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Notions générales
sur les GÉOTEXTILES
en géotechnique routière
Février 1983
Réimpression Juin 1993
L'emploi des géotextiles en technique routière s'est largement développé depuis une dizaine d'années et ces
matériaux — par leurs propriétés variées et la multiplicité des fonctions qu'ils peuvent assurer — sont
aujourd'hui d'utilisation courante dans des domaines très diversifiés; citons à titre d'exemple — et en nous
limitant ici aux ouvrages routiers — les couches déforme, les voies à faible trafic, les ouvrages de drainage, leur
emploi sous remblai, etc.
Parallèlement, et face aux perspectives de développement du marché, le nombre de produits offerts a connu une
progression importante.
Dans ces conditions, un effort de clarification et de normalisation était nécessaire; il a été entrepris dès 1978
sous l'égide du Comité français des Géotextiles, organisme regroupant des représentants des différentes
professions concernées, des utilisateurs et des services techniques et, parmi ces derniers, le SETRA et le LCPC.
Le Comité a consacré une partie importante de ses travaux aux questions de qualification des produits et de
dimensionnement des ouvrages courants faisant appel aux géotextiles.
Trois fascicules de recommandations ont déjà été diffusés. L'un relatif à leur emploi dans les aires de stockage et
de stationnement, un autre relatif à leur emploi dans les voies de circulation provisoire, les voies à faible trafic et
les couches déforme et le dernier qui traite de leur réception et de leur mise en œuvre. D'autres fascicules sont
envisagés concernant l'utilisation sous remblai et dans les ouvrages de drainage. Ces fascicules sont bien sûr
envoyés aux Directions départementales de l'Équipement au fur et à mesure de leur parution.
Mais il nous a également paru utile de rédiger à votre intention une note d'information générale sur les
géotextiles en technique routière. Son objectif est de fournir aux maîtres d'œuvre quelques notions générales de
base sur les différents produits en précisant notamment leurs caractéristiques, les essais qui permettent de les
mesurer, les différents usages pour lesquels ils peuvent être utilisés, etc.
Elle se limite bien sûr à une information d'ensemble et renvoie, pour chaque cas d'application, aux différents
fascicules publiés par le Comité.
Afin de tirer le meilleur parti de l'expérience acquise et d'envisager un perfectionnement ultérieur du document,
nous vous prions d'adresser toutes remarques ou suggestions utiles au SEÏ'RA (Division Chaussées-
terrassements) ou au LCPC (Division Géotechnique - Géologie de l'ingénieur - Mécanique des roches).
Pages
Introduction 6
Les constituants 7
Le mode d'assemblage 7
5 — Choix du géotextile 20
Réception du géotextile 22
Mise en œuvre 22
Annexes 23
III — Terminologie par thèmes adoptée par le Comité français des Géotextiles 30
VI — Bibliographie 36
INTRODUCTION
Les géotextiles sont des nappes de fibres synthétiques utilisées dans le génie civil pour servir de surface de
séparation, de filtre, d'armature et de drain. Leur emploi pour réaliser des nappes étanches, appelées parfois
géomembranes, n'est pas traité dans ce document.
L'utilisation des géotextiles dans les travaux routiers se développe depuis une dizaine d'années en raison,
d'une part, des propriétés de ces matériaux qui permettent de résoudre très efficacement un certain nombre
de problèmes pratiques posés par les travaux relatifs aux sols et, d'autre part, grâce à leur facilité de mise en
œuvre et à leur faible coût de transport. Enfin ils confèrent aux ouvrages une plus grande fiabilité.
Depuis que les géotextiles ont commencé à se développer, et qu'une diversité croissante de produits s'est
trouvée progressivement mise à la disposition des ingénieurs, la question s'est posée du choix du produit le
mieux adapté à un emploi donné.
Cette question est en fait plus difficile qu'il n'y paraît parce qu'un géotextile remplit souvent plusieurs
fonctions dans une application donnée et que le choix du produit doit prendre en compte ces différentes
fonctions, les sollicitations auxquelles il sera soumis lors de la mise en œuvre, ainsi que la diversité des sols et
la complexité de leur comportement mécanique et hydraulique.
Il en résulte que le choix d'un géotextile doit nécessairement faire intervenir un nombre minimal de facteurs.
Des règles trop simplistes risqueraient de conduire à des échecs, ou pourraient entraîner une élimination
injustifiée de certains produits.
Les règles de choix concernant le géotextile pour un usage donné doivent cependant rester aussi simples que
possible. La solution consiste alors à établir des recommandations d'emploi des géotextiles par domaine
d'utilisation, et à réduire ainsi le nombre de facteurs à prendre en compte.
Une autre raison pour établir des recommandations d'emploi pour chaque type d'utilisation tient à la
complexité de l'interaction mécanique et hydraulique des sols et des géotextiles qui rend difficile une
approche théorique du fonctionnement de ces matériaux dans les ouvrages. Dans ces conditions les réponses
pratiques s'appuient surtout sur les constatations faites sur les ouvrages.
L'objectif de la présente note technique est de fournir des informations sur les géotextiles eux-mêmes : leur
nature, leurs principales caractéristiques techniques et la façon de les mesurer, les fonctions qu'ils peuvent
jouer dans les ouvrages, les principales utilisations connues actuellement, la manière de contrôler leur qualité
et, enfin, quelques précautions à prendre pour leur mise en œuvre.
Le document ne fournit pas en revanche les indications précises permettant le choix d'un produit pour une
application déterminée.
Ces éléments sont fournis par les fascicules de recommandations du Comité français des Géotextiles * qui
traitent séparément de chaque type d'utilisation.
* Le Comité français des Géotextiles est organismes d'enseignement et de recher- Pour développer et faciliter l'emploi des
une association à but non lucratif (type loi che, des bureaux d'étude, des entreprises; géotextiles dans les travaux, il rédige des
de 1901) qui rassemble les organismes et pour le textile y sont représentés des fascicules de recommandation destinés à
sociétés qui s'intéressent aux géotextiles et producteurs, des distributeurs, des insti- préciser le rôle des géotextiles dans leurs
à leur développement en vue de faire tuts de recherche, des organismes différentes applications et à indiquer les
progresser les questions d'intérêt général d'enseignement. caractéristiques techniques des produits à
relatives à ces matériaux : terminologie, retenir pour chacune d'elles.
méthodes d'essai, spécifications, informa- Sur le plan de la terminologie et des
tion, documentation, concertation de la méthodes d'essai ce comité sélectionne ou Le Comité français des Géotextiles est en
recherche, etc. étudie et met au point ce qui convient aux liaison avec de nombreux organismes
géotextiles, compte tenu des besoins étrangers ou internationaux ayant des
Il rassemble à la fois des représentants du propres de leurs secteurs d'application; il préoccupations analogues
secteur du génie civil et du secteur textile. met alors ces résultats à la disposition des
Pour le génie civil y sont représentés des utilisateurs et les propose aux organismes Adresse: 35, rue des Abondances, 92100
administrations, des services publics, des de normalisation Boulogne-Billancourt, tél.: ( 1 ) 825-18-90.
CHAPITRE 1
LES GÉOTEXTILES
PRÉSENTATION DES MATÉRIAUX
On appelle géotextiles les textiles utilisés en géotechnique et plus généralement en génie civil. La diversité de
ces matériaux est très grande, tant au niveau des constituants de base qu'au niveau de leurs modes
d'assemblage. Cette diversité de production explique que l'on dispose d'une grande variété de géotextiles,
possédant des propriétés mécaniques et hydrauliques très diverses et pouvant répondre à des usages
différents.
Ce premier chapitre est consacré à une description sommaire des principaux types de géotextiles mais
l'annexe I développe cette présentation des matériaux afin d'établir le lien entre les différentes familles de
produits et leur comportement.
LES CONSTITUANTS
Les géotextiles sont constitués de fibres synthétiques obtenues par filage puis étirage de polymères fondus, le
plus souvent du polypropylène ou du polyester. Le diamètre de ces fibres est d'environ 10 à 30 micromètres.
Certains géotextiles sont cependant constitués de bandelettes obtenues non pas par filage mais par
découpage de films puis étirage. Ces bandelettes sont alors en polypropylène et possèdent quelques
millimètres de largeur.
LE MODE D'ASSEMBLAGE
• les géotextiles non-tissés aiguilletés. L'aiguilletage est un procédé purement mécanique dans lequel des
aiguilles hérissées d'ergots traversent la nappe dans un mouvement alternatif rapide;
• les géotextiles non-tissés thermoliés. L'assemblage consiste à comprimer à chaud la nappe de fibres. Il en
résulte une soudure superficielle de ces fibres;
- les autres géotextiles. On distingue encore les filets, les tricots et tous les géotextiles composites, constitués
par l'association de plusieurs produits de façon à combiner leurs propriétés.
La connaissance des polymères utilisés dans les géotextiles et les prélèvements effectués dans les ouvrages
relativement anciens permettent de conclure que les géotextiles correctement choisis et mis en place,
possèdent une longévité suffisante pour les utilisations en technique routière. Le seul élément susceptible de
dégrader assez rapidement les constituants du géotextile est en fait l'exposition à la lumière, ce qui nécessite
quelques précautions faciles à prendre (cf. chapitre 6).
CHAPITRE 2
RÔLE MÉCANIQUE
Les géotextiles peuvent agir sur le comportement mécanique des sols selon deux modes principaux d'action :
l'action de séparation et l'action de renfort.
Le géotextile permet donc de conserver intactes les propriétés mécaniques des deux natures de sol en
présence, alors que la pénétration d'un sol argileux humide — même en très faible quantité — dans un sol
granulaire provoque une chute brutale des propriétés mécaniques de ce dernier.
Les géotextiles peuvent également agir sur le comportement hydraulique d'un sol selon deux modes d'action,
l'action de filtration et l'action de drainage.
L'action de filtration s'oppose à l'entraînement des particules de sol par un écoulement d'eau. Deux cas sont
alors à considérer.
Premier cas
L'eau, qui s'écoule, est chargée de particules en suspension; le rôle du filtre est alors de les arrêter. Les
particules se déposent sur le filtre (ou en son sein) et s'y accumulent en réduisant progressivement sa
perméabilité : il y a colmatage. Ce colmatage, inévitable dans ce cas d'espèce, peut cependant être admis si
l'une au moins des conditions suivantes peut être considérée comme satisfaite :
- la perméabilité vers laquelle tend le filtre reste suffisamment élevée par rapport à celle des matériaux
environnants,
- le colmatage est suffisamment lent par rapport à la durée de vie de l'ouvrage. Cela a d'autant plus de
chance d'être réalisé que la vie de l'ouvrage est courte (ouvrages provisoires) et que la surface du filtre est
grande,
- le processus de dépôt a une durée limitée (au bout de laquelle il n'y a plus de particules en suspension
dans l'eau qui circule) et le filtre est encore assez perméable à ce stade,
les phases de dépôt alternent avec des phases où la circulation d'eau décolmate le filtre (par augmentation
de la vitesse ou changement de sens de l'écoulement).
Second cas
II s'agit de créer un ensemble sol-filtre tel que, précisément, les écoulements internes se fassent sans
déplacement de particules solides. Un sol naturel est en général en équilibre stable, c'est-à-dire que les
percolations d'eau et les mouvements de l'eau de la nappe se font sans transport solide. Lorsqu'on modifie
les conditions de cet équilibre, par exemple par la construction de dispositifs de drainage qui favorisent
l'écoulement, il peut y avoir rupture de l'équilibre existant et entraînement de particules de sol par
l'écoulement ainsi modifié. La conception du système de drainage, et en particulier du filtre, doit être alors
telle qu'un équilibre stable puisse être rétabli le plus rapidement possible.
L'action de drainage de nombreux géotextiles (non-tissés, aiguilletés en particulier) qui sont en mesure
d'écouler, dans leur propre épaisseur, des débits suffisants et, de ce fait, de constituer des drains
particulièrement efficaces.
En résumé, les principales fonctions des géotextiles, dans un sol, sont au nombre de quatre :
- l'anticontamination,
le renfort mécanique,
- la filtration,
- le drainage.
Selon les cas d'application, on cherchera donc à mobiliser davantage l'une ou l'autre de ces fonctions, mais il
existe des cas où l'on demande au géotextile de remplir simultanément l'ensemble des quatre fonctions. Par
exemple, le cas classique fréquent est celui d'une piste de chantier réalisée sur un sol argileux et marécageux.
10
CHAPITRE 3
RÉSISTANCE À LA TRACTION
ET ALLONGEMENT À L'EFFORT MAXIMAL
La connaissance de ces deux caractéristiques est évidemment essentielle pour apprécier le rôle de renfort
mécanique, mais également les conditions de mise en œuvre d'un géotextile. Par ailleurs, pour juger de
l'anisotropie du géotextile, il est utile de connaître ces valeurs dans deux directions perpendiculaires (sens de
production et sens travers).
Le géotextile doit être testé dans des conditions telles que l'éprouvette se déforme peu dans la direction
perpendiculaire à la traction.
L'éprouvette ne doit pas être trop petite: sa plus petite dimension doit être d'au moins 100mm. La
déformation doit être comprise entre 10 et 100 % par minute. La résistance à la traction est exprimée en
kN/m.
ESSAI A UTILISER
L'essai retenu est un essai de traction sur une eprouvette de 100 mm de longueur (distance entre pinces) et
500 mm de largeur (dans la direction parallèle aux pinces —fig.1).
L'allongement à la rupture utilisé est une valeur calculée, conventionnelle zR; en appelant e, la déformation
moyenne à la rupture et e2 la déformation correspondante dans la direction perpendiculaire, au milieu de
l'éprouvette. l'allongement à l'effort maximal eR (valeur de référence utilisée) est calculé par la relation :
Le calcul vise à rapprocher la valeur mesurée dans l'essai sur eprouvette de 100 x 500 mm de l'allongement
à la rupture théorique correspondant à la condition de déformation latérale nulle (t2 = 0).
11
Fig 1 - Essai de traction sur bande large
Fig 2 Essai
sur manchon cylindrique
(Saint-Brieuc)
A gauche, éprouvette
montée, avant l'essai
dans l'appareil triaxial,
à droite, éprouvette
rompue
AUTRES ESSAIS
Les résultats de ces deux essais peuvent également être utilisés car ils satisfont aux règles générales énoncées
précédemment.
En revanche, les résultats de certains essais, notamment l'essai sur bande de 200 x 50 mm, l'essai
d'arrachement (grab-test), l'éclatomètre circulaire, ne doivent pas être utilisés car les règles générales ne sont
pas satisfaites.
RÉSISTANCE AU DÉCHIREMENT
Cette caractéristique est utile pour s'assurer du bon comportement à la mise en œuvre d'un géotextile et,
éventuellement, de la pérennité de son fonctionnement lorsqu'il est en contact avec des éléments coupants
(silex). Comme pour la résistance à la traction et à l'allongement, il convient de mesurer la résistance au
déchirement dans le sens de production et le sens travers (cf. annexe III).
L'essai de déchirement, adopté pour les géotextiles, est l'essai sur éprouvette trapézoïdale de grande
dimension, dont les deux bases ont pour longueur 670 et 225 mm, la hauteur du trapèze étant égale à
445 mm (fig. 4). La déchirure est amorcée par une coupure franche sur une longueur de 50 mm au milieu de
la petite base. Les pinces se déplacent à une vitesse relative de 50 mm/m.
La force nécessaire pour propager la déchirure est mesurée et si possible enregistrée. La valeur retenue est la
moyenne des cinq valeurs maximales notées pendant l'essai. Le résultat est exprimé en kN.
PERMITTIVITÉ
II s'agit de la propriété caractérisant l'aptitude d'un géotextile à laisser écouler un certain débit d'eau dans la
direction perpendiculaire à son plan, donc d'analyser le pouvoir filtrant d'un géotextile. Plus précisément, on
appelle permittivité le rapport de la perméabilité à l'eau, dans une direction normale du géotextile, Kn
(coefficient de Darcy) et de l'épaisseur e du géotextile. Le débit pouvant traverser un géotextile, par unité de
surface et pour une charge donnée, est en effet proportionnel à la permittivité KJe.
Kn étant exprimé en mètres par seconde (m/s) et e en mètres (m), KJe s'exprime en s" 1 .
PRINCIPE DE MESURE
L'essai doit être réalisé dans un perméamétre appliquant un gradient hydraulique assez faible pour se trouver
dans les conditions de validité de la loi de Darcy; en outre, il faut utiliser de l'eau désaérée pour se préserver
des phénomènes aléatoires de formation de bulles d'air (fig. 5).
Trop-plein
,H
Alimentation
Fig 4 — Essai de déchirement (déchirure amorcée) sur éprouvette trapézoïdale Fig 5 — Schéma du perméamétre proposé
de grande dimension (éprouvette de non-tissé thermosoudé) par le Comité français des Géotextiles
13
TRANSMISSIVITÉ
II s'agit de la propriété d'un géotextile traduisant son aptitude à laisser s'écouler un certain débit d'eau dans
son plan, propriété capitale pour caractériser le pouvoir drainant d'un géotextile. Plus précisément, on
appelle transmissivité le produit de la perméabilité à l'eau, dans le plan du géotextile. K, (coefficient de
Darcy) par l'épaisseur e du géotextile. Le débit pouvant circuler dans l'épaisseur d'un géotextile, par unité de
largeur de bande et pour un gradient longitudinal donné, est en effet proportionnel à la transmissivité K,c.
K, étant exprimé en mètres par seconde (m/s) et e en mètres (m), K,e s'exprime en m : 's.
PRINCIPE DE MESURE
L'essai doit être réalisé dans un perméamètre appliquant un gradient hydraulique assez faible pour se trouver
dans les conditions de validité de la loi de Darcy, avec une pression de 2 x 105 pascals appliquée sur le
géotextile dans le sens de l'épaisseur et en utilisant de l'eau désaérée pour se préserver des phénomènes
aléatoires de formation de bulles d'air.
POROMETRIE
La porometrie est la mesure des dimensions des pores d'un géotextile. Les géotextiles ayant des pores de
différents diamètres, la porometrie complète s'exprime en fait par une courbe qui en donne la répartition et
caractérise notamment le pouvoir filtrant et anticontaminant du géotextile.
MODE DE MESURE
Le processus de passage du matériau en suspension à travers le géotextile doit être tel qu'il n"y ait pas
accumulation de particules sans mouvement à la surface du géotextile pendant l'essai.
CLASSIFICATION
Le tableau I récapitule les principales propriétés des géotextiles, qui doivent être connues pour apprécier leur
aptitude à jouer les différents rôles pouvant leur être assignés.
Dans ce tableau chaque propriété est repérée par une échelle de classification, comportant douze classes
limitées par des valeurs précisées quantitativement.
D'autres caractéristiques des géotextiles ou des associations sols-géotextiles et les modes de mesure
correspondants sont encore à préciser. C'est le cas notamment pour : le frottement sol-géotextile, le module
de cisaillement dans le plan d'un géotextile, la résistance à la déchirure dynamique, la souplesse, etc. Ce
travail est conduit au sein du groupe « Essai » du Comité français des Géotextiles qui publiera les résultats
au fur et à mesure de leur obtention.
14
TABLEAU I
Numéro Classes
Propriétés
de la
caractéristiques
propriété 10 11 12
Résistance Sens 1
à la traction de production
4 8 12 16 20 25 30 40 50 75 100
(kN/m)
Sens travers
Allongement Sens
à l'effort de production
11 15 20 25 30 40 50 60 80 100
maximal
Sens travers
Résistance Sens
à la déchirure de production
0,1 0,2 0,3 0,5 0,8 1,2 1,7 2,3 3 4 6
(kN)
Sens travers
Permittivité
10~2 2,10 2
5,10 2
0,1 0,2 0,5 1 2 5 10 50
Perméabilité
Transmissivité
1 0 " ' 2 , 1 0 " 5 , 1 0 " 10~7 2,10" 7 5,10" 7 1 0 " ' 2,10" 6 5,10" 6 10" * 5,10"'
K,.e (m 2 /s)
15
CHAPITRE 4
U T I L I S A T I O N DES GÉOTEXTILES
Dans ce chapitre on se propose d'examiner les principaux cas d'utilisation des géotextiles dans le domaine de
la géotechnique routière.
Le tableau II résume successivement les rôles joués par les géotextiles dans les principaux cas d'application,
le tableau III résume les caractéristiques essentielles des géotextiles, qui sont en rapport avec ces différentes
fonctions.
TABLEAU II
Rôle général
Géotextile sous pistes, couches de Anticontamination : Dans tous les cas le géotextile doit empêcher
formes ou voies à faible trafic. l'interpénétration du sol-support dans le matériau d'apport graveleux
pour que ce dernier conserve ses propriétés mécaniques.
Renfort mécanique :
—Géotextile a) Sur les sols présentant une portance très variable à l'échelle de
^ Sol-support quelques dizaines de centimètres, le géotextile peut effacer les points de
portance les plus faibles où en son absence se seraient amorcées puis
développées des ornières sous l'action du trafic.
16
TABLEAU II (suite)
Rôles généraux
Géotextile sous remblais sur sols Filtration : Dans tous les cas, le géotextile doit empêcher 'le passage
compressibles. d'éléments solides du sol compressible, entraînés .par l'écoulement
résultant du phénomène de consolidation, qui sont susceptibles de
colmater le système de drainage (couche drainante ou géotextile
drainant).
Mécanique :
a) Dans le cas de sols compressibles présentant une portance très variable
à l'échelle de quelques dizaines de centimètres, le géotextile placé à la base
du remblai peut effacer les points de portance les plus faibles où se
seraient amorcées les ruptures, facilitant ainsi considérablement la mise
en œuvre de la première couche de remblai.
On ne peut toutefois pas considérer que les géotextiles couramment
utilisés améliorent sensiblement la stabilité globale de l'ouvrage ou
réduisent l'amplitude des tassements de consolidation.
b) Le géotextile utilisé dans le système de drainage peut, du fait de ses
propriétés mécaniques, s'adapter à des déformations importantes du
remblai ou du sol sous-jacent, assurant ainsi la permanence du
fonctionnement du système de drainage.
Rôles généraux
Géotextile dans les ouvrages de Filtration : Le géotextile doit assurer le rôle de filtre, capital dans le
drainage (tranchées drainantes, mas- fonctionnement de tout dispositif de drainage. De nombreux géotextiles
ques et éperons drainants). sont en mesure de remplir ce rôle dans des conditions de fiabilité et de
mise en œuvre plus satisfaisantes que les techniques traditionnelles.
17
TABLEAU III
Pour tous les cas d'utilisation, il convient de s'assurer que les caractéristiques mécaniques du géotextile
permettent sa mise en œuvre sans dommage dans les conditions du chantier.
Armature de remblai : Des géotextiles relativement résistants peuvent entrer dans la constitution de remblais
armés, notamment pour réaliser des ouvrages provisoires (fig. 6).
Kcran antieapillaire en rive de chaussée, pour éviter l'alimentation en eau des couches de chaussée et de la
plate-forme support.
Nappes drainantes dans les remblais, pour accélérer la consolidation de sols très humides mis en remblai ou
en dépôt (fig. 7).
Nappes, résilles, en couverture de talus pour les protéger de l'érosion ou retenir la terre végétale (fig. 8).
Protection de talus rocheux, essentiellement sous forme de grilles ou de filets pour éviter ou assurer une
protection contre les éboulements.
Protection des tirs de mines pour éviter les projections dans le cas d'extraction de roches en zone à protéger.
Percolation d'eau
de consolidation
18
Fig. 8 — Protection de talus contre l'érosion
19
CHAPITRE 5
C H O I X DU GÉOTEXTILE
1. Il résulte de ce qui précède que le choix d'un géotextile est un problème complexe. Les cas d'utilisation des
géotextiles et leurs rôles étant très variés, les critères de choix sont nombreux (le critère de la masse
surfacique étant bien sûr insuffisant et sans signification si l'on compare deux géotextiles obtenus par des
procédés différents).
2. Il faut être conscient que l'utilisation d'un géotextile mal adapté représente non seulement un
investissement perdu mais risque également d'entraîner une détérioration plus ou moins rapide de l'ouvrage
car le géotextile ne remplira pas la fonction attendue. En outre, pour des raisons économiques, on ne
peut se permettre de choisir systématiquement des géotextiles manifestement surdimensionnés. Le problème
du choix du géotextile est donc à la fois important et complexe.
3. Le Comité français des Géotextiles auquel participent notamment le SETRA, le LCPC et plusieurs
Laboratoires régionaux des Ponts et Chaussées, travaille sur ces problèmes et publie des fascicules sous
forme de recommandation pour l'emploi des géotextiles dans différents domaines d'utilisation, fascicules
auxquels le lecteur voudra bien se reporter.
- des essais permettant de mesurer les caractéristiques essentielles d'un géotextile ont été codifiés :
résistances à la traction et au déchirement, capacité d'allongement, permittivité et transmissivité, porométrie
(cf. chapitre 2)*;
- dans chaque fascicule correspondant à un type d'utilisation particulier, différents cas de figures sont
étudiés, les limites dans lesquelles doivent être comprises les valeurs des différents paramètres étant indiquées
dans chaque cas.
Pour savoir si tel géotextile est adapté au cas de chantier envisagé il convient donc de connaître ses
caractéristiques c'est-à-dire :
- son identification (cf. fiche d'identification en annexe II) *;
- ses propriétés, mesurées conformément aux méthodes d'essai préconisées par le Comité français des
Géotextiles.
Les caractéristiques doivent être demandées au fournisseur du produit qui, s'il est adhérent du Comité, s'est
engagé à les fournir.
* Le vocabulaire relatif aux géotextilcs, les essais et la fiche d'identification sont en cours de normalisation.
20
Pour certains usages, la mise en œuvre peut d'ailleurs
[GRILL EN°78 réclamer d'autres qualités que celles envisagées
précédemment (souplesse, technique de liaison des
bandes, densité ou lestage en cas de travaux dans
l'eau, etc.). Il convient également de s'assurer que le
W////////P///À géotextile peut être livré sous une forme convenant
OUVRAGE COUCHE DE FORME aux moyens de transport, de manutention et de mise
TRAFIC: Plb en place. A titre d'exemple, on donne (fig. 9) la grille
PROFONDEUR de caractéristiques n° 78 qui figure dans le fascicule de
D'ORNIERE 2A3CM
« Recommandations pour l'emploi des géotextiles
SOL SUPPORT 1 dans les voies de circulation provisoire, les voies à
COUCHE D'APPORT MOYtirai faible trafic et les couches de forme ». Elle permet de
choisir les caractéristiques du géotextile utilisé sous
MATERIAU D APPORT : G. S
une couche de forme en grave propre d'une épaisseur
CLASSES
de l'ordre de 40 cm, mise en œuvre sur un sol d'indice
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 CBR compris entre 2 et 5 permettant ainsi d'assurer
RESISTANCE
; un trafic poids lourds de plus de 10 000 tonnes
• cumulées sans produire un orniérage de plus de 3 cm.
:' Les valeurs en grisé correspondent aux classes de
ALLONGEMENT
•i
caractéristiques qui ne doivent pas être acceptées.
5
Pour connaître les valeurs chiffrées de chaque classe, il
DECHIRURE convient de se reporter au tableau I de classification.
6
7
PERMEABILITE
1
POROMETRIt g
Fig. 9
10
/
21
CHAPITRE 6
RÉCEPTION ET M I S E EN ŒUVRE
Un fascicule de Recommandations établi par le Comité français des Géotextiles définit les recommandations
générales applicables à la réception et à la mise en œuvre des géotextiles. Od se propose ici d'indiquer
brièvement les principaux points qui y sont développés.
RÉCEPTION DU GÉOTEXTILE
A l'examen des offres. Il s'agit à ce stade d'agréer le géotextile en vérifiant, à partir des fiches
d'identification et des caractéristiques techniques, que le produit proposé est conforme aux exigences du
Cahier des Clauses Techniques Particulières de l'ouvrage (CCTP).
Au moment de la livraison du géotextile sur le chantier il convient de vérifier que le produit livré
correspond bien à celui qui a été agréé. Ce contrôle s'appuie à la fois sur l'observation du produit et de son
étiquetage et sur l'exécution de certains essais d'identification telle que la mesure de la masse surfacique (cf.
modèle de fiche d'identification en annexe II).
Dans certains cas, notamment lorsque le risque encouru en cas de déficience du géotextile est jugé
suffisamment important, le maître d'œuvre fera exécuter des essais de contrôle complémentaire portant
directement sur la vérification de certaines des caractéristiques imposées dans le CCTP. Il conviendra alors
d'attendre les résultats de ces essais avant d'autoriser la mise en œuvre du géotextile.
MISE EN ŒUVRE
Dans les cas d'utilisation courante, la mise en œuvre des géotextiles ne pose pas de problèmes techniques
particuliers. Elle nécessite cependant un certain nombre de précautions :
1. Le géotextile ne doit pas rester plus de quelques jours exposé au rayonnement solaire. On doit, en
particulier, surveiller le stockage (bien que les rouleaux soient souvent livrés entourés d'une enveloppe
opaque qui les protège du rayonnement) mais aussi la mise en œuvre en évitant de dérouler à l'avance de
grandes surfaces ou de laisser séjourner des rouleaux entamés sur le chantier.
2. Le géotextile ne doit pas être endommagé avant d'être incorporé dans l'ouvrage. Il peut être, par exemple,
déchiré lors de sa manutention ou après son déroulement, ou bien colmaté en stagnant sans précaution dans
la boue.
3. Le recouvrement de deux bandes de géotextile doit être suffisant pour que même après déformation, la
continuité du géotextile soit assurée. Lorsqu'on prévoit que l'assemblage de deux nappes aura à résister à des
efforts de traction, cet assemblage doit être fait par couture.
Suivant les cas d'utilisation, les aspects suivants sont également à considérer :
- la préparation du terrain avant mise en place du géotextile,
- le mode d'ancrage dans le sol,
- le mode de mise en œuvre des matériaux recouvrant le géotextile,
- le mode de mise en œuvre dans l'eau.
22
ANNEXE I
Un matériau textile est caractérisé par le fait qu'il est pour former des fils multifilaments. Une troisième méthode
constitué de fibres. Dans les textiles traditionnels les fibres consiste à couper les filaments continus obtenus par filage à
étaient d'origine végétale, comme le coton, ou animale. une longueur de quelques centimètres par exemple, ces
comme la laine. fibres étant nappées et assemblées par la suite.
Depuis une trentaine d'années les fibres artificielles et On distingue ainsi trois types de constituants de base :
synthétiques sont utilisées dans les différentes applications — les filaments continus,
des textiles, habillement et ameublement notamment, mais — les fils,
aussi et surtout dans les applications industrielles comme les — les fibres coupées.
textiles pour pneumatiques, courroies et bandes transpor- auxquels il faut ajouter les bandelettes, qui ne sont pas
teuses, emballage, etc. obtenues par filage mais par découpage de films de
polymères puis étirage.
Les géotextiles, c'est-à-dire les textiles utilisés en
géotechnique et. plus généralement, en génie civil sont La présence de cet éventail de constituants s'explique par la
constitues de fibres synthétiques — mis à part quelques cas diversité et la spécificité des moyens propres à l'industrie
particuliers qui utilisent des fibres de jute, par exemple. chimique productrice des polymères et à l'industrie textile.
Dans un géotextile, comme dans tout textile, les éléments de Ces éléments sont eux-mêmes caractérisés par :
base sont donc les fibres qui sont utilisées directement ou — la matière de base dont ils sont constitués.
réunies sous forme de fil, puis assemblées entre elles pour — leur diamètre, ou leurs dimensions transversales si la
constituer une nappe. section n'est pas circulaire.
23
température, aux ultraviolets); le diamètre des constituants
est une donnée fondamentale qui régit les propriétés
hydrauliques. Cette donnée est appelée fibrométrie. par
analogie avec la granulométrie des sols.
2.1. Les géotextiles tissés Le tissage est d'autre part le mode de fabrication qui permet
la meilleure homogénéité du produit.
Le tissage est l'entrecroisement de deux nappes de fils ou de
bandelettes perpendiculaires. Un mode de tissage est défini Les tissés ont donc des qualités très intéressantes,
par ce qu'on appelle « l'armure », qui est le schéma selon notamment quant à leur résistance mécanique. Au plan
lequel les fils de chaîne passent dessus et dessous les fils de hydraulique, ils sont très différents de certains produits non-
trame et réciproquement, et par le nombre de fils par unité tissés car ils n'ont pas, sauf exception, une structure
de longueur en chaîne et en trame (fig. 10). géométrique tridimensionnelle. Enfin, ils ont souvent une
déformabilité relativement faible, qui peut être insuffisante
_ Filsde chaîne pour certaines applications géotechniques où le géotextile
doit pouvoir s'adapter à de grandes déformations
généralisées ou locales, sans se rompre.
•I|l|l-rlf%- Pus
•Saute
Les tissés de bandelettes de polypropylène (fig. 12). sans
atteindre les performances mécaniques d'autres tissés,
permettent d'obtenir des bonnes résistances à la rupture et
sont toujours très homogènes, même pour des masses
surfaciques faibles.
Duite
Les tissés de fils (fig. 11) sont les matériaux qui permettent
d'obtenir, avec un poids donné par mètre carré d'un
polymère déterminé, la plus grande résistance à la rupture et
le module le plus élevé. Les fils sont en effet fabriqués à
partir des fibres en vue d'obtenir les meilleures
performances; le tissage permet en outre d'utiliser au mieux
les possibilités de ces fils sans perte ni dispersion d'effort,
surtout pour les sollicitations s'exerçant dans le sens de
production (sens « chaîne ») ou dans le sens « travers » (sens
trame). Pour les efforts s'exerçant en biais les tissés ont un
module d'élasticité faible, ou même très faible, lorsque la
contrainte appliquée à la nappe est unidirectionnelle; en
revanche, le module et la résistance sont de moins en moins
anisotropes lorsque des efforts de traction sont appliqués
dans toutes les directions. Fig 12. - Géotextile tisse à partir de bandelettes
24
Passage
d'aiguillé
Polymètre fondu
0,2 cm
Pompe volumétrique
Micrographie d'un géotextile non-tissé aiguilleté
de titrage —
Voile
Bloc filière
Nappe
Filaments
, Fig 14
2.2.2. La thermo-soudure
Le principe de ce procédé est de comprimer à chaud la
nappe de fibres en la faisant passer entre deux rouleaux et en
élevant simultanément la température. Il en résulte une
y \ vv soudure superficielle des fibres entre elles. Dans certains cas
Aspiration , / / \ > s - — T a p i s récepteur les fibres sont constituées d'un polymère enrobé dès le stade
du filage par un autre polymère à point de ramollissement
plus bas, ce qui facilite la soudure.
Fig 13 — Exemple de réalisation
d'un nappage de filaments en continu
2.2.1. L "aiguilletage
25
Ce procédé conduit à une très bonne liaison entre les fibres, 2.4. Les tricots
surtout pour les nappes de masse surfacique pas trop élevée
et donne des matériaux un peu moins souples que
l'aiguilletage, ce qui peut être soit un avantage soit un Ils sont constitués de mailles successives disposées en
inconvénient selon les conditions de mise en œuvre (fig. 15). colonnes et en rangées. La dimension des mailles peut être
très variable et le tricot rendu très serré ou très lâche. La
particularité des tricots est d'être constitués de fils, qui
2.2.3. La liaison chimique peuvent être extrêmement résistants, tout en ayant une
structure très déformable dans toutes les directions. Les
Ce procédé consiste à imprégner la nappe de fibres d'un tricots sont donc intéressants lorsque les conditions
liant, une résine par exemple. Il est surtout utilisé pour lier particulières d'emploi combinent ces exigences (fig. 17).
des fibres coupées. On trouve encore peu de géotextiles
traités par ce procédé, en raison de son coût.
Dans les filets le liage * est constitué par des nœuds. Les
filets sont toujours souples alors que les grilles sont
généralement rigides.
p-v.vftca:/
26
2.5. Les géotextiles composites Le premier type doit être pris en compte dans le choix du
géotextile comme de tout autre matériau dès la conception
Ce sont les matériaux constitués par l'association de deux et le dimensionnement de l'ouvrage.
ou de plusieurs produits dont l'un au moins est un
géotextile, de façon à combiner les propriétés des éléments Pour le second type, il s'agit de déterminer si, abstraction
ainsi associés. Les géotextiles étant déjà d'une grande faites des contraintes et des agressions auxquelles leurs
diversité, les possibilités de composites sont multiples. fonctions et la mise en œuvre les soumettent, les géotextiles
ont une durée de vie pouvant être considérée comme aussi
Parmi les combinaisons les plus fréquemment rencontrées longue que celle de la plupart des matériaux utilisés en
on peut citer à titre d'exemple l'association d'une grille et technique routière.
d'un non-tissé; la grille donne au composite une certaine
résistance et éventuellement de la rigidité, le non-tissé Bien que l'expérience dont on dispose ne dépasse pas une
apporte ses propriétés filtrantes. Selon les cas, la vingtaine d'années, deux sources d'informations permettent
perméabilité transversale peut être apportée par la grille ou déjà de répondre de façon quasi affirmative à cette question.
par le non-tissé. La liaison entre la grille et le non-tissé est
généralement faite par liant chimique. On peut citer aussi La première se trouve être dans la stabilité chimique des
l'association de deux aiguilletés de fibrométries différentes, polymères constituant la matière de base des géotextiles.
la couche ayant les plus grosses fibres assurant la fonction Ces matériaux sont parmi ceux qui présentent la plus grande
drainante et celle formée des plus fines le rôle de filtre inertie chimique vis-à-vis des acides, bases, sels oxydants et
(fig. 18). solvants. Une restriction est cependant à faire pour ces
matériaux en ce qui concerne leur stabilité à l'égard du
rayonnement solaire qui apparaît être le seul élément
pouvant dégrader relativement rapidement des fibres de
polymères. 11 est heureusement facile de prendre les
3. LA DURABILITE DES GEOTEXTILES précautions qui s'imposent et qui sont rappelées dans le
chapitre 6. Dans les cas particuliers où la fonction du
géotextile exige qu'il soit placé en surface, une protection
Lorsqu'on considère l'évolution dans le temps des efficace des fibres peut être obtenue au niveau de la
propriétés d'un matériau de construction, il convient de fabrication en incorporant au polymère des agents
distinguer deux types d'altérations dont il peut être le siège : stabilisants ou en imprégnant le géotextile de différents
produits comme le bitume par exemple.
— les altérations qui sont directement liées à la fonction
qu'il remplit et aux conditions de sa mise en œuvre (c'est la
fatigue mécanique pour un géotextile de renforcement, c'est La seconde source d'information réside dans les
le colmatage pour un géotextile filtre, c'est encore une constatations faites sur les prélèvements opérés dans les
certaine densité de déchirures apparues à la suite d'une mise ouvrages où des géotextiles étaient placés depuis cinq à dix
en œuvre faite sans précautions ou parce que le géotextile ans. La conclusion des examens effectués sur ces
choisi n'était pas assez résistant); prélèvements est que les échantillons ont toujours été
trouvés en bon état du point de vue de la constitution de la
— les altérations qui résultent de l'environnement physico- matière des fibres et de la résistance des éléments n'ayant
chimique dans lequel le matériau se trouve placé. pas mécaniquement souffert lors de la mise en service ou en
fonctionnement et cela même lorsqu'ils se trouvaient dans
Ces deux types d'altération, bien que non totalement un environnement bio-chimique particulièrement agressif
indépendants, sont cependant différents. (marécage, tourbe, sols argileux de pH variés).
27
ANNEXE II
L'objet de celte annexe est de préciser les données 3.1.3. Pour un tricoté
nécessaires à la constitution d'une fiche d'identification d'un
produit et non à sa classification. 3.1.3.1. — Le mode de tricotage: tricot trame ou tricot
chaîne.
L'identification d'un géotextile doit comporter les six 3.1.3.2. — Eventuellement d'autres indications sur le
rubriques suivantes : mode de tricotage
3.1.3.3. — Le nombre de rangées et de colonnes par mètre.
3.1.3.4 — Le cas échéant, l'enduction ou l'imprégnation,
RUBRIQUE N" 1 : DÉSIGNATION COMMERCIALE
avec l'indication de la masse par mètre carré de la matière
d'enduction ou d'imprégnation.
RUBRIQUE N° 2 :
IDENTIFICATION DU PRODUCTEUR 3.1.4. Pour une grille
RUBRIQUE N° 3 : CARACTÉRISTIQUES 3.1.4.1. — Dans le cas d'une grille constituée de deux ou
DE FABRICATION ET CONSTITUANTS plusieurs nappes de fils ou de filaments, indiquer :
• 3.1.4.1.1. — le mode d'assemblage (tissage, thermosou-
Les caractéristiques demandées sont les suivantes : dure, enduction, imprégnation, leur combinaison ou tout
autre procédé);
• 3.1.4.1.2. — le nombre de fils ou de filaments par mètre
3.1. Mode de fabrication dans le sens production et dans le sens travers;
• 3.1.4.1.3. — l'embuvage dans le cas d'une grille tissée;
• 3.1.4.1.4. — le cas échéant, l'enduction ou l'imprégna-
Indiquer s'il s'agit d'un tissé, d'un non-tissé. d'un tricoté,
tion si elle n'est pas déjà mentionnée dans la description
d'une grille, d'un filet ou d'un géotextile composite.
du mode d'assemblage, avec l'indication de la masse par
mètre carré de la matière d'enduction ou d'imprégnation
Selon le cas, préciser :
3.1.4.2. — Dans le cas d'une grille obtenue directement
par extrusion le préciser; indiquer alors la forme et la
3.1.1. Pour un tissé dimension des ouvertures.
On entend par constituants tous les fils, fibres, filaments, RUBRIQUE N 4: MASSE SURFACIQUE
bandelettes, résines ou autres liants, matériaux d'enduction
ou d'imprégnation. La masse surfacique doit être déterminée selon le document
du Comité français des géotextiles « Méthodes d'essais - 3 -
Les éléments d'information suivants doivent être fournis : Détermination de la masse surfacique », à savoir sur
échantillon sec de 100 cm2 de surface. Les mesures doivent
porter sur dix éprouvettes; les résultats doivent donner la
moyenne et le coefficient de variation.
3.2.1. Matières utilisées
3.2.1.1. — Pour les composants fibreux (fils, filaments, RUBRIQUE N 5: ÉPAISSEUR NOMINALE
etc.) :
• 3.2.1.1.1. — Nature de la ou des matière(s) de base.
Dans le cas où plusieurs matières sont utilisées, L'épaisseur nominale doit être mesurée selon le document
pourcentages respectifs et précision sur la distribution de du Comité français des Géotextiles « Méthodes d'essais - 4 -
chacune d'elles. Mesure de l'épaisseur » c'est-à-dire sous une pression de
• 3.2.1.1.2. — Masse volumique de la ou des matière(s) de 2 kPa (kN/m2). Les mesures doivent porter sur dix
base. éprouvettes et les résultats donner la moyenne et le
3.2.1.2. — Pour les composants d'enduction ou d'impré- coefficient de variation.
gnation, mêmes renseignements que ci-dessus.
3.2.1.3. — Pour les composants de liaison, mêmes
renseignements qu'en 3.2.1.1. RUBRIQUE N° 6 : CONDITIONNEMENT
29
ANNEXE III
Matière textile : terme englobant les matières naturelles ou Polyamide 6-6 (PA 6-6) : macromolécule linéaire résultant
chimiques destinées à la fabrication d'articles et de de la polycondensation de l'hexaméthylènediamine et de
produits textiles. l'acide adipique (polyamide aliphatique).
Fibre textile : constituant élémentaire d'un produit textile Polyamide 6 (PA 6) : macromolécule linéaire résultant de la
caractérisé par un rapport (longueur sur dimension polymérisation du caprolactame (polyamide aliphatique).
transversale) élevé.
Polyamide (PA) : macromolécule linéaire présentant dans
Fibrilles : élément d'apparence fibreuse pouvant être la chaîne la répétition du groupe fonctionnel amide
travaillé suivant la technologie textile. - C — O — N — H—.
Il peut être aliphatique ou aromatique.
Filament ou fibre continue : fibre textile de très grande
longueur. Polyester (PES) : macromolécule linéaire présentant dans
la chaîne au moins 85 % en masse d'un ester de diol et
Fibre discontinue : fibre textile de petite longueur, en général d'acide téréphtalique.
de quelques centimètres.
Polytéréphtalate d'éthylène (PET) : macromolécule linéaire
Fibres coupées : fibres textiles obtenues par la coupe de résultant de la polycondensation de l'acide téréphtalique
filaments à des longueurs déterminées. et de l'éthylène glycol.
Fibre bicomposante : fibre constituée de deux matières Polyéthylène (PE) : macromolécule linéaire saturée
juxtaposées. d'hydrocarbures aliphatiques sans substitution.
Fil : assemblage de grande longueur de libres continues ou Polyéthylène basse densité : polyéthylène obtenu sous haute
de fibres discontinues. pression et haute température.
Fil monofilament : fil constitué d'un seul filament. Leur densité est < 0,923.
Fil multifilament : fil constitué de plusieurs filaments. Polyéthylène haute densité : polyéthylène obtenu sous des
pressions normales à des températures de 60 à 80 *C.
Fil simple : fil sans torsion, ou fil avec torsion dont on peut Leur densité est comprise entre 0,94! et 0,965.
supprimer la torsion en une seule opération de détorsion.
Polypropylène (PP) : macromolécule linéaire saturée
Fil composé : fil constitué de plusieurs fils simples. d'hydrocarbures aliphatiques dont un carbone sur deux
porte une ramification méthyle. généralement en
Fil retors : fil composé de plusieurs fils simples sensiblement disposition isotactique et sans substitutions ultérieures.
de même longueur, pouvant être rendus parallèles par une
seule opération de détorsion. Polyoléfine (PO) : classe de polymère qui englobe les
polyéthylènes et les polypropylènes.
Fil câblé : fil composé de plusieurs fils, dont au moins un
retors ou câblé, retordus par une ou plusieurs opérations
de torsion.
Fil complémentaire : fil introduit dans la structure d'une
3 TYPES DE PRODUITS
étoffe pour modifier ses propriétés. ET TECHNIQUES DE FABRICATION
Filé : fil composé de fibres discontinues maintenues
ensemble généralement par torsion, éventuellement par 3.1. Général
un autre procédé tel que le collage.
Bandelette ou laminette : bande continue, étroite, d'épaisseur Nappe : ensemble de fibres et/ou filaments et/ou fils et/ou
faible par rapport à la largeur, obtenue par découpage de lames fibrillées et/ou bandelettes disposées de façon
film ou par le filage direct d'une matière textile chimique. ordonnée ou non, de cohésion faible ou nulle, et
d'épaisseur faible par rapport aux autres dimensions.
Lame fibrillée : élément plat, allongé, de dimensions
variables, résultant du clivage d'un film ou d'une lame Étoffe : article présentant une surface d'utilisation étendue
par divers procédés et se caractérisant par des fissures par rapport à son épaisseur, constitué par l'enchevêtre-
longitudinales qui forment des fibrilles reliées entre elles ment de matière textile de toute nature, ayant une
de manière régulière ou irrégulière par des points certaine cohésion conférée par tout mode de fabrication
d'adhérence transversale. appropriée.
30
Géotextile: produit ou article textile utilisé dans le génie — le sergé :
civil.
Géotextile composite : complexe formé par l'assemblage de
plusieurs produits dont au moins un géotextile.
Film : matériau homogène non fibreux, continu, mince et
7/, Sergé de 3
souple.
Étoffe doublée : étoffe associée à une ou plusieurs étoffes — le satin :
et/ou films par liage mécanique (aiguilletage, couture,
tricotage), chimique, thermique ou leur combinaison.
Étoffe enduite: étoffe à la surface de laquelle un additif
(polymère, etc.) a été disposé par divers procédés. Ce
dépôt peut avoir pour objet de consolider le produit, de Satin de 5
protéger l'étoffe contre les agressions extérieures et, dans
certains cas, de la rendre étanche. Une étoffe enduite peut
l'être sur les deux faces.
Étoffe imprégnée : étoffe qui a été trempée dans un bain
d'imprégnation (polymère, etc.). Les buts de ce traitement
sont la consolidation du produit, sa protection contre les II existe des armures dérivées et des armures composées :
agressions extérieures et, dans certains cas, l'étanchéité. Exemple : le natté, qui est une armure dérivée de celle de la
Étoffe tubulaire : étoffe fabriquée directement sous forme de toile :
tube, sans raccord longitudinal.
Étoffe laminée: étoffe à laquelle est associé un film y
adhérant soit par thermocollage, soit par apport de liants.
Ce prétraitement a pour but de consolider le produit, de
le protéger contre les agressions extérieures et/ou
l'étanchéité.
Membrane d'étanchéité ou membrane étanche : produit ou
article souple, continu, tel que film, géotextile enduit ou
imprégné, complexe films-géotextiles, devant assurer Contexture : ensemble des éléments permettant de
l'étanchéité le plus souvent à l'eau. caractériser un tissé :
Calandrage : opération consistant à faire passer une nappe — armure;
ou une étoffe entre des rouleaux presseurs chauffants. — nombre de fils en chaîne et en trame;
— embuvages (chaîne et trame);
— masse linéique des fils de chaîne et de trame;
3.2. Tissés — torsion et sens de torsion des fils;
— masse surfacique du tissé;
— épaisseur.
Tissé : étoffe formée par deux ou plusieurs ensemble de fils
et/ou bandelettes entrecroisées au cours du tissage. Embuvage : différence entre la longueur réelle d'un fil et la
Le terme tissu peut être également utilisé. distance entre ses deux extrémités dans un tissé;
l'embuvage est exprimé en pourcentage de cette dernière
Chaîne : ensemble des fils ou bandelettes parallèles au sens distance.
d'avancement du tissé en cours de production.
Trame : ensemble des fils ou bandelettes perpendiculaires à
la chaîne. 3.3. Non-tissôs
Tissé composé : tissé ayant une ou plusieurs chaînes et une
ou plusieurs trames. Non-tissé : étoffe obtenue par le liage mécanique et/ou
Armure : mode d'entrecroisement des fils de chaîne et de chimique et/ou thermique de fibres textiles ou fibrilles
trame dans un tissé. Elle est représentée par un schéma disposées en nappe(s) en excluant le tissage, le tricotage
dans lequel les cases hachurées représentent le fil de ou leur combinaison.
chaîne passant au-dessus du fil de trame. Non-tissé aiguilleté : non-tissé dont la cohésion est assurée
Exemple : par l'enchevêtrement de fibres ou fibrilles à l'aide
d'aiguille à barbes.
Les armures fondamentales sont :
Non-tissé lié chimiquement : non-tissé dont la cohésion est
— la toile : assurée par l'addition de produits chimiques (liants).
Chaine
Non-tissé thermolié : non-tissé dont la cohésion est assurée
m par un traitement thermique.
Non-tissé thermosoudé : non-tissé thermolié dont la cohésion
7A est assurée par des points de soudure résultant de la
fusion partielle ou totale d'un certain nombre de fibres.
Trame
Non-tissé par filage direct : non-tissé obtenu à partir de
f filaments étirés, nappés et liés dans une opération
/Â continue.
31
3.4. Tricotés Frisure : ondulation dans l'espace d'une fibre ou d'un fil,
régulière ou non, obtenue par un traitement thermique
et/ou mécanique.
Tricot : étoffe formée d'une matière textile disposée en On l'apprécie par les paramètres suivants :
mailles successives (tricoté peut être également utilisé). - fréquence de frisure (nombre d'ondulations par unité
de longueur);
Maille : élément géométrique fondamental d'un tricot.
— amplitude de frisure;
Rangée : succession de mailles consécutives dans le sens de - taux de frisure (rapport des longueurs frisée et non
la largeur du tricot. frisée).
Tex : (unité de masse linéique), est égal à la masse en Bande : surface résultant du déroulement d'un rouleau de
grammes de I 000 mètres de fil, soit 10 6 kg/m. géotextile (le terme lé est à éviter).
32
ANNEXE IV
33
ANNEXE V
35
ANNEXE VI
BIBLIOGRAPHIE
A paraître
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du Laboratoire central des Ponts et Chaussées ou du Directeur du Service d'Etudes Techniques des Routes et Autoroutes
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36
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