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Pierre CHAPAS
Ingénieur DPE
Professeur à l’ESTACA
TRACTION
FERROVIAIRE
Edition 2001
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TRACTION FERROVIAIRE
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COURS
de
TRACTION FERROVIAIRE
Pierre CHAPAS
Ingénieur DPE
Professeur ESTACA
Avec la collaboration de :
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TRACTION FERROVIAIRE
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Pierre CHAPAS
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TRACTION FERROVIAIRE
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Sommaire
LA VOIE 4-1
(fichiers : 4_VOIE_1.doc et 4_VOIE_2.doc)
Technologie 4-2
Le tracé de la voie 4-13
Le profil 4-13
Les courbes 4-15
Les appareils de voie 4-22
Le gabarit 4-26
La maintenance de la voie 4-27
Voies spéciales 4-29
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TRACTION FERROVIAIRE
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TRACTION FERROVIAIRE
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ROULEMENT – BOGIE 81
(fichiers : 8_BOGIE_1, 8_BOGIE_2, 8_BOGIE_3.doc)
Pourquoi un bogie ? 82
Fonctions du bogie 83
Disposition générale 83
Inscription en courbe 86
Stabilité sur voie : tenue du bogie en alignement 88
Technologie de l’essieu moteur 89
Support de la charge - Suspension primaire 8 13
Châssis de bogie 8 13
Liaison essieu - châssis de bogie 8 14
Transmission des efforts 8 15
Moteur sur bogie 8 15
Moteur et transmission semi suspendus 8 16
Moteur entièrement suspendu sur bogie 8 16
Transmission moteur essieu 8 17
Moteur sous caisse 8 17
Moteur et transmission entièrement suspendus entre caisse et bogie
8 18
Bogie à essieux orientables : liaison moteur essieu 8 18
Bogie à roues indépendantes 8-19
Rapport de réduction 8-20
Interfaces caisse – bogie 8-22
Support de charge et suspension secondaire 8-22
Inscription en voie 8-22
Transmission des efforts – le cabrage 8-23
Exemple d’application 8-27
La caisse 9-1 2
Fonctions à assurer 9-1 2
Transmission des efforts : la structure 9-1 2
Dimensionnement 9-1 2
Matériaux des structures 9-1 3
Différents types de structures 9-1 4
Validation de la structure 9-1 6
Choc et traction 9-1 6
Chocs accidentels 9-1 8
Installation des fonctions 9-2 10
Fonctions réparties 9-2 11
Câblage 9-2 11
Tuyauterie 9-2 11
Evacuation des pertes 9-2 12
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TRACTION FERROVIAIRE
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Généralités 12-2
Principes 12-2
Paramètres du freinage 12-2
Puissance de freinage 12-4
Comment freiner ? 12-5
Le freinage par frottement 12-5
Le freinage dynamique 12-6
La commande du freinage 12-9
La production d’énergie pneumatique 12-13
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Annexe 1
Lignes de chemin de fer dans le monde
Bibliographie
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1° partie
ORIGINES et DEVELOPPEMENT
du CHEMIN de FER
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L
’invention de la roue, datant d’environ 5000 ans avant Jésus-Christ, fût accompagnée,
probablement dès l’Antiquité, par la recherche de son guidage au moyen d’ornières : les
Grecs et les Romains en parlent.
Le chemin de fer est un système de transport guidé dont l’existence précède largement
l’invention de la vapeur : les diligences ou wagonnets miniers, sur voies en bois puis en fer,
étaient tractés par des chevaux ou poussés par l’homme.
Quelques repères chronologiques mettent en évidence cette lente maturation avant
l’invention du “ CHEMIN de FER ” tel que nous le connaissons aujourd’hui :
1738 : Des plaques de fonte commencent à recouvrir les rails de bois pour les protéger d’une
usure prématurée sous le fréquent passage des wagonnets. Les charbonnages anglais de
Whitehaven renforcent ainsi leurs voies.
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1828 : Marc SEGUIN invente la chaudière tubulaire ; ses premières locomotives construites à
partir de celles de STEPHENSON, circulent dès 1831 sur la première ligne de chemin de fer
française entre St Etienne et Andrézieux.
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L’électricité toute récente part à la conquête du rail en 1879 grâce au petit train électrique
de SIEMENS et HALSKE présenté à l’exposition industrielle de Berlin, suivi dès 1881, par la
mise en service du premier tramway électrique dans la même ville.
Les transports urbains ont bénéficié de la traction électrique avant la « grande ligne »
pour deux raisons :
- la traction animale des « omnibus » posait déjà des problèmes de pollution
- les puissances relativement faibles mises en jeu étaient à la portée de
l’électrotechnique de l’époque face à la vapeur capable de vitesses élevées et d’efforts
de traction importants. C’est le 14 juillet 1900 que la première ligne de métropolitain
est inaugurée à Paris.
Outre la traction, les autres technologies ferroviaires telles que signalisation, voie,
infrastructure, se développent au même rythme : les premiers signaux et aiguillages commandés
à distance datent de 1903 à la Compagnie du Midi.
1900 : premier train français à traction électrique entre Paris -Orsay et Austerlitz sous tension
continue 600 Volts.
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TRACTION FERROVIAIRE
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La France importera des Etats-Unis , grâce au Plan Marshall, plus de 1000 locomotives :
les fameuses 141 R qui seront les dernières machines à vapeur en service sur le réseau français
jusqu’en 1974.
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DEVELOPPEMENT et AVENIR
Trois axes majeurs de développement marque le XXI° siècle : la grande vitesse, les
transports urbain et suburbain, le transport du fret
La grande vitesse
Après la France et le Japon, pionniers en
la matière, tous les continents misent sur son
extension ou sa création comme argument majeur
du développement économique. L’unification
européenne contribue à l ‘élaboration d’un
véritable réseau à grande vitesse comme l’indique
la carte.
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2° partie
Le SYSTEME FERROVIAIRE
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LE SYSTEME FERROVIAIRE
roues
boudins
rails
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Les CLIENTS
Ils sont la raison d’être du système ferroviaire. Deux types s’en partagent la demande :
les PASSAGERS et le FRET.
Pour chacune d’elles on distinguent plusieurs catégories :
- Passagers « grandes lignes » exigeant des relations rapides et confortables
- Passagers « inter – villes », moyenne distance, exigeant la fréquence des relations
- Passagers « banlieue »
- Passagers intra-muros type « métropolitain » ou tramway
L’offre et la demande de transport sont gérées par les entités commerciales comme pour
toute entreprise. Elles se traduisent par une OFFRE de PRODUITS, sous deux formes
principales:
* la TONNE KILOMETRES (TK) ou TONNE KILOMETRES BRUT
REMORQUEE (TKBR) mesurant la charge totale y compris le contenant ou tare.
* le VOYAGEUR - KILOMETRES (VK)
complétée, éventuellement par des prestations annexes telles que réservations d’hôtel, location
de voitures, terminaux, stockage, etc.…)
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IIN
NFFR
RAASSTTR
RUUC
CTTU
URREESS MATERIEL ROULANT EEN
NEER
RGGIIEE
MMAATTEER
RIIEELL MAATTEER
M R - Combustible
- Plate-forme R - Energie électrique
REEM
MO ORRQQUUEE EELL M
MOOTTEEU
URR
- Voies
- Ouvrages d’art
- Terminaux
EXPLOITATION TTR
RAAFFIIC
C SECURITE
- Horaires - Signalisation
- Régulation - Réglementation
C
CLLIIE
ENNT
TSS
PASSAGERS FRET
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En 1996 le Chemin de fer représente dans le monde, 1 226 000 km de voies ferrées, dont
plus de 260 000 km en Europe, et près de 33 000 km exploités en France. La répartition par
continents est donnée ci-après; le tableau de l’Annexe 1 est la liste exhaustive de tous les Pays
équipés de réseaux ferroviaires.
Continent Lignes (km)
EUROPE 261 590
Pays C E I 148 110
AFRIQUE - MOYEN-ORIENT 96 096
AMERIQUES 434 779
ASIE OCEANIE 285 925
total 1226500
AMERIQUES
Centrale et Sud
AMERIQUE du
9%
Nord
26 % AFRIQUE 8 %
OCEANIE 3 %
EUROPE
21 %
ASIE
20 % Pays C E I
12 %
A titre d’exemple le volume des Clients transportés par voies ferrées dans le monde en
1996 est:
Passagers - km (M²) Tonnes - km (M²)
EUROPE (+ CEI - RUSSIE) 430 634
dont France 55 48
CHINE 354 1283
INDE 319 249
JAPON 249 25
ETATS-UNIS 8 1906
reste du monde 325 1409
total 1685 5506
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3° Partie
ADHERENCE et GUIDAGE
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L E C O N TA C T R O U E - R A I L
Le nom « ADHERENCE » est, dans l’esprit de tous, lié au déplacement terrestre, qu’il soit
humain : nos pieds sur le sol, ou mécanisé comme celui de la roue. C’est dire l’importance de ce
phénomène physique pour le rail, comme l’a parfaitement situé Louis ARMAND :
« L’adhérence est au chemin de fer ce que la portance est à l’aviation »
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Q = 11 t
A: rayon de courbure du rail
B: rayon de courbure de la roue
k1 k2 : constantes dépendant du
module d’élasticité de l’acier et du coefficient de
Poisson
B = 1100 mm
B−A
m,n : coefficients dépendants du rapport :
B+A
Q: charge de la roue sur le rail
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Ces contraintes dépassent largement la limite élastique des aciers :il y a un phénomène
d’écrouissage au voisinage des surfaces. Mais compte tenu du très petit volume concerné, ces
pressions considérables n’engendrent pas de déformation permanente ; les parties qui l’entourent
réalisent une sorte de frettage.
Un phénomène physique : le pseudo glissement
La roue soumise à un couple moteur, exerce un effort tangentiel sur la surface du rail. Les
efforts au niveau des deux corps sont :
- dans la roue : compression en amont du contact ; traction en aval
- dans le rail : traction en amont du contact ; compression en aval.
effort
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Fmax
μ=
Q Fmax
Q
Le coefficient d’adhérence est sans dimension : il exprime le pourcentage de la masse sur
rail capable de permettre la traction ou le freinage. Il s’applique à la roue seule ou à l’essieu ou à
un ensemble de plusieurs essieux.
Facteurs influençant l’adhérence
La réalité de l’exploitation est le plus souvent différente de la physique modélisée.
Le contact roue rail est influencé de trois manières :
- l’état des surfaces en contact
- la variation de la charge sur l’essieu
- la vitesse
L’état du rail est fonction de l’environnement : climat, pollution atmosphérique jouent un
rôle prépondérant sur l’adhérence. Il est bien connu que les voies ferrées traversant les zones
forestières sont très perturbées par la chute des feuilles en automne. A l’inverse, un mauvais état
du rail peut être compensé par l’interposition de sable. Le sablage reste l’un des derniers recours
pour rétablir une bonne qualité de contact roue rail.
La charge par essieu statique est fréquemment modifiée par les conditions d’application
de l’effort. En traction notamment, le phénomène de cabrage dû à la différence d’altitude des
points d’application des efforts provoque des déchargements des essieux avants tels que l’on ne
peut plus compter sur la charge statique pour solliciter la meilleure adhérence.
L’influence de la vitesse est une
Adhérence
constatation expérimentale qui n’a pu être
0,4 modélisée. On constate une diminution de
l’effort transmissible avec l’accroissement
de la vitesse. De nombreux
0,3 essais ont été effectués notamment par la
SNCF, de sorte que des lois empiriques
sont en usage :
0,2
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LE GUIDAGE DE L’ESSIEU
Guider toutes les roues des véhicules constituant un TRAIN est l’atout maître du système
ferroviaire. Il repose sur un profil spécial de la roue conjugué à celui du rail.
α α
boudins
rails inclinés
La table de roulement de la roue est conique, d’angle au sommet α ; elle est prolongée
par un épaulement appelé “boudin”. L’ensemble de l’essieu constitue un “dicône” capable de se
centrer naturellement en voie courbe : chaque roue se place sur le diamètre correspondant au
chemin à parcourir : c’est un différentiel automatique.
d D d
D
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d α
α tg
y = sin 2 ⋅V
d
b
2
y
et la phase :
α
tg
ϕ = ϕ n ⋅ cos 2 ⋅ V.t
2b d
b
2
fN tgδ − fN
Y = Q⋅
N 1 + fN ⋅ tgδ
δ
Y
Y est l’effort transversal. La condition de circulation
d’un véhicule ferroviaire est telle que :
Y ≤ 1,5 Q
Q
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Le principe du roulement sur pneumatique fut néanmoins repris par le métro parisien
dans les années 1950. Pour des raisons de performances en traction et en freinage et de bruits et
vibrations, le développement pris une ampleur que nous connaissons : ligne 11 Porte des Lilas –
Châtelet en 1957 ; ligne 1 Vincennes – Neuilly en 1964 ; métro de Santiago du Chili en 1970
puis Montréal ; métro de Lyon en 1978 ; métros automatiques « VAL »
différentiel
La technologie repose sur le
roulement pneumatique – piste associé à
un roulement acier – acier en secours. Le
guidage est assuré par des galets latéraux
en pneumatique.
Les roues pneus étant cylindriques,
un différentiel doit être associé à l’essieu
pour absorber les différences de chemins
rails parcourus en courbe.
Piste de guidage
Piste de roulement
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4° Partie
LA VOIE
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La VOIE
Depuis l'origine du chemin de fer, la VOIE permet l’acheminement des charges. Elle assure trois
fonctions :
le SUPPORT de la masse roulante
sa REPARTITION sur le sol
le GUIDAGE des roues par les deux files de rails
TECHNOLOGIE
Le RAIL
C'est une poutre de profil spécial en acier laminé, composé de 3 parties :
• le PATIN permettant l’appui sur la traverse
• l'ÂME assurant l'inertie verticale pour supporter la charge
• le CHAMPIGNON, à forte inertie transversale comprenant la table de roulement et les
joues
Table de roulement
Champignon
Âme
Patin
Ce type de rail, appelé « rail VIGNOLE »1 ou « rail à patin », a succédé au rail à double
champignon qui présentait l’intérêt d’être réversible mais ne permettait pas une assise correcte
sur la traverse.
Les dimensions du rail varient suivant les pays. Elles se caractérisent par la masse
linéaire (en kg/m). L’Union Internationale des Chemins de Fer a normalisé deux types de rails
pour les charges à l’essieu pratiquées en Europe : 54 et 60 kg/m (représenté ci-dessus). Un
rail de 71 kg/m est en cours de normalisation.
1
Charles VIGNOLE (1793-1875) : Ingénieur anglais qui introduit en Europe le rail à patin de l’American Stevens
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Il existe un type de rail spécial, appelé “ rail à gorge ” ou “ rail - tramway ” destiné à la
pose en chaussée, noyé dans le revêtement. Son utilisation est réservée aux voies urbaines,
industrielles ou portuaires, compatibles avec la circulation automobile.
chaussé
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160
2600
260
N/cm²
10
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fils de précontrainte
griffon élastique
cale isolante
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Attache VOSSLOH ou “ ε ”
L’attache peut être réalisée par un simple ressort reliant une bride fixée à la traverse et le
patin du rail : aucun vissage n’est nécessaire. C’est le système “ FIT and FORGET ”auquel
appartient l’attache anglaise “ PANDROL ”. Les inconvénients sont importants :
• aucun contrôle du serrage possible
• aucun rattrapage de jeu possible
Il existe également des traverses métalliques dont la forme est “ U ” renversé. ce type de
traverse est de moins en moins utilisé parce que trop léger et posant des problèmes d’isolement
du rail.
Ballast et plate-forme
Rails et traverses reposent sur la plate-forme par l’intermédiaire d’un “ lit ” appelé
“ ballast ”. C’est l’intermédiaire entre traverses et plate-forme permettant :
• l’amortissement des vibrations grâce à ses propriétés “ rhéologiques ”, c’est-à-dire de
dissipation d’énergie vibratoire par “ attrition ” des éléments de granulats entre eux ;
• le drainage des eaux ;
• la rectification du nivellement et du tracé par bourrage -dressage mécanisé.
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piste
épaisseur sous traverse
sous-couche géotextile
couche de fondation
couche anticontaminante dispositif de drainage
couche de forme
La plate-forme est le terrain aménagé sur lequel repose la voie. Elle répond à deux
critères principaux :
la nature géotechnique du sol : granularité, dureté, altérabilité et contenu organique;
les conditions hydrologiques et hydrogéologiques.
Elle nécessite, dans la plupart des cas, la mise en place d’une sous-couche faite de
matériaux d’apport pour compenser le déficit plus ou moins important du terrain.
Voie sans ballast
De nombreux essais ont eu lieu et sont encore effectués pour substituer au ballast une
plate-forme en béton. Si les avantages techniques et économiques étaient évidents ce serait chose
faite. Il n’en est rien : la voie sur béton est encore réservée à des cas particuliers. Le plus
important est celui des souterrains ou tranchées de grande longueur dans lesquels la maintenance
du ballast serait problématique : tunnel sous la Manche, lignes souterraines à grand gabarit.
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Une application courante de la voie sur béton est celle des transports urbains à faible
charge par essieu (tramway).
Dans tous les cas, il convient de filtrer soigneusement les vibrations dues au roulement :
en sus de l’interposition d’une semelle en élastomère cannelée, la traverse est dotée d’un coussin
pneumatique à structure cellulaire fermée.
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En étendant l’application à une longueur infinie, on réalise une voie sans joint. La condition
nécessaire pour que la dilatation se résorbe en contrainte entre deux traverses est la réalisation de
la fixation du rail telle que l’attache NABLA décrite ci-dessus.
L’emploi de joints de dilatation est cependant encore
nécessaire dans les deux cas ci-après :
le franchissement des ouvrages d’art (viaduc, ponts)
du fait des dilatations différentes entre voie et
structure d’ouvrage
la réalisation des isolements électriques nécessaires au
cantonnement de signalisation pour lequel on utilise
des joints collés.
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LE TRACE de la VOIE
La géographie physique est à la base du tracé des voies ferrées. Leur construction est
fonction des contraintes du relief. Les premières lignes de chemin de fer, compte tenu des
puissances et des efforts réalisables, ont suivi les vallées aux faibles pentes et au tracé sinueux.
De nos jours, la tendance est plutôt du style “ par monts et par vaux ”, les engins moteurs
disposant de capacités de traction bien supérieures.
Le tracé est caractérisé par le “ PROFIL ” représentant la géométrie de la ligne suivant
deux plans :
- vertical : profil en LONG
- horizontal : profil en PLAN (ou en travers)
Le Profil en LONG
Il indique :
• la longueur de la ligne en Points Kilométriques (PK) et hectométriques
• l’altitude en mètres
• les déclivités :
− palier en horizontal
− rampe pour la montée
− pente pour la descente
Les déclivités sont exprimées en “ millimètres par mètre ” ou “ pour mille : ‰ ”.
Le Profil en PLAN
Il indique la trajectoire de la ligne :
• alignement : voie en ligne droite
• courbe
• contre-courbe : courbe en sens inverse succédant à une courbe
Les courbes sont caractérisées par leur RAYON en mètres.
Les catégories de profils
Selon la géographie, le profil des lignes de chemin de fer se classe en trois catégories :
Profil de PLAINE
Le tracé suit le relief peu accentué des grands espaces ; les courbes sont rares et de grand
rayon, supérieur à 1000 m autorisant des vitesses élevées. Les déclivités présentent de faibles
gradients, jusqu'à 5 ‰.
Profil ACCIDENTE
Le tracé suit les vallées sinueuses et franchit les “ accidents ” du relief : seuils, cols,
défilés. Les rayons de courbes sont faibles : entre 500 et 1000 m. Les déclivités sont prononcées,
supérieures à 5 ‰ pouvant atteindre les 10 à 15 ‰.
Les exemples de tels profils sont nombreux en Europe ; citons en France :
− la traversée des Causses entre Limoge et Brive, sur Paris -Toulouse
− le franchissement du seuil de Bourgogne entre Les Laumes -Alésia et Dijon, sur Paris
- Lyon, avec les rampes nord et Sud de Blaisy -Bas en 8 ‰.
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Le profil de ligne
Il représente les caractéristiques en long et en plan sous forme développée. Il constitue la
donnée d’entrée de toute simulation de parcours pour le dimensionnement du matériel de
traction.
Altitud Tunnel
e
1300
1200
1100
1000
900 22 24 23 27 4 14 27 27 27 15 15 15
15 15 Rampe
800
Plan des
i
Les Courbes
La circulation en courbe de tous mobiles, qu’il soit terrestre ou aérien, pose le problème
de la force centrifuge. Supposons en effet un véhicule ferroviaire négociant une trajectoire
courbe de rayon R et un point matériel de masse M, qui lui est lié. Ce dernier est soumis à :
− son poids : Mg
V²
− à la force centrifuge : M =
R
La résultante de ces deux forces est inclinée par rapport à la verticale d’un angle α tel que :
V²
tgα =
R⋅g
La composante centrifuge se transmet au rail extérieur de la courbe proportionnellement à la
masse du véhicule.
Pour éviter que les efforts latéraux ne deviennent néfastes pour la stabilité de la
voie, il faut donner à la file extérieure des rails un surhaussement appelé “ DEVERS ”
destiné à compenser la force centrifuge.
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TRACTION FERROVIAIRE
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V²
M=
R
2e d
M
2e ⋅ V²
La valeur de ce rehaussement est : d = 2e ⋅ tgα =
R⋅g
2e : écartement des files de rail
V²
Si 2e = 1435 mm, R et d étant en mètres : d = 0,0118
R
La compensation de la force centrifuge est réalisée à condition de franchir la courbe de
rayon R à la vitesse V. Si ce n’est pas le cas, et si la vitesse est inférieure à V ou nulle,
la masse des véhicules a tendance à porter sur le rail intérieur. Il y a frottement entre les boudins
de roues intérieures et le champignon du rail de sorte que le redémarrage peut devenir
impossible. Si la vitesse de franchissement est supérieure à V, la compensation est insuffisante.
Une courbe ne peut donc satisfaire au dévers théorique compte tenu des franchissements
à vitesses variables de toutes les circulations . On cherche un compromis entre le dévers
théorique et le dévers réel.
Pour les trains franchissant la courbe Pour les trains dont la vitesse est plus faible
à vitesse plus élevée, il y aura : il y aura :
INSUFFISANCE de DEVERS : I EXCES de DEVERS : E
v²
V² M=
M= R
R
β
β α
α
insuffisance
d
d excè
M
M
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TRACTION FERROVIAIRE
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I I
Ces écarts par rapport au dévers théorique se traduisent par une inclinaison : β1 = et β2 =
2e 2e
du poids apparent par rapport à la normale au plan de la voie. Le véhicule et les passagers sont
I⋅g E⋅g
soumis à une accélération transversale non compensée ou .
2e 2e
A une vitesse plus ou moins élevée, l’accélération est augmentée ou diminuée et il y a
insuffisance ou excès de dévers :
γ d+I γ d−E I⋅g
= ou : = soit : γ = γ 1 +
g 2e g 2e 2e
I⋅g
représente l’accélération transversale non compensée.
2e
L’expérience montre qu’elle ne doit pas dépasser 0,10 à 0,15 g, et garantit également que
les efforts sur voie restent dans les limites acceptables. Il faudrait, en effet, atteindre des valeurs
beaucoup plus élevées pour mettre en jeu la sécurité. Le “ basculement ” des véhicules ne risque
de se produire que si l’accélération transversale dépasse 0,30 g, soit trois fois plus.
L’insuffisance de dévers (ou l’excès) ne devra pas être au-delà du dixième de
l’écartement, en voie normale, soit environ 0,15 m.
La détermination pratique du dévers est limitée à une valeur maximale comprise entre
150 et 160 mm, exceptionnellement 180 mm sur les lignes à grande vitesse.
Les conséquences de l’insuffisance de dévers : un double point de vue
Sauf exception, ou hasard, un train franchit une courbe en situation d’insuffisance ou
d’excès de dévers. Dans les deux cas l’infrastructure et la voie en particulier en subit les
conséquences en termes d’efforts transversaux.
Qu’en est-il du passager ?
Qu’en est-il de la voie ?
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TRACTION FERROVIAIRE
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V²
m=
R
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TRACTION FERROVIAIRE
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V²
YB E cosα = Mg (e cosα − H sin α ) − M (H cosα + e sin α ) + X E 2e sin α
R
⎛1 H ⎞ V²⎛ H 1 ⎞
YB = Mg ⎜ − tgα ⎟ + M ⎜ + tgα ⎟ + X E tgα
⎝ 2 2e ⎠ R ⎝ 2e 2 ⎠
V²
X B = −M
R
⎛1 H ⎞ V²⎛ H 1 ⎞
YB = Mg ⎜ − tgα ⎟ + M ⎜ − tgα ⎟
⎝ 2 2e ⎠ R ⎝ 2e 2 ⎠
G M
v²
R
H
Mg YB
YA B
XB
A
2e
La pendulation n’a donc aucun effet atténuateur sur l’infrastructure : les efforts exercés
sont identiques . A masse de véhicule égale, si, grâce à la pendulation pour le confort du
passager on accroît la vitesse sur une courbe de rayon R, l’effort transversal sur la voie
augmente, produisant une fatigue plus importante.
L’entrée en courbe : le RACCORDEMENT PARABOLIQUE
Le passage d’un alignement à une courbe de rayon R, munie d’un dévers d ne peut
s’effectuer de manière discontinue : l’inconfort des passagers et la fatigue du matériel en serait
encore aggravés.
Il convient de ménager entre les deux zones un raccordement dans les deux plans :
− plan horizontal : passage progressif du rayon ∞ au rayon R
− plan vertical : passage progressif d’un dévers nul au dévers d
Le raccordement de dévers est tel qu’il varie linéairement de la zone en alignement au
départ de la courbe R :
Dévers théorique
Dévers réel
Insuffisance de
dévers
Alignement : Dévers = 0 Raccordement de Courbe : dévers = d
dévers
57
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le raccordement de courbure est tel qu’entre une droite et un arc de cercle il doit :
− être tangent à l’alignement et à l’arc
− présenter une courbure nulle au point de tangence et à l’arc de cercle
− présenter une courbure 1/R au point de tangence à l’arc de cercle
− avoir une courbure progressive entre les deux points de tangence
29,9
R
37,1
R' 7,1
p²/6R
59,9
parabole
x3
Son équation est celle de la parabole de Nordling : y = . La mesure du
12pR
raccordement sur le terrain s’effectue par le diagramme des flèches :
− un alignement est représenté par l’axe des abscisses
− une courbe par une parallèle à l’axe des abscisses
− un raccordement par une droite inclinée, dont la pente est égale à la variation de la
flèche.
piquet
10
58
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
11,8 ⋅ V²
SECURITE Théorie du dévers R mini =
I+D
59
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
50 100 150 200 250 300
Vitesse (km/h)
60
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Dans certains cas de lignes à fort trafic, les croisements à niveau sont remplacés par un
ouvrage d’art permettant le franchissement non sécant : c’est le “ saut de mouton ” :
Technologie du branchement
A partir d’une direction, appelée “ voie directe ” il donne naissance à une autre direction
appelée “ voie déviée ”.
Un appareil de voie est caractérisé par l’angle de déviation entre les directions, exprimé
par sa tangente, et surtout par le rayon de la courbe en voie déviée.
61
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Prise aiguillage
en pointe
Voies
intermédiaires
Prise
croisement
en talon
aiguille
L’aiguillage est constitué de deux pièces
mobiles appelées “ aiguilles ” qui peuvent
au moyen d’un dispositif de manœuvre, soit
venir en contact des rails adjacents appelés
“ contre -aiguilles ”, soit s’en écarter pour
laisser libre passage aux boudins des roues.
Une lame d’aiguille doit être “ au collage ”
tandis que l’autre est ouverte. Le côté par
course lequel on aborde l’aiguillage s’appelle “ la
de manœuvre pointe ” en venant du tronc commun, le
côté opposé est “ le talon ”
Les rails constituant l’aiguille et le contre -aiguille sont usinés. Le rail -aiguille est à âme épaisse
- 28 mm - Pour obtenir une ornière suffisante la course de manœuvre de l’aiguille est comprise
entre 115 et 140 mm. A l’autre extrémité la lame d’aiguille pivote autour de son “ talon ” grâce à
la flexibilité du rail constituant l’aiguille.
Le croisement permet à deux files de rails de se couper :
62
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Patte de lièvre
Contre-rail
Pointe de cœur
C’est un ensemble constitué d’une pointe de cœur encadrée par une “ patte de lièvre ” et des
deux rails extérieurs munis de contre-rails.
Lors du passage de la roue sur le cœur il y a une lacune et le guidage de l’essieu est
assuré par le contre-rail sur la face interne de la roue opposée (voir la cinématique du
franchissement en page ..)
La lacune constitue un point faible du franchissement, source d’usure, de vibrations et
engendre une maintenance rigoureuse pour garantir la sécurité. Pour la supprimer il suffit de
rendre la pointe de cœur mobile et capable de se coller sur les pattes de lièvre : c’est l’aiguille à
“ cœur mobile ” :
La pointe mobile de cœur repose sur un berceau permettant
l’encastrement et l’ancrage de la pointe pour résister aux efforts
imposés. Il n’est plus nécessaire de prévoir de contre-rail.
La manœuvre de la pointe de cœur est conjuguée
avec celle de l’aiguille avec dispositif de verrouillage.
Ce type de branchement convient particulièrement aux grandes
vitesses mais également lorsque les vibrations doivent être
supprimées dans les réseaux urbains souterrains.
63
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
CINEMATIQUE du FRANCHISSMENT
d’AIGUILLE en VOIE DEVIEE
Voie Voie
déviée directe
Voie Voie
Contre-rail Cœur
Lames
64
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Technologie de la Traversée
L’essieu, composé des roues 1 et 2, est guidé jusqu’au point de contact S2 de la roue 2
avec le contre-rail surélevé. “ x ” représente la distance sans guidage tant que la roue 1 n’a pas
atteint la pointe P1. “ l ” est la lacune dans l’ornière de la traversée. La distance sans guidage est
fonction de la surélévation Z2 du contre-rail et du diamètre de roue. Cette surélévation est
généralement voisine de 60 mm, compatible avec les exigences de gabarit.
lacune
X1
P P
Roue
Contre-rails x
surélevés
S2
P P
Roue
X2
∅
∅ cercle flanc vertical
∅ roulement
Roue 2 Roue 1
Roue 2 Roue 1
S2 S2
Z2
Contre-rail
surélevé
P1
P1
X2 X X1
65
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le GABARIT
Il définit l’enveloppe à l’intérieur de laquelle doit se situer le matériel roulant d’une part
et les obstacles fixes par rapport à la voie d’autre part.
Le gabarit de matériel roulant
Il est caractérisé de deux manières :
− statique : définit le contour limite que ne doit pas dépasser le chargement d’un wagon
ouvert ;
− cinématique : tient compte des déplacements géométriques et dynamiques auxquels
sont soumis les véhicules par la souplesse de leur suspension.
Le gabarit d’obstacles
Il concerne les installations fixes propres au chemin de fer et celles qui sont situées à
proximité (bâtiments, etc..)
Ce gabarit tient compte non seulement du matériel roulant mais aussi des transports dits
“ exceptionnels ” acheminés par voie ferrée (gabarit “ B+ ” permettant le passage des transports
de conteneurs ou véhicules routiers). Il intègre les distances d’isolement nécessaires aux
installations de traction électrique.
Chaque Réseau ou continent dispose de son propre gabarit : gabarit américain, gabarit
européen, gabarit russe. L’UIC a défini un gabarit pour les voies à écartement normal (1,435m)
66
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
4800
2260
GABARIT
du MATERIEL
ROULANT
4310 3250
2500
3290
La MAINTENANCE de la VOIE
Pour conserver la voie dans un état correspondant au service attendu la maintenance
comprend trois types d’opérations :
− l’entretien courant
− les réparations
− le renouvellement de voie et ballast (RVB)
Le coût de cycle de vie (Life Cycle Cost - LCC) d’une voie représente la part
prépondérante des frais de maintenance de l’infrastructure d’un réseau ferroviaire : près de
40 % de la maintenance des installations fixes de la RFF en France)
Bien que variant d’un réseau à l’autre, l’organisation de la maintenance s’articule autour
de la révision “ cyclique ” comportant une phase “ vérification ” et une phase “ intervention ”.
Chaque zone d’un parcours est traitée sur une périodicité de 3 à 12 ans suivant l’importance de la
ligne.
Contrôle de l’état de la voie
Autrefois effectué à pied par les hommes responsables d’un “ canton ” (...
les Cantonniers ”) les contrôles se font de nos jours par voiture d’enregistrement remorqué par
train régulier. L’Ingénieur MAUZIN a, le premier, conçu ce type de voiture. Elle enregistre, sous
charge, la position géométrique des rails grâce à trois bogies mesurant les paramètres :
67
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
- Nivellement Horizontal (NH) : écart d’un point médian par rapport à la moyenne de 8
points dont les extrêmes sont distants de 12,2 m.
- Nivellement Transversal (NT) : écart de dévers par rapport au dévers moyen.
- Dressage (D) : écart de flèche sur corde de 10 m par rapport à la flèche moyenne de la
courbe.
- Ecartement (E) : par rapport à l’écartement moyen.
Les valeurs généralement respectées sur les sections de voie en longs rails soudés aptes à
200 km/h sont données ci-dessous :
critère Valeur courante crête Défaut isolé crête Ecart moyen sur 300 m
(mm) (mm) (mm)
NL 2,5 5 0,7 / 1
NT 2 4 0,5 / 0,6
D 3,5 6 1 / 1,6
E 2,5 3 0,8 / 1
Dégradation de la voie sous l’action des circulations
Une modélisation de la dégradation de la voie a été effectuée dans le cadre de l’Ecole
Nationale des Ponts et Chaussées ; il en ressort que :
− l’élément prépondérant de l’évolution des défauts est la fréquence d’oscillation propre
des véhicules qui appartient à des bandes étroites.
− l’agressivité des véhicules croît très fortement avec les fréquences propres
d’oscillations et un rail à forte inertie permet de lutter contre ce phénomène.
− la dégradation de la voie en termes de NL résulte de deux facteurs distincts :
∗ les surcharges dynamiques sont prépondérantes pour les faibles longueurs
d’ondes ( < 7 m )
∗ l’hétérogénéité du ballast et de la plate-forme est prépondérante pour les
défauts de grande longueur d’onde ( > 8 m )
L’usure des rails
Le champignon est soumis à deux types d'usures :
− l’usure latérale concerne surtout le rail extérieur en courbe. Elle est combattue par
l’utilisation de rails durs et par graissage des boudins de roues ou des rails.
− l’usure ondulatoire :
∗ courte : longueur d’onde 6 cm due à plusieurs causes notamment l’action des
galets de dressage et à l’oscillation de relaxation des roues de véhicules.
∗ moyenne : longueur d’onde 10 à 40 cm liée à l’inscription des bogies en
courbe.
∗ longue : longueur d’onde > 40 cm, d’origine incertaine et concerne surtout les
réseaux à fortes charge par essieu.
68
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
VOIES SPECIALES
Quelques cas particuliers de traction exige une infrastructure spéciale dérivée de la voie
classique, tels que :
− le roulement sur pneumatique utilisé sur certaines lignes de réseaux urbains
− la traction par crémaillère
− la traction par funiculaire
Ces deux derniers types de voies se rencontrent en chemins de fer de montagne capables
de très fortes rampes pour lesquels la simple adhérence ne suffit plus pour exercer les efforts de
traction nécessaires.
Roulement sur pneumatique
Comme nous l’avons
indiqué lors de l’étude du
contact roue – rail, certaines
lignes de métro utilise le
roulement sur pneumatique.
Pour des raisons de sécurité en
cas de crevaison et de simplicité
des appareils de voie,
l’infrastructure est une
combinaison de pistes planes et
de rails classiques :
69
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
piste de guidage
piste de roulement
rail
Roulement sur
Roue de roulement
70
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Crémaillère et funiculaire
Lorsque la seule adhérence n’est plus suffisante pour permettre l’exercice de l’effort de
traction, du fait notamment du profil trop difficile à très fortes rampes (> 90 ‰), il est nécessaire
d’adopter un autre moyen de transmission de l’effort à la voie. Depuis fort longtemps les deux
systèmes : crémaillère et funiculaire ont été développés en pays montagneux.
La voie à crémaillère
Une crémaillère est disposée longitudinalement entre les deux fils de rails et fixée,
par segments, aux traverses. Une roue dentée motrice s’engrène et permet la traction.
roue bogie
crémaillère
L’ancrage de la voie sur la plate-forme est très important; il est réalisé grâce aux traverses
métalliques de profil spécial complété par des pieux calant les traverses à intervalles réguliers.
Les appareils de voie sont complexes, la crémaillère devant s’effacer pour le passage des roues.
71
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le funiculaire
Dans ce cas le véhicule est tracté par un câble enroulé sur un tambour-moteur.
Deux véhicules peuvent être mus par le même câble: l’un en montée l’autre en descente; il s’agit
alors d’un ascenseur incliné sur rails. Le câble de traction est guidé dans l’axe de la voie par des
poulies, plus ou moins espacées suivant le rayon de courbe de la voie.
Le croisement des véhicules s’effectue à mi-distance par un aiguillage spécial; les essieux sont à
roues dissymétriques: l’une à gorge, assurant seule le guidage de l’essieu, l’autre cylindrique,
assurant la charge.
roue à roue
passage en « a »
72
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
73
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
5° partie
Le MATERIEL ROULANT
74
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
75
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L e M AT E R I E L R O U L A N T
Tare 42 t + charge : 8 t = 50 t
26 m
Le cas des relations à grande vitesse a donné lieu à une solution originale en France,
grâce au système de la rame articulée à composition fixe; chacune des voitures appelée
“ remorque ” repose sur un bogie commun.
Le transport des passagers en lignes urbaines ou suburbaines a de toutes autres
contraintes:
• entrées et sorties facilitant les montées et descentes en station
• ventilation; aération
• places debout; 2 niveaux; etc.
76
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
15 m
Tare 20 t + charge : 55 t = 75 t
-
- transport de véhicules: porte-autos; porte -camions
15 m
Tare 20 t + charge : 55 t = 75 t
- transport combiné
Tare 20 t + charge : 55 t = 75 t
77
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
LE MATERIEL MOTEUR
Le classement se fait selon que l’engin moteur transporte ou non des passagers. S’il est dédié à la
traction il s’agit d’une LOCOMOTIVE – ou locotracteur en faible puissance. Si il est conçu pour
le transport des passagers ce sont les AUTOMOTRICE – EMU - et AUTOMOTEUR – DMU -
suivant le mode de traction
LOCOMOTIVE LOCOTRACTEUR
SHUNTING LOCOMOTIVE
Faible puissance
AUTOMOTRICE
ELECTRIC MULTIPLE UNIT – EMU
Véhicule moteur à traction électrique comportant des compartiments passagers
AUTOMOTEUR
DIESEL MULTIPLE UNIT – DMU
Véhicule moteur à traction autonome comportant des compartiments passagers
(caisse unique ou multi caisses)
78
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Boîte de vitesse
Moteur thermique
Transmission hydraulique
L’intermédiaire est un coupleur hydraulique dont on fait varier la pression d’huile entre
un plateau à aubes primaire et le plateau de sortie. Très simple et économique en termes de
maintenance, elle est beaucoup utilisée par les réseaux germaniques
Convertisseur
hydraulique
Moteur thermique
79
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Transmission électrique
L’ensemble forme un groupe électrogène : le moteur thermique entraîne un générateur
électrique – génératrice ou alternateur – alimentant des moteurs de traction avec si nécessaire un
ou des convertisseurs intermédiaires – redresseur, onduleur.
Très utilisée aux Etats-Unis et en Europe – France en particulier – elle a la souplesse de
la traction électrique et permet des puissances élevées.
convertisseur
Moteur thermique
G
Générateur
Moteurs M1 M2
de traction
La Traction électrique
L’énergie motrice est mise à disposition des engins de traction par un réseau de
distribution réparti le long de la ligne, à partir du réseau général d’électricité.
La première application de l’électricité au service des chemins de fer date de 1879 avec le
train de l’exposition de Berlin inventé par SIEMENS. Depuis, le développement de la traction
électrique ferroviaire a suivi de très près celui de l’électrotechnique et de l’électronique de
puissance. Les différents aspects – infrastructures d’alimentation, chaînes de traction sont étudiés
dans les chapitres suivants.
COMPARATIFS des MODES DE TRACTION
Il est intéressant de distinguer les choix qui ont présidés aux deux modes de traction
exposés précédemment. L’histoire ferroviaire nous enseigne que seule la traction autonome a
permis le développement grâce à l’énergie de la vapeur. L’électricité a vue le jour dans le
domaine des transports urbains - petites distances, petites puissances - mais surtout grâce à
l’énergie électrique dont on disposait en environnement « industriel » quasi urbain.
La traction électrique nécessite une infrastructure lourde :
- interfaces entre réseau générale de distribution d’électricité et lignes de chemin de fer
- réseau de distribution réparti
- appareillages de contrôle - commande et de protection complexes
Ce sont, en conséquence les réseaux des pays industrialisés qui ont en premier, bénéficié
de la traction électrique. Le critère actuel est davantage la densité d’industrialisation et de
production d’énergie électrique telle qu’elle permet les connexions multiples au réseau général
d’alimentation. Citons par exemple, les chemins de fer de Suisse qui sont entièrement
électrifiés ; à l’inverse les réseaux américains sont pratiquement tous en traction autonome à
l’exception de la côte Est des Etats-Unis.
Le tableau ci-après et l’annexe 1 donnent, pour chaque continent et tous les pays, la
répartition et les distances des lignes à traction autonome et des lignes électrifiées. La traction
autonome est largement prédominante avec 80 % des lignes non électrifiées.
80
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
81
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
UNITE SIMPLE
RAME
UNITE MULTIPLE
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TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
83
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
6° partie
DIMENSIONNEMENT
et ARCHITECTURE
de l’ENGIN MOTEUR
84
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
85
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Un engin moteur est conçu pour satisfaire le cahier des charges répondant aux exigences
d’un PROGRAMME de TRACTION. Celui-ci définit :
une charge remorquée
un parcours
un horaire
Le cahier des charges définit les contraintes opérationnelles dans lesquelles doit évoluer
l’engin :
- caractéristiques de la voie et des infrastructures : gabarit, masses
- profil de ligne : profil en long, profil en plan : rampes, pentes, courbes
- alimentation en énergie dans le cas de la traction électrique
- autonomie en combustible dans le cas de la traction autonome
- consommation d’énergie : rendement
- interfaces avec le matériel remorqué : attelage, énergie, communications
- interfaces environnementales : nuisances sonores
- interférences électromagnétiques, pollution
- exigences de confort pour le personnel utilisateur : conduite
- exigences de fiabilité, disponibilité de service et de sécurité
- contraintes de maintenance
- compétitivité économique
ALIMENTATION
en ENERGIE
Sonores
EXPLOITATION
NUI
Pollutions
Consommation Électromagnétiques
Autonomie
Liaisons Rendement
Sol- train
Disponibilité
PASSAGERS
Énergie
Fiabilité
Confort
Sécurité ENGIN
MOTEUR TRACTION
FREINAGE
Maintenabilité
MAINTENANCE
MASSE GABARIT MATERIEL
REMORQUE
VOIE
Profil de ligne
86
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le PROGRAMME de TRACTION
L’éventail de la demande de transport des Clients est très étendu :
• Passagers :
- liaisons à grandes distances et grande vitesse : trains légers, arrêts peu fréquents
- liaisons inter villes : moyennes distances, quelques arrêts
- liaisons régionales : faibles distances, arrêts fréquents
- transports suburbains et de grandes banlieue : charges élevées, arrêts fréquents
- transports urbains : grande cadence, arrêts très fréquents (métro, tramway)
• Fret :
- convois lourds sur grandes distances sans arrêt
- trains “ centre à centre ”
- dessertes locales
- convois spéciaux de type “ miniers ” de très fort tonnage
Pour les satisfaire il faut installer une puissance et des organes capables de la développer.
L’ensemble doit s’inscrire dans les contraintes de masse et de gabarit.
Dimensionner l’engin de traction consiste à déterminer les 5 paramètres fondamentaux :
EFFORT
VITESSE
PUISSANCE
MASSE
VOLUME
Ils permettent de déterminer ensuite les paramètres des principaux constituants.
L' effort de traction
L’engin doit être capable d’exercer un effort donné par la relation fondamentale de la
dynamique :
ΣF = Σ M × γ
La somme des efforts qui s’exercent est composée :
- des efforts résistants engendrés par les véhicules, y compris l’engin moteur
- de l’effort permettant l’accélération du train
87
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L'effort résultant, appelé "effort à la jante" s'applique aux contacts roues -rails de tous
les essieux moteurs. Il a pour expression :
r r r r r r r r
− Fr = − ∑ Fr + Fγ = Fj1 + Fj2 + F + Fj3 + Fj4
Fr
Fj1 Fj2
j1 Fj3 Fj4
L'application des efforts résistants se fait :
- à l’attelage pour toutes les résistances provenant du matériel remorqué
- à l’avant du premier véhicule pour tous les efforts provenant de l’environnement
(résistance de l’air)
- sur l’engin moteur pour toutes résistances qui lui sont propres.
L’effort de traction est limité par :
- la résistance des attelages et de tous les organes mécaniques participant à la traction :
transmissions, structure de caisse, etc.
- l'adhérence utilisable aux contacts roues -rails
On caractérise l'engin moteur par l'effort maximal au démarrage, exprimé en kN.
88
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
89
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
césures
ψ
l
90
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Résistance à l’avancement
type (kN)
Tare > 42 t m ⎛ V² ⎞
RV = ⎜ 1,25 + ⎟
100 ⎝ 6300 ⎠
m ⎛ V² ⎞
RV = ⎜ 0,870 + 0,008 ⋅ V + ⎟
100 ⎝ 5750 ⎠
rame wagons m
“ tout venant ” RF = 100 (1,2 + 0,00899.V + 0,00044.V²)
Matériel
FRET rame wagons transport m
combiné RF = 100 ( 1,2 + 0,01.V + 0,00035.V²)
rame porte-autos m
RF = 100 ( 1,2 + 0,01.V + 0,00056.V²)
Le réseau utilisateur propose fréquemment ses propres formules résultant de ses mesures.
91
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
⎛ 10 ⎞
R A = ⎜ 1,3 + 0,01 ⋅ V ⎟ P + C ⋅ V²
⎜ Q ⎟
⎝ ⎠
avec :
⎛ l + 10 ⋅ c 1 + 4c 2 ⎞
C = 35 ⋅ 10 4 ⎜ S + ψ ⋅ ⎟ + 2 ⋅ 10 3 ⋅ Np
⎝ 100 ⎠
92
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
93
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
⎡ ⎛ Ie ρ² ⎞⎤
Son expression devient : F = ΣM γ = ⎢M + ⎜ + Im ⋅ ⎟⎥ γ = c. M γ = (cm Mm + cr.Mr) γ
⎣ ⎝ R² R² ⎠⎦
exemple : train composé de :
Transport Accélération γ
(m/s²)
Urbain 0,5 à 1
94
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
La VITESSE
La vitesse moyenne permet de réaliser l’horaire; elle tient compte :
• de l’accélération, en traction et en freinage
• de la vitesse maximale de la ligne.
La vitesse caractérise les organes en rotation et en particulier le moteur de traction et la
transmission du couple moteur aux essieux. Elle conditionne également les caractéristiques
mécaniques des matériels moteur et remorqués en termes de tenue sur voie et notamment des
mouvements parasites qu’elle génère.
Tenant compte enfin des paramètres de la résistance à l’avancement, la vitesse intervient
par son carré; elle influence directement l’énergie mise en jeu ; c’est donc un paramètre
économique.
Les vitesses habituellement pratiquées en transport ferroviaire sont :
• 60 à 80 km/h en transport urbain
• 100 à 120 en transport suburbain
• 140 à 160 en inter villes
• 200 à 220 en liaisons grandes lignes
• 300 en grande vitesse
• 100 à 140 pour le fret
L’expression “ vitesse commerciale ” est souvent employée; elle caractérise la vitesse
normalement pratiquée sur une ligne donnée. La vitesse maximale dont est capable un matériel
roulant peut être supérieure.
PUISSANCE de TRACTION
C’est le produit de l'effort par la vitesse : P = F . V
Connaissant l'effort à la jante à obtenir à une vitesse donnée, on obtient la puissance à la
jante à installer.
Caractéristique EFFORT-VITESSE
Dans le plan effort -vitesse, on trace :
− la (ou les) courbes de résistance à l’avancement : engin moteur + rame remorquée
− la caractéristique effort -vitesse de l’engin moteur.
Celle-ci comprend deux zones :
FD Limitation
zone de limitation d’effort : d’adhérence
son ordonnée à l’origine indique l’effort
maximale au démarrage : FD.
Il tient compte de l’adhérence maximale utilisable
à vitesse nulle, telle que définie précédemment. EEq
Eqqu
uiiip
u pu
p uiiissssssaaan
u nccceee
n
Lorsque la vitesse augmente, l’effort diminue
Mγ
parce que l’adhérence utilisable diminue avec la
vitesse. Cette décroissance est généralement fixée
8 + 0,1V
par l’expression empirique : μ = μ 0
8 + 0,2V
μ : adhérence à vitesse V
μ0 : adhérence au démarrage
R totale avancement
V max.
95
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
96
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Gabarit
U
UIC
I C 550055--11
97
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
EXERCICE d ’ APPLICATION
Dimensionnement et caractéristiques d’une locomotive
Nous nous proposons d’étudier une locomotive dédiée au trafic fret en vue d’assurer le
programme de traction suivant :
- trains : 1200 tonnes de wagons de transport combiné
- vitesse maximale : 120 km/h
- rampe maximale : 10 ‰
- courbe R min. : 350 m
- charge par essieu : 22 tonnes
__________________
FD 205
L’adhérence sollicitée au démarrage est : μ0 = = = 0,24
L 88 × 9,81
qui représente une faible sollicitation de l’adhérence par rapport à ce qui est couramment
pratiqué avec des coefficients compris entre 0,35 et 0,40.
Le calcul ci-dessus ne tient pas compte de l’éventualité d’un “ décollage ” du train difficile qui
peut se produire dans certaines circonstances de température basse ou de stationnement
98
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
FD 300
μ0 = = = 0,35
L 88 × 9,81
99
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
300
FD
Limitation
d'ADHERENCE
250
Résistance au
"décollage"
Résistance à
200 l'avancement totale
Effort
Rampe 10 % o
(kN)
150
EQUIPUISSANCE
4200 kW
100
R total en palier
50
R Fret
R Loco
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 10 10 11 11 12
0 5 0 5 0
Vitesse (km/h)
100
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
101
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
EFFORT en FREINAGE
Si il y a égalité des valeurs absolues d’accélération en freinage et en traction, toutes les
considérations précédentes s’inversent : les efforts résistants en traction participent au freinage;
il suffit de doter l’engin moteur d’un système fournissant l’effort de retenue complémentaire
pour réaliser la décroissance de vitesse jusqu’à l’arrêt.
La réalité présente un impératif de sécurité tel que les valeurs d’accélération négative
sont beaucoup plus importantes qu’en traction pour obtenir des distances d’arrêt les plus courtes
possibles. Ainsi l’énergie mise en jeu pour un train de 1400 tonnes à 120 km/h est :
2
1 1 3 ⎛ 1 ⎞
E = MV² = 1400 ⋅ 10 ⋅ ⎜120 ⋅ 10 3
⎟ = 7,8 ⋅ 10 J
8
2 2 ⎝ 3600 ⎠
Si l'arrêt s’effectue en 60 s - ce qui correspond à une décélération de 0,75 m/s²-
la puissance de freinage devra être de :
E 7,8 . 108
P= = ≅ 13 000 kW
t 60
soit plus de quatre fois la puissance en traction. Il s’agit d’une double impossibilité :
- l’installation d’une telle puissance, donc la dissipation d’une telle énergie, est incompatible
avec les impératifs de masse et de gabarit
- les efforts au niveau des contacts roues-rails dépassent les limites d’adhérence ; pour une
locomotive à 4 essieux, en effet, l’effort à la jante à 120 km/h, serait de :
P 13000
F= = ⋅ 3,6 = 390kN
V 120
sollicitant une adhérence de :
390
μ120 = = 0,44
90 ⋅ 9,81
alors que l’adhérence à cette vitesse ne peut être sollicitée de plus de 10 % ; l’effort maximale de
retenue ne peut donc être supérieur à : F = μ . Q = 0,10 . 90.9,81 = 88,3 kN
120
soit une puissance de freinage de : P = F ⋅ V = 88,3 ⋅ = 2943 kW
3,6
La différence fondamentale entre un véhicule isolé et une rame tractée se situe au niveau
de la puissance de freinage à mettre en œuvre. Il est indispensable de rendre “ actif ” tous les
véhicules composant un train. Ce fut le cas dès les premiers temps du chemin de fer lorsque les
wagons, munis de “ vigie ” abritait un agent nommé “ serre-frein ” qui, au coup de sifflet de la
locomotive, actionnait les freins de son wagon ! Le procédé s’est quelque peu automatisé depuis
!
La puissance de freinage installée dans l’engin moteur est utilisée pour les besoins de son
seul ralentissement. Par contre les moyens mis en œuvre pour réaliser ce freinage diffère de ceux
du matériel remorqué dès lors qu’il est possible d’utiliser la réversibilité de l’organe moteur pour
dissiper de l’énergie. C’est le cas du moteur électrique fonctionnant en générateur et capable
d’exercer un couple résistant. Nous l’étudierons dans le cadre de la chaîne de traction.
102
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
La conception d’un engin moteur répond d’une part aux fonctions principales permettant
de satisfaire un cahier des charges et d’autre part aux fonctions de contraintes résultant de son
environnement opérationnel. Le cahier des charges du Client les précise en termes :
- de performances capables d’assurer un programme de traction
- de caractéristiques environnementales
- d’objectifs économiques liés à l’utilisation du produit pendant sa durée de vie.
La réponse du concepteur se traduit par une arborescente de grandes fonctions
TRACTION / FREINAGE
FREIN
ENERGIE AUXILIAIRE
Production Distribution
CONFORT
CONTRÔLE-COMMANDE
103
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Nous débutons cette étude par les fonctions mécaniques : ROULEMENT - ESSIEUX et
CAISSE - AMENAGEMENTS. En effet l’engin de traction assure une fonction dynamique quel
que soit le système de propulsion et l’énergie mis en œuvre ; l’ensemble des fonctions imposent
104
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
des contraintes sur la partie mécanique de l’engin, d’où le grand nombre d’interfaces
intervenantes.
Nous poursuivrons par l’étude de la chaîne de traction et ses principaux composants :
moteur de traction, convertisseurs, production d’énergie auxiliaire et contrôle - commande.
Le freinage sera étudié en termes de principes fondamentaux.
L’exploitation fera l’objet d’un chapitre spécial donnant les bases essentielles de l’exploitation
ferroviaire .
____________________
105
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
7° partie
ALIMENTATION
en ENERGIE de TRACTION
106
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
107
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
A L I M E N TAT I O N e n E N E R G I E d e T R A C T I O N
L’ énergie nécessaire aux engins moteurs pour la remorque des trains est fournie :
108
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
109
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Des systèmes différents entre pays voisins ou à l’intérieur d’un même pays comme la
France, pose le problème du franchissement de ces « frontières électriques » . Nous étudierons
les solutions développées notamment grâce aux engins « multitensions .
110
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
111
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Sous stations
ligne auxiliaire HT
caténaire
112
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
PARIS VILLEVAUDE
Bercy
Brunoy
Plessis
SIVRY
MELUN
Samorceau
Samois Montereau
St Mammès
Champigny CRENEY
St Martin du tertre
ROUSSON Villeneuve le Guyard
Cezy
LAROCHE
St Florentin
Pacy
Nuits-s/s Ravières
St Barbe
Seigny
Gissey
Verrey
Baume la roche
Velars
Schéma d’alimentation de la ligne VIELMOULIN
DIJON
PARIS – DIJON - LYON Gevrey
Vosnes
Corgoloin
Beaune
Meursault
Chagny
CHALONS s/S
Henri PAUL Varennes
Sennecey
Tournus
Le Villars
Fleurville
Senozan
MACON GENISSIAT
Centrale EDF
Romanèches Crèches
Sous-station de traction
Belleville
St Georges
Ligne auxiliaire HT
Villefranche
JOUX
Réseau général THT Quincieux
La BOISSE
Les Grands Violets
Cusset
LYON
113
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
disjoncteurs HT
transformateur
abaisseur
redresseur
barre 1500 V
disjoncteurs
sectionneurs
rail
départs caténaires
114
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
115
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Alimentation bilatérale
L'engin moteur reçoit son courant par les 2 sous-stations encadrantes.
S/ST S/ST
1 2
I1
I2
Mise en parallèle
Sur les lignes à double voie, les deux lignes de contact participent à l'alimentation en disposant
un poste de mise en parallèle au point médian de chaque intervalle. L'engin reçoit donc son
courant de 4 circuits : la diminution de résistance ohmique qui en résulte réduit d'autant les
chutes de tension.
S/ST S/ST
1 2
voie 1
voie 2 caténaire
Sectionnement
En cas d’incident ou de travaux sur une section donnée, il permet d’isoler une portion de voie
sans affecter les portions adjacentes. Conjugué avec la mise en parallèle des sous-stations, le
schéma devient le suivant :
Voie 1
Voie 2
116
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
PARIS
S/ST n°1
Crisenoy
S/ST n°2 La 24 km
Le CHESNOY Voulzie
S/ST n°3 90
ROUSSO Carisey
SST n°4 35
Sarry
ligne
93 km
VIELMOULIN
LYON La BOISSE
117
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
THT
25 kV
118
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
119
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
2 1
3
Sous-station A Sous-station B
Poste de
SECTIONNEMENT
et de mise en parallèle
Franchissement de sectionnement
Il doit s'effectuer sans risque de court-circuit des deux zones de caténaires par le - ou les -
pantographes de l'engin. Entre ces deux zones il est ménagée une zone neutre. Au passage de
celle-ci l'alimentation de l'engin doit être coupée. Une signalisation spéciale indique à l’Agent de
conduite qu'il doit ouvrir le disjoncteur. Sur ligne à grande vitesse parcourue par des Rames de
grande longueur, en Unités multiples (UM), cette signalisation est reportée en cabine de sorte
que l'autorisation de fermeture du disjoncteur tient compte du dégagement du dernier
pantographe hors de la zone neutre. Elle est de plus en plus complétée par un dispositif
automatique de déclenchement, basé sur une information ponctuelle délivrée par balise placée en
avant de la zone neutre.
120
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
25 kV ~ 25 kV ~
DJ M SECT
à 500 m
neutre
30 m
DJ M
DJ M
DJ M
121
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L’alimentation en 2 x 25 kV
Son principe, initié et développé par les chemins de fer japonais, est le suivant :
- chaque transformateur (HT / 25kV) a un secondaire à point milieu relié au rail. Les
deux extrémités d'enroulements sont reliées, l'une à la caténaire, l'autre à un feeder parallèle à la
caténaire. La caténaire et le feeder son alternativement au potentiel +25 kV et -25 kV.
A distance de la sous-station un autotransformateur à point milieu relié au rail, est
branché sur caténaire et feeder, de sorte qu'il "reprend" les tensions fournies par la sous-station et
les réinjecte à la caténaire. Ainsi, vu de la sous-station, l'énergie est transportée en 2 x
25 kV, soit 50 kV.
Les chutes de tension sont par conséquent divisées par 2, et permettent ainsi
de doubler l'intervalle entre 2 sous-stations. Cette technique se généralise pour toute
électrification nouvelle.
THT
TRANSFORMATEUR
S/ST
Caténaire AUTOTRANSFORMATEUR
25 kV
Rail 50 kV
25 kV
Feeder
U
+25 kV
t
50 kV
122
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
THT – 16,7 Hz
TURBINE AT
CENTRALE
S/ST S/ST
1 2
15 000 V – 16,7 Hz
Alimentation par des postes de conversion de fréquence connectés sur le réseau général et
desservant une ligne THT comme précédemment.
Réseau général
50 Hz
Conversion
de fréquence
123
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
25 000 1500
25 kV ~ 1500 V =
25 000 1500
25 kV ~ 1500 V =
1500
25 kV ~ 1500 V =
124
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
manque tension HT
Büchholz
amorçage Masse
manque Tension
auxiliaire
mesure Intensité
manque Tension
départ 25 kV
manque Tension
25 kV caténaires
125
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L’engin moteur doit disposer de l’énergie adaptée par les sous-stations tout le long de son
parcours. Deux systèmes ont été développés dès l’origine de la traction électrique :
conducteur latéral appelé improprement “ 3° rail ”
câble de contact tendu au-dessus de la voie, appelé “ caténaire ”
Conducteur latéral
Il est très répandu pour les transports urbains, surtout souterrains, du type métropolitains,
utilisant des tensions relativement basses, comprises entre 500 et 750 V. Les conditions
d’isolement du conducteur sont aisées à satisfaire dans un encombrement réduit s’accordant avec
le gabarit étroit de ces lignes et les exigences de sécurité du personnel intervenant. Quelques
grandes lignes sont électrifiées ainsi : le sud de Londres par exemple.
Le conducteur latéral, qui n’a rien d’un rail de roulement, est de grosse section
permettant de fortes intensités du fait de la tension peu élevée. L’équivalent -cuivre d’un
conducteur en acier est d’environ 900 mm² soit deux fois plus que la section d’une caténaire que
nous étudions ci-après.
Il présente par contre l’inconvénient de devoir être interrompu pour le franchissement des
appareils de voie. La pose de conducteurs latéraux de part et d’autre s’impose avec de nombreux
raccordement par câble.
Enfin la sécurité des personnels devant intervenir sur les voies exige des protections et
des procédures rigoureuses.
Le captage du courant se fait par un frotteur disposé sur le bogie de l’engin moteur.
Le retour de courant est assuré par les rails de roulement.
Dans le cas particulier du roulement sur pneumatique, les pistes de guidages latérales
assurent l’amenée du courant. Par contre, le retour ne pouvant se faire par les roues de
roulement, les deux pistes latérales font offices de prises positive et négative.
126
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le SYSTEME CATENAIRE
Pantographe
H
Fil de contact
Support
Câble porteur et fil de contact sont tendus simultanément entre deux points d’ancrages
espacés d’une longueur appelée « section ».
127
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Géométrie de la caténaire
Les caténaires utilisées
actuellement sont du type
“ polygonales ”.
En courbe le plan vertical
constitué par le câble porteur et le fil
de contact se projette suivant un
polygone sur le plan horizontal de la
voie.
63 m
en alignement
archet de
aires de
fil de
20 cm
20 cm
128
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
tendeu
contrepoid
ancrag
Les tensions adoptées généralement sont de
1700 daN en courant continu et 1000 daN
en monophasé, pour des températures ambiantes
de -10°C à +50°C. Les lignes à grande vitesse
voit la tension mécanique de leur caténaire portée
à 1400 daN.
129
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Suspension
pendul
griffe
en 2 ½
fil de
Le positionnement du fil de contact dans l’axe voulu est assuré par l’antibalançant et
son bras de rappel . Celui-ci peut être en traction ou en compression. L’ensemble est fixé au
support de caténaire par l’intermédiaire:
* d’une console
* d’un hauban
* isolés au moyen d’isolateurs
130
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Porteur principal
Bronze 116 mm²
Porteur auxiliaire Cuivre dur 143 mm²
Fil de contact Cuivre dur 2 × 150 mm²
Feeder Cuivre dur 262 mm²
ou Alu - Acier 288 mm²
1- support
2- console
3- hauban
4- antibalançant
5- bras de rappel
6- câble porteur
7- porteur auxiliaire
8- fil de contact
9- pendule
131
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Caténaire monophasée
La tension d'alimentation plus élevée permet des intensités beaucoup plus
faible, donc une section cuivre plus petite. L'armement des supports s'en trouve
allégé. Elle est constituée d'un câble porteur et d'un fil de contact suspendu par
pendules :
8m
Fil de contact
La section du fil de contact est de 107 mm², celle du câble de suspension en bronze de 35
mm².
Cette technologie est largement développée en France sur les lignes telles que Bellegarde
- Evian, St Cloud - St Nom la Bretèche, Gagny - Valenton, Bréauté Gravanchon, Epône - Plaisir.
132
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Courant continu
Les intensités élevées absorbées par les engins moteurs engendrent d’importantes chutes
de tensions.
Exemple : pour I = 4000 A ; U = rI = 0,02 × 4000 = 80 V / km soit pour 10 km : 800 V.
Cette chute de tension est considérablement réduite en reliant toutes les files de rails en
parallèle au moyen de liaisons transversales. Il reste néanmoins un tension résiduelle provoquant
la circulation de courants “ vagabonds ” entre rails et sol, l’isolement de l’un par rapport à l’autre
étant difficile à réaliser du fait de la qualité des traverses, du ballast et des conditions
atmosphériques. Le niveau de ces courants peut atteindre 20 % du courant de traction.
Certaines dispositions sont à prendre pour s’assurer qu’effectivement ce retour se fasse
avec toutes les garanties de sécurité, notamment celle du Personnel amené à intervenir sur les
voies. Pour ce faire, les rails doivent avoir une conductibilité aussi parfaite que possible pour
éviter les surtensions et les courants “ vagabonds ” par le sol.
Les discontinuités de rails au droit des joints à éclisses, sont résolues par des connexions
en cuivre fixées par brasure sur la face extérieure du champignon :
Courant alternatif
Le cheminement du courant de retour n’emprunte les rails qu’au droit des points
d’alimentation et de charge pour s’amortir rapidement entre ceux-ci. Le courant mesurable dans
le rail comprend deux composantes :
• le courant de retour traction It, c’est-à-dire la partie du courant Ic absorbée par l’engin
de traction
• le courant induit se propageant dans les rails et provenant de l’induction
électromagnétique propre au courant caténaire Ic.
Leur répartition est la suivante :
133
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
75
Ic Courant induit dans les
134
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Pour éliminer ces perturbations des contraintes constructives sont imposées au câblage de
ces circuits (mise en câbles souterrains des lignes aériennes de télécommunications), mais
également aux engins moteurs par restriction d’émission d’harmoniques.
135
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
8° partie
ROULEMENT
BOGIE
136
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
137
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
ROULEMENT - BOGIE
POURQUOI un BOGIE ?
L’exercice de l’effort de traction s’effectue au niveau du contact roue - rail. Il est limité
par deux paramètres :
- la limite d’adhérence utilisable au niveau de ce contact
- la charge par essieu admissible
Ces deux paramètres déterminent le nombre d’essieux permettant de satisfaire les
performances.
Les essieux doivent s’inscrire dans la géométrie de la voie, notamment en courbe, dans
des conditions satisfaisantes en termes :
- d’usure des organes en présence - roues et rails –
- de conséquence du roulement, notamment de bruit acoustique résultant des contacts
parasites
L’engin le plus simple est composé de deux essieux : un seul ou les deux étant moteur.
Dans la plupart des cas une telle disposition autorise des performances modestes ; en
effet pour une charge par essieu maximum de 22,5 t, soit une masse totale de 45 t, l’effort à la
jante maximale qu’il est possible d’exercer, compte -tenu d’une adhérence de 35 %, est de :
F = μ . Q = 0,35 × 22,5 × 0,981 = 77,2 kN
Par ailleurs l’entraxe des deux essieux - appelé « empattement » - fixés rigidement sous
la caisse est défavorable à une bonne inscription en courbe de faible rayon.
Deux méthodes permettent de résoudre ces deux contraintes :
rendre les essieux orientables pour faciliter leur inscription dans la voie
réduire leur entraxe en les disposant sous un châssis commun appelé « bogie »
138
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
FONCTIONS du BOGIE
Les organes de roulement du matériel moteur sont, le plus souvent regroupés pour
constituer le BOGIE. Il assure les fonctions principales suivantes :
• le roulement sur la voie
• le support de la charge de l’engin moteur
• la transmission des efforts de traction et de freinage
Faisant partie intégrante de l’engin, il doit respecter les contraintes de l’ensemble :
• masse, charge par essieu
• gabarit, notamment au niveau de la voie
• satisfaire les performances en termes d’effort et de vitesse
• s’inscrire dans les objectifs de coût de cycle de vie (LCC)
En contact permanent avec la voie, le bogie doit être le moins agressif possible à son
égard, notamment en courbe. Réciproquement il doit supporter les contraintes résultant du tracé -
courbes, appareils de voie - des défauts de voie sans risques engageant la sécurité, le
confort, le bruit, etc.. .
DISPOSITION GENERALE
L’architecture d’ensemble d’un bogie comprend les sous-ensembles principaux suivant :
• un châssis reliant et reposant sur les essieux
• les organes de roulement comprenant les roues
• la transmission du couple du moteur aux roues
• la suspension entre châssis et essieux, appelée « primaire »
• la suspension entre caisse et châssis de bogie, appelée « secondaire »
• la liaison d’entraînement entre caisse et bogie
• les organes de freinage
• les accessoires divers, tels que dispositifs de sablage, de graissage des boudins ou
des rails, les capteurs (signalisation, vitesse, etc..)
L’étude du bogie de matériel remorqué est similaire à l’absence de transmission motrice
près.
Les différents types de bogies sont classés en fonction du nombre d’essieux et de la
disposition du moteur (quelle que soit sa nature) par rapport aux essieux :
• un moteur entraîne un essieu : c’est la solution « multi moteurs »
• un seul moteur entraîne tous les essieux: c’est la solution « monomoteur »
Bo B
2 essieux
Co C
3 essieux
BoBo BB
4 essieux
139
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
2 bogies Bo
BoBo
2 bogies B
BB
2 bogies Co
CoCo
2 bogies C
CC
3 bogies Bo
BoBoBo ou 3Bo
2 x 2 bogies B
4B
140
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L’architecture de l’engin moteur et le choix du type de bogie est fonction des critères
fondamentaux examinés dans le chapitre « Dimensionnement »:
• effort maximal et adhérence maximale utilisable
• vitesse
• masse par essieu
• caractéristiques de voie
• coût
La voie est déterminante en termes de rayon de courbes. Comme nous l’étudierons
l’inscription du bogie dans les courbes s’accommode difficilement de l’architecture « C ». S’il
est cependant nécessaire de disposer de 6 essieux la solution BBB s’impose.
La disposition BB + BB (ou 4B) est rarissime ; on l’a rencontré dans quelques cas de
réseaux africains et actuellement en Russie.
L’engin BoBo ou BB est, de loin, le plus répandu pour les réseaux européens.
Le continent américain utilise la configuration CoCo quasi exclusivement.
141
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
INSCRIPTION en COURBE
La fonction « ROULEMENT » est assurée par les essieux positionnés par le châssis de
bogie. La distance « e » entre essieux extrêmes est appelée « EMPATTEMENT » :
Se pose le problème de l’inscription d’un bogie en courbe dès lors que l’empattement
n’est pas négligeable par rapport au rayon de courbure. Que se passe-t-il en effet entre le boudin
de la roue - en sailli - et le flanc du champignon de rail ? L’épure montre un contact tel qu’il y a
frottement entre les deux surfaces courbes :
a a
½ Coupe a - a
142
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
143
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le graissage du boudin
144
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
roue dentée
roue
la table de roulement
le boudin
le moyeu
le voile reliant table - boudin et moyeu
145
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
La table de roulement est de profil conique. La conicité varie suivant les réseaux; la plus
répandue est au 1/20°. Le boudin de forme semi - annulaire est caractérisé par sa hauteur. Le
rayon du congé de raccordement avec la table est caractérisé par le Qr.
QR
146
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
147
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le calage des roues s’effectue à froid par emmanchement à force avec un serrage très
important, de l’ordre de 0,3 mm. Une presse de calage exerce un effort de 300 tonnes; la portée
de calage est lubrifiée. Le décalage est précédé par l’injection d’huile sous pression par un
perçage usiné dans le moyeu .
148
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
149
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
articulation
élastique
150
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le rayon de giration est minimisé soit en diminuant la masse, soit en la concentrant le plus près
possible au centre du bogie. Les - ou le - moteur(s) de traction étant l’un des arguments
principaux de la masse, deux solutions s’offrent au concepteur :
- moteurs sur bogie au plus près du centre
- moteur hors bogie - sous caisse
Moteur sur bogie
La position du moteur par rapport à l’essieu est conditionnée par la recherche de la chaîne
cinématique la plus simple et la moins lourde possible. L’inventaire des masses du bogie fait
apparaître une distinction essentielle entre masses dites « non suspendues » et « suspendues ».
Masses non suspendues
Elles qui sont en contact direct avec le rail, soumises directement aux accélérations
verticales et transversales. Réciproquement la voie subie les surcharges dynamiques dues à ces
accélérations entraînant sa dégradation progressive au passage de chaque essieu. Il y a donc un
impératif commun entre infrastructure et matériel visant à réduire la part des masses non
suspendues, et ce d’autant plus que la vitesse est élevée.
L’essieu et ses boîtes sont les seules à être obligatoirement non suspendues.
Le type de transmission est déterminant dans le bilan des autres masses de ce type. Les
critères de choix dépendent de la catégorie de voie et de la vitesse.
Masses suspendues
Ce sont celles qui reposent sur les boîtes d’essieu par l’intermédiaire de la suspension
primaire. Il y a absorption d’énergie lors des surcharges dynamiques engendrées par les défauts
de voie. Le châssis, une part ou la totalité de la transmission, les organes accessoires sont
suspendus.
151
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
châssis de
canon box bogie
La chaîne cinématique est un
couple d’engrenages : pignon moteur
et roue dentée calée sur l’essieu - axe.
nez L’entraxe est maintenu par l’arrimage
du moteur sur un palier à roulements,
appelé « canon - box », solidaire de
moteur
l’essieu - axe.
de traction
Le « nez » du moteur est porté par le
châssis de bogie par une suspension
élastique, tandis qu’il repose rigidement sur
l’essieu par le palier opposé, d’où
l’appellation de « semi - suspendu ». Cette
disposition, simple et économique, est très
répandue sur tous les engins dont la vitesse
est peu élevée : jusqu'à 140 km/h sur voie
de bonne qualité. Pour des vitesses
supérieures la masse non suspendue - essieu
avec roue dentée et palier sur essieu -
devient trop importante.
152
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
153
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
châssis de bogie
cardan
coulissant
« tripode » suspension moteur - réducteur sous
moteur
caisse (3points)
réducteur
CAISSE
BOGIE
REDUCTEUR
154
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
155
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Moteur de traction
156
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Rapport de réduction
Le dimensionnement de la transmission est déterminé par son « rapport de réduction »
permettant d ‘adapter le couple et la vitesse du moteur de traction au couple et à la vitesse de
l’essieu. Les données d’entrée principales sont donc :
• l’effort à transmettre
• la vitesse de rotation du moteur
• la vitesse linéaire de l’essieu
• le diamètre de roue
Les contraintes sont :
• le nombre de dents minimum du pignon moteur
• la garde au rail - ou encombrement maximum - en partie basse de bogie
• l’entraxe maximum entre essieu et moteur compte -tenu des dimensions du bogie
• le module de denture minimum fonction des efforts mis en jeu
pignon moteur
couronne
j : jeu carter - couronne
Dru : Ø roue usée
Exemple de calcul
Les grandeurs sont les suivantes :
Pignon moteur Couronne
Dpp : diamètre primitif Dpc : diamètre primitif
np : nombre de dents Dec : diamètre extérieur
nc : nombre de dents
M : module de denture
L : largeur de denture
k : coefficient de largeur de denture
Re : caractéristiques acier
Roue
Dru : diamètre roue usée Vmax : vitesse locomotive
F : effort à transmettre Nmax : vitesse de rotation du moteur
E : entraxe moteur – essieu
g : garde sous carter
e : épaisseur carter
j : jeu carter - couronne
r : rapport de réduction
157
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
158
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
suspension secondaire
suspension
primaire
Les suspensions peuvent être réalisées soit à l’aide de ressorts hélicoïdaux, soit
d’élastomères associés au métal (plots « sandwichs », soit pneumatique pour la secondaire.
Inscription en voie
En COURBE
Pour doit s’inscrire parfaitement en courbe chaque
bogie doit être libre en rotation sous la caisse. En sortie
de courbe il doit se repositionner dans l’axe de l’engin
sans interférence entre boudins de roues et rails: c’est le
rappel en rotation. Cette double fonction est assurée,
dans le cas du pivot, par l’axe qu’il constitue; dans le
cas de la liaison par barre de traction c’est la
suspension secondaire qui joue le rôle de pivot par
déformation angulaire.
159
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
En ALIGNEMENT
Du fait de la conicité des roues le mouvement longitudinal de l’essieu n ’est pas rectiligne
mais sinusoïdal ; il est appelé mouvement de lacet autour de l’axe du déplacement. Ce
mouvement parasite engendre une agressivité du bogie à l ’égard de la voie puisqu’il peut
occasionner des contacts périodiques boudins de roues - rails, avec, lors de chacun d’eux
un effort de réaction transversale transitoire élevé. L’énergie mise en jeu n’est pas absorbée par
le rappel en rotation, aussi convient-il de le faire par un dispositif amortisseur entre caisse et
bogies.
amortisseurs antilacet
Transmission des efforts - Le cabrage
Châssis de bogie et châssis de caisse se transmettent mutuellement les efforts de traction
et de freinage. La position relative des points d’application des efforts pose le problème du
« cabrage ». En traction la caisse remorque la charge par l’intermédiaire de l’attelage (crochet ou
attelage automatique) situé à une altitude H par rapport au rail. Le point d’application de l’effort
de traction des essieux s’applique au niveau du rail : il en résulte un couple dit de
« renversement » ou de « cabrage ». Ce couple a pour effet de « décharger » les premiers essieux
qui, par conséquent ne peuvent exercer le plein effort pour une adhérence disponible donnée. Par
contre les essieux arrières sont surchargés et pourraient exercer un effort plus important à
condition que le moteur en soit capable.
Le phénomène du cabrage est donc nuisible pour la meilleure utilisation de l’adhérence ;
il y a intérêt à le réduire, voire l’annuler en ramenant le point d’application de l’effort entre
caisse et bogie au plus près ou au niveau du rail.
Détermination des variations de charge sur les essieux
H étant la hauteur de l’attelage par rapport au rail, le couple de cabrage global a pour
valeur : FR = Σ FM . H
FR
Q1 Q2 Q3 Q4
160
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
h
mg -p2
-p1 Mg
2
Z Z
Q1 e Q2
4Z
2Z 2Z
h H
Mg
161
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Sous l’action de l’effort de traction 4Z et des efforts de chaque bogie la caisse est
soumise à un couple de cabrage entraînant une inégale répartition des charges sur chaque bogie.
En l’absence d’effort on supposera les charges P’ et P’’ également réparties :
M
P’ = P’’ = g
2
L’égalité des moments par rapport au milieu de l’entraxe des points d’appui s’écrit:
a
4Z (H - h) = (P'-P' ' )
2
Posons :
M M
P' = g - ΔP P" = g + ΔP
2 2
⎛M ⎞ ⎛M ⎞
P"- P' = ⎜ g + ΔP ⎟ - ⎜ g - Δ P ⎟ = 2 ΔP
⎝ 2 ⎠ ⎝ 2 ⎠
H -h
ΔP = 4Z ⋅
a
Expression globale des transferts de charge
Soit maintenant la locomotive dans son ensemble, les variations de charge sur chaque
essieu sont : ΔQ1, ΔQ2, ΔQ3, ΔQ4
4Z
H
h ΔQ1 ΔQ3
ΔQ2 ΔQ4
e a
ΔP ΔP ΔP ΔP
ΔQ1 = + ΔQ ΔQ2 = - ΔQ ΔQ3 = - + ΔQ ΔQ4 = - - ΔQ
2 2 2 2
L’essieu « 1 » est le plus « déchargé » :
4Z ⎛ H − h ⎞ h ⎛H−h h⎞
ΔQ1 = ⎜ ⎟ + 2Z. ΔQ1 = 2Z⎜ + ⎟
2 ⎝ a ⎠ e ⎝ a e⎠
ΔQ1 ΔQ1 8Z ⎛ H − h h ⎞
en valeur relative on obtient : = = ⎜ + ⎟
Q1 Mg Mg ⎝ a e⎠
4
Pour les autres essieux :
⎛H-h h⎞ ⎛ H-h h ⎞ ⎛ H-h h ⎞
ΔQ2 = 2Z ⎜ − ⎟ ΔQ3 = 2Z ⎜ − + ⎟ ΔQ4 = 2Z ⎜ − − ⎟
⎝ a e⎠ ⎝ a e⎠ ⎝ a e⎠
162
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
H- h
Le terme exprime le cabrage de caisse. Dans la plupart des cas H > h, le point
a
d’application de l’effort étant à une altitude supérieure à celles des ponts de liaison caisse -bogie.
h
Le terme exprime le cabrage de bogie dans le cas où l’entraînement de caisse
e
est au-dessus du plan de la voie.
Ces résultats peuvent être visualisés par un diagramme simple, synthétisant l’influence
des paramètres géométriques de la locomotive:
• en abscisse on trace h, considéré comme une variable indépendante laissée au choix
du concepteur
• en ordonnées on trace d’une part H / a, paramètre très peu variable d’un engin
à l’autre; en effet H est imposé par la hauteur de tamponnement et a varie peu pour
des locomotives de caractéristiques similaires; et H / e d’autre part.
Diagramme de H
déchargement
du 1°essieu
H
a
h=0 h=H
Diagramme de
H
déchargement des 1
essieux H déchargement
a 3
h=0
2 h=H
H surcharge
a 4
163
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Exemple d’application :
Une locomotive BB de 88 t exerce un effort de traction au crochet de 300 kN ; ses
dispositions mécaniques sont les suivantes:
H=1m
H = 0,5 m
a = 10 m
e=3m
H− h
Calcul du cabrage de caisse : ΔP = 4Z = 300 . 0,5 / 10 = 15 kN
a
Le bogie avant est déchargé et supporte : Q1 = (88 - 15) / 2 = 43,25 kN
Le bogie arrière est en surcharge : Q2 = (88 + 15) / 2 = 44,75 kN
164
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Dispositifs anti-cabrage
L’influence importante du cabrage de bogie sur l’effort de traction transmissible impose
de rechercher les moyens d’atténuer - voire de supprimer - les effets du cabrage. Le
déchargement le plus important est dû à la hauteur H - origine du couple « effort au crochet -
effort à la jante ». Il convient de réduire cette hauteur.
Un moyen simple consiste à reporter le point d’application de l’effort au crochet dans le
PLAN du RAIL. Pour ce faire on dispose d’une, ou deux, BARRE de TRACTION entre caisse et
bogie de sorte que sa, ou leur, direction concourt au même point situé à l’altitude la plus proche
du rail.
traverse traverse
traverse de
intermédiaire intermédiaire
tête
Dans le cas de deux barres chacune travaille dans un sens de marche et dispose, à son point
d’ancrage d’un jeu permettant la rotation du bogie sous caisse lors du passage en courbe. Dans le
cas d’une seule barre, elle travaille soit en traction soit en compression.
traverse - pivot
bielle inclinée
h
pivot
Dans le cas d’une liaison par pivot le point d’entraînement ne peut être au niveau du rail à
cause du dégagement du gabarit sous caisse; la liaison pivot - châssis de bogie peut se faire par
une bielle inclinée offre un avantage comparable à la barre de traction.
165
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
9° Partie
CAISSE
INSTALLATION
166
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
167
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
C A I S S E – I N S TA L L AT I O N – A M E N A G E M E N T
La CAISSE
Fonctions à assurer
Les fonctions principales assurées sont :
- transmettre les efforts de traction et de freinage aux véhicules remorqués
- contenir l'ensemble des organes exceptés les organes de roulement
- permettre la conduite du train
- recevoir les passagers dans le cas d’une automotrice ou d’un automoteur
Les fonctions de contraintes résultent de l’utilisation et de l’environnement ferroviaire :
- inscription dans le gabarit
- respect de la charge par essieu
- maintenance économique
- cycle de vie approprié en termes de durée et de recyclage
- tolérance aux agressions externes : chocs, pollutions
Transmission des efforts : la structure
L’engin moteur comme le matériel remorqué sont intégrés dans une rame : il participe à
la transmission des efforts de traction et de freinage. D’autre part le contenant que représente la
caisse doit être capable de supporter les charges de tous les organes. La structure supporte ces
deux catégories d’effort.
Dimensionnement
Il prend en compte quatre types de contraintes :
- efforts statiques résultant :
• de la charge portante – efforts verticaux dus aux organes ou / et passagers –
• de la charge remorquée - effort longitudinaux appliqués au niveau des
extrémités.
• des opérations de levage, relevage ou réanraillement
- efforts dynamiques résultant des accélérations normales ou accidentelles, verticales
ou longitudinales.
- efforts répétés engendrant une fatigue dus :
• au roulement sur voie
• au cycle de chargement et déchargement dans le cas de matériel transportant
des passagers
• au passage en tunnel et aux croisement entre deux trains
- efforts résultant de chocs accidentels : résistance au « crash »
Les critères de dimensionnement se situent par rapport à :
- la limite élastique du matériau : le facteur de sécurité S1 est tel que :
Limite élastique
≥ S1 = 1,15
Contrainte calculée
168
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
169
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Caisse AUTOPORTANTE
Châssis et superstructure constituent un ensemble dont tous les éléments participent à la
résistance et aux transmissions d'efforts. Ses principales parties sont :
• le châssis est constitué de deux longerons et deux traverses de tête recevant les organes
d’attelage et éventuellement de protection
• les traverses - pivot, interfaces avec les bogie
• des entretoises assurant la rigidité de l'ensemble.
• les faces latérales dont la structure est :
- soit en « treillis », constituées de profilés en "oméga" fermés
- soit « pleines », la structure se nomme «à faces travaillantes »,soit
“ travaillante ” : il s’agit alors d’une tôle soudées sur des montants verticaux,
rapportées au châssis par soudure.
170
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Caisse triangulée
171
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Validation de la structure
Elle a pour objet :
• de vérifier la résistance de la structure soumise au charges maximum et l’absence de
déformation permanente
• de déterminer la résistance de la structure en cas de charge de service
• de déterminer le comportement dynamique :
- soit sur maquettes de sous-ensembles avec, ou sans, essais destructifs;
- soit sur caisse terminée par essai de compression sur banc.
300 kN
4000 kN
2000 kN
1000 kN
172
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Attelage automatique
Chaque extrémité du véhicule est équipé
d’un dispositif d’attelage tel que les deux
réalisent ensembles la liaison de traction -
compression. Un tel attelage peut être soit :
- à fonction de liaison mécanique seule
- multifonctions : mécanique, électrique,
pneumatique ; il est alors dit « intégral »
La plupart des réseaux dans le monde sont
équipés d’attelages automatiques.
Notons qu’il se répand en Europe à la faveur des rames automotrices et des rames à
grande vitesse ; ces engins, en effet, constituent des parcs homogènes, travaillant « entre eux »,
sans contact avec le reste, très nombreux, des voitures et wagons.
Un exemple d’attelage intégral est donné ci-dessous :
liaisons électriques
fixation sur traverse de tête
Armement
Attelage
173
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Chocs accidentels
Le calcul de la résistance de caisse prend en
C compte les cas de chocs accidentels avec
notamment, les véhicules routiers. Si ceux-ci sont
de faibles dimensions et de faible masse telle
B
qu’une automobile, les organes de choc fixés sur
la traverse de tête peuvent suffire à absorber
l’énergie. Cette traverse peut être complétée par
A
une traverse – et des tampons fusibles amovibles
(figure ci contre)
ossature de caisse
« nid d’abeille »
bouclier d ’appui
dispositif
à encastrement
174
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Par ailleurs en cas de collision il se peut que deux véhicules adjacents dévient de leur
trajectoire et se chevauchent. Un tel scénario est générateur de risques très importants pour les
passagers. Les extrémités sont alors équipées d’un dispositif antichevauchement.
antichevauchement
véhicule A véhicule B
175
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
I N S TA L L AT I O N
INSTALLATION des FONCTIONS
L’installation en caisse constitue une fonction en elle-même destinée à attribuer un
espace à chacune des fonctions composant l’engin moteur, compte tenu de toutes les contraintes
à satisfaire. L’installation concerne essentiellement les organes. Elle est complexe du fait des
antinomies des contraintes entre elles. La figure ci-dessous en donne un exemple de réalisation.
2 2
3 1
1
15
4 1
18
1
2
1
2
6
5 1
1 1
8
7
176
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Fonctions réparties
Elles comprennent celles qui permettent l’exercice des fonctions spécifiques tels que :
câblage
tuyauterie
évacuation des pertes
Câblage
Les sous-ensembles reliés électriquement nécessitent des raccordements par câbles isolés.
On distingue deux catégories de câblage :
• câblage de puissance comprenant toutes les liaisons du schéma de puissance et des
auxiliaires généralement à forte section de conducteur (cuivre ou autre)
• câblage de commande et contrôle à basse tension reliant tous les appareils . Il peut
être complété par un multiplexage par câble ou fibre optique.
177
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le dimensionnement des tuyauteries ou gaines doit optimiser les pertes de charges. Les
facilités de montage et de maintenance nécessitent un agencement des cheminements. Enfin la
qualité de la réalisation doit garantir la propreté interne pour éviter des dysfonctionnements,
notamment des fonctions de freinage.
Evacuation des pertes
Les sous-ensembles participant à l’alimentation – ou génération - au traitement et la
transformation de l’énergie engendrent des pertes à évacuer. Le fluide « absorbeur » de cette
énergie est finalement l’air extérieur. Le dimensionnement de cette fonction impose un bilan
thermique. Sa réalisation doit intégrer les contraintes suivantes :
- l’apport d’air extérieur introduit des particules polluantes dans l’engin de traction
- le volume d’air en transit se fait à une certaine vitesse génératrice de bruit
- l’air évacué peut atteindre des températures dangereuses pour l’environnement. Ainsi
le refroidissement d’un rhéostat de freinage évacue-t-il l’air à plus de 500°C
Inventaire des pertes
178
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
La disposition des entrées et sorties d’air tient compte des zones les moins favorables aux
pollutions ambiantes : poussières de ballast et neige poudreuse. Par contre l’extraction d’air
chaud, provenant du refroidissement des résistances de freinage notamment, ne peut s'effectuer à
« hauteur de quai » pour des raisons évidentes de sécurité.
sortie
aspiration
radiateur du
transformateur
aspiration
sortie
Mo te u
179
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le système à « persiennes » a été très utilisé en France dans les années 1970. Chaque
élément est constitué par un profil en double parabole :
180
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Il permet des vitesses d’air faible, par contre est inefficace pour les pollutions fines .
groupe refroidissement
bloc
moteu
électrique
soute combustible
MONOCABINE
181
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
groupe refroidissement
bloc
moteu
électrique
soute combustible
BICABI Pneu
matique
bloc
auxiliaire
électrique
transformateur
Couloir latéral
bloc
auxiliaire électrique
Couloir latéral
bloc électrique
auxiliaire
couloir central
182
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
transformateur
bloc bloc
électrique électrique auxiliaire
AUTOMOTRICE
bloc transformateur
électrique
TRAMWAY
transformat
eur
METRO
transforma
teur
183
TRACTION FERROVIAIRE
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Conduite
La fonction « conduite » revêt toujours une importance fondamentale, bien que les tâches
allouées à l’Homme aient considérablement évoluées.
L’analyse de la fonction demande un inventaire rigoureux des domaines qu’elle
recouvre:
tâches relatives au fonctionnement du train
tâches de résolution de situation dégradées (information et conduite à tenir)
tâches d’observation et de surveillance (voie, signalisation)
environnement de l’Agent de conduite (ergonomie, confort)
sécurité et facilité des accès à l’engin
Il y a une forte imbrication des solutions constructives propres à satisfaire le meilleur exercice de
la conduite d’un train. L’ensemble est installé dans un espace appelé « cabine de conduite »
comportant un pupitre sur lequel sont montés tous les dispositifs utilisés par l’agent de conduite.
La cabine doit bénéficier d’une visibilité conforme à une morphologie type. L’ambiance est
maintenant climatisée; le niveau de bruit acceptable est atteint grâce à des dispositions
insonorisantes.
Un exemple de disposition de cabine et de pupitre de conduite est donné ci-dessous.
184
TRACTION FERROVIAIRE
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La RAME ARTICULÉE
Son principe consiste à placer l’organe de roulement - essieu ou bogie - en commun sous
deux caisses adjacentes. L’idée est ancienne puisqu’elle a été développée par Ettore BUGATTI
sur l’un de ses autorails à grande vitesse, célèbre en 1930. Lorsque le premier projet de ligne à
très grande vitesse pris forme en 1966 pour relier Paris à Lyon, la firme BRISSONNEAU et
LOTZ de La Rochelle, puis ALSTHOM en liaison avec la SNCF, entreprirent des recherches
systématiques sur la technologie du bogie commun avec caisses articulées.
Le Principe et le Pourquoi
Le véhicule ferroviaire classique est composé d’une caisse sur deux essieux ou deux
bogies. En plaçant un essieu ou un bogie commun à deux caisses les paramètres suivant se
trouvent considérablement améliorés :
- réduction de moitié du nombre de bogies, permettant de réduire la masse et les perturbations
aérodynamiques
- la liaison entre véhicules et bogie commun assure une grande stabilité de roulement
- diminution de la césure entre véhicules donc amélioration de l’aérodynamisme
- éloignement des organes de roulement - sources de bruits et d’inconfort - des salles occupées
par les passagers.
- abaissement du plancher des véhicules permettant de :
• réduire leur hauteur ou de ménager deux niveaux de salles
• faciliter l’accès
- intercirculation entre véhicules étanche et confortable
185
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
articulation
caisse
portée
caisse
portante
crochet d’attelage
suspension pivot
L’articulation des caisses entre elles est réalisée par une “ rotule ” permettant le
mouvement relatif dans tous les plans.
L’articulation du bogie sous la caisse portante est réalisée par un pivot solidaire de la
caisse portante.
Le support et la suspension sont réalisés soit par un système à ressort soit par une
suspension pneumatique.
L’intercirculation entre caisse est assurée par un anneau réalisé en deux parties :
- fixe solidaire de la caisse portante recevant la rotule, la suspension, le pivot et
l’équipement d’intercirculation;
- mobile, lié élastiquement à la caisse portée et comprenant la rotule.
186
TRACTION FERROVIAIRE
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187
TRACTION FERROVIAIRE
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La remorque - clé
Si l’on considère une rame constituée d’un nombre de remorques tel qu’il y ait symétrie
dans l’axe du train, il est nécessaire que l’une des remorques soit “ portée ” à ses deux
extrémités: c’est la “ remorque - clé ” reliant les deux demi- rames ensemble :
Remorque -clé
La remorque extrême
Elle est intermédiaire entre la motrice et les remorques. Si l’on choisit la configuration de
motrices indépendantes et dételables, la remorque extrême sera « mixte » c’est-à-dire à la fois
sur un bogie indépendant et sur un bogie commun à la remorque suivante.
D’autre part, suivant la puissance à installer, le bogie indépendant est porteur ou moteur.
La remorque extrême peut alors contenir l’appareillage correspondant.
Motrice Remorque-
188
TRACTION FERROVIAIRE
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10° Partie
PARTIE ELECTRIQUE
189
TRACTION FERROVIAIRE
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190
TRACTION FERROVIAIRE
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La CHAÎNE de TRACTION
électrique de SIEMENS de faible puissance certes – 4 kW- équipée d’un moteur à courant
continu.
C’est le moteur le mieux adapté au besoin du chemin de fer: fort couple au démarrage et
grande plage de vitesse utilisable. Tout le problème consistait à l’alimenter car déjà la production
d’énergie s’effectuait sous tension alternative. Pendant plus d’un siècle le débat entre moteur et
alimentation se traduisit par des solutions nombreuses, plus ou moins
191
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
satisfaisantes, dont les réseaux héritent encore de nos jours. Rappelons-en les jalons essentiels.
La traction électrique se développa initialement pour les transports urbains, répondant à la
double nécessité des deux « pollutions » : la vapeur et les chevaux tractant les « omnibus ».
L’alimentation des premiers réseaux de tramways
était réalisée par des « sous-stations » de
puissance modeste, convertissant la tension
alternative en tension continue grâce aux
« commutatrices ». Le problème se compliquait
avec l’accroissement des puissances mises en jeu
par les chemins de fer de « grandes lignes ».
Certains poursuivirent avec le « continu », tel
l’Etat français qui décida en 1922, d’électrifier
sous tension continu 1500 V.
192
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Les redresseurs furent au départ, à vapeur de mercure – ignitrons et excitrons – avant d’être
supplantés par les diodes au silicium.
Le réseau français se trouva « coupé en deux » : le Sud-Est et le Sud-Ouest en 1500 V, le
Nord, l’Est et l’Ouest en 25 kV 50 Hz. Aussi développa-t-on les engins « poly tensions »
capables de franchir les « frontières » électriques françaises puis européennes. Dès 1965 furent
mises en service les séries quadri tensions célèbres : CC 40100 en France et CC 1800 en
Belgique, Rame « Cisalpin » en Suisse.
Dans cette période les réseaux en
avance avec la tension alternative
élevée en 16,7 Hz se trouvèrent
progressivement confrontés à
l’inadaptation du moteur à collecteur
de grande puissance fonctionnant en
moteur « direct » sous cette fréquence
: commutation délicate, voire
mauvaise, entraînant des coûts de
maintenance prohibitifs d’un moteur
comprenant 19 lignes de 5 balais
chacun ?. . .
Moteurs asynchrone, synchrone et semi conducteurs
L’idée d’utiliser le moteur asynchrone, robuste et simple parce que sans collecteur, donc
sans entretien, revint à l’ordre du jour avec un atout majeur de plus : le semi – conducteur.
L’avènement de la grande vitesse « commerciale » dans les années 1970 posa aussi le
problème en termes de vitesse de rotation du collecteur. Tout concourut pour lui substituer les
dispositifs statiques offerts par les convertisseurs à semi – conducteurs (thyristor, GTO, et
maintenant IGBT) et leur commande à microprocesseurs.
Le moteur à courant continu fait donc maintenant entièrement place à l’asynchrone au
prix d’une conception des équipements de commande relativement complexe mais d’une fiabilité
et d’une maintenabilité sans égal.
Là encore l’exception française se manifesta par l’étape intermédiaire du moteur
synchrone. Le moteur à collecteur alimenté par redresseur ou hacheur se comportant très bien,
nos chemins de fer ne virent pas la nécessité de passer à l’asynchrone. On chercha plutôt à
remplacer le « redresseur mécanique » par un commutateur statique : l’onduleur auto piloté.
Les applications sont importantes puisque la totalité des Rames TGV françaises sont équipées de
moteurs synchrones ainsi qu’une série importante de 234 locomotives à grande puissance : les
BB 26000.
Que sera l’avenir ? Il faut être attentif aux développement du moteur synchrone à aimant
permanent. L’exception française deviendrait-elle la voie de l’avenir ? . . .
Le tableau ci-après synthétise cette évolution.
193
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
µP Intel IGBT
Transistor GTO
COMPOSANTS
THYRISTOR
Red Si
R ed H g
Electromécanique
GR A MME MS
FARADAY
MOTEUR MAS
SIEMENS
de
OARSTED
MOTEUR série monophasé
AC 50 Hz (60 Hz)
AC 16 Hz 2/3 (25 Hz)
ALIMENTATION
1500 à 3000 V DC
600 à 1000 V DC
AC : Alternative Current
DC : Direct Current
MS : Moteur Synchrone
MAS : Moteur Asynchrone
Red Hg : Redresseur à vapeur de mercure
Red Si : Redresseur au Silicium
194
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Et le bogie « monomoteur » ?
Encore une exception française ! Le moteur à collecteur, difficile à réaliser et à maintenir
en état est particulièrement sensible aux patinages, donc aux « sur vitesses ». Il est lourd,
encombrant et représentent une contrainte élevée en termes d’efforts du bogie, qui les contient,
sur la voie. La situation peut se résumer ainsi : « moins il y aura de moteurs, mieux on se
portera » ! D’où l’idée de concentrer toute la puissance nécessaire dans le minimum de moteurs.
L’un des « Maîtres » de la traction électrique en France dans les années 1950-1970, Fernand
NOUVION, Ingénieur Général et chef de la Division des Etudes de Traction Electrique (DETE)
de la SNCF, associé aux bureaux d’études de la Division Traction d’ALSTHOM, sous la
direction de Monsieur LETHION, développèrent le bogie « monomoteur » sur la fameuse BB
16500, en 1958.
Les atouts d’une telle technologie sont déterminant :
- division par 2 ou 3 du nombre de moteurs pour une BB ou une CC
- bogie d’excellente tenue sur voie : sa masse comportant un seul moteur en partie centrale,
voit son rayon de giration (4Mρ²/a²) très faible
- empattement du bogie réduit favorisant l’inscription en courbe (voire le chapitre Bogie)
- simplification du schéma de puissance : deux moteurs à commander au lieu de 4 ou 6.
- excellente capacité d’utilisation de l’adhérence du fait de l’inertie en rotation mise en jeu par
le couplage mécanique des essieux
- possibilité d’associer une « bi réduction » ou « changement de vitesse à 2 rapports » pour
adapter la caractéristique effort - vitesse du moteur aux charges remorquées. De la sorte la
locomotive devint « universelle ».
On explique ainsi que la technologie ferroviaire française bâtit sa célébrité sur les
applications de cette disposition : plus de 2000 locomotives furent et son encore en service :
avec bi réduction :
- BB 16500, BB 17000, BB 8500, BB 25500, E 40000 - Turquie, BB Portugal
- CC 40100, CC 1800 – Belgique, CC 70000, CC 6500, CC 72000, DF 100 et E 900 – Maroc,
CC 2400 – Afrique, 3B et 4B Afrique ; E 3000 - Slovénie
- mono réduction :
- BB 15000, BB 7200, BB 1600 et 1700 Pays-Bas, E1300 et E1350 Maroc, BB
22200, BB 26000
- BB 67000 (67300 et 67400), BB Irak
- Automotrices Z 6300
Et maintenant ?
Les évolutions majeures de la chaîne de traction déjà mentionnées firent perdre au
« monomoteur » une grande partie de son intérêt, conjuguées aux quelques inconvénients que
l’on se doit de rappeler :
- complexité mécanique du bogie – nombre d’engrenages
- maintenance lourde
- encombrement du moteur en caisse
- isolement d’une demie locomotive en cas d’avarie sur un moteur.
En contrepartie la masse et l’encombrement du moteur asynchrone permettent d’obtenir
un empattement faible du bogie multi moteurs, un réducteur simple et une indépendance de
chaque essieu en cas d’avarie. Le plan effort – vitesse est beaucoup plus vaste de sorte que
l’engin est rendu universel. Enfin les procédés de commande et contrôle autorisent un pilotage
très précis de l’effort, donc un antipatinage et un antienrayage (AP / AE) extrêmement efficace.
L’optimum est sans doute atteint avec la disposition « multi moteurs asynchrone » après
l’époque célèbre dans le monde entier du monomoteur « à la française » !
195
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
B B
I
F I
F = B.I.L.sin θ
Principe fondamental des moteurs électriques
Un bobinage fixe : le stator, créé un flux
magnétique ΦS.
F Φr Une spire mobile en rotation : le rotor, parcouru
par un courant I, créé un flux ΦR.
Les forces F s’exerçant sur les conducteurs de la
spire tendent à réaligner ΦS et ΦR ont pour
α expression :
F = k. ΦS . ΦR . sin α
Φs
196
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Inventé par GRAMME en 1871, il repose sur les principes fondamentaux exposés
ci-dessus :
- une spire tournante - le rotor ou induit - est alimentée par deux demi bagues – le
collecteur - de sorte qu ‘elle soit parcourue par un courant toujours de même sens.
Placée dans le flux d’un aimant, ou électro-aimant – le stator ou inducteur –
les conducteurs parallèles de la spire sont le siège d’une force, donc d’un couple créé par la
réaction des deux flux magnétiques : le flux inducteur ΦS et le flux Φr engendré par le courant I
dans la spire.
ΦS
Φr
I
F
Le courant est amené à la spire du rotor – ou induit – par deux balais frottant sur deux
demi bagues appelé collecteur. Celles ci permettent d’inverser le sens de circulation du courant
au moment où la tension induite s’annule. Dans le principe représenté ci-dessus la spire rotorique
est connecté en série avec les spires des pôles inducteurs : c’est le cas le plus fréquent des
moteurs de traction ferroviaires.
197
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
En réalité le rotor induit comporte un grand nombre de spires logées dans des
« encoches », connectées chacune à deux lames de collecteur ; l’inducteur est composé de
plusieurs paires de pôles : 2, 4 ou 6
198
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
p Saturationdu
Force électromotrice E= nNΦ circuit
a magnétique
Courbe de magnétisation
EI 1 p
Le couple C est linéaire : C = = ⋅ nΦI
2πN 2π a
dans la zone de saturation du circuit magnétique.
199
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
p + pf
Couple utile sur l’arbre : Cu = C − m
2πN
C
Des courbes N(I) et C(I) ont déduit la
caractéristique mécanique C(N), pour une tension
d'alimentation donnée Cette courbe permet de
fonctionner à puissance constante :
• très fort couple à vitesse nulle
• vitesse élevée aux faibles couples
N
U - RI² - pm − p f
Rendement : η=
UI + p exc
Le moteur étant réversible, lorsqu’il fournit une puissance électrique à partir d’une
puissance mécanique comme en freinage électrique, le rendement devient :
UI
η=
UI + RI² + pm + p f + p exc
Adaptation des caractéristiques du moteur
Un moteur de traction est dimensionné pour une la tension nominale. Pour celle-ci
la caractéristique F(V) ne permet pas d'assurer le démarrage et la mise en vitesse. Il faut adapter
la caractéristique soit par réglage de la tension, soit par réglage du champ.
Réglage de tension
Pour assurer le fonctionnement à des vitesses
F Un intermédiaires entre 0 et la caractéristique
correspondant à Un, on alimente le moteur sous tension
progressivement croissante. Le plan effort -vitesse sera
couvert jusqu'à Un.
0 V
Réglage de l’excitation
Pour couvrir le plan au-delà de Un, on modifie la
F caractéristique d'aimantation du moteur. En effet, pour
un courant induit donné, à champ réduit correspond un
effort plus faible mais une vitesse plus élevée.(à charge
nulle, un moteur s'emballe). C'est la méthode appelée
couramment "shuntage" parce que l'on dérive une
partie du courant des inducteurs dans une
résistance.
0 V
C'est le rôle de l'équipement de traction et sa régulation, d'opérer les
réglages ci-dessus.
200
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
bobinage
collecteur
carcasse
pôles auxiliaires
pôles principaux
porte balais
* la liaison électrique entre induit et
inducteur se fait par les BALAIS, coulissant
dans les PORTE BALAIS répartis sur une
COURONNE réglable en rotation
couronne
201
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
202
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
S N
Inversement si les enroulements stator sont alimentés par un système de trois tensions
déphasées de 120°, un champ tournant est créé présentant lui aussi un système de pôles fictifs N-
S, tournant à vitesse imposée par la fréquence d'alimentation. Supposons que le rotor soit
entraîné à cette même vitesse: les 2 aimants "s'accrochent" ; si l'entraînement du rotor est
supprimé il continue à tourner.
Sous l'effet du couple résistant, les pôles réels du rotor ont tendance à ralentir et
à se décaler par rapport aux pôles fictifs du stator. Les attractions et répulsions entre pôles réels
et fictifs ont des composantes tangentielles dans le sens de la rotation. Leur ensemble crée un
couple moteur donc une puissance mécanique.
Le moteur synchrone en traction
Les propriétés du moteur synchrone sont utilisables en traction, où le couple est
essentiellement variable de la vitesse nulle à la vitesse nominale.
Le moteur à l'arrêt, sous l'effet d'un champ et d'un courant stator, est soumis à un couple.
Il s'agit alors de commuter le courant stator de l'enroulement actuel sur celui qui est le mieux
disposé dans le champ pour que le couple se maintienne en mouvement continu de rotation.
Supposons que l'on dispose d'un réseau tel que le système de tensions triphasées à
fréquence variable d'alimentation du stator créé un flux tournant à vitesse progressivement
croissante, la force contre-électromotrice sera alors suffisante pour entraîner le rotor à très faible
vitesse. On fera ensuite croître la fréquence du réseau pour permettre l'accroissement de la
vitesse de synchronisme. Ainsi sera-t-il possible de suivre une caractéristique effort -vitesse
adaptée à la traction.
203
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
V V U V U
U
W W W W W W
V U V U V
U
U U U
V V V
W W W
V V U
U U V
W Z W Z
W W
U U V U V
V
U U U
V V V
W W W
204
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Onduleur
de courant Moteur synchrone
« double étoile »
1 3 5
4 6 2
1’ excitation
3’ 5’
4’ 6’ 2’
La figure ci-dessous représente cette distribution pour un sens de rotation. Quelle que soit
la vitesse du moteur, le choix des thyristors à mettre en conduction et celui des instants
de commutation sont déterminés par la position des enroulements "stator" vis à vis du champ
créé par le rotor, de façon à soumettre toujours ce dernier au couple maximal.
0° 30 60 90 120 150 180 210 240 270
1 2 3
4
5
6
1 2’
3
4’
5’ 6’
I
IR
IS
IT
205
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
U
V
W -+
206
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
c 500 V
o commande
m
m Thyristors
a
n
d
e
mesure CAPACITE de
U COMMUTATION
R
0
207
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Pour appliquer ce principe, il suffit de constituer des spires en court circuit, montées sur
un rotor. La rotation du champ sera obtenue par un enroulement polyphasé monté sur le stator. Si
l'on fait varier la fréquence de la tension stator on fera varier le glissement et la vitesse de
rotation du rotor.
208
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Couple
Le démarrage
A vitesse nulle le rotor est fixe : B
le moteur se comporte comme un zone
transformateur dont le secondaire est en stable
court-circuit. Le couple s'exerçant sur le
rotor est élevé, ce qui est un avantage en A
traction. Mais la caractéristique
mécanique "couple - vitesse" présente zone instable
une zone de stabilité utilisable à partir de ou de
BC, où le glissement a atteint une valeur « décrochage »
suffisamment faible pour une vitesse
Vitesse
donnée du rotor. La zone AB est
instable : le moteur « décroche ».
Il est donc impossible, en traction, d'utiliser un moteur asynchrone à tension et fréquence
d'alimentation constante comme c’est le cas de la plupart des applications industrielles à vitesse constante.
L’ alimentation doit être adaptée en tension et en fréquence de sorte que :
U
= cte
F
Couple
Pour se rapprocher des caractéristiques
Couple
du moteur à excitation série, on considère 2
constant
phases :
- au démarrage et à faible vitesse,
fonctionnement à effort constant F,
pendant laquelle le flux est maintenu
constant en faisant varier la tension Puissance
proportionnellement à la fréquence. constante
- à vitesse élevée, fonctionnement à
puissance constante, durant laquelle la
tension est maintenue constante, et la
fréquence telle que le flux décroît
proportionnellement et le couple
proportionnellement au carré de la
fréquence. 0
Vitesse
Deux types de commandes sont utilisées pour obtenir ce résultat :
- l’onduleur de courant qui consiste à alimenter séquentiellement les phases du moteur à partir d'une
source de courant continu.
- l'onduleur en tension qui élabore un système de 3 tensions réglables en fréquence et en amplitude.
209
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L’onduleur de courant
Le moteur est alimenté
par 6 bras de thyristors associés à
6 diodes. La commutation est T T3
1 L1
réalisée par un jeu de
condensateurs - selfs tels que UC1
chaque thyristor joue le rôle de
thyristor principal et de thyristor
d'extinction. D1
R
Avant commutation, le trajet est S
représenté ci-contre : T
- le courant passe par T1, D1, les D2
phases R et T, D2, T2.
- les tensions de condensateurs
sont UC1 = UC, UC3 = 0, UC5 = T2
-UC.
- à t = 0, T3 est amorcé pour
éteindre T1; le courant décroît
dans T1 à une vitesse limitée par
L1. Le condensateur équivalent
de valeur C = 2/3 CA, se
décharge dans les 2 selfs L1 et L3. T1 T3
- à t1, T1 se bloque; le
condensateur équivalent C se
décharge à courant sensiblement
constant imposé par la self D1
intermédiaire. R
S
- à t2, la tension aux bornes de T
C1= 0, T1 est bloqué. La tension D2
aux bornes de C continue de
décroître linéairement jusqu'à t3
où la diode D3 se met à conduire,
puis elle se bloque.
* la commutation du T2
courant est terminée; seules sont
conductrices les phases S et T.
210
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L’onduleur en tension
Il est constitué par un système de 6 hacheurs alimentés à partir d'une source de tension
continue de valeur U, tel un filtre LoCo. Chaque bras est équipé soit de GTO soit d’IGBT.
L0
H1 D4
Iph
U1 U12
C0 U2 U31
U3 U23
H4 D6
U1
U2
U3
U12
U23
U31
Iph1
211
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
U bras
I phase
U1
U2 I phase
U3
U bras
- Sens "1": H1 conduit; son courant sens "1" se referme par la diode de roue libre D4
- Sens "2": H4 conduit, puis le courant sens "2" se referme par D1
212
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
213
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
palier
graissage roulement
pignon
arbre
capteur graissage
de vitesse
enroulements statoriques canaux de ventilation stator
stator
214
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
215
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Résumé :
Semi conducteur type N Semi conducteur type P
+ + +
+ + +
+ + +
+ Atome ionisé Atome ionisé
Electron libre
+ Trou libre
JONCTION et DIODE
C’est une région de faible épaisseur – de l’ordre du micron – d’un même cristal de semi
conducteur dans laquelle la conduction passe progressivement du type P au type N. La
jonction est obtenue par dopage positif d’un côté au dopage négatif de l’autre.
Jonction en l’absence de tension : barrière de potentiel
Les électrons libres prépondérants de la
+
+ +
zone N se recombinent avec les trous
+ prépondérants de la zone P et vice
+ + versa. Il y a déplacement des charges
+
+ + négatives de N vers les ions négatifs de
+ P et inversement.
+ + + Ces déplacements créent un champ
+ électrique interne orienté de négatif
vers positif de valeur e.
type P e type N
Ce champ s’oppose à la diffusion des trous vers N et des électrons vers P : c’est la barrière de
potentiel à l’intérieur de laquelle il n’y a plus de diffusion de charge.
216
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
I
U
+ -
e Si la polarité du générateur s’inverse,
+ le champ E s’inverse et renforce
+ l’action du champ interne e :
+ + +
la jonction ne conduit pas
+ +
+ + En réalité lorsque la jonction est
+
bloquée, il existe un très petit courant
+
« en inverse » dû à l’agitation
E thermique de sorte que quelques
électrons franchissent la barrière.
-
Un jonction P-N a un comportement
+
dissymétrique : connectée en directe elle passante, avec
une très faible résistance interne ; en inverse elle est bloquante avec une très grande résistance
interne. C’est une DIODE .
Sa caractéristique I(U) est la suivante :
217
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
I
R
t
I I
I
+ -
t
U U
- +
En triphasé le pont de Graëtz est constitué de 6 diodes qui fournissent une tension ondulée :
I I
Ce schéma est le plus utilisé en traction autonome à transmission électrique à partir d’un
alternateur triphasé alimentant soit des moteurs à courant continu, soit un « bus » continu
alimentant des onduleurs.
218
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le THYRISTOR
C’est un composant à 3 jonctions : PN – NP – PN. Le cristal de base est du silicium type N dopé
sur ses deux faces de type P. Sur l’une des faces on réalise la couche de cathode par diffusion
localisée d’un matériau type N.
gâchette
cathode
N N symbole
P
N
P
anode
Gâchette
P P Anode
P
N
N N
Cathode
Pour l’amorçage, un courant est injecté dans la gâchette. Amplifié par le transistor « NPN », il
est injecté dans la gâchette du transistor « NPN » qui l’amplifie à son tour et dont le courant
collecteur vient renforcer le courant initial de gâchette. La condition d’amorçage étant satisfaite,
les deux transistors se saturent; le thyristor ainsi constitué est à l’état « passant », caractérisé par
une faible chute de tension directe. La caractéristique directe -inverse pour différents courants de
gâchette est la suivante:
I
-VB VB
219
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L’amorçage
220
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le thyristor en alternatif I
I
Imoy
t
α
U
M I
Imoy
t
α
L’instant d’amorçage est commandé à un angle α de l’alternance de sorte que l’on fait varier la
valeur moyenne du courant traversant le moteur.
Le Thyristor GTO (Gate Turn Off)
C’est un thyristor dont la technologie lui permet l’extinction par la gâchette, d’où son
nom.
Sa structure est obtenue en implantant sur un même
substrat plusieurs centaines de mini-thyristors,
asymétriques en tension, connectés en parallèle. Le but
recherché est d’extraire une quantité de charges
suffisante pour provoquer rapidement le retour à l’état
bloqué, ce qui suppose d’atteindre au mieux toutes les
zones de la surface au moyen d’une très grande « inter
digitation » du côté de la gâchette. La principale
innovation technologique est la réalisation d’une
structure de gâchette gravée, très « inter digitée »
autour d’une grande quantité de cathodes élémentaires,
appelées « îlots » ou « doigts en surplomb » tel que
GTO 4500 V - 4000 A représentés sur les figures ci-dessous:
cathode
gâchette
N
P P
N+
221
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Caractéristiques de fonctionnement
Le contrôle de la « durée de vie » des charges mobiles dans la couche mobile « N » est
fondamentale lors de la commutation au blocage d’un courant d ’anode avec une remontée
immédiate de la tension à ses bornes. Lors de la commutation « conduction - blocage », les
diagrammes des courants et tensions « anode - cathode » et « commande » sont les suivant:
I
U
dI
dU
dt
dt
UG CONDUCTION COUPURE
iG
tGO : temps d’extinction
tGA
temps d’allumage
222
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Lors du blocage le courant d’anode est dérivé vers le condensateur Cs. Il ne s’annule pas instantanément,
c’est le « courant de queue ». La crête de l’impulsion d’amorçage des GTO de puissance peut atteindre 60
A pour un calibre de 3 000 A; en régime permanent il est de quelques ampères.
Après un amorçage, il faut respecter un temps minimum avant d’autoriser l’ordre de blocage; de
même entre le blocage et l’ordre d’allumage.
Le dispositif d’allumage d’un GTO est relativement complexe et met en jeu des puissances
importantes :
signaux BT
c
o
m
m ALLUMEUR
a
n
d
N- E
N+
P+
grille
collecteur Schéma équivalent
I mos N I igbt
émetteur
collecteur
P
223
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Caractéristiques de fonctionnement
VCE
Ic
90%
10%
Ordres de commande
td tr td off tf
La mise en conduction est inférieure à la μs dès l’application d’une tension positive entre grille
et émetteur. La coupure de courant comporte deux phases :
• décroissance rapide due au MOS (80 % du courant à commuter)
• queue de courant due à la recombinaison des porteurs minoritaires piégés dans la
zone de drain N-.
Les caractéristiques actuelles des transistors IGBT permettent une tenue en tension directe de
l’ordre de 6500 V avec un courant collecteur de 2000 A.
IGBT
Diode
Connection
Chip
Substrat
Base
224
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
P P
N+ Cathode
P
Anode
N-
P+
grille
225
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
226
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
En cuve étanche, le – ou les – semi conducteurs à refroidir sont placés dans une enceinte remplie
d’un fluide diphasique isolant à faible température d’ébullition (≅ 45 °C). L’enceinte est ventilée
par circulation d’air – forcée ou naturelle -.
ailettes
tube
échange aluminium
ur cuivre
semi conducteurs
227
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
SCHEMAS de PUISSANCE
L’architecture de la chaîne de traction est constituée par :
- le schéma de puissance
- la commande et la régulation des moteurs
Le schéma est fonction de l’alimentation en énergie et du type de moteur de traction.
Notre étude respecte la chronologie et l’évolution de ces deux paramètres :
• moteur à courant continu
- engins mono tension : continu et monophasé
- engins thermiques à transmission électrique
- engins multi tension
• moteur synchrone
- engins multi tension ; à ce stade en effet le parc moteur se devait de franchir les
« frontières » électriques. En traction thermo électrique le moteur synchrone n’a
jamais été appliqué.
• moteur asynchrone
- engins multi tension
- engins thermiques à transmission électrique
Notons trois exceptions :
- en transport urbain (métros, tramway) la mono tension continue (600 V ou 750 V) est la
règle quasi générale.
- l’engin de traction « polymorphe », c’est-à-dire électrique et thermo électrique est une
exception qui s’est développée en France dans les années 30 avec un autorail ALSTHOM
« bi-mode ». Il existe un ou deux prototypes dans le monde ; ce pourrait être un axe de
développement ?
228
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
1 2 3 4 5
Contacteur
Réglage de tension Inversion et M
shuntage des
de freinage inducteurs
229
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
V~
Transformat
eur
1
Inversion et
2 shuntage
3
M des
1
4
2
Le plan effort – vitesse est ainsi couvert par une caractéristique pour chaque cran de
marche.
1 2 3 4
Réglage
de tension
Shuntage
de
l’inducteur
1
2
3
V
230
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
graduateur Inversion et
Self de shuntage des
1 lissag inducteurs
2
M 1
2
3 3
4 redresse
Les premiers redresseurs utilisés furent à vapeur de mercure : ignitron, puis excitron. Le
semi-conducteur au silicium apparut avec les diodes permettant le simple redressement. Un pont
redresseur est constitué de 4 diodes fournissant un redressement double alternance ; une self de
« lissage » diminue le taux d’ondulation du courant redressé.
231
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
auxiliaires
GA GP M1 M2
1 1
2 2
excitatio 3 3
n
génératrice génératrice Inversion et shuntage
auxiliaire
principale des inducteurs
Le réglage de la tension aux bornes des moteurs s’effectue par réglage de l’excitation de
la génératrice principale de type « compound » avec un enroulement série et un enroulement
séparé alimenté par une génératrice auxiliaire. Comme en traction électrique le shuntage des
inducteurs des moteurs complète le réglage de la vitesse. La génératrice auxiliaire alimente
également les circuits auxiliaires de l’engin moteur.
Les puissances mises en jeu devinrent incompatibles avec le dimensionnement de la
génératrice et la fragilité de son collecteur.
L’alternateur triphasé, associé aux diodes au silicium, l’a remplacé dans toutes les
applications depuis les années 1965 :
auxiliaires
ALT ALTP M1 M2
A 3 ~
1 1
2 2
3 3
excitation
alternateur alternateur redresseur Inversion / shuntage des
auxiliaire principale inducteurs
Le réglage de tension aux bornes des moteurs s’effectue par réglage de l’excitation de
l’alternateur principal fourni par l’alternateur auxiliaire.
232
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
U M
I
U t
U
t
U M
I
U t
U
t
233
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
25 kV 50 Hz
Pont complet
M1 M1
Moteur
Pont mixte
Auxiliaires
234
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
U moyen
U0
U M
t
t
T
Thyristor hacheur
M
L
Diode
de roue libre
235
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le filtre d’entrée
Pour atténuer les effets d’une ponction discontinue sur l’alimentation, un circuit LC est
disposé en entrée ; il constitue une réserve d’énergie lors de la non conduction du hacheur.
Un grand nombre d’engins moteur à courant continu sont équipées de hacheurs : métros,
automotrices, locomotives. Dans le cas du métro le gain est particulièrement intéressant en
termes d’économie d’énergie de traction et température moyenne en tunnel : la dissipation
d’énergie dans les résistances de démarrage est évitée, seule l’énergie nécessaire à la mise en
vitesse est prélevée.
Hacheurs
entrelacés
Condensateur
M de filtre
Shuntage
des inducteurs
236
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
237
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Onduleur
Hacheur
de courant
Pont mixte
MS
3
MS
3
238
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
25 kV 50 Hz
M
S
M
S
Onduleur Excitation
AF Pont mixte Pont mixte Pont mixte
15 kV 16,7 Hz
M
S
M
S
239
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
1,5 kV ou 3 kV DC
M
S
M
S
240
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
filtre onduleur
MAS
3
MAS
3
ALT MAS
3 3
moteur
alternateur
241
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L L
Us Uc
Ue
Us
jLωIs
Ue +Uc Us
Is
Ue
Is
-Uc
242
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
hacheur
disjoncteur filtre rhéostatique onduleur
MAS 1
3
MAS 2
3
frotteurs
MAS 3
3
MAS 4
3
Le freinage dynamique est possible soit par récupération : l’onduleur fonctionne alors en
redresseur ; soit rhéostatique : une résistance sur le bus est commandé par un hacheur.
Schéma en tension continue 3 kV – Onduleur « 3 points »
bogie 1
MAS 1
3
vers
bogie 2
MAS 2
3
243
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
filtre
MA
S
PMC hacheur
rhéostatique onduleur
n secondaires
Le freinage dynamique peut être réalisé soit en rhéostatique : une résistance contrôlée par
un hacheur est connecté sur le bus ; soit en récupération : le PMCF fonctionne en onduleur et le
transformateur est élévateur.
L’intérêt d’un tel schéma est tel qu’il se généralise pour tous les types d’engins multi
tensions :
- pour les différentes tensions continues il suffit d’adapter le filtre
- pour les différentes tensions monophasées il suffit d’adapter la tension secondaire par une
prise intermédiaire.(la commutation 25 kV / 15 kV peut également se faire au primaire.
Il permet en outre de réaliser des chaînes de traction indépendantes pour chaque essieu,
ce qui donne un net avantage en terme de fiabilité en ligne en cas d’avarie sur l’une des chaînes.
244
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
MAS 2
3~
alternateur
principale
MAS 3
3~
ALT hacheur
P rhéostatique
MAS 4
3~
excitation
redresseur MAS 5
3~
ALTA
3 ~ MAS 6
3~
alternateur onduleur 2
auxiliaire
alternateur MAS 2
redresseur
principale 3~
ALT MAS 3
P 3~
MAS 4
3~
245
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Les AUXILIAIRES
Les fonctions essentielles d’un engin moteur – traction, freinage, conduite, confort -
s’exercent grâce à des fonctions annexes ou « auxiliaires ». A leur tour ces fonctions nécessitent
de l’énergie qui doit être produite et distribuée.
Une erreur doit être évité : les fonctions auxiliaires ne sont pas du second ordre mais
indispensables à la bonne marche de l’ensemble. Elles doivent être conçues et réalisées avec la
même rigueur et le même soin que la traction ou le freinage.
Inventaire des fonctions auxiliaires
De l’étude de l’architecture de l’engin moteur découle l’arborescence des fonctions
auxiliaires :
- l’exercice de la fonction TRACTION / FREINAGE engendre des pertes à évacuer : d’où la
première fonction auxiliaire : refroidissement – ventilation
- la fonction FREINAGE demande une énergie sous forme d’air comprimé, de vide ou de
liquide sous pression : c’est l’auxiliaire énergie pour le frein
- le fonctionnement de l’engin comme son exploitation en termes de contrôle – commande a
besoin d’énergie électrique en basse tension ; c’est la seconde fonction auxiliaire
- le confort de conduite impose un équipement spécifique auxiliaire sous forme de ventilation,
de chauffage ou plus généralement de climatisation : c’est l’énergie de confort
- le train remorqué est consommateur d’énergie – soit pour les passagers (éclairage,
climatisation, fonctions accessoires) soit pour le fret (énergie frigorifique par exemple) : c’est
l’énergie pour le train
Energie 2770 kW
4000 kW Traction 2000 kW
4620 kW
150 300
Evacuation des pertes
40 40
Energie frein Moteur thermique
Auxiliaires
10 10 Auxiliaires
620 kW
Energie Basse Tension 770 kW
15 % 20 20 30 %
Energie confort
246
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le niveau des pertes est fréquemment tel qu’une « évacuation forcée » est
indispensable sous forme d’un apport artificiel d’air en quantité importante. Nous donnons ci-
dessous l’exemple d’une locomotive de 6000 kW à 4 essieux moteurs :
1177 kW
1107 kW
1085 kW 1074 kW
PMCF
Onduleur 102
0,98
0,99
Moteur
0,95
Transformateur Réducteur
principal 0,98
0,94
1000 kW
Σ Pertes = 4 x 177 = 700 kW
247
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L’apport d’air est réalisé grâce à des ventilateurs disposés entre la source froide et l’organe, ou le
sous ensemble, à refroidir. Le dimensionnement du ventilateur tient compte :
du différentiel de température des deux sources
du pouvoir calorifique de l’air à la température ambiante la plus élevée.
On en déduit le débit d’air à réaliser, en m3/s, et la vitesse de passage de l’air à partir de la perte
de charge créé par le ventilateur. Ces deux quantités donne la puissance d’entraînement du
ventilateur.
Pertes en freinage électrique
Dans le cas du freinage électrique rhéostatique, les
résistances en fonctionnement dissipent une puissance
importante – 1200 kW pour une locomotive de 4 MW
par exemple. La ventilation forcée est générée par un
ventilateur entraîné par un moteur dont la vitesse est
proportionnelle à l’intensité dans la résistance. Pour ce
GMV faire il est connecté sur un fraction du rhéostat de
3 freinage. (via un convertisseur statique suivant le type
de moteur). On évite ainsi de surcharger le réseau
auxiliaire d’une puissance qui n’est jamais utilisée en
permanence.
Energie pour le frein
Le système de freinage dispose d’une énergie sous forme d’un fluide tel que l’air
comprimé, le vide, ou un liquide sous pression (cas du frein hydraulique utilisé en tramway).
Pour sa mise en œuvre on dispose d’un générateur de fluide : compresseur ou pompe à vide. Sa
puissance est calculé en fonction de la réserve d’énergie à produire et du cycle de
fonctionnement du système.
Son entraînement est :
- soit par moteur électrique – cas de la traction électrique –
- soit par le moteur Diesel en traction autonome
Energie électrique basse tension
Les fonctions « de bord » nécessaires aux autres fonctions sont à base de circuits
électriques, électroniques ou informatiques. Elles sont principalement constituées par :
- les circuits de contrôle – commande
- les fonctions liées à la sécurité des circulations : liaisons sol train, signalisation, éclairages
extérieur et intérieur
- la batterie d’accumulateurs, indispensable pour « l’éveil » de l’engin à l’issue d’un
stationnement de longue durée ou d’une défaillance d’énergie principale.
248
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
La batterie doit être en permanence en état de charge et disposer d’un « chargeur » approprié.
La tension de ce réseau de bord varie suivant les utilisateurs (on est loin de l’unification
automobile !) : 24 V, 72 V, 110 V. Un convertisseur connecté au réseau auxiliaire délivre cette
tension.
Energie de confort
Elle couvre les besoins liés à l’Agent de conduite : climatisation de cabine, ventilation
complémentaire, réfrigérateur, chauffe-plat.
Energie pour le train
Tous le matériel remorqué « passagers » demande une énergie pour les fonctions de
confort telles que :
- climatisation
- éclairage
- réseau basse tension (contrôle – commande, prise de courant à la place, etc…)
- sonorisation
- restauration à bord
- toilettes
Certaines voitures étaient équipées de leur propre générateur entraîné par un essieu. De
nos jours c’est un convertisseur statique alimenté par l’énergie en provenance de l’engin moteur
qui est généralisé. Le matériel « fret » est de ce point de vue totalement « inerte » et ne dispose
d’aucune énergie. L’évolution à venir peut être très rapide compte tenu de la diversification des
transports tels que le ferroutage ou les transports frigorifiques. Une ligne « d’énergie – train »
sera alors indispensable. L’ ordre de grandeur de la puissance installée par véhicule passagers
peut atteindre 50 kW ; ainsi la locomotive en tête de 10 voitures doit fournir 500 kW. C’est
important : 10 % de la puissance de traction pour 5 MW, et 20 % en traction autonome avec un
moteur Diesel de 2500 kW !
Bilan des auxiliaires
Disposant de toutes les données d’entrée de chaque « abonné » auxiliaire, le tableau du
bilan est le suivant :
Fonctions Organe « Abonnés » Energie mode kW
Moteurs de traction Moto ventilateur Electrique 14
Ventilateur Mécanique permanent
Convertisseurs Moto ventilateur Electrique P variable 12
Radiateurs Eau Diesel Moto ventilateur Electrique P variable 40
Evacuation Ventilateur Mécanique
Pertes Transformateur Moteur + ventilateur Electrique permanent 8
Bloc auxiliaire Moteur + ventilateur Electrique permanent 5
Rhéostat de freinage Moteur + ventilateur Electrique intermittent 40
Energie frein Compresseur Moteur / Electrique / intermittent 25
Ventilateur mécanique
Energie BT Batterie Chargeur Batterie Electrique intermittent 10
Alternateur principal Excitation Electrique permanent 10
Energie confort Climatisation Climatiseur Electrique permanent 14
Energie train Ligne de train Matériel remorqué Electrique permanent 400
249
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Energie
Traction
Convertisseur
auxiliaire
400V -50Hz
secondaires
traction
400V
fréquence
variable
Energie train
1500 V AC
250
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
En continu
Le réseau auxiliaire est alimenté par un convertisseur continu / triphasé connecté soit sur
la haute tension en aval du filtre principal, soit sur l’un des « bus » traction. Pour assuré un
fiabilité optimale, deux convertisseurs peuvent être redondés. Dans ce cas, chacun d’eux est
dimensionné pour fournir la totalité de la puissance auxiliaire. Une telle configuration s’adapte
bien à la fourniture d’énergie « variable » en jouant sur la fréquence d’alimentation des abonnés
dont le niveau de fonctionnement est variable. L’un des convertisseurs fournit donc une tension à
fréquences multiples.
traction
Filtre
triphasé
380 V
onduleur direct
En multi tensions
La solution « continu » est privilégiée ; un, ou deux, convertisseurs continu / triphasé est,
ou sont branché(s) sur le, ou les, bus traction. Il serait prohibitif de disposer d’un secondaire
auxiliaire pour l’alimentation en monophasé et ensuite d’un convertisseur pour le réseau.
AC DC
M1
MOTEUR 3 400V-50Hz
400V
MOTEUR 2 f variable
M4
251
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
U bus
con
charge batterie
Un hacheur abaisse la tension en entrée de l’onduleur qui peut être à fréquence fixe ou à
plusieurs étages de fréquences.
En traction autonome
Deux cas sont à étudier suivant le type de transmission de traction :
Transmission mécanique ou hydraulique :
Les abonnés pouvant être entraînés mécaniquement disposeront d’un réseau
« mécanique » en sortie de vilebrequin du moteur. C’est une ligne d’arbre auxiliaire entraînant
soit par poulies et courroies, soit par convertisseur hydraulique, chacun des organes.
Pour les abonnés électriques, un générateur électrique entraîné comme ci-dessus,
alimente un réseau électrique.
Transmission électrique :
Il est possible de disposer également d’un réseau mécanique pour un abonné tel que le
compresseur d’air ou la pompe à vide. Il est cependant plus intéressant de concevoir le
générateur électrique entraîné par le moteur thermique, en deux parties :
- générateur principal pour la traction
- générateur auxiliaire pour le réseau électrique auxiliaire.
Les deux générateurs peuvent deux machines distinctes montées sur le même arbre ou
une seule machine comportant deux enroulements distincts.
252
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
a a
Alternate
ur Traction
Abonné n Abonné 2 Abonné 1
Moteur
Alternateur
Principal
a
à2
Traction
circ
uits
chargeur
excitation batterie
excitation batterie
alternateur
alternateur
auxiliaire redresseur
principal
A
L
T
253
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
254
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
secondaires
traction
Auxiliaires Motrices
Bat
1 et 2
GMV GMV GMV GMV PH1 PH2
M1 M2 M3 M4
GMV GMV
Auxiliaires Remorques
M1 R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 R8 M2
Chauffage
1500 V / 3000
+ 500 V
(M1)
B B
climatisation
220
380 255
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
256
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Fonctions mécaniques
Elles sont au service des fonctions électriques : tout doit être mis en œuvre pour assurer un
captage continu de bonne qualité quelle que soit la vitesse ou les points singuliers rencontrés.
Les impératifs à satisfaire sont :
• plan de contact indépendant des mouvements subis par le pantographe
• inertie le plus faible possible
• effort de contact constant quel que soit le développement
• sensibilité aux efforts aérodynamiques telle que la pression de contact croît dans une
limite admissible.
Selon les conditions de déplacement du pantographe et l’influence du vent, le contact peut
être perturbé provoquant un « décollement » de l’archet. Il y a rupture brusque du contact et
naissance d’un arc entre archet et fil de contact, entraînant sa dégradation rapide.
Technologie et évolution
archet
cadre
coussin
ressorts Alimentation
pneumatique
257
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
258
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le FROTTEUR
Utilisé essentiellement par les transports urbains en tunnel, la prise de courant par
frotteur et conducteur latéral est bien adaptée aux tensions basses de 600 V ou 750 V. Les
fonctions électriques et mécaniques sont identiques au pantographe.
La partie mécanique ne subit aucune
contrainte aérodynamique compte tenu des
faibles vitesses pratiquées.
Le support de la partie frotteur est un cadre
articulé en losange, comme un pantographe de
petite dimension, actionné par un dispositif
pneumatique.
Le franchissement des « lacunes » de conducteur au droit des appareils de voie
notamment, est assuré par la présence de 4 frotteurs par véhicule assurant ainsi la continuité
d’alimentation.
259
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Les technologies font appel de plus en plus à des appareils compacts regroupant
plusieurs fonctions telles que disjoncteur, commutateur HT et mise à la terre. Un exemple est
donné ci-dessous :
A : disjoncteur monophasé
B : sectionneur de mise à la terre
C : parafoudre
D : transformateur de palpage
260
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Un sectionneur HT, sur l’une des remorques extrêmes, permet d’isoler une motrice du
reste du train en cas de panne de l’une d’elle.
Sous tension continue la vitesse est limitée à 220 km/h, chaque motrice est autonome
PROTECTIONS
Les protections sont assurées par des appareils de coupure rapide, d’isolement ou de
mise à la terre : disjoncteur, sectionneur de mise à la terre, parafoudre, mise à la masse.
261
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le DISJONCTEUR
C’est un appareil de coupure en charge sur défauts :
• surintensité
• court circuit
• mise à la terre accidentelle.
Son dimensionnement est caractérisé par :
• le pouvoir de coupure égal à n fois In (courant nominal);
• le temps de réponse (en ms).
Il comprend :
• des contacts principaux assurant l’ouverture du circuit
• un mécanisme d’ouverture à action rapide capable d’emmagasiner de l’énergie
restituée pour l’ouverture des contacts principaux
• un circuit de commande assurant le fonctionnement du mécanisme : armement,
ouverture, fermeture
• un circuit auxiliaire recevant et fournissant les informations d’état du disjoncteur.
L’ouverture d’un circuit de puissance sur défaut provoque un arc électrique. En courant
continu l’arc est difficile à interrompre. En courant alternatif il s’annule à la fréquence du réseau;
on cherche à l’interrompre au passage à zéro de la sinusoïde.
La fonction essentielle du disjoncteur est de détruire cet arc. Plusieurs méthodes sont
utilisées :
• coupure dans le vide : l’ionisation de l’air étant très limitée l’arc est de faible intensité
• coupure par soufflage d’air comprimé, provoquant la régénération de l’air environnant
les contacts s’opposant à l’ionisation
• coupure dans l’huile : les caractéristiques isolantes de celle-ci ne favorisent pas la
formation de l’arc
• coupure par allongement de l’arc combiné au soufflage magnétique.
262
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Il comporte deux contacts principaux contenus dans une chambre de coupure en forme
d’isolateur, communiquant avec un réservoir d’air comprimé à 5 bars. L’information de défaut
est communiquée à un électro aimant provoquant l’ouverture du contact mobile, et met la
chambre de coupure en communication avec le réservoir.
L'ouverture s'effectue en 2 temps : sous l'effet de l'air comprimé le contact mobile se
sépare du contact fixe en comprimant le ressort de rappel ; l'arc qui jaillit est violemment soufflé
par l'air comprimé admit dans la chambre provenant du réservoir par un clapet d'admission. La
coupure est généralement terminée au premier passage à zéro de la sinusoïde de courant. Le
courant résiduel qui traverse alors la résistance de surtension est coupé par un sectionneur
tournant. La fermeture est assurée par le ressort de rappel.
Pour permettre à l'appareil de garder toute son efficacité, un dispositif de blocage à
minimum de pression interdit l'enclenchement en dessous d'une certaine valeur de celle-ci.
263
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Disjoncteur HRKS
Fonctionnement :
L'admission d'air dans le servomoteur amène l'électro-aimant en contact avec son
armature. A la vidange du servomoteur, l'électro-aimant entraîne l'arbre - porte contact mobile
sous l'action du ressort de rappel ; le disjoncteur est ainsi enclenché.
Le déclenchement peut s'opérer de 3 manières, la séparation des contacts étant
provoquée par un ressort :
• par coupure de l'alimentation de la bobine de maintien : intervention < 15 ms
• par relais à seuil de courant et action sur la bobine de déclenchement rapide :
intervention < 6 ms
264
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
• par émission d'un courant dans la bobine de déclenchement rapide, provenant d'un
capteur de courant à effet Hall, qui engendre un flux opposé au flux de maintien :
intervention < 3 ms
L'appareil répond au décèle sélectif de défaut. L'extinction de l'arc de coupure est obtenue
par soufflage magnétique dans une chambre de la cheminée. Sont décrits ci-après les phases de
fonctionnement :
Disjoncteur ARC
Développé par ALSTOM sont principe est basé sur le déclenchement intrinsèque
indépendant du sens de courant.
Fonctionnement :
L’alimentation de l’électro-aimant (1) provoque la rotation du bras de contact
mobile (3) autour de l’axe (A) et la fermeture des contacts.
7
5
3
6
B
1 2 11
8
10
A
• En ouverture par coupure de maintien, hors défaut, les ressorts (6) et (7) rappellent le
bras (3)
• En ouverture par le déclencheur à maximum d’intensité, la palette mobile (10) est attiré
par le circuit magnétique fixe (11). L’équilibre au niveau de l’axe (A) est rompu entre le
265
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
galet (8) et le levier (9). Le bras (3) est rappelé en position « ouvert » sou l’action du
ressort (7), l’axe de rotation est alors (B)
Seule la coupure de l’électro-aimant (1) permet de ramener le bras (3) et le levier (9) dans
la position autorisant une nouvelle fermeture : c’est le réarmement.
266
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
PARAFOUDRE
Placé en toiture, ces appareils protègent l’installation haute tension contre les
surtensions atmosphériques.
PALPAGE
Les engins multi tensions sont munis d’un dispositif de « palpage » interdisant tout
fonctionnement avec l’équipement non adapté à la tension sélectionnée. (un transformateur sous
tension continue est détruit instantanément).
Dès le contact du pantographe avec la caténaire, une mesure de la tension est effectuée et
autorise la fermeture du disjoncteur s’il y a concordance avec la configuration de l’équipement.
Dans le cas contraire il y a interdiction de fermeture du disjoncteur.
SECTIONNEUR de MISE à la TERRE
Son rôle est de mettre tous les appareils d’alimentation – ligne de toiture - à la masse de
l’engin pour permettre l’intervention sur un quelconque organe ou circuit. La position de ses
deux couteaux jumelés sont : "service" sur deux mâchoires de repos ; "terre" : ils shuntent
l'entrée et la sortie du disjoncteur.
ADAPTATION de la TENSION : le TRANSFORMATEUR
En monophasée il abaisse la tension caténaire (25 kV-50 Hz ou 15 kV-16,7 Hz ) en
tension adaptée au niveau assimilable par les moteurs de traction : de 1500 à 2000 V. Il permet,
dans certains cas, l’alimentation des auxiliaires en moyenne tension et l’alimentation en énergie
pour le train.
Le transformateur principal est dimensionné pour fournir l'énergie de traction et
l'énergie auxiliaire nécessaire au fonctionnement de la locomotive et du train. Son
encombrement doit être tel qu'il peut prendre place dans la caisse de la machine sachant que sa
masse est élevée et très concentrée du fait du – ou des circuits magnétiques - et des bobinages en
cuivre. Cette contrainte dimensionnelle (encombrement et masse) nécessite un compromis sur le
rendement qui ne dépasse pas 94 %. C’est faible pour ce type d’appareil qui, pour les très
grandes puissances (centrales électriques) atteint 99 %. Un refroidissement important est, en
conséquence, nécessaire. Un transformateur de 7000 kVA demande l’évacuation de 420 kVA.
Elle se fait par circulation forcée d’huile avec moto pompes et radiateurs. Les vues ci-dessous
montrent un transformateur en cours de bobinage.
267
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
moteurs, et 10 crans de shuntage, le tout commandé par un graduateur rotatif effectuant plusieurs
centaines de milliers de manœuvres par 1000 km !
Les schémas actuels sont entièrement « statiques » grâce aux convertisseurs à semi-
conducteurs. Les seules fonctions électromécaniques restantes configurent le schéma. Les
appareils utilisés sont le sectionneur et le contacteur. Pour les engins à moteur à courant continu
on rappellera l’inverseur et le commutateur traction / freinage.
SECTIONNEUR
Sa fonction est d’assurer ou nom le passage du courant
dans un circuit ; sa manœuvre s’effectuant à vide. Il ne
peut ouvrir ou fermer ce circuit en charge, même
nominale. La contrainte à satisfaire est telle qu’il
permet, sans dommage, le passage d’un courant de
court circuit, donc supporter des efforts électro
dynamiques élevés.
Sa commande peut être électro magnétique ou électro
pneumatique si l’on dispose d’air comprimé à bord. Il
est unipolaire ou multipolaire.
CONTACTEUR
Il assure la fermeture et l’ouverture d’un circuit
en charge. Son dimensionnement lui permet de
couper l'arc dans les meilleures conditions. Ses
caractéristiques principales sont :
tension nominale
courant permanent et courant de coupure
tension du circuit de commande
Sa commande peut être électro pneumatique ou
électromagnétique. Afin de préserver la plus
grande longévité, donc une maintenance réduite,
les contacts principaux peuvent être en 2
groupes, contacts de conduction contacts de
coupure, réalisant une cinématique à double
circuit :
un circuit de conduction assure le passage du
courant permanent
un circuit de transition permet d'assurer les
phases d'établissement et d'interruption du
courant
268
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
INSTALLATION en BLOCS
Les circuits de puissance et les auxiliaires sont groupés en blocs. Leur répartition
répond aux contraintes de masse et encombrement, d’évacuation des pertes et de maintenance.
L’évolution des blocs électriques est profondément marquée par la conception modulaire des
sous-ensembles, notamment des convertisseurs à semi-conducteurs.
269
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
REFROIDISSEMENT
L’évacuation des pertes provenant de la dissipation dans les semi-conducteurs, les
résistances, selfs, etc….se fait par l’air ambiant. Celle-ci peut être directement l’agent
récupérateur, c’est le refroidissement direct – naturel ou forcé -; où l’on utilise un agent
intermédiaire tel qu’un liquide bouillant, l’huile ou l’eau. Dans ces deux derniers cas un
échangeur transmet les calories à l’air.
Pour des raisons de préservation de l’environnement, le refroidissement par liquide
bouillant dans une enceinte est abandonné. Le refroidissement à l’eau glycolée se généralise.
Exemple de circuit de refroidissement à l’eau.
BLOC MOTEUR
2 PMCF
2 échangeurs eau 2 hacheurs rhéo
2 onduleurs
1 échangeur huile
Transformateur
270
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
RHÉOSTAT de FREINAGE
Il est, avec le moteur de traction auquel il est associé, l’organe essentiel du freinage
électrique. Sa caractéristique est la valeur ohmique qui détermine la puissance à dissiper :
P = r I²
En fonction du matériau choisi, généralement un ruban en alliage nickel - chrome, on
détermine la puissance thermique à ne pas dépasser, et la ventilation à prévoir. Il existe deux
principaux types:
• les rhéostats à convection naturelle, du type "hélice", souvent montés en toiture. Leur
température de fonctionnement se situe entre 400 et 600°C; 1000°C en surcharge
exceptionnelle. Ils sont largement utilisés en transport suburbain.
• les rhéostats à ventilation forcée : la résistance est un ruban monté en caisson.
L’ensemble des caissons avec son ventilateur constitue une colonne.
271
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
COMMANDE - CONTRÔLE
R E G U L AT I O N - PROTECTION - SECURITE
Le système constitué par l’engin de traction fonctionne grâce à un « donneur d’ordre ».
L’exécution doit être contrôlée et éventuellement rectifiée pour être conforme aux objectifs
assignés au système. Ce processus est opéré par les quatre termes :
la COMMANDE et le CONTROLE de l’ensemble des fonctions soumises à l’action
volontaire du Pilotage
la RÉGULATION qui adapte la demande aux possibilités réelles de l’engin
les PROTECTIONS qui surveillent le déroulement des fonctions
la SECURITE en termes d’interfaces avec le sol
COMMANDE et CONTROLE
Toutes les fonctions – train sont liées à la commande et au contrôle :
Unité Multiple
Opérateurs Sécurité
Système
Pilotage Confort
Auxiliaires Frein
Nous analyserons, à partir de l’exemple d’une rame à grande vitesse, les séquences
suivantes :
mise sous tension batterie
mise en service de la cabine
montée du pantographe
fermeture du (ou des) disjoncteur(s)
sélection du sens de marche
demande ordre et consigne traction
demande ordre et consigne freinage
Mise sous tension batterie
Elle permet l’alimentation de l’ensemble des équipements par la batterie :
• appareillage
• tiroirs électroniques
La mise sous tension batterie s’effectue manuellement par l’Agent de Conduite ou à distance par
l’équipement radio.
272
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
273
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Modes de freinage
Quatre modes de freinage sont possibles :
•Freinage de ralentissement
La commande et la consigne de freinage s’établissent à partir du manipulateur électrique traction
/ freinage. Ce freinage est un freinage électrique seul (ou conjugué) seulement sur les motrices
•Freinage de service
Commandé à l’ensemble de la rame par le manipulateur de freinage pneumatique effectuant une
dépression dans la Conduite Générale (CG)
•Freinage d’urgence
Mise à l’air libre de la Conduite Générale (CG)
274
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Génération électromécanique
clé de boîte à leviers
+
EMETTEUR
CONSIGNE
COMMANDE
INFORMATIQUE
Génération informatisée
Réseau train
Réseau véhicule
275
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
La REGULATION
Les ordres de commande sont transmis à la régulation qui compare la consigne avec les
mesures des paramètres mis en œuvre suivant le synoptique :
Manipulateur de conduite
consigne
mesure vitesse
mesures U, I
RÉGULATION
La grandeur de sortie est mise en forme pour assurer les ordres d’impulsion de
commande des semi conducteurs.
A titre d’exemple le schéma de positionnement des mesures sur un onduleur de moteur
asynchrone auto piloté est le suivant :
commandes
gâchettes
Courants phases
276
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
PROTECTIONS
Elles sont destinées à assurer la sécurité des personnes et des équipements.
SÉCURITÉ des Personnes
L’intervention des Personnels de conduite et de maintenance doit se faire sans risque liés aux
courants et tensions. L’accès aux organes sous tension est rigoureusement impossible. Pour satisfaire cette
condition tout engin de traction électrique est muni d’un dispositif de « MISE à la TERRE » tel que
l’ensemble des équipements normalement sous tension soit relié au rail.
• chaque bloc électrique est muni d’une serrure de sécurité, ainsi que l’accès à la toiture s’il
existe;
* chaque clé de bloc doit se trouver insérée dans un « boîte de verrouillage » permettant de libérer
une clé d’isolement permettant à son tour de mettre en service un commutateur d’isolement de l’ensemble
de l’équipement.
Sectionneur de isolé
mise à la terre
Boîte à clés
de verrouillage en service
commutateur
d’isolement
La locomotive possède en outre une perche de mise au rail que l’on place sur le fil de
contact de la caténaire, l’autre extrémité étant boulonnée à la masse de l’engin .
SURETÉ des Équipements
Chaque sous-ensemble est protégé par un dispositif capable d’éviter sa dégradation ou
sa destruction en cas de défaut. Citons les principaux :
- disjoncteur
- relais de tension et d’intensité
- écrêteur de surtension
- relais thermique
- détecteur de circulation d’huile de transformateur
277
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
278
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Veille automatique
Depuis la généralisation de la conduite à agent seul il est indispensable de contrôler son
état de veille. En cas de défaillance, le système dit de « veille automatique », provoque l’arrêt du
train, et peut en informer le Régulateur de la ligne via une alarme émise par la radio de l’engin.
Divers actionneurs sont à la disposition de l’agent de conduite de sorte que la manœuvre
de l’un d’entre eux provoque l’armement du système sans le déclencher. On le complète par un
contrôle de maintien d’appui, des sorte que l’action prolongée de l’un d’entre eux provoque le
déclenchement. Dans les deux cas, l’alerte est signifiée à l ‘agent par un avertisseur sonore avant
le mise en œuvre du freinage d’urgence. C’est le dispositif « Veille Automatique à Contrôle de
Maintien d’Appui – VACMA ».
Les actionneurs sont les manipulateurs – traction et frein – l’avertisseur, des pédales ou
des touches sensitives.
seuil vitesse
pédales Contrôle
actionneurs Voie 1 relâchement
annulation Vote 2/3
alarme
Contrôle
Maintien d’appui
Voie 2
Commande
Frein Urgence
Voie 2
Alarme Radio
279
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Radio
Inter phonie
Générateur
sons
Visualisation
KVB
Données
Données TBL
Voyants
Actionneurs, visu BRS
280
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
281
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
11° Partie
La TRACTION
à MOTEUR THERMIQUE
282
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
283
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
284
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
CARACTERISTIQUES et DIMMENSIONNEMENT
Elles sont bien entendu, les mêmes quel que soit le type de traction :
* EFFORT
* VITESSE
* PUISSANCE
L’adaptation de ces caractéristiques à la traction thermique concernent :
• la plage de température ambiante dans laquelle l’engin et son moteur Diesel
devront fonctionner;
• la PUISSANCE TOTALE, y compris celle des auxiliaires, qui représente
la PUISSANCE à l’arbre du moteur thermique
• l’AUTONOMIE de circulation déterminant la capacité de la soute à combustible
installée entrant, pour une part importante, dans le bilan de masse. (soute entre 4000 et 8000
litres, pouvant, dans certains cas atteindre 12 000 l, soit de 4 à 12 t, c’est-à-dire 5à
10 % de la masse locomotive)
• le besoin en air est spécifique parce qu’il intéresse deux fonctions primordiales:
- le fonctionnement du moteur thermique
- son refroidissement
avec toutes les contraintes de pollution associées.
La grande diffusion de la traction autonome dans le monde impose de tenir compte d’une
large diversité de réseaux du double point de vue :
* de l’ECARTEMENT de la voie et du GABARIT
* de la CHARGE par ESSIEU admissible
Le catalogue des engins possibles s’échelonne ainsi :
Température ambiante - 40 à + 50 °C
285
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
ARCHITECTURE de BASE
Choix du moteur thermique
L’évolution des puissances demandées en regard des caractéristiques des moteurs
thermiques disponibles montre que le moteur DIESEL est celui qui couvre la plus large gamme
d’engins de traction. Le moteur à explosion, réservé aux petites puissances, n’est pratiquement
plus utilisé. La turbine à gaz a eu quelques développements aux Etats-Unis et en France.
Rappelons la flotte des Rames à Turbines à gaz (ETG et RTG) ayant desservi Paris – Cherbourg
ou Lyon – Strasbourg et exportées en Iran. N’oublions pas le prototype TGV 001 construit en
1972 par ALSTHOM, BRISSONNEAU et LOTZ et le MTE, pour expérimenter la grande
vitesse, en vue du projet Paris – Sud-Est.
Choix de la transmission de puissance
Entre l’arbre du moteur thermique et les essieux il est nécessaire d’intégrer une
« transmission » capable d’adapter le couple. Trois solutions sont possibles :
- la transmission mécanique
- la transmission hydraulique
- la transmission électrique
286
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
-
Transmission mécanique
Comme la plupart des véhicules automobiles (voiture particulière ou camion), une boîte
de vitesse est intercalée entre arbre du moteur et essieu moteur. Plusieurs rapports de réduction
par engrenages permettent d’adapter le couple au besoin de traction. Les puissances sont limitées
à 600 kW. Les boîtes furent perfectionnées avec passage automatique d’un rapport à l’autre ;
citons les boîtes « Mekhydro » utilisées sur les rames à grand parcours de la SNCF
Moteur thermique
Boîte de vitesse
287
TRACTION FERROVIAIRE
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Transmission hydraulique
L’intermédiaire entre l’arbre du moteur thermique et les essieux moteurs est un convertisseur
hydraulique à huile sous pression ; l’adaptation s’effectue par régulation de la pression d’huile.
Moteur thermique
Convertisseur
hydraulique
288
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Transmission électrique
Le moteur thermique entraîne un générateur qui alimente, directement ou par
l’intermédiaire d’un convertisseur, des moteurs de traction. L’intérêt d’une telle solution est de
bénéficier des atouts majeurs de la traction électrique: souplesse d’utilisation, capacité de
surcharge, maintenance aisée.
Moteur thermique
convertisseur
G
Générateur
Moteurs M1
de traction
M
Les schémas de puissance mis en œuvre à partir du générateur sont décrits en partie
électrique (10-6). Initialement le moteur thermique entraînait une génératrice à courant continu
alimentant les moteurs à collecteur connectés en parallèle. Depuis les années 1965, l’alternateur
associé à un redresseur s’est imposé, diminuant considérablement les coûts de maintenance dus à
la génératrice. Le moteur asynchrone, quant à lui, remplace peu à peu le moteur à collecteur.
Ainsi les convertisseurs intermédiaires sont-ils identiques à ceux utilisés en traction électrique.
289
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
SPECIFICITES de l’INSTALLATION
Le moteur thermique – Diesel en particulier – exige une installation telle que
l’architecture de l’engin en est profondément différenciée par rapport à celle de la traction
électrique. Masse et encombrement du moteur sont associés à la présence de la réserve de
combustible. Par ailleurs le fonctionnement du moteur impose une installation de refroidissement
particulière. L’installation de la motorisation thermique se compose ainsi :
- alimentation en combustible
- aspiration d’air et filtration
- échappement des gaz brûlés
- circuit de refroidissement par eau et radiateurs ventilés
échappement ventilation
radiateurs
entrée
d’air
circuit d’eau
circuit de soute
combustible
bloc
refroidissement
soute
290
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
bloc
refroidisse
ment
soute
Automoteur
La motorisation peut être répartie sur
plusieurs bogies de sorte que le volume
de la partie thermique est divisée en
plusieurs groupes. L’impératif est bien
entendu de laisser l’espace maximal aux
passagers. Le moteur peut être installé
directement sur le bogie ou à proximité;
la transmission hydraulique se prête bien.
291
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
12° partie
Le SYSTEME de FREINAGE
292
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
293
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le SYSTEME de FREINAGE
GENERALITES
En traction, l'effort est développé par l'engin moteur, de sorte que la distance de mise
en vitesse peut être très importante; l'horaire en tient compte.
En freinage, la DISTANCE d’ARRET conditionne la sécurité des circulations,
car pour une vitesse donnée, elle doit être inférieure à la distance d'implantation des signaux
d'avertissement et d'arrêt.
Cette obligation impose un effort retardateur que l'engin moteur ne peut produire seul.
Chaque véhicule remorqué doit donc participer au freinage en raison directe de sa masse.
C'est le cas depuis l'origine du Chemin de Fer: chaque wagon comportait une guérite
abritant un agent appelé "serre-frein": au coup de sifflet de la locomotive chacun manoeuvrait
le dispositif de freinage. Depuis fort longtemps fut inventée la commande à distance des freins à
partir de la locomotive: c'est le principe fondamental du frein ferroviaire.
En 1867, Georges WESTINGHOUSE fait breveter l'emploi de l'air comprimé comme
source d’énergie de freinage des trains.
Le frein ferroviaire n’a cessé de se développer au rythme des progrès du Chemin
de Fer. C’est pour une large part grâce à lui que les vitesses et les charges remorquées
s’accroissent. Le frein devient complexe parce qu’il intègre un nombre important de paramètres.
Aussi doit-on l’étudier comme un système. En tant que tel il participe à l’ensemble du Système
ferroviaire et est à la base de sa sécurité.
PRINCIPES
FREINER c'est réduire ou détruire l'énergie cinétique du train, en vue de :
- maintenir une vitesse en pente
- provoquer un ralentissement
- provoquer ou maintenir l’ARRET
La conception du système de freinage d'un train doit répondre à 3 impératifs :
- respect de la DISTANCE d’ARRET, imposé par la signalisation et
l’espacement entre deux circulations
- respect du CONFORT des Voyageurs ; décélération admissible :1,3 m/s²
- respect de l’INTEGRITE du matériel : dans la plupart des systèmes de
freinage l'énergie cinétique est transformée en chaleur par frottement.
L'échauffement qui en résulte en très peu de temps peut provoquer la
dégradation des matériaux en présence
Il participe à 2 objectifs :
- l'augmentation des vitesses
- l'accroissement des charges remorquées
PARAMETRES DU FREINAGE
Rappel des Lois fondamentales
La loi fondamentale de la cinématique est : d = 12 V t² et : V0 = V.t
d : distance en mètres t : temps en secondes γ : accélération en m/s² Vo : vitesse initiale m/s
La loi fondamentale de la Dynamique est : F = M.γ ou: γ = F
M
F : effort de retenue en Newton M : masse en Kg γ : accélération en m/s²
294
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Conclusion: Pour augmenter la vitesse limite des trains il est possible d'agir sur deux paramètres
:
- augmenter les distances d'arrêt, ce qui impose un accroissement de la distance
d'implantation entre signaux. Ce choix entraîne une diminution du débit de la ligne.
- augmenter la valeur de la décélération, ce qui exige une amélioration des
performances de freinage.
Influence de la MASSE
L'énergie cinétique à détruire, d’expression : E = 1 M V² est proportionnelle
2
au carré de la vitesse et à la masse en mouvement.
Exemple d'un train de 720 tonnes à 160 Km/h : E = 1 720 x 10 3 x (44,4)² = 7,1 . 10 8 Joules
2
Si ce train s'arrête en 60 s (ce qui correspond à une décélération de 0,75 m/s² la puissance de
7,1 . 10 8
freinage est : P = E = ≅ 12 000 kW soit plus de deux fois la puissance de traction
t 60
d'une locomotive de 5600 kW !
Conclusion: lorsque la charge remorquée augmente l'énergie cinétique à dissiper devient telle
qu'un seul véhicule ne peut assurer le freinage ; d'où la nécessité de conjuguer le freinage de
plusieurs véhicules.
PUISSANCE DE FREINAGE
Il est indispensable de connaître la puissance de freinage d'un train pour garantir
sa distance d'arrêt. Le problème consiste à déterminer, pour un convoi, à partir des
caractéristiques des équipements de freinage individuels, la distance d'arrêt obtenue en
appliquant la puissance totale de frein à la vitesse limite.
Le problème mécanique simple est rendu complexe par les facteurs physiques à prendre
en compte :
295
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Masse freinée
x=
Masse
Ce coefficient est un nombre sans dimension, de même nature que l'adhérence.
Il s'applique au véhicule seule ou au convoi.
Distance d'arrêt et masse freinée
V0²
La distance d'arrêt est : d=
2v
L'effort retardateur au semelles de frein s'appliquant sur la roue s'exprime par : F = S.p
B
La masse freinée est fonction de l'effort à la semelle S : B = k.S ou : S =
k
F S.p B p B p
La décélération est : γ = = = ⋅ = ⋅
Q Q k Q Q k
B p
Le coefficient de freinage x = se remplace dans γ : v = x ⋅
Q k
d'où:
V0² k V0² k.Q 1 Q
d = ⋅ = ⋅ = ⋅ V0² ⋅ k
2 x.p 2 B.p 2 B
La distance d'arrêt est donc inversement proportionnelle à la masse freinée ou au coefficient de freinage.
Influence de la masse du véhicule
Si la masse varie, le coefficient de freinage varie. Plusieurs cas peuvent se présenter :
• Véhicule à masse constante :
Ce sont les engins moteur - y compris les locomotives Diesel - dont la masse embarquée de
carburant en soute diminue progressivement. ex: 4000 litres (# 4t) sur une masse de 100 t - soit
4%
• Véhicule à masse faiblement variable: cas des voitures de passagers : 50 t à vide 57 t
en pleine charge; soit +14%
296
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
297
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Influence de l'ADHERENCE
Alors qu'en traction elle ne joue que sur l'engin moteur, en freinage, dès lors que tous
les véhicules participent à l'effort retardateur, l'ADHERENCE roue - rail influe sur tous
les véhicules freinés. Comme en traction, l'effort de freinage appliqué à la roue ne peut dépasser
la limite physique de frottement au contact. Si Q est la charge de la roue, S l'effort appliqué à la
semelle, p et f les coefficients de frottement entre semelle - roue et rail - roue, pour qu'il y ait
roulement, il faut : Sp < Qf. C'est la relation fondamentale du freinage.
Le problème pratique à résoudre est de tenir compte des variations importantes de
la qualité du contact entre la roue et le rail :
- rail humide ou gras, présence de corps étrangers (feuilles mortes, graisses etc...)
- adhérence moindre à grande vitesse
Il en résultera une prise en compte dans le calcul et dans l'expérimentation,
des conditions d'adhérence moyennes disponibles sur un parcours donné, pour la détermination
des distances d'arrêt.
L'implantation des signaux d'espacement des trains en tiendra également compte
pour faire "l'enveloppe" des cas de circulations possibles.
COMMENT FREINER ?
Il existe deux méthodes pour freiner en utilisant :
- l’énergie de FROTTEMENT
- l’énergie DYNAMIQUE
Le freinage par FROTTEMENT
C'est le plus ancien, le plus répandu et celui qui s'applique à tous les véhicules: moteur et
remorqué. Citons les deux principaux types :
- frein à SEMELLES
- frein à DISQUES
298
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le Frein à SEMELLES
299
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le Frein à DISQUES
Des garnitures enserrent un ou plusieurs
disques calés sur l'essieu. L'énergie cinétique
se dissipe alors en chaleur par frottement non
plus sur les roues mais sur les disques ventilés
naturellement. On évite ainsi les usures et
déformations de la table de roulement
résultant du frottement des semelles. Ce type
de frein est généralisé sur le matériel
voyageurs et se développe sur les essieux
moteurs des locomotives; dans ce cas le
disque est flasque au plus près de la roue pour
laisser l’espace nécessaire à la transmission.
Le Freinage DYNAMIQUE
On appelle ainsi les systèmes sans frottement qui génèrent par eux-mêmes leur propre
effort résistant. Ce sont :
• le freinage ELECTRIQUE
• le freinage ELECTROMAGNETIQUE
• le frein HYDRODYNAMIQUE
300
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
•
Le freinage ELECTRIQUE
Le moteur électrique est réversible : s’il reçoit de l’énergie mécanique, il fournit de
l’énergie électrique en développant un couple résistant : il est générateur.
L’énergie électrique produite peut être utilisée de deux manières :
• dissipée dans une résistance : freinage rhéostatique
• utilisée par un autre récepteur : freinage par récupération
Freinage rhéostatique
Les moteurs sont déconnectés de l’alimentation et branchés sur une, ou plusieurs
résistances ventilés.
ventilation
AS
3
hacheur
onduleur
+
rhéostat
L’emploi du freinage rhéostatique présente des atouts et doit satisfaire des contraintes
synthétisés ci-dessous :
Atouts Contraintes
Indépendance du réseau d’alimentation Installation lourde et encombrante
Utilisable en traction autonome Coût élevé
(transmission électrique) Bruit de ventilation élevé
301
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
302
TRACTION FERROVIAIRE
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Freinage ELECTROMAGNETIQUE
C'est un patin de fonte constitué d'électro-aimants: il se place à très faible distance du
rail; l'effort de freinage résulte du courant induit par le patin dans le rail . Il peut aussi être utilisé
avec frottement si le patin s’applique sur le rail.
303
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le Freinage HYDRODYNAMIQUE
L'application de ce type de frein aux engins moteur équipés d'une transmission
hydraulique est particulièrement intéressante car on dispose déjà de la réserve et de la pompe
à huile utilisée pour la transmission. Son principe est simple:
- un rotor calé sur l'arbre secondaire en amont de l'inverseur de sens de marche;
- un stator fixé sur le carter.
C'est un frein sans usure qui nécessite cependant une régulation pour rester en limite
de puissance transmissible.
La COMMANDE du FREINAGE
Principes et Modes de Freinage
Principes
• FREIN CONTINU : la mise en action du frein s'effectue volontairement à
partir de la cabine de conduite ou d'un point quelconque du train.
• FREIN AUTOMATIQUE : la mise en action s'effectue sur chaque
véhicule freiné en cas de fractionnement accidentel du train (rupture d'attelage).
• FREIN CONTINU AUTOMATIQUE : lorsque les deux conditions ci-
dessus sont réalisées.
• FREIN MODERABLE : lorsque l'effort de freinage peut être gradué à
volonté par l’agent de conduite.
Modes
• FREINAGE de SERVICE : l'effort de freinage est commandé à volonté
pour obtenir, soit l'arrêt en un point donné, soit un ralentissement à une vitesse donnée.
• FREINAGE de MAINTIEN : l'effort de freinage est commandé pour
maintenir une vitesse donnée en pente.
• FREINAGE MAXIMUM de SERVICE : l'effort de freinage de service
est commandé au maximum.
• FREINAGE d'URGENCE :: l'effort de freinage es commandé par un
robinet d'urgence ou une poignée de signal d'alarme du train en cas de danger.
• FREINAGE AUTOMATIQUE IMPOSE : freinage d'urgence provoqué
par une commande de contrôle de vitesse ou de veille automatique.
Systèmes de commande
La commande de freinage s’effectue par un apport d’énergie fourni :
soit par l’air atmosphérique – comprimée ou déprimée (vide)
soit par un fluide sous pression (hydraulique)
304
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Conduite Principale
desserrage
détendeur 9/6 bar
serrage
D robinet de
S mécanicien Conduite Générale
distributeur distributeur
D D
S S
RA RA
D D
cylindre de frein
La conduite générale est alimentée en air comprimé par l'intermédiaire d'un détendeur 9
bars / 5 bars et du robinet de mécanicien grâce à la conduite principale, elle-même reliée au
réservoir principale alimenté par le compresseur principal de l’engin moteur. Les variations de
pression de la CG sont commandées par le robinet de mécanicien et transmises au DISTRIBUTEUR qui
va les transformer en sorte que :
305
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
306
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le Frein ELECTRO-PNEUMATIQUE
La simultanéité des actions sur le frein est obtenue en relayant sur chaque véhicule
les fonctions pneumatiques de vidange et de ré alimentation de la CG assurées par le robinet
de mécanicien. A cet effet il faut disposer sur chaque véhicule :
• d'une alimentation réalisée par la conduite principale venant de la
locomotive;
• d'un bloc électro-pneumatique comprenant deux électrovalves :
- l'une de SERRAGE mettant la CG à l'atmosphère,
- l'autre de DESSERRAGE permettant de la ré alimenter.
Ces électrovalves sont commandées par une double ligne électrique - dite de serrage
et de desserrage - elle-même contrôlée par deux contacts électriques du robinet de mécanicien.
Ainsi les variations de pression dans la CG se propagent mais sont « devancées » au
niveau de chaque véhicule. Les temps de réponse sont donc réduits dans des proportions tels que
les réactions d'attelages sont supprimées et les distances d'arrêt réduites. Le schéma de principe
est donné ci-dessous :
307
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
desserrage EV serrage
robinet de D EV desserrage
mécanicien serrage
S
distribute distribute
D D
S S
RA RA
D D
cylindre de frein
308
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le frein à vide
Quantification du vide
Le vide, dans une enceinte fermée, est quantifié de trois façons :
• en référence à la pression absolue :
la pression dans l’enceinte peut varier de 0 à 1,013 bar ou de : 0 à 760 mm de Hg
• à partir de la dépression par rapport à la pression atmosphérique :
0 < Pa - P < 1,013 b
0 < Pa - P < 760 mm Hg
• en pourcentage de vide: P (%) = [ (Pa - P) ] × 100
Génération de l’effort dans un cylindre de frein à vide
La différence de pression entre les deux faces d’un piston engendre un effort :
F = (P1.S) - (P2.S) = S (P1 - P2)
309
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
310
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Stockage
Une quantité suffisante d’air à pression voulue (9 bar) doit être disponible en
permanence pour le fonctionnement du système de freinage et des auxiliaires pneumatiques.
C’est le rôle du - ou des- réservoir principal.
Le schéma général de la production d’air comprimé est le suivant :
aspiration sécheur
radiateur
compresseur
régulation
utilisation
moteur réservoir principal
311
TRACTION FERROVIAIRE
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TRACTION FERROVIAIRE
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13° Partie
La SIGNALISATION
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TRACTION FERROVIAIRE
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TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L’ E X P L O I TAT I O N d e s T R A I N S
Qu’est ce que l’EXPLOITATION ?
C’est la gestion du trafic en sécurité, au service des Clients. Elle représente avec la
composante « SECURITE » l’essentiel du système ferroviaire.
La fonction principale de l’exploitation est de répondre à la demande de transport en termes :
de qualité, grâce à des horaires garantis
de coût, de sorte que la rentabilité soit la meilleure possible
Les contraintes de l’exploitation
Dans la mesure où la demande est importante, l’exploitation se doit d’intégrer deux
contraintes :
- utilisation du réseau existant
- gestion des situations dégradées pouvant survenir des interfaces avec l’environnement
« Réseau existant »
Le chemin de fer a été créé au XIX°siècle ; la plupart des entreprises ferroviaires utilisent
des lignes conçues avec les moyens et pour satisfaire les objectifs de l’époque : performances
basées sur celles de la traction à « vapeur » avec des tracés dits « de vallées », demande de
transport sans commune mesure avec celle que nous connaissons, etc…Les cadences de
circulation actuelles sont en limite de débit des lignes, les infrastructures terminales sont
fréquemment inadaptées. L’histoire est l’un des paramètres essentiels pour comprendre les
problèmes actuels.
Situations dégradées
Les trains circulent dans un environnement géographique et humain tel que de
nombreuses incidences se produisent et perturbent les conditions d’exploitation idéales. Elles
sont de deux ordres : internes ou externes.
En interne : tout dysfonctionnement des moyens matériel ou humain influe sur l’exploitation :
fiabilité du matériel roulant : retard en ligne, voire même demande de secours et remplacement
de l’engin de traction ; installations fixes défectueuses : panne d’alimentation, non
fonctionnement d’un appareil de voie, etc.. Les exploitants exigent, en la matière au niveau des
cahiers des charges, des engagements de plus en plus sévères.
En externe : il s’agit des conditions climatiques entraînant des dégradations aux abords des
voies ; des interférences avec les autres voies de circulation – passages à niveau – et les
passagers – chutes sur la voie, vandalisme, etc…
Les ACTEURS de l’EXPLOITATION
Quatre acteurs réalisent une exploitation :
le réseau
le parc de matériel roulant
le système de sécurité associé
les entités de régulation
315
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le réseau
C’est l’ensemble des lignes reliant les points de destination à desservir. Chaque liaison
est réalisée par un – ou plusieurs - « ITINERAIRE ».
VOIE UNIQUE
Une voie pour les deux sens de circulation
DOUBLE VOIE
Une voie par sens de circulation
COMMUNICATION
Liaison entre 2 voies
BIFURCATION
Départ d’une autre voie
EVITEMENT
Possibilité de croisement sur une voie unique
TIROIR
Possibilité de garage
TRIANGLE de RETOURNEMENT
Permet le changement de sens de circulation
en conservant l’orientation des véhicules
316
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Jour 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2
DIJ 0 1 2 3 4 5 6 7 8 MOD
9 0 1 2 3 4
4321 NAR 56789 56777
1 30 29 30 00 01
MTZ
2 56777 4342
59 00 28
Une locomotive part de Dijon en tête du train 4321 pour Narbonne, arrivée 17h00 ; elle en
repart à 12h00 pour remorquer le 56789, arrivée à Modane à 18h00 ; départ à 21h01 avec
56777 pour Metz où elle arrive le jour 2 à 6h59. Elle assure la réserve à Metz jusqu’à 19h00 et
en repart à 20h28 en tête du 4342. Et ainsi de suite, la journée 1 étant assurée par une autre
locomotive de l’établissement.
Les systèmes de sécurité associés
Ils comprennent : la signalisation - étudiée ci-après - et la réglementation. Cette dernière
explicite les dispositions prises par chacun des acteurs : aiguilleurs, agents de sécurité des
terminaux et gares, régulateurs, agents de conduite, etc…
Les entités de régulation
L’ensemble des moyens au sol mis en œuvre pour assurer les fonctions de l’exploitation
sont organisés pour réaliser un programme. A leur tête une instance de commandement – le PC –
coordonne et dispose :
- des aiguilleurs chargés de l’établissement des itinéraires
- du régulateur « circulations » chargé de leur suivi en temps réel
- du régulateur « sous-station » - ou « énergie » - chargé de l’alimentation pour les lignes
électrifiées
Il est en liaison avec les établissements gérants de matériels et de personnels.
Les aiguilleurs
Si au début du chemin de
fer, chaque branchement – ou
aiguillage – était manœuvré à
« pied - d’œuvre », , très tôt ils ont
été groupés en « poste ». Les
agents préposés commandent les
itinéraires, c’est-à-dire plusieurs
aiguillages associés à leur
signalisation de protection.
317
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le régulateur
Son rôle consiste à gérer une ligne – ou portion de ligne – Il dispose du graphique
théorique des circulations et est informé en temps réel par les agents de sécurité des gares, du
passage de chaque circulation. Il trace le graphique réel à partir duquel il est en mesure de
résoudre les conflits et incidents, par des garages, doublement sur voie banalisée, etc…
Gare A PK 10
Gare B PK 20
10 11 13
12 15 25
Bifur PK 35 10232
Gare C PK 40
4546 455
Gare D PK 60
1
Gare E PK 70 16 4558
4547
Gare F PK 85 Fac
455
454 1234
10921
Gare G PK 106 1234
Gare H PK 121 2
0h 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Le régulateur « sous-stations »
Il assure la surveillance des sous-stations de la ligne ou du secteur qu’il a en charge : isolement,
commutation, liaison avec le fournisseur d’énergie haute tension, en cas d’incident ou
maintenance,. Le régulateur peut être en charge d’un « central sous-stations » ou intégré à un
poste central des circulations.
318
TRACTION FERROVIAIRE
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Gare A
Bifur B
Gare B
1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4
Sillon FRET sillon inter villes sillon FRET sillons inter villes FRET
Exploitation « métro » et ligne à grande vitesse
Il semble paradoxal de rassembler ces deux trafics, opposés par leur caractéristiques :
vitesse, espace entre deux stations, nombre d’arrêts. Ils ont en commun l’homogénéité de leurs
circulations. De telles exploitations ne posent pas de problème particulier. En revanche toute
situation dégradée a des conséquences étendues. En métro, tout incident de personne sur la voie
en heure de pointe se répercute sur l’ensemble de la ligne ; de même tout incident climatique ou
de matériel se répercute sur une ligne à grande vitesse, compte tenu des cadences élevées.
Gare A
Gare B
Gare C
1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4
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TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Exploitation « banlieue »
Similaire à celle d’un métro, sa complexité peut être plus grande si elle se juxtapose à un
trafic grande ligne. Fréquemment les grandes agglomérations séparent leur trafic banlieue des
autres.
Exploitation spéciale
Dans cette catégorie rentrent les trafics spécialisés : transports de minerais ou pondéreux.
La ligne est conçue pour écouler une production entre un gisement et un port par exemple. Le
nombre de circulations est faible, en revanche le tonnage de chacune est très élevé. Citons les
lignes de chemins de fer minéraliers de Mauritanie entre Zouerate et Nouadhibou, d’Afrique du
Sud, des Etats-Unis ou de Chine.
320
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L a S I G N A L I S AT I O N
Qu’est ce que la SIGNALISATION ?
La circulation ferroviaire met en jeu un grand nombre de convois de fort tonnage
à vitesse élevée. L’ARRÊT d’un train exige une DISTANCE pour garantir la SECURITE,
qu’il soit programmé ou nécessité par la présence d’un obstacle.
Les pionniers du chemin de fer l’ont compris dès sa création; très tôt aussi l’aspect
« GESTION de TRAFIC » ou « EXPLOITATION » a bénéficié de ces installations pour être
optimisée: c’est le deuxième rôle de la signalisation.
Sécurité est l’arguments de la signalisation. Elle contribue largement à l’efficacité du
trafic, c’est-à-dire à l’acheminement rationnel des trains. La signalisation participe à
l’optimisation des coûts de transport et l’amélioration du service rendu aux Clients des Réseaux.
Les technologies mises en œuvre ont, comme pour la voie ou le matériel roulant,
évoluées considérablement. A l’origine l’Homme était le principal intervenant de
la signalisation. Aujourd’hui, s’il reste maître du trafic, il est secondé dans une très large mesure
par les automatismes. L’étape des circuits à relais fait place aux systèmes informatisés capables
de véhiculer un nombre élevé d’informations.
Nous décrivons ci-après les grands principes de la signalisation et les principales
technologies utilisées. Néanmoins l’étendue des développements est tel que la variété
d’applications est considérable : pour les seuls pays européens on compte plus de 20 systèmes !
SIGNALISATION et SECURITE
Les risques engendrés par la circulation des trains sont de cinq ordres :
1° risque : le « NEZ à NEZ »
Deux trains sur une même voie, circulant en sens opposés. Ce risque n’existe pas en
double voie si chacune est spécialisée à un sens de circulation.
2° risque : le « RATTRAPAGE »
Deux trains sur une même voie (unique ou double), circulant dans le même sens,
à vitesses différentes; l’un des trains pouvant être à l’arrêt.
321
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
4° risque : le « DERAILLEMENT»
Le non-respect de la vitesse par l’agent de conduite, peut entraîner des efforts anormaux
sur la voie, voire le déraillement. Le respect des limitations de vitesse résulte :
• de la topologie de la voie
• de perturbations temporaires dues à des travaux
• des changements d’itinéraires avec franchissement d’appareils de voie
Ces limitations constituent le « polygone de vitesse ».
160 km/h
100 km/h
50 km/h
5° risque : l’OBSTACLE
Un objet extérieur peut entraîner une collision. (véhicule routier à un passage à niveau,
chute d’un passage supérieur). La prévention de ces risques consiste :
1) à organiser les circulations pour qu’ils ne se produisent pas
2) à informer l’agent de conduite pour qu’il réagisse avant d’engager le risque
3) à provoquer toute mesure pour empêcher les conséquences du risque et suppléer
éventuellement à l’action de l’agent de conduite.
• L’organisation des circulations est le rôle de l’exploitation
• l’information du Mécanicien est le rôle de la signalisation
• les mesures permettant d’éviter les conséquences d’un risque constituent le contrôle
de vitesse
322
TRACTION FERROVIAIRE
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CANTON 1
2
t1 t2
On observe que si pour une raison quelconque, le train 1 met un temps > (t2 - t1),
il y a rattrapage. La méthode n’est donc pas sûre.
Espacement par la distance
Considérons deux points de la ligne que l’on peut contrôler par un signal autorisant
la pénétration du canton, il est alors possible de combiner la protection contre le rattrapage ou le
nez à nez. Aucune circulation ne peut s’engager dans le canton protégé s’il n’est pas libéré par la
circulation précédente, quels que soient son sens de circulation et le temps mis pour le parcourir.
La protection des itinéraires
Un itinéraire est protégé lorsque tous les itinéraires sécants sont interdits avant
le passage d’un train.
itinéraires
interdits
itinéraire protégé
323
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
L’information de vitesse
L’agent de conduite doit obéissance passive et immédiate aux ordres de toutes natures qui
lui sont donnés, notamment en ce qui concerne les vitesses en ligne. Il est destinataire :
• soit de l’information - vitesse à respecter sur la portion de ligne où il se trouve
• soit d’une surveillance de bonne exécution de la vitesse
Dans tous les cas cette information - vitesse est la résultante d’une « enveloppe » tenant
compte :
- de la masse du train
- du profil de la ligne
de l’intervalle de sécurité à conserver entre deux trains
Vitesse
V max
Espace
A B
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TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Bouton
« ANNONCE »
Voyant
Bouton
« REDDITION »
A B
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TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Le BLOCK AUTOMATIQUE
C’est le train lui-même, par détection de sa présence dans un canton, qui se protège selon
le principe ci-dessous :
ARRET
VOIE LIBRE AVERTISSEMENT ABSOLU
- - -
+ + +
Un générateur est connecté aux 2 files de rails à une extrémité du canton. A l'autre
extrémité un relais est normalement excité et permet l'allumage d'une lampe verte pour le canton
suivant. Le passage d'un essieu shunte les 2 files de rails de sorte que le relais R se désexcite et
l'un de ses contacts allume une lampe rouge. (pour faciliter la compréhension, ne sont représentés que les
signaux rouge et vert)
326
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Une variante pour ligne à plus faible trafic à cantonnement plus long s’appelle « BLOCK
AUTOMATIQUE à PERMISSIVITE RESTREINTE » - BAPR .
D’autres systèmes de détection de présence ou de passage sont utilisés tels que :
• la pédale de passage
• le compteur d’essieux
La pédale de passage est électromécanique à
levier actionné par les boudins de l’essieu ou à
circuit magnétique modifié par la roue :
Compteur de sortie 3
ITINERAIRES et ENCLENCHEMENT
Un ITINERAIRE est un chemin parcouru dans un sens donné. Il est établi par
les branchements et traversées commandés et protégés grâce aux ENCLENCHEMENTS. Un
enclenchement est un dispositif matériel qui traduit une contrainte ou une dépendance entre deux
actions. Les premiers enclenchements furent réalisés par des systèmes mécaniques complexes de
leviers, tringles, cames, taquets, etc…L’étendue des enclenchements ne cesse de croître: ils sont
réalisés par des technologies électromécaniques ou électronique.
Les principaux types d’itinéraires sont :
VOIE UNIQUE
Toute circulation est protégée contre une circulation en sens inverse :
ARRET
VOIE LIBRE ABSOLU
DOUBLE VOIE
Chacune est spécialisée à un sens de circulation : seul l’espacement des trains est à prendre en
compte.
DOUBLE VOIE BANALISEE
Les deux sens de circulation sont possibles sur chacune des voies, sans restriction de vitesse.
L’espacement et l’autorisation de circulation sont à prendre à compte.
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TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Aiguille prise en
pointe
Aiguille prise
en talon
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TRACTION FERROVIAIRE
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TRAVERSEE
Elle est protégée des voies de croisement:
80 Z
TIV
d’annonce
Début R Reprise à Vmax
de la ligne
de zone à 80 km/h
S2
Enveloppe de
S1 décroissance de
vitesse
0 S1 S2
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TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Générateur de
fréquences codées
capteurs
315
285
235
section
170 tampon
freinage
automatique
35
affichage en cabine
3 0 0 2 7 0 2 2 0 1 6 0 0 0 0
330
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
S2
S1
crocodile
brosse
crocodile
Le crocodile est polarisé + ou - par rapport au rail suivant l’indication « voie libre »
ou « signal fermé ».
Un équipement en secours, est constitué par un « pétard » placé sur le rail : au
passage de la roue il explose, provoquant une forte détonation audible par l’agent de conduite.
Le pétard peut être placé manuellement par un Agent sur la voie désirant « doubler » une
protection, mobile pour travaux par exemple; soit automatiquement au droit d’un signal fermé.
enregistrement de vitesse
base de temps
331
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Equipements actifs
Les informations de signalisation sont, après traitement, directement opérantes sur
le fonctionnement de l’engin de traction. Différentes applications ont été développées en
fonction de la signalisation au sol et de l’évolution de la conduite.
Déclenchement du freinage d’urgence par l’intermédiaire de la veille automatique
C’est le dispositif généralisé sur les engins classiques parcourant les lignes équipées de
signalisation par block :
répétition
enregistrement
captage traitement
(brosse de contact)
veille
automatique
équipement sol
(crocodile)
FREINAGE
d’URGENCE
Contrôle de vitesse par balises
L’engin est muni d’un capteur actif et d’un calculateur comparant l’enveloppe théorique
de décroissance de la vitesse et la courbe réelle. Si cette dernière est comprise à l’intérieur de la
première l’initiative est laissée à l’agent de conduite; dans le cas contraire le freinage d’urgence
est mis en action.
Avant le départ, l’agent saisit les paramètres du convoi : vitesse limite, charge
remorquée, nombre d’essieux.
capteur
balise
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TRACTION FERROVIAIRE
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EBICAB 700
ATB
TBL
EBICAB 900
ZUB 123
EWS
INDUSI LZB
KHP
RPS KVB TVM
EVM
EBICAB 700
BACC RSDD
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TRACTION FERROVIAIRE
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Logique Logique
de commande d’itinéraire interface
interface
boucle
balise
Radio
Processeur Carte
ETCS Itinéraires
Intégrité
Train Enregistreur
entrées / sorties
RELAIS de SECURITE
contrôle
de position
d’aiguille
circuit de
voie moteur d’aiguille
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TRACTION FERROVIAIRE
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25 000 1500
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TRACTION FERROVIAIRE
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Annexe 1
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TRACTION FERROVIAIRE
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338
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
339
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
340
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
341
TRACTION FERROVIAIRE
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BIBLIOGRAPHIE
Théorie simplifiée des longs rails soudés Jean-Pierre Fortin RGCF 1999
342
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
A new traction system via self controlled synchronous motor André Cossié
Conference Power Conversion Munich 1981
343
TRACTION FERROVIAIRE
___________________________________________________________________
Revues, périodiques :
Le Rail
Le Train
Voies Ferrées
Elektrische Bahnen
Eisenbahntechnische Rundschau
Zeleznici Magazin
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