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OIKUMENE
YEARBOOK OF THE ECONOMIC AND SOCIAL HISTORY OF THE
ANCIENT WORLD
EDITORES
I. HAHN
L. KAKOSY, E. MAR6TI, J. SARKADY
{ffif~
~
AKADÉlVIIAI KIAD6, BUDAPEST 1976
INDEX
SAMUEL SZADECZKY-KARDOSS
7•
NOUVEAU FRAGMENT DE l'OLYBE 101
lOO S. SZÂDECZKY-KARDOSS
à ceux qui en avaient besoin, avant tout, semble-t-il, aux indigents réunis distribution des terres, la création des propriétés paysannes rentrait dans
à Kompléga ( . .. -ri]ç Kopn/..éyaç xa-réoxs xal -rwv nsewtxcov, wùç (Jè à.n6eovç 1~ cadre d':m~ org_anisation de provinee prévoyante, conforme aux eoncep"
crvvcf.JxtCs xal yfj~· av-roïr; oœpé-resr)P twns esqmssees m-dessus. Et c'est dans ee même esprit que fut eonçue
Il apparaît des sources comme un fait certain que ce proconsul, distri- une grande partie de l'activité de Tiberius en Hispanie, révélée par des
buteur de terres, qui fut le père des Gracques, les futurs héros des mouve- sources.
ments de réforme agraire italienne et -- on peut risquer cette constatation Bien entendu, Tiberius Gracehus continue la guerre contre les diffërents
-- nussi leur précurseur dans un certain sens, était très estimé par les p_euples et villes celtibères jusqu'à lem· soumission ( deditio) ; c'est le prin-
Hispaniens qui le considéraient, de même que toute sa famille, comme leur mpe cl~ la stratégie romaine de cette époque.l6 Mttis il apporte une gr;ancle.
protecteur, voire leur ami. Ce sentiment se manifesta même 40 années attentwn à un traitement humain et même chevaleresque envers l'aclver-
plus tttrd lorsque, en 137, 'l'iberius Gracchus, le futur tribun du peuple, saire. Aux délégués de la ville de Cer·time assiégée, il laisse la même cir·cu-
put sauver par un compromis l'armée encerclée de Mancinus attendant lation libre qu'aux envoyés des peuples invités à porter secours aux habic
son anéantissement; en ce temps-là, Tibère n'était que quaestor, mais grâce ta,nts de la ville; il donne lieu même à la demande de ces derniers de pouvoir'
à la mémoire de son père il réussit comme délégué à obtenir des Nümantiens se convaincre de la force de l'armée roma,ine.1 7 Au moment de la soumis-
un contrat, en v-ertu duquel le consul-comma.nclant en chef put assurer sion de c~~time, il veille avec bear:coup d'attention à ne pas trop manifes-
sa propre vie et celle de ses soldats.l 4 ter. sa meftance envers la populatiOn en prenant des otages: 40 cavaliers
2. Comme nous l'avons vu, la distribution des terres par Tiberius Sempro- des notables de la ville suivent le proconsul, comme des alliés de Rome
nius Gracchus fut une mesure proconsulaire qui différait benucoup elu pro- tcwnen re ipsct, 1lt pignus fidei essent. 18 Il fait preuve du même tact lors d~
cédé des autres gouverneurs romains envers les Ibères privés de terres. 1~ pris~ de la ville d'Ale~: ~l reçoit le père des priüces tombés en captivité
Mais elle ne différait point du caractère de toute l'activité pacifiante et st cordittlement que celm-c1 s'engage en allié armé, avec ses parents, dans
organisatrice de Tiberius Gracchus en Hispanie, et semble même ~woir l'année ronutine -- for'l'iq1t-e ac ficleli opem rnult·is lacis r·em Rornanarn adi?t-
été en rehttion étroite avec ses principes directeurs. Celui-ci partait visi- vit.19 ·
blement de Ü1 juste conception qu'il n'était vraiment pas dans l'intérêt de Et s'il ngit avec fermeté en temps de guerre, se souciant toujours du
la Rome conquérante et de ses classes dominantes de dépouiller la province traitement humnin et obligeant envers l'adversaire, il agit de même pen-
pa.r une exploitation désordonnée, sans se soucier de l'avenir, et d'extermi- da,nt 1: tr~vail d'organisateur, après les opérations militaires. Il prend soin
ner ses habitants; le véritable intérêt des Romains consistait à créer des de prevemr une nouvelle révolte armée des indigènes contre Rome: il les
circonstances supportables nussi pour les indigènes, dans lesquelles la ?blil?e à_ n'élever aucune forteresse, aucune enceinte. 20 En même temps,
population de la province pourrait produire en paix et ainsi accroître :1 I~e~ome et conclue des traités avec les soumis, en tant que partenaires
régulièrement la force mfttérielle de l'Empire- et les réserves de son armée ]Ul'Ichquement éga.ux, ou même amis, et ainsi il scelle de serments mutuels
sans qu'une exaspération aboutissant ~t des révoltes réitérées exigeât ·con- los contn~ts dont la validité sera réclamée 1mr les Celtibères et leurs voisins
tinuellement de graves efforts militaires. 15 Il ne fait aucun dolite que Ja même ttprès des dizaines d'années.21 . ,
3. Il y a cependant un point où le travail d'orgmlisateur de Tiberius Grac-
chus en Hispètnie apparaît, à travers les sources connues jusqu'à présent,
'l'. R. S. BROUGHTON (-M. L. PATTERSON): The .iVJagistrates of the Roman Republic. comme _sortant de ce cadre: là, en effet, ses actes ne semblent pas être en
New York 1951. 388-389, 393, 395, 396, 586 et Supplernen~ (New ~ork 1960) 56;
H. SiliWN: Roms Kriege. in Spanien 154-133 y. Chr. Frànkfurt a. lVI. 1962. ll-12 hnrmome totale avec ses principes suivis dans la distribution des terres,
15~16, 37, 45; P. AcmADO BLEYE: l\1anual de historia de Espafia 1., ]Yfaclrid 1963. dm~s s~t conduite humaine pendant les opérations militnires, püis clans le
212-213; des ouvrages d'une importance extraordinaire sont A. SDHUL~'EN: Numantia trartement généreux des peuples conquis. Selon les sources utilisées jusqu'it
I._ Die K~ltiberer und ihre Kriege mit Rom. Müuehen 1914. 328-332 et Fontes Hispa- aujourd'hui, Tiberius Gracchus aurait obligé les Celtibères à un paiement
mae ant1quae III. Las guerras de 237-154. Barcelona 1935. La grande fréquence du
non~ Sempronius en Hispanie (CIL II 2857, cf. p. 1071-2) laisse supposer que c'était d'impôts et à une levée de troupes régulière, bien que du point de vue
à lm que bien des gens devaient l'obtention des droits civiques romains (A. ScnULTEN: 16
Numantia I. 332). Orosius IV. 20, 32; Frontin. strat. III. 5, 2; Liv. XL 35,4 et 13.39,1 et 8.47 9.
13 App. lb. 43-44/178-183. 49,1 eb 4.50,2. XLI periocha, 26,1. Chez Tite-Live nous trouvons certes assez de récits
H Plutarch. v. Tib. Gracch. 5, 3-4; cf. O. NICOLET: Les Gracques. Paris 1967. 1G. d'une authenticité contestable (U. KAIIRSTEDT: Die Annalistik von Livius Buch
15 G. GIANNELLI (-S. M:AzzARINO:Trattato di storia romana I. Roma 1970. 288) ~1-45. ~erlin 1913. 19), quand même A. SCHULTEN (Numantia, I. JYiünchm~ 1914,.
réstm1e d'tme façon concise la conviction commtme du monde scientifique: << ... Ti berio .319) ?' rars~n d:affirmer:. <<Zu einer vèilligen Streichung der livianischen Berichte über
Sempronio Gracco . . . costrinse i Celtiberi alla pace, ma li trattà con equità e genero- Spam~m, w1e Sie neuerclmgs empfohlen worden ist, scheint mir keine Veranlassung
sità insolite, che fm:ono grandamente apprezzate dai barbari e assicurano una lm1ga zn smn.>> ·
17 Liv. XL. 47, 2-8.
pace con essi.>> Parmi les auf;eurs s'exprimant clans le rnême sens (cf. note 12 plus haut) 18 Liv. XL. 47, 10. ·
nous nous référons à titre d'exemple encore à A. E. AsTIN: ScipioAemilianus. Oxford 10 Liv. XL. 49, 5-7.
1967. 40-41; ,J. J. VAN NoSTRAND: Roman Spain. An Economie Survey of Ancient 20
Rome (editee! by'l'.l!RANK) III. Baltimore 1937 (réimpr. New Jersey 1959): 134-135; App. lb. 44/182-183; Dioclor. Sicul. XXXI. 39. ·
A. SOHULTEN: CAR VIII (1930) 313-314. La ligne politique de Tiberius Gracchus
21
App. Ib. 43/179; ... naaw lfJer:o r:oiç r:fi(je av~·fJ1)uaç àuetfleîç, uafJ' a. 'Pwpa{wy laovr:at
est caractérisée le plus nettement par E. KoRNE!IrANN: Romische Geschichte T. rplÂ.OL' fJ(!UOVÇ 7:~ Wf!OGBY mJr:oiç ual IJJ.a{Jey~ èmnofJrywvç ÈY r:oiç VG7:8(!0P 'JtOÂ6f!OlÇ noÂÂautç
Stuttgart 1938. 297-298. ywopm•ovç. Von· encore Polyb. XXXV 2,13--15; Appian. lb. (48) 205.
104 S. SZADEOZKY-KARDOSS NOUVEAU FRAGl\IE:NT DE POLYBE 105
romain cela ne constituait pas une exigence indispensable et ain&i n'était 4. Dans le paragraphe précédent nous avons modifié le portrait histo-
qu'une tracasserie et une surcharge superflues pour les communautés rique de Tiberius Gracchus, proconsul romain, distributeur de terres en
indigènes. Le fait que le Sénat ait suspendu la validité de ces obligations Hispanie; cette modification est basée sur un passage elu lexique Suda,
prévues par les contrats de Gracchus et qu'il ait accordé pour une durée dont le rapport. avec Tiberius Gracchus n'était pas reconnu jusqu'à pré-
non déterminée la dispense des prestations en argent et en soldats, atteste sent et que nous avons pris pour un fragment de Polybe. Dans ht littéra-
ce que nous venons d'affirmer. 22 En vertu des informations antiques con- ture spéciale qui nous est Etccessible, nous n'avons pas trouvé de trace
nues jusqu'ici, la plupart des chercheurs font dater cette disposition du de ce que l'article Ileewt(!e'i1 de Suda ait été interprété .par quiconque de
1
Sénat de l'époque postérieure à la gestion de Gracchus en Hispanie, 2 a la manière décrite. Il nous faut donc rendre compte elu procédé qui nous
et la considèrent comme un acte a,ppelé à corriger ultérieurement son a conduit à cette nouvelle découverte.
activité d'organisateur de province. En d'autres termes, cela veut dire Le lexique byzantin en question parle dans son a,rticle Ileeœ~éxv-ro25
que dans le domaine de l'exigence des impôts et des troupes auxiliaires, de l'empereur byzantin Tibère (César depuis 574, Auguste depuis 578,
Tiberius Gracchus aumit joué le rôle elu conquérant sévère et ce serait mort en 582); l'a,rticle se rapporte au moment historique où Tiberius prit
le Sénat qui aurait clù atténuer ses mesures rigides. en mains la direction effective de l'empire à la place elu Justin II dont la
Sur la base d'une source passée inaperçue jusqu'à, nos jours, c'est-à- raison avait sombré. La phrase citée dans le lexique sEtns ~tuteur vient
dire d'un fragment elu 25 8 livre de Polybe, récemment découvert clans le d'un fragment de l'historien Ménandre Protector, qui nous fut conservé
lexique Suda, il nous faut contredire cette manière de présenter les faits. avec le nom de l'auteur dans le recueil <<Excer·pta de legationibus>>, rédigé
Car la source en question démontre clairement que ce fut justement Tibe- selon les instructions de l'empereur Constantin Porphyrogenète. 26
rius Gracchus qui permit aux Celtibères d'obtenir la dispense de la levée Quelques lignes avant l'article Ileete~éxv-co mentionné ci-dessus on
de troupes et du paiement d'impôts par le Sénat. 24 trouve le mot~rubrique Ile(!tat(!Û1' 27 ; clans celui-ci comme clans l'autre, une
Le père des Gracques suivit clone d'une façon cohérente, pendant toute citation anonyme parle de Tiberius. L'hypothèse s'impose clone que, si
son activité en Hispanie, le principe déjà suivi lors de la distribution des dans l'un des cas Ménandre Protector nous informe sur Tiberius, souverain
terres, qui consistait à protéger clans la province les intérêts de Rome et de l'Empire Romaine Orientale, dans l'autre cas aussi la citation serait elu
de ses classes dominantes en favorisant la subsistance et le travail produc- même auteur, et parlerait du même personnage historique. Cette concep-
teur des indigènes ainsi que leur réconciliation avec les conquérants dans tion a été exprimée par Th. Gaisforcl, et dans son édition critique de Sudn.,
les limites elu possible. A. Adler, savante d'une érudition sans pEtreille, ne rejeta pas définitivement
ÜL supposition elu chercheur anglais. Elle fait allusion naturellement au cloute
de G. Bernhardy concernant l'attribution à. Ménandre, mais sans l'avoir
2 2 Appian. lb. ( 44) 182-183: fJ oè m5yxÎ.r)1:oç . . . cpôeovç fjr:et TOVÇ oew8évr:aç inl
Feci.xxov areauvea8a{ re 'Pwpa{otç neortéraaae• xal yde roif8' a[ Feci.xxov avv8ijxw. èxé?.svo11 •
entièrement aclopté. 28
OE oè. . . cpôewv xai rijç l;waylaç vn' avrwv ëcpaam• 'Pwpalw1• àcpeïa8at perd Fedxxm•. Kal En réalité, l'argument opposé pa.r Bernharcly29 à l'opinion de Ga.isforcl
•0 OVTt 7Jdf11J àcpetpévot. ,Mowat o' fJ {JovÀr] rdç rotdaoe oweedç àei neoan8eirta xve{aç ifrtertOat, ne peut être considéré comme décisive. S'il est vrai que de véritables
11éxec 8.1' avrjj xal np o~pcp ooxjj. Cf. Diodor. Sicul. XXXI. 39. Celtibères ne vivaient plus, depuis longtemps déjà, sur le territoire d'His-
Z3 G. DE SANCTIS: op. cit. IV 1, 452 ( (( . . . dopo il governo di Gracco ... )) ); IL SIMON:
op. cit. 12 (« ... In den folgenden Jahren ... )>);A. ScrruLTEN: Numantia I. :333 (<( •••
panie à l'époque de l'empereur Tiberius et de Ménandre Protector, il n'en
wohl wiihrend cler Kriege im Osten ... )), c'est-à-clire·vers 171-168, ~l'époque cle la est pas moins connu d'autre part que les historiens byzantins archaïsaient
troisième guerre macédonienne); A. HEuss: Die vi:ilkeri·echtlichen Gnmcllagen cler avec prédilection, surtout les noms de peuples, et employaient volontiers
rümischen Aul3enpolitik in republikanischer Zeii;. Klio Beiheft XXXI, Leipzig 1933. des dénominations patinées a.ntiques, même en parlant de l'histoire de
103 (précédant immédiatement l'année 154 (( ... eine Zeitlang ... »). leur propre époque.ao
24 Suiclae lexicon, ecl. A. ADLER, vol. IV., Lipsiae 1935. p. 95, 11-14: II 1109:
IIeecweeiv: àcpweeiaffw, ànoxônretv, xaffvcp{ea{}ac. avyxwe1Jffijvat oe TDÏÇ KeJ.rl{31]1]01V ·uno Ainsi, la présence elu mot <<Celtibères>> est loin de prouver d'une manière
Tt{Jeelov neeaflevetv neoç n}11 avyxÀ1)TOV, xal neewceeiv èdv Tt TOVTWV ovvwvrat naeatreïafJac, oF suffisante que l'article Ileetat(!eï:v de Suda ne cite pas Ménandre Protec-
oè naeaÀifdat èneéa{Jevdav TTJV rtvyxÀ1)TOV TWV areanwrwv xal TWJI cpôewv. - Les mots perd
Fedxxol' chez Appien (lb. [44] 18:3, voir la note 22) - d'après ce qui vient d'être dit 25 II 1114: vol. IV. p. 95, 24-25. ed. A. ADLER; Cf. ibid. vol. V. p. 95.
26
- peuvent être interprétés de deux manières. Ou bien (et c'est le plus probable) il Excerpta de legationibus edidit C. DE Baon (Excerpta historica iussu imp.
ost ù. supposer que les délégués des Celtibères vinrent à Rome pendant que Tibe- Constantini Porphyrogeneti confecta ediderunt U. Ph. Boissevain, C. de Boor, Th.
rius Gracchus était encore en Hispanie, mais ils n'obtinrent du Sénat la remise Büttner- ViTobst, vol. I.), Berolini 1908. p. 199, 17--18: Menancl. Prot. fr. 40 init.
27 Voir la note 24. ·
des impôts et de la .levée de troupes qu'après l'expiration de son proconsulat. Ou
28
bien nous pouvons admettre aussi que l'expression perà Tedxxov signifie, un peu A. ADLER (Suidae lexicon vol. V. Lipsiae 1988. p. 95) enregistre, dans son index,
librement: ((après la conclusion elu contrat de Gracchus)). - En ce qui concerne la, le passage qui nous préoccupe parmi les citations pouvant être attribuées à Ménandre
convention des Celtibères avec le Sénat, située par Polybe (XXXV 2, 15) à l'époque Protector. Voir encore l'opinion d'A. Adler dans la note ajoutée à l'article du lexique
de Tiberius (rdç xarà Tc{Jtewv 61wÀoytaç a'llroiç yevôw:J,aç neoç rryv auyxÀ1)TDl'), elle est en question: op. cit. IV. p. 95 apparatus criticus.
récemment interprétée-contrairement à l'opinion de Trr. MoMllrBEN (Rümisches 29
Suiclae lexicon Graece et Latine ... post Thomam Gaisforcl recensuit ... Godo-
Staatsrecht III. 2. Leipzig 1888. 1168) - comrne la ratification par le Sénat des fredus Bernharcly, tomi alterius pars altera, Halis et Bnmsvigae 1853. 201-202.
30
contrats de Tiberius Gracchus (p. ex. H. SIMON: op. cit. 12); mais à la lumière du nou- GY. MüRAVCSIK: Klassizismus in der byzantinischen Geschichtsschreibw1g
veau fragment de Polybe, elle peuL être identifiée bien davantage à ht déeision du Polychronion. Festschrift. Franz Di:ilger zun1 75. Geburtstag. Heidelberg 1966. 371--
Sénat cle remett.rn les impôts et la levée des troupes. 872.
106 S. SZADECZKY-K--I.RDOSS NOUVEAU FRAGMENT DE l'OLYBE lüï
tor. Rien n'appuie plus solidement notre raisonnement que la monographie emploie l'ensemble de verbes neeaf3ëVew ne6ç ...... ~al naearr:eïa{}m37
historique de Theophylacte Simocatta- écrite peu de temps après Ménan- et c'est exactement le même ensemble que nous pouvons observer dans le
dre - dans laquelle on trouve le nom géographique archaïfmnt Ke?..nu~ passage de Sucla qui nous intéresse. Ajoutons encore que le verbe naeaJ..vw
, If3neta. 31 . est employé chez Polybe pour désigner la dispensation aussi bien elu ser-
La mention des Celtibères à elle seule, n'est donc pas un motif suffisant vice militaire ( 111:ea-celaç)3 8 que de la dépense d'argent ( àanaY?)ç), 39 exac-
pour rejeter la paternité de Ménandre. C'est le contenu de la cit.ELtion e~ tement comme nous le voyons dans la citation du lexique byzantin. Une
question qui pèse plus lourd dans la balance. Un monarque byzantm aurart telle quantité de concordances ne peut être le produit d'un pur hasard.
tout au plus demandé le conseil du Sénat dans une affaire telle que l'exemp- Nous elevons ranger les deux phrases de l'article Ileetat(!EÏ'v du lexique
tion éventuelle d'un peuple conquis du paiemtmt des impôts et de la levée Suda parmi les fragments elu livre 25 de Polybe; c'est en effet ce livre qui
des troupes; la décision définitive -- clans l'Empire d'Orient, basé sur l'abso- devait contenir le récit du proconsulat hispanique de Gracchus, distributeur
lutisme - ne pouvait appartenir qu'à l'empereur lui-même. 32 Pourtant, de terres. 40
selon les deux plll'ases en question de Suda, Tiberius permit aux Celtibères
de demander par une délégation au Sénat - organe appelé visiblement
à prenche des décisions à l'échelon le plus élevé33 -- leur exemption elu
paiement et de l'envoi des troupes. Ce 'l'iberius qui agit de cette mELnière,
!l'était sans cloute pas un souverain byzantin, il pouvait être plutôt un
magistrat de la libera 1'C8 pnblica. romaine, comme l'étf1it Tiberius Gracchus.
Qui pouva,it être l'auteur des phrases m10nymes citées~ - voilà la ques-
tion suivante qui se pose. Ménandre Protector sûrement pas, comme nous
l'avons vu plus haut. Mais Appien non plus, qui est d'ailleurs cité à plu-
sieurs repi·ises 1mr le lexique Suda; car l'Ibérique racontant les combats
en Hispanie appartient aux parties de l'œuvre d'Appien restées intactes,
mais nous y chercherions en vain le passage en question. On peut cl' autant
plus pense~· à Polybe, comme auteur de la citation do Suda. Le lexique
contient plusieurs centaines de citations de l'historien achéen. 34 Nous savo~1s
par Strabon que Polybe s'occupa des luttes de Tiberius Gracchus en Hrs-
panie.as Et un paesage de l' <<Excm·pta de legationibus>> montre clairement
que Polybe f.L parlé aussi de l'accord des Celtibères avec le Sénat à l'époque
clo rriberius Gracchus: dans le récit des luttes et des négociations hispano-
-romaines de l'année 152, il renvoie à cette convention comme à un fait
connu. 3 a
Mais tout cela rend seulement probable que la citation anonyme de
Suda appartient à Polybe. Les concordances stylistiques et lexicales rehau~
sent la probabilité au niveau de la certitude. -Polybe, parlltnt une f01s
de la mission d'une délégation envoyée en vue de présenter une demande,