
64
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
Introduction
Après avoir déterminé les différentes périodes de la construction du tissu urbain et de leurs
hiérarchie dans l’échelle chronologique et aussi dater les éléments archéologiques, le cas de la
ville de Tébessa, dans ce chapitre on va essayer de ressortir les maux et les défaillances de notre
ville pour pouvoir les réglés dans l’optique de la démarche de développement durable,
La lecture du graphe de l’évolution de la population des communes entre 1966 et 2008 nous
amène à distinguer les communes à forte et moyenne croissance dont fait partie le chef-lieu
de wilaya, Ouenza, Bir El Ater et Cheria ; et les communes à faible croissance engobant les
sept communes à savoir El Kouif, Morsott, El Aouinet, Ain Zerga, Bir Mokkadem, Hammamet
et El Ogla. La croissance du reste des communes est en perte de vitesse. (Fig. n° 26).
Parmi les facteurs qui ont entrainé ce déséquilibre, on cite l’accroissement naturel selon
RGPH 2008 dont les valeurs sont positivement importantes pour le chef-lieu de wilaya (5394
habitants/an), et les trois communes Ouenza (1308 habitants/an), Bir El Ater (1832
65
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
habitants/an) et Cheria (1364 habitants/an). Par contre l’apport naturel en effectif est très faible
pour les communes frontalières (Ain Zerga, El Kouif, Bekkaria, Boukhadra, Houidjbet, Oum
Ali et Saf Saf Ousra) ne dépassant pas 358 habitants voir même négatif pour certaines telles
que la commune de Bekkaria (- 223 habitants/an) et El Kouif (-11/an). (Fig. n°27).
66
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
67
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
Cette croissance urbaine a généré des nouveaux phénomènes urbains dont l’étalement urbain
fait partie de ces phénomènes et qui est due à la réalisation de la ZHUN IV et le centre
universitaire de Tébessa ou La ville a entamé la croissance linéaire sur la RN10.
Source Auteur
68
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
L’étalement périphérique, est suspecté d’entrainer une dévitalisation des centres ville, une
ségrégation des espaces urbains. Mais l’accusation la plus récurrente, porte sur le
gaspillage d’espace, la détérioration des paysages.
L’étalement urbain de la ville a pour effet mécanique d’amplifier les flux de mobilité et
d’en accroitre les distances parcours. Dès lors une préoccupation environnementale entre
en jeu, dans toute la mesure où ces nouvelles mobilités s’effectuent largement par voitures
particulières qui est malgré les progrès accomplis par les industrielles, contribuent très
largement à polluer l’air et l’atmosphère.
Les urbains de la ville font des déplacements pendulaires journaliers entre les lieux de
résidences (dortoirs) et les lieux du travail (centre-ville).
La grande concentration des véhicules génère des pollutions néfastes pour la qualité de l’air
et pour la santé. Elle provoque d’autres nuisances (bruit. Problème de circulation des
piétons….etc.).de plus, elle augmente la consommation d’énergie fossiles.
69
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
70
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
Source Auteur
71
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
72
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
Malgré les opérations d’amélioration de vie dans les quartiers spontanés comme,
l’alimentation en électricité, la réalisation du réseau d’assainissement … etc. Les conditions de
vie restent lamentables et les constructions ne répondent en aucun cas aux normes urbanistiques,
architecturales et esthétiques. De plus, elles donnent un aspect désolant.
Cette situation alarmante a conduit les autorités locales à entreprendre plusieurs opérations
visant l’éradication de ces baraques afin d’améliorer l’image de la ville.
Source : www.essalamonline.com
En effet, la prolifération de l’habitat illicite ne constitue pas le seul problème dont souffre
actuellement la ville de Tébessa. On peut citer également les problèmes écologiques ainsi que
la dégradation du bâti de la vieille ville.
73
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
- Dégradation de la Vieilleville :
La veille ville de TEBESSA est un site de grande qualité architecturale et urbaine; avec
son cachet particulier, elle constitue un patrimoine hautement qualifié, elle est bien déterminé
par les remparts qui les entoure, et représente un point appel et de repère car c’est le premier
noyau de la ville.
74
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
75
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
Les espaces verts sont un facteur d’équilibre entre l’être humain et l’environnement; en
dehors de leur rôle dans son équilibre physique et psychique, ils ont un rôle fonctionnel très
important dans l’isolation acoustique. Le domaine des espaces verts est loin d'être satisfaisant
à Tébessa, celle-ci connaît un manque important en qualité et en quantité.
L'Algérie se situe en fait dans la catégorie des pays pauvres en ressources hydrique. Au
regard du seuil de pénurie de la disponibilité en eau, fixé par la banque mondiale à
1000m3/hab/an (273l/j/hab.) 1
Source de vie par excellence, l'eau peut également se transformer en une source de
multiples désagréments, les fuites, les coupures intensives, ainsi que les branchements illicites;
sont autant de problèmes dont souffre la ville de Tébessa. Les fuites ont pour cause principale
la vétusté du réseau d'adduction, les débits sont importants, sont estimées à 20-40%, ces
dernières pourraient à elles seule alimenter un quartier de plusieurs milliers de consommateurs.
1
BOULEHOUECHE.A, les problèmes environnementaux des villes algérienne, in acte du colloque national « la crise de la
ville algérienne, 2003 », p117.
2
Rapport sur l'état et l'avenir de l'environnement, 2000, pp31-32-33.
76
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
Ces pertes peuvent être coûteuses; une goutte d'eau qui fuit par seconde entraîne un
gaspillage annuel d'environ 10 000 litres3.
Le taux de raccordement de la population de Tébessa aux réseaux est de 93%. Une partie
des eaux usées provoque donc des atteintes à l'environnement.
3
MAROUF.N,"La corrosion des conduites d'alimentation en eau potable dans les zones urbaines", in séminaire "la
ville et le développement durable, Oum El Bouaghi, 15 Mai 2004, op.cit
77
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
Les pollutions urbaines notamment par les déchets constituent l’une des principales
sources de dégradation de l’environnement et de la détérioration de l’hygiène publique. Le
mode de vie moderne a généré des quantités considérables des déchets solides, en raison de
changements dans les modes de consommations des habitants, aussi le volume des déchets
augmente en parallèle avec l’augmentation de la population.
Les déchets ménagers, industriels et hospitaliers constituent une autre forme de pollution
au niveau de la ville de Tébessa; une étude de terrain, a démontré que la quantité des déchets
dans la ville de Tébessa est de l’ordre de 0.5 kg/ Hab /j.
2025 282 915,15 169 749,09 33 949,82 28 291,52 28 291,52 8 487,45 5 658,30 8 487,45
2035 420 414,30 252 248,58 50 449,72 42 041,43 42 041,43 12 612,4 8 408,28 12 612,43
2045 599 198,60 359 519,16 71 903,83 59 919,86 59 919,86 17 975,9 11 983,97 17 975,96
6
78
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
79
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
La ville de Tébessa est située dans les sous bassins d’Oued-Kébir qui est alimenté par
plusieurs Oueds qui s’insèrent dans le tissu urbain. La traversée de ces oueds se fait par de
nombreux ponts ou passerelles qui ont favorisées la formation d embâcles et de débâcles lors
des précipitations exceptionnelles des dernières années. Ces formes de perturbations de
l’écoulement dans la ville ont engendré des dégâts considérables aux constructions et aux
infrastructures avec un déplacement des populations des sites sinistrés.
80
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
Source : ENNAHAR.TV
Source : ENNAHAR.TV
81
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
I.8. Les risques industriels (l’existence de la zone industrielle au sein du tissu urbain)
Ces trois dernières décennies ont ainsi été fortement marquées par le processus de
développement industriel, une croissance urbaine incontrôlée et marginale, des habitats
inadaptés aux données réelles du danger et une utilisation abusive et spéculative des réserves
foncières communales.
Par rapport au tissu urbain, elle s’avère être beaucoup plus une contrainte qu’un atout, car
constitue un obstacle pour son extension de l’agglomération,
Source : Auteur
82
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
La question de la maîtrise de la croissance urbaine, autour des sites à risque, est au cœur
de la problématique de minimisation du danger.
L’état affiche la volonté d’aménagement équilibré des territoires et des écosystèmes urbains
nationaux. Cette volonté politique, achoppe à la fois sur les choix stratégique
L'instabilité ou bien les mutations politiques sont aussi génératrices de désordres urbains,
aggravant les situations et les maux constatés.
Par sa volonté d’équilibrer l’aménagement des territoires et des systèmes urbains et par son
souci de rentabilité optimale des investissements, l’Etat Algérien a enregistré dans ses
stratégies, divers défauts :
Souvent importées des pays occidentaux, les modèles de développement sont mis en place
sans prise en considération des spécificités politiques, institutionnelles, économiques, sociales
et culturelles du pays. De surcroit, étant basées sur des données peu fiables et sur des
perspectives et des projections aléatoires, ces stratégies se sont révélées déphasées par rapport
aux tendances sociétales. Elles n’ont pas pris en considération les dégradations déjà existantes
des espaces urbanisés. Un diagnostic rigoureux, basé sur des enquêtes fines et
pluridisciplinaires, aurait pu fournir des informations complètes et fiables qui auraient permis
de mettre en place des solutions appropriées.
Ces stratégies, étant élaborés d’une façon très centralisée et rigide, ont rencontré à leur
application des inerties et des réticences de la part des autorités locales, dues au manque
d'information et à l'absence de formation. Dès leur application, elles se sont heurtées à une
mauvaise gestion des financements, à l’absence d’une maîtrise de la ressource foncière et
parfois même à l’absence de textes d’application. L’enchevêtrement des prérogatives entre
différents acteurs, freine considérablement la concrétisation des différentes stratégies de
développement.
83
Chapitre II : Analyse de la croissance urbaine de la ville de Tébessa
Conclusion
La croissance de La ville de Tébessa à l’instar des villes algériennes est marquée par une
croissance démographique et un exode rural massif ce qui a donné lieu aux mutations socio-
économique et culturelles ainsi que des transformations profondes dans son paysage urbain et
qui ne sont pas échappées à avoir des impacts négatifs sur l’environnement.
Elle semble en mesure d’assurer un développement durable pour les générations actuelles
et futures. Mais la distance entre l’état réel de celle-ci et les exigences d’un développement
durable paraît grande, car la ville pâtit actuellement de nombreux problèmes urbains générés
par les divers modes de développement socio- économiques, auxquels il faut ajouter l’absence
d’une politique visant à préserver le capital naturel et humain.
En dépit de cette situation critique, la ville de Tébessa avec ses atouts, son poids historique
et culturel, son statut dans le pays et dans la région, peut s’engager dans le processus du
développement durable et Voilà ce que nous allons l’examiné dans les chapitres suivants.
84
Chapitre I: Actions internationales pour la croissance urbaine
Introduction
C’est une ville qui se construit sur un temps long et ne laisse personne de côté. Pour être
durable, une ville doit définir des priorités pour son développement : améliorer l’accès à un
logement décent, aux services essentiels… Mais cela exige également de favoriser la mixité
sociale et fonctionnelle, de mettre en œuvre des politiques de mobilité adéquates et de
promouvoir des activités économiques, ainsi que l’emploi local. Il faut s’assurer que la ville
offre les services performants qu’elle est censée fournir à l’ensemble de sa population, tout en
optimisant le plus possible les «co-bénéfices de ces services». Il faut parvenir à ce que les
programmes de transport ou de logement, par exemple, aient des effets positifs, ou le cas
échéant le moins d’impacts négatifs possibles au regard du climat, de l’environnement ou de
l’intégration sociale.
85
Chapitre I: Actions internationales pour la croissance urbaine
D’après l’ONU Habitat, les villes abriteront trois personnes sur quatre en 2050. La
croissance urbaine, est-ce une chance ou une mauvaise nouvelle ?
Pour que la ville soit une chance, il faut que les autorités publiques aient les moyens d’une
planification territoriale et d’une stratégie à long terme. C’est la raison pour laquelle l’AFD
accorde tant d’importance au renforcement des capacités et de maîtrise d’ouvrage des
collectivités. L’objectif est d’anticiper l’afflux de populations et d’aménager des quartiers
pour loger celles-ci dans les meilleures conditions possibles, tout en raccrochant à la ville les
quartiers précaires.
Notre rôle ? Aider la ville à sérier les problèmes et à faire un diagnostic, puis à déterminer des
priorités pour avancer vers la construction d’une ville qui tienne la route.
86
Chapitre I: Actions internationales pour la croissance urbaine
Medellin
Source : www.impact.cd
Auteur
Source www.impact.cd
Au début des années 1990, les 6 000 morts violentes par an de Medellín, ville de 2,5
millions d’habitants, en font la cité la plus dangereuse du monde. Au fil des migrations, les
bidonvilles se sont étendus sur les hauteurs de cette ville colombienne encaissée dans la
Cordillère des Andes. Difficilement accessibles, coupés des pouvoirs publics, ils constituent
87
Chapitre I: Actions internationales pour la croissance urbaine
Source www.impact.cd
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Chapitre I: Actions internationales pour la croissance urbaine
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Pour répondre à ces enjeux, l’AFD, avec le Fonds Français pour l’Environnement Mondial,
financent le projet « Porto-Novo, ville verte », conçu et mis en œuvre par la municipalité
béninoise. Une approche environnementale du développement urbain qui concilie préservation
d’un site naturel sensible et promotion d’activités économiques. Le projet s’étend sur quatre
ans, en partenariat avec Cergy Pontoise et le Grand Lyon. Il prévoit l’établissement d’un plan
de développement urbain durable qui sera alimenté par une étude des vulnérabilités et des
ressources du territoire.
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Chapitre I: Actions internationales pour la croissance urbaine
Du fait de son statut de capitale économique du Vietnam, Ho Chi Minh Ville attire
nombre de migrants à la recherche d’un emploi, qui viennent grossir les bidonvilles. Cette
croissance soutenue génère des défis majeurs en matière d’accès aux services essentiels.
Proche de la rivière Saïgon, du Mékong et de la côte, la ville est particulièrement menacée par
la montée des eaux.
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Pour répondre à ses besoins en aménagements, la municipalité a créé un fonds
d’investissement voué au développement urbain et mettant en œuvre les projets d’urbanisme.
L’AFD finance ainsi des projets liés aux services essentiels : logement, éducation, santé,
traitement de déchets. Dans une approche intégrée, l’Agence veille particulièrement à la
cohérence des différents projets qu’elle soutient, de façon à assurer une croissance durable de
Ho Chi Minh Ville. Les aspects environnementaux sont ainsi pris en compte dans l’ensemble
du programme.
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Chapitre II: Enjeux et actions
Introduction
Si les principes de développement durable à l’œuvre sont assez clairs – répondre aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres
besoins –, leur application à l’objet urbain n’a rien d’évident. Car la ville mêle patrimoine bâti,
flux, processus, chacun en interaction avec les autres ; elle possède ses propres règles de
fonctionnement, en équilibre spontané entre le mode de vie des habitants et les infrastructures.
Dans cette partie, on va dégager les enjeux nécessaires avec ses actions pour résoudre les
problèmes posées dans ce contexte et aussi pour atteindre l’opération de la maitrise de la
croissance urbaine de la ville de Tébessa.
I. Les enjeux :
Les objectifs :
Actions
- Créer des agglomérations d’appui pour lever la pression sur le pôle urbain de Tébessa.
- Fixer la population rurale dans les agglomérations secondaires.
- Décentraliser les infrastructures et les équipements structurants.
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Chapitre II: Enjeux et actions
Les objectifs :
Actions
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Chapitre II: Enjeux et actions
- La mise en œuvre d’un nouvel urbanisme qui s’étend de l’étude des relations qui existent
entre l’homme et son environnement naturel en prenant des mesures pour limiter ou
supprimer l'impact négatif des activités humaines sur la nature.
- La mise en valeur des paysages à travers l’amélioration de l’intégration paysagère et
écologique lors de la création d’infrastructures et d’équipements, la requalification des
espaces verts urbains, et la préservation des composantes et des spécificités paysagères
Les objectifs :
Actions
- La bonne gouvernance a enfin conscience qu’il ne suffit plus de dénoncer les carences, les
entraves et les abus, d’élaborer de nouveaux textes, d’énoncer des mesures supplémentaires,
mais au contraire qu’il faut veiller avant tout aux impératifs de l’application, de même
qu’elle est convaincue que la conduite du changement exige une connexion en profondeur
avec le réel et surtout la vertu de l’exemple.
- Maitriser les ressources foncières.
- Nécessité d’une gestion financière.
- Nécessité de la formation et l’information.
- La mise en œuvre d’une politique de modernisation pour une gestion durable des déchets ,
à travers l’utilisation de nouvelles techniques efficaces de collecte et de traitement, ainsi
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Chapitre II: Enjeux et actions
que la communication et l’information pour une réduction des déchets à la source, dans le
but de minimiser leur impact sur l’environnement.
- La mise en œuvre d’une politique pour une gestion durable de l’eau, réduction des
gaspillages, des pertes en réseaux.
- Prévention des risques naturels.
- Prévention des risques industriels.
-
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Chapitre II: Enjeux et actions
Source : auteur
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Chapitre II: Enjeux et actions
Source : auteur
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Chapitre II: Enjeux et actions
Conclusion générale
Cette croissance urbaine importante des territoires reste l’un des défis globaux auxquels les
pays en développement devra faire face au XXIe siècle, et qui découle de la croissance
démographique et surtout de ce qu’on appelle l’exode rurale ou les migrations rurales donc une
croissance urbaine démesurée et incontrôlable qui provoquent un certain nombre de tensions
sur l’espace urbain et c’est le cas pour la ville de Tébessa.
Il est plus que jamais nécessaire d’appliquer une politique de développement durable pour
maitriser espace urbain qui est une démarche s’appuie sur trois principes : efficacité
économique, équité sociale et a prudence environnementale.
En cherchant à explorer la façon dont la croissance urbaine de Tébessa pourrait être durable.
Il nous semble aujourd’hui essentiel, non plus de faire dans l’urgence mais plutôt travailler sur
le moyen terme et le long terme.
Dans ce cadre et de ce que nous avons retenu du diagnostic et de ce qui est en train de se
faire en termes de développement urbain durable, nos réflexions s’oriente vers des objectifs
divers de durabilité : primo est d’inscrire la ville de Tébessa dans un territoire intercommunal
composé du plusieurs communes formant une couronne autour de TEBESSA, à l’instar des
communes d’EL HAMMAMET, BEKKARIA, EL-KOUIF, BOULHAF DYR. Secundo est de
revoir l’organisation urbaine de la ville, revalorisation des tissus urbains, amélioration de
l’image de la ville. Tertio est d’avoir une bonne gouvernance qui constitue le moteur de la
maitrise de la croissance urbaine et la clef de l’efficacité de gestion urbaine qui a pour objectif
l’amélioration de la qualité de cadre de vie de citoyen de cette ville.
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Liste de figures
N0 de Titre N0 de
Figure page
01 Paris, une ville radioconcentrique 11
02 Plan hippodamien de la ville. Grecque de Milet. 12
15 La muraille byzantine 57
16 Porte d’Ain- Chala. 57
17 Mosquée El Atiq 58
18 Carte de Tébessa en 1956 59
19 Le Marché 59
20 La Caserne 59
21 Carte de Tébessa en 1978 61
22 Constructions illicites 61
23 Constructions illicites 61
24 Carte de Tébessa en 2000 62
25 PDAU Tébessa 2008 63
26 l’Evolution de la population totale des communes de la wilaya de 65
Tébessa
27 l’Accroissement naturel des communes de la wilaya de Tébessa 66
28 l’Organisation spatiale du tissu urbain de la ville de Tébessa 67
N° de Titre N0 de
tableau page
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المناطق الحضرية :أكثر من 3.4مليار شخص يعيشون اآلن في المدن ،وأكثر من ٪50من سكان العالم.
هذا النمو الحضري السريع يمثل احدى التحديات العالمية التي ستواجه اإلنسانية في القرن الحادي والعشرين ،مع
عواقب وخيمة تؤثر على االستقرار االجتماعي واالقتصادي والبيئيي لهذا الكوكب.
على عكس دول الشمال ،حيث يتم التحكم في النمو الحضري،تتميز دول الجنوب بنمو حضري غير المنضبط من خالل
توسع عمراني كبير للمناطق الحضرية مما يجعل التحكم في النمو الحضري قضية هامة للسياسات الحضرية
ويؤكد االنفجار الحضري في الجزائر،الذي يعتبر حديثا مقارنة بالنتائج األولية ألحدث إحصاء 16أبريل :2008أكثر
من ثلثي السكان يعيشون في المناطق الحضرية .على الرغم من نطاقه هو األخير ،وظاهرة التحضر في الجزائر هي
تعاني المدينة اآلن من مشاكل عديدة تسببت فيها الحمولة الزائدة التي تتحملها بنيتها حيث ان هذه األخيرة لم تعد
.تستجيب الحتياجات السكان وهم مصدر مشاكلها الحالية بعددهم المتزايد باستمرار
وعلى الرغم من العديد من المشاكل التي تعاني منها مدينتنا :التةسع العمراني فير المنتظم ،وتدهور وضعف البيئة
المبنية ،والمخاطر البيئية والطبيعية والصناعية وتدهور الموارد الطبيعية ...ان الهدف الذي ترمي المدينة الى بلوغه
اليوم هو ان تتحكم في نموها الحضري حتى تستعيد وفي زمن قريب دورها كمدينة حدوديية سياحية بامتياز تشع على
اقليم واسع.
ينصب اهتمامنا في اطار هذا البحث اوال في محاولة معرفة العلل والفشل في مدينتنا الناتج عن نمو حضري سريع ثم
بث بعض االنعكاسات للتحكم وتسير النمو الحضري في الوقت الذي يحدث فيه بدال من معالجة اضراره الخطيرة في وقت
الحق.
Nous sommes à l’aube d’un millénaire urbain. En 2008, pour la première fois de son histoire,
la population mondiale est devenue majoritairement urbaine : plus de 3,4 milliards d’individus
résident désormais en ville, soit plus de 50 % de la population mondiale. (STÉBÉ, J-M, 2010).
Cette croissance urbaine rapide représente un des défis globaux auxquels l’humanité devra
faire face au XXIe siècle, avec des conséquences majeures pour l’équilibre social, économique
et environnemental de la planète.
Contrairement aux pays du Nord, où la croissance urbaine est maîtrisée, les villes des pays
du Sud sont marquées par une croissance urbaine incontrôlée par un étalement considérable de
leurs territoires urbains dont le contrôle est un enjeu majeur des politiques urbaines.
L’explosion urbaine en Algérie, assez récente historiquement parlant, est confirmée par les
premiers résultats du dernier recensement du 16 avril 2008 : Plus des deux tiers de la population
vit en milieu urbain. Quoique son ampleur soit récente, le phénomène d’urbanisation en Algérie
est fort ancien par ses racines.
Malgré les problèmes multiples qui souffre notre ville : extension spatiale informel,
détérioration et vulnérabilité de son cadre bâti, la dégradation des ressources naturelles
problèmes environnementaux, les risques naturels et industriels … l’objectif auquel Tébessa
augure aujourd’hui, est de maîtriser sa croissance urbaine en vue de reprendre dans un proche
avenir, son rôle en tant que wilaya frontière et stratégique sur un vaste territoire.