ї UniversitéїSidiїMohamedїBenїAbdellah
Facultéїdesїlettresїetїsciencesїhumainesї
Fès-Sa sї
Mémoireїdeїfinїd étudeїduїMasterїenїgéographieї
Optionї:їAménagementїdesїzonesїfragilesї:їpréventionїetї
gestionїdesїrisquesїenvironnementaux ї
Sous thème :
Année universitaire
2008-2009
Résumé
Mots clés : risque d’inondation, Missour, crues torrentielles, bassin versant, dégâts,
aménagement.
ﻤﻠﺨﺹ
ﺤﻴﺙ ﺘﻌﺭﻀﺕ ﻤﺠﻤﻭﻋﺔ ﻤﻥ,ﺘﺯﺍﻴﺩﺕ ﻭﺘﻴﺭﺓ ﺍﻝﻤﺨﺎﻁﺭ ﺍﻝﻬﻴﺩﺭﻭﻝﻭﺠﻴﺔ ﺒﺸﻜل ﻤﺘﺴﺎﺭﻉ ﻓﻲ ﺍﻝﺴﻨﻭﺍﺕ ﺍﻷﺨﻴﺭﺓ
ﻤﻨﻁﻘﺔ ﻤﻴﺴﻭﺭ ﻜﺎﻨﺕ ﻭﺍﺤﺩﺓ ﻤﻥ ﺒﻴﻥ ﻫﺫﻩ ﺍﻝﻤﻭﺍﻗﻊ ﺍﻝﺘﻲ ﺴﺠﻠﺕ ﺒﻬﺎ ﺨﺴﺎﺌﺭ ﻤﻬﻤﺔ ﻨﺘﻴﺠﺔ.ﺍﻝﻤﻨﺎﻁﻕ ﻷﻀﺭﺍﺭ ﺜﻘﻴﻠﺔ
ﻫﺫﻩ ﺍﻷﺨﻴﺭﺓ.( ﺍﻝﻤﺭﺍﻴﺭ, ﺸﻭﻑ ﺸﺭﻕ, ﻭﺩﻝﻙ ﺭﺍﺠﻊ ﺇﻝﻰ ﺘﻤﻭﻗﻌﻬﺎ ﻓﻲ ﻤﻠﺘﻘﻰ ﺍﻷﻭﺩﻴﺔ )ﻤﻠﻭﻴﺔ, ﺍﻝﺴﻴﻭل ﺍﻝﺠﺎﺭﻓﺔ
.ﺘﺼﺭﻑ ﻤﻴﺎﻩ ﺃﺤﻭﺍﺽ ﻤﻬﻤﺔ ﺘﻨﺘﻤﻲ ﻝﻸﻁﻠﺴﻴﻥ ﺍﻝﻤﺘﻭﺴﻁ ﻭ ﺍﻝﻜﺒﻴﺭ
, ﻤﻥ ﺒﻴﻨﻬﺎ ﻁﺒﻴﻌﺔ ﺍﻝﻨﻅﺎﻡ ﺍﻝﻤﻨﺎﺨﻲ,ﺘﺘﺩﺍﺨل ﻤﺠﻤﻭﻋﺔ ﻤﻥ ﺍﻝﻌﻭﺍﻤل ﺍﻝﻁﺒﻴﻌﻴﺔ ﻭﺍﻝﺒﺸﺭﻴﺔ ﻓﻲ ﻨﺸﺄﺓ ﺍﻝﻔﻴﻀﺎﻨﺎﺕ ﺒﺎﻝﻤﻨﻁﻘﺔ
ﺍﻝﻰ ﺠﺎﻨﺏ ﻁﺒﻴﻌﺔ ﻭﺘﺄﺜﻴﺭ, ﺩﻭﻥ ﺃﻥ ﻨﻨﺴﻰ ﺘﺄﺜﻴﺭ ﺍﻝﺘﻐﻴﺭﺍﺕ ﺍﻝﻤﻨﺎﺨﻴﺔ, ﻭ ﺍﻝﻬﺸﺎﺸﺔ ﺍﻝﺠﻴﻭﻝﻭﺠﻴﺔ,ﺍﻝﻤﻭﻗﻊ ﺍﻝﻁﺒﻭﻏﺭﺍﻓﻲ
ﺍﻝﺘﻲ ﺘﺴﺎﻫﻡ ﺒﺸﻜل ﻜﺒﻴﺭ ﻓﻲ ﺍﻝﺭﻓﻊ ﻤﻥ- ﻀﻌﻑ ﺍﻝﺘﺠﻬﻴﺯ, ﺍﺴﺘﻐﻼل ﺍﻝﺘﺭﺒﺔ- ﺍﻝﺘﺩﺨﻼﺕ ﺍﻝﺒﺸﺭﻴﺔ ﻓﻲ ﺍﻝﻤﺠﺎل
.ﺨﻁﻭﺭﺓ ﻅﺎﻫﺭﺓ ﺍﻝﻔﻴﻀﺎﻨﺎﺕ
ﻜل ﺍﻝﻌﻭﺍﻤل ﺍﻝﺴﺎﻝﻔﺔ ﺍﻝﺫﻜﺭ ﻜﺎﻥ ﻝﻬﺎ ﺩﻭﺭ ﻜﺒﻴﺭ ﻓﻲ ﺤﺩﻭﺙ ﻓﻴﻀﺎﻨﺎﺕ ﻜﺎﺭﺜﻴﺔ ﻭﺍﺴﺘﺜﻨﺎﺌﻴﺔ ﺒﺎﻝﻤﻨﻁﻘﺔ ﻓﻲ ﺍﻝﻌﺎﺸﺭ ﻤﻥ
ﺠﻌﻠﺕ ﻤﻥ ﻤﻴﺴﻭﺭ ﻤﻨﻁﻘﺔ ﻤﻨﻜﻭﺒﺔ, ﻤﻤﺎ ﺨﻠﻑ ﺨﺴﺎﺌﺭ ﺒﺸﺭﻴﺔ ﻭﻤﺎﺩﻴﺔ ﻤﻬﻤﺔ,2008 ﺃﻜﺘﻭﺒﺭ
ﻫﺩﻩ ﺍﻷﺤﺩﺍﺙ ﺃﻅﻬﺭﺕ ﻤﺩﻯ ﺍﻝﻨﻘﺹ ﺍﻝﺤﺎﺼل ﻓﻲ ﻤﺠﺎل ﺍﻝﺘﻬﻴﺌﺔ ﻝﺤﻤﺎﻴﺔ ﻤﻨﻁﻘﺔ ﻤﻴﺴﻭﺭ ﻤﻥ ﺍﻷﺨﻁﺎﺭ ﺍﻝﻬﻴﺩﺭﻭﻝﻭﺠﻴﺔ
ﺍﻝﻤﺤﺘﻤﻠﺔ ﺍﻷﻤﺭ ﺍﻝﺫﻱ ﻴﺤﺘﻡ ﺍﺘﺨﺎﺫ ﺍﻝﺘﺩﺍﺒﻴﺭ ﺍﻝﻼﺯﻤﺔ ﻭﺍﻝﻔﻌﺎﻝﺔ ﻝﺘﻬﻴﺌﺔ ﺍﻝﻤﺩﻴﻨﺔ ﻤﻥ ﺍﺠل ﻤﻭﺍﺠﻬﺔ ﻤﺨﺎﻁﺭ ﺍﻝﻔﻴﻀﺎﻨﺎﺕ
.ﻤﺴﺘﻘﺒﻼ
ﺍﻝﺘﻬﻴﺌﺔ, ﺍﻝﺨﺴﺎﺌﺭ, ﺤﻭﺽ ﺍﻝﺘﺼﺭﻴﻑ, ﻋﻭﺍﻤل ﺍﻝﻨﺸﺄﺓ, ﻤﻴﺴﻭﺭ, ﺨﻁﺭ ﺍﻝﻔﻴﻀﺎﻥ:ﻜﻠﻤﺎﺕ ﻤﺤﻭﺭﻴﺔ
Sommaire
Introduction…………………………………………………………………………………….5
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2 :
CHAPITRE3 :
CHAPITRE 4 :
Conclusion ……………………………………………………………………………………83
Bibliographie………………………………………………………………………………….85
ANNEXES ………………………………………………………………………………...….94
Dédicace
Aucune expression ne peut être à la hauteur d’exprimer
la profondeur des sentiments que j’éprouve pour les
personnes qui m’ont entouré depuis toujours par leur
amour, et leur attention.
A ma mère : la femme qui m’a comblé de joie et de
bonheur.
La femme qui m’a été le symbole de patience;
La femme qui m’a donné la tendresse et la chaleur.
A toi maman.
A mon père : l’homme qui m’a toujours aidé ; l’homme
qui m’a, tout le temps, encouragé matériellement et
moralement ; l’homme dont j’en suis fier ; l’homme à qui je
dois tout.
A toi papa.
Veuillez bien trouver ici l’expression de ma très vive
reconnaissance.
Remerciement
Je tiens à remercier Dr. Ali TAOS, qui a très volontiers accepté de m’accompagner
comme dirigeant dans ce modeste travail. Il est de mon devoir d’avouer qu’il m’a
beaucoup aidé, grâce à sa grande connaissance, son comportement, sa sagesse, son
expérience. Que dieu le garde
Je remercie tout mes professeurs qui m’ont formé durant c’est deux ans, que je
n’oublierai jamais. Il est de mon devoir les remercier chacun par son nom : Mr le
doyen Brahim AKDIM ; Mr le coordonateur Khalid OBDA; Mr Mohamed LAAOUANE ;
Mr Abdelatif TRIBAK ; Mr Abdelghani GARTET ; Mr Mohamed CHAOUKI; Mr Mhamed
AMYAY ; Mr Hassan DAIDE ; Mr Youssef BENBRAHIM ; Mr Adbelhamid IDRISSI
JANATI ; Mme Amina ELBOUICHI.
Je tiens à remercier égaement les professeurs des autres facultés.
Mes remerciements s’adressent également à Mr MORAD AKI, Meriem
ABDELLAOUI (AUSF)
Me s sincères remerciements : Mr ARJANI (DPE), AMIN, MOUAAD,
MOHAMADIN (EF), AZIZ (DPA).
A toutes ces personnes, ainsi qu’à tous mes amis (es) et mes camarades, je ne
peut les citer tous puisqu’il sont nombreux, je dédie ce modeste travail en témoignage
d’amour le plus sincère.
Sans oublier mes chers parents pour leurs soutien et leurs encouragement, ainsi que
mes frères.
Merci pour tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin.
infinimentt
MERCI infinimen
Introduction
Parmi les risques naturels qui menacent souvent la sécurité des sociétés humaines, il y a les
risques d’inondation. Aujourd’hui, ces phénomènes hydromorphologiques deviennent parmi les
sujets d’actualité partout dans le monde et au Maroc, en raison notamment des dommages
dramatiques et coûteux qui leurs sont associés et qui affectent la société, ses biens et
l’environnement.
Dans le passé, les crues extrêmes ont favorisé des inondations dans de nombreuses régions du
Maroc. Ce sont les cas par exemple des inondations qui ont dévasté Sefrou le 25/9/1950, ou celles
qui ont ravagé la Vallée du Ziz le 5/11/1965, ou encore celles de la Moulouya survenues le 23 mai
1963, celles de Taza 2000 et 2002, ou encore celles très récentes de Tanger, Nador, Errachidia,
Driwch et Missour.
En fait, la croissance démographique et le développement socio-économique dans diverses
régions du Maroc durant les 5 dernières décennies ont certainement favorisé une occupation
croissante de l’homme des zones fluviales vulnérables, souvent menacées par les inondations. En
plus des conditions météorologiques particulières, l’occupation d’espaces fluviaux à risque
d’inondation explique en effet grandement et dans plusieurs régions du Maroc, l’accroissement des
dégâts associés aux inondations.
A l’instar des autres régions du Maroc, la ville de Missour a connu le 10 octobre 2008 des
inondations torrentielles et dramatiques. Ces inondations ont causé des dommages très lourds, qui
ont affecté la population et ses biens. En effet, la localisation de la ville de Missour dans une zone
intra-montagneuse et traversée par des cours d’eau très importants, favorise l’exposition à des
risques hydrologiques torrentiels, souvent liés à des averses orageuses brutales. L’augmentation du
risque d’inondation à Missour s’expliquee également par l’évolution de la vulnérabilité du milieu,
alors accentuée par la croissance démographique au niveau de cet agglomération.
Dans ce travail, nous étudierons le cas des inondations du vendredi 10 octobre 2008 :
Les principaux objectifs du travail sont les suivants :
1. Comprendre et discuter les principaux facteurs généraux de la genèse des inondations dans le
secteur de Missour.
2. Définir et délimiter les zones exposées aux risques d’inondation dans le périmètre urbain de
Missour et les douars voisins.
3. Essayer d’analyser les causes et les impacts des intempéries du 10 octobre 2008.
Première étape
Deuxième étapes
Bibliographie générale en
relation avec le sujet :
Troisième étape
Quatrième étape
Rédaction du mémoire
Chapitre 1
Introduction
1. Situation géographique
La ville de Missour se situe dans la vallée de la Moyenne Moulouya, entre les longitudes 3ْ50’ et
4ْ4’et et les latitudes 33ْ et 33ْ 10’ (Fig.1.1). Elle se trouve à environ 200 km de la ville de Fès, sur
la route nationale RN 15 et à environ 100 Km à vol d’oiseau au Sud –Est de la ville de Boulemane.
Missour est le chef- lieu de la province de Boulemane depuis 1975. On peut accéder à la ville
de Missour depuis :
2. Le milieu naturel
Sur le plan topographique, la ville se situe dans la vallée de la Moyenne Moulouya. Il s’agit
d’une dépression qui se présente sous forme de la lettre V et qui est ouverte largement vers l’Est.
Cette dépression intra -montagneuse est située entre les deux branches de la chaîne atlasique qui
sont le Moyen Atlas et le Haut Atlas. La ville est bâtie sur une plaine sillonnée par l’oued Moulouya
et ses principaux affluents de rive gauche : l’oued Chouf cherg et l’oued Lamrayer (Fig. 1).
Au niveau local, la zone urbanisée est installée sur des unités topographiques diverses grâce à
l’existence des oueds qui traversent la ville de Missour où on distingue les plaines alluviales de ces
oueds, les versants dominant ces oueds, et des petits plateaux locaux.
Le tableau suivant donne les superficies des différentes unités topographiques sur lesquelles est
plantée la zone urbaine de Missour :
Figure. 1.3. Localisation de Missour d’après la photo satellite (extrait de Google earth 2006).
Du point de vue tectonique, la plaine de Moulouya est une cuvette de subsidence ayant subi le
contre-coup des mouvements orogéniques alpins en les amortissant. L’existence des dolomies de
l’aléno-bajocien qui constitue un substratum résistant affleurant dans le Moyen Atlas et le Rekham,
de part et d’autre de la vallée. Ce substratum se présente comme un vaste synclinal dissymétrique
plongeant très lentement du Rekham vers le Moyen Atlas qu’il rejoint par une remontée brutale.
L’anticlinal de la bordure atlasique peut être déversé et faillé sur le flanc redressé du synclinal de la
plaine.
Le substratum et les terrains secondaires qui le recouvrent sont affectés d’accidents de direction
atlasique (WSW-ENE) dont le principal semble correspondre au tracé du lit de la Moulouya.
Tableau 1.2. Répartition des principales classes de sols dans le secteur d’étude
(D’après DPA de Missour 2009).
D’après le tableau, nous remarquons que le Tirs et le Hamri occupent des superficies très
importantes ; environ (310 ha) ce qui représente 92% de la superficie totale de la commune urbaine
de Missour.
La couverture végétale joue un rôle primordial dans le ralentissement du ruissellement dans les
bassins versants et l’atténuation de la gravité des crues dans les lits des oueds. Aussi, Il est admis
que les bassins de dimension modeste, boisés, connaissent des débits de crues plus faibles que ceux
non boisés, en raison notamment de l’effet pondérateur des forêts et des sols humifères (A. Taous,
2005). Il s’agit donc d’un facteur qui influence directement l’écoulement dans le réseau
hydrographique.
Dans la région de Missour, la répartition des végétations est contrôlée par les conditions
climatiques, par la lithologie, l’altitude, l’exposition des versants et l’action de la population locale.
Dans le cas de la zone de Missour, les conditions climatiques locales, arides, ne favorisent pas
la mise en place d’une couverture végétale capable d’intervenir d’une façon efficace pour diminuer
la rapidité des crues : l’alfa reste largement la formation végétale qui domine dans les bassins
versants qui s’étendent dans la province de Boulemane et qui drainent vers la dépression de Missour
(fig. 1.6).
Pour la province de Boulemane, la forêt constitue en effet la seconde activité importante de la
population, avec une superficie de 840 864 hectares. Globalement, la végétation naturelle est
composée d’Alfa et d’Armoise. L’Alfa représente plus de 80% de la surface forestière (service eau
et forêt, 2002).
Signalons aussi que les hauts massifs du Moyen Atlas où s’étend le bassin de Chouf Cherg,
soustraient la région à l’influence océanique, tandis que l’influence méditerranéenne est très faible à
cause de l’éloignement de la cote et donc c’est l’influence saharienne qui marque les formations
végétales.
Tableau 1.3. Répartition des surfaces forestières par essence dans la province
de Boulemane (D’après l’administration des eaux et forêts 2009.)
Planche photos 1.1. L’état de la couverture végétale dans la région de Missour. Les deux photos illustrent la
dégradation de la couverture végétale dans le bassin de Chouf Cherg , facteur qui augmente la gravité des crues et
accentue l’érosion hydrique. (Photos de. 2009).
Les conditions climatiques sont un générateur des risques hydrologiques menaçant la stabilité de
la population, leurs biens, et leurs activités. De plus le climat intervient indirectement par le biais de
la végétation et les caractéristiques des sols qui entrent également en jeu pour la détermination des
caractéristiques hydrographiques des bassins versants (A. Taous, 2005). Pour cela l’étude de ces
conditions est très importante pour bien comprendre la genèse et le mécanisme des inondations.
A l’échelle régionale, le climat du bassin de la Moulouya est largement influencé par
l’orographie atlasique. En effet, le dispositif qui l’entoure est le facteur principal de son aridité. Il
faut noter aussi que son régime thermique est extrêmement contrasté avec des étés très chauds et
orageux. La région est dotée d’une atmosphère sèche et d’un climat purement continental sec, mais
relativement frais lorsque les vents occidentaux dominent.
Et puisque la ville de Missour fait partie de ce bassin et se compose de plaines et de plateaux
arides ; Son climat lui aussi est caractérisé par un été très chaud et un hiver froid et sec.
Aussi, la ville de Missour, comme il a été signalé auparavant, est bâtie sur une plaine sillonnée
par l’oued Moulouya et ses affluents qui sont Chouf cherg et Lamrayer, sur une altitude moyenne
d’environ 890 m, cette position influence directement sur son climat, qui présente les mêmes
caractéristiques des régions sahariennes et sub-sahariennes, ceci grâce aux facteurs suivants :
- La continentalité ;
- Les influences sahariennes, venant du sud ;
- La position topographique : qui se traduit par la localisation de Missour dans une dépression,
entourée par des chaînes montagneuses qui empêchent l’arrivé des influences méditerranéennes et
atlasiques (Tag B, 2003).
2.4.1 La température
Le secteur d’étude se caractérise par une température très élevée surtout en été, les températures
maximales varient entre 30° et 36°C , tandis que la température minimale peut descendre sous 0 à
1° C, pour le mois le plus froid.
Mois J f M A M J J A S O N D Moyenne
annuelle
Temp. max 16,8 14,7 21,6 26 26 33,5 38,1 38,6 30,7 25,2 20,7 15,5 25,65
Temp. mini 4 6 7,2 11 13 17,4 22,1 21,1 17,1 12,8 7,7 3,1 11,8
MOYENNE 10,.3 10,4 14,1 18 19 25 29,3 29,2 22,9 18,4 13,4 8,4 18,90
45
40
35
30
Temp. max
25
Temp. mini
20
MOYENNE
15
10
5
0
J f M A M J J A S O N D
mois
année Jan fév Mar Avr Mai Jui Jui Aou Sept Oct Nov Dec Cumul
2003 3,33 9,95 30,48 7,37 14,22 0,76 5,08 4,83 1,02 29,7 5,08 3,56 115,39
2004 1,78 0,51 10,41 9,19 52,65 11,7 1,76 2,54 0,76 7,62 10,9 13,46 123,32
2005 0,76 10,2 3,3 0 0,76 7,37 2,29 12,2 14 23,9 6,35 4,32 85,35
2006 37,08 0,51 12,19 10,7 21,84 14,22 3,56 1,52 9,65 22,9 18,5 0,76 153,41
2007 2,54 8,89 7,11 56,1 22,35 0 9,91 1,02 17,8 - 134 5,08 265,19
2008 39,12 88,9 40,89 0 99,31 6,86 13,5 12,7 134 277 59,4 5,84 777,24
Moyenne 14,1 19,8 17,4 13,9 35,19 6,818 6,01 5,8 29,6 72,1 39,1 5,503 253,32
300
250
2003
200 2004
p/mm
2005
150
2006
100 2007
2008
50
0
Jan fév Mar Avr Mai Jui Jui Aou Sept Oct Nov Dec
mois
A partir de ce diagramme, on peut constater que les valeurs des précipitations varient aussi bien
d’une année à l’autre et dans la même année. L’année 2008 a enregistré une exception par rapport
aux années précédentes avec une valeur de 777,24 mm. Ce sont plus particulièrement les
précipitations enregistrées pendant le mois d’octobre qui ont atteint à elles seules 276 mm; ce qui a
causé des dégâts matériels et humains importants soit par la grêle soit par les crues.
2.4.3. L’hydrologie
Du point de vue hydrologique le secteur d’étude est traversé par plusieurs oueds qui sont oued
Moulouya qui est considéré comme la rivière principale de la région et de ses affluents qui sont
Chouf cherg et Lamrayer (figures 1.10 et 1.11) . La ville de Missour est située à la confluence de ces
oueds, ce qui expose les quartiers riverains de ces cours d’eau à des problèmes des inondations en
périodes des crues.
L’Oued Moulouya draine les deux parties de bassin versant de Haute et de Moyenne Moulouya,
il prend sa source à Alemsid à la jonction du haut et du moyen Atlas, son écoulement est caractérisé
par une forte variabilité.
Concernant l’oued Chouf cherg, il constitue l’affluent principal de la Moyenne oued Moulouya,
et draine les eaux de ruissellement des massifs montagneux du Moyen Atlas avant de s’écouler vers
la périphérie Sud-est de la ville de Missour, puis il rejoint oued Lamrayer et converge vers oued
Moulouya. Signalons que c’est principalement l’oued Chouf Cherg qui a engendré en octobre 2008
des inondations qui ont causés des dégâts très lourds à Missour.
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Figure 1.10. L’Oued Moulouya et ses principaux affluents en amont de Missour.
Douar Igli
1 Nord-Est
1 : Oued Moulouya : qui est le principal cour
d’eau dans la région, il constitue une séparation
naturelle qui subdivise le douar Igli en deux parties, à
savoir Igli Nord-Ouest et Igli Nord-Est.
Quartier
2 ERAC 2. Oued Chouf Cherg. Affluent de Moulouya, il
draine un sous bassin versant d’une superficie de
1194 Km² et d’une longueur d’environ 108Km, il
traverse la périphérie Sud-est de la ville de Missour
25000
ha
20332
20000
15000 12777
10000 N de la
population
5055
5000
1635
0
1971 1982 1994 2004
recensem ent
D’après ces données, la population du centre de Missour s’est multipliée par 12 entre 1971 à
2004. En effet, la municipalité de Missour n’était qu’un petit village en 1971 et sa promotion au
rang de province et l’effort fourni en matière d’équipement ont entraîné un afflux des populations de
la province et d’autres villes marocaines. Il est à signaler que l’année 1977 correspond à la date de la
création de la province de Missour-Boulemane, dont la ville de Missour est le chef - lieu.
Dans le tableau ci-après nous présentant les données relatives à l’évolution de la population entre
1994 et 2004 à Missour et les communes rurales voisines. Les données indiquent que le taux
d’accroissement démographique de la commune urbaine de Missour entre les années précitées est
de l’ordre de 5,1%, ce qui dépasse de loin les taux enregistrés dans les autres communes rurales
voisines, à savoir les communes rurales Ouizret (1 ,1%) et Sidi boutayeb (0,7%).
Le taux
Recensement 1994 2004
d’accroissement
N d’habitants N de familles N d’habitants N de familles annuel
commune
Missour 12778 2470 20987 4286 5.1
Sidi boutayeb 8924 1457 9522 1705 0.7
Ouizghet 4928 856 5509 936 1.1
Tableau 1.6. L’évolution de la population des communes de Missour selon le recensement 1994-2004.
(D’après la province de Missour (2009)
Cette augmentation est liée principalement à l’exode rurale vers le centre urbain de la ville pour
des considérations socio-économiques (scolarisation, emploi, impact de la sécheresse…..).
Soulignons aussi que parmi les effets de cette exode, l’apparition des quartiers d’habitat insalubre,
souvent sous équipés et installés aux bords des oueds ce qui augmente la vulnérabilité au risque des
inondations. C’est le cas par exemple du douar Lamrayer (Planche photos1.2.).
3
Photo 3 : Installation des douars non
réglementaires dans des zones sensibles aux risques
d’inondations ; cas du douar Hourya
Planche photos. 1.2. Exemples de l’extension urbaine non contrôlée dans la ville de Missour.
Figure 1.14. L’extension de la zone urbaine de Missour dans un site de confluence de cours d’eau
(d’après le PDA de Missour, 2002)
Conclusion
°°°°°°°°°
Chapitre 2
Introduction
Dans ce chapitre nous allons essayer de faire en premier temps un diagnostic de la situation des
inondations à Missour, en déterminant et présentant les zones inondables. En deuxième temps, nous
discuterons les facteurs de la genèse des crues à l’échelle des bassins versants.
1. Quelques définitions
Dans un cours d’eau, la crue correspond à l'augmentation significative de la quantité d'eau qui
s'écoule dans la rivière par unité de temps (augmentation du débit). Une crue peut favoriser le
débordement des eaux qui sortent du lit ordinaire de l’écoulement pour submerger un espace fluvial
habituellement hors d’eau et engendrer l’inondation. Cette dernière peut être rapide, ou lente, et peut
concerner une partie ou l'ensemble du lit majeur de la rivière. L'importance de l'inondation dépend
de trois paramètres hydrologique essentiels : la hauteur d'eau, la vitesse du courant et la durée de la
crue.
Lorsque des précipitations intenses, telles des averses violentes, tombent sur un bassin versant,
les eaux ruissellent et se concentrent rapidement dans le cours d'eau, engendrant des crues
torrentielles brutales et violentes. Le cours d'eau transporte de grandes quantités de sédiments et de
flottants (bois morts, etc.), ce qui se traduit par une forte érosion du lit et un dépôt des matières
transportées. Ces dernières peuvent former des barrages (appelés embâcles), qui, s'ils viennent à
céder, libèrent une énorme vague pouvant être très destructrice et dangereuse (débâcles).
La ville de Missour se situe dans un secteur de confluence de trois oueds importants : Oued
Moulouya, Oued Chouf Cherg et Oued Lamrayer (fig.2.1). Les inondations des dernières décennies
(de 1963, 1993, et plus particulièrement l’inondation de 2008) ont montré que les zones riverains de
ces oueds sont menacées par des inondations en périodes de pluies exceptionnelles.
1) Oued Moulouya
La Moulouya longe la partie Est de la ville, et constitue une séparation naturelle qui subdivise le
douar Igli en deux parties, à savoir Igli Nord-Ouest et Igli Nord-Est. A Missour, le lit majeur de la
Moulouya est étroit (100 m en moyenne) avec un chenal sinueux et une pente de l'ordre de 0,02%.
L’écoulement est caractérisé par une forte variabilité. Le régime de l’oued Moulouya se
caractérise par des hautes eaux en automne et au printemps grâce à la fonte de la neige qui couvre
les sommets de Haut Atlas, alors que l’étiage se situe aux mois de Juillet Aoùt. Signalons que le
débit de Moulouya est contrôlé en amont par le barrage de Sidi Saïd à la proximité de Midelt. (A.
Bouabdli, et al. 2005)
Rappelons que la Moulouya draine les deux parties du bassin versant de la Haute et Moyenne
Moulouya, il prend sa source à Alemsid à la jonction du Haut et du Moyen Atlas.
Son bassin est caractérisé par un climat aride à semi-aride. La pluviométrie moyenne
interannuelle au niveau du bassin Moulouya est d'environ 245mm, elle varie globalement entre
110mm et plus de 515mm, les valeurs les plus basses sont enregistrées au niveau de la Moyenne
Moulouya, où se situe la ville de Missour.
Il constitue l’affluent principal de oued Moulouya dans la zone d’étude. Il longe la partie sud
du périmètre urbain de Missour. Ce cours d’eau draine les eaux de ruissellement des massifs
montagneux du Moyen Atlas avant de s’écouler vers la périphérie Sud-est de la ville de Missour,
puis il rejoint oued Lamrayer et converge en aval vers oued Moulouya (photo2.1).
Le régime de l’oued Chouf Cherg et même que celui de l’oued Moulouya, il se caractérise par
un régime permanent grâce à l’alimentation karstique des massifs atlasiques.
3) Oued Lamrayer
Ce cours d’eau a un régime épisodique et prend naissance à partir des collines sud-est de Jbel
Arhlal et s’écoule dans la partie Sud-Ouest de la ville de Missour à travers plusieurs quartiers
avant de se jeter dans l’oued Chouf Cherg.
Photo.2.1. Confluence de
l’Oued Moulouya et l’Oued Chouf
Cherg au sud ouest de la ville de
Missour.
A partir des données climatiques et des archives des services concernés (DPE de Boulemane,
ABHM), il nous apparaît que la ville de Missour a connu quelques événements hydrologiques
inondants entre 1963 et 2008. Il s’agit de crues violentes, engendrées par des précipitations
orageuses exceptionnelles et très intenses. Généralement on retient cinq ou six crues dont trois sont
inondantes : celle du 1963 (Q max instantané =1040 m³/s) ; celle du 1993 (Q max instantané
=1080m³/s) et celle du 10 0ctobre 2008, dont le débit horaire est atteint 1085m³/s. Cette crue est
considérée la plus importante, selon les archives des services e t les témoignages des populations.
Tableau 2.1. Débits maximums instantanés (m3/s) à la station de Missour (D’après DPE).
En se basant sur le travail du terrain, les témoignages de la population dans différents quartiers
riverains des cours d’eau, et surtout sur la dernière inondation de 2008, nous avons pu localiser les
différents sites inondables à Missour. Ces sites sont les suivants (figure 2.1et planche photos 2.1) :
● Les quartiers riverains de l’oued Lamrayer et plus particulièrement douar Lamrayer Tahtani
(habitats insalubres), Hay AL Quods et le quartier EL Massira.
● Le quartier ERAC et les lotissements qui occupent une plaine inondable en rive gauche de
l’oued Chouf Cherg.
● Les quartiers situés à l’extrême ouest de la ville, qui sont les lotissements projetés Nahda et
Hay Essalam.
● Les habitats et les parcelles agricoles situent en rive gauche de l’oued Moulouya, et
occupantes le lit majeur de ce dernier.
● La partie Nord de douar Igli, situé dans une bande active, plus quelques parcelles agricoles en
rive gauche de l’oued Moulouya.
Figure 2.1. Les zones menacées par les inondations à Missour et les douars voisins.
Quartier AL
Massira
O Lamrayer
O Lamrayer
A- Quartier AL Massira occupant la rive gauche de l’oued Lamrayer, pas loin de la confluence avec l’oued Chouf
Cherg.
Douar Lamrayer
O Lamrayer O Lamrayer
B-. Hay ERAC situé dans une plaine inondable, en rive gauche de l’oued Chouf Cherg
Quartier ERAC
O Chouf
cherg
C- Douar Lamrayer, installe dans le lit moyenne et majeur en rive droit de l’Oued Lamrayer
Planche photos 2.1. Zones menacées par le risque d’inondation situent en rives de l’oued Lamrayer et Chouf Cherg.
Dour Igli
Nord-Ouest
O Moulouya
O Moulouya
D- Les deux parties du douar Igli occupant les deux rives de oued Moulouya.
O Moulouya
O Moulouya
Planche photos 2.2. Zones menacées par le risque d’inondation situent en rives de l’oued Moulouya.
Les facteurs générateurs des inondations sont multiples. Plusieurs facteurs naturels et
anthropiques se combinent pour générer des crues extrêmes. Ils sont d’ordre climato-hydrologique,
géomorphologique, géologique et anthropique. Cependant, le facteur climato-hydrologique est
fondamental ; les extrêmes pluviométriques interviennent en fait directement dans les mécanismes
d’inondation et accentuent, par conséquent, l’effet de la torrentialité des eaux. Il reste un facteur
initial dans le déclenchement des crues exceptionnelles.
Les crues résultent de l’intensité des averses et encore plus du relief (M. Pardé, 1968). Au
Maroc, comme dans tous les pays du pourtour Méditerrané, le contexte climatique, malgré son
caractère semi-aride ou aride, est favorable à la genèse de crues importantes et torrentielles qui
peuvent être très dommageables et catastrophiques aussi bien pour les infrastructures publiques ou
privées que pour l’agriculture, et même causer de nombreuses victimes parmi la population.
Dans la région de Missour, les précipitations se caractérisent par une extrême variabilité,
irrégularité, et une concentration dans le temps et dans l’espace. Il s’agit souvent des orages violents,
surtout à la fin d’été et au début d’automne. Malheureusement, il n’existe pas des données précises
et des études sur ces averses orageuses exceptionnelles. Mais généralement elles engendrent des
crues d’importance variable, ce qui cause des inondations très fortes. Ces crues induisent souvent la
submersion des champs de culture et l’arrachage des arbres fruitiers, ainsi que la destruction ou le
colmatage des seguias d’irrigation, comme par exemple les cas des inondations de septembre 98 et
d’octobre 2008 qui ont causé des dégâts humains et matériels très lourds à Missour.
Figure 2.2. Précipitations moyennes annuelles à Missour, entre 1996 et 2008. (D’après le DPA de Missour)
Figure.2.3. Carte de la répartition des précipitations dans le bassin de la Moulouya en amont Missour.
Il est tout à fait normal que les caractéristiques des bassins versants interviennent dans
l’évolution rapide des crues. La taille des bassins, les fortes pentes des versants et des cours d’eau,
associées à la lithologie imperméable des sous- bassins de la moyenne Moulouya sont des facteurs
qui influencent la propagation rapide des crues et son extension spatiale dans les lits des oueds.
Parmi les facteurs qui accentuent le risque d’inondation, la topographie soit de bassin versant soit
sur la quelle est installée les agglomérations et leur biens. Il s’agit d’un élément naturel qui contrôle
la direction et la vitesse des eaux et des apports solides. C’est un facteur qui influence ou aggrave
par l’altitude et la pente le phénomène d’inondation. D’autre part, l'énergie du relief, avec des
dénivelés dépassant les 1 500 m en amont des bassins drainant vers Missour, des pentes fortes entre
40 et 80 %, constituent des facteurs favorables à la genèse de crues violentes.
1/ Le facteur du relief
L’influence du relief sur le comportement hydrologique d’un bassin se conçoit aisément, puisque
de nombreux facteurs météorologiques et hydrologiques (précipitations, température, débit
spécifiques, etc.) varient avec l’altitude et la morphologie du bassin (A. Taous, 2005).
La situation topographique de la ville de Missour, dans une cuvette intra montagneuse, entourée
par l’orographie atlasique, où les sommets du Moyen et du Haut Atlas Atlas, peuvent dépasser
3000m, favorise le déclenchement des inondations (fig. 2.4) : les hautes altitudes qui entourent la
dépression de Missour influencent les conditions climatiques locales et la répartition de la
végétation.
Il est lieu de signaler aussi que les sommets atlasiques sont caractérisés par des précipitations
neigeuses qui tiennent au sol plusieurs jours voire quelques semaines et elles constituent une
importante source d’infiltration des eaux souterraines et de ruissellement superficiel, le fait qui
augment le degré de la saturation du sols (l’humidité) et diminue la perméabilité quand il y a des
averses, ce qui provoque le gonflement rapides des débits. La carte de la figure 2. 4 ci-après illustre
les tranches des altitudes des bassins drainant vers la ville de Missour.
Figure 2.4. Carte des altitudes (en m) du bassin de la Moulouya en amont de Missour.
2/ Le facteur de la pente
Le facteur de la pente joue un rôle primordial dans la genèse et l’évolution des crues. Il influence la
vitesse de l’écoulement, le temps de concentration, le transport des apports solides, et les creusements
verticaux et latéraux dans les lits des oueds. (Y.El khaliky et al, 2005).
D’autre part, les pentes sont liées avec les altitudes. Notons que l’existence des altitudes maximales,
peuvent atteindre (3500m), en amont du bassin de la Moulouya, de Chouf Cherg et de Lamrayer dans
les chaînes atlasiques, et l’existence des altitudes minimales en aval de ces bassins, notamment à leurs
exécutoires où se localise la ville de Missour (900m). La carte de la figure 2.5 met en évidence les
classes des pentes des bassins drainant vers la ville de Missour.
D’après la carte ci-dessus, on constate que les fortes pentes dominent l’amont des bassins, et
correspondent aux montagnes qui entourent la région de Missour. Il s’agit des aires qui sont
considérées comme étant des zones de réception des averses, le fait qui favorise le déclenchement
des crues vers l’aval.
Non seulement les pentes des versants qui influencent l’évolution des crues, mais aussi les pentes
longitudinales des cours d’eau. Ces dernières jouent le rôle primordial dans le processus de transport
liquide ou solide. Le tableau suivant donne les pentes des principaux oueds traversants la ville de
Missour.
Moulouya 0.56
Chouf Cherg 1.6
Lamrayer 3.01
Tableau 2.2. Pentes des oueds de la région (d’après ABH de la Moulouya, 2004)
D’après les figures ci-dessus on constate que les pentes des oueds traversant la ville de Missour se
varient d’un oued a l’autre, de ce fait la pente l’oued Moulouya est considéré le plus faible par
apport les autres oueds, tandis que la pente de l’oued Chouf Cherg est moins que celui de l’oued
Lamrayer, le fait qui favorise le transport solide et la réduction du temps de concentration de
l’écoulement en aval.
Il est tout à fait normal que la couverture végétale du bassin versant, joue un rôle fondamental
dans le ralentissement et la régularisation de l’écoulement, l’augmentation de la capacité de rétention
du sol, et la lutte contre la dégradation des ressources en sols. Il s’agit d’un amortisseur du
ruissellement ; et un régulateur qui atténue la vitesse de l’écoulement et augment la capacité de
rétention à l’échelle du bassin versant. (B. Akdim, et al. 2003).
Dans le cas de Missour, généralement le rôle de la végétation comme régulateur
hydrologique est très réduit, puisque les versants sont globalement dénudés et le végétation reste très
dégradée en raison notamment de la succession des années sèches et une surexploitation par
l’homme.
Par ailleurs, dans le secteur de Missour se développent des formations végétales surtout le long
des oueds. Cette végétation a un rôle essentiel dans la protection des berges contre l’érosion et le
sapement par l’écoulement. Mais, malheureusement quand il s’agit de crues exceptionnelles, l’action
de cette végétation n’est pas efficace, car la violence des crues peut détruire cette végétation, surtout
celle qui existe au bord des cours d’eau ; comme c’est le cas de la crue de 10 octobre 2008 (Planche
photos.2.3.).
Planche photos 2.4 : La destruction de la couverture végétale par la violence des crues.
Il est bien entendu que la forme du bassin versant peut intervenir dans le processus de la genèse et
l’évolution des crues. Elle influence sur le débit de la crue, le temps de réponse de l’écoulement, et la
durée du temps de concentration. Le bassin versant influence par sa forme, sa taille, et la longueur de
ses cours d’eau. Théoriquement, plus le bassin est moins allongé, plus l'eau des crues est arrivée à
l'exutoire plus vite. Par contre, dans les bassins allongés, l'eau arrive progressivement, même si les
pluies sont relativement violentes sur ces bassins (Taous, 2005).
Plus le bassin est allongé (plus de 1), plus le temps de réponse hydrologique est long.
Concernant le temps de concentration des eaux, il représente la duré nécessaire pour qu'une
goutte d'eau ayant le plus long chemin hydraulique à parcourir parvienne jusqu'à l'exutoire (Christian
Lefèvre et Jean-luc Schneider., 2003). On calcule le temps de concentration (Tc) par la formule de
Giondotti :
Tc = 4*√SBV+1.5*L/0.8*√H
Où : Tc : est le temps de concentration en heures. Sbv : est la surface du bassin versant en km2.
H : est la dénivelée du BV en m.
Dans la région d’étude la forme des bassins qui drainent vers Missour se différencie, d’un bassin
à l’autre ; le tableau suivant montre les caractéristiques de chaque bassin.
Cours d’eau Surface B.v (km2) Longueur du Dénivelée (m) Pente Longitudinale
cours d’eau (%)
(km)
L’action de l’homme, ainsi que ses activités dans l’espace, peuvent influencer le degré de
perméabilité du sol au niveau du bassin versant. D’autre part, le type d’aménagement adopté par les
différents acteurs de l’espace urbain et péri-urbainm, peut amplifier l’extension spatiale de la crue et
augmenter la vulnérabilité grâce à l’intervention aux bords des oueds. (H. Driss, et al. 2004).
Au total, il faut bien retenir que les influences de la population peuvent être en amont (défrichement,
bûcheronnage, charbonnage, élevage des caprins, etc.….) et en aval (urbanisation, aménagement,
etc.….). Toutes ces actions participent à l’aggravation du phénomène, en favorisant le ruissellement et
l’érosion grâce à la dénudation des sols. Donc le rôle de l’homme se manifeste en évidence quand il
s’agit d’une inondation.
O C .Cherg
Planche photo 2.5. Pont menant à l ancien Missour à proximité de la ville. On voit ici l’engorgement par
les arbres importés de l’amont
Planche photos 2.6. Pont sous dimensionnés, colmatse par la charge solide.
Il est important aussi de savoir qu’il y a un autre facteur lié à l’aménagement, et peut causer des
inondations urbaines, il s’agit du bouchage des ouvertures d’évacuation des eaux pluviales des rues
de la ville. Signalons que la ville de Missour est dotée d’un réseau d’assainissement unitaire qui
compte environ 25 km et qui couvre une superficie urbanisée de 191ha environ. L’essentiel du
réseau se rejette dans un bassin de décantation de 2400m3 qui, par manque d’entretien ne joue pas
son rôle de prétraitement, et d’évacuation des eaux de pluies intenses. A titre d’exemple, les pluies
intenses qui du 20 septembre 2009, et qui se sont caractérisées par une concentration temporelle et
spatiale (28 mm en une durée qui n’a pas dépassé 5 minutes). Ces pluies ont occasionné un très fort
ruissellement (peu d'infiltration à cause des aires goudronnées), le fait qui a saturé les capacités du
réseau d'évacuation des eaux pluviales et conduit à des inondations aux points bas (Planche
photos.2.7).
Un autre facteur, il ne faut pas l’oublier, il s’agit de l’exploitation des carrières, ainsi que les
entailles des vallées, en effet, ces actions perturbent la dynamique naturelle du cours d’eau, et
accentuent l’incision profonde et latérale de son lit ; le fait qui active les processus d’érosion,
automatiquement, l’augmentation de la charge solide qui favorise le débordement des eaux de crue.
Planche photos 2.8 : Carrières utilisées pour l’exploitation des sables dans le lit de l’oued Chouf Cherg.
Conclusion
Ce deuxième chapitre nous a permis de faire un diagnostic des zones menacées par le risque des
inondations dans la ville de Missour. Il nous a permis aussi d’analyser les différents facteurs de la
genèse des inondations. Les quartiers et les activités qui se localisent au bord des oueds et par fois
dans les lits moyen et majeur sont les plus exposés aux inondations.
Ces sites vulnérables résultent dans la majorité des cas de l’extension urbaine non maîtrisée ; le
douar Lamrayer est un bon exemple. Parfois la vulnérabilité résulte de l’aménagement non adapté,
comme le cas deu quartier Hay ERAC.
D’autre part, on a met l’accent dans ce chapitre sur les facteurs favorisent le déclenchement,
l’accentuation, et l’extension spatiale des inondations. Il s’agit en premier lieu des facteurs d’origine
naturelle (climatiques, géomorphologiques, géologiques…), ou d’origine anthropique liés à
l’intervention de l’homme dans l’espace des cours d’eau et l’adoption d’aménagements sans prendre
en compte le risque qui peut se produire.
En effet, On peut dire que ces facteurs naturels et ces actions anthropiques dans les bassins drainant
vers la ville de Missour ont été capables de favoriser le déclenchement de fortes crues inondantes
comme l’inondation torrentielle du 10 octobre 2008 qui a causé des dommages catastrophiques.
°°°°°°°°°
Chapitre 3
Introduction
D’après les archives et les témoignages locaux auparavant, la région n’a vu aucune crue inondante
comme celle du vendredi 10 octobre ; les dégâts étaient dramatiques au niveau humain et surtout au
niveau matériel.
Concernant les paramètres favorisant le déclenchement de cette crue, on peut les résumer dans
trois éléments fondamentaux, qui sont d’abord les précipitations torrentielles exceptionnelles, qu’a
connu la région, ensuit la forte érosion en amont de l’oued Chouf Cherg ,et enfin l’engorgement du
pont menant à l’ancien Misssour. Les autres facteurs (la géologie, la pente, la couverture végétale,
etc. …) sont aussi essentiels dans le déclenchement et l’aggravation de la crue. En effet, ils
conditionnent le degré de concentration et la durée d’évolution des crues et, par conséquent,
l’importance de la propagation en chaque milieu hydrodynamique (A .Gartet.2003).
En effet, les causes directes des inondations au Maroc sont le plus souvent attribuées soit à des
facteurs locaux, particulièrement orographiques donc convectifs, comme c’est le cas d’Elhajeb
(Moyen Atlas) en 1997, ou à l’Ourika (Haut Atlas) en 1994, soit à des perturbations spécifiques dites
méditerranéennes qui ont provoquées les inondations à Taza en septembre 2000 par exemple
(Benbrahim, Y (2005).
A l’instar des autres régions du Maroc, la région de Missour a connu une situation météorologique
inhabituelle, notamment le 9 et 10 octobre. Cette situation est caractérisée par le passage d’une
perturbation orageuse très localisée, qui a engendré des orages violents et des pluies torrentielles
(fig3.1). Ce jour, des pluies intenses se sont alors abattues sur les montagnes de tous les sous - bassins
de la Moulouya dans la région de Missour.
A partir des données ci-dessus, nous pouvons constater que les quantités qui ont été enregistrées en
octobre sont très importantes (123,4mm), les valeurs enregistrées sont liés aux perturbations que l’on a
signalées, on observe aussi que le 10 octobre a enregistré une valeur exceptionnelle (32mm). Dans les
cours d’eau, les quantités d’eau du ruissellement ont augmenté rapidement et ont engendré des
inondations inhabituelles et désastreux surtout sur l’oued Chouf Cherg où l’eau débordante s’est
acheminée vers les agglomérations riveraines et causait des dégâts humains et matériels très lourds.
En effet, selon Karrouk M.S. (2008), les précipitations que le Maroc a connues durant tout le mois
d’octobre, sont dues essentiellement à une situation atmosphérique ou océano-atmosphérique
dominante au niveau de l’espace géo-climatique marocain. Cette situation se caractérise par un
passage de la situation estivale marquée par un bilan énergétique excédentaire vers la situation
d’hiver qui est dominée par un bilan énergétique déficitaire. Et le passage de l’excédent au déficit, se
manifeste par des phénomènes climatiques qui pourraient être brutaux. Ces précipitations sont dues
localement à une atmosphère qui est saturée puisque riche en humidité atmosphérique héritée de
l’été.Dans ce contexte les précipitations qu’a connues la région de Missour et surtout le bassin de
Chouf Cherg ont résulté des perturbations qui ont provoqués des épisodes pluvieux en de brèves
périodes, le fait qui a provoqué des inondations désastreux.
Le bassin versant de l’Oued Chouf Cherg est un espace très vulnérable devant l’action de
l’érosion hydrique (contexte climatique aride, lithologie marneuse essentiellement, végétation très
dégradée…). Ce bassin développe un réseau hydrographique très dense (fig 3.2) ; il est le siège
d’une érosion intense et d’un apport détritique énorme au moment des pluies torrentielles.
Densit2 de drqaaaaa
Par ailleurs, la forte vitesse de l’écoulement de l’Oued Chouf Cherg au moment de la crue, a
engendré une énergie cinétique très forte, le fait qui a provoqué des phénomènes excessifs d’érosion
le long du lit de l’oued : creusements, sapements de berges, détachements des matériaux et
arrachements des arbres de manière dramatique…En effet, la crue a érodé des parcelles
complètement et a arraché des centaines d’arbres fruitiers ( Planche photos 3.1 et Fig 3.3.) , ce qui a
permis d’augmenter les apports solides du cours d’eau, et en conséquence, directement,
l’augmentation du volume de la crue dans son lit.
Planche photos. 3.1. Illustrations d’exemples d’arbres arrachés par la crue du 10 octobre 2008.
21/12/07 01/04/09
Figure. 3. 3. Quelques parties de l’oued Chouf Cherg qui ont connu une érosion abusive, il s’agit essentiellement de
berges friables et des parcelles d’arboriculture.
L’augmentation du volume liquide et solide de la crue a causé le débordement des eaux vers les
agglomérations et les activités riveraines. En effet, ce débordement surtout vers le quartier ERAC a
résulté essentiellement de l’engorgement des buses du pont menant à l’ancien Missour par les apports
solides charriés de l’amont. Signalons que ces arbres arrachés sont essentiellement des arbres fruitiers.
11/10/08 12/10/08
Planche photos. 3.2. Apports solides charriés par l’écoulement en période de crue puis piégés par les piliers et buses des
ponts.
Les événements météorologiques, qu’on a décrits précédemment, ont provoqué des écoulements
rapides et érosifs dans le réseau hydrographique des principaux affluents et chaabats du bassin Chouf
Cherg. D’après les données des services concernés (service de l’eau, DPE) et les témoignages des
populations locales, le niveau d’eau de l’oued Chouf Cherg a commencé à augmenter d’abord en
amont (Douira) vers 11h, tandis qu’en aval (ville de Missour), la crue est arrivé vers 13h, pour
atteindre son maximum à 15h, avec un débit maximum de 1085 m³/s à la station hydrologique de
Missour. Cette station (photo.2.11) a été submergée par la crue, après elle a été détruite
complètement grâce a la violence de la crue, le fait qui n’a pas permis de suivre l’évolution de cette
dernière.
Concernant l’extension spatiale des eaux de l’inondation, les travaux du terrain juste après
l’inondation nous ont permis de tracer les laisses de la crue. Il s’agit des espaces qui ont été
submergés par les eaux qui ont sorti du lit mineur pour occuper le lit majeur. Malheureusement,
plusieurs centres ruraux ont été touchés, ainsi quelques quartiers urbains, le fait qui a provoqué des
dommages. La carte de la figure 3.4 montre les aires submergées par les eaux.
Photo. 3.1 .La station hydrologique de Missour, qui a été détruit par la crue de 10 oct.
Planche photos. 3.3. Exemples des espaces inondés dans le secteur de Missour par la crue du 10 octobre.
Pour avoir une idée sur l’ampleur hydrologique de l’inondation, on présente ci-dessous
l’hydrogramme de la station de Tandit qui existe à l’aval de la ville de Missour, sur le cours de la
Moulouya (la station contrôle donc la crue de la Moulouya y compris celle de l’oued Chouf Cherg).
Le diagramme ci-dessus montre que la réponse de l’écoulement aux précipitations de l’averse qu’a
connu la région de Missour, les précipitations cumulées en 10 octobre représentent 32 mm. Grâce a la
soudaineté et la concentration spatiale et temporelle, les ruissellements ont déclenché une crue qui a
abordé les lits des oueds traversant le secteur d’étude. Le débit horaire de pointe de cette crue a atteint
2400 m³/s et la crue s’étale sur 61 h.
- La vitesse de la crue (tempe de monté tm): est la durée qui s’écoule entre l’arrivée de la crue et le
maximum de l’hydrogramme ; dans ce cas, cette durée correspond à 19 h. cela s’explique par la
longueur des oueds et l’importante distance entre la station de jaugeage et l’amont des bassins versants.
4. La fréquence de la crue
L'analyse des crues historiques (dates, secteurs concernés, débits, laisses...), permet de classifier les
crues en fonction de leur fréquence, et elle permet aussi de mettre en évidence la période de retour des
crues de fortes amplitudes. A titre d’exemple, la crue centennale est une crue qui, chaque année, a une
probabilité sur cent de se produire (crue dont le débit atteint le niveau 1 sur la figure 3.6) ; la crue
cinquantenale est une crue qui a une probabilité sur cinquante de se produire (les crues dont le débit
atteint le niveau 2 sur la figure ci-après).
A partir des archives des services concernés et surtout les témoignages des populations vieillardes,
on peut dire que la crue étudiée se classe parmi les crues centennales. Signalons que la population de
la région de Missour n’a jamais vu une crue pareille.
La propagation de la crue de l’amont vers l’aval dans la vallée de l’oued Chouf Cherg et
Moulouya a provoqué des inondations destructrices et sans précédent au niveau de plusieurs
sections. En effet, plusieurs centres ruraux relèvent de la commune de Sidi Boutayeb (Doiura, Oulad
Bouzazya, Oulad Boutaher, El harcha, Gabdour, Tchabet,), ainsi que quelques quartiers urbains
périphériques de Missour installés sur la plaine alluviale de l’oued Chouf Cherg et Moulouya ; c’est
le cas de Hay ERAC et de douar Igli. Les terres agricoles situées aux bords des oueds on été
submergées en quasi-totalité. On présente ci-dessous les dégâts occasionnés selon les types et les
secteurs.
Trace de la crue
Planche photos. 3.4. Les Photos montrent les effets de l'inondation de 10/10/2008 sur les infrastructures de la ville de
Missour.
1 : l’évacuation des eaux submergeant le sous sol des maisons.
2 : logements complètement déstructurés.
A. Secteur de l’agriculture
Ce secteur, principale activité de la région, est considéré comme le plus profondément touché. Les
dégâts sont récapitulés dans le tableau 3.1. Plusieurs infrastructures hydro-agricoles ont été
endommagées et un grand nombre de têtes de cheptel a été emporté par les eaux. Nefs barrages de
dérivations ont été détruits complètement, et d’autres ont été endommagées.
Tableau. 3.1. Dégâts concernant le secteur agricole (D’après la province de Boulemane , 2008)
Des dizaines de kilomètres des canaux d’irrigation ont été endommagées. D’autres part, au niveau
de production agricole, on a enregistré l’enterrement d’une dizaine d’hectares de cultures,
l’envahissement de terrains agricoles par les dépôts de crues, et l’arrachage de plusieurs centaines
d’arbres d’oliviers.
1 2
Planche photos. 3.5. Les effets des intempéries sur le secteur agricole.
B. Secteur d’équipement
A l’instar des autres secteurs, l’infrastructure routière de la région a été bien endommagée par ces
perturbations. Plusieurs axes routièrs ont été coupés, il s’agit de l’effondrement ou la détérioration de
plusieurs ponts (pont d’Igli, Ouizret) et murs de protections, ainsi que l’emportement ou la dégradation
d’accotements et de chaussées. Les axes routiers endommagés sont :
-R N Nº 15: reliant Melilia-Midelt
-R R Nº 503: reliant Fès-Midelt passant par Boulemane.
- R R Nº : reliant Missour-Talssint
-R P Nº 5105, 5109 ,5117
1 2
Planche photos. 3.7. Exemple d’endommagement ayant affecté l’infrastructure électrique (1) et l’école de Sidi Boutayeb
(2).
5.4. L’impact morphologique sur le tracé du cours d’eau de l’oued Chouf Cherg
L’espace fluviatile a subit des modifications morphologiques importante après le passage de la
crue du 10 octobre. Les changements morphologiques qui demandent normalement plusieurs années
peuvent se produire en effet en quelques heures seulement par les crues exceptionnelles. Au niveau
du cours de Chouf Cherg, les travaux de terrain nous ont permis de remarquer des changements qui
ont affecté l’oued. Il s’agit de la migration du cours d’eau et son extension latérale dans l’espace de
mobilité (fig. 3.7).
Figure. 3.7. Exemples de changement morphologique subits par le cours d’eau de l’oued Chouf Cherg.
Conclusion
A partir de l’étude du cas de l’inondation du 10 octobre 2008 qui a affecté la région de Missour,
nous soulignons le fort degré de danger qui menace la ville de Missour et les espaces voisins, ces
inondations torrentielles qui ont affectés la région sont accentués principalement par les écoulements
torrentiels de l’Oued Chouf Cherg qui ont provoqués des dégâts humains et matériels très lourds.
En effet, tous les secteurs sont endommagés, ce qui a perturbé la vie normale de la population :
des centaines d’habitations effondrées, rupture de plusieurs axes routiers, destruction de plusieurs
infrastructures hydro agricoles, et des centaines de familles étaient devenues sinistrées, soit environ
3707 sans abris.
L’importance des dégâts enregistrés confirme en premier lieu l’absence de la notion de risque
chez les habitants (constructions fragiles, installation aux bords des oueds). En deuxième lieu, elle
montre le manque d’une politique préventif dans les travaux d’aménagement à Missour.
Cette catastrophe a appelé sérieusement de diagnostiquer les travaux existants à Missour pour la
lutte contre les inondations, il est aussi question pour tout le monde de tenir compte dans les
programmes d’aménagement des menaces réelles qui peuvent affecter la région.
°°°°°°°°°
Chapitre 4
Introduction
Les récentes inondations d’octobre 2008 à Missour ont appelé la nécessité de relancer des projets
de lutte contre le risque d’inondation dans les espaces menacés par ce risque hydrologique. Il s’agit
des interventions qui visent la protection contre ces phénomènes et l’atténuation des dégâts qui
peuvent affecter l’homme et ses biens.
A Missour, aujourd’hui, les aménagements qui concernent la protection contre ce phénomène restent
insuffisants et souvent inefficaces, parfois absents ; le fait qui insiste sur la nécessité d’intervenir pour
lutter contre le risque d’inondations dans ce site très vulnérable.
A ce jour, les interventions effectuées pour protéger Missour des inondations ont concerné
principalement certains sites sur les oueds Chouf Cherg et Lamrayer et une grande Chaabat qui draine
une partie du secteur situé à l’Ouest de Missour (fig.4.1).
Dans ce dernier chapitre, nous allons essayer de faire le diagnostic des travaux de lutte et prévention
existants, et ceux qui sont encor en projet. On va essayer aussi de proposer quelques solutions de lutte
contre l’inondation dans l’avenir.
Avant d’aborder les aménagements réalisés, il est utile de signaler qu’il n’existe aucune intervention
au niveau des bassins drainant vers la ville de Missour. A titre d’exemple, le bassin versant de Chouf
Cherg qui constitue un affluent très important de la Moulouya et qui menace Missour, n’a connu
aucune action, ni de reboisement ni de correction torrentielle. On note l’absence du reboisement des
versants comme une technique d’intervention biologique. Les conditions climatiques arides ne
favorisent pas en effet la mise en place de projets de reboisement capable de résister à la sécheresse.
Cependant les aménagements réalisés concernent essentiellement les lits des cours d’eau qui traversent
les quartiers de la ville.
Sites d4inter
sur un substrat constitué de dépôts friables, le fait qui provoque des fissures dans quelques parties de
la mosquée.
A l’aval du pont de la RN 15, l’oued dessine un brusque virage vers la gauche. Les premières
dizaines de mètres sont caractérisées par l’existence d’un mur de protection en maçonnerie construit
sur la rive gauche de l’oued et protége la route nationale N 15 et les berges contre le sapement, tout
en obligeant les eaux à suivre le lit naturel de l’oued. Malheureusement on a observé que la taille
réduite de ce mur ne favorise pas la protection des crues de forte intensité.
L’oued Lamrayer est bien encaissé en amont et, à l’entrée du périmètre urbain, il présente un talus
à pente assez douce sur sa rive droite, de plus les hauteurs des rives se réduisent en aval et présentent
des aplatissements ponctuels. De ce fait le quartier Administratif, quartier Al Massira, et la partie
aval du quartier Al Quods qui occupent le lit majeur, sont vulnérables aux inondations au passage
des crues.
Pour amortir la vitesse de l’écoulement et atténuer la violence des crues, des seuils en gabion ont
été mis en place. Il s’agit d’un ensemble de cages de fil en fer remplies de pierres sèches et déposées
les unes sur les autres. Cette technique permet de garder la stabilité des terres en dépit de l’action de
l’eau, et de lutter par conséquent contre l’incision longitudinale du chenal.
En outre, il existe des seuils latéraux ayant pour but la protection des berges et maintenir leurs
stabilités afin de protéger le quartier Al Quods. Ces berges ont été souvent attaquées par des
courants générés par les crues. Malheureusement, certains échecs ont été constatés lors du travail du
terrain ; ils sont dus essentiellement à la dégradation et la déformation de ces seuils (photo3 de la
planche photos 4.2).
Il faut noter que cette opération est aisément réalisable par les ressources locales en main-
d’œuvre et en matériaux. D’autre part, l’efficacité de cette technique demande l’application des
normes proposé par les ingénieurs et les techniciens en matière de l'importance des fondations qui
doivent être assez profondes, et des ancrages latéraux qui doivent être bien ancrés dans les berges du
lit, pour avoir des ailes bien fixées. Les photos ci-après illustrent des exemples de cette technique.
Photo 4.2. Ouvrage de dérivation et chenal d’évacuation des crues de la chaabat Ouest.
Afin d’assurer la protection du quartier Al Massira qui occupe le lit majeur a l’aval de l’oued
Lamrayer dont plusieurs ensembles d’habitations se trouvent dans une zone trop rapprochée de
l’écoulement, un projet est en réalisation. Il s’agit d’un mur de protection en maçonnerie sur la rive
gauche de l’oued Lamrayer, notamment entre le pont et la confluence de cet oued avec l’oued
Chouf Cherg. Rappelons, que les vitesses d’écoulement dans L’oued Lamrayer à l’aval du pont de
la RN 15 et au niveau de sa confluence avec Chouf Cherg peuvent dépasser les 6 m/s . Le tableau
suivant récapitule les paramètres de ce projet.
Largeur 705 ml
Largeur en crête 40 cm
Hauteur maximale sur terrain 3m
Ancrage sous terrain 1.50 m
Coût global 1541714.00 DH
Délai de réalisation 6 mois
Tableau 4.1. Fiche technique du mur de protection en réalisation sur l’oued Lamrayer afin de protéger
le quartier Al Massira.
Planche photos 4.3. Mur de protection en phase de construction pour protéger quartier Al Massira.
Actuellement, un projet d’aménagement contre l’inondation est en phase d’étude, dans le cadre du
projet PDR (programme financé par FIDA). Il s’agit de réalisation d’ouvrages d’arts et
l’aménagement de certains bassins versants drainant vers la ville de Missour. Ce projet a pour objet
essentiel le reboisement de 200 ha par le pin d’Alep et la correction mécanique des versants à travers
la correction en gabion.
Notons enfin que ces projets restent insuffisants par apport la vaste superficie des bassins et le
degré de menace qui peut affecter les agglomérations existant en aval. Donc il faut adopter des
projets globaux s’adaptant aux besoins du milieu a fin de protéger Missour contre tous les risques
qui peuvent la toucher (inondation, dégradation du sols, désertification,…...).
La lutte contre les inondations à Missour passe par la prise en compte de toutes les composantes,
naturelles et anthropiques qui peuvent participer à l’aggravation du risque. Il n’y a aucun doute que
la solution existe, son coût est certes élevé, mais il l’est beaucoup moins que celui des dégâts que
causerait une crue centennale qui pourrait arriver dans l’avenir.
Diverses solutions techniques peuvent être envisagées pour réduire la violence des écoulements
en amont et en aval (aménager l’amont pour protéger l’aval). Ces solutions consistent en plusieurs
actions directes ou indirectes, voire le reboisement de certains versants en pente forte et de manière
plus globale la protection des bassins versants contre les eaux de pluie et de ruissellement.
L’édification des terrasses avec murs en pierres sèches dans les secteurs cultivés ou la mise en
place des gabions ou des barrages en pierres sèches dans les talwegs. Tandis que les berges des
oueds pourraient être localement protégées par exemple par des enrochements.
La lutte contre les inondations consiste deux types de protection : protection direct et indirect :
1) La protection indirecte consiste à intervenir plus loin des sites menacés, comme l’action du
reboisement et la correction torrentielle sur les versants, la construction des barrages, la mise en
place d’ouvrages de dérivations des oueds et des chaabats responsables des inondations vers
d’autres bassins situés à l’extérieur des zones à protéger.
2) S’agissant la protection directe, il consiste à intervenir directement sur les sites menacés par
des techniques différentes, qui sont entre autres : endiguement, calibrage, canalisations des oueds,
ouvrages d’assainissements adaptés, la maîtrise d’extension urbain, déplacement des habitats très
menacés par l’inondation.
1) Parmi les actions qui peuvent mettre oeuvre, d’abord il y a des méthodes biologiques voire le
reboisement des bassins versant pour diminuer l’imperméabilisation et lutter contre la dégradation
des sols, signalons, qu’il faut choisir des espèces capables de s’adapter avec les conditions
climatiques locales et la pédologie de la région.
2) Ensuit, il faut intervenir par la construction des seuils en gabions transversaux le long de la
section amont de l’oued ; cela qui permettra la réduction des vitesses d’écoulement et le dépôt des
sédiments en amont.
3) En fin, la construction d’un barrage sur l’oued Chouf Cherg qui est le plus dangereux. Ce
barrage permettra d’écrêter les crues intenses, et au même temps, contribuera à l’évolution de la
production agricole. Car le secteur agricole constitue la principale activité pour la totalité des douars
occupant les bordures de l’oued.
Ce type de protection consiste à intervenir mécaniquement dans les sites exposés aux risques des
inondations. Il s’agit des sites qu’on a déjà indiqués dans le deuxième chapitre. Plusieurs techniques
peuvent être adoptées : murs, digues, seuils en gabion, ouvrages de dérivation….La mise en place de
ces techniques nécessite de prendre en considération les normes techniques pour renforcer leur
efficacité au moment des crues.
Signalons que les ouvrages existants ne couvrent pas tous les sites menacés. De plus, la plupart de
ces ouvrages sont inefficaces, grâce à leur hauteur et/ou leur longueur non suffisantes. C’est le cas
par exemple du mur existant pour protéger le quartier ERAC, où il est nécessaire de le prolonger
vers la route qui mène vers douar Oulad Seghir.
D’autre part, l‘organisation régulière des compagnes de curage et d’entretien des réseaux
d’évacuation en milieu urbain, pourrait constituer un moyen efficace pour éviter le déclenchement
des inondations à Missour.
Article 12 - "Il est interdit d’anticiper de quelque manière que ce soit, notamment par des
constructions, sur les limites des francs-bords des cours d’eau temporaires ou permanents, des
seguias, des lacs, des sources ainsi que sur les limites d’emprises des aqueducs, des conduites d’eau,
des canaux de navigation, d’irrigation ou d’assainissement faisant partie du domaine public
hydraulique."
Article 20 - "Il est créé, au niveau de chaque bassin hydraulique ou ensemble de bassins
hydrauliques, sous la dénomination de “agence de bassin ,“un établissement public, doté de la
personnalité morale et de l’autonomie financière. L’agence du bassin est chargée, entre autre, de
réaliser les infrastructures nécessaires à la prévention et à la lutte contre les inondations. (A.
Gourari. 2008).
L'élaboration d’un plan de prévention des risques naturels (PPR) et un plan d’occupation des
sols (POS), afin de maîtriser l’extension urbaine dans le futur, et de prise en compte des risques
dans les différents modes d'utilisation du sol, ces outils consistent les applications suivantes :
1) La mise en œuvre d’un système de réduction de la vulnérabilité dans les zones fréquemment
inondées. Ces zones doivent être déclarées zones non constructibles et tout habitation se trouvant à
l’intérieur doit être reclassée ailleurs. Donc l’effort de l’Etat doit porter essentiellement -mais pas
seulement- sur la prévention réglementaire ; c’est-à-dire la mise en place des documents
réglementaires visant à maîtriser l’occupation du sol dans les zones à risque. Dans ce contexte les
récentes inondations ont rappelé la nécessitée d’actualiser le plan d’aménagement de Missour et
prendre en considération que l’aléa existe toujours ; et pour cela il faut atténuer la vulnérabilité
pour éviter le risque.
2) L’interdiction des dépôts des ordures ménagères dans les lits des cours d’eau et qui constituent
un obstacle à l’écoulement et influencent négativement sur les hauteurs d’eau et les vitesses des
écoulements et les débordements.
Ces actions doivent être prises dans une perspective de développement durable, en sauvegardant
l'équilibre et la qualité des milieux.
D’après (Bost. F et al. 2003), pour les phénomènes les plus dangereux c'est-à-dire les plus
rapides et les plus brutaux, la prévision est très difficiles. En effet, la prévision des crues est une
action qui nécessite la mise en place de systèmes de surveillance, d’observation et d’alerte. il s’agit
d’installation des nouvelles stations d’observation hydrologique, stations pluviométriques, et de
stations de mesure des niveaux d’eau, tout en améliorant les instruments des prévisions
météorologiques. Ces dispositions nous semblent importantes pour la ville de Missour, même si la
rapidité et la soudaineté des orages ne favorisent pas toujours la certitude des prévisions de ces
aléas hydrologiques. De toute façon, la surveillance est la continuité de l’observation dans l’espace
et dans le temps, restant des actions nécessaires pour éviter les dommages néfastes qui peuvent se
produire un jour.
D’autre part, la prévention contre le risque des inondations consiste d’autres formes
d’intervention : l’information, la communication et la sensibilisation au risque d’inondation. Il
s’agit d’abord d’informer les habitats sur les causes du risque, ses conséquences et ses impacts à
court et à moyen terme et enfin sur les moyens de lutte et les mesures de précaution à prendre pour
se défendre contre les agressions de cette catastrophe. Ensuite, la sensibilisation des décideurs à la
problématique du risque inondation et ses impacts sur l’environnement est une action à envisager,
notamment par les spécialistes de la communauté scientifique.
Conclusion
Ce dernier chapitre nous a permis de faire un rappel sur les principaux travaux réalisés pour la lutte
contre les inondations à Missour. A ce jour, il nous apparaît que les interventions entreprises sont
limitées dans l’espace et non efficaces pour les fortes crues exceptionnelle comme celle du 10
octobre 2008. Elles non concerné en effet que quelques sites sur les oueds (Lamrayer et Chaabat
Ouest). Les récentes inondations qui ont frappé la région on montré l’absence des actions en amont
des bassins ou en aval, soit de reboisement ou de correction torrentiel.
D’autre part, il est possible d’atténuer les effets néfastes et diminuer le risque en priorité au
niveau des zones les plus sensibles et les plus exposées. Plusieurs actions sont possibles,
malgré que le coût d’aménagement contre les inondations est élevé, mais il permet d’éviter des
dégâts lourds et trop élevés. Dans ce contexte les solutions favorables à la protection contre les
inondations à Missour sont diverses à titre d’exemple :
La canalisation et le calibrage des oueds au niveau des sites menacés et la maintenance des réseaux
d’assainissement de la ville.
L’intervention au niveau de l’amont des bassins versants pour lutter contre la dégradation de la
couverture végétale et les sols.
La mise en application des lois en vigueur qui interdisent l’installation dans les zones fluviales
menacées, pour atténuer la vulnérabilité.
Espérons donc que les derniers événements dramatiques liés à l’inondation du 10 octobre 2008
permettent de tirer les leçons et de renforcer les efforts en matière de protection et prévention contre
les risques hydrologiques par la mise en place de solutions réalisables et adaptées aux spécificités
locales de la ville de Missour.
°°°°°°°°°
Conclusion générale
Le présent travail de recherche, réalisé dans le cadre du Master « Aménagement des zones
fragiles : Prévention et Gestion des risques environnementaux », avait pour objectif essentiel
l’étude du risque d’inondation dans le secteur de Missour. Le travail s’est basé principalement sur
les observations de terrain. En se basant sur l’étude de l’inondation du 10 octobre 2008 nous
retenons les conclusions suivantes :
1/ L’inondation du 10 octobre 2008 est un événement hydromorphologique majeur et
exceptionnel dans le secteur de Missour. Les dégâts sociaux et matériels sont importants et sont
engendrés principalement par les crues de l’oued Chouf Cherg. Les écoulements étaient énormes
dépassant le débit de 1000 m3/s à la station de Missour. Les événements météorologiques orageux
sont les principaux responsables de déclenchement des crues destructrices.
2/ La situation de la ville de Missour dans une zone de confluence de trois cours d’eau (Oued
Moulouya et ses affluents, oueds Chouf Cherg et Lamrayer) est favorable au débordement des
eaux et peut être considérée comme un facteur essentiel du risque d’inondation au moment des
crues torrentielles ; notamment celles de l’Oued Chouf Cherg. Dans ce contexte plusieurs quartiers
relevant du périmètre urbain de Missour, à coté des douars voisins et des parcelles agricoles le long
des vallées, sont exposés au risque d’inondation. Ces sites sont souvent installés au bord des fonds
de vallées et quelques fois dans les lits moyens et majeurs des oueds.
3/ Plusieurs facteurs naturels et anthropiques se combinent pour provoquer des crues torrentielles
et des inondations capables d’engendrer des dégâts lourds dans certains quartiers de la ville de
Missour et les communes voisines. Parmi ces facteurs il y a d’abord le régime pluviométrique qui
se caractérise par des averses orageuses intenses (concentration spatiale et temporelle). Ensuite, les
caractéristiques des bassins versants qui jouent un rôle primordial en matière de déclenchement des
crues, de ce fait,la taille des bassins, les fortes pentes des versants et des cours d’eau associés à la
lithologie imperméable des sous-bassins sont des facteurs de genèses de crues inondantes. Enfin, la
dégradation de la couverture végétale dans les bassins de la région de Missour augment
l’imperméabilité des sols et favorise l’érosion hydrique qui augment automatiquement le débit
solide lors de fortes crues en chargeant les lits et permettant des débordements des eaux.
4/ A coté de ces facteurs naturels, les facteurs d’origine anthropique accentuant le degré de
vulnérabilité de certains sites. L’action de l’homme dans le bassin versant implique la dégradation
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*8ا%7 ا8 زةPQ ا.- FG) "'- =Gق اAس و8 *-1=) *1WGت اWbا1999 -1998 ا ازهي
Table de matière
Introduction générale 5
Introduction 8
1. Situation géographique 8
2. Le milieu naturel 9
2.1. Les caractéristiques topographiques 9
2.2. La géologie des terrains 11
2.3. Les sols et la couverture végétale 14
2.3.1. Les sols 14
2.3.2. La couverture végétale 14
2.4. Les conditions climatiques 17
2.4.1La température. 17
2.4.2. Les précipitations : 18
2.4.3. L’hydrologie 20
2. Evolution de la population humaine et extension de l’espace urbanisé à Missour 25
3 .1. La nomination et l’historique de Missour 25
3.2. Les caractéristiques démographiques 25
52
Introduction
1. Les facteurs de la genèse de l’inondation du vendredi 10 octobre 2008 52
1.1. Les précipitations journalières exceptionnelles du 9 et du 10 octobre 2008 52
1.2. La forte érosion dans le bassin versant de l’Oued Choug Cherg 54
1.3. L’engorgement du pont menant à Missour 57
2. Intensité et évolution de la crue, espaces inondés 58
3. L’hydrogramme de la crue du 10 octobre 60
4. La fréquence de la crue 61
Conclusion 68
69
Chapitre 4 : La lutte contre les risques des inondations dans la
ville de Missour : diagnostic des travaux réalisés et
propositions d’aménagements
Introduction 69
Conclusion 82
Conclusion générale 83
Table de matière 85
Annexe 94
Figure.2.1 Les zones menacées par les inondations à Missour et les douars 34
voisins.
Figure.2.2 Précipitations moyennes annuelles à Missour, entre 1996 et 2008. 37
(D’après le DPA de Missour)
Figure.2.3 Carte de la répartition des précipitations dans le bassin de la 38
Moulouya en amont Missour
Figure.2.4 Carte des altitudes (en m) du bassin de la Moulouya en amont de 41
Missour.
Figure.2.5 carte des pentes 42
Photo.1.1 l’alfa, espèce végétale largement dominante sur les versant de la vallée 16
de la Moulouya à Missour (photo du bassin Chouf cherg 2009)
Planche Phlotos. 2.1 . Zones menacées par le risque d’inondation situent en rives de l’oued 35
Lamrayer et Chouf Cherg
Planche Phlotos. 2.2 Zones menacées par le risque d’inondation situent en rives de l’oued 36
Moulouyq.
Planche Phlotos.2.8 carrières utilisées pour l’exploitation des sables (oued Chouf 50
Cherg)
56
Planche Phlotos.4.1 les seuils en gabion installés pour protéger les berges et 73
atténuer la vitesse de l’écoulement de l’oued Lamrayer.
Planche Phlotos.4.2 Murs de protection en maçonnerie sur l’oued Lamrayer, 74