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4 Pascal Gaudet V4" KAW % Kant et le probléme du transcendantalisme L’Hermattes 5-7, rue de I'Ecole-Polytechnique 5 75005 Paris FRANCE. mentees tmentminmnname utente Fac, des Sc. Sociales, Pol. ot Adm. ; Keayvesbolt Koemuth L. u. 14-16 BP243, KIN XI 10124 Torino 1282260 A mes parents INTRODUCTION La pensée de Kant ne s‘auto-instituerait-elle pas en son essence méme', telle l'ceuvre de génie, «exemplaire de son originalité méme » (O. Chédin)’ ? Non que nous sous-estimions la détermination qu’ exerce l’essence du penser sur I’acte pensant et son expression architectonique écrite ou congue dans Veffectivité de la Vorzeichnung® (expression que F. Pierobon traduit par «tracé topologique »‘, précisant que «|’écriture, c’est-A-dire la simple rédaction d'un texte, n'est pas l’unique moyen, ni méme le principal moyen dont Kant use pour former et formuler sa pensée », lui qui a « constamment recours 4 une Vorzeichnung pour s’aménager un point de vue de surplomb sur sa propre pensée »°), l’essence du penser pouvant étre concue, d’un certain point de vue, comme relevant de ce que M. Richir nomme |'« institution symbolique »*. Mais l’expérience kantienne de la pensée est indissociable d’ une pratique réflexive” auto-fondationnelle incessante, puisqu’il s’agit de constituer la métaphysique comme architectonique’, c’est-a-dire comme science’. «[...] [Dans] toute théorie particuliére de la nature, écrit Kant, il n’y a de science proprement dite qu’autant qu’il s’y trouve de mathématique »"®. « Dés lors, propose F. Pierobon, le statut méme d’une science, et par 1a de la métaphysique comme science [...], dépend directement de la conception que Kant se fait de la mathématique »''. Une réflexion sur l’essence de la connaissance mathématique est donc requise, lorsqu’il s’agit de penser la fondation architectonique. Or, « la mathématique, écrit Kant, fournit l’exemple le plus brillant d’une raison s’étendant d’elle-méme avec bonheur, sans I’ aide de I’expérience »”. Ainsi, «nous dirions volontiers, écrit F. Pierobon, que Kant se référe & des mathématiques dont il considére qu’elles existent par elles- mémes, d’une maniére que l'on pourrait bien qualifier @'absolue »” ; la mathématique, en effet, « oeuvrant en vase clos dans une immanence (la construction in concreto dans Vintuition), [...] n’est pas loin de constituer un simulacre de 7 Sar Lo Construction ralste-franscendantale” d'une intuition intellectuelle. Mais, a la vérité, l’idée de la mathématique comme savoir absolu est une illusion que constitue I’ oubli de Veffectivité (phénoménologique, c’est-a-dire constituante, de la réflexion idéaliste) transcendantale'®. « [Il] [...] est impossible [a la mathématique], écrit Kant, de faire un pas tant qu’il lui V intuition pure [fondation de |’ intuition phénoménale] qui seule comporte la matiére pour des jugements synthétiques a Priori »", Ainsi, la mathématique est une connaissance finie et son constructivisme méme instruit le philosophe : il convient de « se [déprendre], écrit F. Pierobon, de la capture hypnotique du regard et de V'effet de vérité qu’il véhicule pour considérer Jes médiations [...] [de cette] activité constructive » qu’est la science mathématique'’, Toutefois, la finitude (anhistorique” et —_auto- fondationnelle”) de la pensée philosophique transcendantale différe essentiellement de la finitude propre 4 la mathématique” : la connaissance philosophique doit se penser comme une «connaissance rationnelle par concepts » (Kant)”, soit une activité « synthétique » (F. Pierobon)” discursive’, En outre, la pensée réflexive transcendantale ne peut étre caractérisée comme une « fiction », au sens od l’entend Kant a Propos de la mathématique et de la poésie : « La mathématique (parce qu'elle est pure fiction) peut assez bien se réunir avec la poésie : subjectivement »*, En effet, « la mathématique, comme le note F. Marty, est pure ceuvre de Vesprit humain [dans les limites d’un idéalisme transcendantal], ce que ne peut étre la Philosophie, pour laquelle I'OP [Opus postumum] continue, en accord avec toutes les Critiques, a refuser le constructivisme »*. Il n’en est pas moins possible, nous l'avons montré ailleurs”, de penser la réflexion transcendantale comme ce qui s¢ fonde le plus Originairement dans un foyer esthétique réfléchissant. Ainsi, la réflexion transcendantale n’aurait d’aulte reégle, en tant que pensée, que «celle de la maniare (libre) (Kant), L'architectonique, comme « méthode (contrainte) » oe AS RAM ematique comme savoir absolu est une illusion que constitue l’oubli de leffectivitg (phénoménologique, c’est-a-dire constituante, de la réflexion idéaliste) transcendantale'®, « {] [...] est impossible [A la mathématique], écrit Kant, de faire un Pas tant qu’il lui manque Vintuition pure (fondation de VP intuition phénoménale] qui seule Comporte la matigre pour des jugements synthétiques a Priori »", Ainsi, la Mathématique est i Constructivisme méme instruit le Philosophe : il convient de « se [déprendre}, écrit F. Pierobon, de la capture hypnotique du regard et de l’effet de vérité qu'il véhicule pour considérer les médiations [. +] [de cette] activité Constructive » qu’est la science mathématique'*, lle par Concepts » (Kant), soit une activité « synthétique » (F, Pierobon)® discursive’ réflexive ‘anscendantale ne peut étre caractérisée comme une «fiction », au sens od lentend Kant a la poésie : « La mathématique (Parce qu’elle est Pure fiction) peut assez bien se réunir avec la Poésie : Subjectivement »?5, : En effet, « la mathématique, comme limi, a a Sst Pure ceuvre de Vesprit humain (dans les "un idéalisme transcendantal étre la philosophie ndantal], ce que ne peut é > Pour laquelle |'Op [Opus Postumum] continue, en accord avec Critiques, a refuse; r le constructivisme »**. ‘as _moins possible, Nous l’avons montré 8 (Kant)®, se fonderait dans la « régle » propre a la « maniére » de penser, c’est-a-dire une régle qu’il faut penser, a l’instar de la régle du beau, comme « n’[apparaissant] que dans I’ceuvre [« en train de naitre »] » (cf. Alain). Or, de méme que le beau « plait universellement sans concept » (Kant), de méme le « sentiment transcendantal » propre a I’état de |’esprit (réflexif) s’affectant lui-méme” s’éprouve comme principe du Fiirwahrhalten a la fois universellement (sur le mode de l’exigence d’universalisation inscrite dans I’essence méme de |’Idée du sens commun comme fondation du penser)” et sans concept (puisque ce sentiment est plus originaire que toute « méthode »). D’od I’hypothése d’un «génie» propre a la réflexion transcendantale, lequel serait pensé sur le modéle du génie artistique. L’« objectivité » de Varchitectonique en tant que « modéle qui permet d’apprécier toutes les tentatives faites pour philosopher » (Kant) serait-elle donc fondée dans une pensée « subjective » au sens de la subjectivité du « génie » esthétique* (cf. infra II, 1)? * La réflexion transcendantale kantienne est, par essence, une recherche (auto-) fondationnelle (la pensée recherchant la « provenance des concepts d’espace et de temps dont [...] [les mathématiciens] s’occupent» et «[explorant] l’origine [et «l’extension »] des concepts purs de |’entendement » (Kant)*) idéaliste-transcendantale (les a priori fondationnels rendent Possible I’établissement de « principes certains, non pas toutefois directement par concepts, mais toujours simplement de fagon indirecte a travers la relation de ces concepts 4 quelque chose de tout a fait contingent, a savoir l’expérience possible » (Kant)”), marquée a la fois par la finitude (la réflexion expérimente Vimpossibilité, quand elle « touche [...] a l’absolu [...] [des] conditions [a priori]», de «poursuivre plus «avant» » (-F. Lyotard)*) et par l’ouverture a l’insondable de sa propre transcendantalité (cf. infra Il, 2). Par «transcendantalisme », nous entendons _|’acte (anscendant-al” réflexif par lequel les « pouvoirs supérieurs de Connaitre » (« entendement », « faculté de juger », « raison »), en ‘ant que législateurs, se rapportent a priori aux « pouvoirs de 9 ww aa « MUELUC » GU penser)" Je Mouvement Nous visons 4 une compréhension « Phénoménolog; de T’architectonique transcendantale (d’abord en sa transcendantale des éléments dans la Premiére Critique), « phénoménologique » désignant ici Peffectivité le qui constitue la forme (selon des modalités qu’il Conviendra de Préciser) et le contenu de la teprésentation (laquelle « doit constitutivement éclipser sa propre condition de Possibilité, autrement dit sa genése, Possible » (cf. F. Pierobon)®, donc qualifiant cela méme qui constitue 1a Scientificité du syst8me. Comment I’Idée_transcendantal Tapporte-t-elle A ce qui se situe hors des limites de la transcendantalité critique, c’est-a-dire de Parchitectonique, qu'il s’agisse de manifestations du dogmatisme métaphysique (V’apparence transcendantale, soit les « transgressions de la métaphysique dogmatique » — «Kant [...] [ayant choisi) intégrer dans l’édifice définitif de la connaissance pure [c’est- a-dire dans Parchitectonique transcendantale] ces sciences usurpées (non fondées et la théologie rationnelles ; que » le du sens commun se ozinski)? _ « Monstrueux ») 7 Nous nous Pro quest I’Ungeheuer (le posons de mettre en ceuvre ume —_auto-réflexion ‘ranscendantale de |" « anthropologi¢ Prilosophique » (cf. infra Hl, 1) de Keat et, par a, de penser la tension architectonique de I transcendantalité critique (qui peut f.démasquer [...] les conditions de Possibilité [de I’« autre » de * «rationalité » critique], les rendre intelligibles » (M. Jalley)”) 10 vers la (les) transcendantalité(s) propre(s) aux « formes multiples de la déraison » (M. Jalley)*. ' CE. nos précédents ouvrages : L'expérience kantienne de la pensée. Réflexion et architectonique dans la Critique de la raison pure, L'Harmattan, Paris, 2001 (abréviation : L'expérience kantienne de la pensée); Phénoménologie de la réflexion dans la pensée critique de Kant, L’ Harmattan, Paris, 2002 3 Qu’est-ce que penser ?, L’Harmattan, Paris, 2003. 20. Chédin, Sur l'esthétique de Kant, Vrin, Paris, 1982, p. 280. 4 «[...] mach jener allgemeinen Vorzeichnung [nous soulignons) der Elemente der Erkenntnis [...]», Kants gesammelte Schriften, herausgegeben von der koniglich preussischen Akademie der Wissenschaften, (abréviation : AK.) X 2, Berlin, 1902-1983, p. 514 («[...] sur ce tableau universel des éléments de la connaissance [...] », trad. J. Rivelaygue, in Kant, Correspondance, Gallimard, Paris, 1991, « A Reinhold, 28 décembre 1787 », p. 308, cité par F. Pierobon, «L’architectonique et la faculté de juger », H. Parret (éd.), L'esthétique de Kant, de Gruyter, Berlin, 1998, p. 1). “ F Pierobon, Kant et les mathématiques, Vrin, Paris, 2003, p. 86: la Vorzeichnung est un procédé architectonique consistant en un « tracé topologique » nous faisant « bénéficier de impression rassurante de penser sur le mode du voir » ; il s'agit donc d’un « langage visuel » (ibid., p. 226). 5 F. Pierobon, « L’architectonique kantienne existe-t-elle comme méthode ? (Quelques remarques sur les travaux récemment parus de Pascal Gaudet) », Kairos, n° 22, 2003, p. 314. *M. Richir, L’expérience du penser, Millon, Grenoble, 1996, p. 14: « Par institution symbolique [« [en] un sens dérivé, par exemple, de [...] Lévi- Strauss », M. Richir, Phénoménologie et institution symbolique, Millon, Grenoble, 1988, p. 28], nous entendons [...] tout d’abord, dans sa plus grande généralité, l'ensemble, qui a sa cohésion, des « systtmes » symboliques (langues, pratiques, techniques, représentations) qui « quadrillent » ou codent Vétre, I’agir, les croyances et le penser des hommes, et sans que ceux-ci en sient jamais « décidé » (délibérément), ce pourquoi nous utilisons le terme, anonyme, d’ institution, nécessaire pour comprendre ce qui, par |’institution, Paraft comme toujours déja « donné » d ailleurs ». Cf. notre ouvrage Qu’est-ce que penser ?, 0.c., p. 14 5q.. * Kant, Critique de la raison pure — abréviation CRP -, trad. A. Renaut, GF Flammarion, Paris, 2001, p. 674-675. ibid, ; cf. également Kant, Prolégomenes a toute métaphysique future qui Pourra se présenter comme science, trad. J. Gibelin, Vrin, Paris, 1974, p. 39 (abréviation : Prolégomenes). MW © Kant, Premiers principes métaphysiques de la science de la Nature, trad, J, ‘belin, Vrin, Paris, 1990, p. 11. nee 1 Noe, Sane at nprésenation, Millon, Grenoble, 1998, p.244, "2 Kant, CRP, 0.¢., p. 603. 13. B Pierobon, Kant et les mathématiques, 0.c., p. 8. “4. Pierobon, Kant et la fondation architectonique de la métaphysique, Millon, Grenoble, 1990, p.42. 5 Kant, CRP, o.c., p. 470-471 : “Le réaliste, au sens transcendantal, (., ) transforme [...] de simples représentations [les « modifications de notre sensibilité »] en choses en soi [« choses subsistantes en clles-mémes »] ». 16 Cf, notre ouvrage L'expérience kantienne de la pensée, 0.c., p. 137-138, "” Kant, Prolégomenes, o.c., p. 45. '* F. Pierobon, Kant et les mathématiques, o.c., p. 84. | '® Cf. nos ouvrages L'expérience kantienne de la pensée, 0.c., p. 122-123, et | Phénoménologie de la réflexion dans la pensée critique de Kant, 0.c., p.103- | 104, * Cf. notre ouvrage L'expérience kantienne de la pensée, 0.c., p. 124-125, 21 Cf. Kant, CRP, 0.c., p. 604 sq. 2 Ibid. p. 604, *F. Pierobon, Kant et les mathématiques, o.c., p. 84. ™ Est discursive l'activité qui opére « par concepts », Kant, Prolégomenes, o.c., p. 114. 5 Kant, Opus postumum (abréviation : Opus), trad. F. Marty, PUF, Paris, 1986, p. 282, * F, Marty, in Kant, Opus, o.c., note 695, p. 367. ” Cf L'expérience kantienne de la pensée, 0.¢., P. 146-150. +, Kant, Logique, trad. L. Guillermit, Vrin, Paris, 1982, p. 149. Ibid. x Alain, Systeme des beaux-aris, Gallimard, Paris, 1978, p. 38-39. Kant, Critique de la faculté de juger ~ abréviation CJ -, trad. A. Renaut, GF Flammarion, Paris, 2000, p. 198, CF nos cuvrages L'expérience kantienne de la pensée, o.c, p- 191; Phénoménologie de la réflexion dans la pensée critique de Kant, 0.c., p. 41 $4-; Qu ‘est-ce que penser ?, 0. ¢., p19, Cf. notre Ouvrage Qu’est-ce que penser ?, 0.¢., p. 73 sq. ™ Kant, CRP, o.c., P. 677. pes s CF notre ouvrage Qu'est-ce ms jue =f Kant, CRP, 0. p. 611, Que penser ?, 0.c., p. 81-82. 618, 12 ¥ J.-F, Lyotard, Legons sur l'Analytique du sublime, Galilée, Paris, of. notre ouvrage Qu’est-ce que penser ?, 0.c., p. 41-42, ® Le terme «transcendant-al» désigne l’essence de la réflexion transcendantale, soit la liberté, ce pouvoir Propre au transcendantal d’étre, comme principe du mouvement architectonique, a la fois immanent & et au-dela de tout contenu (cf. notre ouvrage L’expérience kantienne de la penste, o.c., p. 363). @ Kant, CJ, 26. “'Cf. notre ouvrage Qu’est-ce que penser ?, 0.c., Pp. 77-82, ” Sur le probléme du mouvement de Varchitectonique, L'expérience kantienne de la pensée, 0.c., p. 313 sq. “ F, Pierobon, Kant et la fondation architectonique de la métaphysique, 0.c., p.2i. “C. Piché, Kant et ses épigones. Le Jugement critique en appel, Vrin, Paris, 1995, p. 127; cf. également F. Pierobon, « Le malentendu Kant/Heidegger », Epokhe 1, Millon, Grenoble, 1990, P. 201: «Les apparences dialectiques cessent d’étre fautives [...], dés lors qu’ elles sont comprises en un systéme », “ Kant qualifie de « candidats a Vh6pital » les « adeptes de Vempire des esprits », Réves d'un visionnaire, trad. F. Courts, Vrin, Paris, 1989, p. 84. “Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique (abréviation : Anthropologie), trad. M. Foucault, Vrin, Paris, 1984, p. 81-82. 9, Rogozinski, « A la limite de I’ Ungeheuer sublime et dans la troisitme Critique », H. Parret (6d.), L'esthétique de Kant, de Gruyter, Berlin, 1998, p. 642. “ Kant, CJ, 0.¢., p. 234, “nM. Jalley, “Présentation” de Kant, Essai sur les maladies de la téte, in LE B volution psychiatrique, éd. Privat, Toulouse, avril-mai 1977, p. 206. Ibid. + 1991, p. 76; » Pp. 136; cf. notre Ouvrage Qu’est-ce que penser ?, 0.¢., p. 24- cf. notre ouvrage 13 PREMIERE PARTIE LA « TRANSCENDANCE » DU TRANSCENDANT-ALISME CHAPITREI La théorie transcendantale des éléments de la Pensée critique a - Formes de la sensibilité et pouvoir de synthése, «L’Esthétique, écrit ~-F.-X. — Chenet, s’ouvre significativement sur la thése que la connaissance est assignée a l'intuition qui, seule, peut fournir Pobjet. Il faut tout d’abord, lit- on dans le premier alinéa du § 1, que l’objet nous soit donné »', Ce donné, Kant le pense comme le « divers du phénoméne », soit la « matiére », dont la phénoménalité se fonde nécessairement dans ce qui est aussitét nommé la « forme de la sensibilité »?, D’emblée, cette référence au « phénoméne » nous situe dans une perspective idéaliste transcendantale — réaliste empirique : Vidéaliste transcendantal admet «I'existence de la matiare » «ne [donnant] a cette matiére [...] que la valeur d’un phénoméne qui, séparé de notre sensibilité, n'est rien » (Kant), Mais qu’en est-il de la forme de la sensibilité, désignée tant6t comme « ce qui fait [nous soulignons] que le divers du phénoméne est intuitionné selon certains _rapports qui Vordonnent » (ce qui sera rédigé ainsi dans la deuxiéme édition : «ce qui fait [nous soulignons] que le divers du phénoméne peut €tre ordonné selon certains rapports »), tant6t comme cet « o@ {nous soulignons] » dans lequel « tout le divers des phénoménes €st intuitionné selon certains rapports »‘ ? Dans la méme page, la forme du phénoméne n’est-elle pas pensée tantét comme un Principe, tantét comme un milieu ? De ce point de vue, il semble que I’Esthétique transcendantale soit bien le lieu d’une « équivoque », comme dit F.-X. Chenet’. . La forme de I’intuition ne doit pas étre interprétée, avertit F.-X. Chenet, comme ce qui serait investi d’une « fonction @unité »°, dans le sens d’un pouvoir de synthése. Elle serait bien Plutét « ce dans quoi I’étant rencontré dans la sensation peut ee ordonné [...] Ie «od » d'un ordre [...] possible» (Heidegset), Ce que nous pourrions interpréter de la maniére suivante : « 17 5 * le worinnen de la liaison et non forme sensi le] ne realise pas elle-méme le principe de conn Pearce sis [..} elle donne seulement, si l'on peut dire, son cadre, son milieu » (F.-X. Chenet)’. i ‘Ainsi, Kant écrit, dans la premiére édition de la Déduction transcendantale, que « toutes nos connaissances sont en tout cas soumises finalement a la condition formelle du sens interne, 3 savoir le temps, dans la mesure od elles doivent toutes y [nous soulignons cet «y», lieu de la synthése] étre ordonnées, connectées et mises en rapport »’. A l’appui de la thése selon laquelle les formes de la sensibilité n’ont aucun pouvoir synthétisant, nous pourrions invoquer, par exemple, ce passage du § 15 de la deuxiéme édition de la Déduction transcendantale : « la liaison [...] d’un divers en général ne peut jamais intervenir en nous par les sens, et [...] elle ne peut donc pas non plus étre contenue en méme temps dans la forme pure de |’intuition sensible ; car elle est un acte de la spontanéité de la faculté de représentation »'°. L’Esthétique transcendantale «n’insiste pas, écrit F.-X. Chenet, a la différence de I’Analytique, sur le fait que la sensibilité ne donne rien qu’un divers. On serait bien en peine dindiquer des passages laissant entendre que I’espace et le temps Ne sont qu’un divers a priori, que les sens externe et interne ne fournissent qu’un divers sans liaison de ce qu’ ils contiennent, en Alil s‘agit de la premigre édition} tout au moins [...]. Et, dans la mesure od il ressort que le donné n’est qu’un divers, i] n’est pas Clair dans I’Esthétique que la liaison du divers requiert un autre PanciPe, un principe qu’il faut chercher dans la spontanéité de Feniendement » 5 Ace titre, « ce n'est [...] pas sans raison, ajoute ~X. Chenet, que l'on a pu trouver a V'Esthétique une parenté théorique avec la Dissertation [...], od la forme est en elle-méme un principe de coordination. "Esthétique ne rompt pas roree werent avec le concept Précritique ‘de forme : tout s'y son contenu ae, Sila forme opérait elle-méme la synthése de Dissertations ;.;'%® 4 ce propos, la fin du paragraphe 4 de la qu’une foi, in fled la forme [...] n'est [...] rien de moins sensations macs a esprit, servant a coordonner entre elles nées de la présence de l'objet [...] [Pour] que les 18 propriétés variées de l'objet qui affectent les sens forment un tout de représentation, i] faut un principe interne de l"esprit par quoi ces propriétés variées revétent une certaine spécificité [speciem] selon des lois fixes et innées »”, passage que P. Mouy rapproche des paragraphes 10 et 15 de |’Analytique des concepts de la iére Critique, textes concernant |’activité synthétique de la... spontanéité de la pensée’*. Ainsi, dans la perspective de la Dissertation, « l’espace et le temps, écrit H. Birault, représentent [...] ’élément englobant et la condition possibilisante - das Worinnen und das Wodurch — de tous les phénoménes du sens externe et du sens interne »'*: dans la Dissertation, le phénoméne (ou le «sensible») est I’«objet» de la « connaissance [nous soulignons) [...] sensible », « soumise aux lois de la sensibilité »'5, le Wodurch sensible étant un acte de lesprit au sens de cette spontanéité que la premiére Critique limitera a la Logique transcendantale. Comme le note F.-X. Chenet, « Kant distinguera peu aprés la Dissertation entre le cadre de la synthése et son principe opérant: «Le temps est bien la condition dans laquelle [in welcher], mais la régle est la condition par laquelle [durch welche] »'®, « Les choses ne sont pas liées par [durch] le temps, mais dans [in] le temps »"”. Espace et temps sont les conditions suivant lesquelles se fait la coordination des actuels, nullemeat le principe qui fait qu’ils sont coordonnés »"*. Ainsi, I'Esthétique transcendantale, dans « la deuxitme remarque générale, ajoutée en B [c’est-a-dire dans la deuxiéme édition] », marque « [nettement] », 4 propos du « sens inteme », qu’il n’est pas un pouvoir synthétisant (cf. F.-X. Chenet)". Il est précisé dans ce texte que «le temps od [= milieu] nous situons ces représentations [des «sens extemnes»] [...] précéde {nous soulignons] la conscience que nous en avons dans | OT fentendons par 1a ce qui est constitué par la spontanéi synthétisante] et est A leur fondement en tant qué condition formelle de la manigre dont nous les situons dans Vesprit (...) (0) Contient déja des relations de succession, de simultanéité, ains! Quentre Ja simultanéité et 1a succession (relation . le «cadre» Permanence) »®. Le temps se manifeste comme Shose » CE. supra) qui « [précéde] tout acte de penser quelque 19 i nser, écrit Kant, c’est unir des représentations (Kant (Pete, eadre d'un divers purement trnscendaney de «relations » (Verhillmisse), qui « fonde », en tant que condition formelle (perspective idéaliste transcendantale), |, divers indéterminé du phénoméne (« L’objet indéterminé une intuition empirique s’appelle phénoméne » (Kant)"). « La forme de l’intuition, écrit J. Rivelaygue [se situant dans la perspective de la note du § 26 de la Déduction: « la forme de l’intuition donne simplement du divers [...] »™, cf. infra], est ce qui nous donne le divers — les lieux et les instants comme formes diverses des intuitions diverses : A chaque intuition — 4 chaque affection — nous ajoutons son cadre, sa forme spatio-temporelle ; chaque objet est percu dans un lieu et dans un instant, il regoit la forme du lieu et la forme de l’instant ; et cela produit le divers »*, L’espace et le temps sont pensés dans |’ Esthétique comme unités toujours déja englobante — s’agissant de l’espace — (« on Ne peut se représenter qu’un seul espace [...] En outre, ces parties [les parties de l'espace unique] ne peuvent précéder T’espace unique qui englobe tout »)* et fondationnelle - s’agissant du temps — (« L’infinité du temps n’a pas d’autre signification que celle-ci : toute grandeur temporelle déterminée n'est Possible que par des limitations imposées A un temps | unique qui joue le réle de fondement »)””. Ainsi, pour revenir 4 la deuxiéme remarque précitée, la | forme de l’intuition est, en tant qu’ unité originaire (cf. infra), le | «milieu » (cf. supra) de tout « divers [das Mannigfaltige] du | phénoméne » (Kant). Nous parlons du divers du phénoméne ct | non d’une « intuition déterminée » (Kanty®, car il n’y a alos | roan aucune synthése : «j’entends [...] par synthése, écrit aux auc cee ote différentes représentations les we [nous soulignons weet leur diversité dans une connaissance | propre a la + II s’agit 1a, précise Kant, d’une « action” intuition eee encite de notre pensée »] »®, La forme & I (cf. sues ey < ément englobant [...] - das Worinnen? relations » (repeat «ne contient rien que de simples (étendue) relations _C..] des lieux dans une intuitio® temps (cf. Kant, tans Spatiales sont « situées » dans * La forme de l’intuition doit étre pensé° 20 son essence idéaliste transcendantale, comme « é figure », et ce, « méme sans un objet réel des mon ara! sensation » (Kant) (« temps et espace sont [...] deux sources de connaissance od Peuvent étre puisées a Priori diverses connaissances synthétiques, comme tout Particuligrement 1a mathématique pure en fournit un éclatant exemple quant a la connaissance de l’espace et de ses rapports [nous soulignons] » (Kant)*), et comme constituée par la diversité transcendantale du temps, soit les « relations » de temps Congues abstraction faite de toute matiére (la forme de I’ intuition est alors Pensée comme « la maniére dont l’esprit est affecté par sa Propre activité, 4 savoir celle qui consiste & poser la représentation de ces Telations, par conséquent par lui-méme » (Kant)*), Kant Précise qu’« a travers de simples relations, une chose en soi ne peut en tout cas étre connue »* ; les « rapports (Verhdlmisse) [...] qui constituent Punique contenu de la forme de |’intuition » (A. Renaut)* sont donc pensés comme se manifestant dans de « simples représentations [phénoménales] » (Kant)”’. Ce que nous nommerons, en suivant B. Longuenesse™, Vorientation de la forme vers la matiére doit se comprendre dans le sens d’un primat purement transcendantal de la forme (iln’ya ici aucune antériorité chronologique), ce qui ne contredit donc en Tien I’idée d’une « composition » « originelle » de la forme et de la matiére: «chez Kant, écrit J. Rivelaygue, la forme est Premiere, car s'il n’y avait pas I’ espace et le temps, les choses ne Pourraient pas apparaitre et elles ne seraient rien pour nous : le Paraitre est donc premier. Pour le monde sensible, son étre ne Peut pas étre séparé de son apparaitre, puisqu’il ne peut exister qu’en se soumettant aux formes de I’espace et du temps, c’est-A- dire en entrant dans la phénoménalité [...] La forme de I’intuition Précéde toute matigre et la rend possible (nous soulignons) [...] Dans le sensible, la composition est (...] originelle, et non pas Seconde. Il n'y a pas des éléments qui préexistent, puis une Composition qui s’y ajouterait, mais c’est la composition qui est Originelle, c’est-a-dire que la forme met le contenu en relation avec lui-méme et avec elle-méme, et qu'elle est inséparable des €léments, dont elle est la condition de possibilité »”. Or, nous Teconnaissons dans la « forme » en tant qu'elle « rend possible » 21 (Ki ty“ - d’ou 1a spew ité proprement svusweer o~ + oi nous enue) Ok Socal jrait Kant’, de la « [distin “6 erspontanéité dela pensée » (Kant) 7 jeur_ transcendantalité Liespace et ee ] intuitionner pur qui n’a relationnelle, sont « un [nous § em la sensation, mais ; pas besoin d'une déterminite issue . ty”, Se veanifeste ici bien plutét celle-ci vel (Hei of adie asynthétique "ynité purement esthétique — en ‘alco et le temps [..-] appartiennent, écrit Kant, [...] “4 conditions de la réceptivité [nous soulignons] de notre espr! sous lesquelles seulement il peut recevoir des représentations d’ objets ») — des intuitions pures de l’espace et du temps, unite dont la transcendantalité doit se penser comme transcendant-alité, c’est-i-dire comme condition qui Fe possible (cf. supra ; nous reviendrons sur la « transcendance » én son sens heideggerien); nous proposons d’articuler ce sens «phénoménologique » de la «transcendance » au sens architectonique du transcendant-alisme, tel que nous l’avons défini - la note 39 de notre introduction). insi, « a — Critique de la raison pores ieee un ° aurait pas, dam Strictement exclusive de. : « signi fication purement P io F.-X. Chenet®, Certes, FX in activité » que lui assi . simple forme de intuition ve (hen ee ie reas ia {nous soulignons} du di n ne [fournit] qu’un divers sans liaison Pour Kant, la forme ari qu'elle contient »®, car méme Sh relations »*', elle nq [ac le Vintuition « contient [...] de dire aucune synthase’ 2 Tomplit » aucune « liaison » (c'est - Toutefois, nous visons A établir que 22 sensibilité n'est pas réductible a un « sujet passif di l'entendement (...] [serait] le pouvoir » (cf, Kano lont [...] * L'unité des intuitions Pures de Vespace et du temps doit 6tre pensée comme ce qui toujours déja tient « uni », Déja dans la Dissertation, Kant écrit: «L'idée du temps est [...] une intuition, et puisqu’elle est congue avant toute sensation comme la condition des rapports qui se présentent entre les sensibles, elle [...] est [...] une intuition pure »* ; la composition « exprime la nature de la «forme» au sens originel, C’est-a-dire, précise G. Granel, au sens od la forme est le con-tenu méme du réel - la « contenance » qu’il fait, la fagon méme dont la chair du sensible de part en part « se tient » (parait) »*’. Or, ’intuition du temps ne peut se penser comme une « « activité passive » dont aucun sujet ne saurait revendiquer |’initiative, « synthése passive » de ce qui « se passe » » (cf. E. Lévinas)**, En effet, outre que l’intuition du temps n’est pas une « synthése » (nous y reviendrons), elle est a priori. Or, !'a priori, nous |’avons montré ailleurs”, n'est pas Vinné : ainsi, que la structure de |’entendement soit a priori, disions-nous alors, cela signifie que l’esprit est investi d’un pouvoir auto-constitué de penser ; nous élargirions a présent cette conception épigénétique de la raison pure a la forme a priori de la sensibilité, lui reconnaissant une unité intuitive spontanément (cf. supra) unissante. Mais comment penser une telle unité esthétique, si elle nest pas synthése ? Serait-elle ce que Kant nomme une « synopsis » ? L’on trouve le terme de « synopsis » dans la premiére dition de la déduction transcendantale, A la fin du § 14 (« Passage a la déduction transcendantale des catégories ») et au début de la deuxigme section (« Des principes a priori de la Possibilité de l’expérience »). Dans le § 14, la sensibilité est Covisagée en son «usage transcendantal, qui conceme exclusivement la forme et est possible a priori» ; «C'est sur {elle} [la sensibilité] que [repose] [...] la synopsis du divers a Priori par les sens », Kant précisant qu'il a « traité plus bn L...], dans la premigre partie », de la « nature » de ce pouvoir™, od ce commentaire de Heidegger: «Kant déclare ici 23 ’Esthétique transcendantale, il a t;,: expressément ge ae »®, Batis la deuxiéme section Pl Ia synopsis ve sens, du fait qu’il contient de la diversité dang | « aaribue, Cle synopsis »®, le divers du phénomene étan, teny sn (cE. supra) dans (et par) intuition Pure, tout a pa iellement «divers». A cette synong, demeurant _essentie! . ‘Opsis correspond toujours [...] une synthése », précise Kant, qui songe ici A la «spontanéité » en tant que « fondement d'ure triple [nous soulignons) synthése qui survient nécessai dans toute connaissance », ce qui incl donc la synthase de «l’appréhension [...] dans Vintuition »@, Ainsi, il semble bien que I’intuition pure, comme synopsis, est clairement distinguée de la synthése. Toutefois, Heidegger reconnait que «I”expression de synopsis préte [...] 4 confusion, dans la mesure od elle suggére | que la multiplicité de l’espace pur et du temps pur serait | seulement donnée dans sa totalité unie par le fait que je Parcourrais et prendrais ensemble en vue ce divers, auquel cas il | ne s’agirait encore que d’une synthése »®. Ainsi comprise, la | synopsis ferait, en effet, immanquablement penser & la synthése | de l’appréhension: «pour qu’a partir de ce divers [d'une intuition] advienne I’ unité de l’intuition (comme c’est le cas dans | la représentation de I’espace), il faut tout d’abord que soit Parcourue la diversité, et ensuite que ce divers soit rassemblé» | (Kant). Mais nous nous situons alors dans le procts de Constitution de la « chose », pour parler comme J. Rivelaygue*. ¢ mente dans un horizon autre que celui, purement peectoménal », de I"Esthétique, soit "horizon de constitution d¢ Pobjectivité déterminée, celui gui 3 la ui est t dans transcendant-alité syn isan qui est ouvert précisément | | ser la « synopsis », si elle «consint = icalité » (ene, Heidegger)®, intuition pure 40 Sa A » (M. Fichant)” esthétique, est « en deg & fond» OM. Fichangyt 7 17 B® Pourra s'exercer que suf soo Heideggery> con® (Cf. supray qui «surgit (orise)” “T*PrESentations originay non Pure (espace et le temps ires », dit "Esthétique)” doit étre pes 24 i comme unité d’un totum analyticum, tout qui « est celui, écrit Kant, dont les parties quant 4 leur possibilité présupposent déja la composition dans le tout. L’espace et le temps sont des tota analytica »". Le divers phénoménal est « donné » (Kant)” sur fond d’unité originaire esthétique (le «divers de la pure post-position ou juxtaposition (pensons ici a l’exposition métaphysique) est en soi, écrit Heidegger, un tout, autrement dit [...] il nest pas le produit d’une récollection empirique. Ce tout est comme tel uni (einig), ce qui veut dire que cet étre-uni est un mode propre et originaire de I’unité de ce divers, que cette unité n'est absolument pas un produit d’une unification intervenue aprés coup, mais que le tout est en soi et avant les parties quelque chose d’uni »”). La diversité transcendantale de I’espace et du temps (cf. supra) serait donc constitutive d’un « tout » originaire, d’ot «l’originarité » de ce que Heidegger nomme 1’« intuitus derivativus »™ de l’espace et du temps. Dés lors, |’intuition pure (ou la forme de la sensibilité (cf. Kant)”) ne serait « absolument pas» une synthése. En tant qu'elle s’oriente, en sa transcendant-alité constituante, vers la «diversité» que «contient » la « sensation » (Kant)’s, |’intuition pure, comme « syn-opsis » ou « regarder-ensemble (Zusammen-schauen) », pourrait étre pensée comme « une con-donation originaire, cette donation qui laisse le « cum » faire encontre a partir d’une unité. Or ce laisser-faire-encontre préalable a partir d’une unité tient plus originairement ensemble que ne ferait toute réunion aprés coup d’un donné d’abord dispersé. L’intuition pure : une con- donation préalable et unissante de la pure multiplicité de l'espace et du temps » (Heidegger)”. L’exposition du concept de I’espace pense !’« intuition a Priori» de l’espace comme « [intervenant] & la base» des Concepts mathématiques"; de méme, les concepts du «changement » et du « mouvement » ne sont considérés comme Possibles que « [...] la représentation du temps» congue comme « fondement » (en tant ar pniion a priori)”. Mais Kant Teconnait également que le «divers» dans l’espace, «par Conséquent aussi le concept universel d’espaces en général, Teposent [...] sur des limitations »™, et que «toute grandeur 25 Ty cn On ique »”. Or, comme | crit Nant imposées 4 un re ace qui détermine V’ espace en ion | § 38 des Prolégo conique et sphérique, c’est I’entendement, en | peat ae le fondement de I’unité de construction de ces tana Il [L’] unité des objets est déterminée uniquement par Pentendement et certes selon des conditions inhérentes 4 sq | nature propre »”. Ainsi, les « concepts d’espace sont [...] les délimitations déterminées par une régle [rappelons que Kant définit entendement comme «le pouvoir des régles »*] qui découpe cette forme [la forme de l’intuition) » (M. Fichant)*, Toutefois, l’essence du pouvoir déterminant de I’entendement est | alors laissée dans l’ombre. Aussi est-ce « 4 coup sfr en vain», comme le dit M. Fichant, que l’on chercherait « une philosophic | des mathématiques dans |’Esthétique transcendantale »: «la _ géométrie [...] est [...] une ceuvre de I’entendement »* et il en va de méme de l’algébre qui « construit, écrit Kant, [...] la pure grandeur (quantitas)», faisant «totalement abstraction de la nature de I’objet qui doit étre pensé d’aprés un tel concept de grandeur »* (le langage utilisé par Kant pour décrire la pratique algébrique (elle « fait totalement abstraction de la nature de Vobjet [...] ») « résonne, écrit F. Pierobon, comme le langage méme de l’intellect », F. Pierobon se référant alors a la « logique Pure » en tant qu’elle « fait abstraction de toutes les conditions empiriques dans I'entendement »*’), architen, oe esthétique transcendantale, Kant vise au jour essence ae fo de vue de la méta-pensée) A mettre Que la transcendant-alitélovigue wns Oat dal ome cela signifie qu'elle est ie on soit alors laissée dans I’om _ architectonique,) a pravie qu'elle « [doit] » étre, par nécessit Pas assez compte, écrit 1 Naber: seeengeel> («Ton ne te sous lesquels Kant considine fe , des différents points de ve qu'il peut faire interes Vespace et le temps [...] ine connaissance qu’i] dev mit des facultés ou des éléments exposition »"), te cha ait provisoirement négliger dans so® Varticulation toujou te Sur le schématisme mettant au jou aga effective architectoniquement 26 a de la proto-pensée) des transcendant-alités ra 0). (cf. “ « Par quoi le pouvoir de connaitre devrait-il étre éveillé et mis en exercice, écrit Kant, si cela ne se produisait pas par Vintermédiaire d’ objets qui affectent nos sens et qui, pour une part, produisent d’eux-mémes des représentations, tandis que, pour une autre part, ils mettent en mouvement I’activité de notre entendement pour comparer ces représentations, les relier ou les séparer, et élaborer ainsi la matiére brute des impressions sensibles en une connaissance des objets, qui s’appelle expérience ? »® ? A la vérité, l’activité de l’entendement est mise en mouvement par la matiére en tant qu’elle est elle-méme toujours déja constituée comme matitre phénoménale par la transcendant-alité propre a la forme de la sensibilité comme pouvoir de « spontanéité réceptive » (cf. supra) (I’on voit donc que si, comme l’écrit Cassirer, «]’étre de l’intuition comme intuition déterminée — et que serait un étre privé de toute détermination ? - dépend de la fonction de I’entendement »™, il faut ajouter aussit6t qu’il dépend également transcendantalement, en tant qu’étre phénoménal (cf. supra J. Rivelaygue), de la forme de la sensibilité). Certes, la sensibilité est définie, dans |’introduction a la Logique transcendantale, comme « réceptivité de notre esprit, telle qu’elle consiste 4 accueillir des représentations en tant qu’il est affecté de quelque maniére »®'. Mais que signifie au juste le concept de « réceptivité » ? « « Passible », écrit H. Maldiney, Signifie « capable de patir, de subir » ; et cette capacité implique une activité, immanente a I’épreuve, qui consiste & ouvrir son Propre champ de réceptivité [...] [H. Maldiney précise alors dans une note : ] Cf. la doctrine kantienne des formes a priori de la Sensibilité. Par exemple [cf. 1’ Opus] : « Notre intuition sensible N’est pas d’abord perception, car celle-ci est précédée d'un Principe d’autoposition et de conscience de cette position — et la forme de cette position du divers entigrement lié est la forme Pure de intuition qu'on appelle espace et temps» » + H. Maldiney se référe ailleurs A « la distinction kantienne des deux fonctions du Gemiit: la spontanéité intellectuelle et la 27 (conce ytre, sens implique activité. La sensibilité est capah, Oeste ’ conditions de mise en vue des phénomenes o, ’anticiper les . phén eared reapece et le temps, structures de 1 imagination 4 Prion selon lesquelles s’articule, antérieurement et intérieurement 14 toute épreuve, le champ de l’apparaitre »™*. L’on pourrait nous objecter que nous passons, avec Ia référence précitée de H. Maldiney a "Opus, de la conception de espace et du temps dans la premiére Critique a celle de I’ sans méme nous interroger sur un tel passage. Selon R. Daval, s'il est «indispensable d’admettre une évolution de la pensée kantienne » de l’espace et du temps dans I’ Opus, la nouveauté réside « simplement » dans 1’« approfondissement d’une thése encore non élaborée a I’époque de la Critique »*. Ainsi, dans l’Opus, Kant dit de l’espace et du temps qu’ils sont les « [produits] du pouvoir de représentation comme activité propre (Spontaneitas non Receptivitas) »°* ; « espace et temps, souligne R. Daval, apparaissent parfois comme des produits de imagination: « Espace et temps sont des produits (mais des produits primitifs) de notre propre imagination, donc des | intuitions autocréées » [Kant]” [...] [L’] imagination, précise R. Daval, a toujours été une fonction de spontanéité, et si Vespace et le temps sont produits par elle, ils sont donc bien issus de l’activité du sujet connaissant »®. Pourtant, « la distinction entre Ja sensibilité et l’entendement subsiste, et subsiste avec le méme sens que dans la Critique de la raison pure. L' espace & ke temps restent des intuitions; ils demeurent des formes insuffisantes par elles-mémes pour produire la connaissance, & qui appellent par conséquent le concours des catégories, des a de l’entendement, pour achever la connaissance de l'objet t écrit dans I'Opus] : « Espace et temps sont d’une patt 4s actes de la spontanéité du sujet d; Vintuition, d’autre pat affections de la récepti y ans |’intuition, “ Dav al considere-t-i] rn eptivité » [...]»®. Aussi R. on es que «1 Opus Postumum ne contredit en eo Critique, Puisque le rapport de I’intul” ctement le méme. Sur quel point ae Nce entre ces deux ouvrages [...]? On 28 Jus le droit, maintenant, d’affirmer I’identité : b*4 la pensée. La pensée restant distincte on ie caine . sensibilité devenant, elle aussi, un produit de Ja toman i Videntité d’autrefois est dissoute. 1] y a une sonvendaa essentielle au sujet connaissant, spontanéité qui n’est pas de nature intellectuelle, qui est plus profonde que Ventendement et que la sensibilité puisque I’un et l'autre sont nés Pelle »! gi donc l’idée d’une spontanéité créatrice des formes de la sensibilité est une nouveauté de l’Opus, nous n’en avons pas moins reconnu dans la premiére Critique une « spontanéité » unissante proprement sensible, c’est-d-dire « réceptive », « (participant) de l'intuition sensible en ce qu’elle dépend de la présence d’un objet qui nous affecte, et de l’intuition divine en ce que sa forme est issue du sujet connaissant et non de l'objet » (R. Daval)', Mais le transcendant-alisme esthétique se manifeste également comme orientation originaire vers la Logique: la forme de la sensibilité doit étre pensée comme antécédence transcendantale (elle « précéde » la pensée, cf. supra) d'un pouvoir qui fonde la mise en mouvement de l’entendement (cf. supra), lequel est toujours déja lui-méme un « pouvoir » (Kant)'® : ainsi, dire, comme J. Rivelaygue, qu’« il faut le choc de l’expérience pour que toutes les structures [transcendantales] entrent en acte (nous soulignons] »'®, cela doit se comprendre dans le sens od ce choc lui-méme, dans la perspective idéaliste- transcendantale, suppose I’antécédence transcendant-ale toujours déja en acte des pouvoirs esthétique et logique de l’esprit en tant qu’ils constituent I’« ontologie» | (ou —_« philosophic transcendantale »)! ; ce qui est mis en mouvement par le « choc de l’expérience », c'est donc le pouvoir transcendant-al i 08 application a I’empirique, ce qui est de ordre cme aptitialogie de la raison pure » en son « usage [...] immanent » t) "5, . La thése, soutenue par J. Benoist, d'une « tran ae des formes de J'intuition en intuitions formelles »" Of exemple remarquable de la maniére dont peut se manifest® orientation transcendant-ale de la sensibilité vers le powvo Synthase, 29 oe =e « 1a simy Vintuition ») et d’une « appréhension unifiant Je 7 ‘ suivant la forme de la Sensibilité » (Kant) (a ion | s‘identifie a la synthase figurée"), « L’intuition formelte. <4 J. Benoist, c’est la donnée du divers comme un dans la ye elle-méme de l’intuition comme une i intuition L..] Crest C8 ue | nous nommerons la puissance @’exposition (de « Présentation , d?« exhibition ») de l'intuition, C'est-a-dire sq Capacité drain | donnée a elle-méme comme intuition, i accidentelle, et dune. ng, Une forme (« la sin fom | | De | est dés lors de la forme de intuition, si elle doit étre Téellement | forme de Vintuition que de porter en elle la Possibilité de devenir | intuition de formes (ou horizon intuitions de formes: | « intuition formelle ») Spécifiquement a sa forme forme de T’intuition et intuition ticipe la Synthése dans le moavenien Propre de la Présentation qui en est constitutif » G. Benoist) Certes, « cette advenue soi de la forme de I’intuition dans le déploiement d’elle-méme comme forme de I'intuitable en tant que tel est inséparable du rapport a soi (de |'unité * Vaperception) et de sa Constitution catégoriale », mais a symthése [...] est donatrice ay Sens de I’intuition : espace ee MPS «sont donnés Somme intuitions par cette synthése Icf. Kant, § 26). Ici Ja fonction de Ia synthe — Pacité » réceptrice. Ou plus exactement, ita la synthase clle-méme [.,.}, autre chose que la synthase surgit i Savoir le (les » champ (s) de Vintuition en tant que telle. ea eed en te synthése poursut ® , a spécifique, la detminaien 708 de Ja sensi © schématisme » G. Benoist)'". Dans ition y ant 30 tive, I’intuition formelle est donc bien un lieu, non logiciste, d’articulation des transcendant-alités esthétique et logique : la synthése « Lintervient] » au niveau de l’intuition, qui, «tout en méme temps », « [intervient] [...] (encore) », en son intuitivité transcendant-ale, «au niveau de la synthase» (J. Benoist)'". Quant au procés de la détermination objectivante it intellectuelle), il se fonde dans [orientation originaire de la Logique transcendantale vers les conditions de la réceptivité et la matiére du phénoméne'”. Heidegger analyse en ces termes ce qu’il interpréte comme « ]’intention fondamentale de la Déduction transcendantale »: «Un étre [Wesen] fini connaissant n’est capable de se rapporter a un étant qu’ il n’est pas lui-méme et qu’il n’a pas non plus créé que si cet étant, déja présent, peut de soi s’offrir 4 tre rencontré. Mais pour que ce demier puisse étre rencontré comme I’étant qu’il est, il doit préalablement avoir déja été « reconnu » comme étant, c’est-a- dire dans sa structure d’étre [Seinsverfassung]. Cela implique que la connaissance ontologique, qui, en |’occurrence, est toujours préontologique, conditionne la possibilité pour un étre [Wesen] fini de s’ob-jeter, en général, quelque étant. Tout étre fini a besoin de cette faculté fondamentale qui consiste a se tourner vers... [s’orienter vers...) en laissant s’ob-jeter»'. La « transcendance » (Heidegger)'* constitutive de la Déduction transcendantale —s’articulerait_ donc toujours += déja architectoniquement a [’essence de la réceptivité, cette articulation étant fondée dans ce que Kant nomme le « schématisme de I’entendement pur »'"*. b - Le schématisme transcendantal. Pourquoi donc cette expression de «schématisme de Ventendement pur », alors que I’imagination « seule schématise » (G. Deleuze)""” («Le schéme, écrit Kant, est toujours, en lui- méme, un simple produit de I’imagination »'")? Kant veut Montrer par JA que le schématisme (des concepts) est un pouvo® la pensée, la synthase d’entendement («|'entendement © Bénéral peut étre représenté comme un pouvoir de juger- Car il 31 Kant au § 24 de la Deduction, « peut ame, oe Concepts é Yentendement une intuition correspondante » _ > elle eg w pouvoir d’« application des catégories a des objets des seng | général»: ainsi, «I'imagination, écrit G. Deleuze, [ed ne schématise que quand Pentendement préside ou a le pouvoir législateur. Elle ne schématise que dans Vintérét spéculatig Quand I’entendement se charge de |’intérét spéculatif, dong quand il devient déterminant, alors et alors seulemen, imagination est déterminée 4 schématiser »!2: de ce Point de vue, F. Proust considére que « l Einbildungskraft L..] fest) engloutie par le pouvoir de connaitre ou entendement (...)dek Premigre Critique», qu'elle « [disparait] derriare [J {l’entendement] », tout en étant une « force »'3 de Vesprit, une force constitutive du Pouvoir de connaitre. Toutefois, ne peut-on Pas soutenir que la synthése figurée est « antérieure a la production effective du moindre jugement discursif, donc antérieure a tout concept réfléchi et, a fortiori, toute subsomption de intuition sous les catégories» (B. Longuenesse)*? La synthése de l’imagination est pensée comme la « premiére [nous soulignons ; ici transparait comme une _« temporalité » Proprement transcendantale, cf. infra application » de « l'entendement » a « des objets de |’intuition ui est possible pour Nous » et comme « le fondement de toutes les antes » (Kant) : la synthase figurée est « [transcendantale] | connaicen ett Parce qu'felle} [...] [précdde] a prior tout aun aussi parce qu’felle fonde] a priori la Possibilité d’autre, : ‘en | antériorité tran soon dissances » (Kant). Tl y a done bi : dantale de la synthase figurée a «tou® | B Lotion de lintuition Sous les categories » (cf. supra ' transcendannn ms 7 ** €N tant qu'elle participe de la foodst Snsinare da jugement 7 N’est-elle pas méme fondati teme, qu dat pel écrit Kant, qu’il doit y avoir un woisien avec la ¢ oni etenir ‘ne relation d’homogénéité d’un CY | Possible nous solignonant® avec le phénomane, et rend’ | a i-ci. PPlication de celle-la a celui“ 32 Cette représentation médiatisante doit étre C! tout élément empirique) et cependant d’un ie inteloone, . Yautre sensible. Tel est le schéme transcendantal »”, Ainsi, l'imagination schématisante, comme pouvoir d’« application du concept dans |"intuition », ne serait-elle Pas « originaire par rapport aux deux autres «termes », c’est-A-dire le concept et l'intuition » (cf. G. Granel)'* 2 * «L'image pure qui présente toutes les grandeurs (quantorum) au sens externe est, écrit Kant, l’espace, tandis que celle de tous les objets des sens en général est le temps », L’«image pure» du temps n’est autre que le schéme transcendantal du temps (« la détermination transcendantale du temps » (Kant), soit « ce qui fournit, écrit Heidegger, une vue antérieure @ toute expérience. C’est pourquoi on doit appeler image pure la vue pure (selon Kant, la pure succession de la suite des maintenant) qui s’offre dans pareille intuition pure », cette image pure, en tant qu’« image-schéme », ne pouvant donc étre confondue avec une « vue empirique », c’est-a-dire ne pouvant «jamais se puiser dans |’ordre des réalités empiriquement intuitives »'?', Que la représentation du temps comme « image pure » précéde I’analyse des schémes de chaque catégorie, cela signifie que image pure du temps «contient [fondationnellement] et rend représentable le schéme de chaque catégorie » (Kant): «les schémes ne sont [...] autre chose, écrit Kant, que des déterminations a priori du temps d’aprés des tégles, et ces déterminations portent, en suivant !’ordre des Catégories, sur la série du temps, le contenu du temps, Yordre du temps et enfin l"ensemble du temps relativement a tous les objets Possibles »", soit les « quatre possibilités [pour la « vue pure du temps »] de prendre forme» (Heidegger)™. Si I'analyse des schémes des concepts purs de l’entendement peut étre interprétée Comme une explicitation systématique (car « [présentée] selon Vordre des catégories et en liaison avec elles » (Kant)"*) du Schéme transcendantal du temps, cette explicitation ne peut Metre au jour essence la plus originaire du sc Tanscendantal (le «schéme transcendantal en général» Heidegger)" devant étre pensé comme ce qui fonde les schémes 33 urs de l’entendement, soit les aes coantaux particuliers » (Heidegger)"”). Schiny Le scheme transcendantal du temps peut étre pensé cone la «racine commune, mais inconnue de nous» dont Pat Kant", c’est-a-dire, en termes heideggeriens, Comme « racine dy Ja transcendance »'”, comme cela méme qui «rend posit, l’essence de la transcendance », a savoir la « possibilité » Ig plus originelle’” du transcendant-alisme, |’essence la plus originain du schématisme de l’architectonique (= X, pour Kant) (now parlerons, en ce sens, du schéme transcendant-al du temps), Or, peut-on identifier le schéme transcendant-al du temps ¢ l'imagination transcendantale ? Heidegger se référe 4 un passage des Vorlesungen iiber die Metaphysik, dans lequel Kant «analyse ainsi 1a « puissance formatrice »: cette faculté forme «des représentations ; ces représentations sont ou bien relatives au présent ou bien relatives au passé ou bien relatives a l’avenir. Par conséquent, la faculté d’imagination comprend: 1. La faculté de former des images [Abbildung], qui engendre des représentations du présent ; [...]; 2. La faculté de reproduire des images, qui engendre des représentations du passé; [...]; 3. La faculté d’anticiper des images, qui engendre des représentations de l’avenir [...] yt | « L'imagination pure, commente Heidegger, ainsi appelée parce qu’elle forme spontanément son corrélat, doit, puisqu’elle e# } elle-méme relative au temps, constituer [former] le temps. [1 C'est [...] l'imagination transcendantale qui fait surgir le temps comme succession des maintenant et est donc — comme origi | de ceux-ci — le temps originel »'* ; « L’imagination comme Pisdieticg est librement excédente vers l’avenir, le passé ak 1 niseone ae dans cette excédence, elle est originelon’ « figurer » ie Productrice [...] est en mesure Le ce soit demesne! le tout du temps sans assignation & a rappors temporels. et moment de pré-donner @ Prog faire encontre. Linc; ensuite des objets empiriques P pus 7 inion originairement excédente Tapports tempore], inet : Stat te Pure cs pauPorels est ainsi une présentation originaire due) { yp’ ontologiquement [c’est-a-dire non « ontiquemeni . puisquelle « figure » librement V'horizon ‘tempest bee comme horizon de la ré-sistance apriorique, c’est-a-dire de Pobjectivité »“°, Ainsi, |’imagination transcendantale «a la charge de former, la vue caractéristique de Vhorizon [d’ob-jectivation] »"", « I’horizon d’unité de Vobjectivité » ne pouvant étre « figuré » que « dans une libre com-préhension des trois horizons temporels en un» (Heidegger)'s ; Heidegger interpréte l'objet transcendantal au sens kantien comme «Vhorizon d’ob-jectivation »' ; sj Vobjet transcendantal est I'« objet », le « corrélat » (J. Benoist)'”, des catégories (« Par Vintermédiaire d’une catégorie pure, écrit Kant, od Pon fait abstraction de toute condition de |'intuition sensible comme constituant la seule qui nous soit possible, aucun objet ne se trouve donc déterminé, mais seule est exprimée, selon différents modes, la pensée d’un objet en général »™*), il ne saurait étre pensé comme I’ceuvre exclusive de l’entendement pur (de la «transcendance » propre au transcendant-alisme du pouvoir intellectuel de synthése); il se rapporte également nécessairement 4 la sensibilité , qu’il faut penser comme Participant transcendant-alement A sa constitution; or, «les concepts purs, écrit Heidegger, sont, par médiation de la synthése Pure de I’imagination transcendantale, essentiellement relatifs 4 Vintuition pure (au temps)»; d’od la mise au jour de Vimagination transcendantale comme pouvoir transcendant-al de Constitution temporalisante (au sens du temps «pur» ou « originel », o supra Heidegger) de !"«horizon @ob-jectivation », . Que T’imagination transcendantale « forme @’avance, préalablement a I’expérience de |’étant, la vue de I’horizon @'objectivité », qu'elle soit « « créatrice » [...] en tant que libre formation des images »'S' et qu’elle se rapporte, en ce sens, essentiellement au temps, cela a été établi par Heidegger. Toutefois, est-elle le scheme transcendant-al du temps Iui-méme, eile temps [...] congu de la maniére la plus onigintte ® G. Birault)!? 2 « C’est ainsi justement, écrit Heidegger, qve ‘i formation du schéme pur, par exemple de la substance, 4! st done la permanence, consiste a mettre sous le regard comme 35 . . _ eee Culiers lesquels se fondent dans le schéme transcendantal « en wi (cf. supra Heidegger). Or, ce schéme ne demeure-t-i] PAS Alor, (au moins en partie) transcendant(al) ? Dans cette h imagination ne serait Pas elle-méme la «racine de transcendance » (cf. supra Heidegger). D ailleurs, Pourquoi Kan, n’a-t-il pas identifié expressément 1’ imagination transce et la racine du schématisme (« art caché dans les Profondeurs q, lame humaine »'), soit cette exigence transcendant-ale gy Passage qu’est le temps, exigence qu'il est Possible de Teconnaitre comme la « racine commune » des deux « souches » transcendant-ales de la « connaissance »">? Ne serait-ce pas Parce que Kant n’a pas voulu Penser imagination transcendantale comme productrice du schéme transcendant-al du temps ? « [Pour] Kant, écrit F. Pierobon, l’image Pure est ce que « donne » l’imagination transcendantale, ou plus exactement, et dans un langage architectonique, I’horizon des productions de T'imagination Productive, dans sa synthése du donné de | Vexpérience sensible, cet horizon qu’elle-méme ne Produit pas [nous soulignons], mais qui, en tant que forme pure, est réfléchi (sur le juger réfléchissant, cf. infra Il, 1) au niveau rationnel (c'est-A-dire « architectonique » en tant que I’architectonique nomme proprement : dis-je, est «l'image pure » »'s6. Ainsi, l'image pure n’est 0 V’« image » (« Produit du pouvoir empirique de |’imagination proactive ») ni le schame des concepts sensibles (« produit [.-.] Vimagin, iori & l'aide duquel et d’aprés lequel Concepts purs de |’ente le imagination qui concere i a, ditions de sa forme (le Tees inteme en général d’aprés les con ue MPS) relativement & toutes les représentations confornna elles doivent Sarticuler @ priori dans un oovell ‘a al lunité de l'aperception ») (Kant)'*, quoigy schéme, Limaginey ainsi @ fortiori que toute im et . on tran: it alors comme ce Qui produit les i scendantale serait al hi images et les schémes, mais 9°" 36 le schématisme des Idées [...]), cet horizon, | nt possibles »), mais elle n'est P* tance nian sl sansa empirique) » (F. Pierobon)'*, Ainsi, Pimage pure (de Vespace et) du . fondation méme de la « Présentation » (cf. infra Th iyaeet } Dulite, Précisément, elle serait, comme effectivité du pouvoir originairement temporalisant, la fondation ultime de la cooriginarité des Pouvoirs esthétique e1 logique de Vesprit, soit l’origine (toujours, déja constituante a Priori, dans V’éternité transcendantale,) de Varticulation transcendant-ale du pouvoir de connaitre' (cette éternité étant celle d’un mouvement de pensée, a laquelle il faut bien attribuer, comme telle, une temporalité propre’). Le schame transcendant-al du temps peut tre pensé comme Participant de I'Idée de la finalité architectonique' (cf. infra), en tant qu’il fonde les orientations tanscendant-ales constitutives du pouvoir de connaitre. Se dévoile ici comme une (archi)tectonique des originarités, ce qui Pose le probléme d’une « temporalité » —_ proprement transcendantale'®, L’éternité transcendantale du mouvement architectonique serait fondée dans la Proto-temporalisation (spatialisation) de la « détermination transcendantale du temps » (cf. supra Kant) comme origine des temporalisations (spatialisations) de la sensibilité, de l’imagination et de Ventendement en leurs articulations respectives. . L'originarité du schéme transcendant-al du temps doit se ’originarité du schématisme (de Penser en son rapport avec |’originarit stéme » "ldée) architectonique. « L’idée d'un « schéme » du sy: du est pensée par F. Marty comme « acte de tracer la stisipant systéme »'®, la Vorzeichnung (cf. notre introduction) parti («le donc de Iessence du « schématisme » ee La la Schéme, écrit F. Pierobon, correspondrait L.- ah al Vorzeichnung », le «sens général de ers devant somprend celui de tracé ou de dessin Zeichnuns)» deve S‘entendre « dans le sens de cette étape préalable ise en place : la mise qui précdde, dans I’ceuvre picturale classique, des concepts Couleurs et des volumes »™). Le schématisme 37 iti la « [représentation] » catégoriale d'un « o}; ar —roe a I’« Idée », elle «a besoin, Pour étre a we d'un schéme, c’est-a-dire d’une diversité et d'un intrinséques des parties qui soient déterminés a Priori a Pant | principe de la fin » (Kant)'®. Ainsi, commente F, Pierobon, ta lieu d’associer au concept de 1 ‘entendement une image dans . sensibilité », le schématisme architectonique « fournit 4 Pde transcendantale de la raison un concept, c’est-d-dire plus simplement une représentation dans 1’entendement, qui hij | convient »'”. Nous reviendrons sur |’articulation fondationnelle | de ces schématismes (cf. II,2). Nous nous proposons désormais de remonter vers |es | sources* phénoménologiques (c’est-a-dire constituantes) de |, transcendant-alité schématisante de |’ architectonique. ‘FX. Chenet, L’assise de l'ontologie critique, Presses Universitaires de Lill, Lille, 1994, p.42. ? Kant, CRP, o.c., p. 118, 3 Ibid., p. 377. “ Ibid, p. 118. 5 F.-X. Chenet, L'assise de Vontologie critique, o.c., p. 388. “CE. FX. Chenet, ibid. ” Heidegger, Interprétation Phénoménologique de la « Critique de la raison Pure + de Kant, trad. E. Martineau, Gallimard, Paris, 1982, p. 127. *F.-X. Chenet, L'assise de 1’ ie critic a , ‘ontologie critique, 0.c., p. 388. ° Kant, CRP, o.c,, p. 179, 7 , ‘ontologie critique, o.c., p. 387-388. 3 . trad. P. Mouy, Vrin, Paris, 1995, p. 37. nF: Mouy, in Kan, Dissenaation de 1770, o.c., note 8, p. 114. psa, Wldeaser et Vexpérience de la pensée, Gallimard, Paris, 19% is Kant, Dissertation de 17% 6 x, 0, 0.¢., p. 35. Conboy crc, 4678, AK-XVI, 662 ; note de .-X. Chenet, Lassie # w + 0.64 B. 412, Kant, Réflexion 5 ‘ "BX Chenet, poset AK- XVM, 123 ; note de FX. Chene, bid 2 bid, 388, © de Vontologie critique, o.c., note 32, p.412- Kant CRP, oc, p. 138, 38 11 pid. Hoon Prolégomenes, 0.c., p. 75. 2B Kant, CRP, 0.C., p- 117. 24 phid., p. 215. % J, Rivelaygue, Legons de métaphysique allemande Il, Grasset, Paris, 1992, pall. % Kant, CRP, 0.¢.,P. 121. 2 pid, p. 118. Ibid., p. 211. » fbid., p. 161. 3 [bid., p. 138. » [bid., p. 118. % Ibid., p. 131. Mbbid., p. 138. % Ibid.. % A. Renaut, in Kant, CRP, o.c., note 52, p. 698. * Kant, CRP, 0.¢., p. 138. * Cf, B. Longuenesse, Kant et le pouvoir de juger, PUF, Paris, 1993, p. 243, » J. Rivelaygue, Lecons de métaphysique allemande ll, o.c., p. 76, 77,79. “ Heidegger, Kant et le probléme de la métaphysique, trad. A. de Waelhens et W. Biemel, Gallimard, Paris, 1981, p. 174 ; cf. H. Maldiney, Penser l'homme et la folie, Millon, Grenoble, 1997, p. 111 et 310: « Qu’est-ce donc qu’exister en transcendance, selon Heidegger ? [...] Heidegger dit: «Le projet ne nous emporte pas dans un réel ni dans un possible, mais dans la possibilité comme Possibilité ; dans la possibilité de rendre possible, dans la possibilisation (Erméglichung) » » (la citation de Heidegger est extraite de : Die Grundbegriffe der Metaphysik, Frankfurt am Main, Klostermann, 1983, p. 528 (référence de HL Maldiney)), opevelyeue, Lecons de métaphysique allemande Ul, 0.c., p. 71. 4,8 Renu, in Kant, CRP, 0.., note 87, p. 706. is Kant, CRP, o.c., p. 242. CF. ibid,, p. 144, “ibid, p. 155, Heidegger, Interprétation phénoménologique de la “Critique de ta raison Sure" de Kant, o.¢., p. 126. CRP, o.c., p. 161. P-X. Chenet, L'assise de l'ontologie critique, o.c, note 32, p. 412. 39 Sid p 31398. 51 Kant, CRP, 0.¢% P. 1 ‘ a 3 pid, p. 211 : “le sens interne contient ta simple forme de intuition, ta sans que s'y accomplisse nulle liaison du divers”. ® Ibid. 54 Kant, Dissertation de 1770, 0.., p- 55. | 55.G, Granel, L’équivoque ontologique de la pensée kantienne, Gallimard, Py, 1970, p. 77. | SB. Lévinas, En découvrant l'existence avec Husserl et Heidegger, Vrin, Pais, | 1982, p. 222-223. | 5” Cf. L’expérience kantienne de la pensée, 0.c., p. 125. 5 Kant, CRP, 0.c., p. 175. Heidegger, Kant et le probleme de la métaphysique, 0.c., note 1, p. 200, © Kant, CRP, o.¢., p. 178. Ce qui caractérise le divers, c'est d’étre « ordonné selon certains rapports» par la « forme du phénoméne » (Kant, CRP, o.c., p. 118), l'entendement n’éant «Iui-méme rien de plus que le pouvoir de lier a priori et d’inscrire le divers e_| Teprésentations données sous l'unité de I'aperception » (ibid., p. 200). Cl. également ibid., p. 175: «C'est sur elles [les « trois sources originits (capacités ou pouvoirs de I'Ame) »] que reposent : 1. la synopsis du divers ¢ priori par les sens; 2. la synthése de ce divers [nous soulignons) pt! Vimagination [... ». eibid., p. 178. Heidegger, interprésation phénoménologique de la “Critique de ta raison pure” de Kant, 0.¢., p.137. Kant, CRP, 0.c., p. 179, 85 Ri oy Rely, Legons de métaphysique allemande ll, o.c., p. 111-113. a M. legger, Kant et le probleme de la métaphysique, 0.c., p. 200. | Fichant, ««L’espace est représenté comme une grandeur infsé donnée » : la radicalité de I'Esthéti e nuit, Pari. décembre 1997, p22, thétique », Philosophie, N° 56, Minuit, © ibid, p. 40, se Heidegger, Kant 0 » Kant et le probleme de la ic 5. " ire ga 0.0. 121 et 127, tmtiaptostove, 0:63. $5. flexion 3789, AK XVI, cité ca Lrespoce re vé ‘comme une grandeur ‘nine dear : la ie & Bsthétique », 0.c.,p. 31, donnée » : ™ Kant, CRP, o.,p. 215, 40 _— 1 Heidegger, Interprétation phénoménologique de la “Critique de la raison » de Kant, 0.¢., p- 136. pid, p. 126: « Espace et temps (...] ne sont pas intuitus originarius, mais non plus seulement intuitus derivativus au sens d’un laisser-faire-encontre déterminé par V'affection: ils sont un intuitus derivativus et cependant «originaire », en provenance de ce sujet fini lui-méme (...) ». 15 Kant, CRP, 0.¢., p- 118. 6 pid, p.379. . 1 Heidegger, Interprétation phénoménologique de la « Critique de la raison pure » de Kant, 0.¢., p. 137 ; 1’« intuition pure » dont parle ici Heidegger a bien Je méme sens que celui qui est établi dans I’Esthétique transcendantale, comme le prouve cette précision : « La forme de |'intuition, c’est-a-tire I’intuition pure " bid, p. 127. " Kant, Prolégomenes, 0.c., p. 98. ™ Kant, CRP, o.c., p. 194. “ M. Fichant, “Espace esthétique et espace géomeétrique chez Kant”, Revue de ‘Métaphysique et de Morale, N° 4/2004, p. 548 ; cf. également ibid,, p. 533-534. ‘SM. Fichant, ««L’espace est représenté comme une grandeur infinie donnée » : la radicalité de I’ Esthétique », 0.c., p. 38. * Kant, CRP, 0.c., p. 606. i F. Pierobon, Kant et les mathématiques, o.c., p. 177. J. Nabert, « L'expérience interne chez Kant », Revue de Métaphysique et de Morale, 31, 1924, p. 240, cité par F.-X. Chenet, L’assise de l'ontologie critique, ac. note 42, p. 413. * Kant, CRP, o.c., p. 93. P. Aubenque, “Le débat de 1929 entre Cassirer et Heidegger”, in Ernst Cassirer de Marbourg & New York, sous ta direction de J. Seidengart, Cerf, Paris, 1990, p. 87, Kant, CRP, o.c., p. 144, wa Kant, Opus postumum, Adickes A 577, p. 638, cité par P. Lachidze-Rey, ‘déalisme kantien, p. 358 » ; note de H. Maldiney, Penser l'homme et la foie, ay ms 364-365. - Maldiney, Penser |’ - P. 364-365. * Wid, p. 300 ‘homme et la folie, o.c., p. 364- R Deval, La métaphysique de Kant, PUP, Paris, 1950, p. 286. 41 © Kant, Opus, 0.c-, p. 150. —— % Kant, Opus, 0.4 Ps 09" * Kant, Opus, "AK. XXI, 37" ; note de R. Daval, La métaphysique gp Key, o.c., p. 287. 287 de Kant, 0.c., p. 287. % R, Daval, La métaphysique ° % Tid. ; la citation de Kant est extraite de Opus « AK.XXII, 42, (note dy R. Daval). 100 jhid., p. 287-288. 101 rid. p. 288-289. '@ Kant, CRP, 0.c., p. 154. "3 J. Rivelaygue, Lecons de métaphysique allemande Il, o.c., p. 161. '* Kant, CRP, o.c., p. 682 ; I'Esthétique est comme 1a Logique constitutive de V'« ontologie », cf. notre ouvrage L'expérience kantienne de la penste, 0, note 101, p. 219. "5 Kant, CRP, 0.¢., p. 682. '% J. Benoist, Kant et les limites de la synthése, PUF, Paris, 1996, p. 221. "©" Kant, CRP, 0.c., p. 215. ' L’« appréhension unifiant le divers donné suivant la forme de la sensibilite €n une représentation intuitive » n'est autre que la « synthése de appréhension du divers phénoménal (...) dans les Teprésentations de l’espace et du temps» (ibid., p. 215), ce qui s’inscrit dans la Perspective du § 24 de la Déduction transcendantale : la « synthése du divers de l’intuition sensible, qui est possible et nécessaire a priori, peut étre appelée figurée » (ibid., p. 209). ‘© J. Benoist, Kant et les limites de la synthése, 0.¢., p. 218-219. "° Ibid. p. 221. "" Ibid., p. 219-220, "2 rig "8 Cf. Kant, CRP, 0.c,, p. 170 Pour la connaissance et une Certaine la source intérieure de l'intuition Varchitectonique de Ja forme se fai esthétique et logique. Heidegg "5 id. : ae Kant et le probleme de la métaphysique, 0.c., p. 129. ‘expérience (...] contient [...] une matiére et de la pensée pures »: en ce lieu de t jour l’articulation des transcendant-alits spertures 8 l'intérieur duquel quelque chose pourra lui « correspondre ». 5 tenit par Pave dans un tel domaine d'ouverture, le former originellene n'est rien d’autre que la transce 7 wtement A egard de l'état», ndance, laquelle marque tout compo! Kant, CRP, o.c., P. 225, "G. De! "4 Philosophie critique de Kans, PUF, Paris, 1983, -29- 42 forme servant a l’ordonner et provenant dé “ste orientation originelle, "etre fini se pro-pose un dowsil® it Kant, CRP, 0.¢., P. 229-220. 9 ppid., p- 156. 120 ppid., p- 210. 121 fhid., p- 209. 12, Deleuze, La philosophie critique de Kant, 0.c., p. 29. 12 R Proust, Kant le ton de l'histoire, Payot, Paris, 1991, p. 63. 1 B. Longuenesse, Kant et le pouvoir de juger, o.c., p. 238. 15 Kant, CRP, 0.c., p. 210. 126 1hid., p. 209. "2 pid. p. 224-225. "4G, Granel, in M. Alexandre, Lecture de Kant, PUR, Paris, 1978, p. 121, "9 Kant, CRP, 0.¢., p. 227. "9 ppid., p. 225. "3! Heidegger, Kant et le probleme de la métaphysique, o.c., p. 161 et p. 160. 482 Kant, CRP, 0.¢., p. 228. 3 jbid., p. 229. '™ Heidegger, Kant et le probléme de la métaphysique, 0.c., p. 163. "5 Kant, CRP, 0.c., p. 227. "Heidegger, Kans et le probleme de la métaphysique, o.c., p. 170. "id. "Kant, CRP, 0.c., p. 113. '® Heidegger, Kant et le probléme de la métaphysique, 0.c., p. 199. © bid, p. 192 et p. 198. “ Ibid., p. 230; la citation de Kant est extraite de Politz, Kants Vorlesungen ber die Metaphysik, 1924, Pp. 88 (référence de Heidegger). '* Ibid., p. 230-231, “° Heidegger, Interprération phénoménologique de ta « Critique de la raison ure » de Kant, o.c., p. 360-362. as Hidesger, Kant et le probleme de la métaphysique, 0.c., p. 148. Heidegger, Interprétation phénoménologique de la « Critique de la raison Pure » de Kant, 0.c., p. 360. Heidegger, Kant et le probléme de la métaphysique, 0.c., p. 148-149, p. 178 17. Benoist, Kant et les limi T3 et p. 66. te ’s limites de la synthése, o.c., p. 73 et p. CRP, 0.c., p. 301. P. 302: « [...] [L"] objet transcendantal ne se peut aucunement séparer Sensibles » ; cf. J. Benoist, Kant et les limites de la synthése, 0.¢., P6: ; of. CPA West pas sane ee °° P- 106: « L’emploi métaphorique du mot « uo T=PPeler une autre métaphore qui a également trait ace Hl i8™ 44 SS jrement ransoneT irement rapporté eq .P. 161. p. 66. +p. 190. laissance par laquelle dans une expérience a pensée, « ordo et t non ce qui dissipe er, de se produire ». ; concept rationnel de phére du divers aussi tres sont déterminées : Ie but et 1a forme du 0.64 p. 101 et p. 370 Critique ? », Bulletin 4, 1988, p. 141. 1 0.6.5 P. 3+ | 0.6.5.3. remiere Critique : of naissance ; celle qui combine C. Pichés que du mot « sources ” ent trait 8 ce qui jailit —s deux «souches * ‘de la connaissance humaine, sensibilité et ‘ ‘ttre 2 une racine commune, mais inconnue enol a renin Vimage de cette racine commune, qui, dans la ila ‘lle s'enfonce dans Je sol, connote une certaine opacité et conserve wai oh ginsondabe, 1a métaphore de Ia source vive évoque Ia ale Kast ae set du mot Queen pour caractériser V'origine de la ae seacdiverses facultés (Vermégen [..]) de "ame ». connaissance selon 45 a CHAPITRE II Le probléme de !’instauration du transcendantalisme criticiste La déduction transcendantale, comme « explication de la maniére dont des concepts [« concepts de Vespace et du temps » et «catégories »] peuvent se rapporter a Priori & des objets » (Kant)', porte sur la légitimation? critique des contenus transcendantaux de l’expérience (« Le tournant transcendantal dans son ensemble ne prend sens, écrit R. Bubner, que si, au prix du renoncement A l’apparence dialectique d’une science qui prouve a partir de la pure raison, on gagne alors en tout cas, pour la connaissance empirique, l’espérance d'une fondation convaincante. La déduction transcendantale doit attester que, concemant I’expérience qui n’a jamais que la valeur d’un phénoméne pour un sujet, la prétention a Vobjectivité d’une connaissance intégrale peut cependant étre élevée »*), Dans cette mesure méme, la déduction transcendantale vise la légitimation de I’essence du transcendantalisme. Il est établi, en effet, que «dans l’usage théorique de la raison, l’expérience seule peut Nous autoriser a [...] admettre [« la possibilité » des « pouvoirs fondamentaux »] [... (Or,] ce qui a besoin de rechercher dans Vexpérience [...] la Preuve de sa réalité doit étre dépendant des Principes de l'expérience » (Kant)‘. Ainsi, la déduction fanscendantale montre que, loin de constituer un savoir «absolu », la pensée transcendantale « voit sa valeur restreinte A des conditions » (Kant)’. « La raison pure, écrit Kant dans la Théorie transcendantale de la méthode, [...] en se servant des concepts de I’entendement [...] établit assurément des Principes Certains, non pas toutefois directement par concepts, mais ‘oujours simplement de fagon indirecte a travers la relation de ces ToucePts & quelque chose de tout a fait contingent, a savoir Vexpérience possible; de fait, quand cette demiére (quelque comme objet d’expériences possibles) est présupposée, il st vrai que ces jugements peuvent étre apodictiquement certains, méme si, en eux-mémes (directement), ils ne peuvent jamais étre 47 » | j [.-.] [Ces jugements] [ont] cette i og a Cat eux-mémes] possible, et fe seul particuliére qu "tne de [leur] preuve, a savoir Pexpérien > le fondement méme a qu'fils doivent] toujours s'y trouver [présupposés}*», a, Voulant combattre 1a these du néo-kantien H. Cohen sig) | laquelle l’expérience doit étre admise au départ Comme yy | « fait », Wolfgang Carl nous semble exagérer, écrit C. Piché, eq | proclamant que Kant tient a prouver la « nécessité » de | Vexpérience. Celle-ci repose assurément sur des conditions nécessaires, qui ne la privent pas pour autant de son caractire | contingent » : « [la] déduction des catégories [...] impose [J certaines conditions a la validité des concepts purs de | T’entendement [...] [Les] deux types de conditions de | l'expérience, formelles et matérielles [...] se présupposent l’une l'autre »’. Ainsi, C. Piché privilégie I’idée d’ une « [circularité}» | du «conditionnement en question ici »*. Or, que I’« expérience Possible » soit « présupposée » comme « fondement» de la | « [démonstration] » (Kant) de l’'a Priori transcendantal et que cet, 4 priori doive lui-méme toujours déja se « trouver (présupposé] » | dans I"expérience possible (cf. supra Kant), n’est-ce pas le signe | non d'une circularité indéterminée du transcendantal et de Vempirique, mais d’un primat du transcendantal, c’est-d-dire de la transcendantalité de I'expérience possible en sa phénoménalité méme? En outre, faut-il penser l’institution du transcendantalisme comme toujours déja « transcendantale» (c’ est-a-dire non intramondaine au sens husserlien") ou soutenif, ay contraire, que le « sujet connaissant entre dans un rapport (C Piety nce ce monde dont il doit tenir compte» considére i ha thése de C. Piché s'impose si l'00 pera que les “ Priori de connaissance kantiens ne jouissett Pourtant, concevois by Potbétique selon le model : si. alors dans le sens d'un « con: monde » comme « expérience posit du 1, “onditionnement réciproque » (C. Piché) 4 eerigue (au sens du donné), n’ester n Priori trang, Usserlienne de I’intramondanité d& dent! Kantion ? Quen este donc, dans cette eee le, [...] trouve en lui I’unité de la conscience de soi . cette structure s’il veut se comprendre lui- et doit recon La structure est analysée sous le nom 7 oaotion transcendantale» en tant que résultat o cible {nous soulignons] d’une synthése originaire. La déduction remonte a celle-ci en exigeant la reconnaissance de tte présente production » Or, comment la perspective Une ins « preuve de [...] [la] réalité »5) du pouvoir Pratique de ta nit est impossible, si l’on entend par 1a une ction procéderait comme la déduction transcendantale deg catéoy Puisque la loi morale ne peut étre Ppensée comme « [aépeadeny des principes de V’expérience, quant aux fondements de y Possibilité [le probleme étant de penser comme jj Convien Tessence de cette « dépendance » du transcendantalisn, théorique] » (Kant), Toutefois, la loi morale « sert Lela Principe, écrit Kant, a la déduction d'un Pouvoir im, que ne peut prouver aucune expérience [...], Je veux dire i Pouvoir de la liberté dont la loi morale, qui n’a besoin elle-mém d’aucun Principe pour sa justification, Prouve non seulement Possibilité, mais la réalité dans des étres qui reconnaissent cet loi comme obligatoire Pour eux »”. Si donc le « Pratique » (a sens od « est Pratique tout ce qui dans notre Ouvrage Qu’est-ce que penser ?), le transcendantalisme ne manifeste-t-il pas le plus originairemen, dans cette déduction qui_rend pensable son autonomic (cf. infra 11), son exigence réflexive, qu’ il faut concevoir comme étant sans cesse a Veuvre, de « garantir [...] [sa] légitimité» (Kant)* 2 * cendantale serait, selon F. Pierobon Te texte qui introduit ’idée d'une logia » <> ee a... : a ms de droit (quid juris) »] », celle « qui doit faire estig ted ’ 16 de la prétention, sous le nom de déduction », m it ou la légitimi a Bubner, «L’autoréférence comme structure des transcendantaux », Les Etudes philosophiques, trad. J. Masson et 0, Masog ° 4/1981, p. 388. a. ines Crtgue de la raison pratique (abréviation : CRPr), trad. P, Pica, is, 1983, p. 47. se OP) ae. 349 : « je opposerai [le « terme d’absolu ») & ce qui posséde une valeur que comparativement ou a un égard Particulier Car 0e yi posséde une telle valeur voit sa valeur restreinte a des conditions, alors que qui vaut absolument vaut sans restriction ». 5 Ihid., p. 618. 7C. Piché, Kant et ses épigones, o.c., p. 102 et 101; cf. également p. 96 4 p. 109. 8 Ibid., p. 104. °Cf. Kant, CRP, o.c., p. 618. "Cf. Husserl, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale (abréviation : La crise), trad. G. Granel, Gallimard, Paris 1995, p. 117, 119, 499; cf. également E. Fink, De la phénoménologie, wid D. Franck, Minuit, Paris, 1974, p. 165. ''C. Piché, Kant et ses épigones, 0.c., p. 103. " Ibid.. ” Ibid, p. 107. “R. Bubner, « L’autoréférence comme structure des argumenis transcendantaux », 0.¢., p. 388. | ' CE. ibid., p. 389 : « Nul ne peut ici étre forcé & I’assentiment car autremedti aurait renoncé a la rationalité en général » ; « La méthode de la déduction [--] correspond [...], dans la critique, & la métaphore directrice du « tribunal » les prétentions de la raison sont soumises & un « examen libre et public» ( reid dee P. 65] parla faculté de juger », ibid., p. 388. {,lbid. p. 388-389. . ei Rvelovene, Lecons de métaphysique allemande I, Grasset, Pris, 19% % oon R nina a L'autoréférence comme structure des ee Cie and 387 : « Dans la « théorie de la méthode » (- transcendantale ne Pure, Kant explique pourquoi la ai Peut pas travailler plus longtemps avec les 52 sO és de 1a preuve apodictique ou de la démonstration (.... A leur Place se sane une déduction qui, selon la question quid Juris, est reprise de la des juristes ». i 1, La crise, o.c., p. 117. i ten «L'autoréférence comme — structure des arguments transcendantaux », 0.c., p. 387. ? Ibid, p. 389: «La discipline déclinante de la métaphysique devait etre installée sur un sol qui ne soit pas réparé avec des morceaux Provenant des anciens dogmatismes mais qui soit quelque chose de durable, c’est-a-dire — contre les objections sceptiques — qui promette stabilité », Kant, CRP, 0.c., P. 674: « Varchitectonique est [...] la doctrine de ce qu'il y ade scientifique dans notre connaissance en général » * Kant, CRPr, 0.c.,p. 41 sq. * Ibid, p. 47. * Ibid., ” bia. * Kant, CRP, ac. p. 655, CE. notre Ouvrage L'expérience kantienne de la Pensée, o.c., p. 376-377 et p. 385, 5 kant Cl, 0.c., p. 264, F. Pierobon, Kant et la fondation architectonique de la métaphysique, o.c., P.271, "CE notre ouvrage Phénoménologie de la réflexion dans la Pensée critique de Kant, o.., p. 89.90, > i Picrobon, Kant et la Jondation architectonique de la métaphysique, Oy 4 s EB Fink, Dela Phénoménologie, 2.0. p. 163, ibid, P. 119: «La question fondamentale de la Phénoménologie [...}, oe Manifeste son “pPosition radicale au criticisme, Peut se formuler «Me 7 Suestion de origine du monde », " 1 La question d’une doctrine transcendantale de la méthode en 7 re Ble », Epokha 1, Millon, Grenoble, 1990, p. 103. pas, Kant et "a fondation arch tectonique de la métaphysique, o.c., DEUXIEME PARTIE LA REFLEXION TRANSCENDANT-ALE (AUTO-) CONSTITUANTE CHAPITRE I formes transcendantales et le probléme de rorigi xive des A Liorigine wei Ja constitution Que les formes a priori de la sensibilité —soient (représentées comme) «données » (Kant)! et que ja réflexion transcendantale « trouve » (Kant)? les formes logiques de la , cela signifie-t-il que la réflexion transcendantale criticiste est «dupe» de la «présence toute faite », toujours déja constituée et «[s’imposant] » a elle, dirait E. Lévinas’, de sa propre essence (ainsi, J. Kopper évoque la « prétention dogmatique [de 1’ Analytique transcendantale), qui ressortit du caractére présupposé des premiers éléments de la connaissance, qui y sont constatés »‘), ou faut-il reconnaitre que cette réflexion est, en sa vérité, toujours déja (auto-) constituante ? S'agissant des intuitions pures, «elles ne sont pas, écrit Kant, [...] des objets susceptibles d’étre intuitionnés »*. Les intuitions a priori de \’espace et du temps, « respectivement conditions de toute configuration spatiale et [de] toute Configuration temporelle des phénoménes » (B. Longuenesse)‘, conditions qui «(appartiennent] A I'apparition méme du sensible» (J. Rivelaygue)’, ne peuvent étre données cmpiriquement. F. Pierobon souligne «le paradoxe d’une et ut serait a priori, le paradoxe étant qu’il faut bien « ... avele ceo kantienne (F. Pierobon cite J. Benoist] que pen at donné [...] qu’il y va alors d’une donation préctde ee une donation sans expérience, puisqu’elle « donation ence» Comment faut-il donc penser la Lexx - une intuition pure a priori ? (darstetie ee métaphysique «contient ce qui présente Vimagination oonseet, comme donné a priori » (Kant). Or, Adire ce qui ne Pas ce qui « présente » le concept, c’est- concept du te In 4 cété du concept [de l’espace et du «Productive ou nee a intuition correspondante » (Kant)? Teproductive, l'imagination, écrit H. Birault, est ST 7 HIE ui luit, c’est-a-dire qui améne devant la veoh ee Darstellung, une présentation®? g que sition métaphysique « [contiendrait] » une anegination, la « présentation » ne pouvant étre Poccurrence comme l'acte consistant & « adjoindre |i concept [entendons par 1a «a un concept correspondante »] » (Kant)", puisque I espace et le temps op pas des concepts"?, mais des intuitions PUreS @ prior, comment ’imagination pourrait-elle_« présenter, j Vintuition pure a priori "intuition pure a priori elle-méme vérité, la « présentation » dont il est question dans I’Esigs ne peut étre qu'une auto-présentation de l’intuition Pure a prig auto-présentation qu’il faut néanmoins penser comme ar au pouvoir de représentation (l'espace et le temps sont 4 « représentations [...] intuitives », écrit Kant") et dans laqueig faut reconnaitre le travail de l'imagination: Kant, é l'Anthropologie, définit l’imagination « productive » comme! «faculté de présentation originaire de objet (ext originaria) qui précéde par conséquent T’expérience », précis que les « intuitions pures de I’espace et du temps appar [...] [cette] forme de présentation »'’. Plus préciséoa T’exposition métaphysique « [contiendrait] » une «we» espace et du temps, vue « esthétique » fondée dans I'«ins Pure » de l’espace et du temps (cf. supra I, 1, b), cette (aut Présentation imaginative de l'intuition pure s’articulant 2 «représentation »'* d’essence réflexive transcendantale. * ‘Au point 5 de la premiere édition de l'exp0 métaphysique de l'espace (« S'il n'y avait pas, écrit Kath absence de limitation dans le progrés de I’intuition, ont de Tapports n’induirait par lui-méme ua P infinité »"), Vinfinité de Vespace « n'est encore reper 0 . Fichant, i arbre r que négativement, comme + anticite suberfevement du progrés, et done dans’un rapport ipl ” in oe au temps »"*, au temps pensé selon Te «mote i M. Fichanon différents temps (« de I'unique temps it”) ne sont 1 A ifs » OF cf Pas simultanés, mais successifs ‘Omment est possible Cette représentation de 1a $' 58 cue em ne Hoare apn concentrer en méme temps notre attention sur Tasted synthése du divers par lequel nous déterminons de fason successive le sens interne, et par la, en celui-ci, sur la succession de cette détermination. Ce qui intervient en premier pour roduire méme le concept de succession, c’est le mouvement, considéré comme acte du sujet (non comme détermination dun objet) L- J, par conséquent la synthese du divers dans I ete pre faisons abstraction de celui-ci et faisons porter attention uniqueme! ept: | entre al once Pe ation) riexio® 2 grest Pe osapslt cont Kan ders Ceomctiticons A résentations en général de la fag come oes rou sa place, et par lequel je dint’ ‘ connais' appartenant a Ventendement pur ou a ring! c'est comme omparées les unes aux autres, je sensible aves ansce ndantale » (Kant)®) ; Tana t nscendantale, comme « état de l’esprit ol! nous nous ds [...] a découvrir les conditions subjectives sous lesquelles nog ouvons parvenir & des concepts » (Kant, "occurence Pacept de succession, travaille & I’homogénéisatiog & pouvoirs de représentation (sensibilité, « imagination, ‘«entendement »”); le texte précité met donc au joy Y'articulation de la réflexion transcendantale et de la synthiy transcendantale de imagination dans "exposition dq «concepts » de I’espace et du temps (cf. supra). Ce qui est (représenté comme) « donné » (« L’espace ex représenté donné comme une grandeur infinie »3, « L’espace et représenté comme une grandeur infinie donnée »*, «Le temy [comme « représentation »] est [...] donné a priori »*, «il fat que la représentation originaire du temps soit donnée comne illimitée »*) est-il vraiment «donné » ? Comme le soulige F. Marty”, « « ce qui tombe sous le regard » [F. Marty se réfee ici au § 59 de la troisitme Critique, ob « Darstelliny « présentation », a pour équivalent subjectio sub adspectum, mis. sous le regard»] [...] appartient au vocabulaire schématisme », du schématisme, préciserions-nous, en tant eee de la réflexion transcendantale. Ainsi, 7 5 ‘senté comme) donné est (la représentation 4’ « présentation », c’est-a-dire (de) ce 7 « ‘anhe sous le regard? et qui est, comme tel, précise F. Marty, le « pensable »*. ee t aux «titres» sous lesquels «la fonction pensée dans [...] [les jugements} [. vTpeut @tre placée » (Kan) ils_ne sont « trouvés » qu’au terme d’une réflexio? he mamtale mettant en ceuvre un « procédé méthoda™) ion wo esehauwer)® qui. se fonde das | ace et terra SeParation) » des « concepts él ’ Kant)" et qui gee,” & des concepts «de Mententn ig inscrit dans | SO ne lantale (cf. supra, 2), la perspective 60 E _d * essence de l’intuition pure de l’espace et isir 1" 1 dD possible de remonter de I’espace « dérivé » a su temps? Eta > (Kant)®, c'est-i-dire de la « donation resp (géométrique) de plusieurs espaces finis, qui par 1a- objecti a la «donation subjective (ou Javent de concepts» 2 12 a wee ique) de lespace infini parce qu’unique» (M. 2 Feta saue M. Kistner, écrit Kant, dit: pour lui, comme mathématicien, le concept d’espace est abstrait des représentations sensibles, cela peut aussi valoir pour le métaphysicien ; car sans application de notre pouvoir sensible de représentation & des objets effectifs des sens, méme ce qui peut étre contenu en eux @ priori ne nous serait aucunement connu »“. vest, en effet, a la faveur d'une « méthode »* d’abstraction“, «analytique et intellectuelle » (C. Serrus” ; M. Fichant souligne également le caractére « originellement [logique] » de la « [procédure] » abstractive“), d’essence réflexive® transcendantale® et réfléchissante™ que sont identifiées les formes a priori de la sensibilité. Mais I’a priori est-il tel qu’il puisse étre « trouvé » (comme C. Serrus le propose s’agissant des intuitions pures elles-mémes”)? Comment donc penser transcendantalement |’a priori ? Dans la Dissertation de 1770, Kant écrit que les «concepts » d’espace et de temps sont « acquis, abstraits non de la sensation des objets (car la sensation donne la matiére non la pa da la connaissance humaine), mais de |’action méme de esprit, par laquelle il coordonne ses sensations selon des lois Permanent spree am des types immuables [...] Car les Pinion lee a acted Vesprit, et ne produisent pas laquelle if uni a ya tien ici d’inné que la loi de l’esprit selon de la préverce Css errioccincs cmsations ass «concepts » de jet »*, Ainsi, l’esprit « acquiert » les intuition pees Pace ct de temps en les abstrayant de I’acte Pensé comme fondé dans une loi innée de I’esprit Ce qui est de la « métaphysique, [...] il fi chercher les Nature mrad Y Fencontre, non ‘dans les ets, sada ‘dans ia de I’entendement pur, non comme concepts innés, 61 a ~ 1 Ko qui peuvent étre pensées 0 Tee Par comp; in lois de l’intuition (cf. supra). Dans Ponse a Eberharg Ky revient sur la théorie de l’acquisition des formes de Ig Sensi et de l’entendement, pensées comme formes q Priori: « des deux [« la forme des choses dans I’espace et dans |e tenpe et «l’unité synthétique du divers en concepts »] n’est tings t objets comme donnée en eux-mémes, par notre Pouvoir 4 | connaitre ; celui-ci y arrive de lui-méme a priori, ‘| cependant y avoir dans le sujet un principe qui fait que la | représentations congues naissent ainsi et non autrement ct plus, qu’elles peuvent se rapporter a des objets qui ne Sont pay| encore donnés [il s’agit du principe méme de h transcendantalité*] ; ce principe, du moins, est inné »*, Kay) distingue V’innéité. immanente au sujet en q| « transcendant-alité » (cf. supra I, 1, a) (esthétique («k? fondement de la possibilité de l’intuition sensible [...] est h simple réceptivité propre a Yesprit lorsqu’il est affecté de quelque chose (dans la sensation), sa qualité de recevoir ut Teprésentation conforme a sa constitution subjective. Le premiz fondement formel de 1a Possibilité d’une intuition, spatiale pa exemple, est [...] inné »*) et logique (« cette acquisition [...] ® Suppose d’inné que les conditions subjectives de la spontanéit de la pensée (conformité A l’unité de V’aperception) »®), cet innéité ne pouvant étre pensée que dans I’horizon du pourquoi de essence de l’esprit humain = X) et l’apriorité du penser, I essence transcendantale du Pouvoir de penser comme essence’ Priori, c’est-a-dire essence 3 laquelle [esprit « arrive de nh {Priori » (cf. supra Kant), qu’il pense « spontanémen!* qu'il _«[acquiert] — originairement »® Svagissant 4 transcendant-alité esthétique, Kant distingue le « prem fondement formel de la Possibilité d'une intuition» “ «Constitution de la réceptivité » B. Longuenesse)") (cf. si? elle qu’on nomme Vespace [...] © 62 ol eos? oo (cf. infra) » de «représentation d'un objet » : «th pro] é jos effet, écrit Kant, il faut des impressions pour t i “ uvoir de connaitre et déterminer avant tout la evel tion d’un objet (représentation qui, dans tous les cas, represen tion propre) »@, S’agissant de la transcendant-alité nis t distingue les «conditions subjectives de la masée [.-.]» (cf supra), c’est-d-dire le ranéité de la pel fondement inné de la possibilité logique de Vexpérience, et les categories comme représentations a priori de |’entendement, «concepts généraux, de caractére transcendantal, de ['entendement », concepts qui sont « acquis »® par «réflexion » (cf. infra) sur lessence transcendantale de la « (détermination] »* objective. La théorie de lacquisition originaire s'inscrit dans la perspective du « systéme de Pépigenése de la raison pure » comme auto-institution du penser en son essence transcent le apriori. L'espace et le temps ne sont pas «di » en leurs essences respectives 4 toute réflexion, mais a la seule réflexion transcendantale. Le point 4 de la deuxiéme édition de exposition métaphysique du concept d’espace dit: « L'espace a _Teprésenté comme une grandeur infinie donnée») espace est représenté donné comme ur infinie » + gi Gcrt dans Ia premiére dition). Or, « n i reptésentation comme tel que Kant 4 is Paccent, puisque intention de V'argument est d’élucider tpéseatation en ta Sa de ttion en tant que telle (intuition ou concer Sees espace comme objet »] » Fichant a Caileurs tanscendantale est ici clairement désignée, vcept 44 temps méme pour l’exposition métaphysique a a Objet », ‘ditieny ne vise ni a «déterminer |e temps 0! aids Fich, lons-nous en transposant au temps les termes Pee ant, ni A élucider T’essence des concepts du temps 63 ITAmrs c#omnd lees A y {j 4 S~as— aa 2 . its par la mathématique, mais a quills sont et fir la «représentation origi nt »”, . Ainsi, intuition Pure aw ae "elegy transcendantale comme <0” ren dey un «cogitabile ». «Ce que l'on pey s’entendre combe » objet de | (dabile), écrit Kant dans |’Opus, un objet de la percen appartient I’appréhension. Le cété formel de cette der; ‘ tant qu'il est donné a priori pour la représentation sengy, comme principe, est espace et temps [...]. Espace et temps sont pas des objets que l’on puisse sentir (appréhensibles), wi existent hors de ma représentation, mais les créations mémes & mon pouvoir de représentation, donc pas une chose en soi, mii dans le rapport de cette représentation au sujet il y a cependay quelque chose de donné (dabile), qui répond au_pensabk (cogitabile) »". La représentation de I’espace et du temps comme | donnés a priori « porte [ces formes] hauteur du « pensable»» (cf. F. Marty”) : ce cogitabile qu’est le « donné » au sens dec, qui est donné a priori comme (et dans 1’) intuition pure n'est pa « (détaché] du « donné possible » » (F. Marty)” qu’est le dabil au sens de la matiére de la représentation sensible : quoiqu'ls soient « irréductibles », ils ne peuvent « aller I’un sans l’aute» (F. Marty)". Ainsi, la représentation de la « donation » a prior’ de I'espace et du temps s’origine dans la réflexia transcendantale en tant qu’elle pense et met en ceuvre Vidée a) « passage ». | La réflexion transcendantale, loin de tenir pour vraie (w sens du Furwahrhalien’) \'essence de espace en tant quel] serait «donnée» immédiatement, tient pour vraie . bi arena de cette essence comme représentation é “ an Originaire selon laquelle tous les espaces 0¢ sot ™ Fichant que comme parties d'un espace wit repbtacste ieheom exige” la reconnaissance « évidence originaire ». Mais la i ‘out selon un sag réflexion transcendantale met également * a e discursif, |’ ji i (Cf. supra la conception dry eene® logiaue @ prion CX i . tion épigénétique du penser), n’ayant 7 ‘ comme pour les formes a prio” temps Principe orientation, 64 ranscencanta’ » qui, comme « état de esprit me oy, © Sentiment ginsi que nous l’avons montré ailleurs”, ¢ . 1 AUto- institu, : » COMME exigence Ce que nous montrons ici dans le domai * la nature (relativement donc a |g « donatio ss concepts de wanscendantales de la philosophie théorique pon formes a la «donation» de la loi morale” ; toons one are transcendantale suppose, du Point de vue de activité de la réflexion transcendantale. * Dans la premiére édition, 1’ i exposition métaphysique du concept de lespane dit que a n'y avait pas une absence de limitation dans le progrés de Vintuition, aucun concept de Tapports n’induirait par lui-méme un principe d’infinité [de l’espace] »". Cette illimitation «dans le progrés de I’intuition », c’est-a-dire la pensée de |’infinité de l'espace, est ici « implicitement subordonnée », comme dit M. Fichant™, a la pensée du temps, lequel « est au regard de la Simultanéité potentielle infini» (Kant), ce qui, précise M. Fichant, doit se comprendre ainsi : « les parties de I’unique ‘emps ne pouvant jamais étres données ensemble, son infinité Comme Tout n'est que potentielle [...] Le temps est un maintenant, suivi d’un autre maintenant, a l'infini, sans Possibilité de réunion actuelle des uns et des autres »™. Ainsi, alors que la premiere édition insiste sur la Teprésentation de l’espace comme « potentialité d'un Ot illimité », « horizon d’un parcours progressif, qui, Calon» apres, Taintenant, en explorerait successivement homers a M. Fichant)$, la deuxidme édition « [vise] [+] SPREE ny connecter J’espace du temps». em par la Tprésentation de Iespace] de toute comme cw ce qui “présentation du temps via la succession » M. Fe représentons Ti dans le sens de la Réflxion 4046: «nous 2008 Pace comme actualiter infini >". tation _. S'agissant du temps, Kant montre ave ee mal dot Binaire » ne peut étre « donnée par des COMP ne intuition fe « donnée comme illimitée », et ce Comm? 65 ay SOrnment 1 « espace, originaire, L..] est[-il]... «comment [...] peut(-il] étre donné comme deur infin C’est-a-dire se faire connaitre (dans le sens dune expo métaphysique) par ce trait » (F . Pierobon)* (la méme qUestiony Posant mutatis mutandis pour le temps) ? «Le géométre, écrit Kant, fonde la Probléme [qui est} d’ Pluralité) sur Ja représentation Originaire d’un infini subjectivement Vespace géométrique: | fini ; car il n’est donné que parce qu’il est produit. Mais de dir) que l’espace donné métaphysiquement, c’est-A-dire [dona Originairement mais de fagon simplement subjective [...] sit infini, signifie seulement : il consiste dans la pure forme du mot POSSIDILitE de 54 accroitre a l’infini un espace (dont i y,| Potentiel], et [...J [un i ] [n’est pas donné du c6té de la chose, mais du cité# Sujet pensant] »*, Ainsi, « [la] Spatialité, commente M. Fics ++] est donnée comme la forme Subjective de la ssw représentation, donnée au sujet dans sa constitution d’éte [~! nt, pour qui V’infini en acte est impossible comme a? Objective (réalitg empirique), lassigne du cété du «cogil! assimilé & la subjectivité Porteuse de I'a priori méaphye jectivement donné est dabile [...], alors 4 “1 otggit ment donné est cogitabile, méme s'il * als si « le guj qui est subjective; Vintuition 4% M: ujet est porteur des formes 4°64 ct de temps, Considérées vat yitioe” Mane dans I’acte méme d'intul warty), comment Peut-il mettre au jour ces formes ed €Xposition métaphysique ? Nul doute que seule la 66 | jn détermination du sujet, une Constitution de , “lélucider), dans de la pensée (logique), c'est-a-di ui réside “ $e ment » (M. Fichant), Mais polis {esd du concepe et «subjectivement donné » (cf. supra Kant), cesta die ne eo M. Fichant, donné « dans la constitution de la mii Souligne nous soulignons] »”” ? Jectivité finie « {L’Jespace, en tant qu’intuition pure a prior) 1 écrit F.Pierobon, le produit d’une outa "imneaaPe espace, parce que nous ne pouvons avoir de l’espace que des intuitions déterminées, soit données dans lexpérience sensible, soit construites dans |’ intuition »* (de méme, comment pourrait il y avoir donation immédiate de I’infinité potentielle du temps ?). « Le concept d’espace, poursuit F. Pierobon, ne peut donc pas étre atteint par une sorte d’ introspection ou un sens inteme »”. F. Pierobon pense espace originaire (et nous proposons d’adjoindre ici le temps a l’espace) comme horizon de la faculté de juger «réfléchissante »: «La réflexion [...] «trouve » le concept totalisant le phénoméne comme grandeur extensive, par-dela l’impossibilité d’aller jusqu’au bout de la Succession synthétique. L’horizon ou la condition de possibilité @un tel travail réfléchissant est |’intuition, c’est-d-dire l’espace indéterminé et indéfiniment déterminable comme « grandeur infinie donnée ». Cette méme réflexion (a entendre ici comme le travail de la faculté de juger) qui « trouve » le concept comme ce qui totalise le divers homogene et le détermine comme grandeur, «trouve » aussi le déterminable, c’est-A-dire I’intuition sarin Pure a priori [...] [C’Jest en construisant des oove0 muthématiques [...] qu’apparait pour nous la eeu Priori des formes de la sensibilité, c'est-dire PANS Goo Space. Cette apparition, ou cette phénoménalisstis 1 Pas A « voir » immédiatement I’ espace, et encore a anit la construction, en tant qu’on doit la faite Ce ction a du méme coup, sans qu'il y faille del Pplémentaire, I'acte de réflexion (au sens KAT comme Juger réfléchissante) qui «donne» | originairement ndeur infinie »»'®, La «représentaben For; serait “Guise » (Kant) de I’espace comme intui 67 GLw. ver ~~ ae 9a< igsante, au sens od Ventend FE Pierobon, cf. ein Ci) a ea nidans le syst#me des principes de I’entendem'!% application des concepts purs de 1’entendemen, 1 yy expérience possible, T'usage de leur synthése (éay) 4 mathématique, soit dynamique » : cette synthése, en effe, cy on parte simplement SUT intuition, en partie sur Vexistence ty phénoméne en général » (Kant). Or, si les principes de 1 mathématique ont « la teneur d’une absolue nécessité (cy conditions a priori de I’intuition » étant, « relativement & yg expérience possible, absolument nécessaires »), les principe ¢ Pusage dynamique, quant a eux, « s’accompagneront certes aug du caractére d'une nécessité a priori, mais uniquement sous) condition de la pensée empirique intervenant dans wy expérience, par conséquent de maniére seulement médiate 4| indirecte » (Kant). Ainsi, les principes de I'entendement pa «(se référent] a l’intuition», les principes mathématiquy « [ayant] directement a voir avec |’ intuition pure », les principa dynamiques étant « suspendus au surgissement de la matitre & intuition dans la sensation » (C. Piché)'. Les principes &| ' ‘entendement Pur supposent donc I’ effectivité de la « réflexion (réfléchissante, cf. supra) qui est au principe de l’expositin 48 rons Pures. Par exemple, il est question, dans les | nition, ia «grandeur extensive en i} . Pierobon)™: «toutes les intuitions, écrit Kant, son &) fa ropteeaasives (...] 'appelle grandeur extensive ea tout (et done, néece 8 parties rend possible la représentation Ventendematt scessairement, la précde) »™ ; or, ce prise dans {nous cout qui « décrit la production de la grandeut'" ie jugeinere og rignons] Vintuition » (F. Pierobon), wi [de I"« espace unin ane tanscendantal selon lequel les

T'amphibologie des cae 2 Tietion» («La réflexion, écrit Kant, [.~] constine Oe 5 cartit 00 nous nous disposons en premier liew ons parveni 2 deg LiO"S subjectives sous Jesquelles ee Pe : danse »te itue dans le “e mais aussi Pécatéporial =. done dans le préobjectif mals tops» a2 "™"autiorité a a « découverte » (cf. infra) des scendantale, telle qu'elle 7m . tenip,, oe eee OS SERIE UV IE ae (ou «sensible» au sens dy wae ranscendantal) d'un état de T'esprit qui, pour le digg ta termes de J.-F. Lyotard, « n’est rien d’autre que le Sentiney ly le signale»: «Tout acte de pensée, écrit Jp [ae ., e [...] d’un sentiment qui signale a la roa, s’accompagnt J 7 Pensée «état» [...] Etre informée de son état c’est, pour Ja Peng, éprouver cet état, 6tre affectée. La Pensée est affection, & sensation (ou le sentiment) est a la fois I’état de la Pests Pavertissement fait 4 la pensée de son état par cet gay L’« arc » est alors « tendu » (cf. F. Proust)'' entre Ja Téflesng transcendantale de la premiére Critique (comme réflexion ow « l’aspect subjectif [...] consiste tout entier dans la tautégorie qj fait du sentiment le signe, pour la pensée, de son état, donc signe de lui-méme, puisque 1’« état» de la pensée est i, sentiment » (cf. J.-F. Lyotard)") et la réflexion esthétique del troisiéme Critique, en tant que la faculté de juger, dans le got, «est elle-méme subjectivement objet aussi bien que loi» (Kant)'®, le terme « tautégorie » (« la tautégorie de la réfleria [comme « jugement réfléchissant pur tel que nous le live Vesthétique »] ») « [désignant], précise J.-F. Lyotard, Videnit de la forme et du contenu ou de la «loi» [le « princip subjectif » d’appréciation] et de I’« objet » »™, ce qui sigift V'«autonomie » du jugement esthétique (cf. J.-F. Lyotard ¢ A. Renaut'*), ; La « pensée » est « un pouvoir transcendantal de réflexi des affections, des signes que sont les affections » (F. Proust)” L’@tat de esprit réflexif, saisi en sa transcendantalité origi Mest autre que le sentiment Propre a la réflexion en tant q!¢; est affectée par ce que F. Proust nomme « état pur du sens? * soit me transcendant-alité » méme de Pesprit (cf. supra 1h wr, Peusée conforme a I’exigence (de la ; ref € s’éléve au « savoir »'# dans la déterminatioe ’ formes esthéti ue: * ination dt. °t_ Jogiques du penser ov 4 rere? yan G&S « principes de la moralité »'®; elle Se une « croyance doctrinale » d " péculatives et a une « croyan, fans « les questions 5] 150" Possible sous ta een e» concemant Ia «seule t quelle [...] (la) fin [morale] parvient 72 a tes les autres fins un ¢ sre rela « créance » transcendantale (eee A oes paste tgue « tent) (..] pour vrai fds Tate de ce que la vs t, comme états d’esprit, Tvahrhalteny »)2 (elativernent a la Croyance) et la « certitude » R Jaton» voit), conviction et certitude étant 1° Telativement ay unicables, ce qui doit s’entendre, comme nor jfaure ‘ 155 Sa de wee "avons, nan les » dans la perspective de Vexigence du sen Lanalyse critique du sentiment de plaisir ‘ au jour le pouvoir transcendantal d autoaffecton Teapit (cf.supra), pouvoir qui doit fonder le plus originairement le sentiment empirique de plaisir et de peine. L’a priori de ce sentir transcendantal est « produit, @ posteriori, de cela méme dont il fonde la production » (soit le sentiment empirique de plaisir et de pene), dirions-nous en reprenant les termes par lesquels 0.Chédin'® pense comme une « rétrojection » (cf. M. Richir) entre I'a priori et I’ a posteriori'’. En outre, tout « sentiment » du penser critique (cf. supra) doit étre concgu comme indissociable de ce «principe subjectif de différenciation», de ce «sentiment » propre au « besoin » de penser'™ (besoin qui n'est pas ici celui de la disposition naturelle a faire de la méaphysique, mais celui de la pensée métaphysique comme science) qui accompagne la pensée depuis la « [détermination de] Son propre pouvoir de juger» (on ne saurait s’autoniser = qui «eet une voie ue raison commune mais saine de s° tion au point 2 Dinement appropriée au but total de $4 destin aot . Ye théori : tique » jue t de vue pral le plus . vensée, eritigue ne s‘oriente-telle an" Po hui Stiginai: 3 ‘isfaction » ment en fonction de la « satisiat ye? Pocure l'accomplissement de son « devoir » 3 ANE fini< ait que I’« accord de la nature Kant anaftre > nous fait ressentir du «plaign Pome «la réalisation de toute intention est liée ay Sentiney ®) plaisir » ; or, notre faculté de juger, poussée par Je «besa | Fecouvrir pour [...] {la nature) Puniversalité de pr ima pense l'accord «entre la nature dans la diversité de sey ie particuliéres » et le besoin théorique de l’esprit « Py finalité par laquelle la nature s'accorde avec notre intention, ng seulement en tant que celle-ci est orientée ver, we connaissance »'™ ; ainsi, le principe (« indispensable Pow &) besoin de notre entendement ») de la finalité de la Tat, | principe réfléchissant qui s’articule a la in transcendantale, est «le fondement d'un plaisir | remarquable » (Kant)'* de la pensée (ou « plaisir intellects) (F. Proust)'*). Mais ce plaisir, loin d’étre limité a la faculis | juger réfléchissante (au sens de la troisigme Critique), ne doitd Pas étre congu comme lié aux usages théorique et pratique deh raison, soit «celui par lequel je connais a priori (comm nécessaire) que quelque chose est » et « celui par lequel ca connu a priori ce qui doit arriver » (Kant)'*? ? « [Si] des connaissances, écrit Kant, doivent se pouvat communiquer, il faut aussi que se puisse universellemed communiquer l'état d’esprit, c’est-d-dire l'accord des facults Cognitives en vue d’une connaissance en général, et plo Précisément cette proportion qui convient a une représentatie (par laquelle un objet nous est donné) pour en faire connaissance [...] [Il] faut qu’il y ait une proportion ob cit ee interne qui anime les deux facultés de He gination et l’entendement] (1’ autre) soit appropriée a l'une comme A rian doe veespet ive J ene L...] en général ; et cet accord ne peut pas iné autrement que par le sentiment (et non pas dap” Concepts) »', Ainsi, « Pespri «une apports de fi Prt» peut étre pensé comme Xf la donation ¢° ‘Orces qui, lorsqu’elles s’animent a Voces ak on d’un objet, se combinent de maniére diverse © type de Connaissance 4 . : théorique ou prati Produire (réfléchissante ou dé sane? sentiment de plaigi 77%, ™2i8 toujours donnent naisst og Plaisir ou de déplaisir qui vaut, soit com™ 14 ay ig Otte Den lent de Gin de ipes 8 lois ne une 1, Mais Sune our le nature, flexion trés ctuel » ulté de doit-il > de la comme 1el est ouvoir lement acultés t plus ntation e une 1 cette esprit a plus d’une as 6ure es des un jev jon de elon le jnante ea ue , sign’ entation de l’activité de l’esprit si elle . oriental effet de la méme activité si cellos is f proust)'®. En outre, la « faculté de iu «terme ible une pensée (réfléchissante PPjomaines > 0 « pouvoir de Soon asa fate is de la nature et celui du concept de la liberé» (Kanne constituant par 14 la philosophic transcendantale ”, esysttme théorico-spéculatif et éthico-pratique » (Kany Ainsi, l’architectonique peut étre appréciée comme «pleinement iée au but total de [...] [la] destination [de Phomme] au int de vue théorique comme au point de vue Pratique » (cf. supra Kant) ; elle est conforme au « concept cosmique [de la philosophie] » (Kant)' (c’est dans cette perspective que peut se concevoir la « satisfaction intime » (Kant)'™ que nous procure la philosophie transcendantale au sens qui vient d’étre défini). * Sante, soit Aéterminante , intermédiaire entre l’entendement et [a Ttisone ete y™, «Nous nous attardons, écrit Kant, dans la contemplation du beau, parce que cette contemplation se fortifie et se reproduit clle-méme - attitude qui est analogue (sans toutefois étre identique) A la maniére dont notre esprit s’attarde quand quelque chose d’attrayant dans la représentation de |’objet —_ Vattention de maniare répétée, en laissant l'esprit passif»™. «L'esprit est en quelque sorte « fasciné », ed L.Guillermit, par I’activité de ses facultés, & la fagon dont i Peurait gre par I'attrait que suscite un objet, & cette differs que dans ce dernier cas, c'est dans sa passivi hie Persisterait au lieu que ce soit dans son activité »™". eae de {ue «nous nous attardons dans la contemplation 3 fe, comme fae esi s'attarde dans la réflexion . Par le pouvoir critique 4 eutreprendre venquéte sur les condition’ | O cins elle ne ements, il faut que la pensée critique [..-} st eo a ut pas — et elle doit ne pas le vouloir — we ue Soient d’aucune fagon préjugées dans $9 Ta vertes des & i ne serait qu'un leurre et 5° ©. ine suspend Y% mblants L...1 | «observe »] une « pause ie a Trécoute de O° “dhésion & ce qu’elle croit savoir. Elle se ™* 15 < (Kant)'", de méme nous nous faisons « 4 1 Avance » 1 10ee Cy architectonique transcendantale™. En ce sens, loin d'aygj «d’avance pour présupposé le monde ambiant de la yi! quotidienne », loin d’étre « d’avance » «dans ce monde | (Husserl)"", la —_ pensée transcendantale _kantienne te s’auto-institue-t-elle pas «a l’avance » en rupture avec ce « monde » ? ! Comment peut-on reconnaitre, a l’instar de F. Costa, des « présuppositions inexpliquées auxquelles tient la Critique tow entiére », « la plus lourde » étant « constituée, selon F. Costa, pa le concept de Vorstellung [« [on] chercherait en vain dans les textes de Kant une quelconque explication originaire de & terme ») »', si la réflexion transcendantale (auto-) instituante ¢ en son essence pouvoir indéfini de légitimatio (auto-légitimation) (cf. supra 1, 2) et d’auto-réflexim fondationnelle critique ? Il ne saurait @tre légitime de consi que la « systémique » kantienne « n'est pas » en droit «€0 coe montet jusqu’a une analyse élémentaire d'un présu? : sens, de ui-ci (le concept de Vorstellung] » et de parler, ea , «présuppositions dogmatiques de la Critign® Kantienne » (F, Costa)! ~ Jus l’architectonj » et ce, autant plu® tonique que F. Costa concoit al architectonia™ comme « systémique » tr, goit al ors, une a ne Qui advient « das \ ‘anscendantale, c’est-a-dire col ’ transcendantalité con le systéme-critique doit en raisoD 5 V’« élaboration tana une critique du syst2me ‘y systéme »!™, doit nals de l'idée elle-men™ i Varchitectonique tte reconnue comme ce qu’est méme de la réflexion transce™ 16 ene. Ainsi, la perspective propos Be joint d’arrivée de Kant » cL Pat F. Costa, soit part du «Ph tion complete [...] qui j Principe ideal de i, ion comp! ] qui impose de « ¢ idéal sens] avec tous les prédicats dy me {un objet we ... Hien n’est objet pour an Moméne le de toute réalité empirique praia Sans supposer ibilité » [Kant] »"), est encore une possibile de sa fessence réflexive de I’architectonique transcendantale de dns ace, d’autant plus que le principe « idéal » précité 1" it, «{posé] par Kant dans le trait final de sa cn contrairement a ce que soutient F. Costa (qui propose den fain «le véritable commencement d’une systémique transcendantale qui réactive : dans une sorte de reproduction systémique le processus criticiste », afin d’opérer une « transformation du transcendantal »'* dans le sens d’une réflexivité plus accomplie qui puisse régresser en deca de toute présupposition dogmatique, vers le lieu originaire proprement transcendant-al, dirions-nous) : comme nous l’avons montré ailleurs'®’, loin d’étre le point daboutissement de la Critique, |’Idéal transcendantal doit étre pensé comme son principe, c’est-d-dire comme le schéme achitectonique, schéme qui manifeste Ia liberté (de la réflexion transcendantale) comme au-dela (au sens transcendant-al) du (et dans le) transcendantal ; ainsi, I'Idéal transcendantal n’est autre ue la réflexion transcendant-ale comprise en sa dimension de «limite » ultime de I’ architectonique. mine du Nous proposons d’élargir 3 Tessence ia logique tal ce que F, Pierobon écrit au sujet fi ti iew, ob : le : « Ou bien Ion est toujours déja a ints bien nous ne pourrons jamais en atteindre ! barat poser des ln le sens de I’idée d'une « Liter ef M. David- Mad) (o,f) ini, fe wanscendanaise Coes ‘nstituer que d’un coup, tout entier 0U i point tien», comme dirait Kant). Or d° © Fe insta aot pose d'un possible rapprochement Or « maniare (libre) » (Kant) du PENSE que, du génie au sens de la troisieme 7 | Nera =. «vere iticorar r~aer— fr ea BOTA 8 LOVE EVER EN RAE “enscendanta| Sn loi du « tout ou rien » » (L. Guillermity”, Hemen ty | Kant, il est vrai, considére que « l’auteur d'un Prod doit a son génie ne sait pas lui-méme comment $© trouvent a les Idées qui I'y conduisent, et [qu’] il n’est pas non phig cu pouvoir de concevoir 4 son gré ou ‘Selon un plan get] Idées »™. Or, que dire de cette phrase si ce n’est qu'elle vont | clairement au propos architectonique de Kant dans |g ee | Reinhold du 28 décembre 1787 : « [...] si quelque fois je ng st pas employer correctement la méthode de recherche Convenay un objet déterminé, il me suffit de jeter un Tegard retrospect gy ce tableau universel des éléments de la Connaissance et Sur jy | Pouvoirs de l’esprit qui s'y Tapportent, pour obtenir 4. | éclaircissements auxquels je ne m’attendais pas »9 Nene Pas, en effet, 4 « sa Vorzeichnung » que Kant « doit sa Crtigu | de la faculté de juger » (F. Pierobon)"> ? Comment done in | telle «méthode de recherche » pourrait-elle S'identifier a | « maniére (libre) » du génie ?« La connaissance, écrit Kant, pow | étre science, doit étre organisée selon une méthode. Car | science est un tout de connaissance sous forme de systéme et nou Simplement sous forme dagrégat. Elle requiert donc ue | connaissance systématique, donc Constituée selon des regls réfléchies »'™, “Or, Kant est formel: «la mature, par Vintermédiaire dy génie, prescrit ses régles non a la science, mas a l'art - et encore n’est-ce le cas que dans la mesure od I’art dot il s’agit doit faire Partie des beaux-arts »5"57, | leat aah: wil Ainsi, pour Kant, la méthode transcendantale n'est pt | Coextensive a la « mani iere (libre) » de penser du gétie® | Pourtant, Kant lui-méme Parle d’un « génie del Ja raison »”, ig | de la « pure philosophie » qu’elle est un « produit du énie | La philosophic « relave du « génie », écrit F. Marty, dans!) le est ouverte a Vimprévu du donné », F. wt PProchement entre le « génie » Philosophian’ | de la troisidme Critique", De méme que | i Est Ouvert aux « Idées lesthétiques] qui [...] [le] conduisen! ql = Cuvres, le génie _ comme « pouvoir de produ” | i appartient (..1 8 la nature » — « [fournissant] Trinspiraie™ i ‘manent ces j originales » (Kant), de méme Ia philos 78 nvenant 3 Pectif sur et sur les enir des N’est-ce Critique donc une fier a la ant, pour . Car la ne et non onc une -s régles ire, par ice, mais art dont Vest pas nie™. »'9, i dit énie »": elt ov tet leq it diaticiper les conditions de mise en vue des P Raison pratique et dans le domaine age a Vempirique» (B. Rousset o ore ‘au donné concu comme bien nig | NIA Ree, tale se caractérise par son «Souci de a Ran domaine ue, Par son H, Maldiney (« L’horizon d'oi il ('événenseye yel s’OUVTe avec lui, n’est pas, écrit H. Maldi pponde dont je serais ’ouvreur. L’événement Westy [-] La sensibilité (en son sens kantien) it] surgit, Pas en mon est capable hénoménes en aa espace emp, sutures de imagen opr selon lesquelles s’articule, antérieurement et intérieurement & toute épreuve, le champ de |’ apparaitre. Mais I’espace et le temps y sont ceux de la représentation non ceux de la présence, de la al’événement. L’événement, lui, est inimaginable et, en cela, réel. Il est de soi sur-prenant, excédant toute prise, excluant (qu sens propre) toute emprise, tout horizon déterminable a prori»™, cf. infra Il, 2). Certes, Kant refuse d’assimiler la pensée philosophique (Cest-A-dire la philosophie transcendantale en tant que (seule ?) philosophic proprement pensante™*) a une pensée géniale au sens tsthétique (seuls les artistes « méritent I’honneur d’étre désignés comme des génies », écrit Kant). Si l'on considére Topposition entre la C'est « faire venir a la réalité ce qui n’ é «découverte » scientifique (« découvrir », Premier Tconnaft qu’il fallait un cerveau puissant Newton pour faire franchir & la science de la nature 7 Uuniverselle, on doit admettre en principe a t {,Suilermig™, it semble que le phil Ve se sentir plus proche de I’ « auteur de 8énie artistique: la «critique >» compte», et 8 Servant mee ysique ‘ont été « puisées aux ee J> Son» et, en ce sens, elles sont «ers (ce , outre qu'un méme sens Sea, dans 8 PE » Pouran ve création géniale (1’« invention » artistique : « ce qui était déja 1a » (Kanty”: « inventé ce qu'il n'a fait que de voie d’accés » a la « » Nous |’avons montré 9 inventer », était pas encore 1A ») et la c'est « percevoir le lors méme que l'on comme celui de See -< peace diticoirns < if transcendantale commie coy re SUP Position) ria Co | transcendantale, comme syst8me auto-institué de U epigenae la raison pure, de sa propre essence se fonde dans « Ja Tatyg. | Nos facultés », c’est-a-dire est con | forme 4 leur « orienta, | authentique » (cf. Kant)", « La pensée, écrit P, Pierobon, Prot \ S€s propres catégories, en un Processus qui, a la fois, les inven | et les découvre comme des lois a Priori intouchables, Inver | quelque chose qui n’ existe Pas encore (et qui n'est donc as inna | et en méme temps la découvrir comme une loi nécessai val | ce qu’il y a d’essentiel dans la pensée kantienne >, Découvnan | cela méme qu'elle invente, soit son essence transcendantale (td | est le sens de Vauto-institution d’une pensée résolue a «crkery | (cf. infra) sa Propre essence, c’est-a-dire A faire sa loi de ce | qu’elle est nécessairement?'s), la réflexion transcendantale 1 | « fonctionne » donc Pas «comme une réceptivité passives | (cf. F. Pierobon)?6, contrairement 4 ce que soutiendrait we | interprétation réaliste-transcendantale, laquelle «ne peut qe Mener a la thése fonciérement anti-kantienne d'une intuition intellectuelle » (F. Pierobon)*”, * ._ Mais que faut-il entendre au Philosophie) transcendantale ? | » aucune « création» ne peut se concevoir coms | ste | S la perspective de la finitude propre a la P ht transcendantale de Kant. Ainsi, l’auto-institution transcend" de lessence q Priori ese du penser présuppose I’innéité du « = nt formel de la possibilité d’une a les iti et sté de 10 pense (Kang pots subjectives de la spontanéité dant cf. supra ce chapitre). Toutefois, le tran at ed tien, en son auto-institution, se constitue comme al Propre ré lexion, ce: stant p® tte objectivation de soi ne préexistam juste par « création » (de!) insti? | 80 | j ion épochale (cf. infra) qui . ana épigéntique (6) prods tt: Lt tern sm jequel ne précéde pas son acquisition oft, °°™M) Ia pret tre), d°0d V'idée de « création », EAE CF. supra oe Kant travaille 4 nouveau dans Y'Opus sur . qaarice de la pensée. Ce que nous avons nommé Ix dimension ge soi (comme (auto-) constitution réflexive de la sbjectivaon st alors pensé expressément comme acte de i ines ilosophie transcendantale est « Vintussusception d’un swine des idées (productions de la raison) par lesquelles le sujet se fait juiméme, selon un principe, objet de la pensée »2, c’est. -a-dire «se constitue lui-méme comme étre pensant »”, ce qui doit sentendre dans le sens od I’homme comme « étre sensiblement pratique dans le monde (architectoniquement) [...] crée lui- méme a priori les éléments de la connaissance du monde, a partir desquels il construit dans l’idée la vue du monde comme en méme temps habitant du monde »™'; ainsi, la création de la philosophie transcendantale est une « autocréation des idées (autocratie) »* qu'il faut penser comme un «se faire soi- méme »; « homme, commente R. Daval, est a la fois l’auteur de la philosophie transcendantale et un des éléments de [...] cette philosophie : il la crée en se créant lui-méme dans ce monde dont il est citoyen, monde intelligible et monde sensible »™. Toutefois, ce que Fichte nomme «le point _ "e we tanscendantal », pour lequel « le monde est fait »", Pointe Qui s'exprime dans I’ Opus («Je ne peux pas dire: 12 tele expérience, mais je me la fais »%), doit toujours mv tn relation avec un « donné »™”, « le je ne Powe ae matidre a ‘ontenu et apparaissant, quand il est privé Rey); ainsi le mseomme une unité vide » oul absolu de ’initiative oo Pidéalisme {M.Fichant)? doit étre apprécié dans les ead i dang cuantal (qui est lié au réaliste ome. Brunschvice)”> fondé dans le « pouvoir constituant», yoamnisme ine ® (Lpromstituant, de I'étre pensant Le «byron, « position de bi Tunschvicg)*! du penser comme AV." sire cong de weal S01» (P, Lachidze-Rey)™ ne dit Bo question constructiviste: «Il est 81 WN G fers carmacditicoms naam: sha ion » du sujet, dans I’ Opus pos npn [..J Cola revient a dire qu'il faut po ty emploi a fagon dont Kant, dés la premiére Critique), 233 - . | montanité du sujet » a Opus ond cond tation » est pen: MS Comme «aui” de représentaiiOr }) »™. Ce pouvoir n’est aut (Spontaneitas [... . | AUIS Gye ee ience de moi-méme » comme « acte du sujet de 5. PA oyeme objet » (Kant)®, conscience indissociable 4 réflexion transcendantale sur la « Teprésentation con naturée » et sur la « puissance représentative comme naturay., c'est-A-dire sur la fondation méme de I’« unité constituiiy, (P. Lachiéze-Rey)”*. Plus précisément, la spontanéité du peay, c'est-A-dire sa « propriété d’étre causa sui » (P. Lachidze Rey (dans les limites d’une philosophie transcendantale comm « connaissance synthétique a priori & partir de concepts, qui fy abstraction de tout contenu (c’est-4-dire de tous les objets), do seulement [comme] [...] c6té formel du sujet théorico-spéculaii et éthico-pratique se déterminant lui-méme» (Kant), b spontanéité du penser, disons-nous, doit se concevoir dis V'Opus dans une perspective « pratique » (au sens od «et Pratique tout ce qui est possible par liberté »”*), soit comm « autonome » : « la philosophie transcendantale est, écrit Kat, la conscience de la faculté du systéme d’étre auteur de ses ids d'un point de vue théorique aussi bien que pratique. Les idées sont pas de simples concepts, mais les lois de la pensée, qx Sujet se prescrit A lui-méme. Autonomic [...] La philosoplt transcendantale est |’autocréation (autonomie) de la rst théorico-spéculative et éthico-pratique, qui contient ce qui & ae les idées de la connaissance synthétique a prot! ae aan »®, Dans la Critique de la raison pure, concept pratique dee untae de Ia liberté que s° for, {demeurant sialon cre-ci» (Kant, « le cadre de ia als liberté ter? lors, Précise F, Alquié, « cosmologiay « (1 (la) rai Tequiert, écrit Kant, une indépes! ctutaenent EJ (du point de vue de sa capacité d’ im causes dé inantes de phénomenes) vis-A-vis d ri? de la liberté tra i Monde sensible »%°) — « la SUPP is nscendantale ferait disparaitre en méme J 82 | oe liber ioe om ~ 5 toutes verse l’'Aufhebung dans l'autre sen, Dis, « Lorsqy oes, Penn ae ee endantale de liberté (comme Idée grat, UW Mlaee capable de commencer par elle-méme C'agir 5 une Spontancitg ait d0 intervenir préalablement pour jg ans qu'une autre iqar d'action suivant la loi de l’enchat; ement ca a son ret pas simplement « [précisée]» (cf, F. alguien Ca) ] monte quelle se sou 15508 Ons précisément . La raison humaine se pose o Souci» Al’ égard parce qu’elle est finie et qu'elle °° $8 propre finitude. Ex c'est ee souci ur > aoe”, —=n ee eat = ontologie de la finitude, n’est-il pas clay | ge donne SUE TO can tale ne saurait tre la mise ay j que yrBstnetige relevant de ce que Heidegger nomme tty dune sensi. empirique »» soit celle qui «se meut dans Logie iesances qUC Texpérience Commune nous founi cadre des or? ‘La sensibilité, écrit H. Birault, avant d'ép, Ile », est « spirituelle ». En son fond, [a relativité del « corporelle ”» maine est plus qu’ humaine. Bien loin dit, utable, en effet, ala disposition anthropologique de Dot sensibilité, cette relativité dont J’origine est subjective et b validité objective a une signification @ prion ou ontologique: elle concerne I’étre méme de I’étant, la choséité de la chose, ici Fobjectivité de tout objet d’une expérience possible. La raison qui demeure Pétre ou l'essence de I’homme devient pour Kant une raison sensible et finie [...] »** (nous préciserons le sens de cette finitude dans la perspective du probléme de son institution, | cf. HI, 2). On voit mal comment concilier I’anthropologisme (au seas d’une anthropologie empirique, c’est-a-dire intramondaine) ave le souci kantien de marquer qu'il « n’est pas [ec] nécessaire » de free a la sensibilité de I’étre humain le mode intuition fil dae 4 et le temps » (« [...] il se peut que tout étre pensall humain (quoi “ égard s'accorder nécessairement avec rene sauivieat doe a ne puissions trancher sur ce point) ». V'anthropologie « philosephian d on oe anthropologismé * Nul doute que oe » (c'est-d-dire non empirique question : « Qu'est-ce cue Inne philosophique (au sens 4° | premiéres questions de i 1 homme ? », en tant que les le pouvoir, le devoir er enti, qui « mettent [...] J” logie 4 nt » nt) es elle [la « Tei 3 tude (« par ces questions, ei F. Dastuh Cette finitude qui lumaine »] montre qu’ ell ie d’ass questions qui est sienne. La rai qu'elle se soucie © Hr souci » a! isément parce qu’ ison humaine se pose 600° Végard de sa propre fr elle est finie et quielle et | ‘pre finitude. Bt c’est ce souci lui | 86 . stexprime dans la 3 gy me? quiil s’agil quatriéme i I ‘agit [...] de WUestion ; quetce ae la finitude en l'ho comprendre dg 21° ome dang ce i ue transcendantale, por 7 »?7, Ains le sens que ps a0 ses de |’intramond ur étre anthrop i, Va prion ‘t de Fink, mai lanité vi; logi Priori de ink, mais, sel is6e dang Bique, ne |° “me réflexion épochale “wuto insane, OY les etic de tw 2) auto-éflexion transcendana dan le sng vase ftamaine). In ndantal +» SUPTa ce chapi i ique de Kant, ny a donc a i Pde Prcendancale (2 nee dere qu'elle se fonde Panthropol h M. Foucault, de l’empiri époche), dans la réflexi u Pempiri ), aucune « lexion eatendons ici par Pirique et du tran Confusion, dirat en « empirique » ce qui scendantal »™" dien, par opposition a a rel8ve du mondain (nous iflexive kantienne). lu « transcendantal mu sens ‘Dans T'interprétation qu’i ” & Mpc yenite dition de la Déduet il propose du tanscendantale?™ Déduction transcendan Passage de la Inffinité transcen B. Barsotti_ remarq tale sur ’affinité Tebjet » ranscendantaie au niveau pa que

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