Enrico Riboni
Remerciements
Ce livre est issus des cours Pratiques et économie de la purification de l’eau dans
l’industrie organisés par la Fondation Suisse pour la Recherche en Microtechnique. Ces
cours de formation continue s’adressent à des praticiens de l’industrie. Tout comme ces
cours, le présent livre ne s’adresse donc pas à des personnes ayant déjà des connaissances
approfondies en chimie de l’eau ou en traitement de l’eau, mais à des ingénieurs et
techniciens ayant des bases techniques générales mais pas de connaissances particulières
concernant l’eau : ce livre constitue une introduction à ce domaine.
Depuis 1997, je donne ces cours en coopération avec Madame Uta Moerschell, Ingénieur
Chimiste Diplômé de la Haute Ecole spécialisée de Nürenberg.
Mes remerciements vont donc tout naturellement à Madame Uta Moerschell, qui a
beaucoup contribué au développement du cours et en particuliers à ses chapitres relatifs
à la chimie de l’eau, à la déminéralisation de l’eau et les études de cas, et aussi bien sûr à la
version allemande du cours. Je tiens aussi à remercier Monsieur Fischer, responsable des
cours de formation continue à la Fondation Suisse pour la Recherche en Microtechnique,
qui nous a permis de faire ces cours et nous a encouragé à les améliorer continuellement.
Mes remerciements vont aussi à tous les participants des cours de purification de l’eau
de la Fondation Suisse pour la Recherche en Microtechnique depuis 1997, qui, par leurs
avis et propositions d’amélioration du cours nous ont permis d’améliorer le cours et ont
donc une part de mérite significative pour ce qui est de la qualité du présent ouvrage.
L’auteur
Ingénieur mécanicien diplômé de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Enrico
Riboni a acquis sont expérience de traitement de l’eau d’abord en travaillant comme
chef de projet auprès d’un grand bureau d’ingénieurs-conseils, puis comme responsable
de la filiale Europe et Moyen-Orient d’un fabriquant de matériel de traitement de l’eau
pour l’industrie (Osmonics). Enrico Riboni est actuellement gérant de ozone.ch (Boudry,
Suisse). Cette société propose des services d’ingénieurs-conseil et des produits innovants
pour le traitement de l’eau et l’utilisation de l’ozone.
Version et disponibilité
Vous avez entre vos mains la version 21.2 de ce livre. Elle a été préparée en décembre
2002 et améliorée en mars 2003. Des versions futures sont prévues. Le manuel est dis-
ponible gratuitement en téléchargement en format PDF à partir du site de ozone.ch :
http ://www.ozone.ch. La version imprimée peut être obtenue contre une participation
forfaitaire aux frais d’impression et d’envoi de CHF 100.00 (Suisse) EUR 70.00 (Union
Européenne). Format : classeur A4, noir et blanc. Conditions spéciales pour clients de
ozone.chet ceux qui ont participé à un cours FSRM sur la purification de l’eau sur
demande.
I. Introduction et rappels 1
1. Introduction 2
1.1. L’eau : aussi omniprésente que méconnue . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2. Rappel historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3. Tendances actuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
iii
Table des matières
5. Procédés membranaires 44
5.1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5.2. Osmose inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5.2.1. Principe de l’osmose inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5.2.2. Equations fondamentales de l’osmose inverse . . . . . . . . . . . . 47
5.2.3. Exemples d’unités d’osmose inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5.3. Ultrafiltration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.4. Nanofiltration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
7. La désinfection de l’eau 62
8. Stérilisation U.V. 63
8.1. Principe et limites de la désinfection par ultraviolets . . . . . . . . . . . . 63
8.1.1. Principe de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
8.1.2. Limites de la stérilisation par ultraviolet . . . . . . . . . . . . . . 63
8.1.3. Longueur d’onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
8.1.4. Les lampe ultraviolet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
8.2. Dimensionnement d’un stérilisateur UV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
8.2.1. Dose de rayonnement UVc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
8.3. Doses de rayonnement UV pour différentes classes de micro-organismes . 67
8.3.1. Exemples d’estimations de la dose nécessaire . . . . . . . . . . . . 69
9. Chloration 73
10.Ozonisation 74
10.1. Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
10.1.1. Désavantages de l’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
10.1.2. Avantages de l’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
10.1.3. Potentiels Rédox . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
10.1.4. Matériaux résistants à l’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
10.2. Dosage d’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
10.3. Systèmes de mélange ozone - eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
10.3.1. Colonnes de contact et injecteurs Venturi . . . . . . . . . . . . . . 79
10.3.2. Transfert de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
10.3.3. Conclusion sur la dissolution de l’ozone . . . . . . . . . . . . . . . 87
10.3.4. Destruction de l’ozone résiduel en phase liquide . . . . . . . . . . 87
10.3.5. Destruction de l’ozone résiduel en phase gazeuse . . . . . . . . . . 88
10.3.6. Ozone : dimensionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
10.3.7. Ozone à partir de l’oxygène de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
10.4. Mesure de l’ozone dans l’air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
10.4.1. Colorimétrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
10.4.2. Sondes électrochimiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
10.4.3. Capteurs à semiconducteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
10.4.4. Analyseurs d’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
10.4.5. Comparaison des méthodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
10.4.6. Etude de cas : mesure de l’ozone dans l’air . . . . . . . . . . . . . 94
10.5. Mesure de l’ozone dans l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
10.5.1. Méthodes disponibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
10.5.2. Colorimétrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
10.5.3. Mesure du potentiel Rédox . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
10.5.4. Sondes électrochimiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
10.5.5. Capteurs à semiconducteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
10.5.6. Analyseurs d’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
17.Electrodéionisation 124
17.1. Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
17.2. Avantages et désavantages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
17.2.1. Principaux avantages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
17.2.2. Principaux désavantages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
17.3. Problèmes résultants d’aspects commerciaux . . . . . . . . . . . . . . . . 127
17.4. Etudes de cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
17.4.1. L’osmoseur instable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
17.4.2. Cellule mystérieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
17.5. Situation actuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
18.Dégazage 129
18.1. Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
18.2. La technologie traditionelle : le décarbonateur . . . . . . . . . . . . . . . 129
18.2.1. Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
18.2.2. Le dimensionnement des décarbonateurs . . . . . . . . . . . . . . 129
18.3. Les nouvelles technologies de dégazage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
18.3.1. Principe de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
18.3.2. Calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
ix
Table des figures
xii
Première partie .
Introduction et rappels
1
1. Introduction
2
1.1. L’EAU : AUSSI OMNIPRÉSENTE QUE MÉCONNUE
Comme le cours, ce livre est organisé selon les lignes directrices suivantes : les deux
premières parties sont consacrées aux connaissances de bases nécessaires : la partie 1
est une introduction à la chimie de l’eau. Il est en effet indispensable de comprendre le
produits que nous allons traiter. Ensuite, une 2e partie, très importante par le volume de
ses pages, est consacrée aux technologies qui sont à notre disposition pour le traitement
de l’eau. Enfin, dans la 3e partie de l’ouvrage, nous mettrons en pratique les connais-
sances acquises pour la conception de nouvelles installation et l’analyse et l’optimisation
d’installations existantes. Comme bien des branches industrielles, la purification de l’eau
utilise des technologies parfois fort anciennes. Certaines, comme l’ozone, on connu un
développement rapide avant de retomber dans l’oubli, pour faire ensuite un retour en
force à une époque très récente. D’autres, comme l’osmose, sont récentes, étaient d’une
utilisation assez complexe mais se se sont aujourd’hui popularisées.
La 3e partie de l’ouvrages est consacrée à la conception de nouvelles installations
et l’optimisation d’installations existantes. Ces sujets sont traités du point de vue de
l’utilisateur d’installation.
des installations d’osmose inverse soient réalisée à l’échelle du laboratoire. Les premières
installations industrielles datent des années 1960, et il faut attendre les années 1980 pour
la technologie se généralise, d’abord aux USA puis en Europe.
1
A titre d’exemple, un fabricant américain, également représenté en Europe, propose sur catalogue
des osmoseurs standard, construits en série, pour des débits allant jusqu’à plus de 70 m3 /h
2
La société allemande qui avait lancé le premier appareil domestique de nanofiltration a cessé sa
production en 1998. A notre connaissance aucune société n’a encore repris le flambeau, mais cela ne
saurait tarder
3
De nombreuses usine de Coca-Cola sont munies de systèmes d’ultrafiltration pour adoucir l’eau, et
permettre à tous les habitant de la planète de boire une boisson qui a le même goût
4
Filiale de Dow Chemical
5
La motif de la suspension de la protection accordée à Filmtec par son brevet était le fait que les
membranes en polyamide avaient étés développées pendant un projet financé par l’armée US, et aux
USA une invention résultant d’un développement financé par l’argent public ne peut être protégée
par un brevet
6
2.2. LES CLASSES DE POLLUANTS
• Les éléments solubles : on pourra les éliminer par osmose inverse ou échange d’ions1
• Les micro-organismes : on pourra les détruire par des méthodes de désinfection
• Les composés insolubles : il faudra précipiter ou filtrer
• Les composants organiques : ils constituent une nourriture pour d’éventuelles bactéries,
il faudra donc les éliminer, en général par oxydation ou par absorption sur charbon
actif
• Arsenic
• Baryum
• Bromide
• Cuivre
• Plomb
• Lithium
• Manganèse
• Phosphate
• Zinc
enlever de l’eau. Hormis ces deux cas il vaut mieux ne pas utiliser les ppm comme CaCO3
. Pour obtenir le facteur de conversion pour passer de la concentration comme ion à la
concentration comme CaCO3 , il faut diviser la masse molaire du carbonate de calcium
par la ”masse équivalente”, qui est la masse molaire divisée par la valence. Cette unité
est pratique pour exprimer la dureté, c’est plus facile ensuite pour calculer la capacité
de l’adoucisseur.
Les chimistes utilisent aussi les unités mMol/l et mVal/l, qui expriment la quantité de
molécules - respectivement la quantité de charges électriques - contenues dans l’eau. Une
Mole d’une substance a la meme masse en grammes que sa masse moléculaire relative.
Un V al est ainsi une Mole divise par le nombre de charges électriques.
Tab. 2.1.: Facteurs de conversion pour les ions les plus courants
SDI
Le SDI (Silt Density Index) est un indice de colmatage. Il est important pour les
applications de filtration tangentielle. Il est défini comme étant la réduction moyenne
sur 15 minutes, en % par minute du débit à travers un filtre 0.45 µm à une pression
constante de 2.1 bar. il s’agit d’un paramètre américain (ASTM Standard), cette origine
est due au fait que les producteurs de membranes d’osmose inverse sont presque tous
américains ou japonais. S’il est impossible de l’obtenir, la turbidité peut être utilisé,
2
Voir page 27
mais c’est un paramètre moins fiable pour prédire le risque d’entartrage des membranes.
En cas de litige avec le fournisseur de membranes, cela peut être un problème. Un
laboratoire d’analyse devrait être capable de mesurer le SDI, mais ce n’est pas toujours
le cas. Par contre, l’on trouve dans le commerce des kits pour la mesure du SDI. Le SDI
doit impérativement être mesuré sur place.
Les valeurs du SDI peuvent êtres interprétées comme suit :
• Inférieur à 3 : pas à peu d’entartrage de la membrane
• Entre 3 et 5 : conditions normales d’utilisation
• Supérieur à 5 : entartrage excessif à prévoir
En pratique, il faut consulter le fournisseur des membranes lors de l’installation de
l‘osmoseur et lui demander quelle est la valeur limite acceptable du SDI pour ses mem-
branes .
Turbidité
En pratique, on peut s’attendre à un entartrage excessif des membranes si la turbidité
est supérieure à 1 NTU.
Comptage de particules
Le comptage des particules est cher et rarement nécessaire. Il est utilisé seulement
après une filtration, pour analyser ou comprendre un phénomène inexpliqué .
2.4.3. Dureté
La dureté est définie comme la somme des concentrations des ions Calcium Ca++ et
Magnésium M g ++
il faut être attentif au fait que la dureté est généralement indiquée en degrés, et qu’il
y a plusieurs degrés de dureté différents :
1◦ Français : 10 mg/l comme CaCO3
1◦ Allemand : 10 mg/l comme CaCO
1◦ Anglais : 1 mg par gallon anglais comme CaCO3
1◦ US : 1 mg/l comme CaCO3
Pour une fois, nos amis américains sont les plus logiques dans la définition des unités.
Le tableau 2.4.3 donne les facteurs de conversion entre ces différentes unités.
) H+ + OH−
H2 O * (2.1)
En fait :
) H3 O + OH−
2H2 O * (2.2)
Nomenclature
H+ : ion hydrogène
OH− : ion hydroxyde
H3 O+ : ion hydronium
H+ : il s’agit d’un radical, il est peu probable qu’il existe. En fait, ce que l’on trouverait
dans l’eau serait plutôt l’ion H3 O+ , mais en pratique, on utilise toujours H+ dans les
calculs.
Ke a été nommé ainsi pour honorer Mr. Kohrlausch, qui la mesura. Ke varie en
fonction de la température.
Définitions :
Un acide est un donneur d’ions H+
Une base est un accepteur d’ionsH+
Un acide fort est complètement dissocié dans l’eau
Un acide faible est partiellement dissocié dans l’eau
De manière analogue, une bases partiellement dissociée sera dite faible, une complètement
dissociée forte.
L’acide sulfurique est un acide fort quand à son premier hydrogène. C’est le seul acide
polyprotique fort.
2.6. Oxydo-réduction
Un oxydant est une substance qui peut accepter des électrons. Les oxydant réagissent
avec les réducteurs. Pour toute oxydation, il y a une réduction. On parle donc de
réactions d’oxydo-réduction. On distingue les potentiels normaux de chaque substance
et le potentiel rédox d’une solution.
Potentiels normaux : mesurés avec une concentration de 1 mol/kg d’eau, avec électrode
du même métal, par rapport à un gaz à un bar et une électrode de platine
Potentiel d’une solution : potentiel d’une électrode de platine dans la solution par
rapport à une électrode standard
) Na+ + Cl−
NaCl * (2.4)
) Ca++ + SO−−
CaSO4 * 4 (2.5)
) 2Na+ + SO−−
Na2 SO4 * 4 (2.6)
) Ca++ + 2Cl−
CaCl2 * (2.7)
Si l’on concentre une solution saturée, l’on cause donc une précipitation.
CO2 + H2 O * ) H+ + HCO−
) H2 CO3 * 3 (2.8)
et
HCO− * + −−
3 ) H + CO3 (2.9)
Le carbonate de calcium est sous forme de ions :
) Ca++ + CO−−
CaCO3 * 3 (2.10)
Dans les conditions habituelles, le CO−−
3 réagit presque entièrement pour former du
HCO− 3 , ce qui explique que l’on trouve des quantités considérables de calcaire dissous
dasn l’eau sous forme de Ca(HCO3 )2 .
Ca++ + 2HCO− *
3 ) CO2 + H2 O + CaCO3 ↓ (2.11)
Ca(HCO3 )2 précipite et entartre conduites, chaudières, etc.
Plusieurs paramètres influencent les équilibres des équations ci-dessus. Il en résulte
qu’il n’est pas trivial de déterminer si une eau est agressive, ou au contraire causera
des dépôts. Il ne faut en aucun cas accepter les affirmations simplistes que l’on entend
trop souvent - malheureusement parfois aussi prononcées par des professionnels - du
type l’eau adoucie est corrosive, ou l’eau dure cause des dépôts de tartre. Même une eau
adoucie peut causer des précipitations si on la concentre, ou si on change le pH ou la
température. De même, une eau dure mais acide peut être corrosive.
L’agressivité de l’eau, ou au contraire, sa tendance à former des dépôts de tartre, sera
fonction des paramètres suivants :
• La température
• L’alcalinité
• Le pH
• La dureté
• La concentration totale de solides dissous
Plusieurs modèles permettant de déduire l’agressivité de l’eau ont étés élaborés, et
peuvent êtres utilisés sous forme de graphiques (nomogrammes)[8] ou de programmes de
calcul[20]. Ces différents modèles donnent parfois des résultats différents. Les graphiques
des 2 pages suivantes sont extraits de [12] : l’avantage de ce nomogramme et du graphique
annexe est que il permet en un calcul de procéder à l’évaluation du caractère corrosif
log10 (T DS) − 1
A= (2.14)
10
3.1. Introduction
Nous passons ici en revue les polluants principaux, et les problèmes qu’ils posent dans
les systèmes de purification d’eau industriels.
Le bicarbonate HCO3− est le résultat de la dissolution dans l’eau du CO2 produit par
des bactéries
21
CHAPITRE 3. LES POLLUANTS DANS L’EAU
Méthodes d’élimination
1
Oxydation au chlore avant un filtre à sable
Sable vert : les filtres contenant du sable vert (en fait un matériau granulé avec une
couche de MnO2 , oxydant) et de l’anthracite permettent d’enlever le fer de l’eau,
qui s’accumule dans le filtre sous forme d’oxyde.
SiO2 + H2 O ←
− H+ + H SiO−
→ 3 4 (3.1)
On parle de silice colloı̈dale quand la silice se combine avec des molécules organiques.
On a souvent de la silice colloı̈dale dans l’eau qui a pour origine le squelette d’algues. La
silice pose un problème au niveau des chaudières et des turbines. La meilleure méthode
pour l’éliminer est l’osmose inverse, qui permet d’en éliminer plus du 99% le la silice
activée et de la silice colloı̈dale. L’échange d’ion n’enlève pas la silice colloı̈dale. La silice
n’étant que en partie sous fomr ionique, on ne peut pas détecteur un changement de
la concentration de silice dans l’eau sur la base de la conductivité : même une eau à
conductivité très faible peut contenir une concentration significative de silice.
3.8. Chlore
Sous forme Cl− (ion chloride) le chlore n’est pas dangereux3 . La limite habituelle de
250 mg/l est justifiée par des raisons de goût.
1
Voir page 73
2
En pratique cette solution n’est envisageable que si l’osmoseur est précédé d’un adoucisseur
3
Il n’a pas non plus d’effet désinfectant
L’ion chloride est arrèté par les osmoseurs et les échangeurs d’ions. La molécule par
contre Cl2 passe à travers membranes et les échangeurs d’ions.
3.9. Trihalométhanes
• HCCl3
• HCCl2 Br
• HCClBr2
• HCBr3
• Sodium Na+
• PotassiumK+
• Anions :
• Les composants de l’alcalinité4 :
• Bicarbonate HCO− 3
• Carbonate CO3−−
• Ion Hydroxyle OH−
• Sulfate SO−− 4
• Chloride Cl−
• Fluoride F−
• Nitrate NO− 3
• Autres paramètres :
• Température
• pH
• Salinité totale (TDS)
• Coefficient de pénétration aux UVc5
• SDI6
En outre, les ions suivants peuvent avoir un impact significatif, surtout sur les installa-
tions à membrane (les osmoseurs par exemple) :
• Cations :
• Fer Fe++ ouFe+++
• Manganèse Mn++
• Aluminium Al+3
• Baryum Ba++
• Strontium Sr++
• Cuivre Cu++
• Zinc Zn++
• Anions :
• Silice SiO2
• Sulfide S2
• Phosphate PO−24
• Température
• Concentration des compoés pouvant poser problèmes dans le produit fini
En pratique, ces données sont suffisantes pour concevoir et dimensionner un petit
système de traitement de l’eau. Les incertitudes seront palliées par un surdimensionne-
ment éventuel du système.Pour des systèmes de dimensions importantes7 les potentiels
d’économie justifient largement le coût d’éventuelles analyses supplémentaires.
7
Pour des investissements supérieurs à environ CHF 5’000.00
26
4. Filtration et microfiltration
27
CHAPITRE 4. FILTRATION ET MICROFILTRATION
L’interception directe
Le mécanisme de l’interception directe est facile à comprendre intuitivement. Il est
illustré par la figure 4.1 à la page 29.
Le mouvement brownien
Même lorsque un écoulement est laminaire, les particules en suspension dans l’eau ont
un mouvement en partie aléatoire. Le mécanisme de la filtration résultant du mouvement
brownien est illustré par la figure 4.2 à la page 29.
L’adsorption
L’importance de ce phénomène est variable, en fonction du type de particules et de la
matière du média filtrant.
• La qualité de la filtration évolue au cours de la vie d’un filtre : par exemple les filtres
à sables filtrent assez mal pendant leurs premières heures de fonctionnement, mais
la qualité de la filtration s’améliore grâce à la formation du gâteau
• Le filtre arrêtera des particules aussi de dimensions inférieures à son micronage.
Filtres-presses
Les filtres-presses assuraient le gros de la filtration industrielle jusqu’aux années ’80.
Leur avantage principal était le coût d’investissement réduit. Le désavantage était par
contre un coût de maintenance relativement élevée en particulier pour enlever les gâteaux
de filtration. Ce travail était non seulement coûteux en temps de main d’œuvre, mais
aussi il s’agit d’un travail très sale : il est difficile de trouver le personnel acceptant de
faire ce travail. Ce problème est résolu par les filtres-presses automatiques, mais ceux-ci
sont chers à l’achat, ce qui annule l’avantage No. 1 de cette technologie.
Aujourd’hui, les filtres-presses ne sont pratiquement plus utilisés pour la filtration de
l’eau en entrée. Il sont par contre encore fréquents dans le traitement des eaux usées et
la filtration dans des procédés chimiques. Leur utilisation est justifiée par le fait que ces
filtres produisent des “gâteaux” de filtration assez secs : la quantité de déchets produits
est faible, ce qui est économiquement intéressant lorsque le système de filtration produit
des déchets à traiter comme déchets spéciaux : cela est assez souvent le cas dans les eaux
usées industrielles très chargées : les filtres peuvent retenir des substances toxiques. Si
l’on emploie pour une telle application un système de filtration à éléments consommables,
l’on augmente bien entendu le volume de déchets spéciaux, coûteux à éliminer.
Fig. 4.6.: Changement d’une poche. Ces poches peuvent se casser, causant des dégâts
importants.
de environ 4 semaines, la poche se cassa. Le sable fut distribué dans les membranes
d’ultrafiltration, qui durent êtres remplacées pour un coût de environ 30’000.00 EUR.
système pour l’eau de lavage. L’installation est donc beaucoup plus complexe que pour
un filtre à cartouche.
Filtres à sable
On parle génériquement de filtres à sable même si le média filtrant n’est pas forcément
du sable. Il peut aussi s’agir d’anthracyte ou de sable vert2 . L’antracyte est plus léger
que le sable proprement dit et fournit une couche de préfiltration. Le sable vert est un
sable qui est recouvert d’une couche d’oxyde de manganèse et a la propriété d’oxyder le
fer dissous dans l’eau, et aussi le manganèse et l’hydrogène sulfureux. Une fois que ces
impuretés ont étés oxydées, elles tendent à rester, par adsorption, dans ne sable vert.
Les filtres avec une couche de sable vert permettent de réduire les concentrations de fer
dissous, de manganèse dissous et d’hydrogène sulfuré à moins de 0.01 ppm.
Les filtres à sable contiennent aussi souvent du gravier. Celui-ci n’est en général pas
un média filtrant, mais sert à former une couche poreuse au fond du filtre.
Les filtres à sable sont généralement économiquement intéressants pour des débits de
au moins quelques m3 /h. D’autres points importants à connaı̂tre sur les filtres à sable
sont :
• Le(s) média(s) choisi(s) détermine(nt) un débit surfacique maximum. Ce débit est
déterminé par le producteur du média, pas par le fabricant du filtre. Il est raison-
nable de demander au fabricant du filtre les spécifications du média employé, et
vérifier que le débit surfacique spécifié par le fabricant du média a été respecté
• Le gâteau de filtration joue un rôle important : au début, le filtre à sable filtre
assez mal, et au bout de quelques heures de fonctionnement l’efficacité de filtration
s’améliore
2
Galuconite
• Un rétrolavage périodique est nécessaire. C’est une procédure automatique, qui dure
environ 20 minutes. Le débit est important, largement supérieur au débit nominal
du filtre. Il peut être fait avec de l’eau non filtrée. Le débit de rétrolavage est fixé par
les spécifications du producteur du média filtrant. Ici aussi, il est donc raisonnable de
vérifier que le constructeur du filtre a bien prévu un débit de rétrolavage conforme
aux spécifications du producteur de média filtrant3 . Il faut prévoir au moins un
rétrolavage par semaine
• Lorsque l’on achète un filtre à sable, on reçoit le filtre, avec les sacs de médias
filtrants à côte : il faut alors mettre les différents médias filtrants dans le bon ordre
dans le filtre : cela peut durer plusieurs heures
• Lorsque le filtre à sable est en matériau composite, et qu’il faut mettre du gravier,
l’on risque de l’endommager si l’on ne met pas de l’eau avant de mettre le gravier
Variantes des filtres à sables Un filtre à sable peut être construit de 2 façons :
3
Notre expérience est que souvent cela n’est pas le cas
La définition de l’expression ”toutes les particules” varie selon les fabricants. Cer-
tains considèrent que une cartouche qui enlève plus de 99% des particules de dimension
supérieures au micronage est absolue, alors que d’autres limitent ce terme aux cartouches
qui enlèvent plus de 99.98% des particules de dimension supérieure au micronage de la
cartouche. Les cartouches absolue sont toujours beaucoup plus chères à l’achat que les
cartouches nominales.
Un type de cartouche à éviter sont les cartouches à fil bobiné, comme celle visible sur
la figure 4.12 : constituées d’un fil enroulé autour d’une cage en plastique ou en métal,
elles ont toutes des chenaux de passage entre les fils largement supérieurs au micronnage
indiqué. Elles ont tout de même un certain effet filtrant en raison des phénomènes
d’adsorption, mais ont une efficacité de filtration faible si on les compare aux cartouches
de fibres thermosoudées. En outre, elles contiennent souvent des lubrifiants. On trouve
souvent ces cartouches dans l’industrie. Leurs coûts de production sont négligeables, ce
qui pousse certains fournisseurs à continuer à les vendre. Il va sans dire que l’utilisateur
paye cher, en termes de matériel non protégé par la cartouche, les économies réalisées
avec ces cartouches.
N1 − N2
ε= (4.1)
N1
Avec :
• ε : efficacité du filtre
• N1 : nombre de particules de taille égale au seuil de filtration du filtre que l’on
trouve dans un volume d’eau donné avant le filtre
• N2 : nombre de particules de taille égale au seuil de filtration du filtre que l’on
trouve dans un volume d’eau donné après le filtre
Certains fabricants ont choisi de modifier la définition de N1 et de N2 , en décidant que
ces chiffres se rapportaient au nombre de particules de taille égale ou supérieure au seuil
de filtration du filtre. Bien sûr cette définition leur permet d’annoncer des efficacités
plus élevées.
Il n’y a pas de standard international reconnu concernant la méthode à employer
pour mesurer cette efficacité. Des normes sont en préparation ou en consultation dans
différents pays, mais il n’y a pas de consensus prévisible à court terme au niveau inter-
national.
Facteur Beta Le facteurβ a été crée par un fabricant de filtre, pour faire plus scien-
tifique. Il est difficile de voir un quelconque intérêt de ce facteur. Comme il est souvent
utilisé, il faut tut de même connaı̂tre sa définition :
N1
β= (4.2)
N2
Ce qui est équivalent à écrire :
1−ε
β= (4.3)
ε
D’autres fabricants l’utilisent aussi. La société qui a introduit ce facteur β vend des
filtres à prix élevés.
Cutoff Un autre aspect qui définit en partie la qualité d’une cartouche filtrante est le
Cutoff ou netteté du seuil de filtration.
Les courbes de la figure 4.13 sont purement qualitatives.
On peut se demander si il y a un avantage à avoir un filtre qui n’arrête pas les particules
plus petites que son seuil de filtration. Pour la plupart des applications oui, parce que la
durée de vie de la cartouche est déterminée par la capacité de rétention de celle-ci. La
capacité de rétention est le volume de particules que la cartouche peut arrêter avant de
devoir être changée. Il est clair que l’on filtre par exemple de l’eau à 5 µm, pour protéger
par exemple une pompe, et que l’eau filtrée contient un grand nombre de particules d’un
diamètre inférieur à 5 µm, une cartouche avec un seuil de filtration peu net aura — à
capacité de rétention égale — une durée de vie plus courte qu’une cartouche à seuil de
filtration net.
Fig. 4.14.: Evolution de la perte de charge au cours de la vie d’une cartouche filtrante
de sable ramassé dans une région définie d’un désert californien. Un grand fabricant de
cartouches européen utilise pour ses essais de durée de vie de l’OvomaltineTM , alors qu’il
mesure l’efficacité de ses filtres avec des particules de Latex calibrées.
4.3. Microfiltration
On parle de microfiltration quand on utilise des cartouches au micronage inférieur au
micron. En pratique, les micronnages utilisés en purification de l’eau sont :
• 0.2 µm : suffisant pour arrêter les bactéries
• 0.05 à 0.1 µm : souvent employés en microélectronique
La microfiltration se fait pratiquement toujours avec des filtres à cartouches consom-
mables
Fig. 4.16.: Vue au microscope d’une membrane d’une cartouche de microfiltration ab-
solue. Photo : Osmonics
5.1. Introduction
Les procédés membranaires, ou de filtration par membrane, aussi appellés de filtration
tangentielle diffèrent de la filtration classique essentiellement par la présence d’une sortie
de concentrat : seulement une partie de l’eau passe à travers le média filtrant, une partie,
appellée le concentrat, ne passe pas à travers le média filtrant et sert à évacuer les
impuretés qui, en filtration classique, restent sur le média filtrant.
44
5.2. OSMOSE INVERSE
s’écoule tangentiellement à la membrane, sans la traverser, et c’est cela qui donne le nom
de filtration tangentielle aux technologies comme l’osmose inverse.
Une fois le concept d’osmose inverse connu, il faut, pour réaliser des machines indus-
trielles, placer une surface importante de membrane dans un volume aussi restreint que
possible. De nombreuses configurations de modules d’osmose inverse ont étés commer-
cialisés, mais actuellement la quasi-totalité du marché est représentée par les modules
spiralés.
Comment fonctionne, au niveau microscopique, une membrane d’osmose inverse ? Cela
n’est pas connu à l’heure actuelle avec certitude. L’on sait que ces membranes existent
dans la nature. L’on arrive à produire ces membranes en plastique. mais leur fonction-
nement exact est inconnu. Y a-t-il des pores ? Ce n’est pas certain. Une école de pensée
affirme qu’il n’y a pas de pore, et que la pression au niveau de la membrane force
l’eau à passer en changeant de phase : l’on parle d’eau interstitielle. Une autre école de
pensée affirme qu’il y des pores, mais cette école doit expliquer pourquoi l’on sait que
les membranes d’osmose inverses sont perméables non seulement à l’eau, mais aussi aux
petites molécules organiques. Pour expliquer ce phénomène, des modèles incluant des
effets électrostatiques au niveau de la surface de la membrane ont étés développés.
La question de la présence ou de l’absence des pores est la question qui agite les
milieux scientifiques qui travaillent sur les membranes depuis des décennies. La question
pourrait sembler futile, mais il n’en est rien. Elle montre que le phénomène de l’osmose
inverse reste mal compris. Si on comprendrait mieux le mécanisme, il serait plus facile
de prévoir les taux de rejet des différents ions, et surtout, dans d’autres domaines de la
technique, une compréhension des phénomènes au niveau physique a en règle générale
apporté des avancées importantes au niveau des performance des produits industriels.
On peut donc se risquer à faire le pronostic que les performances des membranes vont
s’améliorer beaucoup dans les années ou décennies à venir.
Fig. 5.4.: Membrane d’osmose inverse : le modèle avec pores. Image : Osmonics
Quelques définitions
Il est usuel de représenter un osmoseur dans un schéma sous la forme d’un rectangle
avec une diagonale qui représente la membrane, comme dans la figure 5.6.
Fig. 5.6.: Représentation schématique d’un osmoseur ou d’une membrane d’osmose in-
verse
P2m = Pp (5.3)
Pe étant la pression à l’entrée de la membrane, Pc la pression du concentrat et Pp la
pression du perméat. De la même façon, on admet que :
1
Posm1 = × (Posme + Posmc ) (5.4)
2
• [Posm ] = bar
• [T DS] = ppm
Rejet et recouvrement
Pour l’utilisateur, un ”bon” osmoseur est un osmoseur qui réduira le plus possible
la minéralisation de l’eau et consommera le moins d’eau possible. Ces deux paramètres
sont mesurés par le taux de recouvrement et le taux de rejet :
Définitions :
Qp
Taux de recouvrement : R = Qe
Cp
Taux de rejet (rejet) : Rej = 1 − Cec
1
avec Cec = 2
× (Ce + Cc )
Effet de la température
Bilans
Il est important de rappeler que les bilans de masse de l’eau et des solides dissous
s’appliquent :
Qe = Qc + Qp (5.9)
Les fabricants de membranes fournissent des programmes de calculs qui, utilisant ces
taux de passage différents pour chaque sel, calculent la concentration ion par ion dans
le perméat pour une eau d’alimentation donnée. Au moins un fabricant [20] permet à
tout un chacun de télécharger ce programme depuis son site Web.
Ordres de grandeur
Taux de rejet, pour NaCl :
Polyamide : 98 à 99.7 %
Acétate de cellulose : 93 à 98 %
Taux de recouvrement :
Pour une membrane : 13 à 20 %
Pour une unité : 33 à 75 %
Dans une machine d’osmose inverse, l’on combine plusieurs membranes, et l’on peut
aussi recycler une partie du concentrat, pour obtenir des taux de recouvrement beaucoup
plus élevés que les 13 à 20% . Bien sûr cela a pour corollaire que le taux de rejet d’une
machine d’osmose inverse sera toujours plus bas que le taux de rejet d’une membrane
seule. En pratique, les taux de rejet pour le NaCl d’un osmoseur seront de l’ordre de 95
à 99%.
Les dimensions des membranes pour les osmoseurs industriels sont plus ou moins
standardisés : pratiquement tous les fabricants proposent des modules de diamètre de
4” et de 8”, et d’une longueur de 40” (environ un mètre). Par contre, pour les petits
osmoseurs commerciaux ou de laboratoire, il existe un très grand nombre de diamètres
de membranes (1.8”, 2”, 2.5”, etc.) et un choix presque infini de longueurs de modules.
Pour les membranes en acétate de cellulose, le débit varie avec le taux de passage : les
membranes avec un taux de rejet élevé ont un débit plus faible.
Il existe des modules pour hautes températures avec des membranes en polyamide :
pour la membrane elle-même, une température de l’eau jusqu’à 90◦ C ne pose pas réellement
un problème, mais par contre le problème est au niveau de la colle et des autres éléments
en plastique (tubes, grilles, joints) employés pour la construction des modules.
Le schéma de la figure 5.7 est typique d’un petit osmoseur industriel. On remarque
en particulier :
Le préfiltre : il protège les membranes des particules en suspension
La pompe
Les membranes : le concentrat sortant de 2 membranes alimente la 3e membrane. Le
concentrat de cette dernière est en partie recyclé
Vannes de réglage concentrat et recyclage : en ajustant ces deux vannes, l’on peut
ajuster le taux de recouvrement de la machine
Fig. 5.8.: Exemple d’unité d’osmose inverse pour laboratoire. Photo : Electrolux
Fig. 5.10.: Osmoseur industriel de taille moyenne, muni de membranes 4”. Photo : Os-
monics
Fig. 5.11.: Exemple de grand osmoseur industriel, muni de membranes 8”. Photo : Os-
monics
5.3. Ultrafiltration
Comme l’osmose inverse, l’ultrafiltration est une technique de filtration tangentielle.
Contrairement aux membranes d’osmose inverse, les membranes d’ultrafiltration n’enlèvent
aucun ion de l’eau. Les membranes d’ultrafiltration ont des pores : c’est incontestable,
ils sont observables au microscope. il s’agit d’une technologie assez mûre. Il y a un grand
choix de matériaux de membrane : polysulphone, polypropylène, polyamide, acétate de
cellulose, etc.
L’utilisation principale de l’ultrafiltration est la filtration au point d’utilisation dans les
systèmes de production d’eau ultrapure, surtout en pharmaceutique et en microélectronique.
depuis quelques années, l’on voit aussi des machines d’ultrafiltration destinées à la pota-
bilisation de l’eau. Les taux de recouvrement sont beaucoup plus élevés en ultrafiltration
que en osmose inverse : l’on parle de 80 à 90% avec de l’eau de ville ou en potabilisation
de l’eau, et plus de 95% en filtration de finition d’eau ultrapure.
5.4. Nanofiltration
La nanofiltration enlève 30 à 50 % des ions monovalents et plus de 90% des ions di-
valents. Cette caractéristique fait de la nanofiltration une alternative intéressante à la
déminéralisation partielle et à l’adoucissement par échange d’ions. Il s’agit d’une techno-
logie relativement jeune. Les écarts de performances entre membranes non négligeables.
Les membranes sont faites dans les mêmes matériaux que les membranes d’osmose in-
verse (polyamide et acétate de cellulose), et sont utilisées à des pressions un peu plus
basses que les membranes d’osmose inverse : des pressions de 8 à 10 bar sont typiques.
En tout cas au début, certains fabricants proposaient comme membranes de nanofil-
tration les écarts de production de membranes d’osmose inverse. Depuis, la nanofiltration
s’est imposée comme méthode de traitement de l’eau dans l’industrie, surtout comme
alternative aux adoucisseurs pour des applications en agro-alimentaire, et des fabricants
ont donc développé des membranes spécifiques à la nanofiltration.
Jusqu’à présent, les facteurs suivants ont limité le développement de la nanofiltration
comme remplacement des adoucisseurs :
• Le coût de l’eau rejetée (concentrat)2
• Les coûts d’investissement, beaucoup plus élevés à l’heure actuelle que pour un
adoucisseur à échange d’ions
La nanofiltration n’est donc utilisée que dans les situations où le fait que elle enlève aussi
des bactéries et des substances organiques et qu’il n’y a pas de saumure à éliminer est
un avantage.
2
L’on peut souvent augmenter le taux de recouvrement des machines à nanofiltrations en injectant de
l’acide dans l’eau d’alimentation. Cela réduit bien sûr les coûts d’eau rejetée, mais l’installation et
sa maintenance deviennent alors plus complexes.
Notre expérience est que la maintenance des osmoseurs est trop souvent négligée. Il
en résulte une production d’eau de qualité inférieure à celle que l’on pourrait obtenir, et
une durée de vie réduite des membranes. C’est pourquoi nous consacrons ici un chapitre
séparé à ce sujet.
Bien que ce chapitre se réfère spécifiquement aux osmoseurs, tout ce qui y est dit est
applicable aussi aux machines à nanofiltration, et dans une certaine mesure aux machines
à ultrafiltration.
58
6.1. SUIVI DES PERFORMANCES
Ces paramètres ne sont pas en eux-mêmes une mesure directe des performance de
l’osmoseur. Comme nous l’avons vu au paragraphe 5.2.2, le débit varie en fonction de la
température par exemple et la qualité de l’eau produite varie en fonction de la la qualité
de l’eau d’alimentation : or ces paramètres varient au cours du temps dans pratiquement
toutes les installations. Il est donc essentiel de procéder à quelques calculs à partir des
valeurs enregistrées.
2 × Qcnom + Qpnom
∆Pnorm = ∆Pmesuree × (6.1)
2 × Qc + Qp
Qcnom et Qpnom étant les débits de concentrat et respectivement de perméat nomi-
naux et ∆Pmesuree étant la différence de pression effectivement mesurée. Pour les
débits on peut aussi prendre les valeurs des débits lors de la mise en service pour
Qcnom et Qpnom .
Nous avons maintenant 2 valeurs : le débit de perméat à 25◦ C (et Pmoy = Pnominale )
et le taux de rejet des membranes qui reflètent les performances de l’osmoseur, et une
3e valeur, ∆Pnorm , qui est une mesure de l’état des membranes. Le taux de recouvrement
doit être contrôlé pour vérifier qu’il ne varie pas plus que quelques % au cours de l’année.
Sur la base d’un tableau de chiffres, il est difficile de déterminer si l’on assiste à une
évolution ou si les différences de valeurs sont dues à la précision des mesures. Il est
donc conseillé de tracer des graphiques donnant le débit de perméat à 25◦ C (et Pmoy =
Pnominale ) , le taux de rejet des membranes et ∆Pnorm .
Dépôts inorganique : ils résultent de la concentration des différents sels dissous dans
l’eau et du changement de l’équilibre calco-carbonique de l’eau. La meilleure façon de
l’enlever est d’utiliser une solution de nettoyage acide.
Dépôts organiques : ils sont mieux enlevés par des solutions basiques contenant un
surfactant.
Biofilms : ils sont mieux enlevés par des solutions basiques, avec un pH de au moins
11, contenant un surfactant.
1
Pas tous les fabricants. Il faut être conscients que certains fabricants d’osmoseurs ignorent
complètement la problématique du nettoyage des membranes
2
Plus de 20 membranes environ
Procédure de nettoyage
Si l’on utilise pas une cartouche de nettoyage, il faut laisser la solution nettoyante
recirculer dans la machine pendant au moins 30 minutes [4]. Il faut impérativement
ouvrir la vanne de concentrat pour éviter une montée excessive de la pression en amont
de la membrane. Le tableau 6.1 donne les débits maximums à prévoir et les volumes
minimums de solution nettoyante nécessaires pour la procédure.
62
8. Stérilisation U.V.
Fig. 8.1.: Absorption du rayonnement ultraviolet par l’eau (traitillé) et par l’ADN (trait
continu) [13]
63
CHAPITRE 8. STÉRILISATION U.V.
d’applications, cela ne pose pas de problèmes, mais dans certains cas, comme en
micro-électronique, par exemple, il faut combiner la stérilisation par ultraviolet
avec la microfiltration ou l’ultrafiltration pour éliminer les particules que sont de-
venues les bactéries inactivées par le stérilisateur U.V. de l’eau utilisée pour laver
les Wafers par exemple.
Pas d’effet rémanent : si des bactéries sont déjà présentent en aval du stérilisateur
UV, elles resterons actives. La stérilisation U.V. n’a donc absolument aucun effet
sur les biofilms
Fig. 8.2.: Comparaison des spectres d’émission d’une lampe basse pression et d’une
lampe moyenne pression [13]
stérilisateur : après quoi, l’on est otage de l’installateur qui ne se prive pas, souvent de
vendre très cher les lampes de remplacement.
Il faut donc toujours préciser la dose de rayonnement germicide demandée lors d’un
appel d’offre.
Les stérilisateurs U.V. sont aussi souvent utilisés comme destructeurs d’ozone résiduel
dans l’eau. Pour détruire l’ozone, il faut un dosage de rayonnement germicide beaucoup
plus élevé que pour l’inactivation de bactéries2 .
1
Dont la France et l’Italie. La Belgique elle prescrit 30 mJ/cm2
2
Voir le point 10.3.4 à la page 87
Fig. 8.4.: Dose de rayonnement U.V. nécessaire pour réduire de 99.99% divers micro-
organismes. Les barres claires montrent la dose en présence de lumière
réactivant les micro-organismes, les barres pleines montrent la dose en l’ab-
sence de lumière réactivant les micro-organismes [24]
L’eau peut être plus ou moins perméable aux rayons UVc. Pour dimensionner un
stérilisateur UV, le fabricant aura donc besoin, en plus du débit d’eau à traiter, du
coefficient de transmission aux UVc de XX% sur une lame d’eau de 1 cm .
Les doses mentionnées dans les normes pour la potabilisation de l’eau sont adaptées
pour la grande majorité des cas, mais pas tous. Il faut des doses beaucoup plus élevées
pour éliminer des cellules d’algues et des moisissure, et aussi pour certains virus rares.
Le coefficient de transmission admis par les fabricants qui donnent un débit dans
leurs catalogues sont généralement de l’ordre de 80 à 98%, selon les fabricants. Cette
différence fait que des stérilisateurs U.V. standard peuvent sembler être moins chers que
un modèle prévu pour le même débit d’une autre marque, alors que en fait le débit est
tout simplement donné pour un coefficient de pénétration des UVc différent. il est donc
important de comparer des offres calculées sur la base de coefficients de transmission
aux UVc de XX% sur une lame d’eau de 1 cm et non des chiffres tirés de catalogues.
Dose D10 : dose de rayonnement UVc qui permet d’inactiver 90.0% des micro-organismes
présents
Une fois D10 connue, l’on peut calculer facilement la dose nécessaire pour inactiver
des pourcentages plus élevés de micro-organismes :
Le tableau 8.1 donne des valeurs de D10 pour les micro-organismes les plus communs :
L’on trouve dans la littérature des valeurs de D10 différentes d’une publication à
l’autre. Des laboratoires ayant affecté les mêmes mesures ont trouvés des résultats par-
fois assez différents. En pratique, cela signifie qu’il faut considérer ces valeurs comme
indicatives, et en aucun cas dimensionner une installation sans un coefficient de sécurité
significatif par rapport aux valeurs de D10 3 trouvées dans la littérature.
Les tableaux qui suivent donnent les valeurs deD1000 pour un grand nombre de micro-
organismes[8].
L’on veut assurer l’absence de bactéries fécales (Escherichia Coli) de l’eau. Quelle dose
faut-il prévoir ?
Réponse : Il faut une dose suffisant pour réduire le nombre d’UFC de 99.99%, ce qui
est considéré en pratique comme une réduction de 100%. Il faut une dose égale à 4 fois
D10 , ou 2 fois D1000 soit :
bactéries ne sont pas forcément distribués de manière uniforme dans l’eau, et donc
le calcul donnera des résultats différents de mesures sur l’installation.
Mesure pas biodosimétrie : l’on mesure le taux de survie de bactéries dont les valeurs
D10 , D100 etc. sont connues : sur cette base l’on calcule la dose de rayonnement
effective fournie par la stérilisateur. Cette méthode a un immense désavantage :
son coût4 . Il s’agit en effet d’essais complexes, et il y a peu d’installations dans
le monde pouvant les réaliser.[13] décrit en détail la procédure de la mesure par
biodosimétrie.
Calcul de la dose minimum : Avec les moyens de calculs actuels, ils est possible de
déterminer le parcours la plus défavorable du point de vue de la dose de rayon-
nement à travers un stérilisateur U.V. Le fabricant qui emploi cette méthode in-
diquera dans ses spécifications que l’appareil a été calculé sur la base d’un rayon-
nement germicide de (par exemple) 40 mJ/cm2 au point le plus défavorable de
l’appareil. Cette méthode conduit à un surdimensionnement de l’appareil, mais
évite les coûts élevés de la biodosimétrie, ce qui permet d’avoir des stérilisateurs
U.V. plus économiques que ceux dimensionnés par biodosimétrie.
4
La SSIGE affirme que ces essais ne peuvent êtres effectués que en Autriche si ils doivent êtres reconnus
par la SSIGE (Société Suisse de l’Industrie du Gaz et des Eaux), et que l’essai d’un appareil coûte
entre 40’000.00 et 60’000.00 Francs Suisses
Il est donc important lors des comparaison d’offres de plusieurs fournisseurs de savoir
comment chaque stérilisateur proposé est calculé. Les stérilisateurs calculés par biodo-
simétrie seront toujours plus chers à performances égales, puisque le coût de cette mesure
très coûteuse doit être amorti par la vente des appareils.
Principe
Le principe de fonctionnement de la chloration est d’une extrême simplicité : l’on
injecte du chlore dans l’eau avec une pompe pour injection ou un injecteur Venturi, et
l’on attend que le chlore agisse. La chloration est très peu employée en purification de
l’eau dans l’industrie, essentiellement en raison du problème insoluble posé par le résidu
de chlore et de dérivés chlorés présents dans l’eau désinfectée.
Dosage du chlore
On considère qu’il y a désinfection de l’eau si la concentration fois le temps de contact
respecte les valeurs suivantes :
• 0.5 ppm × 30 minutes pour chlore libre
• 0.2 ppm × 15 minutes pour le dioxyde de chlore
Certaines industries peuvent avoir des exigences particulières. Ainsi, l’industrie des
boissons utilise un dosage résiduel de 10 ppm, avec un temps de contact de 2 heures au
minimum.
Combien de chlore faut-il donc injecter ? Le dosage sera :
73
10. Ozonisation
10.1. Principe
L’ozone O3 est une variété allotropique de l’oxygène O2 .L’ozone est généralement perçu
comme une intéressante alternative au chlore. Par rapport au chlore, l’ozone présente
des désavantages mais aussi et surtout des avantages décisifs pour l’utilisation dans
l’industrie.
74
10.1. PRINCIPE
Tab. 10.1.: Potentiels Rédox de quelques produits oxydants utilisés dans l’industrie
En pratique, cela signifie que des composés qui ne sont pas oxydés par le chlore le seront
par l’ozone, et ceux qui sont oxydés par le chlore et l’ozone seront oxydés beaucoup plus
rapidement par l’ozone. Les micro-organismes sont détruits par oxydation, ce qui fait
que l’ozone est un désinfectant beaucoup plus puissant que le chlore. Cela se traduit par
des temps de contact plus courts pour obtenir le même résultat, comme cela est visible
dans la figure 10.1.
Milieu Demi-vie
Gaz Env. 20 minutes
Eau, pH = 6.0 Env. 20 minutes
Eau, pH = 7.0 Env. 15 minutes
Eau, pH = 8.0 Env. 20 minutes
Tab. 10.2.: Demi-vie de l’ozone
Instabilité de l’ozone
Demi-vie : période pendant laquelle la concentration d’ozone diminue de moitié.
Systèmes d’ozonisation
En général, l’attention se concentre sur le générateur, qui n’est qu’une partie du
système et moins que le 50% des investissements. Les autres composants principaux
d’un système d’ozonisation sont visibles sur la figure 10.1.3. Nous examinerons dans les
pages qui suivent les différents composants mentionnés à la figure 10.1.3.
Plus la fréquence des décharges électriques entre les électrodes est élevées, plus la
concentration d’ozone produit sera élevée. Les générateurs d’ozone à fréquence standard
(50 Hz) peuvent atteindre des concentrations d’ozone de 1.5 à 2.5 % avec de l’air et
de 3 à 4 % avec de l’oxygène. Les générateurs d’ozone à moyenne fréquence (200 - 400
Hz) peuvent eux atteindre 4 à 6 % d’ozone avec de l’air, 6 à 12 % avec de l’oxygène.
Aujourd’hui, en traitement de l’eau, l’on emploie pratiquement plus que des générateurs
à fréquences moyenne.
• Béton
• Plexiglas
• Téflon (PTFE, PFA, PVDF)
• Verre
Etanchéité (joints)
coule à contre-courant des bulles d’air et ozone qui s’élèvent dans le liquide. L’efficacité
de transfert de masse (ETM= masse d’ozone dissous dans l’eau au cours du transfert
divisée par la masse d’ozone introduite dans la colonne) augmente avec la hauteur de
la colonne. Si l’on augmente la hauteur de la colonne, l’efficacité du transfert augmente,
donc le débit d’ozone à produire devient plus faible. Il y a donc une hauteur utile
économiquement optimale, qui est en général d’environ 4,5 à 4,7 m, et correspond à une
efficacité de transfert de masse de l’ordre de 67 à 70%.
Le diamètre de la colonne est donné par la vitesse maximale d’écoulement d’eau, à
respecter si l’on veut éviter l’entraı̂nement de bulles d’air en aval. Celle-ci est de l’ordre
de 0,24 à 0,25 m/s. L’ozone est dispersé dans le bas de la colonne par des diffuseurs
poreux.
Equation de Bernoulli : si l’on néglige les pertes de charge entre les points 1 et 2 :
v12 v22
% + P1 = % + P2 (10.1)
2 2
Avec :
• % : masse volumique de l’eau
• vi : vitesse d’écoulement au point i
• Pi :pression au point i
Equation de continuité :
v 1 S1 = v 2 S 2 (10.2)
Avec : Si : section de la conduite au point i
Des deux équations ci-dessus, on déduit que la pression au point le plus étroit du
Venturi (point 2) sera inférieure à la pression à l’entrée du Venturi (point 1) de :
v12 S1
∆P = P2 − P1 = (% ) × [( )2 − 1] (10.3)
2 S2
On peut donc aisément dimensionner le Venturi (en particulier le rapport SS21 ) pour
obtenir un pression au point 2 qui soit inférieure à la pression atmosphérique, donc avoir
un effet d’aspiration sur une entrée gaz, que l’on place au point le plus étroit du Venturi.
Ceci permet d’aspirer et mélanger avec l’eau le mélange d’ozone et d’air.
Le mélangeur à tube Venturi est bien sûr de la solution la plus compacte pour le
mélange proprement dit. La totalité du gaz injecté est entraı̂née à l’aval du mélangeur.
Le transfert de l’ozone de la phase gazeuse à la phase liquide se fait en aval du mélangeur,
dans un réservoir (réacteur) prévu à cet effet. Un temps de contact de l’ordre de 12 à15
secondes est suffisant pour obtenir une efficacité de transfert de masse de l’ozone de 90%
ou plus. Les dimensions d’un réacteur sont donc toujours très inférieures à celles d’une
colonne de contact ou d’un contacteur conventionnel.
L’on peut se demander dès lors pourquoi les mélangeurs à tube Venturi n’ont pas
encore remplacé les autres systèmes dans toutes les applications. La principale raison qui
pousse encore aujourd’hui des concepteurs d’installations à ne pas choisir des injecteurs
Venturi est le problème des gas entraı̂nés. Alors que, au sortir d’une colonne de contact,
l’eau contiendra bien de l’ozone dissous, mais pas de bulles de gaz, les bulles de gaz sont
tout naturellement entraı̂nées à l’aval après le réacteur, et un système de dégazage doit
être conçu et dimensionné séparément. Le résultat est souvent un système de dégazage
non-optimisé, du point de vue coût et encombrement, ou alors des bulles de gaz dans
l’eau qui atteignent les consommateurs.
Les concepteurs d’installations sont depuis longtemps à la recherche d’une solution
économique pour l’élimination des gaz entraı̂nés. L’on trouve aujourd’hui dans le com-
merce d’unités de dégazage fonctionnant selon le principe du cyclon (Voir figure 10.8).
L’idée de combiner ces dégazeurs avec un ensemble mélangeur Venturi plus réacteur est
donc assez logique. Nous nommerons dans la suite de cet article une telle combinaison
”Unité de gazage – réaction – dégazage” ou ”Combinaison Venturi – Réacteur – Cyclon”.
Des essais pilotes sur des applications fréquentes de l’ozone en traitement de l’eau
potable ont étés effectués dans plusieurs villes des USA. Les essais et leurs résultats sont
décrits plus loin dans l’article. La figure 10.9 montre le principe de fonctionnement des
unités de gazage-réaction-dégazage utilisées pour ces essais pilotes.
Mdissous
ET M = (10.4)
Mgaz
Mdissous étant la masse d’ozone dissous dans l’eau et Mgaz étant la masse d’ozone dasn
le flux gazeux provenant du générateur d’ozone pendant une unité de temps donnée
Le principe de fonctionnement d’un ensemble Venturi - Réacteur - Cyclon pour l’ozo-
nation de l’eau a été décrit plus haut. La question est maintenant de savoir quels pa-
ramètres affectent ET M dans un tel système, et quelles doivent être les valeurs de ces
paramètres pour obtenir des valeurs suffisantes d’ET M .
Intuitivement, l’on comprend que le transfert de masse augmentera lorsque le temps
où les deux phases sont en contact augmentera. Nous nommerons le temps de contact
Veau + Vmelange
Tc = (10.5)
Vreacteur
Avec :
• Veau : débit d’eau
• Vgaz : débit de gaz mélangé avec l’eau
• Vreacteur : volume du réacteur
Le transfert de masse de l’ozone de la phase gazeuse à la phase liquide résulte de
la différence entre la solubilité de l’ozone dans l’eau et la concentration d’ozone déjà
présente dans l’eau [2]. Or, la solubilité d’un gaz dans l’eau augmente avec la pression.
Ceci résulte directement de la Loi de Henry, qui dit que la solubilité d’un gaz dans un
liquide est proportionnelle à la pression partielle PA de ce gaz dans la phase gazeuse :
Loi de Henry :
PA = H × CA (10.6)
Avec :
• PA : Pression partielle du gaz A dans la phase gazeuse
• H : Constante de Henry pour le gaz A
• CA : Concentration du gaz A dans la phase liquide
Il est donc clair que, en augmentant la pression, on augmente la solubilité, donc par
là même le transfert de masse.
Ces résultats ont étés obtenus avec un Venturi fourni par la société Mazzei Corpora-
tion, USA. Des Venturi d’autres fabricants devraient donner des résultats semblables,
mais pas forcément égaux. Le Venturi est un élément peu coûteux d’un système de
mélange eau-ozone, et pour cette raison, l’on investit généralement peu de temps dans le
choix du Venturi. Or il se peut que le transfert de masse soit plus ou moins bon avec un
Venturi d’une marque donnée. Nous ne pouvons donc que recommander aux concepteurs
d’installations de demander à leur fournisseurs de mélangeurs Venturi des données sur
l’efficacité de transfert de masse à attendre de leur produit, et les paramètres nécessaires
pour atteindre cette efficacité.
Il est possible d’obtenir des efficacités beaucoup plus élevées en augmentant le temps
de rétention ou en réduisant la concentration d’ozone. Par exemple, l’on a obtenu des
efficacités ET M de plus de 99% lorsque, les autres paramètres restant inchangés, on a
utilisé des concentrations massiques d’ozone dans la phase gazeuse comprises entre 3%
et 5
Le ratio VV gl a également un impact important. On a constaté que ET M augmentait
lorsque l’on diminue VV gl . Ceci s’explique par le fait que des rations VV gl faibles résultent
en des bulles de gaz plus petites, donc la surface séparant les deux phases est plus
importante, proportionnellement au volume de la phase gazeuse
La figure 10.12 montre la différence de dimensions entre une unité de mélange tradi-
tionnelle fonctionnant sur le principe de la diffusion de bulles (une colonne de contact)
et une unité de gazage - réaction - dégazage.
Le dessin 10.12 montre, à la même échelle, deux installations hypothétiques qui ont
étés dimensionnées sur les hypothèses suivantes :
• Débit d’eau : 30 m3 /h
• Hauteur utile de la colonne de contact : 4,7 m
• Hauteur totale de la colonne de contact = Hauteur utile plus 60 cm
• Diamètre de la colonne : déterminé par la vitesse d’écoulement de l’eau qui ne doit
pas dépasser 0,24 m/s
La section de la colonne sera donc d’environ 1.17 m2 ,son diamètre intérieur sera donc
d’environ 122 cm, nous admettrons un diamètre extérieur d’environ 132 cm.
• Ratio V g/V l pour l’unité de gazage - réaction - dégazage : 10
• Temps de contact dans le réacteur de l’unité de gazage - réaction - dégazage : 12 s,
le volume du réacteur est donc de 110 litres.
• Pour les dimensions du Venturi et du séparateur à cyclon, nous nous référons aux
données de fournisseurs de ces unités, et obtenons :
• Pour le Venturi : diamètres d’entrée et sortie de l’eau : 110 mm, longueur environ
66 cm (Source : catalogue Mazzei)
• Pour le séparateur cyclon : diamètre 44 cm, hauteur 109 cm (Source : catalogue
GDT)
La différence de dimensions est assez spectaculaire. La différence en coûts d’investis-
sements est aussi importante. Nous ne ferons pas ici une comparaison des coûts d’inves-
tissements, car il y a bien sûr une différence importante d’un fournisseur à l’autre. Les
coûts de maintenance mériteraient également une étude détaillée. Ils sont beaucoup plus
faibles pour un ensemble Venturi - Réacteur - Cyclon que pour un système à diffusion de
bulles. Le motif en est le caractère turbulent de l’écoulement dans un ensemble Venturi
- Réacteur - Cyclon, qui évite la formation de tartre, qu’ils soient de nature minérale ou
organique. Ceci n’est pas le cas des systèmes à diffusion de bulles, où l’écoulement lami-
naire de l’eau, nécessaire pour éviter l’entraı̂nement de bulles, est propice à la formation
de tartre.
3
O2 −→ O3 : ∆H = 34 kcal/mol (10.9)
2
Il en résulte une consommation d’énergie très importante pour la production d’ozone :
2
Fourchette de valeur assez large, car couvre beaucoup de technologies
10.4.1. Colorimétrie
Pour la mesure de l’ozone dans l’air, ce type de mesure a pris la forme de tubes
contenant un réactif. Il faut faire passer dans le tube un volume d’air spécifié, après quoi
l’on peut lire sur une échelle la concentration d’ozone. En pratique, l’on trouve sur le
marché des tubes à utiliser avec des pompes volumétriques manuelles ou électriques. Si
l’on utilise déjà une telle pompe pour mesurer d’autres gaz, alors l’investissement pour
pouvoir mesurer aussi l’ozone est faible. Par contre, chaque mesure est chère. D’autres
limitations de cette méthode sont :
Le manque de précision : il est difficile de faire mieux que environ +/- 30%
Le temps : une mesure prend quelques minutes. Si la concentration d’ozone a atteint
un niveau dangereux, l’opérateur peut déjà avoir souffert des conséquences de la
concentration élevée avant d’avoir pu la mesurer
La difficulté : les opérateurs font souvent des erreurs de manipulation du tube, qui
conduisent à des mesures erronées
munis de couches protectrices sélectives qui diminuent cette sensibilité, ce qui les rend
aujourd’hui très supérieur aux sondes électrochimiques.
ln ( lloi )
C=
X ×L
Avec :
• C : Concentration d’ozone
• lo : Intensité du rayonnement UV avant l’absorption
• li : Intensité du rayonnement UV après l’absorption
• X : Constante : coefficient d’absorption de l’ozone
• L : Longueur sur laquelle il y a absorption
L’utilisation de l’absorption de rayonnement ultraviolet présente de nombreux avan-
tages :
Pas de consommables : Seule la lampe UV doit être remplacée une fois toute les
quelques années
Pas d’étalonnage : dans l’équation de Beer-Lambert, la seule inconnue est la concen-
tration d’ozone. Dès sa mise en servie l’instrument mesure la concentration d’ozone
correctement
Pas d’interférences des autres polluants
Temps de réponse inférieur à une seconde : la réponse immédiate est un avantage
important pour les applications concernant la sécurité ou le réglage d’installations
Les analyseurs d’ozone ont un seul défaut qui peut en limiter l’utilisation : le prix. Un
analyseur d’ozone a un prix d’achat environ 10 à 12 fois supérieur à celui d’un détecteur
à capteur à semiconducteur. Les analyseurs haut de gamme peuvent êtres équipés de
systèmes pour la mesure en plusieurs points, ce qui peut réduire la différence de prix avec
une mesure par capteur à semiconducteur à environ un facteur de 3 à 4. Ce supplément
de prix par rapport aux autres systèmes de mesure se comprend aisément : l’appareil est
beaucoup plus précis, mais aussi beaucoup plus complexe à construire.
Fig. 10.18.: Analyseur d’ozone pour l’air ambiant. Photo : InUSA Corporation
Gains de temps : L’équipe d’intervention ne doit plus revêtir les respirateurs avant
d’entrer dans le bâtiment : les interventions étant plus rapide, les pertes de pro-
duction dues à des fuites d’ozone sont plus faibles et les coûts de main d’œuvre
sont réduits puisque l’équipe peut travailler plus vite.
Economies de tubes : chaque mesure avec les tubes coûte. Ces coûts ont bien sûr dis-
paru lors de la mise en service des détecteurs à capteur à semiconducteurs
10.5.2. Colorimétrie
La méthodes est connue sous le nom de méthode indigo et a été développée en Suisse
(EAWAG). En pratique, l’on utilise des kits disponibles auprès des fournisseurs de
matériel de laboratoire. Le résultat est obtenu soit par un photomètre, soit en comparant
la couleur de la solution avec des couleurs de référence sur un disque. La méthode est
précise, et sert de référence aux autres méthodes de mesure. Par contre, elle n’est pas
simple à mettre en œuvre pour des personnes qui n’ont pas une formation de laborantin
ou de chimiste. L’utilisation de la méthode par comparaison visuelle des couleurs est
aussi limitée par la qualité de la vue de l’opérateur et donc inutilisable par environ 20%
de la population. En outre les mesures sont assez coûteuse, puisque l’on consomme du
réactif.
Fig. 10.20.: Principe de fonctionnement d’un analyseur d’ozone utilisant la loi de Henry.
Dessin : InUSA Corporation
Fig. 10.21.: Analyseur d’ozone à mesure directe dans l’eau. Le capteur, à travers lequel
l’eau passe, est à droite sur la photo. Photo : InUSA Corporation
98
11.2. QUELQUES EXEMPLES
Fig. 11.2.: Système de potabilisation d’eau de pluie pour maison isolée [23]
11.2.3. Un point d’eau potable dans un endroit qui n’est pas relié
au réseau électrique
En associant des filtres successifs, on obtient un petit système de potabilisation qui
nécessite peu d’investissement. On prévoit un filtre particulaire (5 µm), un filtre à char-
bon actif, et finalement un microfiltre en céramique (0.2 µm) pour éliminer les bactéries
de l’eau.
Fig. 12.1.: Un biofilm. Le biofilm est formé de micro-organismes, mais aussi par un
réseau de polymères extra-cellulaires [21]
102
12.4. CONTRÔLE DES BIOFILMS
une surface d’acier inoxydable électropolie au bout de 30 secondes [21]. Toutefois, les
temps typiques de formation de biofilms sont plutôt de l’ordre de quelques heures à
quelques semaines. On en déduit qu’il est nécessaire de mettre en place les barrières
antibactériennes dès la mise en service d’une installation. Il est illusoire de penser que
l’on peut mettre en eau un système en espérant que au cours de quelques heures il n’y
aura pas assez de passage de bactéries pour qu’un biofilm se forme.
100 µm à l’intérieur du biofilm. ces expériences confirment ce qui avait été observé dans
la pratique : la destruction de biofilms avec du chlore (en pratique de l’eau de javel) prend
au moins 8 heures, et généralement plus. C’est ce qui se pratique lors de l’installation de
stérilisateurs U.V. comme barrières contre les Légionelles. Il semble aussi, d’après l’état
actuel des connaissances, le temps de contact a plus d’importance pour la destruction
de biofilms que la concentration, et les temps de contact doivent être très longs.
Le processus de destruction de biofilm devrait être beaucoup plus rapide avec l’ozone :
cela semble logique, puisque les temps de contact pour la désinfection de l’eau sont
aussi beaucoup plus courts avec l’ozone. Cette observation est confirmée par la pratique
industrielle, mais doit être confirmée par la recherche.
Procédure à suivre
Si une installation est désinfectée pour la première fois, et a 10 ans ou plus, l’on
conseille de répéter l’opération après environ 48 heures. Le risque qu’une odeur apparaisse
et persiste plusieurs jours est plus élevé avec une installation ancienne.
Il est possible, dans des cas rares et surtout dans les installations anciennes, que
après la désinfection une odeur désagréable persiste dans l’eau pendant quelques jours
à environ 2 semaines. Cette odeur n’est pas dangereuse pour la santé.
1. Eteindre le stérilisateur U.V.
2. Fermer la vanne du corps de l’un des préfiltres (ou du préfiltre).
3. Ouvrir le (ou un) préfiltre. Enlever la cartouche. Remplir la coupe d’eau de javel
puis la remonter et ouvrir la vanne du préfiltre1
4. Faire couler de l’eau à chaque robinet et douche jusqu’à ce que l’odeur de chlore
soit perceptible à chaque robinet. Répéter les points 2 et 3 si nécessaire, jusqu’à
environ 4-5 fois.
5. Laisser reposer 10 heures (minimum 8 heures) sans consommer d’eau2
6. Remonter la cartouche filtrante (fermer la vanne du corps de filtre, ouvrir le corps
de filtre, insérer la cartouche filtrante, refermer le corps de filtre, ouvrir la vanne
du corps de filtre
7. Remettre en marche le stérilisateur U.V.
8. Rincer l’installation (ouvrir les robinets) jusqu’à ce que l’odeur de chlore disparaisse
L’eau est maintenant potable.
Fréquence :
Il est habituel de désinfecter les boucles de distribution d’eau ultrapure au moins
une fois par an avec de l’eau oxygénée ou de l’ozone, et plus souvent si des bactéries
sont détectées dans l’eau. Le chlore n’est pratiquement plus employé, essentiellement
en raison de son pouvoir désinfectant trop faible face aux biofilms, et de ses produits
dérivés. Quel que soit le produit utilisé, il faut purger la boucle après désinfection.
Concentrations et durées :
Avec l’eau oxygénée, il est usuel d’utiliser des concentrations très élevées, de l’ordre
de 5%, et de faire circuler l’eau contenant le peroxyde d’hydrogène pendant 12 heures.
Il faut donc diluer d’un facteur 6 l’eau oxygénée commerciale
L’ozone étant un désinfectant beaucoup plus puissant, il est usuel d’utiliser une concen-
tration entre 0.4 et 2.0 ppm, et de faire circuler l’eau ozonée pendant 2 à 6 heures
Il faut impérativement vérifier que les matériaux des conduites de votre boucle sont
résistants au désinfectant que vous voulez employer. Un problème fréquent est celui posé
par l’ABS : les fournisseurs de systèmes de tuyauteries et les installateurs sanitaires
tendent à promouvoir l’ABS comme alternative au PVC. L’ABS présente l’avantage
d’une plus grande résistance aux chocs, et l’avantage théorique3 de ne pas dégager du
chlore en cas d’incendie, mais il n’est pas résistant à l’ozone. Choisir l’ABS, c’est donc
renoncer au plus puissant des moyens de contrôle des biofilms.
Matériel à utiliser
Eau oxygénée : en général on peut employer le réservoir-tampon de la boucle pour
préparer la solution. Si ce n’est pas le cas, ou si l’on ne veut désinfecter que une
partie de la boucle, utiliser une unité de désincrustation
Ozone : Utilisez une unité de production d’eau ozonée mobile ou fixe
Précautions à prendre :
Prévoir des by-pass pour tout élément de la boucle ne supportant pas le désinfectant
employé. Les résines échangeuses d’ions doivent toujours être by-passées.
couches limites laminaires plus épaisses, ce qui favorise encore la croissance des biofilms.
L’utilisation de conduites en matériaux autres que plastiques ou acier inoxydable est
donc à proscrire.
Avantages :
Les avantages de l’ozone comme substitut du chlore ont étés discutés au chapitre 10.
• Désinfectant puissant
• Ne laisse pas de résidus
• Pas de stockage
Lorsque l’on parle d’eau ozonée, l’on parle de concentrations d’ozone beaucoup plus
élevées que lors d’applications de désinfection de l’eau : alors que pour la désinfection
de l’eau on emploie des dosages pouvant atteindre dosage 2 à 3 g/m3 , on parle d’eau
ozonée pour des concentrations d’ozone de l’ordre de 10 à 15 g/m3 , voire 20 g/m3 . L’eau
ozonée est un désinfectant puissant, produit sur place à coût réduit, et, étant donné que
l’ozone est instable, elle ne pose pas de problèmes pour son élimination après utilisation.
Elle est donc la solution pour toutes les situations où l’on veut désinfecter sans laisser
de traces.
13.2. Applications
Ozonisation de l’eau Flux partiel : on utilise une partie de l’eau pour produire un
désinfectant qu’on mélange avec le reste de l’eau
Lavage de pièces métalliques
Lavage de Wafers : en microélectronique : important car une bactérie est une particule
Lavage de réservoirs, conduites : contrôle des biofilms (voir page 102)
108
13.3. SÉCURITÉ LORS DE L’EMPLOI D’EAU OZONÉE
Lavage de bouteilles, fûts, murs et sols de caves : ces applications gagnent de l’im-
portance dans l’industrie du vin, qui a pouratnt une réputation de conservatisme.
Ceux qui visitent les caveaux à Napa, en Californie, sont généralement surpris ne
ne pas voir de champignons sur les murs des caves, caves où l’on ne sent pas du
tout l’odeur caractétistiques de ces pièces humides en sous-sol : le motif en est que
à Napa l’utilisation de l’eau ozonée pour le nettoyage des caves s’est généralisé
déjà à la fin des annéess 1990. Les résultats sont des caves plus propres, et des
économies importantes, en particulier au niveau des fûts : avant l’introduction de
l’eau ozonée, l’on jetait 14 à 13 des fûts chaque annéee : on peut désormais en
sauver le 100% grâce au lavage avec l’eau ozonée
Lavage de légumes, fruits, poissons
Production de glace ozonée employée pour la conservation d’aliments
Concentration Effet
0.01 à 0.04 ppm Odeur
en-dessous de 0.05 ppm Aucun danger (consensus)
0.1 ppm Légères irritations
plus de 0.1 ppm, exposition prolongée Maux de tête,
fonction pulmonaire affectée
si activité physique (réversible)
< 0.6 ppm, 2 heures Fonction pulmonaire affectée
1.5 ppm, 2 heures Toux sèche, douleurs dans la cage thoracique
9 ppm, intermittent Faculté de discernement affectée
dès 10 ppm Pneumonie grave, danger de mort,
perte de conscience dès env. 15 min.
le fait qu’une entreprise ou une collectivité préfère mettre en danger la vie de ces collaborateurs qu’in-
vestir une somme de l’ordre du millier de francs suisses pour les protéger est d’autant plus difficile à
comprendre que le prix de tels détecteurs ne représente qu’un pourcentage faible de l’investissement
total.
14.1. Applications
La distillation de l’eau est une très vieille méthode de traitement de l’eau, qui remonte
à l’antiquité. De nos jours, elle est de moins en moins utilisée, essentiellement pour pour
des raisons de coût. La consommation électrique est élevée, ce qui signifie que les coûts de
fonctionnement sont très élevés. Et l’investissement est important pour les installations
de taille significative. Aujourd’hui, cette méthode n’est plus utilisée que dans l’industrie
pharmaceutique et les laboratoires. La distillation reste la méthode pour la production
des injectables : les normes européennes exigent que lors de la production d’eau pour
injectables la dernière étape de traitement soit la distillation.
Hors industrie pharmaceutique, l’on trouve des distillateurs dans les laboratoires : un
petit distillateur alimenté en eau potable représente un investissement limité — moins
de 5’000.00 Francs suisses en général . La maintenance de ces appareil est simple, ce qui
fait qu’ils sont intéressants si l’on consomme peu d’eau.
112
14.3. QUALITÉ DE L’EAU DISTILLÉE
Matériaux de construction : les verre est employé pour les distillateur en laboratoire
laboratoire. La production d’eau pour injectables présuppose l’emploi d’acier in-
oxydable.
La distillation est populaire dans l’industrie pharmaceutique car elle reste le meilleur
moyen d’éliminer les pyrogènes.
Les distillateurs à basse vitesse permettent d’obtenir l’eau distillée sans déminéraliser
avant. Les qualités d’eau produites restent assez loin de l’eau à 18 MΩ/cm (max théorique
18.3 MΩ/cm) requise par l’industrie microélectronique.
Economie d’énergie :
14.4.2. Thermocompression
Cette méthode n’est pratiquement plus employée que pour les applications de distil-
lation de l’eau de mer. Elle n’est économique que pour de très grands débits. Nous ne
l’étudierons donc pas en détail ici.
pharmaceutique, où le souci primordial est la croissance des bactéries, l’on emploie l’acier
inoxydable. La nécessité d’employer du métal limite l’emploi de la distillation. En effet,
il est impossible de produire de l’eau destinée à l’industrie microélectronique en utilisant
des appareils en métal. Il faudrait utiliser du plastique inerte come le Téflon, ce qui
en pratique n’est pas possible. Cela explique que l’on n’utilise pas la distillation en
microélectronique.
Les échangeurs d’ions proprement dits permettent de remplacer les ions présent dans
l’eau avec des ions H+ et OH− , ce qui permet de déminéraliser l’eau.
Cations Anions
Fer Fe3+ Phosphate PO3−
4
Aluminium Al+ 3 Sulfate SO2−
4
Calcium Ca2+ Nitrate NO− 3
Magnésium Mg2+ Nitrite NO− 2
Potassium K+ Chlorure Cl−
Sodium Na+ Bicarbonate HCO− 3
Protons H+ Silice SiO2
Hydroxyde OH−
Les ions au début de chaque liste adhèrent le plus à la résine. C’est cette adhésion
préférentielle qui permet aux échangeurs d’ions de déminéraliser l’eau.
116
15.2. ADOUCISSEURS D’EAU
Régénération
De l’eau salée (saumure) est amenée au contact de la résine échangeuse d’ions :
Cations
Déminéralisation : la neutralité électrique doit être respectée : les cations (+ ) sont rem-
placés par des ions hydrogène, alors que les anions (− ) remplacés par des ions hydroxyde.
Les ions hydrogène et hydroxyde réagissent et donnent de l’eau.
Dans la première étape de la déminéralisation, les cations sont remplacés par des ions
hydrogène : le ph de l’eau baisse.
Anions
Déminéralisation
ROH + HCl → RCl + H2O (15.7)
Régénération
RCl + NaOH → ROH + NaCl (15.9)
15.3.5. Régénération
Etant donné que deux résines l’une devant être régéénérée avec de la soude et l’autre
avec de l’acide sont mélangées, la régénération d’un échangeur d’ions à lit mélangé est
une opération plus délicates que la régénération d’échangeurs à 2 lits. La durée d’une
séquence de régénération et aussi plus longue : de l’ordre de 4 heures, contre environ 2
pour un échangeur à 2 lits et moins de 2 heures pour un adoucisseur.
121
CHAPITRE 16. LES ANTITARTRES ÉLECTROMAGNÉTIQUES
durant leur séjour dans les canalisations. Ils n’ont aucune tendance à s’in-
cruster ni dans les canalisations, ni dans les installations ni dans les appareils
à protéger.
1. Une fois l’eau traitée, les ions Ca++ et HCO−3 se fixent préférentiellement
sur les germes de CaCO3 générés par l’appareil, au lieu de former de
nouveaux cristaux sur les parois des canalisations (où des phénomènes
électrochimiques peuvent conduire à une élévation locale de pH de l’eau,
la rendant ainsi très fortement entartrante). Les installations sont donc
protégées contre de nouveaux dépôts de calcaire incrustant, et les mi-
crocristaux seront véhiculés à travers l’installation jusqu’à leur sortie
lors de soutirages
2. Un détartrage général de toutes les parois métalliques est induit par ces
appareils qui détachent le calcaire incrusté sur les vieilles installations
n’ayant pas été protégées. Cette action est progressive ; il demeure ce-
pendant un fin voile blanchâtre protecteur constitué d’ions positifs natu-
rellement attirés par les parois métalliques (à caractère électronégatif).
Ce voile isole et rend électropositive la paroi en contact avec l’eau. Ceci
contribue à la longévité de l’installation en limitant les effets de la cor-
rosion.
Description
17.1. Principe
L’électrodéionisation est pratiquement l’inverse de l’osmose inverse. Des électrodes
attirent les ions à travers des membranes. Il y aussi un concentrat, comme pour l’osmose
inverse, mais peu (5-10%). La qualité d’eau obtenue est excellente : meilleure que celle
obtenue avec un échangeur à deux lits, mais pas tout à fait aussi bonne que avec un lit
mélangé.
124
17.2. AVANTAGES ET DÉSAVANTAGES
3. Les ions hydrogène et hydroxyle sont amenés par force électrostatique dans la
chambre ”C”. La production continuelle de ces ions régénère en continu les lits de
résine échangeuse
4. Les ions présents dans l’eau sont absorbés par la résine échangeuse d’ions et migrent
dans la chambre ”C”.
5. Dans la chambre ”C”, les ions hydrogène et hydroxyle se combinent pour former
de l’eau
6. 90% à 95% de l’eau entrant dans la cellule sort de la cellule à travers la chambre
”D” sous forme d’eau déminéralisée
7. Le concentrat est recirculé, comme souvent dans les osmoseurs
8. le concentrat peut être réinjecté en début de chaı̂ne de traitement
Fig. 17.3.: Exemple d’élecrodéionisateur pour 6 m3 /h. Dimensions 117 × 134 × 214
cm. Puissance électrique maximum 68 kW. Image : E-Cell Corporation
Prix d’achat : à débit égal, un élecrodéionisateur coûte environ 2 fois plus qu’un échangeur
d’ions à lit mélangé
Remplacement des modules : il faut échanger les modules au bout de 3 à 5 ans. Part
importante du prix de l’appareil (variable)
1
Le principal fabricant de cellules spécifie une conductivité de l’eau en entrée de environ 20 µS/cm
2
Il ne pouvait pas lui reprocher le dysfonctionnement de l’osmoseur, puisque c’est lui qui l’avait fourni
aussi
18.1. Applications
Il peut être nécessaire d’enlever de l’eau un ou plusieurs des gaz suivants :
H
log c1 − log c2 = K (18.1)
Q
Avec :
129
CHAPITRE 18. DÉGAZAGE
18.3.2. Calcul
D’après [15], l’efficacité d’un système de dégazage utilisant un venturi est essentiel-
lement une fonction du rapport entre le débit de gaz et le débit d’eau : plus celui-ci
est élevé, plus l’efficacité est élevée. La courbe 18.3 permet de calculer l’efficacité de
l’enlèvement du CO2 d’un tel système.
La température a aussi une influence sur l’efficacité des systèmes de dégazage, comme
cela est illustré par la courbe à la figure 18.4.
En pratique, lors de la spécification d’un système de dégazage, il faudra donc indiquer
aux fournisseurs :
• Quel est le gaz dont il faut réduire la concentration
• La concentration initiale du gaz
• La concentration à atteindre
• La température de l’eau à traiter
Fig. 18.4.: Efficacité d’un système de dégazage à Venturi pour l’élimination du radon
[15]
Conception et optimisation de
systèmes de purification de l’eau
133
19. Introduction
134
19.2. DÉLAIS
19.2. Délais
Il est importants d’être conscients de délais nécessaires à la mise en place d’un système
de traitement de l’eau. Un tel système ne s’improvise pas. Mon expérience est que ces
délais sont généralement sous-évalué : il en résulte des achats erratiques d’équipements,
qui conduisent à la mise en service d’un système ne correspondant pas pleinement aux
besoins des utilisateurs.
Délais typiques :
Obtention des données de base : 4 à 8 semaines
Conception du procédé : 2 à 3 semaines, y compris quelques itérations
Etablissement des spécifications : quelques jours
Recherche des fournisseurs : 2 à 4 semaines
Obtention des offres : 2 à 4 semaines
Examen des offres, discussion des offres avec les fournisseurs : 2 à 4 semaines
Processus de décision interne à l’entreprise : variable
Délais de livraison 2 à 16 semaines
Mise en service : 1 semaine max., sauf pharmacie et microélectronique
En pratique, le délai total de mise en place d’un système de purification de l’eau est
de l’ordre de 15 à 40 semaines. Notre expérience est que le plus grand facteur de retards
est le processus de décision interne.
Nous avons aussi trop souvent fait l’expérience d’utilisateurs qui imposent des délais
trop courts aux fournisseurs pour les offres : le résultat est que le client obtint trop peu
d’offres, ou des prix peu avantageux.
Eau potable : autres informations Outre l’analyse chimique, il faudrait savoir aussi :
Procédés de prétraitement
Filtre à sable : enlever les particules de taille importante
Charbon actif : élimination du chlore et des composés organiques
Adoucisseur : enlever les ions divalents, prévenir le tartre
Injection d’acide ou de base : réglage du pH
Procédés de finition
Echangeur d’ions à lit mélangé : Diminue les solides dissous, silice et CO2 résiduels
Microfiltration : élimine particules et bactéries
Ultrafiltration : élimination de bactéries, pyrogènes, particules, colloı̈des, certains com-
posés organiques
Electrodéionisation : diminue les solides dissous, silice et CO2 résiduels
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CHAPITRE 20. SPÉCIFICATION DES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS
• Conduites : inox pour conduites haute pression. Plastique inerte (PVC ou tuyaux
flexibles) pour conduites basse pression, sauf cas particulier (industrie pharma-
ceutique ou microélectronique, qui utilisent inox, propylène ou PVDF pour le
perméat)
Instrumentation reccomandée
Au minimum :
• Alarme température
• Alarme basse pression à l’entrée
• Débit concentrat et perméat
• Pression perméat
• Pression différentielle du préfiltre
• Electrovanne en entrée, fermeture si la machine n’est pas en service
• Conductibilité du perméat (sauf petites unités)
Les instruments et accessoires suivants sont utiles mais généralement pas indispen-
sables
• Vannes d’échantillonnage du perméat
• Indication du pH de l’eau d’alimentation, de préférence avec alarme
• Mélange eau-ozone par Venturi, séparation des phases par cyclon et réaction dans
la conduite
• Réglage : en fonction du débit
• Prévoir une détection des fuites avec alarme
20.5. Distillateurs
Il est important de spécifier au fournisseur la qualité d’eau disponible.
Matériaux :
Verre : très fragiles, on le les trouve que dans les laboratoires
Acier inoxydable : standard pharmaceutique
Cuivre avec couche d’étain : économiques, mais adaptésseulement à l’usage en labo-
ratoire.
Titane : imbattable du point de vue de la résistance à la corrosion
• Filtre à air côté distillat, avec système de vannes pour eau pharmaceutique
• Réglage du niveau de l’eau par vanne ou overflow
• Instrumentation nécessaire :
• Conductivité distillat
• Alarme niveau d’eau (distillateurs électriques)
20.6. Electrodéionisation
L’électrodéionisation a longtemps été le monopole d’une entreprise, US Filter5 , qui
avait brévetté le procédé. Suite à l’expiration du brevet, la 2è moitié des années 1990’
a vu la prolifération de nouveaux fournisseurs de systèpmes d’électrodéionisation, dont
certains sont proposés à des prix inférieurs à ceux d’un échangeur à lit mélangé. Notre
5
Aujourd’hui filiale du groupe Vivendi
expérience est que certains de ces fournisseurs ne maı̂trisent pas réellement la technologie
et livrent des installations très peu fiables. Nous avons ainsi vécu le cas d’une installation
où les cellules d’électrodéionisation ont été remplacées 4 fois pendant l’année de garantie.
Actuellement, il nous semble que les deux fournisseurs dignes de confiance pour les
cellules d’électrodéionisation sont US Filter et E-Cell. E-Cell fournit ses cellules à un
grand nombre de fabricants. Il nous paraı̂t donc raisonnable en l’état actuel du marché
de n’utiliser que des électrodéionisateurs muni de cellules de l’une de ces deux marques.
21.1. Méthode
Alors qu’il est assez simple de définir une méthode générale de conception de systèmes
de traitement de l’eau, il est plus difficile de définir une méthodologie générale pour les
systèmes existants, tant la variété de systèmes rencontrés est grande. Nous donnons ici
quelques exemples de cas d’optimisation économique de systèmes industriels existants,
espérant qu’ils pourront stimuler l’imagination des lecteurs.
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CHAPITRE 21. OPTIMISATION DE SYSTÈMES EXISTANTS
[1] Les traitements de l’eau, Claude Cardot, Ellipses Edition, Paris, 1999, ISBN 2-7298-
5981-0. Ce livre donne de bonnes connaissances de base, surtout sur les technologies
employées en potabilisation de l’eau et pour le traitement des eaux usées.
[2] Handbook of water purification ed. Walter Lorch, Ellis Horwood Ltd. Passe les
technologie en revue, et présente les particularités du traitement de l’eau dans
plusieurs industries. Un classique. Plus informatif que pratique.
[3] Wasseraufbereitung , Prof. Dr. Ing. Klaus Hancke, VDI Verlag, 1994. Très complet
en ce qui concerne la chimie de l’eau et l’échange d’ions. Ne contient pratiquement
aucune information concernant la désinfection et les technologies membranaires, ce
qui est assez décevant.
[4] Reverse Osmosis - A Practical Guide for Industrial Users, Wes Byrne, Tall Oaks
Publishing, 1995. Répond pratiquement à toute question que l’on peut avoir sur
l’osmose inverse.
[5] Ozone in Water Treatment, Bruno Langlais, David A. Reckhow, Deborah R. Brink,
Lewis Publishers, 1991, ISBN 0-87371-474-1 : la référence sur l’ozone
[6] Les applications innovantes des techniques membranaires dans l’industrie, Réseau
NOVELEC (EDF), 1993
[7] Les traitement de l’eau, Claude Cardot, Ellipses Edition, Paris, 1999, ISBN 2-7298-
5981-0
[8] Mémento technique de l’eau, Degrémont, éd. Lavoisier, Paris. Connu comme ”la
bible de Degrémont”. Complet, traite aussi de la potabilisation de l’eau et des
eaux usées. Surtout utile pour ses formules et graphiques sur la chimie de l’eau et
l’hydraulique. Disponible Online à http ://www.degremont.com
[9] Osmonics Pure Water Handbook Bonne introduction aux différentes technologies
de purification de l’eau.
[10] Le manuel de l’eau édité par NALCO. Une alternative à la ”bible” de Degrémont
[11] Water, the Universal Solvent . Edité par NALCO. Bonne introduction à la chimie
de l’eau
[12] Permutit Water and Waste Water Treatment Handbook. L’éditeur (Permutit USA)
ayant disparu, cet excellent recueuil de chiffres est devenu dificile à trouver.
[13] Ultraviolet Applications Handbook, Bolton, James R., Ph.D, Bolton Photosciences
Inc.,Ayr, Canada, 2001. Web : http ://www.boltonuv.com. Malgré son titre, il s’agit
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Bibliographie
essentiellement d’un manuel sur les bases théoriques de la stérilisation par ultravio-
let.
[14] La filtrazione dei fluidi, édité par FILTERS srl, Scalenghe, Italie. En italien
[15] Nouvelles technologies pour l’ozonisation et le dégazage, Riboni, Enrico, Overbeck,
Paul, Gaz Eau Eaux usées, mai 1997
[16] Eaux de process. Quand la désinfection est nécessaire, Riboni, Enrico, Environne-
ment et Technique, octobre 2002
[17] Elektromagnetische Wasserbehandlung — Falstudien in Abwasseranlagen und
Trinkwasser-Anwendungen. Bundesamt für Umwelt, Wald und Landschaft (BU-
WAL), 1999. Cette publication disponible auprès de l’administration fédérale suisse
résulte d’une thèse faite à l’Ecole Polytechnique de Zurich et représente l’étude la
plus extensive sur des essais d’antitartres électromagnétiques réalisés en conditions
réelles à ce jours.
[18] La Page de l’Eau : http ://www.ozone.ch/gasandwater/pageeau/ . Page de liens
maintenue à jour par l’auteur.
[19] http ://www.degremont.com avec ”Le mémento technique de l’eau” en ligne.
[20] http ://www.osmonics.com : grande quantité d’articles sur différentes applications
des technologies membranaires
[21] Biofilms Online : http ://www.biofilmsonline.com/ : informations et liens sur les
biofilms
[22] Center for Biofilm Engineering : http ://www.erc.montana.edu/ : informations et
liens sur les biofilms
[23] Site Web de ozone.ch : http ://www.ozone.ch : informations, liens, catalogue en
ligne, publications à télécharger en format PDF
[24] Ultraviolet (UV) Disinfection in Drinking Water Treatment in North America Mal-
ley, James P. Jr, Ph.D, WaterTECH Conference, Sydney, Australia, Avril 2000.
Disponible sur le site http ://www.iuva.org
[25] Survival of Bacteria After Ozonation, Lee, JiYoung et Deininger, Rolf A., Ozone
Science and Engineering, Volume 22, Number 1, 2000
[26] High Efficiency In-Line Pressurized Ozone Contacting With The GDTTM Process
Mazzei, Angelo, Overbeck, Paul, présenté à International Ozone Association Annual
Conference, Berlin, avril1997
[27] Mass Transfer of High Concentration Ozone With High Efficiency Injectors and De-
gassing Separators, Mazzei, Angelo L., présenté à International Ozone Association
Annual Conference, Cambridge, Massachusetts, novembre 1995
[28] Battling Biofilms : Costerton, J.W. and P.S. Stewart, Scientific American,
285(1) :74-81 (2001)
[29] Measurement of Dissolved Ozone, Kilham, Larry B., Water Conditioning and Pu-
rification, January 2002, pages 34-35