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Usages des TIC dans les

organisations, une notion


à revisiter ?

❒ Résumé Catherine BACHELET


Partant du constat d’une faible productivité des TIC
dans l’entreprise, cette communication propose de Maître de Conférences
s’intéresser à la manière dont elle sont utilisées et con- IREGE
duit à une réflexion sur la notion d’usage des TIC Université de Savoie
dans les organisations. Quelques apports des Sciences
E-mail catherine.bachelet@univ-savoie.fr
de l’Information Communication sont mobilisés et
permettent à la fois élargir la notion d’usage des TIC
et de considérer leur constitution et leur dynamique,
l’objectif étant d’enrichir les modèles utilisés en ges-
tion.

Mots clefs :
Usages des TIC – logiques d’usage – rôle des usages

❒ Abstract
Taking as a basis the low productivity of the informa-
tion and communication technologies in the company,
this paper will look at the way they are used, and will
leed to a reflection on the notion of ITC use in organi-
sations.
A few elements of information Communication Scien-
ces will be used and will allow both the enlargement of
the notion of ITC use and will take into account their
composition and their dynamics. The objective is to
improve the models used in management.
Key-words:
ICT use – logic of use – rôle of the uses
Usages des TIC dans les organisations, une notion à revisiter ?
Catherine BACHELET

technologies d’ usage sont celles qui sont effectivement


Introduction utilisées et correspondent "aux caractéristiques spécifi-
ques auxquelles nous faisons appel d' une manière parti-
Nous surfons actuellement sur la vague des TIC, ce qui culière en fonction de nos compétences, de nos activités,
conduit les entreprises, petites et grandes, à allouer de notre attention et de nos objectifs". L’ exemple de Lo-
d’ importants budgets aux équipements informatiques tus Notes, pris par l’ auteur illustre cette situation. Conçu
(internet, intranet, outils de groupware etc…). Cet en- pour faciliter la collaboration dans le travail, cet outil est
gouement, s’ il répond à une nouvelle manière d’ envisager présenté par les directions d’ entreprise comme un moyen
la circulation de l’ information (plus, plus vite) n’ induit de transformer le mode, le lieu et le temps de travail,
pas toujours une augmentation de la productivité. Or- L’ adhésion à cette technologie, si elle peut être forte à ce
likowski, (2003) constate au contraire un "paradoxe de la niveau de la structure de l’ organisation, ne se traduit pas
productivité" des TIC puisque l' augmentation des inves- chez les utilisateurs par plus d’ efficacité. C' est, selon
tissements dans le domaine des TIC ne se traduit pas for- l’ auteur, parce qu' elles n'établissent pas la distinction
cément par une augmentation des performances. Le re- entre adhésion à l’ idée et usages effectifs et qu' elles se
tour sur investissement que l’ on est en droit d’ attendre, concentrent sur les technologies d' adhésion (ce à quoi
en termes de qualité ou de productivité du travail, de cela pourrait servir) que les politiques d' informatisation
suppression des tâches fastidieuses et répétitives, d’ accès des entreprises échouent parfois ou n' apportent pas les
plus rapide à l’ information pour une prise de décision résultats escomptés.
accélérée etc… s’ avère parfois bien en deça des espéran-
ces, ce qui provoque déceptions et interrogations des
Cette distinction entre usage et adhésion confirme
décideurs quant à la pertinence des choix technologiques
l’ intérêt d’ une réflexion concernant la notion d’ usage. En
effectués.
Sciences de Gestion, l’ usage des TIC fait essentiellement
Ce constat conduit à s’ interroger sur : comment la tech- référence à deux critères : l’ intensité d’ utilisation et la
nologie est utilisée et que font les utilisateurs des nou- satisfaction des utilisateurs. L’ étude des déterminants de
velles technologies dont ils disposent. la performance des organisations conduit quant à elle les
chercheurs à s’ intéresser aux éléments explicatifs des
comportements d’ utilisation des TIC et notamment aux
La confusion qui paraît régner autour des termes raisons du choix des moyens de communication (Blumer,
« technique » et « technologie » appelle un effort de défi- 1969 ; Daft et Lengel, 1984 ; Davis,1989 ; Fulk, 1995 ;
nition préalable à une réflexion sur usages des TIC. Le Short, 1976 etc… ). Ces recherches aboutissent à
mot « technologie » fait référence pour Le Robert aux l’ élaboration de modèles agrégeant un grand nombre de
techniques modernes et complexes, la « technique » étant variables explicatives des usages des TIC (Barillot,
un ensemble de procédés méthodologiques fondés sur des 1998 ; Bayle et Lefièvre, 2003, par exemple).
connaissances scientifiques et employés pour produire
une œuvre ou obtenir un résultat déterminé. Quant aux
techniques de communication, Breton et Proulx (2002) Pour tenter d’ approfondir la définition de l’ usage, nous
font référence à l’ origine grecque du mot : « techné », qui suggérons de faire référence à des champs disciplinaires
signifie la connaissance de procédés utilisés. Les supports connexes, notamment les Sciences de l’ Information
de communication sont le fruit d’ inventions techniques Communication (IC), qui traitent elles aussi des techno-
sophistiquées et c’ est selon eux l’ usage des techniques logies, sous l’ angle des médias et de leur utilisation par le
qui différencie la communication humaine et animale. public. Cette approche permet d’ adopter un angle de vue
Quant aux TIC, ce sont des techniques qui permettent de quelque peu différent mais complémentaire, nous semble
saisir, traiter, stocker et communiquer l’ information t-il, à celui des Sciences de Gestion. L’ étude des usages
(Reix, 2002). Basées sur des innovations techniques des objets construits grâces aux technologies avancées (et
(numérisation et de compression de données), les TIC notamment celles qu’ on appelle les TIC), si elle ne pour-
permettent à la fois une compression du temps et de suit pas d’ objectif d’ efficacité ou d’ efficience pour
l’ espace et l’ accroissement de l’ information stockée. El- l’ organisation, tente par contre, et c’ est ce qui nous inté-
les offrent enfin un très large potentiel d’ utilisation resse, de mettre à jour ce que l’ utilisateur fait des tech-
(communication asynchrone, collaboration à partir de nologies mises à sa disposition. La mobilisation de quel-
sites différents etc…) en autorisant des usages flexibles. ques éléments de cette littérature, pour identifier des ap-
ports éventuels aux problématiques du gestionnaire liées
à l’ introduction des TIC dans les organisations, constitue
Pour tenter de comprendre pourquoi nombre de politi- l’ objet de notre réflexion.
ques d’ informatisation échouent dans les organisations,
Orlikowski (2003) propose de mobiliser les théories
d'adhésion et d' usage empruntées aux sociologues Argyris L’ un des premiers intérêts des travaux des sciences de
et Schon. Selon eux, l’ adhésion concerne ce que nous l’ IC est de clarifier la posture du chercheur qui traite des
disons sur notre manière d’ agir, tandis que l’ usage con- TIC.
cerne ce que nos actes révèlent sur notre manière d’ agir.
La transposition de cette distinction au monde des TIC
permet de mettre en évidence la différence qu' il est possi- 1- Clarification de la posture épis-
ble de faire entre technologies d’ adhésion et technolo-
gies d’ usage. Les technologies d’ adhésion représentent témologique du chercheur
celles qui sont achetées et installées dans les bureaux,
c'est-à-dire les modules intégrés de matériel et de logi-
ciels comportant des caractéristiques prédéfinies. Les

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Quel lien existe-t-il entre technologie et organisation ? Enfin un troisième courant postule que les usages se dé-
Quelle est le sens de ce lien ? voilà deux questions pré- veloppent selon une logique propre (Perriault, 1989, De
alables à toute réflexion sur les usages des technologies. certeau, 1990), l’ autonomie des utilisateurs les condui-
On peut tout d’ abord considérer la technologie (au sens sant à des détournements et déplacements d’ usage par
de techniques modernes et complexes) comme structu- rapport aux intentions des fabricants et inventeurs. Le
rante dans la mesure où elle détermine des usages. C’ est rôle des utilisateurs dans l’ émergence des services télé-
la posture épistémologique du déterminisme technologi- matiques en constitue un exemple : le minitel a été dé-
que qui repose sur deux idées (Vedel 1994) : tourné de son usage initial vers la « messagerie rose »,
devenu un nouveau moyen de communication interper-
- la génération des technologies est déterminée par la sonnel.
science et les contraintes propres à la technique ;
Breton et Proulx (2002), qui établissent une distinction
- les technologies structurent les usages ou l’ organisation nette entre les postures épistémologiques qu’ il est possi-
sociale. ble d’ adopter en étudiant les TIC, préconisent d’ éviter le
Chaque technologie de communication détermine une piège d’ un double déterminisme (technologique et so-
structure sociale particulière en agissant sur la nature du ciologique) et invitent plutôt à se donner les moyens
savoir et la distribution du pouvoir entre classes sociales, d’ observer finement l’ action effective de la technologie
précise Vedel. Dans ce courant, mais sous l’ angle socio- dans la société, à travers une description précise des usa-
logique, s’ inscrit Latour (1991) (cité par Vedel) qui com- ges que font les gens des objets techniques.
pare la technologie à des relations sociales en boite, con- Les études menées en Sciences de Gestion autour des
sidérant que la technologie dans sa phase de conception problématiques d’ impact des TIC sur l’ organisation relè-
est un objet malléable soumis à un modelage de la part vent, nous semble t’ il, d’ une posture de déterminisme
des acteurs sociaux (mais pas encore les utilisateurs). technologique .
Dans une deuxième phase, la technologie est un objet En précisant les sens possibles des liens entre technologie
figé, un ensemble structuré d’ usages et de pratiques con- et organisation ces approches invitent le chercheur à
çues dans une première phase et dans laquelle les utilisa- mieux définir son positionnement épistémologique, et
teurs doivent s’ insérer. ceci constitue leur premier intérêt. Elles conduisent en-
Dans cette même approche et s’ intéressant au média suite à creuser la notion d’ usage des technologies.
qu’ est la télévision, Vitalis (1994), constate que ce
support technique d’ information conditionne le contenu.
Plus largement, loin de faciliter la participation, les TIC 2 Qu’est ce que l’usage des tech-
renforceraient dans nos sociétés l’ individualisme, la si-
mulation, la médiation. Scardigli (cité par Vitalis,1992) nologies ?
considère que les médias établissent des priorités dans
l’ information et choisissent les sujets qui doivent retenir
Si de nombreux chercheurs en gestion s’ intéressent à la
l’ attention. Même si le récepteur lit et corrige les messa-
manière dont les TIC sont introduites dans l’ entreprise et
ges reçus à travers le filtre de ses propres opinions, il fait
à leurs effets, on peut remarquer que la définition de ce
preuve dans ses opinions et jugements de conformisme
terme reste assez floue. La notion d’ usage fait essentiel-
social. Les « machines à communiquer »1 incarnent et
lement référence aux variables qui servent à effectuer des
diffusent ainsi des valeurs et du sens (Perriault, 1989).
mesures, notamment l' intensité d'
utilisation et la satisfac-
tion de l'utilisateur comme nous l’ avons déjà souligné.
Chercher à identifier les impacts possibles ou les consé- Afin de mieux comprendre comment les usages se met-
quences pour l’ individu, l’ économie ou l’ entreprise de la tent en place, voyons tout d’ abord comment l’ usage est
dissémination de la technologie, relève ainsi d’ une pos- défini en IC.
ture de déterminisme technologique.

2.1. Elargissement de la notion d’usage :


A l’ opposé de ce schéma, on constate parfois que les
usages s’ avèrent différents de ce qui avait été préconisé.
Si au début cela est vu comme un dysfonctionnement ou L’ usage des technologies constitue tout d’ abord un en-
un comportement irrationnel (en Sciences de Gestion, on semble de pratiques, une façon particulière d’ utiliser
l’ analyse parfois en termes de résistance), Vedel (1994) quelque chose, un ensemble de règles partagées sociale-
propose d’ aborder ces pratiques de manière positive, ment par un groupe de référence et construite dans le
comme un mode de ré-appropriation de l’ outil et une temps (Docq et Daele, 2001). L’ usage est ce que les gens
façon pour les usagers de devenir coproducteurs font effectivement avec les objets et dispositifs techni-
des machines à communiquer. L’ utilisateur est donc vu ques (Breton et Proulx, 2002).
ici comme producteur de la technologie.
La notion d’ usage est complexe, elle n’ est pas un objet
naturel mais un construit social (Chambat, 1994) qui
1
Le concept générique de « machine à communiquer » a renvoie à un continuum, allant de la simple adoption à
été proposé par Schaeffer en 1970 pour regrouper les l’ utilisation puis à l’ appropriation (Breton et Proulx,
médias cinéma, radio et télévision. Avec l’ évolution 2002). L’ adoption consiste en l’ achat et la consomma-
des équipements, Perriault (1989) a élargi ce concept tion d’ un objet stable. L’ utilisation fait référence à
à d’ autres appareils tels que radio, téléphone, magnéto- l’ emploi fonctionnel d’ une technique dans un face à face
scope, minitel. On pourrait y intégrer aujourd’ hui les avec la machine, ou le dispositif, et conformément au
TIC. mode d’ emploi. L’ appropriation d’ un objet technique

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nécessite quant à elle que trois conditions soient remplies effets émergent progressivement de la mise en place et de
: l’ utilisation des TIC (Benghozi, 2001).
- l’ usager démontre un minimum de maîtrise technique et
cognitive de l’ objet,
- cette maîtrise s’ intègre de manière significative et créa- 2.2. La conformité des usages :
trice aux pratiques quotidiennes de l’ usager,
- l’ appropriation ouvre vers des possibilités de détourne- Perriault (1989) dans son analyse des usages des machi-
ment, contournement, réinvention ou des possibilités nes à communiquer qualifie d’ usages conformes ceux qui
d’ accéder à la conception des innovations. correspondent aux prescriptions du concepteur ou du
Selon Vitalis (1994), qui qualifie d’ ambiguë la notion vendeur, et note également que les usages peuvent être
d’ usage, celle-ci concerne les pratiques d’ utilisation, détournés ou de nouveaux usages peuvent se substituer à
l’ usager menant le jeu à travers des phénomènes ceux préconisés.
d’ appropriation, de détournement, de piratage, de résis- Sans aller jusqu’ à analyser les types d’ interventions des
tance, voire de rejet. usagers sur les technologies dont ils disposent, de nom-
breuses études d’ usage des TIC ont été réalisées au sein
La définition proposée par De Certeau (1990) est origi- des entreprises. Elles mettent généralement en évidence
nale, puisque parlant des médias et des technologies, il que l’ usage conforme aux prescriptions n’ est pas auto-
considère leur usage comme une occasion de créativité matique et que des différences, liées notamment à
culturelle, par le biais de bricolages avec les marchandi- l’ intensité d’ utilisation, sont à noter selon les usagers.
ses offertes et par le recours à des ruses et des tactiques Dans un rapport de l' ANACT, Bérard et Rocher (2002)
de la part des usagers. Les gens ordinaires possèdent montrent par exemple que les usages d’ une même tech-
selon lui une créativité « cachée dans un enchevêtrement nologie en entreprise peuvent être très différents selon les
de ruses silencieuses et subtiles, efficaces, par lesquelles utilisateurs. Il opère ainsi une distinction entre les utili-
chacun s’ invente une manière propre de cheminer à tra- sateurs qui font un usage minimal des outils dont ils dis-
vers la forêt des produits imposés ». Cette approche posent, notamment lorsqu' ils les utilisent seulement en
constitue, selon Breton et Proulx, (2002) une tentative de remplacement d’ un autre media, (par exemple transmettre
« problématiser autrement les opérations des usagers cen- un document attaché par messagerie au lieu de l’ envoyer
sés être passifs et soumis à la discipline de l’ offre indus- en papier ou de transmettre une disquette) et ceux qui
trielle ». font un usage avancé c' est-à-dire faisant preuve
Ces approches nous paraissent très intéressantes dans la d’ inventivité et qui innovent par rapport aux usages pos-
mesure où elles invitent le chercheur à ne pas seulement sibles et/ou prescrits.
considérer l’ usage tel que préconisé, mais à observer ce Dans le même sens, l’ étude de Laulan (1985) a permis de
que font réellement les usagers des technologies mises à sérier quatre types attitudes d’ usage de l’ annuaire élec-
leur disposition, et notamment comment ils se les appro- tronique : le rejet manifeste, un septicisme accentué, l’
prient, en les détournant ou en les réinventant. adoption réaliste et distante et l’ adhésion légitimée.
Dans le domaine des TIC, l’ un des soucis principaux du De son côté, De Vaujany (2000), en cherchant à identifier
gestionnaire est d’ identifier les sources de contre perfor- comment via les usages les structures sociales vont être
mance des outils mis en place. L’ étude de phénomènes lié produites ou reproduites, a également contribué à affiner
à l’ introduction des TIC part généralement d’ un fonc- la notion d’ usage. Il propose en effet de distinguer les
tionnement attendu (utilisation de fonctionnalités parti- usages selon la finalisation de la technologie. En considé-
culières préconisées) et les mesures effectuées conduisent rant les buts qui sont assignés, il propose une stylisation
à identifier des écarts entre comportement attendu et des différents types d’ appropriation individuelle des
observé, écart que l’ on a tendance à considérer comme technologies internet. Sa proposition repose sur cinq mo-
l’ expression de dysfonctionnements. Ainsi détourne- dèles génériques : le modèle centré tâche, le modèle
ments, contournements, réinventions d’ usages sont plutôt centré outil d'influence, le modèle centré outil symboli-
considérés comme des erreurs à corriger que comme des que, le modèle centré outil de partage, enfin le modèle
sources potentielles d’ amélioration du fonctionnement de centré outil ludique.
l’ entreprise.
Les TIC contribuent à l’ émergence de nouvelles pratiques
Si l’ on porte un regard plus large sur les usages en consi- professionnelles, non forcément prévues au départ. Ce
dérant l’ appropriation (telle que définie par Breton et que nous suggèrent les approches de l’ IC, c’ est d’ aller
Proulx, 2002) on se donne alors les moyens d’ observer plus loin dans l’ analyse de la non conformité des usages,
ces détournements de façon non plus négative, en la considérant non comme un problème mais comme
(l’ utilisateur ne fait pas ce qu’ il faut et ce phénomène doit l’ expression de la créativité des utilisateurs qui réinven-
être supprimé), mais comme un comportement dont on tent de nouvelles pratiques.
peut chercher les avantages (en termes de créativité par
exemple). Dans ce sens, l’ étude de Vaast (2002) concer-
nant les communautés de pratique montre que L’ usage est un construit social, les comportements
l’ utilisation d’ intranet joue un rôle dans leur fonctionne- d’ usage étant façonnés différemment selon les utilisa-
ment et leur renforcement. Les usages transforment pro- teurs, selon un processus évolutif. Une meilleure com-
gressivement à la fois la technique et les relations au sein préhension des usages nécessite l’ étude de leur constitu-
des groupes et des effets émergent suite à leur mise en tion.
place et leur utilisation En fonction d’ une situation orga-
nisationnelle qui est elle-même susceptible d’ évoluer, des

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tions complexes entre outil et contexte, offre et utilisa-


3- La constitution des usages : tion, technique et social.
On perçoit bien toute la richesse de ces apports qui invi-
L’ étude de la mise en place des usages en IC conduit à tent à élargir les champs d’ investigation dans l’ analyse
centrer son attention sur l’ usager qui est au croisement de des pratiques des TIC. La question de la compatibilité de
trois logiques (Vitalis, 1994) : différentes logiques est en tous cas clairement posée.
- une logique technique qui va définir les champs des Tenter d’ adapter ces raisonnements aux problématiques
possibles ; d’ introduction des TIC dans les organisations, pourrait
conduire à s’ intéresser plus avant aux différentes logiques
- une logique économique qui détermine le champ des qui animent concepteurs et utilisateurs, et ceci aux diffé-
utilisations rentables ; rentes moments de formation des usages.
- une logique sociale qui détermine la position particu- Millerand (1998) scinde en trois étapes les moments de
lière de l’ usager avec ses besoins et ses désirs. formation des usages :
C’ est l’ interaction entre ces trois logiques qui va donner - une phase de conception d’ un produit nouveau, étape de
vie aux usages observés dans la pratique. l’ innovation, où la question de la représentation de
l’ usager se pose (c’ est la dimension sociale du processus
de l’ innovation technique). L’ offre est alors construite en
Si les logiques technique et économique sont assez lar-
fonction des représentations du concepteur à propos des
gement intégrées dans le domaine de la gestion, la logi-
besoins, attentes et comportements de l’ utilisateur.
que sociale nous semble par contre intéressante à creuser,
puisqu’ elle permet de mieux intégrer la dimension indi- - une phase de diffusion d’ une nouvelle technologie, où
viduelle, humaine, dans l’ explication des usages. Breton différents moyens sont mis en œuvre pour orienter les
et Proulx (2002) proposent d’ ailleurs, pour expliquer les comportements d’ achat (publicité, mode d’ emploi, guide
usages, de considérer non seulement le poids des con- techniques)
traintes externes (l’ offre technique, les représentations de - une phase de mise en œuvre des technologies dans
phénomène technique et leur mise en scène dans le dis- laquelle s’ inscrivent les processus de formation des prati-
cours social) mais également les caractéristiques pro- ques autrement dit l’ appropriation par les utilisateurs.
pres à l’usager (mise en situation professionnelle, types
de pratiques nécessitant le recours à la technique, com-
pétences techniques et cognitives, accès à un capital éco- Repartir de la première phase, celle de la construction des
nomique, social et symbolique donné). représentations des concepteurs, permettrait d’ identifier à
partir de quels postulats l’ offre est construite, puis une
Dans le même ordre d’ idée, Perriault (1989), lorsqu’ il
mise en relation de ces représentations avec celles des
met en évidence l’ existence de pratiques déviantes par
utilisateurs pourrait ouvrir des pistes explicatives de la
rapport aux modes d’ emploi préconisés, porte son atten-
non-conformité des usages aux préconisations.
tion sur l’ utilisateur. Selon lui, ces pratiques sont autre
chose que des erreurs de manipulation mais correspon-
dent à des intentions, voire des préméditations, Les éléments explicatifs des usages que nous venons de
l’ utilisateur inventant d’ autres emplois que ceux propo- cerner permettent de mieux appréhender la complexité de
sés. Ainsi, du point de vue de l’ utilisateur, la finalité de la ce phénomène au sein des organisations en mettant en
machine ne serait pas de la faire fonctionner, mais de s’ en évidence différents types de logiques à l’ oeuvre.
servir pour un service qui n’ a rien à voir avec la techno-
logie. Peut-être pourrait-on voir ici un premier élément Il semble qu’ en gestion, les logiques technique (quels
de réponse à la distinction entre technologie d’ adhésion outils pour quels besoins) et économique (quels coûts
et technologie d’ usage évoquée en introduction. pour quels retours sur investissement) soient au centre
des préoccupations. La logique sociale, qui concerne la
position de l’ usager porteur de besoins et de désirs, paraît
Vedel (1994) qui propose une socio-politique des usages, moins centrale dans les préoccupations des gestionnaires.
considère qu’ outre les dimensions technique et sociale, On sait pourtant que l’ humain ne peut être dissocié de la
d’ autres logiques sont déterminantes pour les usages des performance. S’ intéresser aux usages, c’ est ne plus seu-
technologies. Celle de l’ utilisateur qui se fait une image lement considérer la technologie mais c’ est aussi déplacer
de ce à quoi la technologie peut servir à travers l’ offre le point de la recherche de la technique à l’ humain dont
proposée et celle de l’offre. la logique joue un rôle dans la mise en place des usages.
Cette remarque invite à s’ intéresser aux rôles des usages.
La logique des offreurs est construite à partir de leur Selon Perriault (1989) les usages des machines à com-
représentation des usages et des usagers potentiels (on muniquer ont à la fois un rôle instrumental (qui renvoie à
postule des besoins, des attentes et des comportements l’ usage respectant le protocole préconisé par l’ inventeur
précis, ce qui permet de construire l’ offre). Des actions ou l’ implémenteur) et un rôle symbolique2, dans le sens
sur les représentations des usagers de la technologie sont où les machines à communiquer sont des « machines à
alors mises en œuvre pour orienter les usages (publicité, s’ atteindre », puisqu’ elles permettent le contact avec au-
mode d’ emploi, guide technique)
Considérer ces logiques, c’ est donc ne pas réduire 2
On retrouve cette notion de signification symbolique
l’ explication des usages des technologies à un principe dans le modèle de l’ interactionnisme symbolique (Blu-
unique mais au contraire prendre en compte les interrela- mer, 1969) parmi les déterminants sociaux du choix des
moyens de communication.

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trui. La relation d’ usage est selon cet auteur, « un compo- au rôle prescrit. C'
est ainsi que les usages évoluent et à
sé complexe d’ instrumentalité et de symbolique… .et terme, ne correspondent plus tout à fait au projet initial.
l’ usage réel est une accumulation de décisions, d’ essais,
d’ erreurs, de prises de conscience ». Etudier les usages
des TIC revient alors a ne pas appliquer un raisonnement La transposition de ce raisonnement au contexte particu-
binaire basé sur un modèle technologique (on se sert, on lier de l’ équipement en TIC des organisations nous
ne se sert pas) mais à intégrer la dimension symbolique amène à une première remarque qui est de considérer que
de l’ usage et donc à ne pas négliger la dimension hu- ces trois éléments dépendent d’ individus différents dans
maine sous jacente à l’ usage, c’ est-à-dire l’ usager. l’ organisation. En effet, le projet d’ implantation des TIC
dans l’ entreprise est en principe une décision qui émane
Cette remarque nous amène à considérer les contextes de la direction et qui repose sur un certain nombre de
d’ usage. L’ usager est avant tout un « agent de contexte », finalités (elle peut s’ inscrire dans un contexte stratégi-
précise Perriault, et cet agent fait avec ce dont il dispose que). Les solutions techniques sont choisies en fonction
dans l’ environnement qui est le sien. L’ usage s’ inscrit de l’ offre du marché et des possibilités techniques offer-
ainsi dans un ensemble de contextes : psychologique, tes. A ce titre, les entreprises achètent de plus en plus de
sociologique, culturel et économique. Ainsi par exemple, progiciels (auxquels on doit s’ adapter), au détriment des
profane ou averti, l’ usager ne construira pas le même logiciels qui permettent eux d’ adapter les outils aux be-
imaginaire technologique et sa représentation de la ma- soins. La facilité d’ utilisation est souvent un argument
chine sera différente. commercial, comme le note Markus (2003), et les exigen-
L’ usage n’ est de plus pas instantané, mais s’ inscrit dans ces sont souvent irréalistes vis à vis de l’ apprentissage
le temps, ce qui invite à ne pas ignorer le substrat de lon- individuel et organisationnel. Enfin la fonction assignée
gue durée dans l’ analyse des usages. Les machines dont l’ est dans un premier temps par les concepteurs de
les usagers se servent déjà imprègnent en effet leurs com- l’ architecture interne des outils. Elle doit ensuite être
portements, leur langage, leur façon de penser. Ils sont en relayée par l’ utilisateur qui se trouve parfois loin des
quelque sorte façonnés par la technique. Ainsi l' utilisa- logiques de projet et d’ instrumentation.
tion donne sa valeur à la technologie comme le suggère A titre d’ illustration, citons une étude menée sur
Orlikowski (2003). l’ utilisation de forum de discussion dans une grande en-
treprise industrielle (Bachelet et Caron Fasan, 2000).
Nous avons introduit la distinction dans les logiques à Dans cette étude on a pu constater qu’ après une première
l’ œ uvre pour expliquer les usages et nous avons montré phase d’ engouement des utilisateurs, lié au projet de la
que les usages répondaient à divers rôles. L’ usage, qui direction d’ en faire un outil d’ élaboration concertée de la
n’ est pas un phénomène statique, évolue et se façonne et stratégie, l’ intensité de l’ usage des forums de discussion
doit également être envisagé dans une perspective dyna- s’ est très vite réduite, notamment en raison des contrain-
mique. tes de l’ instrument (nécessité d’ animation du forum :
mises à jour, structuration, relance des sujets etc… ). La
fonction d’ échange d’ idées ne pouvait être assumée
compte tenu des contraintes techniques qui avaient été
4- La dynamique des usages : négligées. Ce problème est apparu chez les utilisateurs
mais n’ avait été envisagé ni par les décideurs ni par les
informaticiens responsables de l’ implantation du système
La relation de l’ usager à la machine est dynamique et se
informatique (Lotus Notes à l’ époque).
modifie dans le temps, ce qui peut également expliquer
que le comportement des usagers paraisse en décalage par Le fait que les trois dimensions du projet, de l'instrument
rapport à l’ emploi préconisé au départ. Perriault (1989) et de la fonction soient séparées dans l’ organisation
propose de considérer l’ usage dans une perspective dy- complique sans doute la situation et peut contribuer à
namique, celui-ci évoluant avec le temps sous l’ effet de expliquer la non conformité des usages aux prescriptions,
trois éléments : c’ est-à-dire à ce qu’ on est censé en attendre dans
l’ entreprise, compte tenu des investissements réalisés.
- Le projet c’ est-à-dire l’ anticipation de ce que l’ on va
faire de la machine (cette anticipation est plus ou moins
claire, plus ou moins assumée et se modifie à l’ usage) ; Pour Breton et Proulx (2002) les usages se construisent à
différents niveaux : tout d’ abord dans l’ interaction entre
- L’ instrument choisi avec les possibilités techniques l’ utilisateur et le dispositif technique puis dans la coordi-
qu’ il offre ; nation entre l’ usager et le concepteur. Les usages
- La fonction qu’ on lui assigne. s’ inscrivent de plus dans un contexte d’ action sociale et
dans des dimensions politiques et morales. Finalement
« Une sorte d’ équilibre se constitue progressivement par
ces auteurs proposent deux pistes de réflexion concernant
interactions successives entre projet, instrument et fonc-
les usages :
tion ». Au projet qui peut être très vaste au départ, suc-
cèdent des usages qui se restreignent au fil des échecs et - la première piste conduit à considérer l’ usage comme un
de l’ expérience. C’ est la relation entre ces trois éléments processus mental, « la cognition en acte étant toujours
qui pourrait, selon Perriault, expliquer que les usages située et distribuée dans un contexte social et culturel
soient conformes ou non aux préconisations. La modula- plus large ». Les représentations mentales de l’ usager
tion de la gamme des capacités de la machine (sous utili- s’ enchevêtrent avec des représentations sociales qui
sation), les détournements pour un projet autre, les ajus- constituent l’ imaginaire technique dans une société à une
tements vers une fonction plus pertinente par rapport au époque donnée. Ces représentations agissent sur les pra-
projet, constituent des évolutions fréquentes par rapport

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Usages des TIC dans les organisations, une notion à revisiter ?
Catherine BACHELET

tiques des acteurs humains qui manient des objets techni- d’ aborder dans cette présentation, paraît ici centrale et
ques. devra être développée.
- la deuxième piste conduit à considérer l’ usage comme
s’ insérant dans un environnement cognitif constitué de Pour poursuivre cette analyse, il conviendra donc dans un
ressources organisationnelles qui vont être structurantes. premier temps d’ approfondir et d’ enrichir la réflexion par
L’ environnement cognitif est composé d’ agents humains des apports théoriques complémentaires pour approfondir
et non humains dans lequel l’ usage se structure progres- des notions qui n’ ont été ici qu’ évoquées (innovation par
sivement. les usages et apports des théoriciens de la structuration
Pour enrichir la notion d’ usage des TIC, ces deux pistes par exemple). A partir d’ une définition élargie de la no-
de réflexion paraissent pertinentes. La première invite à tion d’ usage, nous pourrons, dans un deuxième temps,
s’ intéresser de plus près aux représentations mentales et faire porter la réflexion sur l’ élaboration d’ un outil
sociales qui agissent sur les pratiques d’ usage des TIC d’ observation empirique. Aborder l’ observation dès la
des acteurs humains. La deuxième piste paraît avoir été phase de conception des outils permettrait par exemple de
plus souvent explorée en gestion. Nous faisons notam- mettre à jour les représentations des concepteurs. Leur
ment référence aux travaux des structurationnistes (De- confrontation avec celles des utilisateurs pourrait ainsi
sanctis et Poole, 1994 ; Orlikowski 1992, 2000, par constituer une des piste explicative du paradoxe de la
exemple) qui invitent à passer par l' étude de ce que font productivité des TIC.
les usagers des technologies pour comprendre leurs im-
pacts sur les structures sociales. Selon cette approche, les
individus font évoluer l’ entreprise par leur manière Références
d’ utiliser les technologies et produisent ainsi de
l’ organisation et du sens.
Akrich, M (1998), « Les utilisateurs, acteurs de
l’ innovation » Education permanente, n° 134 pp79-89.
Conclusion Bachelet, C et Caron Fasan, ML (2000), « Introduction
de la messagerie et des forums dans l’ entreprise, quels
Cette réflexion sur des usages des technologies avait pour impacts pour l’ organisation ? Une approche explora-
objectif de tenter d’ enrichir l’ approche du gestionnaire, toire » 5ème Colloque de l’AIM, Montpellier.
intéressé par l’ introduction des TIC dans les organisa- Baile, S et Lefièvre, V (2003), « Le succès de l’ utilisation
tions. Cette présentation ne constitue qu’ une première de la messagerie électronique – étude de ses déterminants
ébauche d’ un travail qu’ il conviendra d’ une part de com- au sein d’ une unité de production aéronautique » 8ème
pléter et d’ approfondir, et qui pourrait d’ autre part être Colloque de l’AIM, Grenoble.
élargi aux usages des systèmes d’ information.
Barillot, P (1998), « Facteurs explicatifs de l’ utilisation
de la messagerie électronique textuelle : résultats d’ une
Ses principaux apports et prolongements possibles peu- enquête réalisée au sein d’ organisations municipales »
vent être résumés en quelques points : Systèmes d’Information et Management, Vol 3, n°1.
- la position épistémologique du chercheur qui analyse Benghozi P.J. (2001), « Technologies de l’ information et
les liens entre TIC et organisation a tout d’ abord été organisation : de la tentation de la flexibilité à la centrali-
éclaircie. Savoir se situer (par exemple dans un détermi- sation » Gestion 2000, p61-80.
nisme technologique) permet au chercheur de mieux po- Berard, D et Rocher, O (2002), « Organisation du tra-
ser les frontières de sa recherche ; vail et technologies de l’ information communication : les
- la notion d’ usage a été clarifiée et élargie par rapport grandes tendances - Etude TICO » ANACT, mars.
aux acceptions qu’ elle recouvre en général pour les ges- Blumer, H (1969), Symbolic interactionnism : Perspec-
tionnaires, ouvrant de nouvelles perspectives. Pour qui tive and Method, Prentice-Hall : Englewod Cliffs, NJ,
s’ intéresse aux usages, il paraît ainsi important de sortir USA.
du cadre étroit et précis des protocoles d’ emploi des ma-
Breton, P et Proulx, S (2002), L’explosion de la commu-
chines pour s’ intéresser aux logiques de l’ usage. Ainsi
nication La découverte, poche 1996. Réédition en 2002 :
l’ étude de la construction des usages et de leur dynami-
L’explosion de la communication à l’aube du XXIe siè-
que a permis d’ identifier l’ existence de différentes logi-
cle. La découverte, Paris
ques, notamment sociale. Ce constat invite à considérer
avec attention la place de l’ humain dans la constitution et Chambat, P (1994), « Usages des TIC : évolution des
l’ évolution de ces usages, ceux-ci comportant une dimen- problématiques » Technologies de l’ Information et So-
sion symbolique à ne pas négliger. ciété, vol 6, n° 3, 1994 pp249-269.
- ces approches invitent enfin à faire évoluer notre repré- Daft, R.L. et Lengel, R.H. (1984), « Information
sentation de la « non conformité » des usages. Les écarts Richness : A New Approach to Managerial Behavior and
par rapport aux usages prévus pourraient ainsi être ana- Organizational Design » in B.M. Staw et L.L. Cum-
lysés non seulement en termes de dysfonctionnement, mings, Research in Organizational Behavior, Jai Press
mais comme l’ expression d’ une ré-appropriation par Inc.
l’ individu (Vedel, 1994), source potentielle de créativité De certeau, M (1990) : L’ invention du quotidien, T1 :
et d’ enrichissement. La dimension d’ innovation par les Arts de faire, Editions Gallimard, Paris.
usages (Orlikowski et Tyre, 1994 ; Akrich, 1998 ; Breton
et Proulx, 2002), que nous n’ avons pas eu le temps DeSanctis, G et Poole MS (1994), « Capturing the Com-
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Usages des TIC dans les organisations, une notion à revisiter ?
Catherine BACHELET

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