D’ETUDES
Mémoire final
L’utilisation des bétons autoplaçant et des centrales à béton sur les opérations
de logements sociaux en Ile-de-France
Auteur :
LOISEAU Jessica - INSA Strasbourg - Elève ingénieur 5ème, spécialité Génie Civil, Option CO
Tuteurs Entreprise :
BOSCHER Gilles - Bouygues Bâtiment IDF, Habitat Social - Directeur adjoint R&D
Coordination et planification des études
Liliane FERREIRA - Bouygues Bâtiment IDF, Habitat Social — Ingénieur Principal Etudes
de prix
Tuteur Ecole :
FEUGEAS Françoise - Maître de conférences — INSA Strasbourg
Juin 2011
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Remerciements
L’essentiel des connaissances acquises durant mon projet de fin d’étude sont liées aux
différentes personnes rencontrées et qui ont contribué directement ou indirectement à
l’évolution de mon travail ainsi qu’à ma formation. Ce sont ces personnes-ci que je
souhaite remercier.
Je souhaite avant tout remercier Carlos DA SILVA MEIRA et Gilles BOSCHER, mon
tuteur de stage, pour leur accueil au sein des services études de prix et R&D.
Je remercie également Liliane FERREIRA pour sa disponibilité, son accueil, les conseils
avisés qu’elle a pu me donner ainsi que pour son implication dans mes projets, et ce, tout
au long de mon stage.
Je souhaite remercier l’ensemble des services études de prix et méthodes pour m’avoir
aidée à mieux comprendre le secteur du bâtiment et le fonctionnement de l’entreprise.
C’est l’ensemble des connaissances qu’ils m’ont apporté qui a permis la réussite de mon
projet de fin d’étude.
Je tiens à remercier l’ensemble des membres du QSE, les différentes équipes travaux
(notamment François SIRE et Cyril GOURSONNET), le service des achats, le GIE
matériel ainsi que Maryline VERBAUWHEDE de Quille Construction, Dominique
RENARZEWZKI de Pertuy Construction et Isabelle DELORME d’Habitat Résidentiel
qui ont su répondre à mes nombreuses questions.
Enfin, j’aimerais remercier Françoise FEUGEAS ma tutrice INSA ainsi que l’ensemble de
l’équipe enseignante du département Génie Civil de l’INSA Strasbourg pour les
connaissances qu’ils ont pu nous transmettre tout au long de notre formation d’ingénieur.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Résumé
Aujourd’hui, l’intérêt porté par Bouygues Construction à l’environnement et au
développement durable permet à des projets de bâtiments ou de travaux publics
respectant les nouvelles normes environnementales de voir le jour. Ainsi, l’impact sur
l’environnement et l’homme sont pris en compte au même titre que les aspects techniques
et financiers. Mes différents sujets de Projet de Fin d’Etude s’inscrivent dans la
continuité de cette démarche où l’évolution des techniques et des matériaux doit
cohabiter avec le faible coût de construction des ouvrages me permettant ainsi de me
confronter aux nouvelles contraintes liées à l’environnement, le social et l’économie.
Mes missions pour ce Projet de Fin d’Etude sont d’une part, la détermination des
intérêts techniques et économiques que peut représenter l’utilisation du matériau
novateur qu’est le béton autoplaçant pour la réalisation de logements sociaux en Ile-de-
France, ainsi que la réalisation d’une étude technique et économique sur l’implantation
de centrales à béton sur les chantiers d’Habitat Social. Ces deux études serviront de
support à une décision stratégique ultérieure sur le déploiement général chez Bouygues
Bâtiment Habitat Social.
Abstract
Nowadays, the interest that Bouygues Construction has shown in the environment and
sustainable development allows building and civil engineering projects respectful of new
environmental standards to see the light. Indeed, the impact on the environment and the
human being are considered as well as technical and financial aspects. Topics of my end
of studies project fit in line with this approach where technical’s’ and materials’ evolution
has to coexist with low cost of construction, which enables me to confront myself with
new confines bound to the environment, social and economy.
My missions for this project are first of all, the determination of technical and economical
interests that a new material as self compacting concrete could represent to the
construction of social housing in the Ile-de-France, and secondly, the execution of a
technical and economical study on the concrete batching plants implantation on Habitat
Social construction sites. Those two studies will be used as support to a subsequent
strategic decision on the general deployment to Bouygues Bâtiment Habitat Social.
3
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Résumé ...................................................................................................................................... 3
Abstract..................................................................................................................................... 3
Introduction............................................................................................................................... 9
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
3.4.4 Réception du béton sur chantier : l’essai d’étalement (NF EN 12 350-8 annexe 3)
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3.6.1 Estimation des gains de main d’œuvre induits par le BAP .................................. 34
3.7 Résultats....................................................................................................................... 37
3.7.1 Intérêt du BAP gris dans les opérations de logements sociaux ............................. 37
4.3 Formulations des bétons à produire pour les chantiers Habitat Social .......................... 49
5
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
4.5 Résultats....................................................................................................................... 58
4.5.2 Les chantiers Habitat Social éligibles aux centrales à béton ................................. 58
Conclusion ............................................................................................................................... 61
Bibliographie ........................................................................................................................... 64
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Introduction
Ayant effectué mon stage ouvrier dans le second œuvre et mon stage technique en
conduite de travaux, j’ai choisi d’orienter mon stage de fin d’études dans un domaine
différent des précédents, afin de diversifier et d’enrichir mon expérience dans le secteur
du Génie Civil, de façon à pouvoir m’orienter vers la voie qui me correspondrait le mieux.
J’ai ainsi réalisé un stage en Recherche et Développement et Etudes de prix au sein d’une
filiale de Bouygues Construction. Pour ce faire, j’ai eu l’opportunité d’intégrer les équipes
de l’entreprise Bouygues Bâtiment Ile-de-France Habitat Social, du 24 janvier au 10 juin
2011, à Saint-Quentin dans les Yvelines.
Mes deux missions pour ce Projet de Fin d’Etude sont, dans un premier temps, la
détermination des intérêts techniques et économiques que peut représenter l’utilisation de
béton autoplaçant pour la réalisation de logements sociaux en Ile-de-France, puis dans un
second temps, la réalisation d’une étude technique et économique sur l’implantation de
centrales à béton sur les chantiers d’Habitat Social. Ce rapport fait ainsi l’état de mon
travail réalisé au sein d’Habitat Social. Après une présentation du contexte général de
l’étude et des principaux objectifs de mon projet de fin d’étude, nous passerons à la
présentation et au développement des missions d’études réalisées pour l’entreprise.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Chapitre 1
Le logement social en Ile-de-France
L’entreprise regroupe des bureaux d’études, des services méthodes et études de prix, un
service après-vente ainsi que des services commerciaux et des directions de travaux.
L’ensemble de ces services permet à HAS de réaliser une soixantaine de nouveaux
chantiers par an.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Le marché du logement social en France est en pleine expansion. Environ 600 organismes
HLM gèrent plus de 4 millions de logements sociaux accueillant près de 10 millions de
personnes. L’évolution du parc social en France (DOM compris) a progressé de manière
continue depuis 2000 pour atteindre 4 450 000 logements en 2008.
L’Ile-de-France, où la demande ne cesse d’être supérieure à l’offre, est l’une des régions
recensant la plus grande densité de logements sociaux (107 logements en moyenne pour
1000 habitants). Pour atteindre l’objectif de 20% de logements sociaux par ville fixés par
l’état, et avec des budgets restreints attribués aux programmes immobiliers concernés,
une diminution des coûts de construction des ouvrages ainsi que l’ensemble des
matériaux utilisés est incontournable.
11
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Chapitre 2
Les objectifs du projet de fin d’études
Chez Bouygues Bâtiment Ile-de-France en revanche, les plus-values réalisées sur le béton
autoplaçant en font un matériau encore faiblement utilisé. En effet, la majorité des
bétons autoplaçant mis en œuvre sur les chantiers sont du type « architectonique »,
c'est-à-dire qu’ils autorisent une finesse et une qualité de parement exceptionnelle et sont
généralement imposés par les architectes. Cependant, face aux enjeux considérables de la
construction durable, Habitat Social se mobilise pour concevoir et mettre en œuvre des
solutions techniques et commerciales performantes telles que «l’éco-conception » et le
bilan énergétique des ouvrages, des modes constructifs alternatifs et de nouveaux
matériaux comme le béton isolant structurel ThermediaTM 0.6 B.
La première partie du sujet de mon projet de fin d’étude s’inscrit entièrement dans la
continuité de cette démarche visant à diminuer les impacts environnementaux puisqu’il
s’agit d’effectuer une analyse technico-économique des BAP gris en vue de remplacer le
béton vibré classique sur les chantiers de logements sociaux. Afin de mener à bien cette
étude, mon travail consiste dans un premier temps à réaliser une capitalisation des
connaissances sur le sujet en m’appropriant les éléments techniques existants dans
l’ensemble du groupe Bouygues Construction. Ces informations me permettront ainsi de
dégager une problématique concernant l’utilisation des BAP dans les voiles et dans les
planchers. Une fois l’aspect théorique assimilé, il s’agit de suivre in-situ un chantier test
de chez Habitat Social réalisé en BAP gris non architectonique puis de réaliser une
synthèse technico-économique qui servira de référence lors d’une décision stratégique sur
le déploiement général à Habitat Social.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Bouygues Bâtiment IDF Habitat Social utilise du béton prêt à l’emploi (BPE)* sur plus
de 80% de ses chantiers, provenant principalement d’approvisionnement de toupies sur
chantier. Cependant, avec l’augmentation des prix des bétons prêt à l’emploi dans toute
l’Ile-de-France, l’entreprise m’a chargée de réaliser une étude technico-économique dont
l’objectif est de déterminer dans quels cas le choix d’une centrale peut être intéressant
pour l’exécution de logements sociaux et quel type de centrale à béton pour chantier
convient aux opérations d’Habitat Social. Cette étude constitue la deuxième partie du
sujet de mon projet de fin d’étude.
Il s’agit de réaliser dans un premier temps une capitalisation des connaissances sur les
centrales à béton de chantier en m’appropriant les éléments techniques existants dans
l’ensemble du groupe Bouygues Bâtiment Habitat Résidentiel et Social. A partir de ces
différents éléments je dégagerai une problématique quant à l’utilisation de centrales dans
les opérations de logements sociaux. Je réaliserai ensuite une simulation technico-
économique avec pour objectif la détermination des chantiers éligibles aux centrales à
béton qui servira de référence pour les futures opérations d’Habitat Social.
Les divers entretiens que j’ai pu avoir au cours de mon projet de fin d’études sont
disponibles en annexe 1.
*Les mots suivis d’un astérisque sont définis dans le glossaire en fin de mémoire.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Chapitre 3
Intérêt de l’utilisation des BAP pour
Habitat Social
En France, les dernières recommandations pour l’emploi des bétons autoplaçant éditées
par l’AFGC (l’Association française de Génie Civil) datent de 2008. Cet ouvrage avait
été réalisé à l’époque dans l’optique de déterminer un cadre d’emploi des BAP afin de
permettre une utilisation suffisamment contrôlée de ce matériau puisqu’aucune norme
n’existait encore.
Au niveau européen, des règles complémentaires pour les bétons autoplaçant ont été
publiées depuis mai 2010. On les trouve dans la norme NF EN 206-9 qui complète ainsi
la norme existante sur les bétons NF EN 206-1. Cependant, les règles communes ne sont
pas reprises dans cette norme qui doit, par conséquent, être utilisée avec la NF EN 206-1.
La norme NF EN 206-9 (annexe 2) contient principalement les classes pour le test
d’étalement, la viscosité, la résistance à la ségrégation et à la mobilité en milieu confiné à
l’état frais.
Le béton autoplaçant a fait sa première apparition au Japon à la fin des années 1980
pour des raisons de complexité d’ouvrages très ferraillés, afin de prendre en compte les
contraintes sismiques. En France, la première grande application du BAP remonte à 1998
pour la réalisation de l’aquarium Océanopolis de Brest. Depuis, l’utilisation des BAP ne
cesse de croître, les fournisseurs de béton ont mis eux-mêmes au point, les uns après les
autres, leurs propres formulations. Après une phase de recherche et développement, ils
sont maintenant capables d’offrir un matériau parfaitement au point en toutes
circonstances avec des offres commerciales très vaste, allant des BAP aux performances
mécaniques courantes à très élevées et offrant différents types de parements et de teintes.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
« Le BAP est un béton [très fluide] qui s’écoule et se compacte par seul effet gravitaire,
capable de remplir le coffrage avec son ferraillage, ses gaines, réservations etc., tout en
conservant son homogénéité »
Ces caractéristiques confèrent à la structure une qualité au moins équivalente à celle des
bétons traditionnels. Leur fluidité permet des conditions de coulage aisées même en
présence d’une nappe d’armatures dense ou d’obstacles, tout en évitant le phénomène de
ségrégation*.
Les bétons autoplaçant sont destinés aux applications verticales tandis que les bétons
autonivelant (BAN) sont destinés aux applications horizontales. Toutefois, le terme
«béton autoplaçant» est général et inclut les bétons autonivelant.
Les BAP peuvent être utilisés aussi bien coulés en place sur chantier qu’en usine de
préfabrication. Les prescriptions et les règles de conception des structures en béton sont
applicables au béton autoplaçant, ils peuvent donc être utilisés à la place de bétons
traditionnels ayant les mêmes propriétés mécaniques. Ainsi, toute la gamme de résistance
des bétons (en particulier de C25/30 à C80/95) peut-être obtenue en autoplaçant.
Figure 2: Comparaison des parements BAP/béton vibré classique (chantier rue de Rosny à Montreuil)
15
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Une grande fluidité, afin de pouvoir s’écouler sans vibration à travers des zones
fortement ferraillées, comportant des obstacles ou dans des coffrages de grande
hauteur.
Ils doivent pouvoir être pompés.
Ils doivent également s’opposer à la ségrégation aussi bien en phase de coulage
(on parle de ségrégation dynamique) qu’une fois en place (on parle de
ségrégation statique), afin de garantir l’homogénéité du matériau.
De manière à obtenir ces caractéristiques la formulation des BAP repose sur les 3 critères
suivants:
Les bétons autoplaçant ont ainsi une composition spécifique qui diffère des bétons
traditionnels. On retrouve généralement dans leur formulation les éléments suivants:
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Un rapport E/C’ faible avec un dosage limité en eau car un excès d’eau entraîne
une ségrégation importante du béton.
C’ = C + k.A
C : quantité de ciment
A : quantité d’additions
Figure 5: volume de pâte élevé et peu de granulats (thèse de P. TURCRY, centrale Nantes)
Finalement, le volume de pâte varie de 350 à 400 L/m3. Ce volume élevé de pâte a pour
unique objectif d’écarter les granulats les uns des autres. L’optimisation de la
distribution des tailles des éléments constitutifs du béton autoplaçant est ainsi
indispensable si l’on veut obtenir un matériau fluide pouvant s’écouler dans les milieux
confinés. En revanche, l’ajout de superplastifiants ralentit la prise du béton entraînant
une résistance plus faible du BAP frais que les bétons traditionnels (8 MPa environ à 1j
pour plus de 10 MPa à 1j pour un béton classique).
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
La résistance des bétons autoplaçant de type B25 à 28 jours est supérieure à 30 MPa et
la durabilité des ouvrages en BAP est de 100 ans, comme pour les ouvrages en béton gris
traditionnel.
Ci-dessous, deux exemples de formulations possibles de BAP utilisées sur des chantiers
Bouygues Construction (quantités données pour fabriquer 1 m3 de béton) :
Air 15 L Air 15 L
Volume de pâte 375L < 400L Volume de pâte 335L < 400L
Les formulations varient en fonction des chantiers et des caractéristiques désirées mais
globalement, la proportion de chaque constituant reste la même. Par rapport à un béton
classique, le BAP a une quantité de ciment et un rapport E/C plus élevé. Le graphique
suivant représente la répartition des éléments constitutifs BAP, les quantités utilisées
étant une moyenne de plusieurs formulations possibles provenant de divers fournisseurs.
Il est à noter qu’il n’y a pas de formule idéale de béton autoplaçant car les produits et les
matériaux dépendent des régions de France d’où ils proviennent.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Les BAP nécessitent un changement des habitudes et une évolution des méthodes
traditionnelles de construction de par leur formulation différente des bétons classiques.
Coffrages
Il faut utiliser des coffrages propres, étanches et plus résistants afin de compenser les
poussées hydrostatiques sur les parois dues à la fluidité du béton.. En usage courant
(voile de 2.5 m de hauteur chez Habitat Social), la poussée lors du coulage ne dépasse pas
les limites de résistances des coffrages. En revanche, dans le cas de voiles de grande
hauteur (H > 3 m) et / ou avec de très nombreuses ouvertures, le coffrage doit être
spécifiquement étudié par le bureau d’étude.
Il convient également, lors des phases de bétonnage, de prendre en compte les conditions
climatiques afin d’adapter les conditions de mise en œuvre avec des dispositions
particulières en dehors de la plage de température +5°C à 35°C.
Pente
Il est nécessaire de limiter la pente à 2% sinon il est impossible de mettre en œuvre un
béton autonivelant.
Risques de fissuration
Ces bétons étant plus sensibles aux phénomènes de retrait par dessiccation*
(particulièrement les surfaces horizontales) il s’agit de trouver le produit de cure*
adéquat afin d’éviter l’apparition de microfissures.
Arrêts de bétonnage
Les bétons autonivelant étant plus fluides, il faut utiliser du matériel spécifique pour
effectuer les arrêts de coulage souvent long à mettre en place (Nergalto*, coffrage en bois,
béton vibré ponctuel….).
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Label BBC Effinergie (un objectif de consommation pour les constructions résidentielles
neuves de 50 kW hep/m²/an)
Eléments en BAP
Les voiles de superstructure uniquement car les planchers posent encore trop de
problèmes de fuites au niveau des coffrages lors du bétonnage. Les voiles intérieurs sont
réalisés en BAP gris non architectonique tandis que les voiles de façade sont coulés en
BAP blanc architectonique matricé ou non et en BAP gris non architectonique
également.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
La première étape de la journée consiste à décoffrer les voiles en BAP coulés la veille par
l’équipe.
La préparation des coffrages lors de la mise en œuvre de BAP diffère très peu par rapport
au béton traditionnel; il suffit simplement de prendre en compte la fluidité du matériau
et porter une attention particulière à l’étanchéité des banches. Sur le chantier de
Montreuil, aucun matériel supplémentaire (talonnettes en bois, mousse polyuréthane…)
n’était utilisé en pied de banches pour éviter les fuites car cela n’était pas nécessaire.
21
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Une fois les banches positionnées, il est important que les parois intérieures soient bien
nettoyées à l’aide d’une raclette métallique afin de pouvoir recevoir l’huile de décoffrage
et de façon à n’avoir aucune aspérité. Il est important de respecter la quantité d’huile
prescrite par le fournisseur car un excès sur les parois intérieures des coffrages
entraînerait l’arrachement ainsi qu’un bullage important au niveau des parements lors
du décoffrage. Le mode opératoire sur chantier consiste donc à pulvériser l’huile sur la
peau de coffrage puis à passer une raclette afin de la répartir de façon homogène et
d’éliminer le surplus éventuel.
Enfin, les compagnons effectuent le traçage dans les banches à l’aide d’un niveau pour
pouvoir positionner ultérieurement les baguettes et mannequins.
Figure 9: Positionnement du coffrage, nettoyage des peaux et traçage dans les banches
Il est à noter qu’aucune différence particulière n’existe entre la préparation des coffrages
pour des voiles en BAP gris et la préparation des coffrages de voiles en BAP blanc
architectonique, le même soin est apporté par les compagnons dans les deux cas.
La pression exercée dans le coffrage par le BAP est plus importante que pour un béton
gris traditionnel lors du coulage ; c’est pourquoi il est nécessaire de doubler le nombre
d’aimants pour maintenir correctement les mannequins en PVC lors du bétonnage et
ainsi éviter qu’ils ne se déplacent dans les banches. Ensuite, pour les voiles de façade, les
compagnons installent les baguettes aimantées en tête de banches avant des les huiler à
l’aide d’un pulvérisateur.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Baguett
Figure 10: Mise en place des mannequins et baguettes (pour voiles de façade)
Lors du ferraillage des voiles, des cales en PVC sont insérées entre les armatures pour
éviter qu’au cours du bétonnage elles ne se déplacent et se rapprochent les unes des
autres.
La couleur des cales entre les armatures correspond au type de BAP mis en œuvre afin
que ce soit le plus discret possible si la cale venait à apparaître lors du décoffrage: blanc
pour le BAP blanc architectonique, gris pour le BAP gris.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
5. Rupteurs thermique
Pour la réalisation de voiles de façades, des rupteurs thermiques sont mis en place au
niveau de la jonction entre les planchers et les voiles de façon à diminuer les ponts
thermiques*. Concrètement, des négatifs aimantés, de la taille des rupteurs sont placés en
tête de banches.
Négatifs
6. Cônes spéciaux
Des cônes spéciaux pour attaches volantes, au préalable nettoyés et huilés, sont
positionnés à l’intérieur du coffrage. Ils permettent de conserver l’épaisseur des voiles
lorsque l’on referme les banches.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Comme pour les cales entre les armatures, dans le cas de voiles en BAP blanc
architectonique les cônes sont également de couleur blanche pour une raison purement
esthétique.
Une fois les banches refermées, les compagnons coffrent les abouts avant de bétonner les
voiles à l’aide d’une benne de 1,5 m3 et d’une manchette.
Conclusion
25
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Vérifier l’absence d’eau dans le camion avant le chargement du béton ainsi que la
propreté de la toupie.
Lors du transport, la toupie doit être en rotation à faible vitesse (1tr/min < V <
5tr/min) afin d’éviter la ségrégation du béton.
Une fois sur site, un malaxage à grande vitesse pendant au minimum 5 minutes
doit être effectué (1 minute par m3 transporté).
1 min/m3
Une fois le béton réceptionné sur le chantier, il est nécessaire de vérifier la conformité de
la formule du BAP avant sa mise en œuvre, de façon à ce qu’il se mette correctement en
place dans les coffrages. Pour cela on effectue le test d’étalement qui permet de
déterminer la consistance du matériau. Cet essai doit être réalisé pour chaque toupie
pendant la première semaine au démarrage du chantier et à chaque changement de
formulation, ou dès qu’il y a un doute.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Matériel nécessaire
Une truelle
Valeurs cibles
Les valeurs cibles d’étalement pour les BAP dépendent des caractéristiques de la
formulation du béton ainsi que des conditions et moyens de mise en œuvre sur le
chantier. Les valeurs moyennes conseillées pour les bétons autoplaçant sont de l’ordre de
600 à 800 mm avec des variations admissibles en accord avec le fournisseur. Idéalement il
faudrait, selon le « Mémo du BAPeur » réalisé par Bouygues France-Europe :
Mode opératoire
Avant de démarrer l’essai d’étalement il faut s’assurer que la plaque en contreplaqué soit
placée sur un support stable et horizontal dans une zone dédiée à ce test. Les illustrations
ci-après présentent le mode opératoire à suivre pour réaliser un test d’étalement sur
chantier (les photos ont été prises pour du BAP blanc architectonique car pour le BAP
gris l’essai s’est déroulé derrière la toupie de façon à ce qu’aucune photo ne soit
satisfaisante).
27
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Figure 16: Mode opératoire du test d'étalement (Le mémo du BAPeur, BYEFE 2009)
28
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Sur les photos prises pendant le bétonnage sur le chantier de Montreuil on ne distingue
pas clairement les différentes phases du coulage c’est pourquoi des schémas explicatifs
seront utilisés dans ce paragraphe pour une meilleure compréhension.
Une seule personne suffit pour mettre en œuvre un « petit » voile avec des ouvertures.
Cette personne reçoit la benne, vidange dans le coffrage et égalise le niveau du BAP.
Lorsque la quantité de voiles ferraillés à bétonner augmente, deux personnes peuvent
alors être nécessaires.
1ère étape : Enfoncer la manchette à 30-40 cm du fond du coffrage si possible afin d’éviter
le phénomène de ségrégation et de maîtriser l’esthétisme des parements.
30-40 cm
29
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
30-40 cm
Au cours du coulage du béton, les compagnons doivent vérifier l’étanchéité des coffrages.
Dans le cas de fuites importantes, le bétonnage devra être arrêté immédiatement. Cette
méthode a pour avantage de limiter les effets de la chute du béton frais dans les coffrages
et d’améliorer la qualité d’aspect des parements
Dans ce cas, le bétonnage s’effectue du haut du coffrage et en continu car il n’y a pas de
place suffisante pour faire passer la manchette.
30
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Une fois le bétonnage terminé, les attentes sont mises en place et maintenues en tête de
banche par une barre Ha filante afin d’éviter qu’elles ne descendent sous leur poids dans
le coffrage.
3.4.6 Chrono-analyse
Une campagne de chrono-analyse a été réalisée par Eric PIVETEAU (ingénieur méthodes
de Bouygues Habitat Social) du 23 au 27 mai 2011 sur le chantier de Montreuil, rue de
Rosny afin de déterminer les temps unitaires propres à la mise en œuvre de voiles en
béton autoplaçant gris non architectonique. Ces résultats (non communiqués à l’heure où
ce rapport a été rédigé) permettront d’alimenter la bible des temps unitaires de
l’entreprise concernant les bétons autoplaçant et utilisée par les ingénieurs étude de prix.
3.4.7 Résultats
Parements
Les premiers voiles coulés en BAP gris (mars 2011) contenaient énormément de bullage
dû à une erreur de préparation (une double dose de superplastifiants a été injectée,
rendant le béton trop liquide). Un mois plus tard, les voiles en BAP gris ne contenaient
quasiment plus de bullage, seulement la teinte du béton n’était pas homogène. Selon les
techniciens, cela est très probablement dû à la qualité de l’huile utilisée pour les
coffrages. La photo qui suit montre en effet que les parements obtenus sont de niveau 1 à
2 sur l’échelle de référence définissant les 7 niveaux de bullage du fascicule FD P 18-503
(annexe 5). Cependant, la différence de teinte des voiles n’est pas importante pour ce
chantier car une couche de peinture sera passée ultérieurement sur l’ensemble des murs.
31
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Finitions
Les arases obtenues sur les voiles en BAP gris sont de bonne qualité : propres,
horizontales, nettes, ne nécessitant pas de finition supplémentaire. Un ragréage* sera en
revanche nécessaire sur les premiers voiles réalisés en BAP gris à cause d’un excès de
bullage, mais celui-ci sera pris en charge par le fournisseur de béton Holcim car le
problème venait de la formulation du produit fourni. Sur le reste des voiles les parements
étant lisses et sans bullage, aucun produit de ragréage ne sera utilisé.
b) Conditions de travail
La vitesse de bétonnage de voiles en BAP est très rapide (environ 10 minutes pour un
voile de 2,50 m de haut et 5,40 m de long), la saturation de la grue est donc améliorée et
plus de voiles peuvent être coulés dans une même journée par rapport au béton vibré
classique. En revanche, la préparation du matériel nécessaire au bétonnage du BAP
prend beaucoup plus de temps aux compagnons.
32
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Les bétons autonivelant sont des bétons pour surfaces horizontales qui se mettent en
place sans vibration. La surface bétonnée est d’une bonne régularité et planéité. Ils sont
destinés à la réalisation de dallages, de planchers, de terrasses.
Par ailleurs, les BAN ne demandent pas le même matériel ni la même préparation que les
bétons autoplaçant utilisés pour les structures verticales.
Mise en œuvre
Une fois les vérifications avant coulage effectuées et le test d’étalement réalisé à l’arrivée
du béton sur le chantier, le bétonnage peut débuter :
1. Réalisation des arrêts de coulage en périphérie du plancher à bétonner. Matériel
utilisé : Nergalto, béton vibré de façon ponctuelle, coffrage bois…
2. Bétonnage du plancher à la benne, à la pompe ou bien avec la goulotte du camion
toupie puis passage du râteau afin d’obtenir le nivellement requis.
3. Débullage de la dalle en appliquant par « à coups » une barre à débuller en
l’enfonçant dans le béton frais en effectuant 2 passages croisés (afin de faire remonter
les bulles d’air et d’obtenir un parement de sous-face de plancher correct).
4. Appliquer le produit de cure après le bétonnage avec un pulvérisateur afin d’éviter
les fissures dues à la prise du BAN et à l’évaporation de l’eau (cf. annexe 6).
Figure 21: Mise en œuvre des BAN (illustrations « Mémo du BAPeur » de Bouygues Construction)
33
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Il s’agit pour cette simulation de calculer les gains et les surcoûts éventuels dus à l’emploi
de béton autoplaçant pour la réalisation des voiles intérieurs et extérieurs de l’ouvrage.
Le chantier type est celui de la ZAC de l’Ile marante à Colombes (92) et comprend la
réalisation de 61 logements collectifs en ITE (isolation par l’extérieur) pour un chiffre
d’affaire de 6,6 millions d’€.
Les différentes données pour cette affaire permettant de réaliser cette estimation
proviennent du logiciel de chiffrage utilisé par l’ensemble des équipes de Bouygues
Bâtiment Habitat Social.
Hypothèses
• Gain sur la réalisation des seuils des portes-fenêtres
Avec le béton autoplaçant, les seuils des portes fenêtres peuvent être réalisés dès le
coulage des voiles et non après cycle ce qui supprime ainsi le coût de la main d’œuvre
pour les relevés des portes-fenêtres.
Résultats
- Porte-fenêtre et finitions
Le gain est calculé grâce à la formule suivante : G = Prix MO (€)*Qté (ml ou m²)*TU
(hr/ml ou hr/m²)
Le gain est calculé en faisant la différence entre les prix de l’ouvrage pour chaque temps
unitaire.
Hypothèses
• Plus-value du BAP
En Ile-de-France, pour un béton vibré classique à 100 €/m3, les plus-values pour le béton
autoplaçant gris non architectonique sont comprises entre 15 €/m3 et 30 €/m3. Le
surcoût de l’utilisation de BAP est égal à la plus-value réalisée multipliée par le volume
total de béton à mettre en œuvre sur ce chantier. La plus-value du BAP est calculée pour
le cas le plus favorable (PV=15€/m3) et le plus défavorable (30 €/m3) afin d’établir un
intervalle de prix.
35
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Résultats
Minimum Maximum
3.6.3 Conclusion
Minimum Maximum
En conséquence, le surcoût à l’achat estimé pour un BAP gris courant en voile par
rapport à un béton vibré standard afin qu’il n’y ai aucune incidence sur le budget de
l’affaire est d’environ 12€ (15-3,31=11,69 et 30-18,31=11,69).
Ce surcoût dépend principalement du prix auquel a été négocié le BAP auprès des
fournisseurs mais également des caractéristiques du chantier (quantité de porte-fenêtre,
volume de béton à mettre en œuvre etc.…).
Cette simulation de bilan financier pour ce chantier moyen type Habitat Social nous
permet d’affirmer que l’achat du BAP gris non architectonique à 112€/m3
n’augmenterait pas le budget du chantier. Cependant, plusieurs estimations sur
l’ensemble des chantiers d’Habitat Social (chantiers en isolation par l’intérieur, sans
porte-fenêtres, façades en maçonnerie etc…) doivent être au préalable réalisées afin
d’obtenir un résultat plus général et correspondant mieux à la réalité.
36
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
3.7 Résultats
Techniques constructives
Les voiles très ferraillés (les linteaux, les poteaux…) ou avec de grandes réservations,
difficiles à réaliser avec du béton classique à cause de la densité d’armatures qui
empêche l’aiguille vibrante de descendre dans le coffrage. L’absence de vibration due à
l’utilisation d’un béton autoplaçant résout ce problème.
Les ouvrages de forme complexe dont la réalisation est facilitée par la fluidité des BAP
qui remplissent complètement les coffrages.
Les acrotères dont l’arase supérieure présente, grâce au BAP, une qualité finie au
décoffrage qui ne nécessite pas de finition ultérieure.
Enfin, en comparaison avec le béton vibré classique, le béton autoplaçant est d’une
manière générale moins contraignant à mettre en œuvre puisque certaines opérations sont
tout simplement supprimées comme le démontre le schéma suivant :
37
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Acoustique
L’amélioration des conditions de travail pour les ouvriers qui peuvent dorénavant se
passer des équipements de protection individuelle auditive et communiquer sans élever
la voix.
Pénibilité
Dans le cas de voiles réalisés en béton gris classique, l’utilisation de l’aiguille vibrante
peut provoquer à long terme des troubles musculo-squelettiques (TMS) chez les
compagnons et à court terme une fatigue récurrente. L’emploi de béton autoplaçant,
supprimant la partie vibration, améliore considérablement les conditions de travail sur le
chantier et augmente ainsi l’attractivité des métiers du BTP.
En Ile-de-France en revanche, pour un béton vibré classique à 100 €/m3, les plus-values
pour le béton autoplaçant gris non architectonique sont comprises entre 15 €/m3 et 30
€/m3. Cette différence de prix peut s’expliquer par les phénomènes suivants :
Quant à la perspective d’une diminution des prix pratiqués pour les bétons autoplaçant
en région parisienne, cela n’est pas d’actualité. En effet, aucune évolution à court terme
n’est envisageable actuellement de la part de l’ensemble des fournisseurs.
38
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
3.7.3 Avantages/Inconvénients
Après plusieurs semaines d’études sur le béton autoplaçant gris non-architectonique j’ai
dégagé les avantages ainsi que les inconvénients de ce matériau. Ceux-ci sont regroupés
dans le tableau qui suit :
AVANTAGES INCONVENIENTS
> Economie de main d’œuvre et productivité > Formulation spécifique
Suppression des vibreurs et ragréage Teneur en eau à maîtriser
limité
Granulométrie continue
Temps de bétonnage réduit
> Produit très fluide
Optimisation du travail des grues
Fermer le coffrage en haut si arase en
Pompable sans ajout d’eau biais
> Amélioration des conditions de travail et Nécessite pus d’aimants pour les
environnementale mannequins
Nuisances sonores réduites > Surcoût non négligeable
Sécurité des chantiers > Retard de prise par temps froid
Pénibilité diminuée — facilité de mise en > Poussée augmentée dans les coffrages
œuvre
> Fissures dues au retrait
> Amélioration de la qualité et de l’uniformité des
parements
Finition soignée
Teinte homogène
Absence de bullage et de ségrégation
> Réalisation de formes et géométries complexes
> Réalisation facilitée des portes-fenêtres
> Amélioration de l’image du métier
A partir des avantages et des inconvénients listés précédemment j’ai attribué une note
allant de 1 à 10 à chacun des différents critères qui me paraissaient les plus importants
pour le BAP ainsi que pour le béton vibré classique afin de mettre en évidence quelle
solution est la plus intéressante techniquement et économiquement.
39
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Les nombreuses notes comprises entre 1 et 5 pour les critères du béton vibré classique
mettent en évidence les faiblesses de ce matériau tant au niveau des moyens et de sa
difficulté de mise en œuvre (vibrations, complexité de bétonnage, nuisances sonores
etc.…) que du rendu des parements extérieurs (hétérogénéité des teintes, bullage etc.…).
Effectivement, à propriétés mécaniques égales, l’aspect des parements d’un voile réalisé
en béton autoplaçant est meilleur (bullage de niveaux 1 à 3) que celui d’un voile réalisé
en béton vibré (bullage de niveau 3 à 5). De plus, pour la réalisation de structures situées
dans un environnement sensible au bruit (hôpital, école, EHPAD…) l’absence de
nuisances sonores dues à l’aiguille vibrante lors du bétonnage du BAP constitue l’un des
atouts majeur de ce matériau en comparaison au béton classique.
40
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Généralités
Diminuer la quantité élevée de fines afin de réduire le coût de revient des bétons
autoplaçant, car le ciment représente aujourd’hui environ 50% du prix d’un BAP
(figure 20, obtenue à l’aide de la figure 4 : formulation des BAP et des données du
service Achats de BYBAT IDF).
Trouver le bon produit de cure pour les BAP afin de limiter au maximum les
fissurations du béton à court terme.
Travailler sur les modes opératoires concernant les éléments horizontaux afin
d’éviter les problèmes de fuites.
Le matériau offre un potentiel qu’il est indispensable d’exploiter correctement pour justifier
son choix économique. En raison du temps limité du projet, il ne m’est pas encore possible
d’estimer un bilan financier précis. Le BAP offre cependant, par son ergonomie et ses
capacités techniques, l’opportunité de construire autrement. Toute l’organisation de la
production sur chantier est remise en cause par ce matériau. L’avenir de ce béton passe
obligatoirement par une prise de conscience générale de ses enjeux.
41
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
- 16 000 m3 de BAP B2C produit (environ 20% de la quantité de béton totale pour
ce chantier)
- Formulation optimisée en volume de liant (ciment plus additions) inférieur à 430
kg/m3
- Diminution significative de l’impact carbone du béton, comprise entre 15 et 25%
en fonction des formules
- Faible surcoût sur le plan économique par rapport au béton vibré
Cette innovation possède des performances mécaniques à 28 jours conformes à un béton
C25/30 classique et des niveaux de parement en termes de bullage plus que corrects.
Selon Marylin VERBAUWHEDE (Directrice adjointe technique chez Quille
Construction), le B2C apporte une réponse technico-économique, environnementale,
pertinente aux développements de solutions constructives en béton et offre de réelles
perspectives de développement.
42
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Chapitre 4
Les centrales à béton chez Habitat Social
Problématiques
Les délais du gros-œuvre : si les délais sont très courts et qu’il est nécessaire
d’obtenir du béton rapidement et de façon continue, une centrale sur
chantier permet plus de flexibilité notamment en cas de retard du aux
problèmes de circulation ou d’intempéries.
43
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Conséquences
Une fois que tous les critères sont réunis pour mettre en place une centrale à béton sur
le chantier, il est nécessaire d’effectuer quelques adaptations supplémentaires:
Une quantité de BPE minimale fournie par une centrale extérieure dans
le cas d’un dépannage éventuel (le coût de ce béton supplémentaire sera
plus élevé que dans un marché BPE classique).
44
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Les centrales à béton ont fait leur retour l’année dernière chez Bouygues bâtiment IDF
Habitat Résidentiel (HAR) sur un chantier à Asnières (92). L’opération ayant été un
succès tant sur le plan économique que technique, la centrale utilisée, une Eurotec 2250
d’Oru France, va être transférée sur un deuxième chantier d’HAR à Massy (91) et sera
ensuite placée sur chaque chantier nécessitant une centrale à béton de chantier. Si
Habitat Social se décide à réimplanter des centrales à béton sur ses chantiers, les études
seront réalisées à partir de ce modèle, c’est pourquoi ce paragraphe est uniquement
consacré à l’Eurotec 2250.
L’Eurotec 2250 proposée à la location par le service matériel de Bouygues Bâtiments Ile-
de-France se compose de :
45
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Un bac de décantation doit également être construit afin de recevoir les eaux résiduelles
de la centrale lors du nettoyage de celle-ci. L’objectif du bac est la décantation des eaux
afin de séparer le lait de ciment de façon à les rendre le plus propre possible avant d’être
évacuées.
Les deux silos de la centrale Eurotec 2250 contiennent généralement du ciment mais ils
peuvent également contenir des ajouts se présentant sous forme poudreuse tels que les
fillers calcaires ou les cendres volantes. L’approvisionnement des matériaux se fait par
camion. Le ciment est inséré dans le bas du silo à l’aide d’une pompe placée sur le
camion. Un filtre se trouve en haut du silo afin de laisser passer l’air mais d’empêcher les
poussières de ciment de passer (ce filtre est obligatoire).
Les granulats sont stockés à côté de la centrale à même le sol puis amenés jusqu’au
processus de fabrication du béton grâce aux rayons raclant.
Les adjuvants quant à eux sont stockés dans des containers isolés près de la centrale à
béton et sont transportés via une pompe.
46
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
La trémie d’attente ou Sécatol est destinée à stocker puis redistribuer le béton fabriqué
sur chantier lorsque la rotation des grues ne permet pas de le mettre en œuvre
immédiatement. Le système d’agitation de la Sécatol garanti une homogénéité du
matériau. Pour la trémie d’attente à relevage hydraulique le remplissage se fait en
position basse tandis que le déversement s’effectue lorsque la Sécatol est en position
haute comme on peut le voir sur l’illustration ci-dessous.
c. Cycle de gâchée
Le béton est obtenu en mélangeant des agrégats, du sable, du ciment, de l’eau et des
adjuvants. Sur le chantier c’est le centraliste qui est chargé de gérer les différentes
formulations ainsi que leur fabrication à l’aide du tableau de bord électronique de
l’Eurotec 2250. Une fois les données rentrées, le cycle de malaxage pour réaliser 1,5 m3 de
béton peut commencer. Le cycle de malaxage se déroule suivant les étapes énoncées ci-
dessous :
1. Les rayons raclant apportent le sable et les agrégats dans le malaxeur via
une balance.
2. Le ciment est amené jusqu’au malaxeur par une pompe.
3. L’eau arrive dans le malaxeur par une électrovanne.
4. Les adjuvants sont ajoutés au mélange par l’intermédiaire d’une pompe.
5. Une fois le mélange homogène, il est versé dans la Sécatol de 7 m3.
6. Enfin, le béton est versé dans la benne de la grue et mis en œuvre sur le
chantier.
47
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Apport de sable
Apport de gravier
Apport de ciment
Malaxage
Injection de l'eau
Malaxage
Adjuvants
Malaxage
Vidage
Tableau 7:Cycle de malaxage de l'Eurotec 2250 pour fabriquer une gâchée de béton
Un cycle de production d’une gâchée de 1,5 m3 de béton dure entre 3,75 et 4,6 minutes.
48
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
La centrale Eurotec 2250 a été louée par les équipes de travaux du chantier d’Asnières au
service Matériel de Bouygues Bâtiment Ile-de-France et la production était épaulée par le
cabinet de conseil AGPN responsable de la formulation des bétons. Cette formule (service
Matériel+AGPN) ayant fait ses preuves elle sera dorénavant utilisée lors de la
conception, du dimensionnement et du chiffrage de chaque chantier d’Habitat Social où
une centrale à béton sera envisagée.
Les formules de bétons dépendant des dosages des différents matériaux, l’entreprise
AGPN collabore donc avec l’ensemble des fournisseurs afin d’en obtenir plusieurs types
aux meilleurs rapports qualité/prix.
Les bétons couramment utilisés sur les chantiers d’Habitat Social ont les formules
suivantes (formulation AGPN):
Sable 0.900
Graviers 0.950
Ciment 0.220
Eau 0.145
Adjuvant -
C25F1J C30F1A
Matériau
Qté (T/M3) Qté (T/M3)
Sable 0.820 0.810
Graviers 0.870 0.860
Ciment 0.320 0.340
Eau 0.160 0.160
Adjuvant 3.950 L 4.190 L
49
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Sable 0.770
Graviers 0.810
Ciment 0.400
Eau 0.170
Adjuvant 4.440 L
Les formules des différents bétons sont enregistrées dans le logiciel de l’Eurotec 2250. Le
centraliste n’a plus qu’à sélectionner le programme adéquat dans le tableau de bord de la
centrale en fonction des demandes journalières du chantier.
La présence de deux silos à ciment pour l’Eurotec 2250 permet jusqu’au stockage de deux
ciments différents, permettant ainsi la production d’un plus grand nombre de bétons.
50
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
L’un des principaux objectifs de mon projet de fin d’étude est l’optimisation d’un modèle
sur tableur permettant la comparaison pour chaque chantier entre le coût du béton prêt
à l’emploi et le coût du béton fabriqué sur chantier par l’Eurotec 2250, afin de le rendre
plus fonctionnel et de faciliter la détermination de la solution la plus économiquement
intéressante.
- Des frais fixes : ils sont indépendants de la quantité de béton à mettre en œuvre. Il
s’agit principalement des frais d’installation, de repliement de la centrale, des silos à
ciment et de la Sécatol (génie civil supplémentaire, montage et démontage du matériel
etc…) ;
- Des frais variables : ils sont proportionnels au volume de béton à produire. Il s’agit des
frais de matériaux (sable, ciment, granulats, eau), de l‘énergie consommée, de la main
d’œuvre nécessaire à la fabrication du béton.
Le coût du béton réalisé sur chantier est représenté par une droite d’équation : y=a.x+b
où « a » représente le cout d’un mètre cube de béton produit, « x » est le volume de
béton et « b » les frais fixes.
Le coût d’un mètre cube de béton livré sur le chantier est traité au meilleur prix après
des négociations par le service Achats de Bouygues Bâtiment Ile-de-France auprès de
l’ensemble des fournisseurs de la région où ont lieu les travaux.
51
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Les frais sont uniquement dus au volume de béton livré pendant la durée du chantier. Le
coût du béton prêt à l’emploi est représenté par la droite d’équation : y’ = a’.x’ où « a’ »
représente le cout d’un mètre cube de béton et « x’ » le volume de béton livré.
c. Seuil de rentabilité
Le seuil de rentabilité entre le béton prêt à l’emploi et le béton fabriqué sur chantier est
représenté par l’intersection des deux droites « y » et « y’ » définies précédemment. Ce
point de rencontre est appelé « seuil de rentabilité » et est obtenu par la relation : y=y’.
L’investissement de départ pour le béton fabriqué sur chantier correspond aux frais fixes
de la centrale. Le volume d’équilibre correspond au volume de béton à partir duquel une
centrale à béton devient rentable économiquement par rapport au béton prêt à l’emploi.
Il s’agit du seuil de rentabilité de la centrale.
52
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
La dernière version du modèles sur tableur existant chez Habitat Social pour réaliser des
simulations économique dans le but d’insérer des centrales sur chantiers datait de 2002,
année où la dernière centrale à béton a été utilisée chez Habitat, qui n’était alors pas
encore divisé en deux, Habitat Résidentiel et Habitat Social (cf. l’annexe 8 qui retrace
l’historique des centrales à béton sur chantier chez Habitat).
Une fois son ergonomie optimisée, le modèle est composé des cinq onglets suivants:
53
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
54
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Il s’agit véritablement pour cette simulation de comparer le coût de revient entre une
centrale mise en place sur chantier et du béton prêt à l’emploi, comme le démontre
l’illustration ci-après.
55
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Figure 31: Feuille de résultats du modèle pour les centrales à béton de chantier
56
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
On peut observer sur la feuille des résultats deux tableaux distincts, l’un donnant le coût
de revient total de la solution du béton prêt à l’emploi, l’autre le coût de revient total de
la solution de la centrale à béton. Pour le BPE, le prix total est calculé en multipliant les
volumes de bétons utilisés par leur prix unitaires respectifs. Dans le cas du béton fabriqué
sur chantier, le prix de revient est la somme de l’ensemble des paramètres (frais fixes,
variables, prix des bétons, gains éventuels…) calculés en détail dans les différents onglets
du modèle sur tableur (cf. annexe n°9).
Afin de simplifier les études des ingénieurs étude de prix, j’ai donc déterminé, avec le
modèle, les critères minimums que doivent posséder les chantiers Habitat Social (surface
disponible, volume total de béton à produire, durée de la phase gros-œuvre)afin de
pouvoir réaliser une simulation économique et éviter ainsi toute perte de temps (cf.
3.5.2).
57
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
4.5 Résultats
La présence d’une centrale à béton sur un chantier implique une organisation quotidienne
et spécifique du chantier, souvent inhabituelle. Cela présente quelques inconvénients mais
également de nombreux avantages.
a. Inconvénients
∗ Pannes de la centrale retardant le bétonnage
∗ Gestion des camions de livraison des matériaux (ciment, sable, granulats)
∗ Maintenance de la centrale
∗ Formation du centraliste en début d’utilisation de la centrale
b. Avantages
∗ Disponibilité du béton à l’heure souhaitée
∗ Suppression de l’attente des toupies à béton
∗ Formulation des bétons connues et maitrisée
∗ Concurrence les prix des BPE annoncés par les fournisseurs
∗ Aucun gâchis de béton
∗ Gain financier si pas d’aléas importants
Les gains pourraient être améliorés si l’utilisation de l’Eurotec 2250 se généralisait sur les
chantiers d’Habitat Social. En effet, les retours d’expérience permettraient de minimiser
les erreurs et de gagner en productivité et rendement.
La centrale Eurotec 2250 d’ORU nécessite, en fonction des différentes dispositions de ses
éléments, entre 200 et 400 m² de surface disponible pour son implantation. Dans le cadre
de l’opération d’Asnières la centrale était positionnée comme sur le schéma ci-dessous :
58
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Les éléments ainsi placés, l’ensemble mesure environ 27 mètres de longueurs pour un peu
moins de 14 mètres de largeur. La surface occupée par l’Eurotec 2250 et ses composants
est d’environ 370 m².
Concernant la quantité totale de béton à partir de laquelle l’insertion d’une centrale sur
chantier devient intéressante, il a fallu faire varier les différents paramètres du modèle
sur tableur (durée du gros œuvre, volumes de bétons) en se basant toujours sur
l’hypothèse d’un chantier moyen d’Habitat Social tel que celui de Colombes décrit dans
les paragraphes précédents. Finalement, afin que l’écart de prix entre le béton fabriqué
sur chantier et le béton prêt à l’emploi des fournisseurs soit nul il faut que le chantier
produise plus de 4 000 m3 pour une durée de gros œuvre d’environ 7 mois. Evidemment,
si la durée des travaux augmente, le volume total de béton devra lui aussi augmenter afin
que la centrale reste un choix judicieux.
Bien évidemment chaque chantier est unique et le modèle sur tableur n’est qu’une aide à
la prise de décision ultérieure. Une étude approfondie doit être réalisée par la suite par le
bureau d’étude, le service méthode et le service étude de prix.
4.5.3 Conclusion
59
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Figure 33: Composition du prix du béton de l'Eurotec 2250 (Bilan d’Isabelle DELORME d'HAR)
Plus d’un tiers du prix d’un mètre cube de béton produit par la centrale est du au prix
du ciment et un autre tiers aux prix des granulats et du sable. En conséquence, pour que
la centrale installée sur le chantier soit viable économiquement pour l’entreprise il est
nécessaire d’avoir :
60
L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Conclusion
Ce projet de fin d’études sur le béton autoplaçant et les centrales à béton de chantier m’a
conduit à analyser de nombreuses problématiques concernant les opérations de logements
sociaux en région parisienne. A partir de l’ensemble des éléments techniques existants au
sein de l’entreprise j’ai pu déterminer les propriétés spécifiques aux BAP ainsi qu’aux
centrales à béton afin d’identifier le matériel et ses conditions de mise en œuvre
parfaitement adaptés aux besoins des chantiers de Bouygues Bâtiment Ile-de-France
Habitat Social. J’ai ainsi été amenée à rencontrer de nombreux interlocuteurs travaillant
pour divers services au sein des filiales de Bouygues Construction afin de capitaliser le
maximum de connaissances disponibles à l’intérieur du groupe et d’en dégager les
informations essentielles et nécessaires à mes différentes études. Mes conclusions sur
l’utilisation des bétons autoplaçant et des centrales serviront de support à une décision
stratégique ultérieure sur le déploiement général à Bouygues Bâtiment Habitat Social.
En cinq mois passés au sein d’Habitat Social, j’ai pu observer combien ces projets étaient
complets et variés. Même si mon stage se termine, le travail de suivi de la mise en œuvre
des bétons autoplaçant et de l’implantation de centrales à béton sur les chantiers de
logements sociaux ne fait que commencer. Des groupes de travail vont se pencher sur ces
deux sujets et de plus en plus d’essais seront réalisés sur l’ensemble des chantiers Habita
Social.
Sur le fond aussi bien que sur la forme, ce projet de fin d’étude m’a complètement
satisfait car j’ai pu, conformément à mes attentes, découvrir le service des études
techniques de Bouygues Bâtiment Habitat Social, leurs missions et les outils avec lesquels
ils travaillent.
Si j’ai choisi de réaliser ce stage au sein de cette filiale de Bouygues Construction, c’est
aussi pour développer mes connaissances techniques et organisationnelles. Ces cinq mois
ont portés leurs fruits et je tire un net bénéfice de mon travail sur les bétons dans le
logement social. Après avoir passé mes précédents stages sur chantier, j’ai pu découvrir
le fonctionnement d’un service étude de prix et recherche & développement. Les relations
humaines y sont importantes au même titre que l’aspect technique de par la collaboration
entre les intervenants des différents services mais également des relations régulières avec
le client. Enfin, le sens du travail en équipe, la réactivité et l’adaptabilité sont essentiels
afin de répondre correctement aux besoins de l’ensemble des affaires traitées.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Béton prêt à l’emploi (BPE) : béton fabriqué en centrale et livré sur le chantier, prêt
à être coulé, a l'aide de toupies.
Cure : Processus qui consiste à garder une certaine humidité et une certaine
température du matériau.
Défloculation : Séparation des grains d'un colloïde qui étaient précédemment associés
(Colloïde : Système dans lequel des particules se trouvent suspendues dans un fluide).
Ragréage : opération qui consiste à corriger les défauts de surface d’un ouvrage (voiles
en général).
Rupteurs thermiques : système d’isolation qui empêche les ponts thermiques (zone
d’une construction par laquelle la chaleur s’échappe, au niveau des liaisons plancher/voile
par exemple).
Ségrégation : Si le béton est trop vibré lors de sa mise en œuvre ou trop liquide, les
granulats de plus gros diamètres ont tendance à couler et ceux de faibles diamètres à
remonter si tous les granulats sont de même densité.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Malaxeur : Machine fixe servant à fabriquer du béton. Elle comporte une cuve équipée
de palettes tournant sur un axe généralement vertical. Le malaxeur permet une meilleure
homogénéité du mélange qu'une bétonnière.
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L’utilisation de BAP et de centrale à béton pour les logements sociaux en IDF
Bibliographie
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