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La couverture sanitaire de la wilaya d’Oran

Pr. Larbi ABID

La wilaya d'Oran est située au nord-ouest du pays. Peuplée de 1 734 133 habitants
en 2014 pour une superficie de 2 114 km2, elle est bordée à l'est par la wilaya de
Mostaganem, au sud-est par celle de Mascara, au sud-ouest par celle de Sidi Bel Abbes et à
l'ouest par celle d’Ain Témouchent. Le relief de la wilaya d’Oran est présenté selon six
composantes naturelles :

• La bordure côtière où on distingue les côtes rocheuses s’étalant des monts


d’Arzew jusqu’à Mers El Kebir à l’Ouest et du Cap Lindles jusqu’à Cap Sigal, limite
administrative de la wilaya ; les plages sableuses de la basse plaine de Bousfer-les
Andalouses et de la baie d’Arzew.
• Les collines du Sahel constituées par les monts d’Arzew : Ensemble de
hautes collines bordant toutes les falaises abruptes allant d’Arzew à Canastel (Est
d’Oran) et le Murdjadjo et ses prolongements à l’Ouest.
• La basse plaine littoral de Bousfer-Les Andalouses, ensemble pénéplaine
déclinant vers le Nord, très abrité par les collines sahéliennes disposées en
amphithéâtre. Un seul cours d’eau important draine cette basse plaine à l’Ouest,
l’oued Sidi Hammadi près du complexe touristique des Andalouses.
• Le plateau d’Oran-Gdyel, s’étendant sur une vaste superficie, des piémonts
du Murdjadjo, jusqu’au Sahel d’Arzew. Ce plateau est marqué par une absence de
drainage et de nombreuses dépressions plus ou moins salées : la grande Sebkha
d’Oran qui marque la limite du Plateau à l’Ouest, la Daya Morsli, le lac Télamine, les
Salines d’Arzew limite du plateau à l’Est.
• La partie orientale de la plaine de la M’leta, coincée entre les piémonts Sud
de Tessala, les côtes aux de la forêt de Moulay Ismail et la bordure immédiate de la
grande Sebkha.
• La grande sebkha d’Oran et les salines d’Arzew. La grande sebkha d’Oran est
une dépression située à 80 m d’altitude d’une étendue dépassant les 30 000 Ha (près
de 1/6 de la surface de la wilaya). Les salines d’Arzew s’étendant au pied de la forêt
de Moulay Ismail, d’orientation similaire à celle d’Oran.

Le chef-lieu de la wilaya, Oran, surnommée « El Bahia », est la deuxième ville


d’Algérie et une des plus importantes du Maghreb. C'est une ville portuaire de la
Méditerranée, située à 432 km de la capitale Alger. Elle est située au fond d'une baie ouverte
au nord et dominée directement à l'ouest par la montagne de l'Aïdour, d'une hauteur de 420
mètres, ainsi que par le plateau de Moulay Abdelkader al-Jilani.
Oran bénéficie d'un climat méditerranéen sec marqué par une sécheresse estivale,
des hivers doux. L'anticyclone subtropical recouvre la région oranaise pendant près de
quatre mois. Les faibles précipitations (420 mm de pluie) et leur fréquence sont
caractéristiques de ce climat.
La wilaya recèle une superficie agricole utile de 90271 Ha. La superficie totale des
terres forestières est de 39818 Ha, soit 18,83 % de la wilaya d’Oran

Depuis le dernier redécoupage administratif de 1984, la wilaya d'Oran est divisée en


neuf daïras : 1 Oran, 2 Ain El Turk, 3 Arzew, 4 Bethioua, 5 Es Senia, 6 Bir El Djir, 7 Boutlelis, 8
Oued Tlelat, 9 Gdyel, sur lesquelles se répartissent 26 communes.

Le réseau routier comprend 187 Km de routes nationales, 592 chemins de wilaya et


274 chemins communaux. La wilaya compte un réseau ferroviaire d’une longueur de 95
kilomètres, trois gares ferroviaires (Oran, Es Senia et Oued Tlelat). La wilaya compte un
aéroport international d’une capacité d’accueil de 3 millions de voyageurs par an et trois
ports : le port d’Oran, 2ème port commercial du pays, le port d’Arzew, 1er Port pétrolier du
pays et le port de Bethioua également port pétrolier. Elle possède par ailleurs de grandes
potentialités dans le domaine de la pêche.
Oran possède d’importantes potentialités touristiques : théâtre national, théâtre de
verdure, musée, ancienne ville d'Oran, quartier de Sidi El Houari, Médina Djedida, la
cathédrale, le Djebel Murdjadjo, et les stations balnéaires. Elle dispose de 123 hôtels
totalisant 5409 chambres et 10814 lits (dont 67 hôtels classés).
La wilaya dispose de 3 zones industrielles : Arzew, Hassi Ameur, Es Senia et de 18
zones d’activités. Le complexe pétrochimique d’Arzew constitue un potentiel productif très
important. Le secteur secondaire (transformation industrielle) occupe une place essentielle
dans le paysage économique de la wilaya; l'industrie pétrochimique, ses dérivés
énergétiques et plastiques dominent le paysage économique.
La présence d'hydrocarbures a permis le développement d'industries
consommatrices d'énergies comme l'industrie sidérurgie et celle des matériaux de
construction. D’autres secteurs sont bien représentés : La chimie, la pétrochimie, la
production de détergents, la peinture, le plastique, les produits cosmétiques, les produits
pharmaceutiques, les articles ménagers, la fabrication de meubles, la sidérurgie, la
métallurgie, l’emballage, l’agroalimentaire, le textile, le cuir, les matériaux de construction,
la maintenance industrielle, le montage de matériel informatique.
La wilaya d'Oran compte un pôle universitaire important, avec l’université d’Oran-Es-
Senia et l'Université des Sciences et de la Technologies. Le pôle compte huit facultés (dont
celle de médecine et de pharmacie) et un institut de la maintenance et de sécurité
industrielle. Ces Facultés regroupent un total de 55595 places pédagogiques et 63 094
étudiants inscrits.

Le taux d’électrification varie entre 97 % en milieu urbain et 93% en milieu rural. Le


taux de raccordement au réseau d’eau potable est de 90 %, celui au réseau d’assainissement
est de 85 %.
Le secteur de la santé

Le secteur public comprend 14 établissements hospitaliers disposant de 4524 lits


d’hospitalisations :

• 01 CHU vétuste de 1668 lits ;


• 01 Etablissement Hospitalier Universitaire de 740 lits (EHU 1er Novembre) ;
• O3 hôpitaux généraux ;
o Hôpital Mohamed Seghir Nekkache d’El Mohguen à Arzew de 240 lits ;
o Hôpital Medjbeur Thami de 240 lits ;
o Hôpital Akid Athmane 95 lits.
• 09 hôpitaux spécialisés totalisant 1641 lits ;
o 05 hôpitaux « Mère-Enfants » totalisant 550 lits ;
 Clinique Benyahia Zohra (Point du Jour) 76 lits ;
 Clinique Les Amandiers 120 lits ;
 Clinique Les Pins 120 lits ;
 Clinique Nouar Fadéla 74 lits ;
 Clinique Hadj Abed Atika 60 lits.
o 01 hôpital psychiatrique à Sidi Chahmi de 470 lits ;
o 01 hôpital spécialisé de pédiatrie à Canastel de 256 lits ;
o 01 Centre Anti-Cancer à Messerghin de 173 lits ;
o 01 hôpital spécialisé d’ophtalmologie de 192 lits ;
• Structures de santé nouvellement réalisées ou en cours de réalisation, non encore
fonctionnelles :
o 01 Institut du Cancer ;
o 02 hôpitaux généraux de 240 lits à Gdyel et Sidi Chahmi ;
o 01 hôpital de 120 lits à Oued Tlelat ;
o 01 hôpital de 60 lits à El Kerma ;
o 01 Hôpital Spécialisé en Médecine physique et réadaptation ;
o 01 Hôpital Spécialisé en Psychiatrie ;
o 01 Hôpital des Brûlés ;
o 06 polycliniques à Sidi Maarouf, Sidi Chami, Akid Lotfi, Hai El Yasmine, Gdyel,
Mersat Hadjadj ;
o 01 polyclinique Régionale au profit de la sureté nationale (D.G.S.N).

Les structures légères non hospitalières sont représentées par :

• 45 polycliniques dont 05 disposant d’une maternité ;


• 108 salles de soins ;
• 06 centres d’hémodialyse disposant de 61 générateurs ;
• 01 Maison de diabétiques ;
• 05 Structures de Transfusion Sanguine ;
• 02 établissements de formation paramédicale :
o Ecole de Formation Paramédicale d'une capacité de 350 places ;
o Institut Technologique de Santé Publique d'une capacité de 500 places.

Les structures parapubliques :

• 01 clinique de chirurgie orthopédique de la caisse de sécurité sociale CNAS ;


• 20 Centres de médico-sociaux ;
• 39 Centres de médecine de travail ;
• 07 Salles de soins ;
• 31 agences pharmaceutiques ENDIMED.

Le secteur privé comprend :

• 415 cabinets de Médecins Spécialistes ;


• 344 cabinets Médecins Généralistes ;
• 306 cabinets de Chirurgiens Dentistes Généralistes ;
• 556 Officines Pharmaceutiques ;
• 37 Laboratoires d’analyses médicales ;
• 08 Laboratoires d’anatomie pathologique ;
• 20 Cliniques médico-chirurgicales ;
• 01 Clinique de Neurologie en Ambulatoire ;
• 03 Cliniques d’Ophtalmologie en Ambulatoire ;
• 03 Centres de Procréation Médicalement Assistée ;
• 08 Centres d’Hémodialyse ;
• 01 Centre d’oncologie médicale ;
• 45 établissements de distributions de produits pharmaceutiques en gros ;
• 02 Laboratoires d’Audioprothèse ;
• 07 Établissement de Transport Sanitaire ;
• 49 Laboratoires de Prothèses Dentaires ;
• 40 Optométristes ;
• 176 Opticiens Lunetiers ;
• 16 cabinets de Sage- Femme ;
• 07 Salles de Soins (Infirmiers) ;
• 16 cabinets de psychologues Cliniciens ;
• 13 cabinets de Kinésithérapeutes ;
• 02 cabinets d’Orthophoniste ;
• 05 écoles de formation paramédicale.

Ressources humaines.

Ces différentes structures de santé tant du secteur public, parapublic que privé
fonctionnent avec 6452 praticiens (28 % dans le secteur privé) et 6701 paramédicaux (dont
seulement 2, 4 % dans le secteur privé).

Contraintes
La vocation régionale, voire nationale de ses structures de santé et en particulier de
ces hôpitaux font que malgré un chiffre très important de lits d’hospitalisations, plusieurs
structures sont surchargées. C’est le cas des hôpitaux « mère-enfants », du centre
Anticancer de Messerghin, du service de radiothérapie du CHU et des services d’urgence de
la plupart des hôpitaux.
Au niveau de la daïra d’Ain Turk qui compte une population de plus de 80.000
habitants, l’ouverture en 2008 de l’hôpital Medjbeur Thami d’une capacité de 240 lits a avec
son plateau technique et les différentes spécialités qui sont disponibles a fait déserté
l’hôpital Akid Othmane (95 lits) par la population de la daïra qui connait néanmoins un
déficit en structures de gynéco-obstétrique (plus de 2500 accouchements chaque année au
niveau de la daira). Cette situation devrait inciter les autorités à transformer l’hôpital général
Akid Othmane en hôpital spécialisé « Mère-enfant » évitant ainsi les déplacements des
parturientes vers les hôpitaux « mère-enfants » de la ville d’Oran déjà surchargés.
Il faut par ailleurs noter que le plus grand établissement de la wilaya, le CHU Oran,
est un établissement pavillonnaire vétuste qui devait être fermé après la mise en fonction de
l’hôpital universitaire du 1er Novembre (EHU Oran). Malheureusement cet hôpital a connu
beaucoup de difficultés avant de démarrer et sa capacité d’accueil a été revue à la baisse
(800 lits au lieu de 1200 lits). Entre temps la population de la wilaya d’Oran et des wilayas
limitrophes, a augmenté et de ce fait, il n’est pas possible de se passer de l’offre de soins
que peuvent dispenser les différents services du CHU Oran.
Il existe par ailleurs des disfonctionnements dans la prise en charge des urgences au
niveau de la wilaya. Si le CHU reçoit toute urgence qui se présente, l’EHU d’ Oran considère
que seules les urgences qui ne peuvent pas être traitées au niveau du CHU ou d’un autre
établissement doivent lui être confiées. En fait tous les CHU du pays et donc le CHU Oran et
l’EHU assurent les mêmes prestations sanitaires et il n’y a pas de soins dit de « haut niveau »
qui seraient prodiguées à l’EHU et pas dans un autre CHU que ce soit à Oran, Alger ou
Constantine. L’EHU Oran doit donc être partie prenante dans la prise en charge des urgences
au niveau de la wilaya d’Oran. Le Directeur de la Santé de la Wilaya ainsi que la Direction
Générale des Services de Santé du ministère devraient trancher ce problème qui surgit de
manière périodique, entravant l’activité des urgences.
Oran est peut être la seule wilaya du pays qui dispose d’autant d’hôpitaux « mère-
enfants ». Pourtant la prise en charge des parturientes posent également des problèmes du
fait que ces 5 hôpitaux n’ont pas le même statut (universitaires et non universitaires) et
certains d’entre eux accusent un déficit important tant en spécialistes qu’en sages-femmes
et paramédicaux. La délégation de redéploiement du personnel médical spécialisé pourra-t-
elle régler la situation ?

En matière de prise en charge de la maladie cancéreuse, l’acquisition d’un troisième


accélérateur au CAC de Messerghin et l’installation de nouveaux chefs de service titulaires
en oncologie médicale et en radiothérapie va très certainement améliorer le
fonctionnement de cet établissement.

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