Michel Lance
Michel.Lance@ec-lyon.fr
Thermodynamique des Phénomènes Irréversibles :
applications aux systèmes fluides
Pour r<m, la variable xr varie trop rapidement pour O qui verra toujours xr ≈ xreq
On dit que ces variables sont dans un état « d’équilibre relaxé »
Pour r> m+n, la variable xr varie trop lentement pour être perceptible par O
Elle est dans un état « d’équilibre gelé (ou figé) »
Les variables pertinentes pour O sont les xr telles que m<r<m+n
Conséquence fondamentale :
On peut définir pour chaque sous-système (particule fluide) les grandeurs
thermodynamiques habituelles (entropie, température…), ce qui permet de leur
donner un sens pour un système hors d’équilibre :
1 k = N −1
Tds = de + pd − ∑ ( µ k − µ N )dYk
ρ k =1
Système isolé : de S = 0
δQ dE + pdV
Système fermé : de S = =
T T
N −1
δQ dE + pdV
Système ouvert : de S =
T
=
T
− ∑ (µ − µ
k =1
k N )dmk
∂ρ d ∂ ∂ ∂
+ divρu = 0 avec = + u.∇ = + ui
∂t dt ∂t ∂t ∂xi
∂ρYk dYk
+ divρYk (u + Vk ) = ω& k ρ + divJ k = ω& k
∂t dt
Bilan de quantité de mouvement :
Ν
du
ρ = divσ + ∑ ρκ fk σ ij = − pδ ij + τ ij
dt κ =1
Bilan d’énergie
N
deT
Energie totale : ρ + div(q − σ .u) = ∑ ρk fk .u k + ρr
dt k =1
N
de
Energie interne : ρ + divq = σ : ∇u + ∑ fk .J k + ρr
dt k =1
Bilan d’entropie :
ds ρ de p d ρ k = N µ k dYk
On part de l’équation de Gibbs : ρ = − −∑ ρ
dt T dt ρT dt k =1 T dt
ds q 1 N 1 1
ρ + div − ∑ µ k J k = q.∇ + ( σ + pI ) : ∇u +
dt T T k =1 T T
N
Jk µ k N ω& k µ k ρr
∑ T fk − T ∇ T − ∑ T + T (divλ A = λ divA + A.∇λ )
k =1 k =1
divu = ∇.u = ∇u : I
Production d’entropie
& ∂ 1 τ ij N −1
∂ µ k − µn N −1 ω& k ( µ k − µn ) ρr
Θ = qi + Dij − ∑ J k,i − ∑ +
∂xi T T k =1 ∂xi T k =1 T T
La production d’entropie est de la forme : & = J.X
Θ
1
∇
T
q
1
Flux τ Forces D
thermodynamiques : J
T
thermodynamiques : X
Jk µ k − µn
−∇
ω& T
k
µ − µn
− k
Postulat : T
La thermodynamique des Phénomènes Irréversibles postule que les flux sont des
fonctions des forces thermodynamiques, des variables d’état, des vitesses,
des coordonnées et du temps.
Symboliquement : J = J ( X , ρ, e,Yk , u, x,t ) Lois constitutives
J = J ( X , ρ, e,Yk )
Pour les milieux fluides : structure microscopique invariante par toute rotation.
Propriété d’isotropie : toutes les directions sont équivalentes
L’isotropie implique que f est une fonction de tous les invariants que l’on peut
former avec la liste de ses variables :
Les variables scalaires sont par définition invariantes
Pour les variables vectorielles : les invariants sont formés à partir de tous les
produits scalaires (inclut donc les normes) :
Vm .Vn = Vm,iVn, j
Pour les variables tensorielles (typiquement une matrice ordre 2 T) :
Invariants de la matrice : I = trT, II = trT 2 , III = trT 3
Plus toutes les combinaisons scalaires du type : TijVm,iVn, j TijT jkVm,iVm, k
Soit A = {Vm .Vn , I, II, III, Vn . ( T.Vm ) , Vn . ( T 2 .Vm )} alors f=f(A) seulement
f est alors une combinaison linéaire de tous les tenseurs d’ordre 1 indépendants
qu’on peut former avec la liste des variables, les coefficients étant des fonctions
des invariants A:
f = α m ( A) Vm + βm ( A) T.Vm + γ m ( A) T t .Vm
& = J.X = J X = L X X ≥ 0
Θ i i ij i j
L11 L12
Exemple : si J1 = L11 X1 + L12 X2 avec Lij =
L21 L22
J 2 = L21 X1 + L22 X2
L11 > 0
L22 > 0
L11 L22 − L12 L21 > 0
1.7 applications :
Principe de Curie :
Fonction tensorielle isotrope, au premier ordre : f = α1 ( A) I d + α 2 (A)T + α 3 (A)T t
avec A = {ρ, e, I} et I = trD = d ivu
D’où : τ = λ (divu)I d + 2µD
du du
ρ
dt
= divσ + ρ f devient ρ
dt
( )
= −∇( p + λ divu) + ∇. µ ( ∇u + ∇t u) + ρ f
Equation de Navier-Stokes
∂ρ
Avec l’équation de continuité + divρu = 0
∂t
dρ du
Si incompressibilité : =0 divu = 0 ρ = −∇p + µΔu + ρ f
dt dt
2 Application aux mélanges de fluides réactifs 1
∇
T
q
1
D
Dans le cadre de la TPI J=
τ T
X=
linéaire ; Jk µ
−∇ k − µ
n
ω& k T
− µ k − µ n
T
Vecteur densité de 1 n−1 µ − µn
q = L11∇ − ∑ L1k ∇ k
flux de chaleur : T k =1 T
∂µ k ∂µ ∂µ k
Mais comme µ k = µ k ( p,T ,Yk ) on a ∇µ k = ∇T + k ∇P + ∑ ∇Yk
∂T ∂P k ∂Yk
En réorganisant tout, on obtient :
n−1
q = −Λ11∇T − Λ1 p ∇p − ∑ Λ1k ∇ (Yk − Yn )
k =1
1 n−1 µ − µn
Même calcul pour les flux de diffusion : J k = Lk1∇ − ∑ Lkm ∇ m
T m=1 T
et en développant les gradients de potentiels chimiques :
n−1
J k = −Λ k1∇T − Λ kp ∇p − ∑ Λ km ∇ (Ym − Yn )
m=1
Cas d’un mélange binaire de fluides isotherme et isobare, avec une espèce
dominante : Y1 << Y2 ≈ 1
L’équation précédente se réduit à : J1 = −Λ11∇Y1
T1 T2
+ +
Ej
βj µk
K = A T exp −
j j qui peut aussi s’exprimer en fonction de exp −
RT T
Que donne la TPI linéaire ?
1 1 µ k − µn µ k − µn
ω& k = f ∇ , D,−∇ ,−
T T T T
m
µ j − µn
Mais l’isotropie et l’approximation linéaire ⇒ ω& k = ∑ Λ kj
T
j =1