2. Le modèle
de régression simple
N
ous commençons notre étude par le modèle le plus simple : une
variable endogène est expliquée par une variable exogène.
Après avoir étudié les conséquences probabilistes de l’erreur
d’observation, nous présentons en I. les formules de base permettant
d’estimer les paramètres du modèle. Les hypothèses stochastiques et
leurs conséquences sont étudiées au paragraphe II.
En III. et IV., la qualité de l’estimation d’un modèle est examinée à l’aide
des premiers tests statistiques (Student, Fisher).
Enfin, en V., le modèle de régression simple est étudié en tant qu’outil de
prévision avec le degré de confiance que nous pouvons en attendre.
I. Présentation du modèle
A. Exemple introductif
Soit la fonction de consommation keynésienne :
C = a0 + a1 Y
où :
C = consommation,
Y = revenu,
a1 = propension marginale à consommer,
a0 = consommation autonome ou incompressible.
1) Vocabulaire
2) Spécification
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différence entre les valeurs réellement observées de Ct et les valeurs qui auraient
été observées si la relation spécifiée avait été rigoureusement exacte. Le terme
εt regroupe donc trois erreurs :
– une erreur de spécification, c’est-à-dire le fait que la seule variable expli-
cative n’est pas suffisante pour rendre compte de la totalité du phénomè-
ne expliqué ;
– une erreur de mesure, les données ne représentent pas exactement le phé-
nomène ;
– une erreur de fluctuation d’échantillonnage, d’un échantillon à l’autre les
observations, et donc les estimations, sont légèrement différentes.
Exercice n° 1
fichier C2EX1
Année Revenu
1 8 000
2 9 000
3 9 500
4 9 500
5 9 800
6 11 000
7 12 000
8 13 000
9 15 000
10 16 000
Solution
16 ÉCONOMÉTRIE
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Coefficient â 1
avec :
yt = variable à expliquer au temps t ;
xt = variable explicative au temps t ;
a0 ,a1 = paramètres du modèle ;
εt = erreur de spécification (différence entre le modèle vrai et le modèle
spécifié), cette erreur est inconnue et restera inconnue ;
n = nombre d’observations.
Hypothèses
• H1 : le modèle est linéaire en xt (ou en n’importe quelle transformation de xt ).
• H2 : les valeurs xt sont observées sans erreur (xt non aléatoire).
• H3 : E(εt ) = 0 , l’espérance mathématique de l’erreur est nulle : en moyenne le
modèle est bien spécifié et donc l’erreur moyenne est nulle.
• H4 : E(εt2 ) = σε2 , la variance de l’erreur est constante1 : le risque de l’amplitu-
de de l’erreur est le même quelle que soit la période.
• H5 : E(εt εt ) = 0 si t = t , les erreurs sont non corrélées (ou encore indépen-
dantes) : une erreur à l’instant t n’a pas d’influence sur les erreurs sui-
vantes.
• H6 : Cov(xt ,εt ) = 0 , l’erreur est indépendante de la variable explicative.
t=n
t=n
Min εt2 = Min (yt − a0 − a1 xt )2 = Min S
t=1 t=1
1. Cette hypothèse s’appelle l’hypothèse d’homoscédasticité ; dans le cas où cette hypothèse n’est
pas vérifiée, on parle alors de modèle hétéroscédastique.
18 ÉCONOMÉTRIE
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δS δS
= −2 (yt − â0 − â1 x t ) = 0 et = −2 x t (yt − â0 − â1 x t ) = 0
δa0 t
δa1 t
a0 −
yt − n a1 xt = 0
t t
t=n
t=n
(xt − x)(yt − y) xt yt − nx y
[1]
a1 = =
t=1 t=1
t=n t=n
(xt − x)2 xt2 − nx 2
t=1 t=1
a0 = y −
a1 x [2]
1. Nous considérons les conditions du deuxième ordre comme vérifiées car la fonction est convexe.
Exercice n° 2
fichier C2EX2
Estimation des coefficients de régression
À partir des données du tableau 2 de l’exercice 1, on demande de calculer les esti-
mations de
a0 et
a1 .
Solution
1. Les données sont centrées lorsque les observations sont centrées sur leur moyenne : (xt − x) ,
la somme des données centrées est donc par construction nulle.
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t=n
(xt − x)(yt − y)
t=1 50 104 729
a1 = = = 0,78
t=n 64 156 000
(xt − x)2
t=1
a0 = y −
a1 x = 9 985,57 − 0,78 × 11 280 = 1 176,08
Ces estimations sont à comparer aux valeurs vraies (respectivement 0,8 et 1 000),
les différences importantes en ce qui concerne surtout le terme constant sont imputables
à l’aléa d’observation qui « perturbe » l’estimation des coefficients.
yt = a0 + a1 xt + εt
yt =
a0 +
a1 xt + et =
yt + et et = résidu
t=1 t=1
n
xt
n
n
t=1
car ε (x t − x) = ε x t − ε n x = εnx − εnx = 0 avec x =
t=1 t=1
n
t=1
t=n
(xt − x)E(εt )
a1 ) = E(a1 ) +
t=1
d’où : E(
t=n
(xt − x)2
t=1
a1 ) = a1 car E(εt ) = 0
Soit E(
a0 ) = a0 .
De même on démontre que E(
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y =a0 +
a1 x
→
a0 = a0 + ε − (
a1 − a1 )x
y = a0 + a1 x + ε
a0 ) = a0 + E(ε) − E((
E( a1 − a1 )x) = a0
a1 − a1 ) = 0 et E(ε) = 0
car E(
n
car E(ε) est par hypothèse nulle, E εt = 0
t=1
(xt − x)
avec wt =
t=n
(xt − x)2
t=1
V (
a1 ) = wt2 E(εt2 ) + 2 wt wt E(εt εt )
t t<t
σ2
V (
a1 ) = wt2 σε2 = ε [8]
t (xt − x)2
t
Lorsque n → ∞ alors (xt − x)2 tend également vers ∞ , d’où V (
a1 ) tend
t
Lim V (
a0 ) → 0 lorsque n → ∞ .
Nous remarquons que :
σε2
V (
a0 ) = + x 2 V (
a1 ) a0 ,
Cov( a1 ) = −x V (
a1 )
n
Les estimateurs sont convergents.
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t
t
=E εt2 − nε2 = E εt2 − ε εt
t t t
2
εt
1 2
=E ε − = E(ε ) − E εt
2 t 2
t t
t
n t
n t
t
n
t
n
• b) E (a1 −
a1 )2 (xt − x)2 = σε2
t
σ2
a1 )2 = ε
En effet E (a1 −
(xt − x)2
D’où : t
E et2 = (n − 1)σε2 − σε2 = (n − 2)σε2
t
1 2
σε2 = e [10]
n−2 t t
Ce qui nous permet de définir, en remplaçant la variance des erreurs par son
estimateur dans les expressions [8] et [9], les estimateurs empiriques1 de la
variance de chacun des coefficients.
σ2
σâ21 = ε
(xt − x)2
t
[11]
2
1 x
σε2 +
σâ20 =
n (xt − x)2
1. Bien noter les chapeaux qui différencient les estimateurs théoriques (inconnus) des estima-
tions empiriques (calculables).
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n
et2
σε2
= (n − 2)
t=1
σ 2
ε σε2
σε σa σâ (x t − x)2
t
suit donc aussi une loi du χ 2 (chi-deux) à n – 2 degrés de liberté.
Il en résulte que :
a1 − a1
a0 − a0
⇒ et (l’écart type théorique est remplacé par l’écart type
σâ1
σâ0
empirique) suivent une loi de Student à n – 2 degrés de liberté.
a1 − a1
a1 − a1 σâ1
En effet = est le rapport d’une loi normale
σâ1
σâ2 1
(n − 2) 21
σâ1 (n − 2)
centrée réduite à la racine carrée d’un chi-deux divisé par son degré de liberté.
Il est donc possible maintenant de mettre en place des tests statistiques afin
d’apporter des réponses à des problèmes tels que :
– comparaison d’un coefficient de régression par rapport à une valeur fixée ;
– comparaison de deux coefficients de régression provenant de deux échan-
tillons différents ;
– détermination d’un intervalle de confiance pour un coefficient.
a1 − 0
Sous H0 (a1 = 0) le ratio appelé ratio de Student suit donc une loi de
σâ1
Student à n – 2 degrés de liberté. Le test d’hypothèses bilatéral consiste donc à com-
|
a1 |
parer le ratio de Student empirique t ∗ = à la valeur du t de Student lue dans la
σâ1
table à n – 2 degrés de liberté1 et pour un seuil de probabilité égal à 5 %, soit si n –
0,05
2 > 30, t∞ = 1,96 (la table 2. de Student en fin du livre est tabulée pour les tests
bilatéraux). Si t* > t∞
0,05
= 1,96 , nous rejetons l’hypothèse H0 (cf. graphique 4), le
coefficient théorique et inconnu a1 est significativement différent de 0.
2) Test unilatéral
1. Si le degré de liberté est supérieur à 30, la loi de Student peut être approximée par une loi nor-
male.
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Solution
(colonne 6 du tableau de calcul 3). L’estimateur de la variance de l’erreur nous est donné
par [10] :
et2
t
σε2 =
, où et est le résidu de l’estimation (et = yt −
yt )
n−2
1. Le seuil α est aussi appelé risque de première espèce : c’est la probabilité de rejeter l’hypo-
thèse H0 bien qu’elle soit vraie.
30 ÉCONOMÉTRIE
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a) Calcul de
yt et de et
La série ajustée
yt est calculée par application des estimations
a0 et
a1 :
yt =
a0 +
a1 x t
soit
y1 =
a0 +
a1 x1 → e1 = y1 −
y1
y1 = 1 176,08 + 0,78 × 8 000 = 7 423,95 1 → e1 = 7 389,99 − 7 423,95 = −33,96
y2 = 1 176,08 + 0,78 × 9 000 = 8 204,93 → e2 = 8 169,65 − 8 204,93 = −35,28
Les résultats sont consignés dans le tableau 4. Nous remarquons bien que
et = 0 (propriété de la méthode des moindres carrés).
t
yt et et2
α/2 α/2
H1 −tn−2 + tn−2 H1
H0
∗ a1 |
| 0,78
tâ1 = = = 43,57 > t80,025 = 2,306 1 → a1 = 0
σâ1 0,017 9
La propension marginale à consommer est donc significativement différente de 0,
la variable Revenu est bien explicative de la variable Consommation.
2) Détermination d’un intervalle de confiance, au seuil de 95 %, pour la propension
marginale à consommer.
1. Les tables statistiques sont en fin d’ouvrage. Dans le cas d’un test unilatéral, il convient d’uti-
liser une table correspondant à ce type de test, c’est-à-dire dont seule la partie de gauche est
hachurée. Dans le cas d’un test bilatéral, ce sont les tables dont les deux parties extrêmes sont
hachurées. Bien entendu, cela n’est vrai que pour les lois de probabilité symétriques.
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yt − na0 − a1 xt = et or
a0 = y − a1 x , en divisant par n il apparaît que
t t t
et = 0 .
t
– yt = yt , il y a égalité entre la moyenne de la série à expliquer et la
t t
moyenne de la série ajustée.
yt −
yt = et → yt −
yt = et = 0 → y =
y
t t t
De ces deux relations nous pouvons en déduire l’équation fondamentale
d’analyse de la variance :
(yt − y)2 = yt −
( y)2 + et2
t t t [12]
SC T = SC E +SC R
1. Cela n’est vrai que pour les modèles comportant un terme constant, ou bien, pour les modèles
sans terme constant, si les données sont centrées sur leur moyenne.
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(
yt − y)2
SC E t
∗ ddl SC E 1
F = = [14]
SC R et2
ddl SC R t
(n − 2)
Ou encore :
(
yt − y)2
SC E t R2
ddl SC E 1 1
F∗ = = = [15]
SC R et2 (1 − R 2 )
ddl SC R t (n − 2)
(n − 2)
(n − 2)
â12 (xt − x)2 SC E
soit sous H0 (a1 = 0) F ∗ =
t
= 1 suit une loi de Fisher à 1
et2 SC R
t (n − 2)
(n − 2)
Exercice n° 4
Équivalence des tests et analyse de la variance
Un agronome cherche à estimer la relation liant la production de maïs yi au taux de
bauxite xi se trouvant dans la terre en formalisant la relation :
yi = a0 + a1 xi + εi
À partir d’une étude statistique portant sur 85 parcelles de terre, un économètre lui
fournit les résultats suivants :
yi = 132,80 − 1,1 xi + ei i = 1,. . . , 85
(4,3) (10,2)
(·) = ratio de Student
ei2 = 6 234,32
i
Solution
1) Les observations ne sont pas datées, le modèle est spécifié en coupe instantanée.
Pour tester l’hypothèse H0 : a1 = 0 , nous comparons le ratio de Student empirique
t ∗ = 10,2 à la valeur critique t83
0,05
= 1,96 1.
1. Le degré de liberté de la loi de Student étant supérieur à 30, il est licite de l’approximer par
une loi normale, 1,96 est la valeur de la loi normale à un seuil de 0,05 (test bilatéral).
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Puisque t ∗ est largement supérieur à 1,96, nous rejetons l’hypothèse H0, a1 est donc
significativement différent de 0. Le taux de bauxite est un facteur explicatif (négatif) de
la production de maïs.
L’écart type du coefficient
a1 est égal à : a1 /t ∗ = 0,107.
σâ1 =
Montrons l’équivalence de ce test avec H0 : r = 0 .
Le coefficient de corrélation linéaire simple est égal à :
2
(xi − x)(yi − y) (xi − x)(yi − y)
i
→ r2 =
i
r = "
(xi − x)2 (yi − y)2 (xi − x)2 (yi − y)2
i i i i
R2 r2
F∗ = = = (t ∗ )2
(1 − R 2 )/(n − 2) (1 − r 2 )/(n − 2)
donc on en déduit :
√
∗
r (n − 2)
t = # qui suit une loi de Student à n − 2 degrés de liberté.
(1 − r 2 )
1. Nous savons que le coefficient r est en réalité négatif puisque le coefficient de régression
a1
est lui-même négatif.
ei2
SC R
Or, d’après [13], nous avons : R 2 = 1 −
i
=1−
(yi − y)2 SC T
i
R = r = 0,556 , la connaissance de SC R =
2 2
ei2 = 6 234,32 permet de déterminer
i
SC T = 14 041,26 ainsi que, d’après [12], SC E = 7 806,94 . Nous pouvons mainte-
nant construire le tableau 6 d’analyse de la variance.
xi SC E = 7 806,94 1 7 806,94
Résidu SC R = 6 234,32 85 – 2 75,11
Total SC T = 14 041,26 85 – 1
SC E/1 7 806,94
F∗ = = = 103,94 > F1,83
0,05
= 3,96
SC R/(n − 2)
.
75,11
H0 H1
a1 = 0 a1 = 0
r x,y = 0 r x,y = 0
SC E = 0 SC E = 0
Le premier test porte sur la pente de la droite de régression, le deuxième test sur le
coefficient de corrélation entre x et y et, enfin, le troisième a pour but de juger si la
somme des carrés expliqués est significative, ces trois tests néanmoins répondent à la
même interrogation.
3) Le coefficient a1 est-il significativement inférieur à – 1 ?
La formulation des hypothèses est la suivante :
H0 : a1 = −1
H1 : a1 < −1
38 ÉCONOMÉTRIE
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a1 − a1 |
| a1 − (−1)|
| | − 1,1 + 1|
= = = 0,92 < t 0,05 = 1.651
σâ1
σâ1 0,107 8
V (en+1 ) = V (
a0 ) + xn+1
2
V (
a1 ) + 2xn+1 Cov(
a0 ,
a1 ) + V (εn+1 )
ou encore :
1 (xn+1 − x)2
V (en+1 ) = V (yn+1 − σε2 +
yn+1 ) = + 1 [16]
n (xt − x)2
t
a0 +
a1 xn+1 − yn+1
Soit $ → tn−2 (Student à n − 2 d.d.l.)
%
%1 (xn+1 − x)2
σε % +
+1
&n (xt − x)2
t
$
%
%1 (x − x)2
yn+1 =
yn+1 ± t α/2
n−2 σε %
&n + n+1 +1 [17]
(xt − x)2
t
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Cas particulier
Lorsque nous utilisons le modèle de régression simple pour calculer une droite
de tendance (moindres carrés sur le temps), le modèle est spécifié ainsi :
Tt =
a0 +
a1 t + et pour t = 1,. . . , n
Pour calculer la prévision à l’horizon h , nous employons la formule d’extra-
polation :
n+h =
T a0 +
a1 (n + h) , et l’intervalle de prédiction se trouve alors sur deux bran-
ches d’hyperbole1 (n + h − t)2 illustré par le graphique 7.
Exercice n° 5
fichier C2EX2
Solution
y11 = 1 176,08 + 0,78 x11 = 1 176,08 + 0,78 × 16 800
= 14 280,08
L’intervalle de prévision [17] peut alors être calculé :
$
%
α/2 %1 (x − x)2
y11 = σε %
y11 ± tn−2 &n + 11 +1
(xt − x)2
t
avec :
n = 10
σε = 143,69 (d’après l’exercice 3)
(xt − x)2 = 64 156 000 (d’après l’exercice 3)
t x = 11 280 (d’après l’exercice 2)
α/2
tn−2 = 2,306
x11 = 16 800
y11 = 14 280,08 ± 2,306 × 180,32
IC = [13 864,24 ; 14 695,91]
La réalisation a 95 % de chance de se trouver à l’intérieur de cet intervalle1.
De même, pour l’année 12, nous obtenons :
y12 = 1 176,08 + 0,78 x12 = 1 176,08 + 0,78 × 17 000
= 14 436,08
y12 = 14 436,08 ± 2,306 × 182,32
IC = [14 015,65 ; 14 856,51]
1. La distribution étant normale (loi continue), il est clair que la probabilité d’apparition de cha-
cune des valeurs de l’intervalle n’est pas identique. La valeur la plus probable se trouve au
centre de l’intervalle.
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Exercice n° 6
Comparaison de coefficients de régression
Un économiste spécialisé en économie du travail s’intéresse à la relation liant la
rémunération et la durée des études (théorie du capital humain). Pour ce faire, il dispo-
se d’un échantillon de 40 hommes et 25 femmes ayant le même âge, dont il relève la
rémunération annuelle (yi ) , exprimée en milliers d’euros, et le nombre d’années
d’études (xi ) .
Les estimations économétriques conduisent aux résultats suivants :
Pour les hommes :
yi = 18,60 + 1,8 xi + ei i = 1,. . . , 40 n 1 = 40
(9,3) (5,2)
(·) = ratio de Student
R 2 = 0,42
Solution
1) Pour répondre à cette première question, nous pouvons analyser soit les ratios de
Student, soit le coefficient de détermination.
Le ratio de Student empirique de la variable « années d’études » est égal à :
Pour les hommes :
∗
ah
tâh = = 5,2 > t38
0,05
= 1,96
σâh
faible et moins significatif que celui des hommes. Les probabilités critiques1 sont, pour
les hommes, de α c = 0,000 1 et de α c = 0,02 pour les femmes (nous considérons le
coefficient comme non significativement différent de 0 au seuil de 2 %).
Le test de Fisher mené sur les coefficients de détermination conduit aux mêmes
résultats.
2) Ce problème se ramène à un test de différence de moyennes de variables aléatoires
normales indépendantes et de variances inégales.
H0 : ah = a f H0 : d = ah − a f = 0
H1 : ah = a f H1 : d = ah − a f = 0
ah −
( a f ) − (ah − a f )
Le rapport suit une loi de Student à n 1 + n 2 − 4 degrés de
σâh −â f
liberté.
Avec
σd̂2 =
σâ2 f +
σâh
2
et d =
ah −
a f et sous l’hypothèse H0, le rapport s’écrit :
d (1,8 − 0,7)
= t∗ = √ = 2,49 > t61
0,05
= 1,96
σd̂ 0,342 + 0,282
Exercice n° 7
Apprendre à manipuler les formules
Soit les résultats d’une estimation économétrique :
yt = 1,251 xt − 32,95 + et
n = 20
R 2 = 0,23
σ̂ε = 10,66
1. Cette notion est importante : il s’agit de déterminer le seuil de probabilité à partir duquel on
accepte l’hypothèse H0. Plus ce seuil est faible, moins le risque de se tromper est important.
44 ÉCONOMÉTRIE
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Solution
"
SCR
1) On sait que σ̂ε = = 10,66 ⇒ SCR = (10,66)2 × 18 = 2 045,44
n−2
Nous pouvons calculer SCE et SCT à l’aide du coefficient de détermination.
R 2 = 0,23 = 1 − SC R/SC T
⇒ SC T = SC R/(1 − R 2 ) = 2045,44/(1 − 0,23) = 2 656,42
Or SCT = SCE + SCR ⇒ SCE = 610,98
Nous pouvons calculer maintenant :
R2 SC E √
F∗ = = = 5,40 ⇒ t ∗ = F ∗ = 2,32
(1 − R )/(n − 2)
2 SC R/(n − 2)
Exercice n° 8
Apprendre à utiliser les formules
À partir d’un échantillon de 190 observations, on étudie la relation entre la variable
à expliquer yi et la variable explicative xi .
À l’aide des informations fournies ci-dessous reconstituez les huit valeurs man-
quantes signalées par VM1, ...VM8.
1. Attention, comme le test est unilatéral et que la table de Student de cet ouvrage est tabulée direc-
tement pour α/2 (cas le plus général d’un test bilatéral), il convient donc ici de lire sur la table à
un seuil de 0,10 = 2 × 0,05 .
Dependent Variable: Y
Method: Least Squares
Sample: 1 190
Included observations: 190
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C –4364.928 VM1 –16.61141 0.0000
X VM4 VM3 VM2 0.0000
R-squared VM5 Mean dependent var VM6
S.E. of regression 322.8850 S.D. dependent var VM8
Sum squared resid VM7 F-statistic 778.9623
Solution
â0
VM1 : directement par σ̂â0 = = 262,76
tâ∗0
√ √
VM2 : tâ∗1 = F∗ = 778,96 = 27,91
σ̂ε
VM3 : σ̂â1 = #! , or σ̂ε = 322,88 ;
(xi − x)2
(xi − x)2 !
σx = d’où1 (xi − x)2 = (n − 1) × σx2 = 189 × (3,447)2 = 2245,66
n−1
σ̂ε 322,88
σ̂â1 = #! = √ = 6,81
(xi − x)2 2245,66
d’où VM4 = VM3 × VM2 = 190,15
R 2 /1 R2
VM5 : on sait que F ∗ = =
(1 − R )/(n − 2)
2 (1 − R 2 )/188
778,96
= 778,96 → R 2 = = 0,80
778,96 + 188
VM6 : y = â0 + â1 × x = −4364,928 + 190,15 × 38,416 = 2939,8
! 2
! ei
VM7 : SCR = ei2 , or σ̂ε2 =
n−2
!
d’où ei2 = (n − 2) × σ̂ε2 = 188 × (322,88)2 = 19 599 280 .
SC E SC R SC R
VM8 : R 2 = =1− → SC T = = 98 986 262
SC T SC T 1 − R2
! "
(yi − y)2 SC T
σy = = = 723,7
n−1 n−1
1. Nous prenons ici la formule de l’estimateur de l’écart type calculé à partir d’un échantillon,
donc nous divisons par n – 1.
46 ÉCONOMÉTRIE