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Votre PROGRAMME de droit

ANNALES 2 0 1 8
constitutionnel L1-S2 traité à travers
les DIFFÉRENTES ÉPREUVES
rencontrées en TD et lors de l’EXAMEN
Les CORRIGÉS sont CONFORMES
aux attentes de votre professeur et à ce que ANNALES

CORRIGÉES ET COMMENTÉES
vous pouvez réaliser dans le temps imparti. CORRIGÉES ET COMMENTÉES
FINAL (dissertation, commentaire,
cas pratique, QRC et QCM).
2018
de
sont inutiles, celui
l tous les autres
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Dissertation juridi
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Toutes les cham circon librem des provin sera,
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d’accorder et les capitulations le présent arrêté
publique et par cent la èrement convoqués Les coutumes et ladite Cour, que
par la notoriété coups qui mena généraux réguli Ordonne en outre é incontinent aux
ent connues des l’organe des États trats ; reur génér al du Roi, envoy
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LES INSTITUTIONS
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Les coutu mes et les capitu Le droit des cours l’enregistrement blié et registré, et toutes les
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le parti qu’a pris lontés du Roi et de la envoi à la Cour,
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recon- L’inamovibilité des qu’ell es sont conformes aux Le droit assem blées.
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LES INSTITUTIONS DE LA Ve RÉPUBLIQUE


à deux impôts chaque province
tant
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Cour de résister subsides, de sollicit
er la de vérifier dans qu’au- ce ainsi qu’au e ma- ent de Paris, tome III,
te en matière de Le droit des cours l’enregistrement provin s traduit en aucun ntrances du Parlem
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États généraux
et de lontés du Roi et itutives de la de chaque citoye juges naturels, qui
sont 6.
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Que ces même le, sans re- de chaque citoye que ses juges nature
objet que de couvrir, s’il est possib t d’autr es juges
avoir d’autre ations par tière devan
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DE LA Ve RÉPUBLIQUE
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des lois, la parole n’être arrêté, par CORRECTEUR (A.
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la Nation ; tées aux principes
ci-dessus exprim que ces La difficulté de
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de la seule volon
té claire- peut, dans aucun cices. re, ni d’une dissertatio
n que le système ment qu’elle ne tous les membres texte en histoi
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Il ne s’agit pas d’un
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les différentes répon princi
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ment exprimé dans ministres, le funes
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les em- à l’impuissance ;
fonda menta nt arrêté
plusieurs qui sont contenus au prése
Que de ces lois, 23
crent :
brassent et consa

22

Dont un dossier analysant Dissertations


3 COPIES RÉELLES
(notées 5, 10 et 15/20) sont reproduites
Des COMMENTAIRES et des
CONSEILS sont placés en marge
de tous les corrigés pour comprendre
19 SUJETS 3 COPIES RÉELLES
D’ÉTUDIANTS
Commentaires
Cas pratiques
et commentées dans le dossier. leurs points forts et leurs points faibles.

a ve c d e s c o n s e i l s d e m é t h o d o l o g i e

Prix : 12,80 €
ISBN 978-2-297-06260-2
9 782297 062602 www.lextenso-editions.fr
Sous la direction
d’Aurélien Baudu

Les Institutions
de la Ve République
Semestre 2

•Le président de la République


•Le gouvernement et ses rapports institutionnels
•Le Parlement
•Le Conseil constitutionnel
•Les élections et référendums
Sous la direction d’Aurélien Baudu
Maître de conférences HDR en droit public à l’Université de Lille (EA n° 4487,
CRDP-ERDP). Chargé du cours magistral de principes fondamentaux du
droit constitutionnel en première année de Licence Science politique à la
faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Lille, de droit de la
Ve République dans ce même parcours, il assure parallèlement des cours
de droit des finances publiques et des conférences de méthode en droit
constitutionnel à l’Institut d’études politiques de Lille.

Avec la participation et les contributions de :


• Lilya AÏT-MENGUELLET
Chargée de cours en droit public à l’IPAG de Lille
• Camille COLAS
Doctorante chargée de travaux dirigés en droit constitutionnel à l’Université Lille 2
• Manon DOSEN
Doctorante chargée de travaux dirigés en droit constitutionnel à l’Université de Lille
• Fabien FOUCAUD
Doctorant et chargé de travaux dirigés en droit public à la FLD de Lille
• David GALATI
Maître de conférences en droit public à l’Université de Lille
• Annabel LE MOAL,
Doctorante chargée de travaux dirigés en droit constitutionnel à l’Université de Lille
• Jules LEPOUTRE
ATER en droit public à l’Université de Lille
• Valentine MARTIN
ATER en droit public à l’Université de Lille
• Christophe PARENT
Maître de conférences en droit public à l’Université de Poitiers
• Dorothée REIGNIER
Maître de conférences en droit public à l’Université de Guadeloupe
• Fatima TERFOUS
Doctorante chargée de travaux dirigés en droit constitutionnel à l’Université de Lille
• Beverley TOUDIC
Doctorante chargée de travaux dirigés en droit constitutionnel
• François WILINSKI
Docteur en droit public à l’Université de Lille

© Gualino éditeur, Lextenso éditions 2017


70, rue du Gouverneur Général Éboué
92131 Issy-les-Moulineaux cedex
ISBN 978-2-297-06260-2

2
SOMMAIRE
Dossier : 3 copies réelles notées et annotées
Pourquoi ce dossier et comment l’utiliser ? 05
Sujet : Dissertation juridique : Le président de la République détermine
et conduit la politique de la Nation 06
Indications de corrections 06
Copie notée 05/20 09
Copie notée 10/20 12
Copie notée 15/20 15

18 annales corrigées et commentées

1 – Le président de la Ve République
Sujet 1. Commentaire de texte : Issu du film « OSS 117, Rio ne répond plus » 22
Sujet 2. Cas pratique : Les pouvoirs de nomination du président de la V République
e
31
Sujet 3. Cas pratique : La responsabilité pénale du Chef de l’État 38

2 – Le gouvernement et ses rapports institutionnels


Sujet 4. Commentaire de texte : Julie BENETTI, table ronde sur la responsabilité pénale des membres
du Gouvernement, Assemblée nationale, 11 avril 2013 44
Sujet 5. Cas pratique : L’Exécutif sous la Ve République 52
Sujet 6. Commentaire de texte : Propos du sénateur Pierre Marcilhacy in Guy Carcassonne,
La Constitution, 1996 58
Sujet 7. Dissertation juridique : Gouverner c’est légiférer 66

3 – Le Parlement depuis 1958


Sujet 8. Dissertation juridique : Le Parlement et le temps sous la Ve République 74
Sujet 9. Questions à réponse courte : Le Parlement sous la Ve République 82
Sujet 10. Dissertation juridique : Le Sénat est-il menacé de disparition ? 87

3
SOMMAIRE
4 – Le Conseil constitutionnel
Sujet 11. Commentaire de décision : Cons. const., déc. n° 2014-392 QPC, 25 avril 2014 94
Sujet 12. Commentaire de décision : Cons. const., déc. n° 2014-703 DC, 19 novembre 2014 103
Sujet 13. Commentaire de décision : Cons. const., déc. n° 2012-233 DC, 22 février 2012 111
Sujet 14. Dissertation juridique : Le Conseil constitutionnel est-il un organe politique
ou juridictionnel sous la Ve République ? 121

5 – Les élections et référendums en France


Sujet 15. Cas pratique : Le mode de scrutin au Sénat 128
Sujet 16. Questions à réponse courte : Le référendum sous la V République
e
133
Sujet 17. Dissertation juridique : L’ambivalence de la représentation proportionnelle 139
Sujet 18. QCM : Les élections et le référendum sous la V République
e
147

4
Dissertation juridique Sujet 14
Vous traiterez le sujet suivant : Durée de l’épreuve :
Le Conseil constitutionnel est-il un organe politique 3 heures

ou juridictionnel sous la Ve République ? Aucun document


n’est autorisé

OBSERVATIONS DU CORRECTEUR (F. Terfous)

Il est nécessaire de respecter scrupuleusement la méthodologie de la disser-


tation juridique afin d’éviter le hors sujet. Dans un premier temps, vous vous
poserez les bonnes questions et définirez les termes du sujet : qu’est-ce que
le Conseil constitutionnel ? Comment définit-on un organe politique ? Un
organe juridictionnel ? Ensuite, vous devrez délimiter votre champ d’étude :
ici, il n’est question que d’étudier le Conseil constitutionnel comme institution
sous la Ve République. En ce qui concerne votre délimitation temporelle,
l’étude doit se concentrer sur un cadre temporel particulier : de la naissance
de la Ve République jusqu’à nos jours. Face à un tel sujet, il sera toujours ap-
précié d’apporter des éléments d’actualité, cela démontrera votre intérêt
pour la matière et votre prise de recul par rapport au sujet proposé.
L’écueil à éviter serait d’être fermement persuadé que le Conseil consti-
tutionnel est strictement une juridiction sans influence politique ou, au
contraire, que cette institution serait un organe politique ne présentant au-
cun trait de la juridiction. Le travail de dissertation est un travail de réflexion
qui demande de la rigueur juridique.

Le 10 mai 2017, Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel annonçait Très intéressant de faire le parallèle
entre l’actualité et le sujet de la
officiellement les résultats du second tour de l’élection présidentielle. Le contrôle de dissertation, cela démontre votre
l’élection présidentielle est l’une des missions fondamentales confiées au Conseil intérêt pour la matière.
constitutionnel et place cette institution au cœur de l’actualité.
Le Conseil constitutionnel succède au Comité constitutionnel. Le Professeur Guil-
laume Drago utilisait une formule pleine de sous-entendue pour qualifier ce Comité
constitutionnel, qu’il considère comme étant « en quelque sorte un régulateur im- Poursuivre avec des éléments
historiques et citer des auteurs,
puissant de l’activité des pouvoirs publics ». C’est sur ce constat que va s’engager, montre au correcteur que vous
en 1958, la question de la création du Conseil constitutionnel. Place de la Répu- maîtrisez la matière.
blique, le 4 septembre 1958, le Général de Gaulle disait que « dégagé de toute
attache », le Conseil constitutionnel a « qualité pour apprécier si les lois votées sont
conformes à la Constitution ». Il ajoute que « La compétence, la dignité et l’impar-
tialité de l’État en seront mieux garanties. »
Il a pour mission principale de veiller à ce que le Parlement respecte les limites des
domaines de la loi en vertu de l’article 34 de la Constitution. Institution nouvelle
dans le paysage constitutionnel français, le Conseil constitutionnel est très mal

121
accueilli, tant par la classe politique, que par la doctrine. Le droit français a long-
temps été hostile à l’idée de soumettre une loi à un contrôle et avait finalement
institué un organe de nature politique, dont la mission était de veiller à la sépara-
tion des pouvoirs législatif et exécutif. Ainsi, la Constitution de 1958 a rompu avec
la tradition française attachée à la souveraineté de la loi et fermement opposée
au contrôle de constitutionnalité. Une telle évolution est conséquente à la prise de
conscience des inconvénients de l’absence de contrôle et de la possibilité d’abus
Il aurait été utile d’approfondir cette pour le législateur. Par ailleurs, l’instauration d’un tel contrôle se révélait être une
notion. En effet, en 1958 on passe nécessité dans un État de droit.
de l’État légal à l’État de droit.
Force est de constater que les rôles du Conseil constitutionnel vont progressivement
évoluer, ce dernier arrivera à s’imposer comme une véritable institution de la Ve
République. En effet, à partir de 1971 le juge constitutionnel aura surtout pour rôle
Le fait que l’article 5 alinéa 1er de contrôler la constitutionnalité des lois. Cependant, ce contrôle ne représente
de la Constitution consacre que qu’un aspect du rôle du Conseil constitutionnel. Cette institution dispose aussi d’at-
le président de la République tributions électorales : contrôle des élections présidentielles et parlementaires et
veille au respect de la Constitution
ne s’oppose pas à l’idée que le
des opérations de référendums. Le Conseil constitutionnel dispose aussi de com-
Conseil constitutionnel soit aussi pétences consultatives. Ainsi, le président de la République le consulte avant de
le gardien de la Constitution. mettre en vigueur l’article 16 de la Constitution sur les mesures qu’il a prises sur la
C’est pourquoi, si, politiquement,
le président est gardien de
base de cet article. Enfin, le Conseil constitutionnel peut éventuellement consta-
la Constitution, il n’en demeure ter que le président de la République est empêché dans ses fonctions (maladie,
pas moins que, juridiquement, captivité, disparition…). Toutes ces attributions ne font cependant pas du Conseil
le Conseil constitutionnel veille au
constitutionnel le « gardien de la Constitution », ce rôle étant réservé au président
respect de la Constitution à travers
le contrôle de constitutionnalité. de la République (Const. 1958, art. 5). Le Conseil ne dispose que de compétences
d’attributions qui sont limitativement énumérées.

Quel lien ont ces statistiques avec Le Conseil constitutionnel siège à Paris, dans « l’aile Montpensier » du Palais Royal,
le sujet ? Si vous tenez à mentionner l’autre aile étant occupée par le Conseil d’État. Depuis son installation, il a rendu
les statistiques, établissez le lien plus de 4800 décisions, dont plus de 1100 décisions au titre de contrôle de constitu-
qu’elles ont avec le sujet.
tionnalité des normes et près de 3000 décisions en contentieux électoral.
La nature des missions conférées au Conseil constitutionnel a toujours porté à dé-
La définition des termes du sujet est
trop rapide, cela aurait nécessité
bat. Un organe juridictionnel, au sens large désigne une institution disposant du
un approfondissement. pouvoir de dire le droit, cela s’oppose à l’organe purement politique, qui n’est pas
doté de cette compétence. La politique constitue la science du gouvernement
des États, la politique menée déterminera la manière de gouverner un État.
Au premier abord, il peut sembler étonnant de s’interroger sur le véritable rôle joué
par le Conseil constitutionnel, tant ses missions sont connues. Cependant, ces inter-
Très bonne citation mais précisez
rogations sont tout à fait légitimes lorsque l’on observe le décalage qui existe entre
vos propos. La nuance devrait être le rôle initialement confié au Conseil constitutionnel en 1958 et son rôle actuel. Ainsi,
de mise à ce stade. François Mitterrand nous mettait en garde du risque de l’emprise politique sur cette
La dicastocratie (gouvernement
des juges) qu’a incarné le Conseil
institution « Disposant de grands pouvoirs, le Conseil constitutionnel doit à tout prix
constitutionnel n’a été que éviter de s’ériger en gouvernement des juges. »
temporelle. C’est entre 1986 et
1995, sous la présidence de Robert Il est tantôt mis en avant les aspects politiques du Conseil constitutionnel de par les
Badinter, que le Conseil a exercé, personnalités politiques qui y siègent, mais parfois il est présenté telle une véritable
en dehors de ses attributions juridiction.
proprement juridictionnelles,
des compétences caractérisant Il est opportun de s’interroger quant à la véritable nature des rôles joués par le
habituellement des gouvernants.
Conseil constitutionnel. Très critiqué, il est légitime de se demander quelle est la
véritable nature de cette institution. Présente-t-elle les caractéristiques d’une juri-
diction ?
Il est nécessaire de prendre en compte l’évolution progressive des missions attri-
buées au Conseil constitutionnel pour s’apercevoir que d’une institution politique
(1), il s’est progressivement érigé en juridiction constitutionnelle (2).

122
1 • Le Conseil constitutionnel : un organe a priori politique

La mise en place du Conseil constitutionnel, en 1958, trouve ses origines dans


des fondements politiques (A). L’argumentation qui tend à le considérer comme
un organe politique s’appuie essentiellement sur le mode de nomination de ses
membres. En effet, le Conseil constitutionnel se compose de membres politiques (B).

A) Une institution d’origine politique

À l’origine, le Conseil constitutionnel n’était pas perçu comme une juridiction, bien
qu’il disposât déjà du monopole du contrôle de la conformité de la loi à la Consti-
tution. Il est donc nécessaire de mettre en relief la perception de l’époque pour
mieux appréhender le rôle du Conseil constitutionnel. En 1958, la loi, votée par le
Parlement, représentait « l’expression de la volonté générale », son contrôle semblait
donc illusoire.
Michel Debré, rédacteur de la Constitution de 1958, nous donnait sa vision de l’insti-
tution, le 27 août 1958, et manifestait déjà ses craintes quant à l’influence politique
qui pouvait être exercée à l’égard du Conseil constitutionnel : « La création du
« Conseil constitutionnel » manifeste la volonté de subordonner la loi, c’est-à-dire la
décision du Parlement, à la règle supérieure édictée par la Constitution. (…) À ce
Conseil d’autres attributions ont été données, notamment l’examen du règlement
des Assemblées et le jugement des élections contestées, afin de faire disparaître le
scandale des invalidations partisanes. L’existence de ce Conseil, l’autorité qui doit
être la sienne, représentent une grande et nécessaire innovation. La Constitution
crée ainsi une arme contre la déviation du régime parlementaire. »
Par ailleurs, cette institution fut, au départ, pensée dans l’objectif de réguler la vie
politique. Le Conseil constitutionnel devait ainsi veiller à la stricte séparation des
pouvoirs exécutif et législatif sous la Ve République. Cela explique alors le fonction-
nement du mode de saisine.
Dans sa version initiale le Conseil constitutionnel ne pouvait être saisi que par quatre
personnalités politiques : le président de la République, le Premier ministre, le pré-
sident de l’Assemblée nationale et le président du Sénat. Le contrôle de constitu- Bien, mais à expliquer.
tionnalité se faisait donc a minima, réduit à un contrôle préventif, étant donné qu’il
ne portait que sur les textes de loi avant leur promulgation. Par ailleurs le contrôle
de constitutionnalité ne s’effectuait qu’au regard du texte de la Constitution seule.
Le Conseil constitutionnel ne disposait pas, alors, d’une indépendance suffisante à
l’égard des auteurs de la loi : tenant ses pouvoirs d’eux, il ne leur était pas vérita-
blement extérieur.
Ensuite, le contrôle de constitutionnalité des lois a un aspect certainement poli-
tique. Les membres du Conseil constitutionnel ne pourront ainsi jamais se soustraire
complètement du contexte. En effet, statuer sur la constitutionnalité d’une loi, c’est
apprécier la régularité d’une décision prise par la majorité du Parlement. Être ame-
né à constater l’inconstitutionnalité d’une loi reviendrait à remettre en cause cette
décision et dire que cette majorité s’est trompée. Ce constat pourrait donner lieu à
des exploitations politiques contre la majorité ayant pris cette décision.
Le Conseil constitutionnel trouve donc une forte empreinte politique, de par sa
conception, cependant l’argument selon lequel cette institution manquerait d’im-
partialité se fonde surtout sur sa composition.

123
B) Une composition essentiellement politique

Tout d’abord, il est important de remarquer que la composition du Conseil constitu-


tionnel n’a que très peu évolué depuis son instauration. Cela participe certainement
à son caractère éminemment politique. Elle résulte de la volonté du constituant de
Vous mettez en évidence
l’absence de formation juridique
1958. Par ailleurs, comme le relève le Professeur Pascale Deumier « contrairement
obligatoire des membres du Conseil aux systèmes constitutionnels étrangers, aucune règle n’exige une haute qualifica-
constitutionnel et apportez une tion juridique ou une expérience éprouvée de juriste pour être nommé au Conseil
réelle démonstration.
constitutionnel » alors que cette institution était vouée à devenir une juridiction.
En vertu de l’article 56 de la Constitution, le Conseil constitutionnel, qui siège au
palais Royal, se compose de deux séries de membres : ceux nommés et ceux de
droit à vie. En ce qui concerne les membres nommés, ceux-ci sont recrutés intuitu
personae par des autorités politiques. Comme des juges, ils exercent une fonction
juridictionnelle, sans y faire carrière.
Les membres de droit sont les anciens présidents de la République qui siègent à
vie, ainsi leur ancienne fonction de président de la République leur donne le droit
d’être membre du Conseil. En tant que « Gardien de la Constitution », les anciens
présidents de la République peuvent ainsi faire part de leur expérience et de leur
point de vue. Leur présence soulève des interrogations légitimes et, notamment,
Vous répondez au sujet
celle de savoir si le Conseil constitutionnel constitue véritablement un organe im-
cependant cette affirmation
devrait être appuyée à l’aide partial. En effet, ces membres de droit sont avant tout des hommes politiques, dont
d’un exemple tiré de la doctrine les couleurs ne sont un secret pour personne. Dès lors, leur prise de position, au sein
ou de la jurisprudence.
de ce conseil, pourrait être interprétée comme autant d’opinions partisanes.
L’emprise politique du Conseil constitutionnel dans sa composition actuelle ne
fait point de doute. Il suffit d’étudier les anciennes fonctions de chacun de ses
membres pour s’en convaincre. Ainsi, il est actuellement présidé par Laurent Fa-
Eléments d’actualisation : si le sujet
est posé en 2017, il conviendra de
bius, connu pour ses nombreux mandats politiques. Parmi ses membres actuels,
préciser que François Hollande nous retrouvons une majorité de personnalités politiques. En effet, Valéry Giscard
a décidé de ne pas siéger tout d’Estaing est le seul ancien président de la République, Jacques Chirac et Nicolas
comme J. Chirac et N. Sarkozy.
Enfin que Mme Belloubet, nommée
Sarkozy n’y siégeant plus depuis, respectivement, mai 2011 et janvier 2013. Nous
ministre de la Justice, garde des retrouvons, en outre, Lionel Jospin, ancien Premier ministre ; Michel Charasse,
Sceaux, a été remplacée par ancien sénateur et ancien ministre du budget. Sont aussi membres : Nicole Bellou-
Michel Mercier (ancien ministre).
bet, ancien professeur de droit, mais aussi femme politique ; Jean-Jacques Hyest,
connu pour ses nombreux mandats politiques, dont celui de député et de sénateur
et Corinne Luquiens, ayant eu une formation mixte (juridique et politique), mais
dont la carrière fut essentiellement politique, elle fut notamment ancienne secré-
taire générale de l’Assemblée nationale et de la présidence. Seuls trois membres,
sur neuf, ne sont pas issus du monde politique : Claire Bazy-Malaurie, ancienne
haute fonctionnaire issue de l’ENA ; Nicole Maestracci, ancienne magistrate et Mi-
chel Pinault, ancien conseiller d’État.
La présence des membres de droit au sein du Conseil constitutionnel a toujours
porté à débat, dès lors qu’elle conforte la thèse selon laquelle ce Conseil pourrait
constituer un organe influencé politiquement. Le Conseil des ministres a adopté,
le 13 mars 2013, un projet de loi constitutionnelle, prévoyant de mettre fin à cette
situation, cependant il n’a pas abouti.
Trois de ses membres sont nommés par le président de la République, trois autres, le
sont par le président de l’Assemblée nationale et les trois derniers, par le président
du Sénat. Ce mode de nomination est totalement libre et renforce la thèse, selon
laquelle le Conseil constitutionnel serait « politisé ».

124
Désormais, afin de remédier aux critiques légitimes émises à son encontre, ce
mode de nomination est encadré depuis 2008 (L. const. n° 2008-724, 23 juill. 2008,
art. 56, al. 1er, précisée par la LO n° 2010-838, 23 juill. 2010). À la suite de cette loi, le
président de la République ne pourra procéder aux nominations relevant de sa
compétence, qu’après avoir recueilli l’avis public de la Commission permanente
chargée des lois constitutionnelles de chaque assemblée.
Les membres du Conseil constitutionnel sont nommés pour une durée de 9 ans et
renouvelés par tiers tous les trois ans. Par ailleurs, il est important de relever que le
président du Conseil est désigné par le président de la République. Depuis 1958, les
chefs d’État ont toujours choisi un des membres qu’ils avaient désigné. De ce fait,
le président du Conseil constitutionnel est, bien souvent, par ses fonctions passées,
une personnalité politique.
La manière de désigner les membres du Conseil constitutionnel et ses conséquences
sur le fonctionnement de ce conseil font toujours l’objet de critiques tenant à son
caractère politique. Il est ainsi reproché aux membres du Conseil constitutionnel
d’être de fervents alliés des autorités qui les ont nommés. Le président de la Répu-
blique et le président de l’Assemblée nationale appartenant à la même majorité
politique (sauf en cas de cohabitation), la majorité des membres du Conseil consti-
tutionnel est, elle-même, issue du même camp politique.
Avec du recul nous pouvons observer que les inquiétudes quant à une politi-
sation du Conseil constitutionnel étaient en grande partie infondées. Georges
Vedel, membre du Conseil constitutionnel de 1980 à 1989, déclarait dans un article
de presse : « La couleur politique du Conseil est une invention journalistique : ses
membres ne renient pas leurs opinions politiques mais ils appliquent les textes » (Le
Point n° 1328, févr. 1998). Il suffit de constater les nombreuses censures du Conseil
constitutionnel sur des textes importants pour la majorité politique, et ce, quels que
soient les partis politiques à l’origine des textes. Déçus de ces censures, les majo-
rités politiques en place ont, parfois, accusé le Conseil constitutionnel d’être « un
gouvernement des juges », et de rendre des décisions politiques. Or, comme nous
l’avions démontré précédemment, les membres du Conseil constitutionnel sont
bien souvent issus des majorités politiques en place. De ce fait, à travers leurs déci-
sions, ils ont pu, tout simplement, démontrer la totale indépendance et l’impartialité
du Conseil. Au-delà de l’impartialité de ses membres, le Conseil constitutionnel dis-
pose de toutes les qualités lui offrant la qualification de juridiction.

2 • L e Conseil constitutionnel :
une institution évolutive aux fonctions juridictionnelles

Les années 1970 ont été un tournant majeur dans l’évolution des missions dévolues
au Conseil constitutionnel. En effet, le contrôle s’est orienté progressivement vers la
protection des libertés publiques et des droits fondamentaux et, ainsi, a conféré des
missions d’ordre juridictionnel au Conseil constitutionnel (A). Par ailleurs, la réforme
du 23 juillet 2008, avec l’introduction de la question prioritaire de constitutionnalité,
a véritablement confirmé le rôle juridictionnel de cette institution (B).

A) L’acquisition progressive de missions d’ordre juridictionnel

À partir de 1971, on constate une évolution notable des missions attribuées au


Conseil constitutionnel, qui se révèlent être de plus en plus juridiques. Tout d’abord

125
Très bien. Il est aussi à noter que,
dans sa décision n° 2004-505
DC du 19 novembre 2004, Traité
établissant une Constitution pour avec la décision dite « liberté d’association » en date du 16 juillet 1971, le Conseil
l’Europe, le Conseil a intégré les constitutionnel étend le champ du bloc de constitutionnalité. Il est décidé d’y in-
traités et accords internationaux clure la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et le Préambule
dans le bloc de constitutionnalité.
de la Constitution de 1946, qui se réfère, lui-même, aux principes fondamentaux
reconnus par les lois de la République, ainsi que les « objectifs à valeur constitution-
nelle ». Cette décision est réellement vécue comme une émancipation du Conseil
constitutionnel à l’égard du pouvoir exécutif. Elle octroie deux nouvelles missions de
régulation au Conseil constitutionnel : le contrôle de l’activité des pouvoirs publics
et celui du système politique.
Par ailleurs, à partir de 1974, la saisine du Conseil constitutionnel n’est plus réservée
Très bien, il s’agissait exclusivement aux quatre plus hauts fonctionnaires de l’État, mais étendue à 60
d’un élément essentiel
attendu dans la dissertation.
députés ou 60 sénateurs. Cette possibilité, largement utilisée, contribue à l’amélio-
ration de l’efficacité du contrôle de constitutionnalité et permet la saisine de cette
institution par les groupes d’opposition. Le Conseil constitutionnel a, ainsi, été ame-
né à connaître des lois relatives à la matière pénale, fiscale, économique, adminis-
trative, civile et, donc, à introduire dans toutes les branches du droit la dimension
constitutionnelle. On a ainsi pu parler d’une « constitutionnalisation généralisée des
différentes branches du droit » (travaux du Professeur Favoreu). En 1974, l’avancée
a été considérable dans le processus de juridictionnalisation du Conseil constitu-
tionnel. Le Professeur de droit public Jean Rivero remarquait dès 1984 : «  Pour la
défense des droits de l’Homme, peu de progrès aussi décisifs ont été réalisés, en si
peu de temps, par si peu d’hommes. »
En outre, le Conseil constitutionnel contrôle les élections présidentielles, dont
il proclame les résultats. Il statue sur les contestations concernant les élections
législatives ou sénatoriales. Dans cette hypothèse, il exerce les missions d’un juge
ordinaire. Il veille aussi à la régularité des référendums des articles 11 et 89. Ces
missions, éminemment d’ordre juridictionnel, corroborent la thèse selon laquelle le
Conseil constitutionnel serait une véritable juridiction.
Ensuite, l’autorité de chose jugée inhérente aux décisions du Conseil constitutionnel
(Const. 1958, art. 62) s’impose, non seulement à la Cour de cassation (25 avril 1985,
Bogdan), mais aussi au Conseil d’État (20 décembre 1985, S.A. Etablissements
Outters). Son pouvoir juridictionnel s’en trouve donc clairement identifié. L’autorité
de ses décisions est absolue. Elle « s’attache non seulement à leur dispositif mais
aussi aux motifs qui en sont le soutien nécessaire et en constituent le fondement
même » (Cons. const., 16 janv. 1962, n° 62-18 L : JO, 25 févr. 1962, p. 1915). N’étant
susceptibles d’aucun recours, les décisions « s’imposent aux pouvoirs publics et à
toutes les autorités administratives et juridictionnelles » (Const., art. 62, al. 2).
Malgré ces évolutions notables en faveur de la juridictionnalisation du Conseil
constitutionnel, une lacune perdure. En effet, il manque toujours le droit, pour le jus-
ticiable, de contester la constitutionnalité de la loi. Le contrôle de constitutionnalité
Bonne transition. reste un contrôle a priori, que seules les autorités publiques peuvent déclencher. La
pratique révèle les carences d’un contrôle uniquement a priori. En effet, ce contrôle
de constitutionnalité n’atteint la loi qu’à un moment de sa conception, alors que
l’inconstitutionnalité d’une loi apparaît surtout au moment de son application. Ain-
si, de nombreuses voix s’élevèrent en faveur d’un contrôle a posteriori.

126
B) L ’affirmation claire du rôle juridictionnel du Conseil constitutionnel :
l’introduction de la Question Prioritaire de Constitutionnalité

Michel Aurillac, haut fonctionnaire et homme politique français, estime que le


Conseil constitutionnel « n’est utile que s’il peut se faire juge de la constitutionnalité
par renvoi du Conseil d’État ou de la Cour de cassation ». Cette intervention vision-
naire annonce la réforme de la QPC de 2008.
Cette réforme de juillet 2008 a bouleversé le rôle du Conseil constitutionnel en intro-
duisant la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC), qui permet de contrôler
une loi après sa promulgation. Introduit par la révision constitutionnelle n° 2008-724
du 23 juillet 2008, l’article 61-1 de la Constitution autorise un contrôle de consti-
tutionnalité des lois en vigueur, qui portent atteinte « aux droits et libertés que la
Constitution garantit ». Précisée par la loi organique n° 2009-1523 du 10 décembre
2009 (JO, 11 déc. 2009, p. 21379) et le décret n° 2010-148 du 16 février 2010 (JO,
18 févr. 2010, p. 2969), la procédure peut être engagée depuis le 1er mars 2010.
Avec le mécanisme de la QPC, tout justiciable peut soulever devant son juge la
question de constitutionnalité applicable au litige dont il est partie. Si le juge est
convaincu du bien-fondé de la question, alors il devra surseoir à statuer et la trans-
mettre à sa Cour suprême, qui décidera, elle-même, de saisir ou non le Conseil
constitutionnel. Ce dernier statuera alors sur la conformité aux droits et libertés que
la Constitution garantit de la disposition législative ainsi contestée, dans un délai
de trois mois. Il pourra, soit juger la loi conforme à la Constitution et le procès devra
reprendre devant la juridiction de base, soit considérer que cette loi est contraire à
la Constitution et elle sera alors abrogée.
La QPC est donc un mécanisme purement juridictionnel qui rapproche le rôle C’est un bon exemple, mais il aurait
nécessité plus d’explications.
du Conseil constitutionnel français de celui de la Cour suprême américaine. Ce
contrôle a posteriori a permis de pallier les lacunes du contrôle a priori, puisqu’il est
mis en œuvre par un justiciable, qui a toujours intérêt à faire valoir, qu’au moment
où elle lui est appliquée, la loi porte atteinte à l’un de ses droits fondamentaux.
La mise en place de la QPC est vécue comme une « révolution juridique » (Nicolas
Sarkozy) au service des droits et libertés en conciliation avec l’intérêt général. Cette
procédure a élevé le Conseil constitutionnel au rang de régulateur des ordres juri-
dictionnels.
Si le Conseil constitutionnel est désormais une juridiction, il est important de souli-
gner qu’il ne s’agit pas d’une juridiction comme une autre, mais bien d’une juridic-
tion constitutionnelle. Il est alors légitime de se demander si son mode de composi-
tion, pensé au départ pour un organe de nature politique, demeure pertinent pour
un organe devenu juridictionnel.

127
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n régnante au Trône, d’accorder librem de son auguste
Le droit de la maiso sion des filles et
de Le droit de la Nation èrement convoqués
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;
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Toutes les cham circon librem des provin sera,
un concours de Le droit de la Nation
d’accorder et les capitulations le présent arrêté
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par la notoriété coups qui mena généraux réguli Ordonne en outre é incontinent aux
ent connues des l’organe des États trats ; reur génér al du Roi, envoy
tances suffisamm L’inamovibilité des
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LES INSTITUTIONS
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les entreprises des minist res
Les coutu mes et les capitu Le droit des cours l’enregistrement blié et registré, et toutes les
Considérant que la de n’en ordonner lundi prochain,
le parti qu’a pris lontés du Roi et de la envoi à la Cour,
mment pour cause magistrats ; lois constitutives compte de cet
gistrature ont évide désastreux, de se
recon- L’inamovibilité des qu’ell es sont conformes aux Le droit assem blées.
les vo-

LES INSTITUTIONS DE LA Ve RÉPUBLIQUE


à deux impôts chaque province
tant
x lois fondamenta
les de l’État Chambres
Cour de résister subsides, de sollicit
er la de vérifier dans qu’au- ce ainsi qu’au e ma- ent de Paris, tome III,
te en matière de Le droit des cours l’enregistrement provin s traduit en aucun ntrances du Parlem
naître incompéten réclam er la liberté de n’en ordonner n de n’être jamai Flammermont, Remo
États généraux
et de lontés du Roi et itutives de la de chaque citoye juges naturels, qui
sont 6.
convocation des confo rmes aux lois const es juges que ses Paris, 1895, pp. 745-74
citoyens ; tant qu’ell es sont
les de l’État Le droit tière devant d’autr
individuelle des x lois fondamenta désigne ;
peuvent par consé
quent province ainsi qu’au s traduit en aucun
e ma- ceux que la loi lui
s entreprises ne n de n’être jamai ls, qui sont
Que ces même le, sans re- de chaque citoye que ses juges nature
objet que de couvrir, s’il est possib t d’autr es juges
avoir d’autre ations par tière devan
génér aux, les anciennes dissip en que la loi lui désig ne ;

DE LA Ve RÉPUBLIQUE
courir aux États pas le témoin, sans ceux de
la Cour ne serait sont inutiles, celui
des moyens dont d’opposer avec
une l tous les autres
devoir l’obligeant Et le droit, sans leque ce soit, que pour
être
être l’obstacle, son du Roi, quelque ordre que Baudu)
des lois, la parole n’être arrêté, par CORRECTEUR (A.
;
nlable l’autorité juges compétents
constance inébra
thèque assignée
sur les impôts, à remis sans délai
entre les mains des OBSERVATIONS DU
la foi publiq ue et l’hypo
romettre les droits
ou les tes qui seraie nt por- n entre deux exer-
pourraient comp Proteste ladite Cour
contre toutes attein dans la combinaiso
cette épreuve réside
me-
tous les plans qui és ; déclare unani
la Nation ; tées aux principes
ci-dessus exprim que ces La difficulté de
engagements de cas, s’en écarter, n
de la seule volon
té claire- peut, dans aucun cices. re, ni d’une dissertatio
n que le système ment qu’elle ne tous les membres texte en histoi
Considérant enfi ses audit ment certains obligent - commentaire de
Il ne s’agit pas d’un
ses surpri pes égale ; en consé
les différentes répon princi
compris dans leurs
serments
d’un texte.
ment exprimé dans ministres, le funes
te
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doit
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Seigneur Roi annon ne laisse des membres qui - er une dissertation sans
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, ni prendre place
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maximes qu’elle pas la Cour elle-m les données du
texte.
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Que de ces lois, 23
crent :
brassent et consa

22

Dont un dossier analysant Dissertations


3 COPIES RÉELLES
(notées 5, 10 et 15/20) sont reproduites
Des COMMENTAIRES et des
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de tous les corrigés pour comprendre
19 SUJETS 3 COPIES RÉELLES
D’ÉTUDIANTS
Commentaires
Cas pratiques
et commentées dans le dossier. leurs points forts et leurs points faibles.

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ISBN 978-2-297-06260-2
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