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MGE
Master 1
2015-2016
Semestre 1
CG42009F
CONTROLE DE GESTION
Syllabus p. 2
Thème 0 : Présentation du contrôle de gestion p. 4
Thème 1 : Pilotage par les centres de responsabilité p. 11
Thème 2 : Contrôle de gestion et processus prévisionnel p. 40
Thème 3 : Budgets par fonction p. 59
Thème 4 : Synthèse financière de la budgétisation p. 87
NB : Les thèmes suivants du cours, sur la 2ème partie du cours, feront l’objet d’un autre
document
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SYLLABUS
La plupart des managers, même débutants, gèrent un budget qu’ils ont construit avec l’aide d’un
contrôleur de gestion et qu’ils ont défendu devant leur hiérarchie ; ils doivent ensuite suivre leurs
réalisations au regard de ce budget et parfois aussi, sur des aspects non monétaires de leur
activité, à travers un tableau de bord ou un balanced scorecard.
OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE
A L’ISSUE DE CE COURS, L’ETUDIANT SERA CAPABLE DE :
• Situer les principes et enjeux généraux des démarches de contrôle de gestion
• Participer à la création d’une proposition budgétaire sur son périmètre de responsabilité et
comprendre ses répercussions sur les comptes de l’entreprise dans son ensemble (compte
de résultat, trésorerie, bilan) ainsi que sur les autres fonctions de l’entreprise
• Calculer des écarts sur charges directes ainsi que des écarts sur chiffre d’affaires et
interpréter un état de suivi budgétaire
• Participer à la création d’un tableau de bord ou d’un balanced scorecard sur son
périmètre de responsabilité, en relayant la stratégie globale de l’entreprise
MOTS CLES : contrôle de gestion, budget, écarts sur budget, tableau de bord, balanced
scorecard, centre de responsabilité, planification
EVALUATION
ORGANISE
PAR CENTRE % NOTE
TYPE INTITULE DUREE % NOTE FINALE
DES INDIVIDUELLE
EXAMENS
QCM individuel non Contrôle 1h 20% 25%
continu
Travail de non Cas de 3h 20% 0%
groupe en synthèse sous
séance Excel
Test individuel oui Test final 3h 60% 75%
écrit final
MODALITES D’EVALUATION
C. Alazard, S. Separi, J. Destours (2010), “DCG 11: Contrôle de gestion: manuel et applications”,
Dunod
L’ensemble des supports écrits (powerpoints, notes techniques, énoncés de cas et exercices)
sont distribués en cours et sont également accessibles sur Moodle.
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Thème 0: Présentation du contrôle de gestion
4
Contrôle de gestion: définition
• Le contrôle de gestion correspond à une démarche et
un système d’information destinés à aider les
responsables d’une entreprise à maîtriser la gestion
des services dont ils ont la charge et ce, en
cohérence avec la stratégie de l’entreprise.
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Les 3 fonctions du contrôle de gestion
(Bouquin)
Interconnecter la
stratégie et le quotidien
La démarche OVAR
Piloter la performance suppose de :
• Définir la performance souhaitée Objectifs
• Identifier les facteurs dont cette Variables
performance dépend d’Action
• Définir les responsabilités quant aux Responsabilité
aux objectifs et variables d’action
• Mettre en place des capteurs Outils de
– Pour mesurer l’atteinte des objectifs mesure et
– Parce qu’on porte attention à ce qui fait
l’objet d’une mesure pilotage
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Pilotage de la performance et
apprentissage
Le processus de double boucle
Pilotage et
Plan Action
analyse
Boucle de régulation
Boucle d’apprentissage
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Contrôles stratégique / de gestion /
opérationnel (1/2)
• Contrôle stratégique: formation de la stratégie groupe (et
parfois entités) et formulation de celle-ci dans un plan
stratégique; souvent animé par un service de planification
• Contrôle de gestion: interface entre la stratégie et le
quotidien => veiller au déploiement de la stratégie groupe
et/ou entités
• Contrôle opérationnel: manière de réaliser les tâches au
sein des différentes fonctions; souvent assuré de manière
interne à chaque fonction (bureau des méthodes,
ordonnancement, contrôle des ventes, etc….)
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Le contrôle exercé par le contrôle de gestion
« classique »: un contrôle des résultats
• Orienter quoi?: les comportements d’acteurs
autonomes et ayant reçu une délégation (les
managers)
• Contrôler quoi?: des résultats (financiers ou
non) représentant des niveaux de
performance
• Contrôler comment?: au moyen de couples
objectifs/moyens ; les moyens traduisent la
délégation reçue, les objectifs correspondent
à une obligation de résultat
• Contrôler pourquoi?: pour mettre en
œuvre la stratégie de l’organisation
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Le rôle du contrôleur vs. la Direction
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Thème 1 : Pilotage par les centres de responsabilité
Présentation powerpoint p. 14
Note technique p. 28
Application : Textiplus p. 37
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CAS APPLIX SA
La nouvelle organisation prévoit que chaque agence, qui était auparavant un centre de
revenu, serait dorénavant considérée comme un centre de profit. La mission globale, à savoir
distribuer les équipements de la marque APPLIX, reste inchangée. En revanche, de nouveaux
leviers d'action sont accordés aux chefs d'agence.
Dans la situation antérieure, le volume d'affaires et les coûts directs de l'agence faisaient
l'objet d'une prévision annuelle, révisée semestriellement. Un reporting mensuel de ces deux
postes permettait d'assurer le suivi des agences et de consolider les résultats en central. Le
responsable d'agence recevait une prime annuelle équivalente à 5 % du chiffre d’affaires qui
était réalisé au-dessus d’un seuil minimum renégocié chaque année entre le siège et les
agences.
En tant que centre de profit, l'agence aura désormais une plus grande latitude de décision.
Celle-ci portera sur les éléments nouveaux suivants :
− les prix pratiqués à la vente, qui peuvent faire l'objet de décisions locales de remises dans
les limites d'une fourchette comprise entre 5 et 22 % du prix public catalogue. Cette
fourchette est déterminée par la direction commerciale centrale en fonction d'une
segmentation clientèle qui sera constamment affinée. Les agences n'avaient pas,
auparavant, de possibilités de négociation sur les prix de vente en dehors de remises sur
quantités fixées par catalogue. Le coût de production (et sur certains matériels, le coût
d'achat) des équipements vendus en agence n'est pas connu de ces dernières.
− les délais de paiement accordés à la clientèle, dans la limite d'un maximum de 90 jours.
Auparavant, une règle centrale définissait ces délais en fonction d’une segmentation de la
clientèle en cinq familles. Cette règle définissait des délais compris entre 30 et 90 jours,
avec un jeu admis d'échelonnement pouvant porter à 120 jours l'étalement du paiement. De
plus, le fichier clients étant géré en central pour la facturation, certaines indications sur la
« qualité » du client (accidents de paiement ou retards) permettaient de moduler
automatiquement ces conditions de délai et de règlement.
Cette centralisation avait été à l'origine de nombreuses frictions entre le siège et les
agences. Certains clients devaient en effet être rappelés par l'agence une fois l'affaire
considérée comme conclue afin que puissent être modifiés certains éléments des conditions
de paiement. Cela aboutissait alors à des pertes de vente.
− la possibilité de compléter la gamme APPLIX par une offre de produits non concurrents (en
particulier des logiciels).
− le niveau et la composition des stocks attachés à l’agence. Chaque agence dispose d'un
entrepôt qu’elle peut désormais gérer comme elle l’entend. Auparavant, la direction
commerciale centrale se chargeait de l'approvisionnement des agences et il arrivait
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fréquemment que des agences perdent des ventes faute de produits disponibles dans des
temps acceptables pour la clientèle.
− la libre disposition d'un budget de promotion commerciale : publicité dans les médias locaux,
présence et soutien aux manifestations locales, etc.
− Et enfin, une quasi liberté sur les charges directes de l'agence : effectifs, loyer, entretien.
Tout changement devant cependant être soumis à l'autorisation préalable de la direction
centrale.
+ Chiffres d'affaires
− Charges directes à l'agence
− Charges de promotion commerciale
= Contribution
Le recouvrement client est resté centralisé au siège ainsi que l'ensemble des flux de
trésorerie. Aussi, le contrôle de gestion a-t-il maintenu au siège la localisation de l'ensemble des
frais financiers qui sont directement négociés par la direction financière centrale.
Le directeur commercial venait par ailleurs de lui confier qu'il était très satisfait du chiffre
d'affaires de ces derniers mois, qui avait augmenté de plus de 15 % par rapport aux deux
semestres précédents. Il était par contre très inquiet des problèmes de recouvrement de
créances qui atteignaient des montants inhabituels (croissance de 20 % des impayés par
rapport aux deux semestres précédents). Il faisait également part de ses craintes que les
nouvelles libertés des agences ne soient utilisées à mauvais escient : « l'arme des prix ne
devrait être utilisée que sur le marché des PMF, or je crains que cela ne soit pas le cas ».
Travail demandé :
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CONTROLE DE GESTION
CG4-2009F
MGE Master 1, S1
Responsabilité Transfert de
Rendre compte pouvoir de
des résultats décision
des décisions Allocation de
« accountability » ressources
Contrôle de gestion
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La mesure de la performance dans une
organisation décentralisée
• Les avantages de la décentralisation sont
renforcés si les subdivisions ont une dynamique
de contrôle à leur niveau (autocontrôle) et donc
leur propre mesure de la performance
Contrôle de
gestion
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Le contrôle de gestion dans une
organisation décentralisée
Responsabilité
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Les différents types de CR:
Centre de coûts standards (CCS)
Mission : produire la quantité voulue, avec la qualité voulue, au
moment voulu, au coût prévu.
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Les différents types de CR:
Centre de revenus ou de chiffre d’affaires
Mission : générer un maximum de ventes en optimisant la
gestion de la force de vente
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Les différents types de CR:
Centre d'investissement
Mission : maximiser le retour sur investissement
Mêmes marges de manœuvre que le centre de profit
plus…
liberté d'investir dans des actifs ou d’utiliser des
actifs
NB: des stocks, des créances clients sont des actifs….
Mesure de la performance:
o ROI = Marge sans frais financiers / Capitaux investis
ou
o Marge après coût du financement des capitaux investis..
Exemple : division opérationnelle, filiale, toute entreprise prise
dans sa globalité
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Les différents types de CR
Récapitulatif (2/2)
Flux financiers délégués
Types de centre Compte de résultat Bilan
Coûts C.A. Actifs
Centre de coûts X
Centre de revenus (X , mais X
dépendants du
CA)
Centre de profit X X
Centre X X X
d’investissement
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CENTRE D'INVESTISSEMENT
CENTRE DE PROFIT
CENTRE DE COUTS
DISCRETIONNAIRES
CENTRE DE CENTRE DE REVENUS
COUTS ou de CHIFFRE
STANDARDS D’AFFAIRES
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Conditions de l’organisation en centres
de responsabilité
• Organisation gigogne et cohérente avec la
hiérarchie:
– Un centre de profit ne peut pas superviser un centre
d’investissement,
– Un centre de coûts (standards ou discrétionnaires) ou un
centre de revenus ne peut pas superviser un centre de profit
ni un centre d’investissement.
• Évaluer les performances sur tous les
éléments maîtrisables:
– Pour responsabiliser sur toutes les conséquences
financières des décisions prises dans le cadre de la
délégation
– En utilisant si nécessaire les prix de cession
• … Mais seulement sur les éléments maîtrisables:
– Attention aux cessions internes discutables
– Problème des activités fortement interdépendantes.
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A quoi servent les PCI?
2 objectifs possibles, mais incompatibles entre eux:
• Orienter les comportements (= vision contrôle de gestion):
Inciter les managers de CR à servir les intérêts du groupe en
les responsabilisant sur toutes les conséquences
financières de leurs décisions :
– Apprentissage et responsabilisation des CR sur les coûts des
biens/prestations qu’ils utilisent ou qu’ils occasionnent directement ou
indirectement au niveau d’autres CR
– Évaluation équitable de la performance des CR à travers le calcul de
’’contributions’’ : les PCI ne doivent pas privilégier un CR au détriment
d’un autre
– Convergence des buts: inciter les CR à ne pas optimiser la performance
locale au détriment de la performance globale
– Déclinaison de la stratégie groupe en matière de niveau d’intégration et
de différenciation.
• Optimisation fiscale au niveau du groupe (contexte spécifique
des groupes internationaux); pas étudié ici
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Impact comptable des PCI
Les PCI sont censés ne pas avoir d’impact sur le
résultat global (entreprise dans son ensemble,
groupe), mais seulement permettre de le « découper
» et de l’analyser en contributions par centres de
responsabilité
MAIS, dans les faits,
Ils peuvent affecter le résultat de l’entreprise :
par leur impact sur le comportement des divisions,
notamment en matière d’arbitrage entre acheter/vendre en
interne au groupe versus acheter/vendre en externe
dans les groupes internationaux, par leurs implications en
matières de taxation (quand les filiales sont implantées dans des
pays ayant des politiques fiscales différentes).
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PCI conditionnés par la politique
stratégique d’approvisionnement
• Politique d’intégration verticale (= interdiction ou impossibilité pour le fournisseur
interne de vendre à l’extérieur et, pour le client interne, d’acheter à l’extérieur tant que
capacité interne disponible)
fournisseur interne = centre de coûts (pas confronté à ni responsabilisé sur la
valeur de sa production sur un marché externe)
client interne chargé d’intégrer dans ses décisions les coûts du fournisseur
interne et les conséquences pour l’entreprise
PCI fondé sur les coûts du fournisseur
• Stratégie concurrentielle (= autorisation de vendre/acheter à l’extérieur)
fournisseur = centre de profit ou centre d’investissement
PCI doit laisser possibilité de profit au fournisseur
coût d’opportunité Feur ≤ PCI ≤ coût d’opportunité Client
avec coûts d’opportunité souvent en lien avec le prix du marché
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Les PCI en pratique….
• Lorsque PCI à partir des coûts du fournisseur,
plusieurs possibilités pour le calculer: coût complet
unitaire réel, coût complet unitaire standard, coût
unitaire par imputation rationnelle, coût marginal, …..,
avec implications diverses (non vues ici)
• Lorsque PCI en référence au prix du marché: prix du
marché pas toujours unique ni toujours connu pour
prestations strictement identiques.
Souvent encore de la place pour des négociations
entre le client et le fournisseur
Nécessité d’une instance d’arbitrage pour éviter que
les PCI ne découlent d’un pur marchandage et donc,
pour veiller à l’équité de l’évaluation de la performance
financière des CR concernés
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Responsabilité financière
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Les limites de l’évaluation de la
performance locale par le calcul de
contributions
• Les PCI ne traduisent pas les interdépendances
«qualitatives » entre CR
• La non-prise en compte de décisions ou de comportements
ayant un impact positif seulement à long terme sur la
performance financière => risque de court-termisme
• L’interventionnisme de la hiérarchie (sur certains moyens
pourtant officiellement délégués, sur les plans d’action, …)
• Les imputations discutables de « frais de siège » ou autres
• La difficulté à fixer les prix de cession en l’absence de
référence (interne ou externe) adéquate
• Le risque de contributions reflétant plus les habiletés de
négociation (des objectifs ou des prix de cession) des
responsables de CR que la performance « réelle »
25
26
26
CR et évaluation des individus
• L’évaluation des responsables de CR sur la base
de la performance de leur centre de responsabilité
est une évaluation dite objective (car elle repose sur des
données chiffrées et non pas sur l’appréciation de la part d’une ou
et sur des critères financiers.
plusieurs personnes)
En conclusion
• Le besoin de contrôle naît de la délégation
• Le système de contrôle sert à l’évaluation de
la performance des activités et parfois
aussi des individus. Un système unique ne
peut pas toujours mesurer de manière
simple et pertinente les deux performances
• Inciter nécessite de
– définir une mesure pertinente, contrôlable, simple,
vérifiable et objective de la performance
– séparer les responsabilités,
Ce qui n ’est pas toujours possible….
De plus en plus souvent, superposition au
déploiement par les CR de processus de pilotage
transversaux (activity based management, total quality
management, gestion de la supply chain, projets transversaux, target
costing, etc.)
28
27
Isabelle Gignon
1- Définition
Pour résumer,
- les centres de responsabilité permettent de fixer la nature des objectifs et des
moyens d'une entité de gestion,
- des outils de contrôle de gestion (tels que la gestion budgétaire) permettent d'une
part, de quantifier chaque année les objectifs et les moyens des centres de
responsabilité, d'autre part d'en contrôler a posteriori le respect ou le degré de mise
en oeuvre.
Depuis Richard Vancil ("What kind of management control do you need?", Harvard
Business Review, 1973), on a coutume de considérer qu'il existe 5 grandes
catégories de centres de responsabilité.
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Isabelle Gignon
Leur vocation consiste à minimiser les coûts, tout en produisant les quantités
prévues, avec la qualité nécessaire
Cela suppose que la production soit mesurable et qu'on puisse déterminer des
standards, c'est-à-dire des normes de consommation pour une production donnée.
Les centres de coûts sont souvent les plus nombreux dans les entreprises, et
correspondent la plupart du temps à un ou plusieurs centres d'analyse de la
comptabilité analytique
Il s'agit juste de fournir les meilleures prestations possibles sans dépasser le budget
global de fonctionnement prévu, qui correspond dans ce cas à un budget
d'autorisation de dépenses.
Les centres de coûts discrétionnaires ayant en quelque sorte "carte blanche" pour
disposer comme bon leur semble d'une enveloppe budgétaire, sans qu'il y ait même
de contrôle a posteriori sur la pertinence de son utilisation, les entreprises essaient
d'en limiter le nombre.
Il s'agit ici de développer le chiffre d'affaires sans avoir d'action possible sur le prix
de vente, donc essentiellement de développer le volume des ventes. Le centre peut
par ailleurs avoir à respecter une enveloppe globale de coûts commerciaux,
étroitement liée la plupart du temps au volume de ventes.
L'exemple-même est ici représenté par le service commercial quand les décisions
marketing ne dépendent pas de lui, c'est-à-dire lorsqu'il se limite à la force de vente
et à l'administration des ventes.
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Isabelle Gignon
Cette catégorie de centre de responsabilité est très large puisqu'elle couvre aussi
bien le service commercial ayant reçu une délégation sur la fixation du prix de vente
(arbitrage prix / volume) que la division ou l'agence ou la succursale dont la gestion
s'approche de celle d'une mini-entreprise au sein de l'entreprise (arbitrage prix /
volume / coûts), ou encore que le service production dont la capacité technique à
répondre à des besoins très spécifiques de la clientèle est déterminante pour la
finalisation des ventes (arbitrage coûts / volume), etc....
Les actifs doivent être compris au sens très large: il peut certes s'agir d'actif
immobilisé (quoique la direction générale se réserve fréquemment les décisions sur
tous les investissements lourds), mais plus souvent d'actifs circulants tels que les
stocks, les créances clients.
Les modes de financement de ces actifs sont habituellement décidés par la direction
générale de l'entreprise, sauf en ce qui concerne les financements "gratuits" tels que
les dettes fournisseurs, pour lesquels elle peut déléguer son autorité.
Les centres d'investissement peuvent donc être tenus responsables, selon les cas,
de quelques éléments d'actif immobilisé, et de tout ou partie de leur besoin en fonds
de roulement d'exploitation (=stocks + créances d'exploitation - dettes d'exploitation).
Toute entreprise dans son ensemble est un centre d'investissement; les filiales aussi
(elles ont d'ailleurs la personnalité juridique), mais également tout centre de profit
que l'on veut responsabiliser sur l'engagement d'éléments d'actif nécessaires à son
exploitation.
Notons que, dans la pratique, les entreprises ont tendance à appeler « centres de
profit » indistinctement des services qui ont des objectifs de centre de profit, de
centre d’investissement, voire de centre de chiffre d’affaires.
1
« Le contrôle de gestion » N. GUEDJ et collaborateurs – Editions d’organisation
30
Isabelle Gignon
Centre de chiffre Service des X Court terme Maximiser le volume des ventes
d’affaires ventes avec les moyens budgétés
La maîtrise du long terme et l'ampleur des éléments gérés situent d'une part les
centres de frais discrétionnaires, d'autre part les centres d'investissement à des
niveaux de responsabilité élevés, mais les seconds dans des fonctions souvent plus
opérationnelles que les premiers:
- des services fonctionnels d'"état-major" (marketing, recherche et développement,
planification, organisation, contrôle de gestion,.....) gèrent souvent directement
peu d'actifs mais par contre des enjeux à long terme; ils sont souvent à ce titre
considérés comme centres de frais discrétionnaires.
- des responsables opérationnels de haut niveau (responsables de divisions
produit, de zones géographiques, d'unités d'exploitation...) doivent garantir les
chances de rentabilité à long terme, notamment par leur action sur des éléments
d'actif parfois importants; ils auront donc une responsabilité de centres
d'investissement.
31
Isabelle Gignon
Mais la direction générale peut déléguer à ses collaborateurs immédiats son autorité
sur certains postes du bilan ou du compte de résultat, lesquels collaborateurs
peuvent en faire de même avec leurs propres subordonnés. Ainsi, plus la délégation
est grande, plus le nombre de centres de responsabilité est élevé.
Il faudra en exclure le coût de tout type de moyens sur lesquels il n'a aucune action
possible, même s'ils lui sont utiles (coût de la direction générale, frais généraux,
etc...). De même, dans le cas de responsabilité partagée avec un autre centre, il
faudra "neutraliser" l'impact de la bonne ou mauvaise gestion de l'autre centre sur le
centre dont on veut mesurer la performance. Ainsi, si l'on conçoit bien que la gestion
des effectifs d'un atelier relève du centre de production concerné, la politique
salariale par contre n'est pas a priori de son ressort, mais plutôt de celui d'une
direction générale relayée par sa direction des ressources humaines. Si les coûts du
personnel de l'atelier s'avèrent plus élevés que prévus en raison d'une augmentation
imprévue des salaires, les indicateurs de performance du centre de production ne
doivent pas en être affectés.
32
Isabelle Gignon
Résultat de l'entreprise
Contribution de Contribution du
la production commercial
Résultat de l'entreprise
33
Isabelle Gignon
Les facturations internes se font au moyen de prix de cession, connus par avance
des centres concernés. Il est possible d’envisager des cessions internes entre des
centres de responsabilité autres que des centres de profit. Il existe en effet différents
types de prix de cession et ils permettent de traduire les différentes possibilités de
cession entre centres de responsabilité, quelle que soit la nature de ces derniers.
le "client" interne a une activité de production, si bien que le produit vendu par
l'entreprise sur le marché externe est plus élaboré que celui qui fait l'objet de la
cession :
Le produit acheté en interne peut être assimilé à une matière première ou un
composant pour lequel il serait possible de trouver des fournisseurs externes, avec
qui le fournisseur interne pourrait être mis en concurrence. Dans ce cas, on peut
envisager un prix de cession quasiment identique à celui des fournisseurs externes
ou éventuellement diminué d’une décote plus faible que dans le cas précédent car
ne représentant que l’économie de charges réalisée par le fournisseur par rapport à
une vente externe.
34
Isabelle Gignon
-b- prix de cession calculé sur la base des coûts d'élaboration du produit (ou de la
prestation faisant l'objet de la cession):
Afin que le client interne ne subisse pas les conséquences de la bonne ou mauvaise
gestion de son fournisseur interne, le prix de cession devra être fondé sur des coûts
standards, c’est-à-dire prévus par avance et non pas réels.
Dans ce cas; le fournisseur reste centre de coûts car sa performance, mesurée par
différence entre les cessions internes et ses coûts réels, ne correspond pas à un
résultat au sens économique du terme (le prix de cession ne traduit pas la sanction
du marché), mais à un écart entre ses coûts réels et ses coûts prévus.
Il faut également déterminer dans quelle mesure le prix de cession doit tenir compte
de l'existence à la fois de frais fixes et de frais variables pour le fournisseur. En effet,
si le prix de cession est fixé à l'unité vendue, la performance du fournisseur est
conditionnée par le volume des cessions: si le client interne ne respecte pas le
volume prévu de cession, le montant des cessions risque de ne pas couvrir les frais
fixes du fournisseur (et inversement si le client interne achète plus que prévu). C'est
pourquoi la facturation interne peut dans certains cas se composer d'une partie
variable, proportionnelle au volume des cessions, et d'une partie fixe.
La détermination des prix de cession doit donc faire l'objet du plus grand soin, tant
dans le choix de la référence (prix du marché ou coûts standards) pour l'incidence
qu'elle a sur le statut des centres concernés, que dans leurs modalités précises de
calcul, pour leurs conséquences sur l'appréciation des performances des centres. Il
faut en effet que les prix de cession traduisent le mieux possible la réalité
économique, c'est-à-dire la contribution de chaque centre à la constitution du résultat
de l'entreprise. Sinon, au lieu de développer le sens économique des responsables
de centre, ils risquent d'être sources de démotivation et de conflits.
35
Isabelle Gignon
Soulignons que l’utilisation des PCI à des fins fiscales n’est pas compatible avec leur
utilisation aux autres fins.
Références bibliographiques
36
Isabelle GIGNON, NEOMA BS
TEXTIPLUS
TEXTIPLUS est une fabrique textile implantée dans les Ardennes et qui, en 200N, a
employé 600 personnes pour un chiffre d'affaires d'environ 60 millions d’euros.
37
d'approvisionnement en juste à temps. L'autre problème réside dans la perte de
vitesse que ce type d
e produits enregistre en raison de la crise du secteur automobile.
Votre mission :
Vous devez ainsi présenter une proposition dûment argumentée pour les services
suivants:
- la division "produits de grande consommation" et, au sein de celle-ci :
o la direction du site de production de Charleville
o la direction commerciale des produits de grande consommation
o le service création
38
- la division "produits industriels" et, au sein de celle-ci :
o les technico-commerciaux des produits industriels
o la direction de fabrication de Sedan
o le bureau d'études
o le service devis-achats
Votre proposition doit également préciser la nature des éventuels prix de cession.
ANNEXE
Direction
générale
39
Thème 2 : Contrôle de gestion et processus
prévisionnel
Présentation powerpoint p. 41
Application : Labellissimo p. 56
40
CONTROLE DE GESTION
CG4-2009F
MGE Master 1, S1
Thème 2: CONTRÔLE DE GESTION ET PROCESSUS PREVISIONNEL
41
Qu’est-ce que la planification?
Planifier, c’est « engager l’organisation dans
une trajectoire donnée et mobiliser les
moyens
A.C.Martinet
pour parvenir à un futur désiré. »
Pourquoi planifier ?
L'environnement est en perpétuelle évolution
La taille de l'organisation génère de l'inertie
Les ressources disponibles sont limitées
Il faut donc
choisir son évolution
s’en donner les moyens
fixer les orientations stratégiques
anticiper
= Planifier
42
Caractéristiques des trois démarches
possibles
Planification stratégique Planification Budgétisation
opérationnelle (ou plan
moyen terme, PMT)
Fonction Former la stratégie (que Décliner la stratégie Responsabiliser sur le
faire?) (comment faire?) déploiement stratégique
Horizon Souvent 3 à 5 ans 2 à 5 ans (souvent 3 ans) Presque toujours 1 an
(parfois plus)
Participants DG + ses collaborateurs Idem + leurs Tous les managers de
immédiats collaborateurs centres de responsabilité
Animateur Service planification (CG Souvent le service Service contrôle de gestion
par défaut) contrôle de gestion
Principes Surtout qualitatif, Qualitatif et quantitatif Quantitatif et parfois
Global entreprise, Décliné par grands qualitatif, décliné par
Peu ou pas annualisé départements, centres de responsabilité,
Annualisé Mensualisé
43
Principaux objectifs ( quantifiés) stratégiques
44
Démarche prévisionnelle
séquentielle traditionnelle: le PPBS
Planification Diagnostic Décision Plan Mars-Avril
stratégique stratégique stratégique
stratégique
Programmation
Budgétisation Budgets Sept- Déc
à court terme
Contrôle et
modélisation
Ci-dessus, schéma d’une démarche intégrée (PPBS: Planning, Programming,
Budgeting System).
Variantes: « démarche différenciée », où plan opérationnel est moins
strictement contraint par le plan stratégique ou encore, un seul plan
(stratégique ou opérationnel, selon le niveau de détail) précédant le budget
9
45
Les démarches non séquentielles
11
12
46
Le processus ouvert ou « continu »
« En permanence » « En permanence »
Diagnostic d ’entreprise
Études de l ’environnement
Groupes de travail
Objectif à Groupes de travail
stratégiques: spécifiques par projet
moyen terme
horizontaux et
verticaux Propositions Propositions de
stratégiques développement
et changement
DG fait une synthèse:
* options stratégiques et
politiques
* définitions de projets
* allocation de ressources
Plan opérationnel
13
14
47
Le déploiement aux différents niveaux
hiérarchiques
Pour chacun des 2 types de prévision
opérationnelle (plan stratégique et budgets),
plus ou moins de cadrage possible:
• Processus descendant ou top-down :
cadrage ferme sous forme d’objectifs et
éventuellement de plans d’action; les N-1
répercutent en cascade aux N-2, etc.;
remontée pour consolidation et vérification
• Processus mixte: cadrage souple par
objectifs indicatifs ou très généraux; les N-
1 proposent des plans d’action et peuvent
négocier au besoin un aménagement des
objectifs
• Processus ascendant ou bottom-up: pas de
cadrage, les N-1 proposent des objectifs et
éventuellement des plans d’action; la
direction challenge les propositions, sur les
chiffres et/ou sur les plans d’action-projets
15
16
48
Les critiques de la phase de planification
stratégique traditionnelle (Mintzberg)
• Processus séquentiel et top-down n’est pas adapté
pour des environnements très incertains ou
évolutifs
• La caractère très formel et bureaucratique ne
favorise pas la créativité
planification n’est pas adaptée pour former la
stratégie; peut à la limite l’être pour la mettre
en œuvre (i.e. phase de planification
opérationnelle)
• Le caractère top-down est peu motivant pour la «
base ».
• Souvent, le PPBS intègre trop peu les aspects
opérationnels concrets
17
49
Déclinaison vs émergence de la
stratégie (Mintzberg)
Stratégie Stratégie
non réalisée réalisée
Stratégie émergente
19
50
Gestion budgétaire: définition
Gestion = Budgets + Suivi + Réexamen des prévisions
budgétaire budgétaire budgétaires (le cas échéant)
Budget: « Expression comptable et financière des plans
d’action retenus pour que les objectifs visés et les moyens
disponibles sur le court terme convergent vers la réalisation
des plans opérationnels. » (H. Bouquin)
Suivi budgétaire: comparaison périodique des
réalisations avec tous - et seulement- les éléments
inscrits au budget.
Réexamen des prévisions budgétaires: correspond soit
à une re-prévision des réalisations d’ici la fin de
l’exercice budgétaire, soit à une modification des
objectifs budgétaires.
21
51
Les étapes classiques de la
gestion budgétaire
Appréciation et analyse des réalisations sur l ’exercice en cours
1. Cadrage
préalable Fixation d ’objectifs généraux, de manière plus ou moins
participative, en lien avec le PMT le cas échéant
Réflexion des centres de responsabilité sur les plans d ’action et
moyens à mettre en œuvre
2. Élaboration
Traduction financière (budgets) par centre de responsabilité
des budgets
par fonction Présentation par les centres de responsabilité des plans d ’action,
moyens et budgets à la DG pour approbation/négociation (suivie
éventuellement de modifications de la 1ère version)
3. Finalisation Synthèse financière de la budgétisation intégrant décisions de
des budgets financement et « gel » des budgets (tous mensualisés)
23
52
Isabelle Gignon
La prévision budgétaire comporte généralement trois grandes étapes résumées dans le schéma
ci-dessous.
Direction SIMULATION
générale - Axes politiques Résultats et comparaison
+ - Différents scenarii avec les objectifs
Contrôle
de gestion
+
Certains CHOIX D’UN PRE-BUDGET ET COMMUNICATION
services AUX RESPONSABLES OPERATIONNELS
fonctionnels
FONCTION VENTE
Supérieurs
hiérarchiques NEGOCIATION AVEC LA DIRECTION
3ème phase
Synthèse
financière CONSOLIDATION AU NIVEAU DE
Contrôle de L’ENTREPRISE ET VALIDATION par DG
Gestion + DG
53
Isabelle Gignon
Son objectif est de permettre à la direction générale d'assurer la cohérence des budgets, entre
eux et par rapport aux objectifs généraux de l'entreprise. Ce cadrage peut être indicatif ou
ferme, en fonction du type de management. Lorsque la phase de budgétisation est précédée
d’une phase de planification (processus séquentiel), ce qui a été prévu pour l’année la plus
proche dans le plan en tient généralement lieu ou l’oriente fortement.
La pré-budgétisation nécessite :
- la fixation des objectifs généraux de l'entreprise par la Direction générale, le plus souvent en
termes de rentabilité et de capacité commerciale (part de marché, chiffre d'affaires global,
....)
- le choix, toujours par la Direction Générale, des grands axes politiques, en matière de
produits, d'investissement, de sous-traitance, de gestion du personnel,...
- la formulation d'hypothèses sur l'environnement : inflation, fiscalité, évolutions juridiques,...
- - la réalisation d'études préalables : prévisions de vente à court-terme, normes élémentaires
au niveau commercial (frais de vente, variation de prix,...) et au niveau technique
(cadences, rendements, ...)
Elle donne parfois lieu à une simulation, sur la base de plusieurs scénarii dont on compare les
résultats avec les objectifs recherchés. On retient alors comme pré-budget le scénario qui
permet d'atteindre les objectifs.
Le pré-budget est décrit par un document appelé parfois "cadre budgétaire" ou "lettre
d'orientation budgétaire". Il est transmis aux responsables opérationnels et contient l'ensemble
des objectifs, hypothèses, normes et politiques qui doivent être retenus pour la phase suivante
de budgétisation par fonction.
Ils correspondent à la déclinaison plus précise par fonction des éléments retenus dans le
cadre de la pré-budgétisation :
- objectifs précis par fonction,
- choix des plans d’action pour atteindre ces derniers, en respectant les grands axes politiques
arrêtés par la direction générale,
- chiffrage monétaire des moyens à mettre en œuvre, en retenant les hypothèses et normes
fixés lors de la pré-budgétisation.
La description détaillée de leur élaboration fera l’objet du thème suivant mais précisons déjà
que leur construction doit obéir à deux logiques :
- la logique verticale d'élaboration du budget par fonction: elle correspond à la répétition "en
cascade", c'est-à-dire en suivant la structure hiérarchique, du processus objectifs - plans
d'action - simulations de programmes et sous-budgets - choix d'un sous-budget. Elle n'a lieu
d'être que lorsqu'il existe plusieurs niveaux hiérarchiques au sein d'une même fonction.
- logique horizontale, ou architecture budgétaire, qui traduit la logique d'enchaînement entre eux
des budgets par fonction : le volume des ventes conditionne le volume de production qui lui-
même conditionne le volume des achats, etc.
Une fois que chaque responsable budgétaire a élaboré, souvent avec l’aide d’un contrôleur de
gestion, sa proposition budgétaire, il la présente généralement à son supérieur hiérarchique,
parfois assisté lui aussi d’un contrôleur de gestion ou d’un « financier ». Le supérieur
hiérarchique va poser des questions pour vérifier la pertinence de la proposition. A l’issue de
cette discussion, le supérieur hiérarchique peut parfois accepter une proposition s’écartant un
54
Isabelle Gignon
peu de l’objectif donné lors du cadrage tout comme il peut aussi demander au responsable
budgétaire de retravailler sa proposition, plus ou moins à la marge.
La synthèse financière est généralement constituée d’un compte de résultat prévisionnel, d’un
budget de trésorerie et d’un bilan prévisionnel, parfois aussi un plan de financement. Ces
documents prévoient les effets pour l’entreprise dans sa globalité de la mise en œuvre des
budgets par fonction, en termes de rentabilité, trésorerie, équilibre financier.
Leur utilité est double :
- vérifier que les plans d'action par fonction devraient permettre d'atteindre les objectifs
généraux donnés dans le pré-budget.
- permettre le cas échéant de prendre des mesures d'ordre financier, notamment en
matière d'équilibrage de la trésorerie ou d’équilibre financier du bilan.
55
Isabelle Gignon et Didier Leclère
LABELLISSIMO
LABELLISSIMO S.p.a. est une PME italienne innovante et dynamique ayant mis au point une
machine à poser des étiquettes adhésives sur les bouteilles de vin.
Par rapport à l’étiquette traditionnelle, l’étiquette adhésive apporte une plus grande simplicité au
niveau de l’application, grâce à la disparition des problèmes techniques posés par l’utilisation de
colle liquide.
Le nouveau procédé est maintenant bien connu des négociants de vin européens, et seul le
prix élevé des machines fabriquées par LABELLISSIMO et quelques rares sociétés
concurrentes, allemandes et françaises notamment, constituent un obstacle à sa généralisation.
Pour l’année en cours, sa part de marché en volume est de 25%.
LABELLISSIMO a ouvert il y a trois ans une filiale en France. Cette filiale, installée à Lyon, a un
rôle purement commercial : elle importe les machines et en assure la diffusion, le montage sur
les chaînes d’embouteillage et la maintenance.
Après quelques pertes la première année, la filiale française a équilibré ses comptes dès la
seconde année d’exploitation, et dégagera un bénéfice pour l’exercice actuel qui s’achève et
qui correspond à l’année civile N.
L’effort marketing a surtout porté jusqu’à présent sur la participation aux salons professionnels
spécialisés régionaux, notamment à Beaune et Béziers.
Les prospects bordelais et champenois n’ont pas pour l’instant été prospectés
systématiquement, mais la notoriété de la firme italienne est telle que de nombreux clients, en
particulier des coopératives, prennent contact spontanément avec la direction lyonnaise.
Première partie
Pour l’exercice N, les principales données relatives à l’exploitation sont les suivantes :
a) La société emploie actuellement huit personnes, avec les coûts salariaux annuels suivants
et comportant toujours 60% de rémunérations nettes et 40% de charges sociales :
- 1 directeur : 80 000 € (soit 48 000 de salaire et 32 000 de charges sociales)
- 2 employées de bureau, assumant les tâches administratives, comptables et de
secrétariat diverses : 2 x 30 000 € = 60 000 €
- 3 techniciens, assurant le montage et la maintenance : 3 x 40 000 € = 120 000 €
- 2 commerciaux, avec un statut de VRP, rémunérés en partie par un fixe (20 000 € par
personne), et en partie par une commission de 5% sur le chiffre d’affaires hors taxes
(3% de rémunération et 2% de charges)
b) Le chiffre d’affaires annuel actuel est de 1 600 000 € pour 25 machines vendues. Chaque
machine est facturée 40 000 € par la maison-mère italienne.
c) Les autres charges de commercialisation (de logistique essentiellement) sont
proportionnelles au volume des ventes et s’élèvent à 40 000 €.
d) Les autres charges diverses, considérées comme fixes, sont de 30 000 € au total et
comportent 18 000 € de dotations aux amortissements, ainsi que 600 € d’intérêts financiers.
56
Isabelle Gignon et Didier Leclère
Questions :
-1- Quel est selon vous le statut de Labellissimo en termes de centre de responsabilité ?
-2- Etablissez le compte de résultat prévisionnel pour N.
-3- Calculez le seuil de rentabilité. Commentez.
Deuxième partie
Question :
Si vous faisiez partie du comité de direction de la maison-mère qui doit arrêter un
objectif global de vente en N+1 pour la filiale française, que retiendriez-vous comme
objectif de volume des ventes ? Argumentez votre position.
Troisième partie
En octobre N, la filiale française reçoit ces objectifs dans le cadre des directives et orientations
qui découlent de la pré-budgétisation réalisée par le siège. Elle doit produire d’ici la mi-
Novembre une proposition de budget ainsi que son plan d’action pour l’année N+1 car elle
devra présenter le tout au PDG et au contrôleur de gestion du siège, à l’occasion de la grande
réunion annuelle de négociation des budgets de services et filiales qui se déroulera fin
Novembre en Italie. Elle se met aussitôt au travail et imagine trois plans d’action :
57
Isabelle Gignon et Didier Leclère
Questions :
-1- Présentez les comptes de résultat relatifs à chacun des plans d’action envisagés.
-2- Si vous étiez directeur de la filiale française, quel plan d’action retiendriez-vous pour
le budget qu’il doit bientôt présenter à la maison-mère ? Argumentez.
58
Thème 3 : Les budgets par fonction
Note technique p. 60
Présentation powerpoint p. 79
Applications :
- budget de production : Vitpro p. 82
- budget des achats : Approuv’ p. 84
- enchaînement des budgets par fonction : Alarmsécu 1ère
partie p. 85
59
Isabelle Gignon
I. PRINCIPES GENERAUX
Pour mémoire (cf. thème précédent), la construction des budgets par fonction deux logiques :
une « verticale » de déclinaison le long de la ligne hiérarchique et une « horizontale »
d’articulation des fonctions entre elles, en commençant par la fonction sur laquelle repose le
plus de contraintes, à savoir généralement dans une économie de marché, la fonction
commerciale.
60
Isabelle Gignon
L’ensemble des documents mentionnés ci-dessus doivent être repérés dans le temps
pour pouvoir effectivement servir de guides durant l'année concernée. C'est l'objet de la
mensualisation.
Tests de capacité
de production
- Stocks 1 + Stock 2
matières
Budget des achats
Programme d’achat
Budget de fonctionnement
du service achats
61
Isabelle Gignon
Il peut également comporter, le cas échéant, le montant des rabais et remises consentis, le
coût de transport sur ventes et les débours, c'est-à-dire les frais engagés par l'entreprise et
refacturés aux clients (opérations en douane, taxes spéciales...).
2
La décomposition du budget des charges commerciales n’est pas systématique et, quand elle existe,
elle peut être différente (par exemple, la fonction marketing est parfois distincte de la fonction
commerciale, auquel cas le budget commercial n’inclut pas le budget des frais marketing).
62
Isabelle Gignon
➜Caractéristiques :
- les frais de vente sont souvent en partie fixes et en partie variables
- leur partie variable dépend du niveau des ventes (volume des ventes ou chiffre
d'affaires)
➜ En conséquence, la prévision de leur montant se traduit souvent sous forme d'un budget
flexible :
➜ Il couvre tous les frais dont le niveau peut agir sur le volume des ventes ou qui concourent
à la connaissance du marché : frais de publicité (pour les produits ou institutionnelle),
promotion, foires-expos, définition de nouveaux produits, études de marché ou de la
concurrence, ...
➜ Caractéristique :
Bien que ces frais puissent être pour partie fixes et pour partie variables, on ne peut pas les
traduire par un budget flexible car il n'existe pas de liaison fonctionnelle entre leur niveau et le
volume des ventes ou le chiffre d'affaires.
➜ Il concerne tous les frais liés à la structure administrative des ventes : rémunération et
charges sociales de la direction des ventes, charges de gestion courante (loyers, assurances,
électricité, téléphone) dotations aux amortissements (bâtiments, matériels,...)
➜ Caractéristique :
Ces frais de structure sont le plus souvent fixes.
63
Isabelle Gignon
PREVISION GENERALE DE
TENDANCE DES VENTES
lors de la
pré-budgétisation
OBJECTIFS GENERAUX
DE CHIFFRE D’AFFAIRES
POLITIQUE POLITIQUE DE
DE PRIX PROMOTION DES VENTES
lors de la
budgétisation
de la fonction PROGRAMME DES
commerciale VENTES
Ni ventilés, ni mensualisés, ils font partie du cadre budgétaire communiqué aux opérationnels.
Ils sont fixés par la Direction Générale, parfois après consultation d'un comité de direction qui
peut regrouper différents cadres de l'entreprise, de services divers.
64
Isabelle Gignon
Il correspond aux prévisions en volume des ventes, ventilées (par produit, vendeur, région,
client,...) et réparties dans le temps (le plus souvent par mois et parfois par trimestre)
Avant de pouvoir le finaliser, il faut impérativement s’assurer que les services en amont,
notamment la production, ont la capacité de production nécessaire pour pouvoir l’alimenter en
temps voulu.
La mensualisation doit également tenir compte, le cas échéant, de la saisonnalité des ventes
constatée dans le passé. Cette saisonnalité est généralement calculée sur quelques années
antérieures au moyen de coefficients de saisonnalité :
Le programme des ventes est établi de manière plus ou moins concertée au sein-même du
service commercial.
Traduction monétaire des politiques commerciales et du programme des ventes, ils sont
établis, selon les entreprises :
- soit par les commerciaux eux-mêmes, plus ou moins assistés par le contrôleur de
gestion
- soit par le contrôleur de gestion, sur les bases des informations fournies par les
commerciaux.
Les techniques de prévision de tendance des ventes font partie des études préalables de la
pré-budgétisation, et constituent donc un des éléments qui permettent à la direction générale
d'arrêter les objectifs généraux de l'entreprise (NB : Il est fréquent que la direction générale
fixe des objectifs légèrement plus ambitieux que la tendance des ventes dégagée).
Le but est de collecter les informations en partant du général vers le spécifique à l’entreprise,
afin de prévoir les quantités et les prix des vente à venir, et ce, ventilés par secteurs, produits,
zones géographiques (selon le découpage retenu lors de l’analyse de l’organisation). Il existe
de nombreuses techniques de prévision de la tendance des ventes, mais il faut bien être
conscient qu’aucune d’entre elles n’est fiable à 100%. Une démarche performante de
prévision de la tendance correspond donc à la combinaison de plusieurs techniques de types
différents.
On distingue trois grands types de techniques : les méthodes dites « qualitatives », l’analyse
des statistiques de ventes passées et les méthodes causales ou explicatives.
65
Isabelle Gignon
Ce type de méthodes consiste à considérer que les volumes futurs des ventes peuvent être
prévus d'après les volumes passés (le futur ne serait que le reflet plus ou moins modifié du
passé). Elles correspondent à une extrapolation de la tendance dégagée d’après les ventes
des années précédentes, selon des techniques plus ou moins élaborées (cela va du simple
ajustement à main levée d’un graphique représentant les ventes passées, jusqu’à l’expression
mathématique d’une courbe d’ajustement par la méthode des moindres carrés ou par lissage
exponentiel).
Ces méthodes présentent comme avantage de ne nécessiter que des statistiques internes
(sans recourir à l'achat d'informations externes comme dans les méthodes causales ou
comme dans l'étude de marché ou la consultation de panels), et d'être par là-même peu
coûteuses.
Par contre, leur principal inconvénient réside dans le fait que la prévision ne tient pas compte
des changements dans l’environnement ou sur le marché susceptibles d’influencer les ventes.
Or dans des environnements de plus en plus turbulents, les méthodes strictement statistiques
s’avèrent inopérantes.
Elles essaient de modéliser les ventes, c’est-à-dire de trouver des relations mathématiques
qui permettent de lier le niveau des ventes à une ou plusieurs variables économiques connues
de façon externe. Ces dernières peuvent constituer des causes réelles au volume des ventes
(relation causale) ou, bien que n'en étant pas la cause, présenter une corrélation avec les
ventes.
66
Isabelle Gignon
Ce genre de relation entre deux variables est mis en évidence par l'ajustement des ventes,
représentées par un "nuage de points", à une courbe connue. Cet ajustement est réalisé en
utilisant des approches mathématiques telles que la méthode des moindres carrés, les
modèles de régression multiple ou les modèles économétriques.
Avantages de ces méthodes : les variables externes "prédisant" les ventes sont souvent plus
accessibles et plus fiables que la prévision des ventes de manière qualitative (étude de
marché, panels) ou de manière quantitative. De plus, leur évolution précède souvent celle des
ventes à prévoir. Notons que des organismes tels que l'INSEE, le CREDOC, le BIPE
produisent des statistiques sur l'évolution passée et prévue de grandes variables
économiques.
Inconvénients : La relation calculée entre les ventes et la(les) variable(s) externe(s) peut se
modifier ou se renverser sans que la méthode puisse le prévoir, et, de ce fait, être totalement
invalidée.
= Quantité à produire
Dans un deuxième temps, il s’agit de répartir dans le temps (souvent le mois) cette quantité
annuelle de production: c’est la mensualisation du programme de production.
Le problème consiste à gérer la production avec des ventes irrégulières. En effet, l’entreprise
dispose généralement d’une structure de production (hommes, machines, locaux) qui a une
capacité donnée et limitée, alors que les ventes sont très souvent irrégulières. Or, il ne lui est
pas toujours possible de « flexibiliser » cette structure de production autant que l’irrégularité
des ventes le nécessiterait. Lorsque les produits sont stockables, son problème se ramène
donc au choix suivant : répercuter l’irrégularité des ventes sur la production ou sur le niveau
de stockage.
67
Isabelle Gignon
L’entreprise produit en juste-à-temps (soit parce qu’elle n’en a pas le choix - cas des activités
de service ou des productions de produits périssables -, soit parce qu’elle l’a choisi pour éviter
les coûts liés à l’existence d’un stock).
Elle se trouve alors face à un choix portant sur sa capacité de production, illustré par les deux
situations extrêmes suivantes :
➜ si elle se dote d’une capacité permettant de répondre au niveau maximal de vente, elle doit
supporter le coût de sous-activité de sa structure en dehors des périodes « de pointe ». Coût
de sous-activité = coût engendré par le maintien de capacité de productions alors que le
niveau des ventes est faible.
➜ si elle se dote d’une capacité calée sur le niveau le plus faible d’activité, elle doit, pour les
périodes de pointe, soit mettre sa structure en sur-activité avec les risques que cela
représente, soit recourir à des ressources externes (intérim, contrats à durée déterminée,
stagiaires, location de matériel, sous-traitance) avec les coûts plus élevés et/ou les aléas que
cela entraîne.
De ce fait, les services de production cherchent souvent à avoir une production aussi régulière
que possible, afin de rationaliser l’utilisation de leur structure de production et, de ce fait,
minimiser leurs coûts de production.
D’autre part, toute production en flux tendu nécessite une augmentation des frais de
communication interne et de maintenance des installations de production.
Dans ce cas, l’entreprise fournit tous les mois sensiblement la même production. Pendant les
mois de faible vente où la production est supérieure aux besoins des commerciaux, elle
constitue un stock-tampon ou d’anticipation des périodes de forte vente. Elle puise dans ce
stock lors des mois de forte vente où sa production est inférieure aux besoins des
commerciaux.
Programme de production envisagé avec une production régulière = 1 000 unités par mois (3
000 unités / 3 mois).
68
Isabelle Gignon
La répartition des ventes dans le temps est la suivante : 850 unités en janvier, 1 000 unités en
février et 1 250 unités en mars.
Regardons s’il n’y a pas de rupture des stocks :
La répartition des ventes est la suivante : 1 250 unités en janvier, 1 000 unités en février et
850 unités en mars.
On constate que, dès Janvier, le programme de production régulier qui a été envisagé ne
convient pas (disponible = 200 unités du stock initial + 1 000 unités produites = 1200 unités,
alors que besoins pour vente = 1 250 unités). L’entreprise devra donc renoncer à son souhait
d’avoir une production parfaitement régulière.
Outre les cas d’impossibilité matérielle à entièrement lisser sa production, le choix d’avoir une
production régulière présente un autre inconvénient : ce type de choix génère des stocks plus
importants que lorsqu’on choisit une production irrégulière. Or un stock important génère un
important coût financier de détention du stock.
Si l’on reprend le premier cas de figure de l’exemple précédent, imaginons que chaque unité
stockée génère un coût financier de10 €.
69
Isabelle Gignon
On constate qu’aucun des choix dans l’alternative production régulière / production irrégulière
n’est idéal :
- une production en juste-à-temps permet de minimiser les stocks et donc leur coût,
mais entraîne soit des coûts de sous-activité, soit des coûts élevés de recours à des
ressources externes,
- une production régulière minimise les coûts directs de production, mais entraîne un
stock important qui occasionne un coût financier élevé.
De ce fait,
- les entreprises cherchent à flexibiliser le plus possible leurs structures de production
(voir notamment mesures de flexibilisation du temps de travail) afin de pouvoir produire
en juste-à-temps sans en supporter les inconvénients ;
- lorsqu’elles ne le peuvent pas, elles essaient d’estimer quelle est la démarche la moins
risquée et la moins coûteuse pour elles en fonction de leurs caractéristiques propres,
puis font un choix de principe pour plutôt une production régulière ou plutôt une
production en juste-à-temps. Mais cela reste un principe qui, le plus souvent, devra
souffrir quelques exceptions ponctuelles.
Pour chacune de ses fabrications, l’entreprise a traduit les processus de production par des
gammes opératoires qui précisent les temps nécessaires par type de qualification pour le
personnel, et par type de machines pour le matériel. Ces gammes opératoires permettent de
traduire le programme de production envisagé en besoins par centres d’activité (ateliers,
usines, postes de travail, etc...).
Sur la base de cette prévision des besoins par centre d’activité, l’entreprise doit s’assurer
qu’elle dispose bien des ressources nécessaires, en termes de facteurs de production
(hommes et machines) pour réaliser le programme de production envisagé : c’est l’objet des
tests de capacité.
Si l’entreprise a opté pour une production régulière, et après qu’elle ait vérifié qu’il ne devrait
pas y avoir de rupture de stock, il suffit de réaliser les tests de capacité (un par facteur de
production) pour un seul mois, car la production est censée être identique tous les mois.
Si l’entreprise a opté pour un programme de production irrégulier, elle doit réaliser les tests de
capacité pour chaque mois.
Exemple :
Une entreprise fabrique deux produits A et B. Leurs gammes opératoires sont les suivantes :
Temps-hommes Temps-machine
Produit A 1 heure 2 heures
Produit B 2 heures 3 heures
L’entreprise a prévu une production sur un mois de 1 000 produits A et 2 000 produits B. Ses
besoins seront les suivants :
Temps-hommes Temps-machine
Produit A 1 000 heures 2 000 heures
Produit B 4 000 heures 6 000 heures
Total 5 000 heures 8 000 heures
70
Isabelle Gignon
Ses capacités en nombre d’heures productives sont les suivantes, après prise en compte des
temps d’arrêt prévisibles (temps de pause, maladie, congés, formation, réunions ou tâches
non directement productives pour les hommes, temps de préparation et maintenance pour les
machines) :
5 500 heures pour les hommes, 7 000 heures pour les machines.
On voit, en comparant les besoins aux capacités actuelles, qu’il manque 1 000 heures -
machine.
A l’issue des tests de capacité, l’entreprise peut être amenée, soit à réviser son programme de
production, soit à ajuster ses capacités :
Les implications stratégiques de ces choix expliquent que les décisions soient prises au
niveau de la direction générale et non pas de la production, qui ne fait qu’informer de ses
problèmes à alimenter le programme des ventes qui lui a été transmis.
Une fois que le programme de production a été validé (après tests de capacité et, pour une
production régulière, vérification de l’absence de rupture de stock), il reste à le budgéter.
L’approche de budgétisation varie selon les différents types d’activités qu’on trouve dans une
fonction de production :
- les autres services de production, ceux qui ont un rôle d’encadrement (responsable
de la production), ou de préparation (études, méthodes, ordonnancement) ou de contrôle
(contrôle-qualité), sont souvent des centres de coûts discrétionnaires. Leur budget comporte
essentiellement des frais fixes, dont le montant dépend plus du niveau de qualité attendu, et
seulement quelques charges variables, dont le niveau varie généralement en fonction d’autres
éléments que le volume de production (le nombre d’études réalisées, le nombre de
lancements en production réalisés, etc.).
Par ailleurs, ces différents types d’activité relèvent souvent de responsables différents au sein
de la fonction production. Aussi, le budget global de production se compose souvent de
plusieurs sous-budgets par type d’activité. Exemple : budget de la direction industrielle, budget
du bureau des méthodes, budget de l’atelier X, budget de l’atelier Y, etc...
71
Isabelle Gignon
Objectifs Objectifs
de stock de vente
Programme de production
global sur la période
Oui Investissement
dans la structure
Production OU Production
régulière(1) irrégulière
Programme Programme
mensuel mensuel
constant variable
Oui Oui
Budget Budget
Méthode mixte3
3
Uniquement pour les biens stockables
72
Isabelle Gignon
➜ La première étape consiste donc, tant pour le budget des achats que pour le budget de
fonctionnement du service, à établir le programme des achats. Celui-ci est fonction :
- des consommations prévues, soit d’après le programme de production pour des
entreprises industrielles, soit du programme de ventes pour les entreprises
commerciales,
- du niveau de stock souhaité.
On peut écrire :
+ Quantité qu’il est prévu de consommer
+ Quantité souhaitée en stock final
- Quantité en stock initial
= Quantité à acheter.
➜ Comme la quantité qu’on prévoit de consommer est la plupart du temps une donnée non
négociable et que le niveau du stock initial est déjà déterminé par le budget et les actions de
l’année en cours, le seul élément sur lequel le service achat peut jouer pour moduler la
quantité annuelle à acheter est le stock final.
73
Isabelle Gignon
La valeur d’un stock est une notion comptable vue en cours de comptabilité analytique - calcul
des coûts : un stock d’éléments achetés en l’état (marchandises, matières premières,
composants, etc...) est valorisé à son coût d’achat, un stock de produits élaborés par
l’entreprise est valorisé à son coût de production.
Les coûts liés au stock sont les coûts générés par l’existence de ce stock en plus de leur
valeur comptable.
Le coût total lié au stock est la somme du coût de possession de stock et du coût de passation
de commandes. Une entreprise a donc le choix entre deux rythmes opposés de commande
(pour une quantité annuelle donnée à commander) : commander fréquemment mais en faibles
quantités (1er cas), ou commander rarement mais en grosses quantités (2ème cas). On peut
représenter schématiquement ces deux rythmes ainsi :
Niveau Niveau
du stock de stock
Stocks moyens
Temps Temps
1er cas 2ème cas
74
Isabelle Gignon
Les conséquences sur les coûts liés au stock sont les suivantes :
Les deux composantes des coûts liés au stock variant en sens inverse, le problème consiste à
trouver le nombre de commandes qui minimise le coût total lié au stock. Il correspond à un
juste équilibre entre les deux cas extrêmes présentés ci-dessus.
Vxt
N= 2k , avec : N = nombre de commandes
V = valeur annuelle des achats à effectuer
t = taux du coût de possession du stock
k = coût de passation d’une commande
Une fois que le nombre N annuel de commande est déterminé, on peut en déduire la quantité
Q moyenne à commander à chaque fois:
Q=V/N
Il faut noter que cette méthode ne peut être utilisée que lorsque l’entreprise a toute liberté pour
déterminer à la fois son nombre annuel de commandes (N) et sa quantité moyenne de
commande, ou « lot économique » (Q). En effet, il arrive que l’entreprise n’ait pas le poids
suffisant par rapport au fournisseur pour pouvoir lui imposer son rythme et ses modalités de
commande. Il arrive notamment que le fournisseur exige que toute commande dépasse un
niveau donné ou soit un multiple de tel nombre d’unités commandées. Les fournisseurs
peuvent également proposer des tarifs différents en fonction du volume moyen de commande,
ce qui peut limiter l’intérêt de respecter le nombre de commandes calculé par la méthode de
Wilson.
75
Isabelle Gignon
Niveau de stock
Stock d’alerte
Consommation prévue
Stock de sécurité
Les mouvements de stock étant suivis avec des moyens informatiques, les entreprises
peuvent connaître en permanence leur niveau, au moins théorique, de stock pour chaque
référence. On peut donc calculer le stock moyen d’une référence de la manière suivante :
N stocks avant livraison + N stocks après livraison
Stock moyen =
2xN
avec N représentant le nombre de commandes sur la période considérée.
NB : Lorsqu’on ne dispose pas de l’information sur tous les stocks avant et après livraison, on
calcule sommairement le stock moyen en faisant la moyenne entre le stock de début de
période et le stock de fin de période.
Lorsque les consommations sont régulières, ce qui est rare, on peut commander à la fois à
périodicité et quantité constantes. Mais lorsque les consommations sont irrégulières (cas le
plus fréquent), il faut choisir entre périodicité ou quantité constante.
Exemple :
Consommation annuelle : 12 000 unités
Stock souhaité en fin d’année = stock début d’année = stock de sécurité =1 000 unités
➘ Quantité annuelle à commander = 12 000 unités
Nombre optimum de commandes (déterminé par la méthode de Wilson) = 6
Quantité idéale à commander = 12 000 unités / 6 commandes = 2 000 unités
Périodicité idéale de commande = 12 mois / 6 commandes = 2 mois
Cas d’une consommation régulière : consommation mensuelle = 1 000 unités par mois
L’entreprise pourra bien passer 6 commandes, de 2 000 unités chacune, et espacées de 2
mois.
76
Isabelle Gignon
Janv Fév. Mars Avril Mai Juin Juill. Août Sept Octo Nov. Déc.
Conso 1000 1300 1700 1600 2000 800 600 400 500 600 700 800
L’entreprise pourra bien passer dans tous les cas de figure 6 commandes, mais elle devra
choisir entre :
- avoir une périodicité régulière de commande de 2 mois mais avec des quantités de
commande variables,
- commander à chaque fois 2 000 unités, mais avec une périodicité variable.
Face à ce dilemme, l’entreprise devra faire un choix, mais ce restera un choix de principe
auquel elle devra parfois accepter de déroger.
Les outils et techniques permettant de gérer au mieux un stock sont, on l’a vu avec les
paragraphes précédents, nombreux. Mais ils sont aussi lourds à gérer. Or, certaines
entreprises ont de très nombreuses références en stock, si bien qu’elles ne peuvent pas se
permettre de recourir à tous ces outils et techniques pour toutes leurs références. Dans ce
cas, elles procèdent à une gestion par exception de leur stock, c’est-à-dire qu’elles ne mettent
en place ces outils que pour les références très importantes pour l’entreprise, soit en raison de
leurs montants annuels importants d’achat, soit en raison de leur importance « stratégique »
pour la production ou le commercial (cas de la petite pièce ne coûtant quasiment rien mais
dont l’absence en stock peut bloquer toute la production).
Pour le premier type de références importantes (celles dont le montant annuel d’achat est très
élevé), on peut utiliser la méthode dite « des 20/80 », qui consiste à déterminer les 20% de
références qui représentent 80% du montant annuel des achats. Pour ces références, il faut
en effet à la fois éviter le sur-stockage qui entraînerait, vu le montant des achats concernés,
un coût de possession trop important, et le sous-stockage qui génèrerait un risque trop élevé
de rupture de stock sur des références très demandées. Pour les 80% de références restants,
77
Isabelle Gignon
qui ne représentent que 20% du montant annuel des achats, on pourra, soit sur-stocker, sans
pour autant générer un coût de possession important puisque leur valeur à l’achat est faible,
soit n’en détenir quasiment pas en stock et n’en commander que lorsque le besoin s’en fait
sentir par les services utilisateurs.
Une fois que le programme d’achat est réalisé, le responsable du service peut estimer le
niveau global d’activité de son service sur l’année, ainsi que les éventuelles « pointes »
d’activité, et prévoir les moyens nécessaires (humains, matériels, organisationnels) pour y
faire face. La majeure partie des charges de fonctionnement seront fixes. Cependant, lorsqu’il
existe une part non négligeable de charges variables, le responsable achats pourra présenter
son budget de fonctionnement sous forme d’un budget flexible.
78
Isabelle Gignon
CONTRÔLE DE GESTION
CG4-2009F
MGE Master 1, S1
Thème 3: BUDGETS PAR FONCTION
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Isabelle Gignon
80
I. Gignon
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I. Gignon
VITPRO
VITPRO est une entreprise industrielle qui fabrique deux produits A et B à partir d'une même
matière première. Son organigramme, au niveau de la production, se présente de la manière
suivante :
Direction de la
production
Bureau des
méthodes
Atelier
En vous appuyant sur les renseignements ci-après, collectés auprès des services de
l'entreprise, vous êtes chargé(e), pour le premier trimestre de l'année N de présenter le
programme de production et les budgets qui sont sous la responsabilité du directeur
de la production, en prenant l'hypothèse d'une production régulièrement répartie sur
tout le trimestre. Le budget de l’atelier sera aussi exprimé sous forme d’un budget
flexible en fonction des volumes produits de A et de B4.
Les objectifs de stock de produits finis au 31/3/N, qui correspondent aux stocks de sécurité,
sont les suivants :
- produit A : 1 400 unités
- produit B : 1 150 unités
4
Un budget flexible concerne le budget de base, sans tenir compte des coûts de stockage,
d’éventuelles heures supplémentaires du personnel ou de dotations liées à des investissements de
capacité.
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I. Gignon
Matériel de production
Personnel de production
L'atelier emploie 26 personnes dont le temps productif moyen est de 130 heures par mois,
sur 152 heures payées.
La rémunération horaire brute moyenne (hors charges sociales patronales qui représentent
40% du salaire brut) est de 11,76 €. Le personnel a droit à un mois de congés payés par an,
dont il a été choisi de répartir la rémunération et la couverture sociale sur les 11 autres mois.
Les coûts liés à l'existence en stock d'une unité de produit fini pendant un mois sont évalués
à 0,50 € pour A et à 0,60 € pour B.
83
Isabelle Gignon
APPROUV’
Pour le premier trimestre, il prévoit une fabrication mensuelle régulière de 3 000 produits
finis. Chaque produit fini nécessite 2 kg de matière première.
Le stock de matière première au 1er janvier est prévu à 210 kg. En vue d’un accroissement
saisonnier de la production au deuxième semestre et de se prémunir contre les aléas de
production et de livraison, le responsable de production souhaite amener son stock de
sécurité à 300 kg à fin mars.
Le coût de possession du stock est estimé à 15% de sa valeur à l’achat et celui de passation
d’une commande à 18,20 € (NB : les coûts liés au stock, c’est-à-dire le coût de possession
du stock et le coût de passation des commandes, sont déjà pris en compte dans les charges
de l’atelier).
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Isabelle Gignon
Vous êtes chargé(e) de construire les budgets par fonction pour le premier trimestre de
l'année N (budgets par fonction et synthèse financière).
Fonction commerciale :
Il est prévu de vendre 7200 appareils au total sur le trimestre, avec les coefficients de
saisonnalité suivants :
Janvier : 0,9167; Février : 1; Mars : 1,0833.
La fonction commerciale est assurée intégralement par une seule personne, dont le salaire
brut mensuel est composé d'un fixe de 1 000 € et d'une commission représentant 4% du
chiffre d'affaires.
Fonction production-achat :
L'atelier de production emploie un contremaître, dont le salaire brut mensuel s'élève à 3 000 €,
ainsi que 8 ouvriers, rémunérés chacun 2 000 € brut par mois. Le temps mensuel productif
moyen par ouvrier est de 156 h15 mn. Mais il est possible de faire réaliser jusqu'à 12 heures
supplémentaires par mois à chaque ouvrier, auquel cas, les heures supplémentaires sont
toutes considérées comme directement productives et sont rémunérées à un tarif de 25%
supérieur au tarif de base de l'heure productive.
Par ailleurs, l'atelier comporte 6 machines pouvant fournir chacune jusqu'à 145h productives
par mois. Leurs dotations aux amortissements représentent 300 € par mois et par machine.
L'entreprise fabrique sur 1 mois les produits qu'il est prévu de vendre durant le même mois,
sauf si elle juge bon de constituer un stock d'anticipation.
85
Isabelle Gignon
Le stock de produits finis au premier Janvier N devrait comporter 400 appareils. L'entreprise
souhaite constituer dès la fin Janvier un stock de sécurité de 500 appareils et maintenir
ensuite le stock au minimum à ce niveau. Le coût de stockage moyen d'un appareil durant un
mois est de 0,40 € et il est entièrement attribué au service production, en plus de ses autres
charges de fonctionnement. Ce coût de stockage est principalement constitué de frais
financiers qui sont considérés comme des charges décaissables.
La fabrication d'un appareil requiert des pièces électroniques dont le prix d'achat s'élève à
0,40 €. L'entreprise achète les pièces électroniques avec un mois d'avance par rapport à la
fabrication (les prévisions de fabrication seraient de 2 500 appareils pour le mois d'Avril N). Le
prix d'achat des pièces électroniques étant très faible, on néglige le coût lié à leur stockage.
Les frais divers liés à l'achat des pièces électroniques représentent en moyenne 40 € par
mois.
On estime le coût standard de production d'un appareil à 14 €, et le coût standard d'achat des
pièces électroniques nécessaires à la fabrication d'un appareil à 0,42 €.
Fonction administration-gestion
Cette fonction occasionne 6 000 € de salaires bruts par mois, des dotations aux
amortissements mensuelles de 100 € pour les immobilisations actuelles ainsi que des autres
frais généraux d'un montant mensuel de 400 €. On envisage d’investir en Février dans un
nouveau matériel informatique dont le coût serait de 2 400 €, amortissables en 2 ans et
payables pour moitié en Mars et pour moitié en Avril.
Charges sociales
Toutes les rémunérations brutes donnent lieu à 40% de charges sociales patronales (dans un
souci de simplification, on négligera les charges sociales salariales et on considérera que
l’intégralité des salaires bruts sont effectivement versés aux salariés).
86
Thème 4 : La synthèse financière de la budgétisation
Note technique p. 88
Présentation powerpoint p. 93
Applications :
- Budget général p. 97
- Alarmsécu 2ème partie p. 98
- Richardeau p. 99
87
Isabelle Gignon
Ces documents prévoient les effets au niveau de l’entreprise dans sa globalité de la mise
en oeuvre des budgets par fonction, en termes de rentabilité, trésorerie, équilibre financier.
Sa base est constituée du récapitulatif de tous les budgets d’exploitation par fonction, qui
permettent de déterminer l’ensemble des charges et des produits d’exploitation.
A cela, s’ajoute la prise en compte des variations de stock. Elles sont obtenues d’après :
- les programmes d’activité des fonctions qui permettent de prévoir ces variations de stock
en quantité: la comparaison du programme de production avec le programme des ventes
permet de déterminer la variation en quantité du stock de produits finis, la comparaison du
programme d’achat avec le programme de production, les variations du stock de matières
premières, la comparaison du programme d’achat avec le programme de vente, la variation
du stock de marchandises.
- des calculs de comptabilité analytique prévisionnelle qui permettent de valoriser les
variations des quantités stockées : les coûts d’achat prévisionnels permettent de valoriser les
stocks de matières premières et ceux de marchandises, les coûts de production permettent
de valoriser les stocks de produits finis.
Avec les budgets par fonction et les variations de stock, on peut présenter le compte de
résultat prévisionnel jusqu’au résultat d’exploitation.
On tient compte enfin de tous les produits et charges hors exploitation (produits et charges
financiers, produits et charges exceptionnels), pour obtenir le résultat comptable de
l’entreprise.
Rappelons que tous les produits et charges d’un compte de résultat sont présentés hors-
taxes, car la TVA ne constitue ni une charge ni un produit pour l’entreprise (elle n’a pas
d’impact sur sa rentabilité).
88
Isabelle Gignon
Rappelons également qu’une charge ou un produit existe dès lors qu’il y a eu facturation (en
même temps que la livraison du bien ou du service), indépendamment du moment où
intervient son règlement (parfois ultérieur -cas du délai de paiement-, parfois antérieur -cas
de l’acompte). Dans le compte de résultat, on ne doit donc pas tenir compte des éventuels
décalages de paiement.
La trésorerie est constituée des postes de liquidités qui figurent au bilan, à savoir les
comptes banque, caisse, CCP.
Notons également que les encaissements et les décaissements sont TTC (à chaque fois que
le flux qui en est à l’origine est assujetti à la TVA). En effet, les clients payent bien les
montants TTC, de même que l’on paye aux fournisseurs les montants TTC.
Comme par ailleurs, parmi les décaissements, il y a notamment la TVA à payer à l’état, il est
nécessaire de faire précéder le budget de trésorerie d’un budget annexe de TVA. On y
récapitule, pour chaque mois, les montants de la TVA collectée sur les ventes, de la TVA
déductible sur achats de biens et services et de la TVA déductible sur immobilisations, afin
de déterminer le montant de la TVA à reverser à l’état, à prévoir comme décaissement.
Rappelons également que la TVA existe dès lors que la charge, le produit ou l’immobilisation
qu’elle concerne existe, même si le règlement correspondant n’a pas eu lieu ou a été, au
contraire anticipé. Ainsi, si on a comptabilisé en janvier un achat de 10 000 € hors taxe,
assujetti à une TVA de 20%, et que l’on bénéficie pour le règlement d’un délai de paiement
d’un mois, on considérera qu’il existe en janvier une TVA déductible d’un montant de
89
Isabelle Gignon
2 000 €, bien que l’on n’ait à payer qu’en février le fournisseur, pour un montant de
12 000 €.
En même temps que l’on prévoit les encaissements et les décaissements de la période, il est
conseillé de préparer le travail sur le bilan prévisionnel en mentionnant, d’une part, les
encaissements restant à percevoir pendant l’exercice suivant mais concernant des
opérations de l’exercice que l’on budgète, d’autre part, les décaissements restant à régler
sur l’exercice suivant mais qui concernent des opérations de l’exercice que l’on budgète.
Exemple :
Pour l’exercice N que l’on budgète, on a notamment prévu :
- des ventes de 10 000 € HT par mois (TVA à 20%),
- des achats de marchandises de 5 000 € HT par mois (TVA à 20%),
- un délai de paiement, tant pour les ventes que pour les achats, d’un mois,
Par ailleurs, au bilan d’ouverture (au 1er janvier N), on a une créance de 11 500 € TTC sur
des ventes de l’année N-1, et une dette par rapport aux fournisseurs de 5 200 € TTC sur des
achats de l’année N-1. La créance et la dette doivent toutes deux être soldées en janvier N
Notons que la dernière colonne du tableau ci-dessus (bilan à fin N) ne fait pas partie du
budget de trésorerie et est facultative (par définition, des créances ne se sont pas encore
traduites par des encaissements, des dettes, par des décaissements). Nous conseillons
cependant de la renseigner en même temps que sont prévus les encaissements et
décaissements de la période budgétée, afin d’amorcer la préparation du bilan prévisionnel à
fin de période.
90
Isabelle Gignon
Le budget de trésorerie connaît généralement plusieurs itérations avant sa version
définitive ; en effet, sa première version peut faire apparaître une trésorerie très excédentaire
ou au contraire, très négative, ou parfois fluctuer de manière importante d’un mois à l’autre.
Ces constats appellent des décisions d’équilibrage de la trésorerie (placements en cas de
trésorerie positive, crédits de trésorerie en cas de trésorerie négative, etc.), qui vont générer
des produits ou des frais financiers. Ces derniers auront un impact sur le résultat au compte
de résultat et également sur les encaissements ou décaissements du budget de trésorerie.
Dans le cadre de ce cours, seul la version initiale du budget de trésorerie sera étudiée.
Pour l’établir,
- on reprend le résultat prévisionnel calculé dans le compte de résultat prévisionnel,
- on reprend le solde de trésorerie calculé pour fin de l’exercice N dans le budget de
trésorerie,
- on calcule le nouveau montant des immobilisations nettes en ajoutant au montant des
immobilisations nettes au bilan d’ouverture, le montant brut des éventuels
investissements et en soustrayant les dotations aux amortissements réalisées sur la
période (et inscrites au compte de résultat),
- on détermine les soldes de tous les autres postes du bilan à fin de l’exercice d’après
d’une part, les montants de ces postes au bilan d’ouverture (début de l’exercice N) et
d’autre part, des variations de poste que l’on a prévues lors de l’élaboration du budget de
trésorerie (voir dernière colonne ajoutée au budget de trésorerie).
Normalement, si aucune erreur n’a été commise, on doit pouvoir vérifier que le bilan ainsi
obtenu est équilibré (c’est l’instant de vérité!).
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Isabelle Gignon
L’ESSENTIEL
La synthèse financière de la budgétisation comporte trois documents principaux :
- le compte de résultat prévisionnel de l’entreprise
- le budget de trésorerie (souvent précédé d’un budget de TVA)
- le bilan prévisionnel à fin d’année et/ou un plan de financement.
Pour mémoire, une charge correspond à une consommation définitive pour faire face
à l’activité de la période. Les achats d’immobilisations ne constituent pas une charge,
mais un actif. Seules leurs dotations aux amortissements sont des charges.
Pour prévoir le décaissement (avec un mois de décalage) de la TVA due à l’état, il est
nécessaire de réaliser un budget mensualisé de TVA : TVA à décaisser au titre d’un
mois = TVA collectée sur les ventes du mois – TVA déductible sur les biens et
services achetés dans le mois, qu’ils correspondent à des charges ou à des
immobilisations.
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Isabelle Gignon
CONTRÔLE DE GESTION
CG4-2009F
MGE Master 1, S1
Thème 4: SYNTHESE FINANCIERE DE LA BUDGETISATION
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Isabelle Gignon
Budget de TVA
• TVA collectée :
– Sur les ventes
• TVA déductible:
– Sur les achats de matières ou marchandises
– Sur les achats de services extérieurs (donc ni les salaires ou charges
sociales, ni les impôts, ni les DAP, ni les variations de stock, …)
– Sur les acquisitions d’immobilisations
• TVA à payer = TVA collectée – TVA déductible; payable le
mois suivant
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Isabelle Gignon
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Isabelle Gignon
Mémento…
• Budgets d’exploitation et compte de résultat: HT et sans décalage de
paiement
• Compte de résultat: prendre en compte les variations de stock
• Budget de TVA: sans tenir compte des délais de paiement clients et
fournisseurs
• Ne pas oublier de rajouter la TVA aux montants des achats-ventes des
budgets par fonction pour calculer les mouvement de trésorerie et de
décaisser la TVA à payer
• Ne jamais rajouter de TVA aux créances et dettes du bilan d’ouverture, qui
sont déjà TTC
• Si décalage de paiement : dans le budget de trésorerie, reprendre en
premier les montants du bilan d’ouverture (payés les premiers mois),
ensuite les charges et produits (TTC le cas échéant) de la période; ceux
restant à payer/recevoir apparaîtront au bilan final
• Ne décaisser que les charges décaissables (ni DAP ni variations de stock)
• Ne pas oublier de calculer le solde de trésorerie et de le reporter au bilan
• Ne pas oublier de reporter le résultat au bilan
• Mettre au bilan les stocks finaux, pas les variations de stock
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Isabelle Gignon
Budget général
Actif Passif
Immobilisations brutes 120 000 Capital 80 000
Amortissements 30 000
--------------------------------------- ------------------- Réserves 30 000
Immobilisations nettes 90 000
Emprunt 25 000
Stock de marchandises 20 000
Fournisseurs marchandises 60 000
Clients 84 000
Organismes sociaux 8 000
Banque 18 000
Etat, TVA à décaisser 9 000
212 000 212 000
Ventes HT : 70 000 € en janvier, 80 000 € en février, 75 000 € en mars ; les clients payent à
30 jours.
Charges sociales : elles représentent 40% des salaires et sont payées avec un décalage
d’un mois.
Dotations aux amortissements sur les immobilisations actuelles : 500 € par mois
Le taux de TVA est de 20%, appliqué aux ventes, achats et « autres charges d’exploitation ».
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Isabelle Gignon
ALARMSECU 2ème partie
Vous avez précédemment construit les budgets par fonction pour le premier trimestre
de l'année N. Vous êtes désormais chargé(e) d’en réaliser la synthèse financière, à
partir des informations suivantes.
TVA
Le taux de TVA est de 20%. Il s’applique aux ventes et à toutes les charges en dehors des
frais de personnel, des dotations aux amortissements et des coûts de stockage.
Délais de paiement
ACTIF PASSIF
Immobilisations nettes 96 000 Capital 120 000
Les fournisseurs, l’Etat, la sécurité sociale et autres organismes sociaux devront être payés
en Janvier N.
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Isabelle Gignon
RICHARDEAU
L’entreprise Richardeau fabrique un appareil qu’elle commercialise auprès de grossistes.
1. Les prévisions de vente pour le premier trimestre de l’année N sont les suivantes :
Janvier : 2 100 appareils ; Février : 2 200 appareils ; Mars : 2 300 appareils
2. Le prix de vente d’un appareil est de 20 € H.T. Les clients payent à 90 jours fin de mois.
3. Pour une activité de 2 000 appareils fabriqués et vendus, les charges d’exploitation
mensuelles sont les suivantes :
- charges variables : pièces diverses pour la fabrication des appareils : 8 000 € H.T.
- charges fixes :
o rémunérations nettes 20 000 €
o charges sociales : 8 000 €
o charges externes (achats divers de biens et services) 1 400 € H.T.
o dotation aux amortissements des immobilisations actuelles : 2 400 €
5. Les pièces diverses sont achetées un mois avant leur utilisation en production. Les
fournisseurs pour ces pièces sont payés à 60 jours fin de mois. La production d’avril devrait
porter sur 2400 appareils. Le stock de pièces est valorisé à un coût unitaire standard de 4€.
6. Les charges de personnel sont payées dans le mois, les charges sociales, le 15 du mois
suivant et les charges externes, dans le mois.
Pour le 1er trimestre N, présenter les budgets d’exploitation suivants : budget des
ventes, budget des achats, budget des autres charges. Présenter ensuite le compte de
résultat, le budget de TVA, le budget de trésorerie sur le 1er trimestre N, ainsi que le
bilan prévisionnel au 31/3/N.
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NOM : ………………………………….
Titre du tableau :
100
NOM : ………………………..
Titre du tableau :
101
NOM : ………………………….
Titre du tableau :
102
NOM : …………………………..
Titre du tableau :
103
NOM : ………………………….
Titre du tableau :
104
NOM : …………………………..
Titre du tableau :
105