i<0
t
Digitized by the Internet Archive
in 2010 witii funding from
University of Toronto
Iittp://www.arcliive.org/details/viedelienribrula01sten
ŒUVRES COMPLETES
DE
STENDHAL
PIBLIÉES SOUS LA DIRECTION DÉDOUARD CHAMPION
VIE
DE
HENRI BRULARD
TOME PREMIER
PARIS
LIBRAIRIE ANCIENNE HONORÉ ET EDOUARD CHAMPION
5, Quai M.vlaquais, VI*
1913
ŒU\'RES COMPLETES
STENDHAL
Onze cents exemplaires sur papier vélin pur fil des Pape-
I I i>si;i-i:t
VIE
HENRI BRULARl)
PUBLIÉE INTÉGRALEMENT POUR LA. PREMIÈRE FOIS-
HENRY DEBRAYE
Ancien élève de l'École des chartes
Arrhivisle de la ville de Grenoble
TOME PREMIER
A\EC NOTE DE L ÉDITEUR. INTRODUCTION
ET CINQ PLANCHES HORS TEXTE
PARIS
I.II5IIAIHIK WCIE.NNE HONORÉ ET ÉDOUVRI) CII^MIMoN
5, Quai Malaquais, VI'
1913
tl
Nous tentons pour la première fois de donner au
public lettré les œuvres complètes de Stendhal.
L'édition publiée par MM. Calmann-Lévy, en
volumes d'aspects et de mérites divers, n'est pas
complète et ne répond pas aux exigences de la cri-
geant, M. Paupe.
Si l'on songe à l'influence de Stendhal sur les
Edouard Champion.
16 Février 1913.
BnVLARD I.
IXTRODUCTION
LE MANUSCRIT
DE L\ VIE DE HENRI BRULARD
BnvLAr.D I. **.
XXII VIE DE HENRI BRULARD
rivée ».
si languissante !...
« Testament.
n. Beyle -. »
H. Beyle. ^ »
(I
Division.
Livre premier.
Livre 3.
Livre 4.
1° l'abbé Chélan ;
— 2° je me réi'orte (l'ouvrier cha-
pelier, journée des Tuiles ^). »
présente édition.
Stendhal avait d'abord songé à incorporer le
1. Cf. l.T note placée en tî'te du chapitre xviii, tome II, p. 240. —
L' « Encyclopédie du xix* siècle » est la deuxième des annexes, tome II,
p. 311.
INTRODUCTION XXXV
amortis par l'expérience d'un homme de quarante
ans ^. »
1. Cliapilre xxxi.
2. Chapitre v.
Chapitre
3. xiv.
Chapitre
4. xxv.
5. Chapitre xxx. La rédaction écartée a été rayée au rrayon par
Stendhal.
G. Chapitre xt. Stendhal vient d'écrire : <> J'emprunterai pour un
instant la langue de Cabanis. »
INTRODUCTION
1 . Chapitre v.
l!. Chapitre vii.
i. Chapitre xxv.
4. Chapitre xxxiv.
5. Écrit le 6 avril 183C, a\ant de partir en congé, sur un feuillet de
j'arde du volume III.
Bhulard I.
*•*.
XXXVIII VIE DE HENRI BRULARD
remplit de dégoût.
Henry Débraye.
Quand on a la cinquantaine.
caractère gai ?
à Wagram en 1809.
Il faut que vous sachiez que, quarante-cinq ans
avant vous, il était de mode d'avoir été soldat sous
Napoléon. C'est donc aujourd'hui, 1835, un men-
songe tout à fait digne d'être écrit que de faire
entendre indirectement, et sans mensonge absolu
(jesuiticu* inorc), ([u'on a été soldat à Wagram.
VIE DE HENRI BRULARD 11
demain ;
je passai deux ans ainsi, dans un ciiupiième
étage de la rue d'Angiviller, avec une belle vye
sur la colonnade du Louvre, et lisant La Bruyère,
12 STENDHAL
si bien.
mur rond* :
Brulakd 1. 2
18 STENDHAL
1 2 3 4 .5 (3
aimées.
La plus grande passion est à débattre entre
Mélanie, Alexandrine, Métilde et Clémentine.
2 4
Clémentine est celle qui m'a causé la plus grande
douleur en me quittant. Mais cette douleur est-elle
comparable à celle occasionnée par Métilde. qui no
voulait pas me dire qu'elle m'aimait ?
plus tard avec les êtres que j'ai trop aimés, muet,
immobile, stupide, peu aimable et quelquefois offen-
découverte.
Il me faut un exemple. Pour un rien, par exemple
une porte à demi ouverte, la nuit, je me figurais
naître.
CHAPITRE III*
— Et où est-il, le cimetière?
46 STENDHAL
Marion me dit :
fondément.
On me croira insensible, je n'étais encore qu'é-
en 3.
c^^7^
chameaux de la Caravane.
Mais j'allai trop loin : au lieu d'être galant, je
54 STENDHAL
quelquefois.
Mais le lecteur, s'il s'en trouve jamais pour ces
fadaises*, verra sans peine que tous mes pourquoi,
toutes mes explications, peuvent être très fautives.
Je n'ai que îles images fort nettes, toutes mes cxpli-
VIE DE HENRI BRVLARD 57
fort.
France.
Le son des tambours voilés par le petit coupon de
drap noir non suffisant pour faire une culotte m'émut
beaucoup. Mais voici bien une autre affaire : je me
trouvais au point H, à l'extrême gauche d'un
bataillon du régiment d'Austrasie, je crois, habit
blanc et parements noirs, L est Lambert me don-
nant la main à moi, H. J'étais à six pouces du der-
nier soldat du régiment, S.
Il me dit tout-à-coup :
cierges.
fdle, 24 ;
Elisabeth, sa sœur, 04 ; Chérubin Beyle,
son gendre, 43 ; Henri, son fils, 7 ; Pauline, sa fdle, 4;
Zénaïde, sa fille, 2.
pape ;
que là il avait été obligé de changer un peu
son nom et de se cacher, qu'alors il avait vécu du
métier de chirurgien.
Avec ce que je sais de l'Italie d'aujourd'hui, je
traduirais ainsi : qu'un M. Guadagni ou Guada-
nianno, ayant commis quelque petit assassinat en
Italie, était venu à Avignon vers 1650, à la suite de
pensais-je !
BnULARD I. 7
98 STENDHAL
BnULARD I.
CHAPITRE IX*
vendredi ;
quelquefois nous partions dès le mer-
credi soir.
Claix me déplaisait parce que j'y étais toujours
de la Pucelle.
et l'insouciance de l'enfance ;
j'y suis arrivé sour-
enceinte de murs*.
Je trouvai un Molière avec estampes, les estampes
me semblaient ridicules et je ne compris que Y Avare.
Je trouvai les comédies de Destouches, et Tune des
plus ridicules m'attendrit jusqu'aux larmes. Il
y
avait une histoire d'amour mêlé de générosité,
c'était là mon faible. C'est en vain que je cherche
VIE DE HENBI BRLLARD 109
bien sûr d'une chose, c'est que dès que j'aurai l'âge
je m'engagerai. »
« Que fait-il ?
LE MAITRE DURAXD
pas de souvenir.
Ceci constitue un défaut de ma tête, dont je
maître Durand.
C'était un bonhomme de (|uaranle-(inq ans peut-
122 STENDHAL
H, étais placé *.
Lancette
Laitue
Rat*
assassiné. »
ma prévision de 1830.
Je fus si transporté de ce grand acte de justice
nationale tiue je ne pus pas continuer la lecture de
128 STENDHAL
continue à écrire.
Je conclus de ce souvenir, si présent à mes yeux,
qu'en 1793, il y a quarante-deux ans, j'allais à la
chasse du bonheur précisément comme aujourd'hui,
en d'autres termes plus communs, mon caractère
était absolument le même qu'aujourd'hui. Tous les
ménagements, quand il s'agit de la patrie, me
semblent encore puérils.
Je dirais criminels, sans mon mépris sans bornes
pour les êtres faibles. (Exemple : M. Félix Faure,
pair de France, Premier Président, parlant à son
fils, à Saint- Ismier, été 1828, de la mort de Louis
XVI « // a été mis à mort par des méchants. » C'est
:
AMAR ET MERLT.NOT
Brulard 1. 9.
134 STENDHAL
BILLET GARDON
« Salut et fraternité,
Gardox. »
faible ;
plus je réfléchissais, plus je m'en voulais.
Le fils d'un notoirement suspect, toujours hors
de prison au moyen de sursis successifs, venant
demander à l'abbé Gardon de servir la patrie, que
pouvaient répondre mes parents, avec leur messe
homme.
Sur quoi je ferai deux observations * :
et l'amertume de la mort.
On me dictait ces vers en supprimant les épi-
sauvaient de Lyon.)
M^^^ Cochet était sous la tutelle de sa mère, mais
accompagnée par son amant, un beau jeune homme,
M... *, brun €t qui avait l'air assez triste. Il me
semble qu'ils venaient seulement d'arriver de
Lyon. Depuis, M'^*^ Cochet a épousé un bel imbécile
de mes cousins (M. Doyat, de La Terrasse, et a eu
un fils à l'Ecole polytechnique. Il me semble (pi'elle
Brclard I. 11
1G2 STENDHAL
bonté.
Que dirai-je d'un voyage à la Grotte*? J'entends
encore les gouttes silencieuses tomber du haut des
grands rochers sur la route. On fit quelques pas dans
la grotte avec ces dames : M^^^ Poncet eut peur,
M^^^ Cochet montra plus de courage. Au retoui',
Canaille ! Canaille !)
BniTLAKU 1. 11.
CHAPITRE XIV*
le mépriser.
J'ajoute : s'il y a un autre monde, j'irai vénérer
Montesquieu, il me dira peut-être : « Mon pauvre
ami, vous n'avez eu aucun talent dans l'autre
monde. » J'en serai fâché, mais point surpris; l'œil
ne se voit pas lui-même.
ICS STENDHAL
aller, la musique.
surtout revenir.
Cela était immense pour moi. Mes tyrans, je les
appelais ainsi en voyant covirir les autres enfants,
souffraient que j'allasse seul de P en R*. Je compris
qu'en allant fort vite, car on comptait les minutes,
et la fenêtre de Séraphie donnait précisément sur
la place Grenette, je pourrais faire un tour sur la
place de la Halle, à laquelle on arrivait par le portail
BllULAllO I 12
178 STENDHAL
André.
Cette saleté laissée à elle-même fut bientôt effacée
par quelque récit de bataille gagnée qui faisait
gémir ma famille.
du général Michaud) *.
couler à Grenoble.
^ oici un de mes grands torts : mon lecteur
de 1880, éloigné de la fureur et du sérieux des partis,
me prendra en grippe quand je lui avouerai que cette
mort, qui glaçait d'horreur mon grand-père, qui
rendait Séraphie furibonde, qui redoublait le
186
"
STENDHAL
bert *.)
sentais en 1794.
Ces livres de mon oncle portaient l'adresse de
M. Falcon *, qui tenait alors l'unique cabinet litté-
clos.
sentir l'horreur ;
— 2° de l'exprimer.
Mon grand-père employait son grand juron contre
cette madame Vignon Le Diable te crache au
:
cull
VIE DE HEXP.I BRULARD 199
u^
M:
S..,.,i.fii. Dliiini X
a-^^-i^/" C/ ^^X^-.^!^ ^^
/.«/, /./,../ /) .1 im\i:ii:t
iJliUX CIIAI'ITKICS SUU LA MlvVll-: l'A(iK — DKIJUr DKS CHAI». Wlll |;t XIX
{liibl. mun. de <}rcni)hle: ms li niji). t. II. fol. iGo'"'!
CHAPITRE XVIII*
LA PREMIERE COMMUNION
bune.
Xous étions tellement enfants, Reytiers et moi,
qu'un grand événement, un jour, fut que Reytiers,
apparemment par timidité, fit jiipi pendant la
dans la Grande-rue *.
CHAPITRE XIX*
œuvres.
Le Père Ducros écrivait dans le haut de la partie
la plus élevée de ces cartons * :
damas rouge.
Quoique je ne parvinsse jamais à faire un cadre
de médailler comme le Père Ducros, je me préparais
éternellement à ce grand renom en faisant une
quantité de moules en soufre (en B, dans la cui-
sine) *.
ancienne ;
il fallait me faire lire Suétone, puis Denis
d'Halicarnasse, à mesure que ma jeune tête eût
pu recevoir les idées sérieuses.
donne. »
arrive *.
Un pauvre qui m'adresse la parole en style tra-
Brli.abd I. 15.
230 STENDHAL
pr[êtres] affluèrent.
donné ce livre ? »
ce soir-là.
Toute la famille était en rang d'oignons devant
le feu, au point D *. On répétait souvent, à Gre-
noble, ce mot : rang d'oignons *. Mon grand-père,
au reproche insolent de sa fille, ne répondit, en
haussant les épaules, que : « Elle est malade. »
ECOLE CENTRALE
Brulard I. 16
242 STENDHAL
fort Salluste.
Brulard I. 16.
CHAPITRE XXIV*
gouache.
M. Le Roy avait fait une vue du pont de la
prise.
casque.
Quand nous avions fait un ouvrage passable.
254 STENDHAL
la haine impuissante.
Ma bonne tante Elisabeth était ma providence.
Elle allait presque tous les soirs faire sa partie chez
DnuLAUD I. 17.
2G2 STENDHAL
mais éprouvée.
Actuellement, je vois (mais je vois de Rome, à cin-
quante-deux* ans) que j'avais le goût de la musique
avant ce Traité nul si sautillant, si filet de vinaigre,
si français, mais que je sais encore par cœur. Voici
mes souvenirs : 1° le son des cloches de Saint- André,
me regardait.)
de ce grand écrivain.
Je proteste de nouveau et une fois pour toutes que
je méprise souverainement et sincèrement M. Pa-
riset, M. de Salvandy, M. Saint-Marc Girardin et les
caractères.
J'allais successivement lire ce nom chéri à trois ou
Brularu I. 18
274 STENDHAL
du vinaigre*.
Cependant, Bezout était ma seule ressource pour
sortir de Grenoble. Mais Bezout était si bcte !
été attachée.
enseigné.
Il \' a peut-être; dix ans que je n'ai pensé à
M. Chabert ;
peu à peu je me ra[)i)elle (\\\"d était
crates ;
je ferais tout pour le bonheur du peuple,
mais j'aimerais mieux, je crois, passer quinze jours
de chaque mois en prison que de vivre avec les habi-
tants des boutiques.
Vers ce temps-là, je me liai, je ne sais comment,
avec François Bigillion * (qui depuis s'est tué, je
fication.)
dents.
Dans ce troisième étage passèrent les moments
les plus heureux de ma vie. Peu après, les Bigillion
Brulard I. 19.
CHAPITRE XXVIII*
entendre.
Bientôt après le départ de ma tante Séraphie,
j'avais lu et adoré les Mémoires secrets de Duclos *,
Simple... *
le fds Lamproie,
et la promenade se passait ainsi à dire des rimes, et
à tâcher de s'embarrasser.
Ce père apprenait à son fds les Satires de Voltaire
(la seule chose parfaite, selon moi, qu'ait faite ce
grand réformateur).
VIE DE HENRI BRULARD 305
sur-le-champ ma conquête.
Je comparais sans cesse ce père faisant des rimes
et plein d'attentions délicates pour l'amour-propre
de ses enfants avec le noir pédantisme du mien.
J'avais le respect le plus profond pour la science
de M. Gagnon, je l'aimais sincèrement, je n'allais
de M. de Barrai ? »
BntLAnD I. 20
CHAPITRE XXIX*
volontiers s'échapper.
Je crois que c'est en nous promenant au point P *
que nous rencontrâmes Michoud, figure de bœuf,
Note de l'éditeur vu
Introduction. —Le manuscrit de Ui Vie de Henri
Brulard, par licmy Débraye xix
Chapitre l^^ 1
Chapitre II 15
Chapitre III 31
Chapitre IV 43
Chapitre V. — Petits souvenirs de rua première
enfance 51
Chapitre VI 71
Chapitre VII 77
Chapitre \\\\ 89
Chapitre IX 103
Chapitre X. — Le maître Durant 119
Chapitre XI. — Amar Merlinof
et 13.3
carré. 3 fr. 50
— Trois idées politiques : Chateaubriand, Michelet, Sainte-
Beuve. 5* édition, 1 vol. in-8°. 2 fr.
1913
t.l
r^
PLEASE DO NOT REMOVE
CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
^Êfei^'IMG