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Hatier – Didactique – Développer la conscience phonologique

Dès l'école maternelle

Ce qu'en disent les programmes


→ C'est par le travail sur les sons de la parole, l'acquisition du principe alphabétique et des gestes de
l'écriture que l'école maternelle favorise grandement l'apprentissage systématique de la lecture et de
l'écriture. Pour se faire, les élèves de maternelle doivent connaître l'existence et la nature des relations entre
les lettres et les sons.
→ Dans la rubrique « se préparer à lire et à écrire », l'accent est mis sur les jeux sonores et les premières
tâches de discrimination sonores (rimes, syllabes).
→ Au niveau des syllabes et des sons, les élèves de fin de grande section doivent être capables de :
– Localiser une syllabe d'un mot et un son dans un mot (début, fin)
– Percevoir une syllabe identique dans plusieurs mots et situe sa position dans le mot (début, milieu,
fin)
– Scander les syllabes
– Dénombrer les syllabes d'un mot
– Manipuler les syllabes : ajouter, inverser, substituer, enlever une syllabe, recombiner plusieurs
syllabes dans un autre ordre
– Distinguer les sons constitutifs du langage, notamment les voyelles et quelques consonnes en
position initiale (attaque) ou terminale (rime)
– Discriminer les sons proches (f/v ; s/ch ; ch/j)

L'apprentissage de la lecture et de l'écriture, qui passe par l'acquisition du système alphabétique, requiert
d'établir des correspondances entre les unités de l'oral et les unités de l'écrit. Pour se faire, les maîtres de
maternelle vont les aider a comprendre le fonctionnement du système qui code les sons de l'oral à travers
des tâches diversifiées qui permettent notamment d'isoler, de décomposer les mots, les syllabes et les sons.

1. Phonologie et phonèmes
→ La phonologie étudie les phonèmes, des unités abstraites qui se définissent par la fonction qu'elles jouent
dans le système de la langue. La phonologie concerne donc les sons à valeur linguistique qui sont en
relation avec un signifié (concept) qu'ils permettent de distinguer : Les phonèmes [t] et [f] permettent de
distinguer train et frein.
→ On dénombre 36 phonèmes en français, qui constituent des unités sonores distinctives minimales. Ces
unités sont des abstractions et non des sons en tant que tels (mais il est préférable d'utiliser le terme « son »
sur le plan pédagogique)

2. La perception des constituants phonétiques à l'école


→ Il est indispensable au cycle 1 de faire travailler les élèves sur la dimension sonore de la langue, ce qui
s'entend, ce qui « sonne », c'est a dire principalement les voyelles vu que les consonnes ne sonnent pas
sans une voyelle.
→ Pour l'élève de maternelle et de CP, les constituants phonétiques sonores de la langue restent
difficilement perceptibles car son attention reste focalisée sur les significations des messages, des discours,
des mots et non sur l'analyse de leurs différents constituants. Les élèves de maternelle considèrent le
registre sémantique du langage et son usage pragmatique ordinaire, ce qui les empêche le plus souvent
d'objectiver les différentes unités linguistiques de la langue.
→ Ce sont donc principalement les taches scolaires qui conduisent les jeunes élèves à appréhender les
mots qu'ils doivent écouter ou prononcer différemment (par exemple en syllabant). Ces tâches vont
permettre aux élèves de prendre conscience que les unités de sons et de sens qu'ils entendent sont elles-
mêmes composées d’éléments qui peuvent être isolés à l'oral (les mots, les syllabes, les sons).
→ En ce qui concerne les syllabes, on distingue ce qui porte sur la syllabe orale (ba/leine) du découpage
syllabique de l'écrit (ba/lei/ne). => Des études ont montré que pour le jeune lecteur, l'unité syllabique joue un
rôle dans la reconnaissance des mots écrits au cours de ses premières années de lecture.
→ A l'école maternelle, les différentes tâches proposées doivent permettre aux élèves de porter peu à peu
leur attention sur l'aspect formel des mots indépendamment de leur signification., et les conduire a prendre
conscience de la dimension sonore de la langue et des liens qu'elle entretient avec les unités écrites
(=objectif de la GS)

3. La conscience phonologique
→Travailler sur la conscience phonologique = développer chez l'élève une activité métalinguistique qui lui
donne accès a la conscience phonologique. Ce travail doit s'effectuer sous diverses formes, tout au long du
cycle 1 pour permettre l'acquisition de cette CS phonologique au cycle 2

→ Des étapes sont nécessaires pour la réalisation de cet apprentissage : casse le mot pour percevoir la
syllabe, caser la syllabe pou percevoir le phonème, ou l'attaque ou la rime) car la perception de l’élément
infrasyllabique ne constitue pas le seul élément de a CS phonologique. Les tâches proposées par
l'enseignant en cycles 1 et 2 aident les élèves a percevoir, à distinguer, à découper, à manipuler les unités
sonores de la langue que sont les syllabes, les rimes, les attaques, les phonèmes.

→ La prise de conscience d'unités phonologiques de la langue, telles que la syllabe ou le phonème, se


développe à partir de tâches qui en permettent le traitement progressif et explicite, tout en assurant une
mise à distance de la signification des mots dont sont issues ces unités phonologiques.

→ La prise de conscience des réalités sonores de la langue (= conscience phonologique) joue un rôle
fondamental dans la découverte du code, dans l'apprentissage de l'écriture (encodage) et de la/ lecture
(décodage). Elle est nécessaire à l'acquisition progressive de compétences plus abstraites, mobilisées
notamment pour l'étude de la langue.

→ Le lien CS phonologique/écriture/lecture tient au fait que l'orthographe du français est de type


alphabétique. Notre système alphabétique a pour vocation principale de coder des phonèmes associés a
des graphèmes et nécessaires à la formation de morphèmes (unités porteuses de sens)

→ L'apprentissage de la valeur sonore des lettres est un moyen d'accéder à a perception et a la


manipulation possible de phonèmes, en même temps que la CS phonologique assure elle aussi
l'apprentissage de la conversion phonèmes/graphèmes. La maîtrise de l'écriture alphabétique demande aux
élèves d'opérer consciemment un traitement des unités abstraites que sont les phonèmes.

→ Ce traitement est progressivement conscientisé par l'enseignant grâce a un étayage langagier qui rend
explicite le fonctionnement de la langue et les liens qui régissent les unités orales et écrites. Cet étayage
consiste également à verbaliser le processus d'écriture et de déchiffrage lors des tâches d'encodage et de
décodage.

→ A l'école maternelle, les tâches porteront massivement sur la syllabe orale, considérée comme l'unité
phonologique de base de la langue française. Dans l'apprentissage que doivent réaliser les élèves, ils auront
à comprendre, puis progressivement a maîtriser des dimensions qui n'obéissent pas à un ordre
chronologique strict :
– Le langage oral est constitué d'unités (mots)
– Ces unités sont elles mêmes composées d'unités plus petites, les syllabes
– Les syllabes sont elles-mêmes composées d'unités plus petites, les phonèmes
– Séparément, ces petites unités n'ont pas de signification

4. Nécessaire progression des tâches


→ Quelques soient les tâches proposée, elles sont réalisées à l'oral et en interaction avec le maître, il s'agit
de proposer des jeux phoniques

a. En petite section
→ Une première sensibilisation aux sons de la langue est proposée à travers l'apprentissage de comptines,
de ritournelles, composées de répétitions et de jeux sonores. L'élève de petite section s'exerce à répéter,
dire de plus en plus vite ces comptines,. Il s’entraîne aussi à différencier, reproduire les sons proches, puis
des sons plus ou moins difficiles à prononcer ou a enchaîner. L'apprentissage de formulettes qui scandent
les différentes activités contribue également à cette première appropriation informelle aux unités sonores de
la langue.

b. En moyenne section
→ L'apprentissage des comptines, outre leur dimension cultuelle, est mobilisé pour construire une première
conscience des réalités sonores de la langue. Ce travail est réalisé d'une part, à travers les jeux sonores
(virelangue, jeux chantés qui portent avant tout sur les voyelles).
→ Il a également lieu a travers la scansion de syllabes orales dans les mots et a la recherche de syllabes
identiques a la finale (rime), a l'initiale (attaque) ou a l’intérieur des mots.
→ Le maître pourra par exemple proposer aux élèves de classer les prénoms ou les mots issus du ≪capital
mots ≫en fonction de leur nombre de syllabes orales. Il pourra aussi proposer un travail a partir d'imagiers
qui permettent les manipulations et comparaisons simples de mots, en référence a un autre stock lexical que
les mots de la classe.

c. En grande section
→ Le renouvellement de cette tache pourra servir d'appui pour le comptage et le repérage de syllabes
identiques.
→ L’efficacité des activités phonologiques est en grande partie liée a leur régularité et leur fréquence, sans
qu'elles soient l'objet d'un travail systématique qui est a réserver au CP. Une bonne conscience
phonologique est un bon prédicateur de la capacité a lire.
→ En grande section, les seules activités phonologiques proposées sur un mode ludique ne suffisent pas a
faire acquérir a tous les élevés les compétences phonologiques nécessaires pou aborder l'apprentissage de
la lecture. Il doivent :
– Apprendre a scander, compter, inverser, ajouter, fusionner, redoubler et supprimer les syllabes orales
contenues dans des mots
– Comprendre que les syllabes sont elles mêmes composées d’unités plus petites, en pratiquant toutes
sortes de manipulations sur les phonèmes.
→ Un travail oral sur le changement d'une de ces unités infra-syllabiques permet aux élevés de GS de
construire une première conscience de la dimension phonologique de la langue française et son impact sur
la signification des mots, dans les activités d’écriture et de lecture.
=> Il est nécessaire que les maîtres sensibilisent les enfants aux réalités sonores de la langue dans le but
de développer progressivement chez tous l

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