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Les petites misères


de la grossesse

Dossier n° 6/2008

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Les petites misères de la grossesse
Sommaire
1. BOUFFEES DE CHALEUR 9. INFECTIONS URINAIRES
2. CONSTIPATION 10. LIGAMENTS ET TIRAILLEMENTS
3. CONTRACTIONS 11. MYCOSES
4. CRAMPES 12. NAUSEES ET VOMISSEMENTS
5. DOULEURS AU DOS 13. SEINS DOULOUREUX
6. FATIGUE 14. LES REMEDES
7. HEMORROIDES 15. BIBLIOGRAPHIE
8. HUMEURS ET ETATS D’AME 16. QUESTIONS / REPONSES

Si la grossesse est souvent synonyme de moments inoubliables, elle peut malheureusement s’accompagner de
petits désagréments : fatigue, sautes d’humeur, nausées et vomissements… Grâce à ce dossier très complet, vous
saurez tout des petits tracas liés à la grossesse et des meilleures méthodes pour les combattre. Bonne lecture !

1. BOUFFEES DE CHALEUR
Sous l’action des hormones, vos glandes sudoripares et sébacées vont se mettre à
sécréter davantage. Ces glandes sont de petits tubes ondulés enfouis dans le derme
qui sont chargées d’éliminer les déchets de l’organisme. Ces glandes sont inégalement
réparties sur votre corps : zones pileuses, les paumes des mains et les plantes des
pieds.

Cette sensation de chaleur, accompagnée d’une transpiration plus importante que la


normale, est une manifestation classique au cours de la grossesse : Vous avez toujours
trop chaud et pour ramener votre corps à une température normale, votre transpiration
augmente.

Vous constaterez parfois l’apparition d’une acné entre les seins. Votre transpiration va augmenter au niveau des
aisselles et de la région pubienne et la plante des pieds, surtout en fin de grossesse.

Pourquoi cette odeur nauséabonde ? La sueur est composée de 95% d’eau et de chlorure de sodium et devrait
être inodore. Le problème est que la sueur est propice à la prolifération des bactéries qui altèrent sa composition
et provoquent cette odeur nauséabonde.

Sachez également que les aliments que vous ingérez s’exhalent par la peau, par l’intermédiaire de la sueur.

2. CONSTIPATION
Beaucoup d’entre vous souffrent de constipation et malheureusement la maternité n’ar-
range rien : les hormones de la grossesse renforcent cette tendance. La progestérone
ralentit le travail de la fibre musculaire et l’intestin devient paresseux.
Il est important de lutter contre la constipation car elle augmente le risque d’infection
urinaire.
Il ne faut toutefois pas que cela devienne une obsession, l’objectif étant simplement
d’aller à selle régulièrement, tous les jours ou toutes les 48 heures.

Conseils :
- Faites un peu d’exercice. Une demi-heure de marche suffit à régulariser les fonctions intestinales. La natation
est également excellente pour lutter contre la paresse intestinale.
- Buvez beaucoup d’eau, notamment riche en magnésium, surtout entre les repas.
- Adapter votre alimentation: évitez les féculents, privilégiez les aliments riches en fibres (légumes, fruits,…) ,
pensez aux pruneaux et préférez le pain complet ou au son. Remplacez le sucre par du miel.

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- Un grand verre d’eau ou de fruit frais au lever ou au moment du coucher est un apport efficace. Pensez aux
tisanes qui facilitent la digestion.
- Pensez également à vous massez régulièrement le ventre dans le sens des aiguilles d’une montre.
- Parmi les médicaments, vous devez éviter les laxatifs agressifs, mais vous pouvez essayer les suppositoires à la
glycérine, l’huile de paraffine en gelée et les mucilages
(extraits de végétaux).

3. CONTRACTIONS
Les contractions sont un phénomène naturel. Il est donc normal d’en ressentir quelque-
sunes au cours de votre grossesse, mais elles doivent rester indolores, peu fréquentes
et isolées. Certaines d’entre vous n’en ressentiront aucune alors que d’autres en vivront
plusieurs dizaines par jour.

Sachez que votre bébé n’est pas comprimé pendant les contractions car il baigne dans
le liquide amniotique qui est incompressible. Les contractions peuvent vous réveiller ou
vous faire sursauter mais il n’en va pas de même pour votre bébé qui continue à dormir
paisiblement.

A. Qu’est-ce qu’une contraction ?

Votre utérus est un muscle qui comme tous ceux de votre corps peut se contracter: Il se ramasse sur lui-même,
se durcit, change un peu de volume et puis se relâche peu à peu. La durée d’une contraction peut être brève (10
à 20 secondes) ou prolongée (près d’une minute). Concrètement, vous avez une contraction quand vous sentez
votre ventre se durcir.

B. Quel est leur rôle ?

Le rôle des contractions est d’amener votre bébé à se mettre en position verticale et à se disposer la tête en
bas. Une fois qu’il sera dans la bonne position, les contractions permettront à sa tête de se rapprocher du col de
l’utérus.

C. Quand faut-il s’inquiéter ?

Les contractions surviennent plus souvent le soir après une journée fatigante, après un stress, après un change-
ment de position ou en montant les escaliers. Elles sont indolores et ne sont jamais constantes. Le plus important
est de savoir si elles ont une répercussion au niveau du col de l’utérus. En effet, le col ne doit pas se raccourcir ou
se ramollir trop tôt dans la grossesse car votre bébé n’est pas prêt à naître. Signalez toute contraction à votre
gynécologue afin qu’il s’assure que votre col est resté bien fermé et qu’il n’y a aucun risque d’un accouchement
prématuré.

Il faut s’inquiéter lorsque les contractions deviennent douloureuses, évoquant la douleur des règles, des
coliques ou des cisaillements dans le bas du ventre. Ces contractions sont dangereuses car elles peuvent aboutir à
un accouchement prématuré. Si vous avez des contractions douloureuses, de plus en plus longues accompagnées
des bouffées de chaleurs et d’accélération du pouls, consultez votre médecin de toute urgence ou rendez-vous à
la maternité afin de faire le point sur l’activité exacte de votre utérus grâce à l’enregistrement par monitoring de
vos contractions.

Conseils :
Qu’elles soient fréquentes ou pas, qu’elles soient douloureuses ou pas, parlez-en à votre gynécologue. Il vous
rassurera ou au contraire, il vous conseillera de changer immédiatement de rythme de vie, vous imposera parfois
un repos forcé et dans certains cas, vous donnera des médicaments qui arrêtent les contractions.

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4. CRAMPES
Comme elles sont douloureuses ces crampes nocturnes qui raidissent les muscles de notre pied, de notre mollet
ou de notre cuisse et qui nous réveillent brutalement ! Si vous avez fréquemment des crampes, demandez à votre
médecin de vous prescrire un complément de vitamines B, de calcium, de magnésium et de potassium.

Les crampes peuvent également être dues à un problème circulatoire. Il est alors conseillé de surélever les pieds
du lit, de manière à ce que jambes et pieds soient en parfaite extension.

Conseils :
- En cas de crampes au pied, levez-vous et appuyez tout votre poids sur votre jambe en question, le pied bien à
plat. Ou redressez votre pied à la perpendiculaire.
- En cas de crampes au mollet, massez-le de bas en haut.
- En cas de crampes à la cuisse, pliez votre jambe sur la cuisse, la cuisse sur le ventre, puis l’étendre doucement,
progressivement, en relâchant les muscles.

5. DOULEURS AU DOS
A partir du 5ème mois de grossesse, le poids du bébé et le volume de l’utérus modifient la
morphologie de la colonne vertébrale. Cette charge augmente la courbure lombaire et en-
traîne une cambrure anormale appelée lordose. De plus, toujours à cause du poids de votre
bébé, votre centre de gravité se déplace vers l’avant. Le mal au dos vient de la compression
des nerfs sensitifs, due à des déplacements vertébraux même minimes.

Il existe deux types de mal au dos:


• La sciatique est une douleur qui irradie vers la fesse et l’arrière de la cuisse : le nerf
sciatique est alors comprimé du fait d’un relâchement des articulations sacroiliaques.
Ces douleurs sont très difficiles à soulager.
• Le mal au dos ou lumbago est comparable à un mal aux reins et s’explique par le fait
que votre colonne vertébrale est mise à rude épreuve. Le surpoids imposé à votre co-
lonne vertébrale entraîne des malpositions de la région lombaire et d’autant plus si vous
vous tenez cambrée.

Ces douleurs sont plus intenses le soir, si vous êtes fatiguée ou que vous avez dû rester longtemps debout. Les
douleurs au dos ne doivent pas être prises à la légère car elles peuvent entraîner des contractions musculaires
autour des vertèbres qui peuvent subsister après l’accouchement.

Conseils :
- Mieux vaut prévenir que guérir, alors faites attention aux postures que vous prenez. Basculez régulièrement le
bassin vers l’avant. Ce mouvement resserre les muscles du ventre et empêche de trop creuser le dos.
- Tenez-vous droite et pas cambrée.
- Évitez de rester debout trop longtemps.
- Prenez un abonnement à la piscine et nagez sur le dos. Renoncez à la brasse car elle creuse le dos.
- Pour dormir, choisissez un lit ferme et dormez allongée sur le côté gauche en chien de fusil ou sur le dos avec
un coussin sous les genoux.
- Pour vous habiller, asseyez-vous pour enfiler vos chaussettes, pantalons, slips,...
- Pour vous chausser, amenez votre pied sur un point d’appui et n’inclinez pas votre buste vers l’avant.
- Pour marcher, portez le poids du corps sur les talons et non sur les orteils et bannissez les chaussures à talons
hauts.
- Pour vous asseoir, asseyez-vous toujours bien au fond de votre chaise et effacer le creux des reins.
- Monter les escaliers en vous penchant légèrement vers l’avant.
- Pour faire votre ménage, ne vous pliez pas en deux mais pliez les genoux et en gardant la colonne verticale bien
droite pour ramasser un objet, balayer, passer l’aspirateur,… Asseyez-vous pour éplucher vos légumes.

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6. FATIGUE
Vous avez tout le temps envie de dormir ? De faire une sieste surtout après le repas
? C’est une fatigue inhabituelle, autre qu’un simple coup de pompe. Si vous tra-
vaillez, vous rentrerez le soir avec pour seule envie de vous mettre au lit et dormir.
Pourquoi ? Parce que votre corps est en pleine période d’adaptation.

Conseils :
N’hésitez pas à faire des siestes et à vous coucher tôt. Si vous travaillez beaucoup,
rattrapez tout votre manque de sommeil le week-end.

7. HEMORROIDES
Les hémorroïdes ne doivent pas être un sujet tabou : nous en avons toutes ou presque !.
C’est en effet un mal douloureux qui touche la plupart des femmes enceintes pendant la deuxième partie de la
grossesse. En fait, ce sont les veines du rectum et de l’anus qui se dilatent. Elles forment alors un bourrelet qui
est plus ou moins douloureux, mais toujours inconfortable. Lors de l’émission de selles, il est possible que les
hémorroïdes saignent.

Les hémorroïdes sont causées par certaines hormones de grossesse qui entraînent un relâchement des tissus mais
aussi par la constipation et par la compression provoquée par le poids du bébé et de l’utérus.

Vous devez en parler à votre médecin sans attendre pour éviter de rentrer dans un cercle vicieux : vous n’oserez
plus aller à selle de peur d’avoir mal, vous serez alors de plus en plus constipé et vos hémorroïdes seront de plus
en plus douloureuses…

Conseils :
- A titre préventif, il faut lutter contre la constipation en buvant beaucoup d’eau, en mangeant des aliments riches
en fibres. Évitez les plats épicés.
- Si les hémorroïdes sont déjà constituées, un traitement local antalgique (crème ou suppositoires) vous sera
prescrit par votre gynécologue. Ces traitements sont efficaces mais n’espérez pas les faire totalement disparaître
avant l’accouchement.
- Si elles deviennent extrêmement douloureuses, consultez au plus vite votre gynécologue. Un caillot peut s’être
formé et qui exige d’être enlevé par un petit geste chirurgical.

8. HUMEURS ET ETATS D’AME


Que nous ne reconnaissions plus notre corps, cela, nous nous y attendions, mais nous ne
nous attendions pas à ce qu’il échappe à ce point à notre contrôle… Tout comme notre hu-
meur d’ailleurs! La femme enceinte peut passer du rire aux larmes sans savoir pourquoi. Un
rien la fait rire, un rien provoque ses larmes. Est-ce la faute aux hormones? Un peu mais
pas seulement.

A. Un peu la faute aux hormones

Pendant la grossesse, les modifications du climat hormonal sont de grande amplitude. Nos
hormones sexuelles modifient notre comportement et notre perception des choses. Il est
donc tout à fait normal de se sentir différente. Mais rassurez-vous, ces modifications sont
transitoires et elles disparaîtront après la naissance.

La progestérone nous met à la fois la tête dans les nuages et en même temps nous met « sur les genoux ». Nous
nous retrouvons alors dans une position bien inconfortable qui nous rend vulnérables. Nous devenons susceptibles
et la moindre remarque devient une attaque. Une simple contrariété devient un véritable stress. C’est aussi cette
augmentation du taux de progestérone qui est à l’origine des réveils nocturnes pour uriner. Et de mauvaises nuits
ne vont certainement pas arranger nos humeurs.

Les endorphines agissent comme un antidouleur naturel et nous remontent le moral. Leur sécrétion augmente
tout au long de la grossesse mais c’est à l’approche de l’accouchement que leur taux devient maximum.

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Le cortisol nous apporte son effet euphorisant, voire excitant. Aussi il nous réveille la nuit, moment opportun
pour laisser gamberger notre esprit entre la peur de l’accouchement et la joie de devenir maman.
Mais les hormones n’expliquent pas tout…

B. C’est un peu la faute de tout le monde et… de personne

Nous voulions tellement ce bébé, nous en avions rêvé et voilà que 2 mois plus tard,
nous sommes submergée par les nausées, les angoisses et les questions existentielles
: Nous avons peur de l’accouchement, peur de ne pas être une bonne mère, peur de
nous être trompée,…
Tout notre entourage nous félicite pour cette grossesse et nous nous sentons coupable
de douter. Au bord de la crise de larmes, nous nous demandons si notre bébé ressent
nos angoisses.

Toutes, à un moment où un autre, nous nous posons ce genre de questions saugrenues.


C’est normal et c’est sain. Alors inutile de chercher des raisons psychologiques dans nos nausées et notre acné.

Pour ne rien arranger, la société véhicule une image de la femme enceinte, jeune, active, toujours belle et mince,
alors que nous nous sentons hyper fatiguée, grosse comme une baleine, le visage ravagé par les cernes. Et nous
nous demandons: Pourquoi pas nous? Où est l’erreur?

Et puis il y a notre patron qui ne voit pas cette grossesse d’un très bon oeil et qui pense qu’être enceinte est
anti-productif. Nous redoutons le moment où il nous dira que dans notre état, nous ne sommes plus en mesure
d’assumer d’aussi lourdes responsabilités, et qu’il confiera nos dossiers à un collègue.

Pour finir, il faut bien reconnaître qu’à force de tout décider et tout planifier dans notre vie, nous n’acceptons plus
certaines choses comme le fait que tomber enceinte prenne un peu plus de temps que prévu, que notre gros-
sesse soit plus contraignante qu’espéré. Il faut pourtant accepter de ne pas maîtriser notre corps comme nous
organisons notre travail. La grossesse est un état merveilleux par lequel il faut se laisser bercer. Neuf mois sont
nécessaires pour faire un bébé. Ces 9 mois là sont également indispensables pour devenir mère.

C. La grossesse déclenche une véritable crise d’identité

La grossesse est un moment charnière de notre vie pendant lequel nous pouvons faire
une véritable crise d’identité, tout comme à l’adolescence. Tout change alors : l’image
que l’on a de soi, de sa féminité, de son statut social, de son statut dans son couple et
sa famille.
Nous cessons d’être la petite fille de notre maman pour devenir la mère de notre en-
fant.
Pour ce faire, nous empruntons le chemin qu’elle a emprunté avant nous. Et peu importe
les rapports avec notre maman, un rapprochement inéluctable se fait entre nous : soit
elle nous a comblée et nous aurons envie de lui demander plein de conseils, soit un vide
s’est installé entre nous et c’est le moment de le combler.

Dès que l’on est enceinte, on revit dans sa tête et dans son corps les premiers échanges qu’on a eus avec sa
maman. Ce rendez-vous avec notre passé est bouleversant. On se sent sincèrement émue et retournée sans
comprendre d’où viennent ces accès de nostalgie et de tristesse qui déferlent. Et les souvenirs du passé viennent
s’imbriquer au présent. Les vieilles blessures psychiques de l’enfance peuvent refaire surface et occasionner des
perturbations. Vous trouvez ça très pénibles, à un moment où tout devrait vous aider à trouver la plus grande
sérénité.

D. Soyez rassurée !

Enceinte, nous restons une énigme : vulnérables, émotives, nous alternons les coups de blues et les moments
d’euphorie et nous nous conduisons parfois comme des petites filles capricieuses. Nous sommes et nous resterons
ambivalentes envers la grossesse que nous avons désirée. Cela nous aide sans doute à prendre conscience des
responsabilités qui nous attendent.

Toutes ces angoisses, ces pensées contradictoires s’envolent comme par magie lorsqu’on tient son petit ange dans
ses bras. C’est ça le miracle d’être une maman.

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9. INFECTIONS URINAIRES
Une infection urinaire intervient fréquemment lors de la grossesse; Voilà pourquoi l’on
recommande un dépistage systématique, dès le 3ème mois de grossesse.

Une simple bandelette réactive trempée dans l’urine suffit à détecter ce type d’infec-
tion, lors d’un examen médical. Si la réaction s’avère positive, une analyse en labora-
toire permettra de désigner le germe responsable et donc d’identifier le traitement le
plus adéquat.
Ces précautions sont nécessaires car ce phénomène est malheureusement courant et il
ne doit pas être pris à la légère. Le lien entre la fonction urinaire et la grossesse s’ex-
plique, en effet, par le fait que cette dernière favorise le maintien persistant d’urines
dans la vessie.

Par ailleurs, le fait que l’utérus prenne plus de volume dilate les voies urinaires hautes, ce qui accroît également
le risque d’infection. En contre partie, l’infection urinaire multiplie le risque d’accouchement prématuré et peut
engendrer un retard sur la croissance du foetus.

Conseil :
Il est donc impératif de suivre un traitement si vous êtes sujette à une infection urinaire. Il est même urgent de
consulter votre médecin si vous avez de la fièvre. Nous vous rappelons, par ailleurs, qu’ici encore, l’automédica-
tion est vivement déconseillée car certains antibiotiques sont gravement toxiques pour l’enfant à naître.

10. LIGAMENTS ET TIRAILLEMENTS


Les tiraillements dans le ventre, le dos et le périnée sont dus au fait que vos ligaments sont mis à rude épreuve
pendant la grossesse. Les ligaments sont des bandes de tissus conjonctifs qui servent de courroies de transmis-
sions à nos articulations et de liens entre nos différents organes.

Les ligaments sont constitués d’un faisceau de tissu fibreux blanchâtre capable de résister à des très fortes trac-
tions grâce à leur remarquable élasticité.
Les hormones ovariennes relayées par celles du placenta sont responsables de la laxité des ligaments pendant
toute la grossesse.

• C’est notamment grâce à l’élasticité des ligaments de la paroi abdominale que votre uté-
rus peut se gonfler sans jamais être comprimé. Le poids et les dimensions de votre utérus
opèrent d’importantes tractions sur les ligaments qui le relient aux ovaires, au vagin, à la
vessie et à tous les organes environnants. Il s’ensuit des sensations de tiraillements et une
distension des fibres qui s’accentue au fil des grossesses. C’est la raison pour laquelle une
seconde grossesse est visible plutôt.
• Parallèles, perpendiculaires ou transversaux, les ligaments de la colonne vertébrale assurent
une bonne souplesse à votre dos soumis à de fortes pressions durant la grossesse. L’uté-
rus, en déplaçant votre centre de gravité, fait peiner les ligaments entourant votre colonne
vertébrale. Les régions les plus vulnérables sont le bas et le haut du dos: une mauvaise posture entraîne des
cervicalgies, lombalgies et des élancements dans les fessiers et les cuisses. Soyez rassurées, quelques séan-
ces de kiné pour apprendre les bonnes postures et quelques exercices qui soulagent et décontractent, vous
seront bénéfiques.
• Le périnée (ou plancher pelvien) est un ensemble de muscles et de ligaments qui soutient les organes gé-
nitaux et urinaires. C’est un plancher fragile car il n’est pas hermétique : il doit laisser passer les conduits
urinaires, génitaux et anal. Le muscle périnéal supporte beaucoup de tensions en fin de grossesse et lors de
l’accouchement. Afin d’éviter ce qu’on appelle «la descente d’organes» et notamment de fuites urinaires lors
d’un fou rire après l’accouchement, vous devez veiller à renforcer les muscles du périnée pendant votre gros-
sesse et après l’accouchement.Toutefois l’état de votre périnée après l’accouchement dépendra de nombreux
facteurs : la qualité de vos tissus, le poids de votre bébé, le nombre de grossesse,…

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11. MYCOSES
Une mycose vaginale est due à la prolifération d’un champignon microscopique, le Candida Albicans. C’est une af-
fection très courante puisqu’elle représente la cause principale des consultations gynécologiques. Ce champignon
provoque alors des démangeaisons persistantes autour de la vulve et des pertes blanches qui ressemblent un peu
à du lait caillé. Les hormones de grossesse fournissent tous les éléments nutritifs nécessaires à son développe-
ment et favorisent sa fixation sur les parois du vagin.
Il est important de vous soigner, car si vous n’êtes pas traitée, votre bébé peut être contaminé lors de l’accouche-
ment et présenter ensuite une inflammation de la bouche ou du siège.

Conseils :
- A titre préventif, sachez que l’humidité fait le bonheur de ce champignon, alors préférez des sous-vêtements
en coton aux matières synthétiques qui transpirent davantage. Et lavez vos sous-vêtements à haute température
afin de détruire ce champignon.
- Ne portez pas de pantalons trop serrés.
- Contentez-vous d’une toilette intime externe avec un savon au pH neutre, car de nombreux germes nécessai-
res à la résistance au développement du champignon sont présents dans la flore vaginale. Une toilette du vagin
détruirait ces germes très utiles.
- Les traitements antimycosiques par voie orale sont déconseillés pendant la grossesse : votre gynécologue vous
prescrira donc des crèmes ou des ovules. Ce champignon disparaît généralement en moins d’une semaine. Mal-
heureusement, il y a récidive dans 45% des cas.

12. NAUSEES ET VOMISSEMENTS


Il semble qu’une femme sur 2 souffre, pendant les 3 premiers mois de sa gros-
sesse, de nausées, parfois suivies de vomissements. Leur mécanisme n’est pas
encore élucidé.
Certains attribuent les nausées aux hormones de la grossesse. D’autres mettent
ces nausées sur le compte de manifestations psychosomatiques.
Rien n’est plus variable que les nausées et vomissements de la grossesse, qu’il
s’agisse du moment où ils se produisent ou de la cause qui les provoque. Parfois
les nausées surviennent sans raison ; parfois elles sont dues à des odeurs pré-
cises qui deviennent insupportables.

Les nausées surviennent souvent le matin à jeun, et disparaissent généralement après le petit déjeuner ; mais
elles peuvent persister toute la matinée ou plus rarement toute la journée.

Conseils :
- La règle d’or est de ne jamais rester l’estomac vide et mangez de petites quantités régulièrement, par exemple
toutes les deux heures. En effet, votre corps « fabrique » votre bébé en permanence et non trois fois par jour au
moment des repas.
- Avant de vous lever le matin, mangez deux biscottes ou biscuits que vous aurez déposé la veille au soir sur votre
table de nuit.
- Éviter les aliments difficiles à digérer comme le café au lait et préférez un jus de fruits frais.
- Parfois, la simple prise de coca-cola ou d’eau gazeuse peut faire disparaître le symptôme. Les aliments riches en
zinc peuvent prévenir ces malaises.
- En cas de vomissements violents, votre gynécologue pourra vous prescrire des médicaments efficaces et sans
dangers pour votre bébé.

13. SEINS DOULOUREUX


C’est un des premiers signes de grossesse. Très précocement, parfois même avant que vous ne vous sachiez
enceinte, vos seins augmentent de volume. Ils deviennent tendus, hypersensibles et le moindre choc peut être
douloureux. Vous pouvez ressentir des démangeaisons, des picotements et votre mamelon ne supporte parfois
plus aucun effleurement.

L’aréole autour du mamelon devient plus sombre, de petits tubercules saillent, ce sont les tubercules de Montgo-
mery.
Ce phénomène est dû aux fortes sécrétions d’oestrogènes qui inondent votre corps dès le début de la grossesse.

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Dès le second trimestre, vos seins garderont le même volume, mais leur sensibilité redeviendra normale.

Conseils :
- Changez de taille de soutien-gorge. Choisissez un modèle confortable qui soutienne
efficacement vos seins sans les comprimer.
- Par ailleurs, malgré plusieurs grossesses et allaitements, vous pouvez garder une
belle poitrine à condition d’en prendre soin.
- Appliquez quotidiennement une crème de soin anti-vergetures.
- Musclez vos seins en faisant travailler les pectoraux.
- Si vous envisagez d’allaiter, préparez chaque mamelon afin d’habituer leur peau
fine et sensible à la future succion. Demandez à votre compagnon de les suçoter avec
de petites aspirations et de les masser avec le bout de ses doigts.

14. LES REMEDES


A. L’homéopathie

L’homéopathie est une médecine douce qui peut vous soulager efficacement des petits maux liés à votre gros-
sesse.

Contrairement aux médicaments classiques qui contiennent des substances chimiques qui peuvent passer la bar-
rière placentaire, les médicaments homéopathiques sont non toxiques, dénués d’effets secondaires et ne provo-
quent pas d’accoutumance.

Le principe de l’homéopathie est celui « des lois des similitudes ». On peut dire qu’elle soigne le mal par le mal.
En effet, l’homéopathie va au-delà des plantes, elle utilise des roches, des métaux, des glandes animales... qu’elle
transforme, après dilution et dynamisation, en substances capables de produire des troubles identiques à ceux de
la maladie que l’on veut soigner.

L’homéopathie soigne donc par analogie de symptômes (homéo : semblable et pathos : souffrance). L’homéopa-
thie est une médecine individuelle, ce qui est efficace pour l’une ne l’est pas forcément pour l’autre. C’est pourquoi
le médecin homéopathe vous interrogera sur votre caractère, vos goûts,... afin de vous prescrire un traitement
qui correspondra non seulement à une maladie, mais aussi à un profil.

Seul un médecin homéopathe est apte à vous prescrire le bon produit et le bon dosage. En effet, pour
qu’elle soit efficace, l’homéopathie doit être correctement utilisée. Ce n’est pas parce que c’est une médecine
douce, qu’il faut l’utiliser tout azimut.

Les remèdes se présentent sous forme de granules ou de poudre à faire fondre sur la langue un quart d’heures
avant le repas. Il est essentiel de n’avoir aucun goût particulier dans la bouche (menthe, café, tabac, alcool ou
toute autre substance aromatique).
Supprimez votre dentifrice à la menthe et demandez à votre pharmacien un dentifrice compatible avec un traite-
ment homéopathique.

B. L’acupuncture

L’acupuncture part du principe qu’une énergie vitale circule dans l’organisme le long
des méridiens (lignes sous-cutanées qui traversent notre corps). La stimulation de
points précis de ces lignes par la pose de petites aiguilles permet de régulariser la
circulation de cette énergie et de corriger un dysfonctionnement.

L’acupuncture peut soulager pratiquement toutes les petites misères de la grossesse


à condition qu’elle soit pratiquée par un acupuncteur compétent et initié à l’obstétri-
que :
nausées
vomissements
insomnies
anxiété
nervosité
constipation
hémorroïdes
douleurs...

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L’acupuncture est sans danger pour votre bébé puisque vous n’absorbez aucun produit chimique.

Pour éviter tous les risques de contamination, assurez-vous que chaque aiguille est stérilisée.

C. L’ostéopathie

L’ostéopathie est une thérapeutique faisant appel à des manipulations sur les os.

Les ostéopathes partent du principe que notre corps est un tout indivisible, formé d’os, d’articulations, de muscles
et de ligaments qui bougent harmonieusement. Or, durant notre grossesse, nos hormones rendent nos muscles
et nos ligaments « laxes », c’est à dire élastiques. La conséquence est simple, le grand puzzle de votre corps ne
s’emboîte plus aussi bien et des troubles divers apparaissent.

Un bon ostéopathe doit parvenir à mettre le doigt sur les endroits qui coincent et de les remettre dans le bon axe
en appliquant de légères pressions des doigts.

Les maux de dos sont le terrain privilégié de l’ostéopathie : douleurs cervicales, dorsales, lombaires.

L’on obtient également de bons résultats dans les problèmes :


articulaires
circulatoires
les troubles digestifs

15. BIBLIOGRAPHIE
Dr. Frydman R., Dr. Cohen-Solal J., Ma grossesse, mon enfant, éditions Odile Jacob, 2000.
Pernoud L., J’attends un enfant, éditions Albin Michel, 2000.
Schilte Ch., Dr. Frydman R., Attendre bébé, éditions Hachette, 2000.
Dr. Antier E., Attendre, éditions Robert Laffont, 2001.
Bergeret-Amselek, Le mystère des mères, éditions Desclée de Brouwer.

16. QUESTIONS / REPONSES


Question 1
Bonjour, je suis une future maman qui souffre de problèmes de constipation. Pouvez-vous m’aider ?

Réponse 1
En cours de grossesse, la constipation est un petit mal, certes désagréable, mais bien fré-
quent, dû à la paresse des intestins, et qui se soigne rapidement avec quelques trucs...
- Buvez 1,5 à 2 litres d’eau par jour et de préférence des eaux aux vertus laxatives, c’est-à-
dire “déconstipantes” telles Hépar ou Contrex. De même, il est également conseillé de boire
à jeun dès le réveil un verre d’eau tiède avec un citron pressé.
- Privilégiez les fibres ( pain complet ou au son ; des légumes verts à raison de plusieurs fois
par jour et des fruits tels les prunes, le raisin et les poires
- Marchez une demi-heure par jour, cela régularise les fonctions intestinales.

Question 2
Bonjour je suis enceinte de 20 semaines et j’ai des douleurs depuis 2jours sur le côté droit et ça lance. Mon gy-
nécologue m’a dit que c’était l’utérus qui grossit. Est-ce que cette douleur va durer longtemps ?

Réponse 2
La grossesse est un bonheur immense... mais jalonnée de petits maux plus ou moins désagréables. Il est tout à
fait normal, surtout pour une première grossesse de ressentir de telles douleurs : l’utérus se développent et les
ligaments tirent. Les tiraillements dans le ventre, le dos et le périnée sont dus au fait que vos ligaments sont mis
à rude épreuve pendant la grossesse. C’est notamment grâce à l’élasticité des ligaments de la paroi abdominale
que votre utérus peut se gonfler sans jamais être comprimé. La durée de ces douleurs dépend d’une femme à
l’autre.

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Les petites misères de la grossesse
Question 3
Enceinte de 14 SA, j’ai quelques petits soucis qui m’inquiète un peu. hier soir, j’ai
eu des sensations désagréables dans le bas ventre : point douloureux, comme des
chocs, qui durent quelques secondes à peine (3 en tout). Est-ce possible de sentir le
bébé bouger à ce stade de la grossesse ? Est-ce normal d’avoir quelques douleurs ?

Réponse 3
Il est tout à fait normal de ressentir des douleurs dans le bas ventre tout au long
de la grossesse. Les premiers mois, votre bébé fait son nid et cela se ressent. C’est
seulement vers la 18ème semaine que vous sentirez bouger votre bébé. C’est doux
comme des ailes de papillons et légers comme une bulle.
Si malgré tout vous restez inquiète, appelez votre gynécologue pour lui en parler. Il
doit rester votre interlocuteur privilégié durant toute la durée de votre grossesse.

Question 4
Bonjour, Je m’inquiète de ne ressentir aucun symptôme de la grossesse.

Réponse 4
Les femmes sont inégales devant les petits maux de la grossesse. Chaque femme les ressent avec plus ou moins
d’intensité, les unes ont un symptôme, les autres, toute la gamme. D’autres encore, comme vous, ont la chance
de connaître un début de grossesse sans ces inconvénients, mineurs ou majeurs. C’est tant mieux, et beaucoup
de femmes enceintes doivent vous envier. Ne boudez pas votre joie de ne connaître que les avantages et non les
inconvénients de votre statut de future maman et faites confiance à cette vie qui grandit en vous.

Question 5
Je suis à 35 semaines de grossesse. Lors de la dernière visite, la gynéco m’a dit qu’il n’y avait pas encore d’ouver-
ture mais que le col était ramolli. Pourriez-vous m’expliquer ce que cela signifie ?

Réponse 5
Pendant la grossesse, le col de l’utérus doit être long et ferme. Peu avant l’accouchement, le col se modifie : il se
raccourcit puis s’efface avant de se dilater.
Il peut arriver que le col se modifie durant la grossesse, bien avant l’accouchement. Un col ramolli est un col moins
ferme. Cela signifie simplement qu’il commence à «travailler», c’est-à-dire à se modifier en vue de l’accouche-
ment.
Parfois le col se dilate en cours de grossesse ; le gynécologue parle alors d’ouverture de quelques millimètres
ou parfois centimètres. Cette situation nécessite alors une surveillance plus rapprochée et bien souvent le repos
s’impose afin d’éviter un accouchement prématuré.

Question 6
La sage femme qui m a examiné à ma dernière visite m’a annoncé que mon col été
ouvert côté maman et m’a donné du magnésium. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que
puis-je faire pour ne pas aggraver la situation ?

Réponse 6
Le magnésium relaxe l’utérus et les artères au cours de la grossesse. La sage fem-
me vous en a prescrit pour vous protéger contre des contractions inadaptées de
votre utérus.
Si vous ressentez de nouvelles contractions (quand votre ventre se durcit), n’hésitez pas à appeler votre gynéco-
logue pour faire le point sur votre état. Pour éviter d’aggraver la situation, c’est le repos : vous devez vous reposer
le plus possible afin d’éviter un accouchement prématuré. Laissez de côté les tâches ménagères superflues. Le
bon déroulement de votre grossesse doit être votre priorité. Si vous travaillez, évitez les efforts et asseyez-vous
le plus possible. Si votre travail est pénible, demandez àvotre gynécologue de vous prescrire quelques semaines
de repos afin de franchir le cap des 31 semaines.

Question 7
Bonjour, je souffre de brûlant pour cette nouvelle grossesse alors que j’en n’ai pas souffert pour mes deux précé-
dentes grossesses. Que puis-je faire ?

Réponse 7
Chaque grossesse est différente et il est tout à fait normal de ne pas bien se souvenir ou de connaître des sensa-
tions différentes.

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Les petites misères de la grossesse
Concernant le brûlant : Une remontée acide se reconnaît facilement et concerne plus de la moitié des femmes
enceintes. Elle se présente sous forme de brûlures épigastriques remontant le long du sternum et pouvant parfois
même atteindre la gorge. Elles peuvent être fréquentes voir intenses selon les cas.

Voici quelques conseils pour les prévenir :


- Le tabac est, sans aucun doute, un des principaux facteurs favorisant les remontées acides. Il est donc impératif
que vous arrêtiez de fumer, ne fût-ce que pour la santé de votre foetus.
- Mangez également équilibré et ne sautez aucun repas.
- Fractionnez vos repas, cela vous permettra de réduire les nausées ainsi que les sensations de lourdeur et de
brûlures.
- Reposez-vous un peu après chaque repas mais évitez de trop vous allonger car cela favorise les remontées
acides.
- Évitez aussi de porter des vêtements qui vous serrent à la taille.
- Buvez beaucoup d’eau plate et de lait.
- Variez votre nourriture et favorisez les aliments riches en calcium (produits laitiers), magnésium (épinards, pois-
sons, banane, chocolat,...) et fer (fruits, céréales, viandes, oeufs,...).
- Bien entendu, la consommation d’alcool est totalement contre-indiquée.
Si vous suivez ces conseils et que vous souffrez tout de même de remontées acides, appelez sans hésiter votre
médecin. Il pourra vous renseigner au sujet de pansements gastriques très efficaces, faciles à prendre et sans
aucun danger pour votre foetus.

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