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La fin de la r8union de Strasbourg a 616 conscerée & un change de vues "sur les questions ouvertes d! Octobre 1947 & Juin 1968 en tant qu'elles intéressent la structure de I'Ecole", &change de vues qui stinscrit dans la préparation des Assi~ ses qui ont eu lieu depuis lors les 11, 12, 25 et 26 Janvier 1989. Nous en retenons le texte suivant : Exposé d'Iréne ROUBLEF UNE MISE AU POINT Av moment des révoltes de mai et du mouvement étu~ diant, nous avons pensé que des réunions, par petits groupes, de tous les membrer de I'Ecole Freudienne, permettraiant de sayoir s'tls étaient préts & manifester un certain nombre de prin~ cipes qui les spécifient. Nous eumes ainsi dix réunions groupant chacune de 15 & 20 membres. Le total des personnes y ayant participé est de 100. C'est de ces rSunions que nous voudrions ici rendre compte. Quel en est le sens et quel en fut le résultat ? Le Sens, ~ Les révoltes do mai, en faisant circuler irés librement la parole - ce qui améne une contestation de toutes les structures et de la répartition dy pouvoir ~ nous ont incité & y r6fléchir choz nous, d'cutant plus que l'exiérieur est venu demander des comptes @ l'intérieur, tels : la visite que nous fit Cohn-Bendit, et, les polémiques et la mise en question de la psychanalyse @ la Faculté de Médecine et & Io Faculté des Letires el des Sciences Humaines. En méme temps, & I'intérieur méme de I'Ecole, quelque chose est venu remetire & l'ordre du jour la question de "la passe" de J. Lacan et de "|'admission comme psychanalyste dans l'Ecole", par la constitution de deux groupes de jeunes et de deux groupes de moins jeunes ~ l'ensemble de ces activités pro- mouyant ainsi une sorte de discours collectif de ré~examen cri~ tique des structures de I'Ecole. = 167 - Le résuliat. - De nos réunions, le grande legon & rete~ nir est que Ja parole a circulé et elle 0 €46 sentie, aprés-coup, comme ayant manqué. D'ot, notre devoir d'en rendre compte, le plus fidéle~ ment possible Cette libre circulation de le parole a eu pour consé~ quence I*hé'érogénéité des questions soulevées, dont nous avons, cependant, pu dégager Irois themes principaux : 1) Ltimplication spé nement. que, en tant qu'cnalystes, dans l'évé~ 2) Le cour d'amour. 3) Les structures de I'Ecole. Nous avons choisi de rendre compte du troisiéme tha- me : les structures de I'Ecole. Les structures de I'Ecole Rappel historique Dans les groupes que j'ci animés, on a constaté que rares éteient les collégues assez bien informés pour pouvoir faire la synthase, & la fois du déroulement chronologique et de la mise en rapport synchronique des themes - ceux-ci se trou- vant dans des publications parses, ef parfois contradictoires, de provenances diverses et a des niveaux afférents. I nous a done semblé logique de donner d'abord un epergu historique, allant : - de l'Acte de fondation de I'Ecole ~ la Proposition du 9 Octobre de Lacan, qui comprend : ~ Les critiques apportées par les membres de |'Assem- blée Générale. ~ Le réponse de Locan du 6 Décembre. ~ Les contre-propositions de Clovreul et de Safouan, pour en ortiver eux discussions qui ont eu lieu dans nos réunions Il est, en effet, intéressant de voir la subtile évolution qui stest faite depuis acte de Fondation, ob Lacan ayait dé ja Glaboré une structure @ minimo, jusqu'cujourd'hyi od quatre groupes se sont constituées pour oeuvrer, séparément, @ une 6la~ boration des dits statuts, qu'en leurs résultats ils nous livrent. J'ajouterai que la revue chronologique ne peut étre, pour Hinstant, qu'un compte rendu des faits. Nous nous réser~ vons pour plus tard d'en faire une étude de fond. 0 00 Liacte de fondation Par I'Acte de fondation, I'Ecole Frangaise de Psycha- nalyse est née. La Direction en est assurée par J. Lecan, pour les quatre années & venir. Tenent pour néant de simples habitudes, cet organisme a pour but de ramener la proxis originale instituée per Freud sous le nom de psychanalyse, et d'en dénoncer les déviations ct les compromissions qui amortissent son progrés et le dégradent. Ce travail est indissoluble d'une formation & dispenser. Ceux, venant de cette Ecole, s'engagent a une fiche soumise & un contréle interne et externe. Le travail se fait par une élaboration soutenue dans un petit groupe de 3 & 5 personnes, plus une, chargée de lo sélection et de la discussion, Ces groupes peuvent permuter Mun dans l'autre. La charge de Ia direction du groupe ne constitve pas une chefferie ou une possibilité d'accés & un grade supérieur, et nul n'a & se tenir pour rétrogradé de rentrer dans le rang d'un travail de base. C'est une hiérarchie circulaire. Trois sections sont constituées dont Lacan assure la marche avec deux collaborateurs pour chaque section. - 169 = 1, = Section de psychanalyse pure Soient lo praxis et le doctrine de la psychanalyse pro prement dite, c'est-a-dire rien d'autre que Ia psychonalyse di- dactique- Les problemes sur les issues de la didactique se font par confrontation entre : = des personnes eyant l'expérience de la didactique et - des candidats en formation qui peuvent éire amenés & prendre une responsabilité psychanalytique. Clest a I'intérieur de ce probleme, et comme un cas perticulier, que doit @tre situé celui de I'enirée en contréle. Sont proposés, & l'étude ainsi instaurée, les traits par ‘ou Lacan rompt evec les stondards affirmés dens la pratique didactique. Ces études dont le pointe est la mise en question de la routine établie seront colligées par le Directoire de Ia section. Il = Section de psychanalyse appliquée Clest-8-dire de théropeutique et de clinique médicale. Y seront admis des groupes médicaux comprenani des sujets, psy- z chanolysés ou non, mais qui peuvent contribuer & I'expérience ES psychanalytique. Un irectoire authentifie chaque travail comme de V'Ecole. - 170 - Ill = Section de recensement du champ Freudien Elle assure d'abord le compte-rendu de tout ce qu'of- frent, en ce champ, les publications. Elle entreprend a mise & jour des principes dont lo praxis doit recevoir, dans la science, son statut. Elle instruit notre expérience de ce qui, du structura~ ime des autres sciences peut éclairer la nétre et, inversement, de ce que ces sciences peuvent receveir de notre subjectivation . Un annuaire rassomble les titres et le résumé des tra~ yaux de I'Ecole, o¥ qu'ils alent parus. On adhérera & I'Ecole en sty présentant en un groupe de travail constirué comme nous I"avons dit. L'admisston au départ sera décidée par le Directeur en ce qu'il pourra présu~ mer de la valeur du groupe et de Ia place qu'il entendra rem- plir d'abord. Liorganisation de "Ecole sur le principe de roulement que nous ayons indiqué, sera fixée par les soins d'une commis~ sion agréé por une premiere Assemblée pléniére qui se tiendra dens un an. Cette commission |'élaborera sur I'expérience par- courue & I'échéence de la deuxiéme onnée, 0d une seconde Assemblée aura & |'approuver. 00 -171- Note adjointe & Vocte de Fondation Cette note complate quelques questions resiées ouver~ tes sur l'erganisation de I'Ecole. 1) Un didae cien Un psychanalyste est didacticien de ce qu'il o fait une ou plusieure psychanalyses qui se sont avérées didactiques. C'est une habilitation de fait qui ne reléve de rien de plus que d'un annuaire entérinant les faits. Ltusage du consentement des pairs est rendu caduc dlavoir permis I"intraduction toute récente de ce qu'on appelle "Ja liste", das lors qu'une société a pu utiliser celle-ci & des fins qui méconnaissent les conditions mémes de l'anclyse & en- treprendre ov en cours. Conditions dont l'essentielle est que Ianalysé soit libre de choisir son analyste. 2) De la condidature & I'Ecole Autre chose est la candidature @ une école, autre chose la qualification d'une psychanalyse didactique. La can didature & I'Ecole exige une sélection & régler selon ses buts de trovail. La charge en sera tenue, au départ, par un comité d'accueil dit Cardo (gond), dont les membres sont choisis par le Directeur 3) De la psychanalyse didactique La qualification d'une psychanclyse comme didactique slest pratiquée, jusqu'd présent, par une sélection qui n'a per- mis d'articuler eucun de ses principes depuis qu'elle dure Il faut done rompre avec un usage qui s'offre & la déri - 172 - Le seul principe & poser est que : le psychanalyse est constituée comme didactique par le seu! youloir du sujet. L'ana~ lyse contestera ce vouloir & mesure méme de I'approche du désir qutil recele. 4) De la psychanalyse didactique dons la participation & |'Ecole Ceux qui entreprennent une psychanalyse didactique, le font de leur chef et de leur choix. Ils peuvent méme autori ser leur psychanalyste comme didacticien. Mais l'admission & I'Ecole leur impose la condition qu'on sache qutils y sont engagés, ot et quand. La psychanalyse ayant des effets sur toute pratique du sujet qui s'y engage, le contrdle stimpose d&s le moment de ces effets, of d'abord pour en protéger |e patient. Quelque chose est en jeu d'une responsabilité que la réalité impose au sujet, quand il est praticien, de prendre & ses risques . Feindre d'ignorer ce fait et imposer une régle d'absti- nence, aboutit pour le sujet : soit @ violer cette régle, soit a feire défaut & sa fonction L'Ecole ne sauruit s'abstraire de cet état de chose dé- sastreux c'est pourquoi elle assurera les contréles, en raison méme du travail qutelle est faite pour garentir. 5) De Iengegoment dans I'Ecole On stengage dons I'Ecole par deux aceés : = Le groupe de travail ou Cartel se présente & l'agré~ ment du Directeur en un contrat de travail. = Les individus qui veulent se faire conna‘tre pour quelque projet que ce soit, trouveront le chemin utile auprés d'un membre du Cardo : les noms des premiers & en avoir accepté la charge sur demande du Directeur, seront publiés avant le 20 Juillet. - 173 - 6) Du statut de I'Ecole La direction personnelle de Lacan ost provisoire quoi~ que promise pour 4 ans. Son statut juridique est celui de l'association déclarée sous la loi de 1901, Le texte en o été déposé & lo Préfecture le 25 Septembre 1964 sous le titre : Ecole freudienne de Paris (Ecole Frangaise de psychanalyse} et a pary au joumal officiel le 7 Octobre 1964. Mais nous croyons devoir d'abord faire passer dans son mouvement le statut interne qui sera, dans un délai fixé, propo- sé au consentement de tous. 7) De l'Ecole comme expérience inavgurale. Lienset gnement de la psychanalyse ne peut se transmei~ tre d'un sujet & l'autre que par les voies d'un transfert de tra~ vail. Les séminaires, y compris le Cours des Hautes Etudes ils ne renvoient & ce transfert. ne fonderont rien, 0 00 Information le 20 mars 1965 Le premier Directoire dont les membres choisis par le Directeur sont: P. Aulagnier, J. Clavreul, S. Leclaire, F. Perrier, G. Rosolato et J.P. Valabrega, ont adopté les dispositions sviventes quant la formation des psychanclystes de I'Ecole : 1) Le principe de la responsabilité de I'anclysie qui accepte de faire face a une demande de "devenir analyste" est réaffir~ mé. Ceite responsabilité ne peut étre partagée avec aucun jury ni aueune commi 2) Quand la psychanalyse cura assez avancé dans |'élucidation du projet "devenir analyste", le tujet, en accord avec son psychanalyste, aura & soutenir sa demande devant des tiers, 3) Un jury d'accueil est constitué & cet effet. Il est composé de trois membres cholsis sur une liste de cing psychanalystes de I'Ecole, cette liste étant renouvelable chaque année. Pour 1965, la liste comprend : P. Aulagnier, F. Dolio, J. Lacan, F. Perrier et M. Safouan. Ce jury, avec lenalyste du candidat et sous le présidence du Directeur de I'Ecole, aura & se prononcer sur la receva- bilité de la demande qui lui est faite. Si la réponse est positive, il proposera au candidat des noms de psychanalystes de |'Ecole parmi lesquels celui-ci choisira lo "contréleur" et entreprendra des cures référées & un tiers. La formation achevée, on demande la titulorisation comme onalyste de I'Ecole. 4) Les personnes ayant porticipé & Ia formation du postulant se constituent, sous la présidence du Directeur, en jury d'agrément. 5) Les contréleurs ainsi que les membres du jury d'accueil de~ vront nécessairement evoir une participation au groupe de travail de la section I qui étudie la théorie de la formation psychanalytique « 00 = 175 - Information le 9 Décembre 1966 Cette note précise la distinction entre : Mombre de I'Ecole Analyste membre de I'Ecole Analyste de I'Ecole Elle reprend et complete les paragraphes | et III du texte "Fonctionnement et administration" parus dans I'annuaire 1965 (pp. 10 et 11). Les membres de |'Ecol Ce sont ceux qui s'engagent en un contrat de travail et le condvisent jusqu'a lo fin. Lo procédure & suivre est la suivante : le candidat pré- sente au Directeur une demande d'adhésion avec copie cu secré— faire. Cette démarche n'implique aucun engagement particulier dans une expérience psychanalytique, elle ne I'exlut pas non plus Si le candidat exerce une fonction psychanalytique, il epperett dans l'annuaire au titre d'analyste praticien. Le secrétaire informera le Directoire des nouvelles candidatures. Les analystes membres de I'Ecole (A.M.E.) Ce sont des analystes qui ont répondu aux exigences d'un jury d'accueil. - 176 - Les anclystes de l'Ecole (A.E.) Ce sont des analystes qui ont répondu oux exigences d'un jury d'agrément. Le cardo, reste un organisme de liaison. Il est constitué par + J. Ayme, L. Israél, C. Jeangirard, P. Markoviteh, P. Mathis, J. Schotte, Ch. Simatos. Le secrétarict, est tenu par J. Clovreul das le début. Les prémisses ainsi définies de la Structure de I'Ecole ne préjugent pas de la Constitution & venir. 0 00 Note du 31 Janvier 1967 L'Assemblée Générale de |'Ecole Freudienne de Paris stest tenue & Paris, 54 rue de Vorenne, le 13 Jonvier 1967. Un projet de réorganisation de |'Ecole a été présenté au cours de cette réunion. (3 ans aprés |'Acte de Fondation) . La structure preposse comporte : ~ Outre le Seerétarict, = Cing départements dirigés chacun par un responsable dont lo nominction, par le Directeur, est soumise a l'approbation de l'Assemblée Générale, Chague responsable forme son Equipe & son gré et peut s'adjoindre d'autres personnes quand il le juge nécessaire. || doit rendre compte de son action devant le Directoire. -177- - Le Directoire comprend : Le Directeur Le Secrétaire Les responsoble: de chaque département. Les réunions du Directoire ont lieu sur convocation du Directeur. Celui-ci peut, de plus, convoquer au Directoire ceux des membres de I'Ecole dont la présence sere jugée néces~ soire. = Les cing départements soni les suivants : Enseibnement Coordination des travoux et recherches Bulletin et publications ances Formation des psychanalystes Les responsables nommés et qui forment done le 2ame Directoire avec le Directeur et le Secrétaire sont, respective- ment : Ch. Simatos que Clavreul s'est adjoint, P. Aulagnier, S. Lecloire, C, Conté, S. Feladé. Le Same dépariement "Formation des onalystes" ne comporte pas de responsable individuel. La liste des responsables n'a aucun caractére limitatif. Chaque membre de I'Ecole peut faire connaftre au Directeur son souhait d'une création nouvelle. Proposition du 9 Octobre 1967 Proposition faite par Lacan devant I'Assemblée, sur Le psychanalyste de I' Ecole". Cette proposition n'apporte du nouveau que dans le fonctionnement od apparaft la solution du problame de Ia So- ciété psychanalytique. Rappelons chez nous l"exisiant = ~ Deux principes : Le psychenalyste ne s'autorise que de lui-méme. L'Ecole garantit qu'un psychanalyste reléve de sa formation. Elle le peut de son chef. L'analyste peut vouloir cette garantie et, das lors, ne pout aller qu'av dela : - Devenir responsable du progrés de I'Ecole. = Devenir analyste de son expérience méme. On reconnaft que, dés maintenant, c'est & ces deux forme que répondent : 1) LAL.M.E. Constitué par le soudure du fait d'étre analyste ef de l'admission & I'Ecole, Clest la ce qui constitue lo garantie venant de I'Ecole. L'initiative en revient @ |"Ecole o0 l'on n'est admis, & la base, que dans un projet de travail sans égard de provenance ni de qualification . -179 = Un psychanalyste proticien n'y est enregisiré qu'cu méme titre od l'on inserit : médecin, éthnologue, etc ... 2) LIAB. Il doit étre de ceux qui peuvent 1moigner @ I"extré~ me dos problémes cruciaux, aux points vifs ob ils en sont de l'analyse en tant qu'ils sont sur le bréche de les résoudre. Cette place implique quten veville l'oceuper, on ne peut y étre sans l'aveir demandée. L'Ecole peut et doit garantir le rapport de l'analyste & la formation qu'elle dispense. Clest ici qu'apparait le défaut, le manque d'invention pour remplir un office, en trovant des voier différentes qui évitent les inconyénients du régime des Sociétés existentes. Qulily ait une ragle du gradus est impliqué dans une Ecole. C'est qu'il y @ un réel en jeu dans la formation méme du psychanalyste. Nous tenons que les Sociétés existantes se fondent sur ce réel. Freud les a voulves telles. II n'en est pas motns patent que ce réel provoque sa propre méconnaissance, voire produit sa né gation systémati- gue. Lest clair que Freud a done pris le risque d'un certain orrét. Plus, tly a vu, peut-étve, |e seul abri possible pour évi- ter l'extinction de l'expérience- Nous nous affrontons, nous I'Ecole, & la question ainsi posée. L'Ecole, c'est ceux qui ont choisi I'enseignement de J. Lacan ~ seul enseignement qui parle de psychanalyse - ail~ leurs on ne se soucie que de ce qu'elle soit conforme. - 180 - ‘nidiiaks Il y a solidorité entre les déviations de la psychanclyse et la hiérerchie qui y régne. Cetie hiérarchie est une cooptation de Sages qui promeut un retour & un statut de prestance qui re~ présente l'annulation de la conguéte psychanalytique, soit de la fin exigée por la didactique. C'est I'effet qui porte son ombre sur la pratique de la psychanalyse dont la terminaison, l'objet, le but mame, stava= rent inarticulables aprés 50 ansd'expérience suivie. Y porter remade, c'est constater ce défaut et prendre, dans ce défout méme, larticulation qui manque. C'est par ltusage de sa béance qu'il peut étre réalisé. Liidée de Lacan est de considérer deux moments dens la psychanalyse : La psychanalyse en extension. Fonction de I"Ecole en tant qu'elle présentifie la psychanalyse au monde. La psychanalyse en intension. Soit, la didactique, en tent qu'elle n'y introduit pas seulement des spécialistes qualifiés. Car, une part de sa raison d'étre, et pas la moindre, est : de constituer la psychanalyse comme expérience originale et la pousser au point qui on figure la complétude, pour en per- mettre I'apras-coup qui lui est radical. Ciest une expérience essentielle & I"isoler de lo théra- peutique pour laquelle cette opération est impossible. La théra~ peutique est, en effet, une restitution d'un état premier ~ défi- jon justement impossible & poser dans la psychanalyse. - 181 - eee Nos points de reccord o& ont @ fonctionner nos organes de garantie, sont connus : c'est le début et la fin de l'onalyse, incluant la rencontre. Au commencement de la psychanalyse est le transfert par le grace du psychanalysant. La terminaison de la psychanalyse - dite didactique - clest le passage du peychanalysant ou peychanelysie. Liombre qui recouvre ce roccord o¥ le psychanal yscnt peste au psychanalyste, voila ce que I'Ecole doit dissiper Le pessage du psychanclysant au psychanalyste a une porte dont ce reste, qui fait leur division, est le gond. La fin de I'cnalyse est le passage au désir d'étre ana- lyste Un témoignege juste sur celui qui franchit cette passe doit venir d'un autre qui, comme lui, l'est encore, cette passe ~ & savoir en qui est présent, hic et nunc, le desétre méme. Of- fice a confier, pour la demande du devenir analyste de I'Ecole & certains qu'on nommere passeurs. Les passeurs. Choisis chacun par un analyste de |'Ecole qui peut ré- pondre quiils sont dans cette passe test & eux qu'un psychanalysant parlero de son analy- se pour se foire autoriser comme A.E., ef clest leur iémoignage prévaudra dans le jury dit d'agrément. Celui-ci ne pourra stabstenir d'un travail de doctrine cu-dela de son fonctionnement de sélecteur. Pour préciser : ~ 182 - Le jury d'agrément. Tel qu'admis en son statut initial il était orticulé en des blancs pour des additions de I"expérience. Nous avons remplis ces blancs, d'od les principes : 1) Il ne peut tre constitué que de membres de I' Ecole. Ajoutons: il ne peut y Stre décidé que perdes A.E. 2) On ne peut étre désioné & y travailler sans y consentir. 3) Si nous voulons au principe de la sélection contenir la préva- lence de ce que nous "connafssons" du condidet, pour y faire prévyaloir ce dont il peut témoigner de son pessage & l'analyste, ce n'est pas pour laisser cette conncissance rester I"instance derniare dans la constitution du jury. Lacan propose qu'on tire au sort pormi les A.E., trois personnes. 4) IL y ajoute trois passeurs définis par la fonction : recueillir le témoignage qui se présente au passage & la qualité d'A.E, Ils sont tirés au sort sur une liste constiiuée par la contribution de chacun des A.E., et sous sa responsabilité. Il fout que ce soit un de leurs psychanalysants ot dans la passe o¥ advient le désir de l'analyste. Ce pout étre un autre A.E. ou, & l'extrdme, quelqu'un qui n'appartient pas 4 I'Ecole, et de ce fait, y accede. Chaque A.£. peut en désigner trois. 5) Adjoignons au premier fonctionnement de ces six, le Direc~ teur. Les trois passeurs recueillent ce que le postulant a a présenter. Is Ucpportent au jury plénier qui peut convoquer le candidat et son analyste. - 183 - La décision dans le jury plénier se prend de Iavis de 2 sur 3 des A.E. Le Directeur et les passours n'ont qutavis de consulta tion. Observons qu'une telle Société est ingouvernable mais il stagit d'une Ecole pas ordinaire dont Ia responsabilité essen~ tielle est de faire avancer la psychanalyse. 6) Renouvellement de ce jury. Circulation qui permette une mise & I'épreuve du plus grand nombre : = 2 sur 3 sortants, tirés au sort tous les six mois. Pour remplacer les soriants : firage au sort sur Ia liste des A.E. et des passeurs. La question reste de I'organe d'ov peuvent résulter di- rectives & prendre et idées & élaborer. Ils sont d'abord atten- dus du jury d'egrément lui-méme. Leur cumulation & plus longue poriée viendrait nature|~ lement & I'étude de ce cartel "Devenir anclyste", demeuré jusqu'a présent ce qu'il est sur le papier. Nous comptons, pour son recrutement, sur ceux qui se seront distingués dans lo fonction effective du jury dlagrément. 7) Nous voulons des camarades qui rendent service et nen pas des gens qui édifient leur position. i n'y a pas la d'utopie. Il y @ une Ecole qui existera ov pes. C'est un peri, mais le seul passage possible hors de la routine. 8) Qui se présente au jury d'agrément ? Des psychanalysants dans la visée d'étre reconnus comme A.E. qui est celui qui contribue & I'avancement de la psychanalyse. 9) 10) Ceux qui veulent s'éprouver comme analystes 7 Clest I'Ecole qui défare le titre d'A.M.E, sans qu'il y ait besoin de postulance. Ce sera le fait de Morgane steble en devenir, du jury d'agrément. Et ce titre constitue une invitetion de I'Ecole & se présenter @ la qualification d'A.E. Maic, dis lors, cette qualification ne peut étre obienue que par l'intermédiaire du témoignage décisif de sa copacité. De l'autorisation d'un psychanalysent au titre d!A.E. stensuit l'autorisation de I'A.M.E. qui I'a formé - ay méme titre d'A.E. Si le psychanalyste responsable de cet analysant n'est que membre de I'Ecole, il devient A.M.E., dod il se présen— tera lui-mme au jury d'agrément. Liaceés a la position équivalente de I'ancien didacticien ne se perd plus dans la béatitude. Le gradus est conforme a Ia capacité & faire progresser l'Ecole. Il n'est pas un grade hiérarchique. Mais stil y a rupture, il n'y @ pas suppression de la hiérarchie, le pouvoir est mis aux mains de ceux qui traveil~ lent. Les organes doivent se former de l'expSrience. Ils doivent se former par étapes et s'extraire de lo fonction. oo ~ 185.~ Apres la proposition La proposition du 9 Octobre 1967 sur le psychanalyste de I'Ecole a rencontré approbation et désapprobation. Chaque membre de I'Assemblée o pris la parole, en deux réunions, s'en- gageant en un : placet, non placet et placet juxta modum - Certains ont écrit pour préciser leurs avis ou leurs cri- tiques. Ces letires ont 616 transmises & tous les membres de l'As- semblée. Voici le résumé de ces textes : F. PERRIER. Dans une lettre ouverte, du 21 Octobre 1967, au Dr. Lacan, il fait référence au statut juridique de I'Ecole, dont le texte, déposé en septembre 1964 & Ia Préfecture, lui paraft non structuré et lacunai Il dénonce notamment la carence d'un appareil de contréle de la formation psychanclytique et propose une ré~ 6laboration statutaire. J.P. VALABREGA. Dans un texte (non daié) intitulé "Critique de la Prow position du Octobre 1967", il parle du maleise existant dans \"Ecole, malaise qui proviendrait en partie du fait qu'aucun or= ganisme chargé de la formation, n'ait jamais fonctionné Ces organismes ne sont que des paravents & masquer |e pouvoir personnel du Directeur. De méme le Secrétaire se trouve, chez nous, investi d'un réle et d'un pouvoir de facto qui ne devrait, en aucun cas, Stre l'apanage d'un soul. Le Directoire est une fi ion ; il est choisi ou modifié de fagon qu'aucune voix discordanie ne sty fasse entendre. || est on état de crise permanente et set membres n'ont dlautre possibilité que de partir les uns apres les autres, Pour passer av stade du fonctionnement, il faudrait d'abord transformer la structure monocratique de I'Ecole. Cor le nouveau jury d'agrément pourrait n'étre, comme le premier, qu'un parevent. Un des principcux risques contenu dons le projet serait dlaboutir & un jury de non-analystes : la théorie du "passeur™ nous y conduit, la passeur pouvant se définir, por parties égeles, comme analyste présumé et comme non-analyste. Le passeur est un persennage essentiel dans le jury puts que c'est @ Iui que I'analysant parlera de son analyse et que le témoignege dudit passeur prévaudra sur tout le reste. D'ailleurs, peut-on parler de son analyse @ quelqu'un qui est désioné pour cette fonction ? Les Commissions des Etu- des ont toujours échoué dans cette tache. La seule fagon d'en parler, c'est & propos d'un tiers objet, et clest le contrdle dont Lacan parle & paine. Ce sont les contrdleurs qui devraient étre dans le jury. Pour en revenir au passeur, il serait désigné par son anclysie et, de ce fait, le gradus de passeur aurait le sens d'une promotion dépendant de I'analyste ? L'enalyste serait ainsi amené & répondre & Ia demande du candidat et c'est un danger qu'il ne faut pas cautionner. Répondre & la demande est une pratique ~ pourtant dénoncée par Lacan ~ quila tendence & se manifester dans notre Ecole. Probablement & cause du principe si houtement affirmé de I'absclue autonomie de Il'analyste, j'ai observé - écrit Vala- brege - que certains d'entre nous ont la tentation de créer un réseau constitués par les lieux od ils fréquentent et enseignent, par les publications quiils encouragent, par certains de leurs - 187 = collégues et méme de leurs candidats. Quelque chose sur le modéle du circuit qui va de la rue de Lille & la rue d'Ulm. Done lanalysie peut aller jusqu’é faire entrer son cna- lys6 dans un réseau, et & I'y installer. Clest en cela que consisiera, de moniere tras insinuante, tras difficile & suisir, la réponse de I'analyste & la demande de son candidat et, & partir de la, il ne peut plus y avoir d'analyse. Pour en revenir aux principes, lorsqu'ils sont énoneés sous forme d'aphorismes, ils se prétent 8 des applications tendan- fieuses allent jusqu'au sens contraire. En voici un : - Lanalyste ne stautorise que de luizméme. Ce qui est lotent clest que : - Ntimporte qui peut s'autoriser & étre analyste. Si Lacan ne I'a pas dit, on se chargera de le lui faire dire. L'aphorisme en question autorise les collegues débu- tants, voire, & la limite, certains candidats, & se charger d'analyses didactiques. Pour certains, les responsabilités ne sont jamais trop Scrasantes ! Enfin, le tirage au sort pour désigner le jury d'agré- ment, en donnant l'alibi d'un &galitarisme fallacieux, signe Wimpossibilité d'admetire un mode de désignation plus adéquat a son objet. En effet, il y a des A.E. qui ne sont pas quolifiés pour remplir des fonctions au jury, méme s‘ils sont qualifiés pour lanalyse et, cette disqualification provient en partie de la fagon dont les promiers A.E. ont été désignés : c'est le Directeur qui a imposé ses vues au Directoire qui n'était ni unanime ni majoritaire. Et il se peut que, par I"ironie du sort, le tirage au sort désigne justement des lots d'A.E. peu ou pas qualifiés pour les fonctions auxquelles ils seraient appelés. = 186 = Une procédure électorale exercée par l'ensemble des A.E., 1 un jury restant en fonction pendant un an, voila ce que Valebrege propose. P. BENOIT. 'l critique le statut de J. Lacan dans le réel de I'Ecole. Sa fonction de Directeur, hiérarchique et administra- tive contredit celle, fondatrice de son enseignement et abétar- dit la portée des actes qui en sont partie intégrante. \I demande done & Lacan la résiliation de sa fonction de Directeur - qu'il n'avait assumée d'cilleurs que pour quatre ans - et la nomination d'un nouveau Directeur hiérarchique. J. CLAVREUL 'l adresse cux membres de |'Ecole un texte de mise au point des discussions sur la Proposition de Lacan. | - Structures de I'Ecole Dans les sociétés psychanalytiques traditionnelles on est entre analystes, du haut en bat de I'échelle, et cette hié- rarchie étouffe les dites sociétés. Les degrés : invités, stagiaires, coniréles, membres essociés, membres titulaires, didacticiens, membres de la commission des études, sont gravis lentement mais sGrement Dens I'Ecole Freudienne nous voulons savoir ce qu'est un psychanalyste pour pouvoir nous interroger sur l'anelyse . D'ov, introduction de non-onalystes qui seront av conirale de ce qui résulte de lacte analytique. IIs seront garants de la psy- chenalyse. ~ 189 - L'Ecole redonne & Ianalyste son entidre responsabilité devant la demande qui Ivi est faite, Cette responsabilité n'est plus partagée - avec le contréleur qui supervise - ni diluée avec le commission des études qui autorise. II n'y a plus d'in= terdictions leurrantes qui ne tendcient qu'd préserver une cer- foine pratique de la didactique. Il - Administration de I'Ecole Pour la demande d'admission au titre d'analyste, ctest le jury d'accueil qui examine la candidature. Pour la demande d'admission & titre de non-analyste, un ou deux parrains soutiennent la candidature devant le Direc= teur. Une telle admission ne préjuge en rien de I'éventuelle formation psychanalytique du demandeur. Seuls le bulletin intérieur ot les réunions scientifiques sont acquis au nouveau membre qui, par ailleurs, s'engage a travailler sur des sujets touchant & l'analyse, Si'jusque la le jury d'accueil n'a guére fonctionné, c'est faute de demandes : presqu'aucune demande la premiare année, tant au niveau de l'admission & I'Ecole qu'au niveau du jury dtaceveil. Depyis, il y on ¢ ev 60 & 80 ef ce nombre ne fait qu'augmenter. Le jury d'agrément n'a regu qu'une demande en 66. Comme il n'existait pas encore, Lacan proposa au Directoire de s'ériger en jury. Deux membres s'opposérent & cette procé- dure. Les autres accéptarent le candidat & I'unanimité . Par la suite, un des opposants démissionna du Directoire. Lacon de- monde lors qu'on propose une modification des structures. Il y eut une seule proposition (Leclaire) et une soulo modification de ce projet (Clavreul, Déc. 64). Trois membres de l'ancien Directoire (dont le démission- naire) ne firent pas de demande d'intégration dans les nouvelles structures. - 190 Ce n'est donc pas, comme le dit Valabrega, le Direc teur qui stest séparé des membres dont le vote aurait déplu, ce sont eux qui se sont séparés de lui. La question soulevée par Valabrege néanmoins au pro- blame des admissions & I'E.F.P. en 1965 et & celui des nomina~ tions. Lors de la naissance de |'Ecole, ce fut par raison de pure nécessité que Lacan choisit les membres qui devaient |'as~ sister dans les nominations. Le principe de I'unité du groupe des psychanalysies de I'Ecole et de leur pleine responsabilité, était déja admis comme souhaitable . La distinction entre A.E, er A.M.E. ne se fit que parce que nous sortions d'un régime d'interdictions, mais il nlétcit nullement question de considérer qu'un A.E. Stait foreé~ ment apte & faire des didactiques, ni qu'un A.M.E. ne I'était forcément pas. Ill = Questions "politiques". On a dit que Lacan a fondé son Ecole, nommé son Di- rectoire et que son influence était déterminante. On aurcit pu imaginer un autre début & I'Ecole : se retrouver en petit groupe, fonder une société Le régime aurait €1€ oligarchique et non dictatorial. De telles distinctions sont vaines car, qu'il stagisse de nomine~ Tions par Lacen, de cooptation ou de vote, le méme petit grou- pe détiendrait toujours les postes clé. Quton lappelle : Trotka, Soviet, Bureau ov Directoire, Commission des études ou Jury d'Accuei! ne fait rien @ l'affaire. Pour conserver sc cohésion, ce groupe a trouvé une solution :ne tien faire, et c'est a peu pres ce 6 quoi sont arri- vées les sociétés psychanalytiques. = 191 = Et stil arrive que quelqu'un fasse quelque chose, il peut étre ossuré de réunir I" opposition presqu' unanime des ou- tres. Chaque nouveauté staccompagne de drames puis ... cha cun se retire dans son coin. Le probléme que Lacan pose & "Ecole tient peut-étre au fait qu'il prend le plus diinitiatives. La doctrine de ce que doit étre le fonctionnement d'une société psychanalytique, reste & faire, et, elle est inséparable de la théorie de la didactique. Le mérite de notre Ecole est de n'avoir pas étouffé ce probleme. Clavreul est pour un jury d'agrément qui resterait en fonction plus d'une année. Il est contre les passeurs qui sont, pour lui, voués & un destin semblable & celui des membres du Cardo ov des "plus un" des cortels, c'esi-a-dire youés @ un réle nul. Le 4 Décembre 67. P. Aulagnier, responsable du département de I! Ensei- gnement, démissionne du Directoire. Sont nommés & so place Ch. Melman et |. Roublef. ~ 192 - Le 6 Décembre 1967 Le Directeur répond cux avis manifesiés sur a Proposition du 9 Octobre Clest un discours parlé, le texte en est distribué aux membres de I'Ecole, aux A.E. et aux A.M.E. II stéclaire des propos du séminaire en cours sur "I'acte psychanalytique" dont I"immixion dans la irame du discours laco- + nien était nécessaire & ce que parut sa Proposition du 9 Octobre qui ne sera un ccte quia partir de ses suites. Elle est adressée & un cercle déj& constitus , Quelle que seit lepproximetion du tri dont sont sorties les deux classes des A.E. et des A.M.£., il faut l'accepter pour qu'elles fonctionnent comme telles. Ce tr comporte une référence & l'expérience de chacun en tant qu'éveluée par les autres. Tout usage de ces classes y implique I'éga et l"équivalence éventuelle. 6 supposée Ce dont il stagit, ctest de l'expérience dont nous evons @ répondre, comme aussi du Statut legal dont nous entendons nous couvrir. Pour répondre & Ia question du réseau soulevée par Valabraga, Lacan ne voit pas d'inconvénient & ce qu'elle soit claire, d'autani quielle est reconnue partout comme la plaie de lo didactique et qu'il lui semblait, justement, que sa Proposi- tion se mettait en travers. Mais s'il stagit la de sujets qui écoutent son discours, sons avoir I'expérience psychanalytique, cela prouye seulement que ce discours soutient I'épreuve d'exigences logiques 8 quoi ces sujets sont formés. Exigences qui serviraient bien oux psyehanalystes pour armer leur écoute. - 193 = Ces non-analystes, cuxquels la Proposition aurait pour but de remettre le contréle de |'Ecole, c'est bien en effet le sens de la Propesition : Lacan veut mettre des non-analystes au contréle de ce qui résulte de !'acte psychanalytique pour détec- ter comment les psychanalystes s'arrangent pour que ne sorte de leur expérience qu'une production stagnante, incomestible cv dehors, une théorie involutive (au sens ov elle évoque le méno~ pause), la plus porfaite élusion enfin de tout ce qui concerne Macte. Car, dans l'acte, réside la clé de sa terminaison et la fin & donner & la psychanalyse didactique. Celui qui entreprendra une didactique n'aura pour fin que de saisir ce qui peut bien pousser quelqu'un jusque dans Vacte psychanalytique, sr qu'il sera que, faute d'y éire, i sera réduit @ l'inopérance du psycho-sociologue et av niveau de Métude de marché. Le seul fait de poser l'approche de ce point absolu in- troduit une dimension od le désir de Manalyste, pour suspendre son acte, fera du non-analyste le garant de lo psychanalyse. Certains disent que le candidat scelle un contrat avec son analyste : "tu me prends & mes aises, moi je te fais la courte- échelle". lis oublient que, dans I'enalyse, pas une parole ne pourra se dérober & la touche du véridique, toute tromperie y tournant court. Et, lanalyste, n'est-il pas toujours, en fin de compte, & la merci du psychanalyseni 2 Ce qui ne lui est pas épargné, c'est ce desétre dont il est affecté au terme de chaque analyse. Ce desétre dont Lacan s'étonne de le voir attribué & celui, connoté dans la passe, du terme de destitution subjective. On est pourtant bien plus dur dans I'@tre quand on abdi= que diétre sujet. Que Freud cit franchi la psse, on peut en douter, il ne pouvait étre son propre passeur. - 194 - os les premiers disciples avaient soumis & quelque pas~ seur :non le désir d'étre analyste - clétait trop tt - mois seule~ ment leur projet de |'étre, la fonction de l'analyste de |" Ecole fur venue au jour dés I'abord. Et, comme {I faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, ainsi on est = ~ dans la yoie psychanalysante ou = dans Iacte psychanalytique. et celui-ci se juge dans sa logique, & sos suites. Et Lacon conclut : = Sa proposition adoptée n'edt changé que d'un cheveu l'axe do le formation du psychanalyste. Elle permettcit un controle absolu de se: résultats. Elle respectait absolument les droits de ltexpérience. On s!y oppose, il ne peut I'imposer. - Elle comporte 14 pages de théorie de |'analyse didactique sur lesquelles il demande une réplique éventvelle. Ces énoncés, publiés par priorité dans les "Lettres de "Ecole", constitueront la mise en fonction du cartel sur lo psy- chonalyse didactique. ll annonce la parution d'une revue ouverte & tous ceux de I'Ecole qui voudront y perticiper dens certaines conditions. Ce qu'il en est de I'ordre d'information attendu des pos~ sours peut se recueillir & cdté du fonctionnement statuiaire des jurys. Les jurys seront mis en fonction selon la procédure antérieure, @ ceci prés que, proviscirement, le tirage au sort est le mode de choix le moins discutable et que la présence du Directeur ~ qui était réduite & la consultation ~ y aura voix. ~ Le jury d'agrément sera composé de cing membres. Lo date @ fixer pour la prochaine réunion dépend de nos réponses. 6 oo - 195 = A une réunion du Directoire, Je jury d'agrément est tiré ou sort. Sa composition doit étre conve & la prochaine Assem= biée, je vous la livre maintenant : J. Aubry, P. Aulagnier, J. Clavreul, Hesnard et G. Rosolato. Ce dernier ayant démissionné, c'est O. Mannoni que le sort désigne & sa place. Le Directoire se modifie : = Clavreul, nommé au jury d'accueil, fait part de ton intention de quitter le Directcire. = Leclatre démissionne. nouveau Directoire (le 38me), comprend : Le Directeur, J. Clovreul, Ch. Simatos, Ch. Melman, 1, Roublef, Conté, S. Faladé. Le nouveau jury d'accueil, proposé par le Directeur comprend + Le Directeur, F. Dolto, M. Safouan, Beimaert, J. Clevreul. Deux centre~proposttion & la Proposition du 9 Octobre, sont odressées av Directeur et soumises av Direcioire et au jury d'accueil le 2 mai 1968. Etant donné les événements qui se sont déroulés de~ 1 puis, une Assemblée n'a pu étre convoquée et I'affaire en est 4 rostée la. 00 - 196 Se ee TRAVAUX DANS L'ECOLE FREUDIENNE DE LA REPRESENTATION A L'IMAGE (1) C. THIS C'est au dictionnaire de LittrS, représentant d'un cer- tain sovoir, que nous avons demandé en premier lieu ce qui pou- vait bien se cacher derriare le mot : REPRESENTATION. En vé- rité, lessens qu'on lui attribue sont nombreux, Littré en énumsre 13. Le premier est ceci : “Action de représenter, de mettre devant les yeux", et il donne un exemple : "on exigera le représentation de son pos- seport". Nous voil& immédiatement sensibilisé et par cette éyo- cation du regard et ce passage de quelque frontizre. Enumérer les douze autres sens du mot serait fastidieux, meis je vals pointer ce qui ve trouver un écho dans ce que nous aurons l'occasion de développer. Par exemple : = Image - figure = Objet exprimé par la peinture, le dessin et par quel~ que opération de la nature - Espace de cercueil vide sur lequel on tend un drap mortuaire pour une cérémonie religievse. Au Moyen~ Age, figure moulée et peinte qui, dans les obséques, représeniait le défunt, = Terme de jurisprudence ~ Droit que l'on a de recueil~ lir une succession comme représentant d'une personne précédée (1) Deuxtéme Etat d'un rapport fait & le journée d'Etude de Ta Société frangaise de psychopathologie de I" Expression le 24 mars 1969. Clinique des Maladies mentales et de I' Encéphale (Professeur J. Delay) Hépital Saint Anne. - Image fournie par la sensation = Représentation générale ou réfléchie concept. Ce choix n'est pas hasard, ile des "intentions" . Comme nous le voyons ici, et par définition, Littré nous peinte qu'il s'agit aussi d'un concept. Terme classique de la philosophie, nous trouyons dans le Vocabulaire technique et critique de la philorophic de Lalande de précieuses indications. "Ce qui est présent a I'esprit ; ce que l'on "se repré sente" ; ce qui forme le contenu concret d'un acte de pensée". Lachelier souligne que + “Au sens juridique, le préfixe "RE" semble signifier : rendre une chose ou une personne présente l& ot se présence est de et atiendue. "Dons le sens ordinaire, “tenir la place de"... Ce préfixe semble plutét exprimer I'idée d'une seconde présence, d'une répétition imparfaite de lo présence primitive réelle’. "Cela a pu se dire d'une personne qui agit au nom d'une autre et d'une simple image qui nous rend présente & sa maniére une personne ov une chose absenie". "De la, le sens de se repré~ senter intérieurement une personne ou une chose en |'imaginent, diod lon est enfin passé au sens philosophique de représen tation" "Mais le passage me semble avoir quelque chose de violent e+ ill8gitime, souligne Lachelier : il aurait fallu pou- yoir dire se-représentation ef ne le pouvaht pas, il aurcit fallu renoncer @ ce mot”. Nous trouvons ici un des aspects capital du problame : une perte. Elle est soulignée & ce nivecu d'étude phi losophique dans ce regret de constater que l'on devrait dire se-représenta- tion et I'éyolution du pronom personnel "SE" forme réfléchie que Je langage éllipse. Mais cette perte est finalement un gain qui confére at mot son accés av sens philosophique. Néanmoins, I'avteur traite ce passage de violent et d'illégitime. Voyons avec Gilles Deleuze co que peut étre cet accas au sens philosophique. Celui-ci définit la représentation par quatre éléments principaux. Liidentité dans le concept, |opposition dans la dé ter~ mination du concept, I'analogie dans le jugement, la ressemblan~ ce dans l'objet. "Le ~je pense- est le principe le plus général de la re~ présentation, clest--dire lo source de ces éléments et I'unité de toutes cos facultés : je congots, je juge, j'imagine, et me souviens, je pergois - comme les quatre branches du Cogito". "Le plus grand effort de le philosophie consiste peut- @tre a rendre la représentation infinie (orgique). Il stagit d'éten— dre la représentation jusqu'au trop grand et au trop petit de la différence, de donner une perspective insoupgonnée & Ia repré- sentation, clesi~a-dire dlinventer des techniques thé ologiques, scientifiques, esthétiques, qui lui permettent d'intégrer la pro- fondeur de la différence en soi, de faire que la représentati conquiére l'obscur" (1). Le conceptde la Représentation prend une place fonda- mentale dans la théorie psychanalytique et se trouve "bousculé” par la découverte de I'Inconscient. Dons les Cahiers de I'Analyse, n° 5, Michel Tort nous donne un important mais discutable travail intitulé : "A propos du concept freudien de Représentant" Son étude ponctue les moments ob Freud, ayent posé les sources de la représentation dans Ic pulsion, se heurte au cours de l'articulation mame de sa théorie & un "passage" qui W) Gilles Deleuze, Différence et Repetition P.V-F., p. 179 p. 338/339, ~ 200 ~ garde quelque chose d'énigmatique. Le passage se situe & ce point 08 lorsqu'on parle de pulsion clest au corps qu'on est confronté . Le biologisme que lo thécrie des pulsions tend perpé- tuellement @ réintroduire en faisont des phénoménes physiques un simple phénoméne reflet (expression psychique de processus de conflit biologique), ce biologisme sera le point d'appui et de dé part pour toute articulation du concept de représentation (1). Souli gnons deux mots : Corps - Reflet, et puisqu'il est question de Corps, c'est un petit fait clinique qui va contribuer maintenant & nous ouvrir plus largement I"horizon de la représen- tation En Psychonalyse d'enfants, crayons, papier, pate & mo- deler sont toujours & disposition et sont proposés comme une "au= verture" supplémenteire, non obligatoire, & la communicetion. Certains enfants y recourent par prédilection, d'autres peu, d'autres pas du tout. L'enfant dont {| va atre question de: toujours volon tiers. cit Un jour, au début d'une séance, elle scisit la batte de creyons et la renverse sur une fouille de papier de fogon cue les crayons restent dans leur position de rangement. Puis elle me dit: "Je veux dessiner la bofte, mais pour que je puisse faire la batte, il faut que vous me donniez un autre crayon ; ov alors il faut que jten enlave un, et clors sane fero plus la botte de crayons..." Clest-a-dire : elle pose comme représentation imagi- naire des objets réels : les crayons, instruments de création. A partir de cela, ov elle se voit obligée de poser une demande : donne-moi un crayon ~ un autre - ov elle doit exiraire quelque chose de la situation qu'elle a créée. C'est-a- dire elle institue la nécessité d'un manque. Menque qu'elle si- gnifie aussitot au niveau de Ia demande qu'elle m'exprime. (1) Lacan, & travers sez réferences & la fopelogie, a donné une réponse a l'ambiguité de ce que Michel Tort @ analysé dans son article. = 201 = Lean Fergal One Ici la demande s'articule au langage. C'est une ac~ cession & d'autres représentations. Par la méme, la demande référée au langage est 'é to- nymique du manque a étre” (1). Elle symbolise le manque dans la réalité, monque au niveau des crayons mais aussi manque de pénis pour cette fillette. La demande est donc une ouverture vers le symbalique. Nous voila confrontés ici & plusieurs problémes qui nous permettront, je l'espére, de développer plus particuliére- ment un aspect de la question : l'image. Tout d'ebord pourquoi les anclystes d'enfants ont=ils recours & |'image dessinge ov modeléo ? Frangoise Dolto nous donne une réponse fondamentale en développant toute une théorie & partir de Itimage du corps. On peut remorquer que de nombreux enfants viennent consulter pour troubles de langage, écriture, orthographe ov refus scolaire. C'est-a-dire que la difficulté se sitve a ce ni~ veau méme de la communication verbale. L'école n'est-elle pas ce lieu d'apprentissage de la parole, de |'écrit et de la logique, clest-a-dire apprentissage du langage. Le refus scolaire est & comprendre dans ce sens. Pour l'enfant, le dessin est une joie e! une chose natu- relle. II trace, il gribouille, ildessine ntimporte ob : les murs, le sable d'une grave, le papier s'il y ena, mais on sait bien que cola cosse aussi naturellement & la puberté. L'enfant dessine pour lui d'abord. On pourreit done penser que |'enfent abandonne cette familiarité qu'il @ avec |'image au profit de I'élaboration de son étre en tant que sujet parlant. Cet abandon se fait d'ai lleurs plus ou moins facilement et la je sercis tentée de comprendre tous ces troubles de parole et d'apprentissage scolaire comme une fixation & l'image, lieu de plaisir. Passer av langage implique Vacceptation de ses lois et pour tout dire de la Loi. (1) = Tacen ~ 202 - est bonal de rappeler le recours aux expressions des- singes ef modelées dons les psychanalysos d'enfents, ctest-a-dire des choses qu'on regarde, n'oublions pas que Freud commensa sos premiéres cures en hypnotisant ses patients, ce qui était les priver de tout regard aprés evoir privilégié le regard le déroulement de la cure psychanalytique se fait en laissant justement tomber cette relation de regards, mais on sait la place privilégi¢e qu'occupent le réve et le fantasme~ imagerie de l'inconscient ~. Lacan nous a oppris l'importence de l'image spéculaire, sevil du monde visible, ~ hallucination - réve~double - Nous voici face & deux aspects du problamo. D'un c&té, l'image, dessinée, peinte, sculptée, bref, une image qui a un suport matériel - image matérialisée. De l'autre, Itimage & son état pur, si l'on peut dire, image halluci Mais celle-la, si on veut y faire référence, il faut en parler, ef le langage sty manifeste comme représentant de cette représen- tation initiale. ée, révée, foniasmée. Freud nous décrit comment ces images sont toujours VYexpression d'un désir et constituent un appel qui, pour accé~ der au niveau de la demande et du conscient, nécessite le langage. Ltimage hallucinge @ done les plus étroits rapports avec le désir. "Le désir tend par nature vers I"hallucinetion de son objet" (1) pour en obtenir une satisfaction. Sous |'emprise du principe de ploisir, l'enfant cherche une "identité do perception", "c'est-8-dire non seulement un retour de ce qui a 618 pergu une premiare fois mais un retour avec le poingon de cette fois-la". (1) “Le premier désir (Winschen) semble avoir €t€ un inves~ Hssement hallucinatoire du souvenir de la satisfaction" (2) ee (i) Safouan = De la structure en psychonalyse — Ed. du Sev (2) Freud - GW, Il IIL, 625 ; SEV ; 620; Fr. 504 - 203 - Nous retrouvons cette ontériorité de l'image par rap~ port au langage que nous avions pergue dans I'observation de ce qui te passe chez les enfants. Préc6dant le langage, les images ont un rapport tout & fait premier avec le corps, que l'on parle de perception ou de pulsion. Soulignons ici les rapporis que l'image entretient avec Conscient et Inconscient. Dans sa référence au désir, nous nous situons dans I'In- conscient car les propriété du Désir Freudien sont d'@tre “excen- triques por roppart a la conscience et d'étre irréductibles au besoin". Dans cet appel por I"hollucination dans le réve et le fantasme, appel qui induit lc parole et le demande, le sujet se nce mais il ne sait pas ce qu'il demande situe dons la cons: “La représenration hallucinée n'est jamais celle a loquelle se ropporte le désir, bien qu'elle permette de I"inférer. Elle signi- fie I'abandon du sujet supposé savoir" (1) Nous voila de nouveau confronié avec la perte qui, re~ prise & tous les niveaux de |'élaborotion freudienne, sera appe- Iée par Lacan "Mengue a éire", et permet d'appréhender la castration. Essayons de bien situer l'image. Il semble done qu'elle se place entre le désir et l'objet du désir Lacan dans son sémincire du 16-I-63, nous pointe que l'objet est sans doute @ constituer dans l'extérieur. La satisfac- tion & Ia tendonce steccomplit pour autant qu'elle rejoint quel- que chose de Iintérieur Ceci s'explicite de tout ce qu'il « développé dans ses références & le topologie. I ajoute : ... "de l'extérieur qui se sitve ici, avant que le sujet au lieu de I'Autre se saisisse dans cette forme spé- culaire qui introduit pour lui la notion de moi et de non moi". (i) Sefouan - De la structure en psychanalyse. - 204 - Notons qu'ici on peut pointer une relation qui s'esquisse enire image et jouissance. Que ce soli, comme Froud nous la d&crit dans son Esquisse, l'image hollucinée en réponse @ un dé~ sir, ov comme Lacen nous I'exprime en associant "forme spécu- laire" et "assomption jubilatoire". Lacan, dans le Stade du miroir, nous décrit comment Vimoge spéculaire se place & un point pivot. "Le stade du miroir est un drome dont la poussée inter~ ne se précipite de |"insuffisence @ I'onticipation - et qui pour le sujet, pris au leurre de I'identi les fantosmes qui se succédent d'une image morcelée du corps & une forme que nous appelerons orthopédique de so totalité, = et & larmure enfin assumée d'une identi'é aliénante, qui ve marquer de sa structure rigide tout son développement men- tol" (1). ation spatiale, machine Rappelons que les premiéres relations du sujet au monde = la mére, le sein - se font sous la dominance du morcellement, de la dévoration, ce qui induit la mort. L'enfant va se confren= ter avec son impuissonce et & la Puissance. De plus, tout ce véeu se joue sous I'impact de lo répétition. ‘On ne s'€tonnere done pos de voir I'imege, & quelque niveau cu'on Io retrouve, étre marquée de ces repares : jouis~ sance, puissance, répétition ef mort Prenant appui sur cette premiare relation, le sujet en ar~ rive & cette expérience critique de "|'assomption jubilatoire de son image spéculaire" "Ltassomption jubilatoire de son image spéculaire par V'étre encore plongé dans I"impuissance motrice ot le dépendence du nourrissage qu'est le petit homme @ ce stade infans, nous pa- raitra das lor: monifester en une situation exemplaire la matrice symbolique 0d le JE se précipite en une forme primordiale, evant qu'il ne s‘objective dans la dialectique de I"identification & Mcutre et que le langage ne lui restitue dans I'universel sa fonction de sujot" (1). (1) Lacen ~ Le stade du miroir comme formateur de Ia Fonction du Je Ecrits p. 93. - 205 - Lo référence @ un espace, un lieu, une forme, toute cette dialectique nous méne & approfondir le probléme en étu- diant co qutimplique la fixation ou le création d'images par ceux qui ont choisi de s'y consacrer. Choix, donc, qui implique quielle a 616 investie parti- culigrement por le sujet. Investie quelquefois jusqu'au point d'en constituer le mode privilégié de communication. Et si ce sujet-la, on l'appelle ortiste, c'est parce que le société le reconnaii comme celui qui 3! préférence quelque chose de becu. donne & voir" et qui donne & voir de Mais pour exprimer ces images, Hartiste recourt toujours & un matériau. “Cristallisation erchitecturale” (1), forme orga- nique de la matiare seulpiée, la peinture, elle, va se jouer sur lo surface dens un jeu de lignes. "Cet espace abstrait finit per se réduire au point qui de- vient point du temps, cu point négatif qui est en méme temps qu'un point de séparation une négation de la séparation. Cer élément sensible du temps c'est celui de la musique (2). Mois restons en & Ia surface qui me semble étre propre~ ment le lieu de cette image, celle de l'crtiste dont l'entreprise est de recréer une trace, - matérialité réelle- . Clest done & I"extérieur de lui méme qu'il “donne & voir" quelque chose : il en attend une réponse. Réponse du dieu & qui sont adresses les premiéres ima~ ges. André Leroi-Gourhan, dans "Le geste et la parole", dit & propos des premiares traces, que "ce sont les plus an nes manifestations de caractére esthético-religieux et qu'on pourrait les classer en deux groupes : celles qui témoignent de réactions @ I'égard de la mort et celles qui tmoignent de réactions & I'égard de |'insolite dans le forme". (1) Hegel. (2) Hegel - Esthétique de la peiniure figurative - Ed. Miroir de I"Art. p. 53. = 206 - Ces traces, les plus anciennes, (fin du Mousiéri abondantes vers 35.000 av. notre ere), apparaissent en méme temps que les colorants-ocre, manganese -, et les objets de porure. De plus, Leroi-Gourhan est affirmatif : le graphisme de~ bute dans l'abstrait. "L!émergence du symbole graphique répond & une pensée symbolisante dens la mesure oY nous en usons. "Liart préhistorique tourne autour d'un théme probable~ ment mythologique, od s‘affrontent complé mentairement des images d'animaux et des représentations dthommes et de femmes. Les animaux paraissent correspondre & un couple opposant le bison au cheval et les étres humains sont représentés par des symboles qui sont la figuration tras abstraite des caractéristi~ ques sexvelles" Les offirmations de Leroi-Gourhan nous amane @ réflé- chir & ce que Freud nous indique & propos du représentoble Ceci est tres bien développé dans un article de Seilicet : Le phase phallique et je laisse l'outeur commenter Freud qui dit : "Un jour ov lautre enfant si fier de posséder un pénis oper- “coit la région génitale d'une pelite fille et doit se persuader "du manque d'un pénis chez un étre qui lui est si semblable ; "de ce fait, la perte de son propre pénis lui est devenu repré- “sentable" ~ le contexte montrant que c'est dans la rétreaction "ge cette expérience que viendront s'ordonner d'autres pertes "de parties du corps hautement estimées" : le sein, les feces “En accentuant la portée de cette “Epreuve du dés de I'Autre", Freud indique cloirement que le question qu'i poursuit a travers ce temps de la cestration est celle du mode de représentation d'un manque ouquel le sujet se trouve suspen— du dons son report ou désir : d'ob le caractére traumatique, inassumeble do cette perception et de la profonde refente dans laquelle elle institue le sujet". Ce que Leroi-Gourhan nous dit ce ces premiers oraphis- mes évoque de plus !"idée d'un appel pulsionnel . ee TW) Ande Leroi Gourhan, Le geste ef la parole, €d. Albin Michel. (2)Silicet. La phase phallique et la portée subjective du com- plexe de Costrotion. P. 75 - Ed. du Sevil. = 207 - Llartiste attend aussi une réponse de la société pour qui il "expose" et qui attribue une "valeur" & I'ceuvre, confirmant ainsi son cdté d'échange. Nous touchons ici tout le probléme du travail artistique. “Devant un tableau on peut s'exclamer : "quel magni fi- que sujet! quelle admirable profondeur de conception ! quelle grandeur dans |"expression !" Tout au contraire, on entend dire : "c'est une peinture magnifique, incomparable". C'est dire que dans ce douxiame temps, on ne dégoge que ce caté de “bien peint", "bien fair", "bien imité". (1) Co pidge, clest Ithistaire de Pygmalion qui !illustre le mieux. La statue est si belle, si bien faite qu'il demande & la Déesse de lui donner la vie. Schlegel, cité par Hegel, y voyait "le retour prosatque de l'oeuvre d'art parfaite & la vie commune"... "retour qui serait le contraire de la distance que I'oeuvre d'art établit", La vie du modéle doit se perdre et |'oeuvre acquerra une autre vie, "I'image o un étre 1a". (Derrida) Toutes les 6poques décadentos sont tombées dens co piage, “I'imitation est porfaite mais cela tourne @ l'ennui et au mécontentement". (Hegel) Ce serair la "répé tition" parfaite annulant le dynamisme vital et essentiellement le manque. Quel leurre mortifére : Narcisse en est la victime. ‘A notre époque od les moyens techniques de reproduc~ tion sont toujours plus parfaits, les peintres ont réagi en intro duisant dans leur metériau ou bien quelque chose d'insolite comme les collages, ou quelque chose de l'ordre dudéjet. Je laisse parler Aragon : "Le collage moderne ... requiert notre attention pour ce quiil ade concerté, d'absalument opposable & Ia peinture, av dela de la peinture. Pour ce qutil représente de possibilité humaine. Pour ce qu'il substitue & un art avili un mode d'ex- pression d'une force et d'une portée inconnues. Pour ce qu'il restitue son sens véritable & la vieille démarche picturale, en (1) Hegel. empéchant le peintre de s'adonner au narcissisme, @ |'ert pour Hart® (1). Picasso colle sur une toile un morceau de vieille che~ mise. On pressure des vieilles carrosseries d'autos pour en foire des sculptures. N'est-ce pas avoir presenti quelque chose de l'ordre du petit "a" ? Derrida nous dit que "I'imitation affirme ef aiguise son essence en s'effagant. Son essence et sa non-essence. Et au- cune dialectique ne peut résumer cetie inadéquation & soi Une imitation parfaite n'est plus une imitation. En supprimant lo petite difference qui, le sépcrant de limite, y renvoie par |e méme, on rend I'imitant cbsolument différent, un autre étant ne faisant plus référence & I'imité. L'imitation ne répond & son essence, n'est ce qu'elle est ~ imitation - qu'en étant en quel que point fautive ou plutét en défaut. Elle est mauvaise por essence. Elle n'est bonne quien étant mauvaise" (2). C'est ainsi qu'au 19éme siacle, les peintres ont l'in- tuition de ceci dans le foit qu'ils gardent leurs esquisses. Lert entre en conflit avec le "fini", Ceci & une époque od le non figuratif n'était pas né. Malraux note que "pour Corot, comme pour Valenciennes, Constable, Géricault, Delacroix, Daumier, lo style d'esquisse était la forme de la liberté (3). Ce non-fini de l'esquisse induit qu'il s‘agit bien de laisser quelque chose "manguée" dans limitation. Dénoncer la parfatte imitation c'est mettre en relief le rdle essentiel d'une différence. Les objets qu'appréhende le regard du peintre sont la. Ils ont une réalité dans le sens que le réel se suffit ; il oécade la connaissance, ils sont 18 de taut temps. Ce monde qu'embras~ se le regard n'est-il pas comme un Autre auquel l'artiste se confronte et lance son appel ? (1) Aragon = Les Collages, Collection Mircirs de TArt, po Od (2) J. Derrida, Le Pharmacie de Haton. Tel Quel, n?°33, p. 93. 3 (3) A. Malroux, Le Musée Imoginaire ... Gallimard, p. 58. = 209 - Les autres dont nous avons parlé tout a I"heure, ceux dont on provoque le retard et de qui on attend une reconnaisson= ce de valeur se situent & un niveau moins orchatyue et, cvec ceux-l8, on parle de I'oeuvre. D'ailleurs on peut se poser la question : existe=t-il une image, peinte, celle de I'artiste, qui soit pure de tout mes- sage linguistique ? On lui refuse généralement le statut de nature linguistique. Certains pensent que l'image est un systéme tras rudimentaire par rapport & la langue. Mais d'autres estiment que la significction ne peut épuiser la richesse de Itimage. Que le peinire donne un nom a sa toile : les Baigneu- ses - Nu ~ Paysoge, ou que ce soit la société qui la lui donne : la Ronde de Nuit, on sent & quel point, l& encore, l'image est prise dans la structure y jouant le réle de signifiant toujours ren= voyé & un autre signifiant. Mais la peinture est & rapprocher de I'écrit-mort plus que du parler-vivent. Comme I'écriture, lo peinture est appelée un simulacre et Socrate dit & Phadre : "ce qu'il y a mame en effet, sans doute, de terrible dans I'écriture c'est, Phadre, sa rossem- blance avec la pointure : les rejetons de celle-ci ne se présen- tent-ils pas comme des étres vivents, mais ne se taisent~ils pas majestueusement quand on les interroge 2" (1) Et pouriant I'image a un étre la. C'est celui de ltop- parence, du reflet, du leurre. Crest bien dans ce sens que l'on parle de création ar- tistique et de paternité de I'ceuvre. Nous evons montré I'impor= tance du matériau et toute Itinvention qui peut déja se révéler & ce niveau : ce serait le réceptacie. La fécondation, elle, est donnée ev moment of Iter tiste rogarde le Monde et y cherche ses modéles, car nul ntinvente rien, touies les formes sont dans la nature. Le création nait de ce que le regard du peinte transerire des modales sur son matériau. Derrida nous dit : (1) Platon, Phédre, La Plefade, p. 76. = 210 - “|| convient de comperer le réceptacle & une mere, le modale & un pére et Id nature intermédiaire entre les deux @ un enfant" (I). "Tous Clest aussi dans ce sens qu'il faut entendre ceci los objets partiels sont susceptibles de revétir dans les fantosmes Jo fonction de fécondation" (2). Lioeil est ici Mobjet partiel, le "a" de Lacan. Pour I'eet| du peintre, l'image prend corps et son es~ sence est & mettre en paralléle avec |"essence du Désir par rap— port au corps~pulsion- Ciest dans ce sens, je pense, que Rosolate ¢ dit : "si le fantarme @ pour fonction de soutenir, de porter le Désir, si le tye tente une résolution de co Désir, l'oouvre d'art est ce Dé~ tir lui-méme, en son objet mointenu, perpétué & travers la fasci- nation dans la jubilation esthétique, exprimé ef détendu hors de Ninstant qui le eéalise” (3) Mais peut-on parler du désir sens sous-entendre le corps ef articulation & colui-ci dans la pulsion ? De meme Pocovee d'art n'est qu'une abstraction of n'est pas pensable sans iélérence & sa matiere tellement essentielle dans le réussite de l'oeuvre ef son eecession au chef d'oeuvre. Pour Itartiste, sa question de sujet, pris dans la chaf~ ne des signifiants, va se faire au niveau oo son désir origine I'i- mage- Mais son désir, il ne le connait pas et c'est l'image qui va peut-éire lui permetire de l'appréhender. ee sin Te SS, PT TW) Derrida, La Pharmacie de Platon, Tel Quel n° 3d, p. ot (2) Safouen, De la structure en Psychanalyse, Ed. Sevil. (3) Rosolato - Confinia Psychiatric, 1964 - Karger, Prime abord de la Création Esthétique, p- 95. - 211 - Sujet désirant & le quéte d'un Autre pour en obtenir une satisfaction, une reconnaissance, l'image se site & ce point de lourre, pour cacher I'absence de cet Autre (1). Licttiste ne seroii~il pas celui qui aurait érotisé ce mo- ment de leurre ? Jeu magistral de celui qui invite les autres & entrar dans le monde du leurre. Quel plaisir de faire apparaiire ce que personne ne semble remarquer, de faire tomber le rayon de soleil for obje: privilégié, de faire soupgonner dans |'ombre des formes grimacantes ov suspectes. Diriger le regard de |'autre dans le pid- ge quien lui tend, par les chemins optiques qui lui feront voir, Gune certaine fagon, ce qu'il pense appréhender seul avec une naiveté dont lartiste se joue, Car il invite les autros, les dérou- fant et les déjouant, mais les faisant participer au plaisir de so re~ cherche. Mais recherche de quoi ? D'un Autre qui ne sera jamais accessible et qui par le méme se stive bien & cette place de non=@tre de Manque & Etre, Trompe-l'oeil Trompe-le Manque & Etre Trompe-la mort Comment ne pas évoquer ici l'histoire de Méduse ? Fille de deux divinités marines, Phorcys et Céto, elle est mortelle, ses deux soeurs ne le sont pas. Ce sont les trois Gorgones. Elles habitent non loin dy reyaume des morts, au pays des Hespérides. (i) Séminaire de Lacan (30-1) (6-2) 27-2) 1957 “Le relation dtobjet et les structures freudiennes". Compte-rendu de J.B. Pontalis (Bulletin de psychologie) + “Pour mieux nous faire comprendre, nous voudrions introduire ici Itimage d'un voile, d'un rideau, placés devant un objet. Le rideau prend toute sa valeur d'etre ce sur quoi se pro- jette absence ; il ost Hidole de absence ; ce qui est au dela comme manque, sty réalise comme image ; "homme y incarne ce rien qui est au dela de l'objet de l'amour”. - 212 - Leur chevelure est de serpents, elles ont de grosses dé- fenses pareilles @ celles de songliers, des mains de bronze et des ailes d'or qui leur permettent de voler. Leurs yeux sont étince- lants et leur regard si pénétrant que quiconque les voit est chan gé en pierre. Objet dthorreur pour les mortels, elles "étaient aussi pour los immoriels. Mais il n'en avait pas toujours 616 ainsi. Les trois Gorgones étaient belles et Poséidon y est sensible. Tiré hors de I'eau par les animaux monstrueux, mi- cheval mi-serpent, qui ménent son char, Poséiden apparaft : il séduit Méduse, s'unit a elle. La scene se passe dans un temple d'Athéna et celle-ci furieuse d'avoir vu l'eccouplement de ces deux tres, fait de la belle Méduse of de ses deux sceurs les montres que nous sayons. Ciest elle oncore qui armera Persée et l'aidera & tuer Méduse. Persée lui aussi émerge de I'onde. C'est son grand pre Acrias qui I'a rejeté avec sa mére Danaé, tous deux enfermés dans un coffre de bois et lancés sur le mer. Loracle avait prédit que ce petit fils le tuerait. L'enfant grandit, mais comment supporterait-il qu'un homme stintérésse &@ sa mere ? De son pére, il ne seit rien ~ on parle d'une pluie d'or ! Et ctest un déff qu'il lence & colui qui voudrait lui prendre cette mére qu'il garde jalousement. Quel est ce défi ? Il lui fera présent de le téte de Méduse. L'homme le prend au mot :quiily cille. Hermas et Athéna vont lui permettre de tenir son im- prudente promesse. Clest aux trois Grées qu'il dérobe leur oeil - elles n'en ont qu'un seul pour elles trois. C'est au moment, point aveugle, ob elles se le passent qu'il sten saisit. II le leurrendra si elles lui indiquent le chemin qui conduit aux Nymphes. De celles-ci, il obtient des sandales ailées, une be- sace et le casque d'Hades qui rend invisible quiconque s'en cou- vee. Hermas l'arme d'une serpe d'acier trés dur et trés tranchant, le cou des Gorgones étant recouvert d'écailles. - 215 - Quand Persée errive, les trois Gorgones dorment. Mais malgré cela, malgré toutes ses armes, I'interventiond'Athéna est déierminante : il ne faut jamais regarder Méduse en face, oussi lui a-t-elle donné un bouelier de bronze poli comme un miroir. Persée n'cffrente Méduse que par ce reflei, par cette image, par cette représentation : il le tue. Quelle précaution pour éviter ce regard, cette Chose impossible ! la téte de la Méduse lui servira & pétrifier un certain nombre diennemis, & sortir de nombreuses impasses et i finira par la donner & Athéna qui la placera sur son bouclier. Mais cele ne J'empéchera pas de tuer son grond pére en langant le disque cux jeux fundbres que le roi Toutamidas avait organisés en I"honneur de son pére mort. Penchons-nous & notre tour sur lo surface polie du bou- clier. Quelle est donc Itimage qui se reflate 18 ? Essoyons de dé- gager ce qui se dissimule dans son éclat et so brillance. Au commencement du mythe, il ya une femme : Athéna. Elle a yu quoi ? Deux étresenlacés, corps & corps, jovissant d'éire homme et femme et stacceptant comme tels. Tout le récit est marqué par ce premier regard ef la colére d'Athéna est celle de lc femme refusant sa condition. Lihistoire se comprend mieux si on pense que Méduse nous dévoile un autre aspect de la femme, irréductible & la castration, Monstre marqué du sceau de la bestialité, sa puissance maléfique se résume dons ce regard pétrifiant. Regard phellique soutenu par l'oeil : cet oil qui est constitué & partir d'un vide : cet oeil, agent du regard qui "perce" Iespace et appréhende le monde. A travers toutes les péripéties du mythe on remarque Itimportance de ce qui se donne ou s'échange. Lihistoire d'Athéna croise celle de Persée. L'enfance de celui-ci est marquée por ce pére dont il ne sait pas grand chose. La seule référence est celle d'une pluie d'or : clest ainsi que Zeus s'est manifesté . L'élément liquide revient ici, li€ & toute évocation du sexe masculin. Déja, il était présent dans Ithistoire de Méduse : celle-ci staccouple avec Posétdon, dieu de la mer. Le grand~pare maternel de Persée rejette son petit fils, enfer- ié, avec so méro dans un coffre de bois ; tous deux sont livrés cux coprices des flots. Eau, rejei, d'une part, ef d'autre pert une parole décollée de toute référence incarnée : l'oracle qui ne peut que prédire le mort du grand pare. C'est quand il est question d'une union chamelle de sa mére avec un homme, (on sort du leurre), que Persse lance le dé- fi de tuer la femme-monstre. Perse est I'illustration des impasses od peut se four yeyer le destin de [homme Dans |'épreuve voulve par le héros, qui va triompher ? Si ctest le regard phallique et mortifére, quelqu'un va aire sacrifié. Le fils qui se met dans Ia position de phallus de la mare, confirme la puissance de celle-ci en s'exposant dans la situation de "garde dv corps". I] pense la protéger, mais il est, lui, le substitut de la castration maternelle. Il sera socrifié : clest logique. Ce n'est pas le cas ici:Persée triomphe grace & I'ima~ ge. Sa mare n'épousera pas le prétendant, et lui o acquis le terrible pouvoir de Méduse. Mais. il ne le garde pas. C'est & Athéna qu'il revient en fin de compte. Don, hommage, retour & la femme, cercle infernal, fatalité pressentie. Persée ost dans le monde du leurre, soumis & la femme toute puissante, et jouet de son désir. Clest dans ce monde |& que nous trouvons |timage. Cependant Persée n'c pas joui de sa mare comme Codipe (1) et nous devons repérer 18 quelque chose. appelons Tel ce que Lacan dans son s€minaire sur | Angoisse = 3 mars 1963 =, nous dit @ propos d'Oedipe : "Celui qui a (suite du renvoi page suivente) ~ 215 - Reece h Car st image permet tous les évitements par ce coté leurrant qui est son propre, ctest aussi une représentation qui, comme telle, insiaure une coupure, un manque Un auire aspect des choses se dégage ot nous montro pourquoi Persée est véritablement I'homme du visible. Si nous reprenons les points nodeaux du mythe, que trou- vons-nous ? Elément liquide Désir de garder sa mére de tout hyménée Pare mort Regerd impossible Scene primitive. Nous sommes au coeur de ce que "homme ne peut re- garder en face, cette Chose impossible dans le visible. "Il @ le regard tendu vers la Seane primitive", mais il met I'écran du bouclier et c'est alors qu'il peut entrer dans le monde du visible, c'est & partir de cette représentati on Entre lo Chose et la représenta tance, unvide. ny ily @ une dis- "Le vide dans lequel est possible le "sujet" zéro est un espace qui échappe au temps et & Ia parole. Non représenta— ble, non représenté, il est I'espace de la non-représentation qui slétend entre étre et non étre" (2). (Suite du renvei de la page précédente) possédé Mobjet de son désir et de la loi, celui qui jovi de sa mere, Oedipe, fait ce pas de plus : il voit ce qu'il a fait. Ce quiil a fait o pour conséquence, qutil voit I'ins~ tant d'apras, ses propres yeux boursouflés, vides de leur humeur Vitrouse, un confus tes d'ordures puisque pour les atracher il a perdu la vue ... Ila voulu savoir. C'est & partir de cela qu'il devient vraiment voyant". (2) Julia Kristeva, Distance et anti-représentation, Tel Quel n° 32, p. Sl. ~ 216 - DE L'ARGENT, ET DU MALAISE DANS LA PSYCHANALYSE J. POULAIN "Le bonheur est la réalisation d'un désir prhistorique. Ctest la raison pour la~ quelle la richesse y contribue aussi peu. Liargent n'a pas fait l'objet d'un désir infantile". Nous situerons cos quelques réflexions en rappelant le réle qu'a joué I'argent, le manque d'argent dans la vie de Freud et dans l'aecomplissement de ses désirs tant amoureux que profes~ sionnels. A un certain moment de sa vie, Freud décide " de rompre avec une vertu rigide et de faire comme d'autres humains des dé- marches opportunes. 1! faut bien que le salut vienne de quelque part et c'est le titre de professour que j'ai choisi comme voie de salut ... J'ai appris que notre vieux monde est régi par |'Autorité, comme le Novyeay par le Dollar. J'ai fait ma premiere révérence devant \"Autorité et puis done en espérer une récompense" (1) Avant de deveir faire la mienne, je voudrais poser ici quelques questions, teller que j'ai pu les vivre, dans leur coniro- diction, lors de ma premiere expérience d'analyste. Clest dire qu'il ne stagit pas ici d'une réflexion exhaustive mois d'un ques~ fionnement sur l'au-dela de I'expérience (2). (I) Lettre & Flies - Correspondance de S. Freud ~ Gallimard p. 2610 263, (2) Dans le cadre d'une "supervision" evee X. Audovard - 217 Ce questionnement sur le paiement ot l'insertion de le psychanalyse dans le social concernera pour I’essentiel : I = La sécurtté sociale dons la politique actuelle de la sanié en France Ltinstitution dans laquelle j'étais analyste uu Iv L'anelyste dans son rapport ou travail Les fondements de la psychanalyse par rapport & ceux de la psychothérepie. 1 = Quand il est engagé sous des conditions od c'est son temps global qui lui est payé, l'anclyste est payé par son temps de travail et non pour son travail d'analyste comme tel. Les si- tuations ob I'acte analytique est repérable en lui-méme passent, de fait, par une rémunération & l'acte. Engagée comme vacetoire dans un C.M.P.P. de provin- ce, la rémunération était liée cu nombre d'enfanis pris effective- ment en traitement. C'est @ partir des conséquences du travail de lanalyste dans ces conditions en un sens privilégiées, que les questions ont surgi - La question de l'acte analytique, de sa nature, a surgi, de toutes, comme la plus fondameniale, et comme la pierre d'achoppement de I"insertion de la psychanalyse dans le social. Dons une institution ob I"acte de l'anclysie prend ta valeur de travail parce que rémunéroble, & partir du moment ov il y a reconnaissance de Ia "melodie" par une prise en charge de la sécurité sociale, Iacte analytique est identifié & un acte mé- al, quantifiable, productif. Que lacte de I'analyste consiste & ne pas prendre en traitement tel enfant ov adolescent contre leur désir, @ considé~ rer l'absence & une séance comme un acte du sujet, cela par contre est considéré comme non facturable, improductif, voire peu sérieux. C'est du "temps mort", celui dont la logique de la production stefforce d'endiguer I'inefficacité. Que l'acte en soit ainsi identique av faire, au produire, témoigne de ce que le - 218 = traveil doit & I'analité, et surtout du risque pour I"analyste d'éire tonté par la sécurité de l'avoir et la fascination des chéres statis tiques Lo psychanalyse, pourtant, est I'entreprise la plus ro~ dicale qui soit, de non-production : le seule logique qui y soit’ Moeuvre est la répétition, et son corrélat : "le temps pour compren- dre". Toute institution qui l'accueille ne peut que s'exposer & une mauvaise affaire, et connaftre, comme dans ce centre, le risque de crise finenciére qui est une des premiares conséquences, dans le réel, du travail de I"analyste. = Un autre péle de questions concerne lo problame de la demande. Le réglement du centre préveit toute une série d'exe~ mens aprés la formulation d'une demande, et c'est ensuite, apres que I'indication a été posée, que l'analyste prend contact avec son potient. Son premier acte alors ya étre de ne rien vouloir con- nefire du dossier, de convoquer les porents et de suspendre leur demande jusgu's ce qu'il alt pu entendre le désir du sujet. Le transgression des lois du temps du trevail au nom du temps du désir, signale qutil y a dans ce centre, une analyste. Mais, & portir du moment od I'analyste traveille - clest--dire est pris dans la logique de le production, dans le monde du trovail ~ (et c'est peut étre 1a seulement que l'on peut parler de travail), comment peut-il se justifier de se soustraire Gvx finalités d'efficacité sociale ? L'institution incamne le Réel, cette dimension barrée pour I"analyste. Comment dés lors oppré~ cier la transgression de l'analyste en institution autrement que Comme I'expression de son désir méme et de ce qui le désigne jus tement et le mieux, comme analyste ? Pourtant, l'analyste en institution, et plus que tout autre, “I'analyste des champs" ne peut tre que convaincy do léyidence du réel : les inécalités de ressources, les difficultés gécgraphiques déterminent les prises en charges : - 219 = Sur les 13 patients que je suivais + ~ étaient pris en charge & 100 % -léteit "a 96% - 5 étaient "a 80% -1étair "a 70% ‘Aux remboursement des sSances stajoutaient les rem= boursements des voyages Quel peut étre I'effet, cependont, du remboursement des voyages quend iI vient redoubler une prise en charge des séances § 100 % ? Venir a sa séance n'es!~ ce pas |'autonomie motrice fondamentale, le désir en morche ? I nous parait éclairant ici d'évoquer la "fronchise" + il est remorguable que lo fronchise désigne a |a fois un statut so- cial de liberté et la qualtté d'une parole, celle d'étre vraie, Le verbe "franchir® condense I"idée de pessage, de liberté, yoire de transgression (1). Rembourser le voyage de celui qui vient a sa séance n'est-ce pas le priver de sa démarche jusque dans sa pos- sibilité de parler vrai ? ~ Il conviendrait dés lors d'interroger le rembourse- ment, ses mécanismes. Dans la vie quotidionne, les situations of i! peut étre question de remboursement, sont les suivantes : ~ une lettre, un colis perdus = un spectacle annulé = un achat remboursé en cas de défaillance de la morchandise - un mode de paiement d'une fitiérature plus ov moins clandestine comme la littérature érotique. C'est done en lieison avee un acte mangué (Verlieren), et un mécanisme d'annulation gue se situe dans les trois premiers cas le remboursement. Dans le dernier cas, i] est en rapport avec 1) CF. le Robert. 3-p. 1288131. - 220 = la transgression et Ia perversion. Aux effets du remboursement pa- font et analyste peuvent étre différemment intéressés selon qu'il joue dans le registre de I'ecte mangus, de Hannulation ou de le transgression . Ce problame de I'implication du remboursement dans une analyse, n'est pas separable du paiement de I'cnalyse. Celui-ci peut étre, comme l'on dit, "symbolique". Si cela signifie quelque chose dans |'ordre de la quantité, il est clair que cele n'a rien de symbolique ou sens analytique, sous prétexte que clost peu ! Que veut dire A. Barge quand il parle "d'un jeton prescue symbolique mais personnel" (1) que donnerait tel adolescent pour son traitement ? Certainement, un premier nivecu du "symbolique" est que la monnaie d'échange soit celle qui circule effectivement dans la vie sociale, la-dessus, les travaux des psychauthérapeutes ins- titutionnels sont décisifs. Au sens analytique, n'esi=ce pas d'échanger avec son analyste, ce “signifiant le plus annihilant qui soit de touto si- gnification, @ savoir l'argent" que le patient pourra étre confronté avec la Dette symbolique, que le paiement ne comble pas mais “aggrave" ine Rien payer clest pour le sujet ne pas pouvoir cecé~ der au Menque : “Cor si l'amour, c'est donner ce ou'on n'a pas, il est bien vrai que le sujet peut atiendre qu'on le lui donne, puisque le psychanalyste n'arien d'autre & lui donner. Mais mame ce rien, il ne le lui donne pas, et cela yout mieux : et c'est pourquoi ce rien, on le lui paie, et largement de préférence, pour bien montrer quiautrement cela ne yaudrait pas cher" Parce qu'il est "ce signifiant annihilant de toute signi- fication "Iargent appartient au registre du réel. Il n'en renvoie que mieux a (ajutre Chose, et dans I'cart qu'il creuse infiniment le sujet pourra retrouver ce qui fut, en vérité, "l'objet d'un désir infantile". (1) De loriginalité des C.P.P. et de leur double Teetion m cale et pédagogique. = 221 - Il = L'€volution actuelle de Ia politique de la santé se fatt dens le sens de "la santé gratuite" et sur le pe du rembourse- ment généralisé. Mais, si on @ pu constater que la réduction du ticket modérateur a provoqué un accroissement de la "consomma~ tion" en médecine et en médicaments (1), la suppression de tovie "participation" personnelle ne pourra jouer que dans le méme sens ef cautionner une sorte de "droit @ la maladie". Les conséquences de cette évolution au niveau de la demande sociale en psychana~ lystes et des modalités de Mexercice de l'analyse n'en seront que plus confuses. II est significetif que dans un questionnaire adressé tout récemment aux directeurs de C.M.P.P. de la région du Cen~ tre, augmentation des prises en charge & 100 % soit préseniée comme une "libéralisation”. Est-ce dés lors, le moment de réaliser cet alliage dont parlait Freud od "I'or pur" diminue au profit "d'une quantité con~ sidérable du plomb de la suggestion directe" (2) ? Est-ce le moment de constituer cette nouvelle sorte “d!Armée du salut", de créer les conditions d'une "psychoihérapie populaire" (3) ? Comment face & ce courant de "libéralisation" face & “|timmense misére névrotique répandue sur la terre "qui se décou- vre de plus en plus, comment et pourquoi maintenir les exigences d'une cnalyse en "or pur" sans que la psychanalyse fasse figure d'utopie sociale pour privilégiés ? Que signifie que jusqu'd maintenant ces paroles prophé- tique de Freud cient rencontré peu d'audience, cela renyoie-t-il & l'origine sociale de l'analyste, & Itanalyse de l'anclyste, ou plus sdrement, & une éthique de l'analyste ? L'épreuve du réel, de |actuel sont pour I'analyste alié~ nation de son désir jusqu'a le supprimer comme tel das lors que son désir les subit. C'est ainsi qu'il en vient @ rester chez lut. Pourtant, il ne faut pas se distimuler qu'il nty © pas d'aytre malaise dans la psychanalyse que celui du psychanalyse, (i) P. Grandjeat = La santé gratuite - Seuil- p. 10819 (2) De la technique psychanalytique - P.U.F.- p. 140 8 141. (3) Ma vie et la psychanalyse - NRF - p. 184. - 222 - pas d'auire probléme politique posé au psychanalyste que celui de répondre de sa passion pour Ia vérité et de I'incarnation de son désir. Comment les soutenir cependant, et tre de son temps ? Ou bien, les soutenir, est-ce lutter contre son temps, devenir ... intempestifs ... "Si en effet stoccuper de son propre temps peut avoir un sens, c'est un bonheur de s'en occuper le plus & fond possible, do tolle sorte que personne ne conserve plus le moindre doute & son sujet” (1). Quelle "récompenso" pouvons-nous espérer, nous aussi, apres Freud, de nos révérences & |'Autorité, au Dollar... : "LIEtat n'a jamais eure de la vérité, seuf de celle qui lui est utile ~ plus précisément encore i] se soucie de tout ce qui lui est utile, vérité, demi-vérité ou erreur". (2) Tant qu'il y aura des psychanalystes hors du social il y aura une espérance de désir, telle est pour nous une des dimensions de I'éthique du psychanalyste. Ne pes cesser de stinterroger sur I"incarnation de notre désir, en est une autre. IL = Quien est-il, justement, quand Itanalysie exerce hors d'un cadre social et "recoit", comme l'on dit, chez lui ? Dans le social, Ie relation d'argent est synonyme de travail ; le sérieux, ga se paye, il n'y a que les enfants qui jouent . L'objet de la rémunération, c'est d'assurer I'entretien de la force de travail. Pourtant, le fait que lo séance soit payée per le patient suffit-il @ accréditer I'idée que l'analyste travaille, et quelle "force" stagit-il de lui assurer 2 (I) Nietzsche - Considé rations intempes (2) Nietzsche = id. - p. 159 ves - Aubier- p. 63. = 223 - Lionalyste "dans le privé" est rémunéré & Iacte, au nombre de ses patients, et il est iributaire des demandes d'anc- lyses et de leurs destins. A ce niveau, ov le choix est possible, I'analyste trou- ve pourtant, le plus souvent, ses références dans un marché pour détorminer le montant de ses honoraires ou pour passer accord avec la sécurité sociale. Les critéres du secteur public qui lient pro gression du salaire et oncienneté servent aussi & la variation des honorgires de I'analyste, comme si le nombre des années, le temps réel, chiffrable, ajoutaient quoique ce soit a ce qui fait son écoute d'analyste. Ce que renouvelle le paiement de chaque séance est une "force de travail " bien particuliare : ne pas @tre I"(ajutre pour pouvoir parler du lieu de I'Autre. Comment évaluer alors le prix d'une séance, le prix d'une séance d'analyse comme telle ? Une séance d'analyse n'est elle pas rigoureusement "inestimable" tant pour le patient que pour l'analyste ? Bien loin de spécifier |& une relation de travail, l'ar~ gent n'y a pas sa valeur d'échange, du moins n'est-elle pas bana~ Ie. Comme pour loeuvre d'art, clest le fait que la valeur mar chande ne recouvre pas la valeur de jouissance qui fait tout le probléme du paiement de l'analyse et qui place la psychanalyse hors de toute catégorisation sociale : le "plus-de-jovir", s'il rend toute séance d'analyse inestimable, empéche aussi que I'argent soit ici, comme pour toutes les activités sociales, synonyme de travail : "ee qui définit l'objet du travail comme marchandise permet I'isolement de la fonction de l'objet a”. (1) On voit égclement que la régle selon laquelle toute séance manquée est d0e, est trés précisément un défi cu réel et témoigne de ce qu'il y a dlirréductible dans la psychanalyse : la réalité psychique. Si l'analyste en institution risque & tout moment la confusion entre le réel et cette réalité psychique, il risque aussi et pas moins, de référer sa pratique & un “travail” alors que la recommendation si profonde de Freud selon laquelle la psychana~ lyse doit étre re-découverte par chaque analyste & checune de (1) Lacan = Séminaire 1968-69 ses cures, lo réfere & la"eréation". Ce glissement de registre nous parait essentiel (1). A Ic question : l'anclyste traveille-i-il ? nous tépondons : non ; au dela de I'évidence, l'analyste analyse, et il faut maintenit, hors de toute identification sociale possible, cette activité & nulle autre pareille. IV = Etre analyste, le demeurer, sont une tache difficile pour qui veut étre psychanalyste d'enfants, cor n'est-ce pas la que les institutions ont les plus ambigues, et "la charge de plomb" dé ja si lourde ? Ltenjev de la psychanalyse nous parcit ectuellement tout entier dans la possibilité ou non de la psychanalyse d'enfants comme telle. N'est-ce pas par l'enfant, ce porteur du désir qui nous tient debout que la psychanalyse est entrée dons le social, comme scandale Clest une tache d'analyste que d'entreprendre une c lique théerique de toutes les situations od l'enfant est ce sous onalysé. Mais, tant que nous ne percevrons pas les théorisations, les situctions ob l'enfant est ce “sous-développé" comme violence, nous ne nous sentirons pas mobilisés. Pour cela, sommes-nous assez ... enfantins ? Sommes- nous capables de psychanalyse d'eafants ? Car, niest-ce pes en fant qu'analyste d'enfants que nous sommes le plus livrés @ I'enfant~ ‘en-nous, le plus exposé & la psychanalyse ? Et comment se fait-il que les "phammes" se risquent plus quo los hommes & lar prychano~ lyse d'enfants, ce "pays étrange, pays d'"il était une fois" ov ... la mare a un phallus" pour reprendre les termes d'A.L. Stern. Ltincarnation du désir de I'analyste d'enfants, qu'a-t- elle & voir avec ce fait que c'est justement pour l'enfant que se constitue pou & pou cette "Armée du salut" dont parlait Freud : "Et du reste, comment oserais-je leur demender de ne pas étre des enfants, das lors que moi-méme je tends per fas et nefas & I'étre, un enfant ? ... Lorsque jo prononce le mot d'"enfance" j'ai l'impression (je parle ici sans la moindre plaisanterie) d'évoquer la Tl) Ce rapprochement entre Tart ef la psychanalyse fal d'un treyail en cours. objet - 225 - Paver ai plus profonde des substances qui sommeillent encore dans la nation & qui je dois le jour. Mais il ne stagit point de l'enfance-de-l'enfant, mais bien de la dure enfance de I'adulte" (1). a Lihéritage de Freud fait de chacun celui par qui le seandale arrive, car ti le social est le lieu d'aliénation de notre désir d'analysie, il est aussi le lieu méme of il nous faut appor~ ter "la peste", le lieu privilégié od nous mesurons le mieux notre complicité avec la pulsion de mort : la dimension politique com- mence avec elle, avec "lo plus profonde des substances qui som~ meillent encore". cod ad Si comme analyste d'enfants nous manquons & cet héri- tage de scandale, comment inscrire notre défaillance sinon comme déni de |"enfant trop heimlich, !'enfant "signifiant" de I' Oedipe. Ce qui est en sommeil e1 & la mort pareil, 1] nous appar- tient de le rendre cux puissonces du désir, et pour cele “la dure enfance" de l'analyste ne sourait nous @ire épargnée. () W. Gombrowiez - Journal = p. 309. NOTES BIBLIOGRAPHIQUES ALLENDY (R. et Y) - Capitalisme et sexualité - Paris. 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MANNONI (M) ~ Le premier rendez-vous evec le psychanalyste (Gonthier) - Chap. V. Manneni (M) ~ Ltenfant, sa "maladie" et les autres ~ Seuil - appendices 2 et 3, MARX (K) = Contribution & la critique de I'Sconomie politique Ed. Sociales MARX (K) = Le Capital. MARX (K) = Salaires, prix et profit - Ed. sociales. MAUSS (M) = Essai sur le don. MICHAUD (G) - Le notion d'institution dens ses rapports vec la théorie moderne des groupes - D.E.S. 2eme partie : para. 3, = 228 - MOLIERE ~ Llavare. MULDW ORF (B) - Psychanalyse et engagement » in Lo Pensée - n° 146 - Aott 1969 PARTISANS : "Les garde~fous" ~ Maspero ~ n° 46 - Février-Mars 1969 en particulier articles de Brohm (J.M.) "de Cournut (J) "do Gantheret (F) "de Lourau (R) PERRIER (F) - Sur la clinique, |e transfert et le temps, in Liinconseient - n° 6 ~ P.U.F. RACINE (Y) - Ltargent & I'hépital psychiatrique ~ Ed. du Scarabée. RECHERCHES ~ N° Spécial sur l'enfance aliénée - Septembre 1967 - 4éme partie et n° de Décembre 1968. 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