Vous êtes sur la page 1sur 17

IRCOM Délai : 16.02.

2012 14 :30h
Institut Pedro de Béthencourt
Management de Développement M2 (2011/2012)
Dossier ACLI
Marlon Singendonk

Projet de la production des huiles essentielles dans la région d’Amaron’i Mania au Mada-
gascar porté par

Consultation par

Table des matières


1. L’association porteuse : « AIDER par le conseil et la formation » ................................................................. 2

2. Le contexte de l’intervention ........................................................................................................................ 2

2.1 Contexte politico-économique sur le plan national et international : .................................................... 2

2.2 Les aspects socio-culturels de la population ........................................................................................... 3

2.3 Les orientations politiques et les particularités de la région Amaron’i Mania ....................................... 5

3. Les Parties Prenantes .................................................................................................................................... 7

4. Conception du projet ..................................................................................................................................... 9

4.1. L’Arbre à Problème ................................................................................................................................. 9

4.2 L’Arbre à Objectif ................................................................................................................................... 10

4.3 L’Arbre à Stratégie ................................................................................................................................. 11

4.4 La stratégie ............................................................................................................................................ 12

4.5 La Logique d’intervention ...................................................................................................................... 14

4.6 Cadre Logique ........................................................................................................................................ 15

5. Les perspectives pour le projet ................................................................................................................... 16

5.1 Les freins et les moteurs pour le projet................................................................................................. 16

5.2. Estimation of the pertinence and the durability of the mission .......................................................... 17

Page 1 sur 17
1. L’association porteuse : « AIDER par le conseil et la formation »
L’association « Aider par le conseil et la formation » s’engage uniquement dans la région
d’Amoron’i Mania. Initialement la région était choisie pour un projet agricole et d’élevage car la
population est particulièrement marquée par l’isolement. Le projet actuel se construit sur la
base des connaissances acquises sur la région durant les 6 années d’engagement.
L’orientation générale de l’association est l’aide au développement par la formation. Cela se
traduit dans des projets de formation en langue française, en agriculture, en électricité et en
fabrication de leurs outils agricoles et dans des projets de développement comme des fermes
d’expérimentation, des centres de ressources d’énergie nouvelle, des jardins familiaux et des
écoles de brousse. Pour réaliser ces projets AIDER s’appuie sur les compétences des béné-
voles, le savoir-faire adapté des congrégations confessionnelles françaises qui sont sur place
depuis 1903 qui sont les frères de SAINT GABRIEL avec vocation à la formation technique et
Les sœurs de Jeanne DELANOUE avec vocation à l’enseignement. L’organisation s’appuie
aussi sur la force de travail et les biens de la fédération des Paysans TAMIAM et les compé-
tences techniques des 16 animateurs ruraux formés par l’association La logique suivie est la
formation des formateurs locaux. De plus l’association a recours au soutien de plusieurs entre-
prises angevines, qui apportent les matériaux nécessaires pour les formations, en manœuvre,
en gestion, pour l’enseignement, etc. Le principe d’intervention d’AIDER est l’aide auprès des
plus pauvres, par le soutien des congrégations religieuses avec un engagement pérenne et
avec la finalité de faire valoir les ressources régionales et développer les économies et la sub-
sistance locales par la formation des jeunes et par l’apport des techniques nouvelles. Le but fi-
nal des activités mises en œuvre par l’association est soit la production de denrée soit la pro-
duction de revenue. Le projet actuel de la production de l’huile essentielle s’inscrit dans la re-
cherche de ressources de revenues pour la population locale.

2. Le contexte de l’intervention
2.1 Contexte politico-économique sur le plan national et international :
La population de Madagascar est organisée dans des ethnies et des castes. Générale-
ment les ethnies vivent de façon pacifique les unes à côtés des autres. Uniquement la relation
entres les ethnies de la cote et celles des hautes terres est marquée par une méfiance et une
distinction claire. Cela est issu des origines différentes, d’une part indonésienne et d’autre part
africaines. L’organisation dans les castes est surtout établie dans les populations des hautes
terres où la vie est structurée par l’attachement fort à la tradition. Les descendants des familles
royales par exemple ont encore une forte influence politique. L’adoption des manières de faire
étrangères, les ONG étrangères inclus, est à priori mal-vues et difficilement acceptées. Con-
cernant la politique et l’économie du pays on peut constater une forte déstabilisation politique
et un délabrement économique et infrastructurel depuis le départ de l’ancienne puissance co-
loniale française en 1970. Ce départ était suivi par un enfermement du pays sur soi-même
dans une logique communiste et donc par l’absence des investissements. Depuis le pays est
quasiment sans interruption en crise économique et il est devenu un des plus pauvres du
monde avec une industrie et un commerce qui sont ravagés par les coupures d’électricité et la
désagrégation des trajets de transport. La population est extrêmement appauvrit et le pays et
dépendant de l’aide internationale. Le seuil de pauvreté en Madagascar était de 68,7% en
2005. Cependant les habitants du milieu rural, sont plus atteints par la pauvreté, 73%, que
ceux du milieu urbain (53%). La crise économique est empirée par l’instabilité politique. En
2007 le gouvernement malgache a ratifié « le plan de rattrapage 2007-2012 » pour répondre à
l’endettement par l’importation et pour revitaliser l’exportation malgache. Ce plan national
s’intègre dans la politique du SADC, qui est consacrée aux idéaux du libre-échange, de la libre
circulation des personnes, d'une devise simple, de la démocratie, et du respect pour des droits
de l'homme. Les objectifs de cette communauté économique qui sont intéressants pour le pro-
jet d’AIDER sont notamment ceux de réaliser le développement et la croissance économique,
allégez la pauvreté, mettre en valeur le niveau et la qualité de la vie des peuples de l'Afrique
australe et supporter les désavantagés sociaux par l'intégration régionale; de réaliser la com-
plémentarité entre les stratégies et les programmes nationaux et régionaux, favoriser le déve-
Page 2 sur 17
loppement auto-entretenu, favoriser et maximiser l'emploi et l'utilisation des ressources de la
région, atteindre une utilisation durable des ressources naturelles et la protection effective de
l'environnement. Néanmoins le niveau de stabilité politique et comme conséquence celui de la
stabilité économique reste très faible. Le pays est momentanément gouverné par Andry Ra-
joelina qui est venu au pouvoir par un putsch. Depuis les élections ont répétitivement
échouées. Les prochaines élections sont prévues pour 2012, mais l’avenir est incertain car la
corruption et l’instabilité politique ont souvent débouchées sur des manifestations et même des
affrontements entre les ethnies. Sur la situation politique, la légitimité de Rajoelina et la recon-
naissance de son gouvernement de la Haute Autorité de la Transition les avis internationaux
dans la communauté internationale sont également partagés ce qui alourdi supplémentaire-
ment la position politique et économique du pays. L’instabilité politique empêche le dévelop-
pement du pays. 60 % de la population vit avec moins d’un euro par jour et l’espérance de vie
est a 60 ans et la mortalité infantile est à 75 sur 1000 chez les enfants à moins d’un an.

Madagascar est pourtant riche en ressource sur le plan agricole par son climat varié, sur
le plan touristique par une flore et une fane unique et sur le plan de la matière première par les
minéraux comme nickel, charbon, pétrole, quartz, or et pierre et.

Le pays est massivement atteint par le problème de la déforestation car elle engendre
non seulement la disparition d’attrait touristique, mais aussi l’assèchement des sources d’eau,
l’érosion et l’épuisement des terres. La désertification du pays est notamment dévastatrice car
le Madagascar a un niveau d’industrialisation très bas ce qui le réduit sur une exploitation agri-
cole dont le potentiel est de plus en plus affaibli par la perte des terres fécondes. De plus, en
temps de croissance la déforestation est fortement élevée et en temps de décroissance bais-
sée. Par exemple de 1987 à 1991, une phase de décroissance la superficie des zones brûlées
passe de 785.350 ha à 107.762 ha, et de 1992 à 1995, une période de croissance l'étendue
des feux de brousse augmente de 239.360 à 1.238.124 ha. La croissance de cette manière
s’oppose au développement durable du pays.

Concernant l’activité des autres ONG et de l’aide internationale on peut constater


qu’après un investissement des Nations Unies avec peu de succès la tendance actuelle est
majoritairement de s’appuyer sur des structures locales. Comme cela est pratiqué par
l’association AINA qui a la même approche focalisée sur la formation en agriculture qu’AIDER.
De plus il s’est formé un grand nombre d’associations locales comme par exemple CDA et
AKAMASOA.

2.2 Les aspects socio-culturels de la population


La culture malgache est imprégnée par une hiérarchisation forte entre homme et femme. Le droit à
la propriété des terres est lié à l’héritage familial. Le contrôle des terres est structuré par une hié-
rarchie de parenté ce qui fait que les membres d’une famille qui sont le plus âgés sont les proprié-
taires de la terre et ce sont également eux qui décident dans des cas de conflit concernant la ré-
partition. Dans la région d’Amaron’i Mania il n’existe pas de cadastre. De ce fait ce sont les chefs
de famille qui ordonnent avec l’ordre suivant : les grands-parents, les parents rattachés au clan du
père, les parents rattachés au clan de la mère et en dernier les personnes arrivées d’extérieur de
la communauté dans l’ordre de leurs arrivées. Particulièrement les femmes sont confrontées aux
problèmes d’intégration dans les communautés. Il faut plusieurs années afin d’être entièrement
intégré ce qui rend les femmes autant plus susceptible pour l’isolation sociale et ses effets né-
fastes tel que la pauvreté. Ce fait raisonne le choix de l’association de favoriser les femmes seules
avec enfants dans leurs choix des bénéficiaires. Les jeunes ont généralement le droit à l’héritage
de leurs propres terres à partir de 14 ans, car cela est l’âge pour le mariage et la terre est la pré-
condition pour l’approvisionnement de sa famille avec de la nourriture. Concernant l’entretien des
familles il importe pour le projet de prendre en compte que dans les hautes terres les familles sont
nucléaires, ce que signifie qu’on approvisionne généralement seulement sa famille proche avec de
la nourriture et des moyens financiers. Cela doit avoir des répercussions sur le choix des bénéfi-
ciaires afin de faire arriver les bénéfices chez les plus besogneux. Avec une démographie crois-
Page 3 sur 17
sante et une déforestation qui progresse, les parcelles de terres à repartir deviennent de plus en
plus petites, ce qui agrandit la concurrence pour les propriétés et ce qui incite les jeunes de partir
de moins par saison en ville afin de procurer des moyens financiers. Avec la forte pression démo-
graphique, et la faible superficie agricole par ménage (30 ares selon PRCD de 2007),
l’amélioration des techniques culturales doit être autant plus une priorité. L’héritage des propriétés
est la première cause de conflit. Des terres sont rarement à vendre dans les villages à cause de la
logique d’héritage. De plus les démarches administratives sont souvent mal connues par les popu-
lations rurales et les moyens financiers sont souvent insuffisants. Le manque d’argent mène vers
un individualisme et se fait sentir encore plus fort à cause de l’insuffisance des produits alimen-
taires sortant des terres pour la subsistance. Elle ne donne pas toutes les produits de base ce qui
débouche sur la nécessité d’acheter dans les magasins. Le besoin de pouvoir d’achat mène vers
l’exode rural saisonnier précédemment décrit. Ces circonstances montrent que la subsistance est
de moins en moins l’appui de la société villageoise et elles mettent également en évidence la né-
cessité du binôme entre les mesures pour la production de sources de denrée et la production de
sources de revenue. Le problème d’exode rural est aggravé par le fait que la première source de
pouvoir politique et de droit de participation siège dans l’appropriation des terres. En elle s’affirme
et se réalise le pouvoir. Cela engendre une passivité de la part des diminués, donc notamment des
jeunes sans terres propres à eux. Les jeunes qui dépendent de ce fait fortement de leurs parents
qui ont de moins en moins de terres à donner. Face à l’évolution accélérée de la démographie
dans la région d’Amaron’i Mania ce problème est aussi sur place d’urgence.

Le pouvoir politique dans le monde rural appartient à des élus parmi les plus élevées en termes de
statut dans la parenté qui sont les subordonnés du chef de village et du président du comité de la
communauté. Ces instances préparent les décisions politiques concernant le village mais tous les
membres intégrés sont invités à la participation à la décision. Généralement on peut parler de
quatre manières d’acquérir du pouvoir politique et une légitimité et une autorité devant la popula-
tion. Ces manières d’acquisition passent par un statut traditionnel venant d’une appartenance fami-
liale particulière, par un pouvoir magique ce que nous appelons le charisme, par un pouvoir éco-
nomique, donc notamment la possession des terres ou par les compétences techniques. Notam-
ment cette dernière manière présente une possibilité pour la jeunesse de gagner de pouvoir poli-
tique au sein du village. De ces faits provient l’intérêt de l’association AIDER de former la jeunesse
et cela donne également une plus grande influence aux animateurs ruraux qui sont techniquement
formés et qui sont censés de faire le lien entre la population les congrégations partenaires et
l’association. Tout pouvoir extérieur qui veut établir une intervention au sein des communautés
malgaches doit passer par cette hiérarchie de pouvoir.

Traditionnellement la vulgarisation des connaissances agricoles est assurée par le moniteur agri-
cole lors les réunions en communauté. Les animateurs ruraux ont notamment le rôle de capitaliser
les connaissances acquises. La conservation des informations et du progrès technique obtenus
est notamment alourdi par un taux fort d’illettrisme. En 2003, 75% des femmes sont illettrées
contre 60% des hommes dans la région Amaron’i Mania. Mais le problème de l’illettrisme n’est pas
le seul frein au développement des régions rurales. Le rapport à la famille est primordial car la fa-
mille définit son statut social. Donc même si le jeune recherche de l’indépendance de la famille par
la recherche d’un salaire saisonnier le lien est toujours très fort des raisons socio-culturelles. Le
jeune est amené à donner les moyens procurés à la famille pour l’affirmation de son appartenance.
Cette contrainte culturelle empêche quelconque ambition entrepreneuriale. Un jeune s’exprime
après avoir appris que ses parents ont dépensé l’argent qu’il avait gagné auparavant : « J’avais
envisagé d’acheter un bœuf et de construire une maison et j’étais sur le point de réaliser mon pro-
jet; mais dès que j’ai appris que j’aurai pas cette argent, alors mon projet est devenu irréalisable »1
Ce frein à la réalisation de ses projets personnels augmente l’envie des jeunes de s’affranchir de
ces contraintes pour gagner de l’autonomie. Cela est une envie à mobiliser dans le projet de la
création des sources de revenue. Cette mobilisation doit se faire avec prudence afin de ne pas

1
J.Pavageau, Jeunes Paysans sans Terres, p. 137 s.

Page 4 sur 17
contrarier le fonctionnement sociétal de de la population rurale. La communauté importe toujours
sur l’individu. Notamment les techniques apportées qui mettent en danger l’ordre de la communau-
té sont susceptibles à être rejetées. Précisément cela se traduit dans une communauté qui permet
à ses membres de s’enrichir mais ne jamais au dégrée qui atteint l’ordre hiérarchique du village.
L’intervention doit toujours s’inscrire dans la logique socio-culturelle des villages. Un autre frein est
le rejet de la connaissance et des techniques nouvelles. Le frein culturel de « rejet » de la connais-
sance et des techniques nouvelles agricoles est si présent car dans les esprits des paysans les
techniques traditionnelles ont fait preuve dans l’histoire. Comme cela est le cas pour les personnes
venantes d’extérieurs, les techniques étrangères sont seulement difficilement intégrées. Une tech-
nique développée dans le village ou dans les alentours est plus facilement acceptée que celles qui
arrivent de l’extérieur. D’où l’importance de développer les techniques avec la population comme
cela est fait par AIDER dans leurs centres d’expérimentation. L’exclusion des apports d’extérieurs
se traduit particulièrement dans la méfiance envers les villes. Les populations de la ville par contre
doute la qualité du potentiel créatrice des techniques traditionnelles des villageois et elle les consi-
dère comme révolu.

2.3 Les orientations politiques et les particularités de la région Amaron’i Mania


La région fait partie intégrante de la zone méridionale des Hautes Terres Centrales dont l’altitude
varie de 1.200 à 1.500 mètres, dans la partie orientale (Ambositra, Fandriana,Manandriana), de
700 à 1.000 m, sur les plaines et jusqu’à 2.000 m sur les massifs, de la zone occidentale. La ré-
gion Amaron’i Mania est uniquement habitée par l’ethnie des Bétsiléos qui sont connus pour leur
rizières en terrasses et leur spécialisation sur l’agriculture. C’est une région densément peuplée et
très jeune où l’âge moyenne était à 21,3 en 2003. Le district d'Ambatofinandrahana, qui s’étend
sur 53,19% de la superficie de la région, n’est peuplé que par 17,83 % de la population. Tandis
que les districts d’Ambositra, de Fandriana et de Manandriana, recouvrant 46,80 % de la superfi-
cie, concentrent les 82,17 % de la population. Cela rend la problématique concernant la répartition
des terres pour notre commune moins contraignante que dans les autres.

Dans la région il n’existe pas de connexion ferroviaire ou aérienne. Les trajets routiers vers le sud
et vers le nord, par exemple vers Antananarivo sont relativement fluides par les routes nationales
RNP 7 et RNT 35. Sur ces routes le transport routier s’organise autour de 11 coopératives de
transport et permet de desservir les lignes locales, régionales et nationales. La fluidité de cette
route sera particulièrement importante pour la commercialisation des produits de la commune. Les
routes vers l’ouest et l’est, par exemple celle entre Ambatofinandrahana et Malaimbandy sont ma-
joritairement inactives ou seulement partiellement utilisables. Il y a six gares routières, mais en
dehors de celle d’Ambositra, aucun aménagement spécifique n’existe autour de ces gares.

L’accès au transport maritime est possible par les ports Port de Toamasina, de Toliary et de Maha-
janga qui sont tous à entre 600 et 800 km de routes bitumées de la région en passant par Antana-
narivo. Les ports secondaires Manakara et Morondava sont plus proche mais difficile à atteindre.

Concernant l’approvisionnement de l’énergie électrique des agences locales de la JIRAMA gèrent


des centrales thermoélectriques à Ambositra, à Manadriana et Ambatofinandrahana. Les micro-
centrales hydroélectriques sont gérées par des agences privées et/ou communautaires.

Le climat est du type tropical d’altitude. La saison pluvieuse dure du mois d’octobre au mois d’avril,
et la période sèche de mai à fin septembre. La région d’Amoron’i Mania est partagée en trois
grands bassins versants par les fleuves Mania, Matsiarta et Maintinandrina. De ce fait l’hydrologie
de la région est très favorable à l’agriculture variée. Récemment 440 hectares étaient irriguées par
la réhabilitation de deux barrages dont un à Ambatofinandrahana, lieu de base d’AIDER, pour des
causes agricoles.

Concernant l’agriculture six filières sont porteuses dans la région : le miel, la soie, l’artisanat, le
maïs, l’arboriculture (pomme, kaki et orange) et les huiles essentiels. Les exploitations sont très
variées comme par exemple le manioc, le riz, la pomme de terre, la tomate, la canne à sucre, les
Page 5 sur 17
agrumes etc. Elles sont soit destinées vers l’autoconsommation, soit vers la commercialisation, ce
qui notamment le cas pour le maïs et la pomme de terre. Une agriculture paysanne nouvelle et
moderne, ouverte aux marchés, est installée dans l’ouest de la région. Elle contribue de façon si-
gnificative à la croissance économique régionale et nationale. Ici se met en évidence l’intérêt de
l’état d’investir dans les régions.

Les huiles essentielles plus particulièrement sont déjà première source de revenu dans des foyers
ruraux de la région Amoron’i Mania. Le projet d’AIDER s’inscrit donc dans un marché déjà existant
ce qui peut faciliter la commercialisation.

La région a 13 marchés bestiaux dont un à Ambatofinandrahana. De plus la région a un ma-


nœuvre artisanal reconnu mais une industrie très faible et un tourisme limité malgré une potentiali-
té assez importante. A Ambatofinandrahana par exemple sont des sources thermales. Mais les
endroits comme tels avec un intérêt touristique sont souvent peu ou pas aménagés.

En terme d’infrastructure de santé et d’éducation il y a 3 centre de de soins et un hôpital il y a 34


écoles primaires, 12 écoles privées, 1 collège public, 2 collège privés, 1 lycée pour assurer la san-
té et l’éducation de la population dans la commune rurale d’Ambatofinandrahana. Malgré cette
infrastructure existante elle n’est pas utilisée par une grande partie de la population faute au faible
pouvoir d’achat dû à des raisons précédemment explicitées.

Les défis prioritaires pour la région relevés par le gouvernement sont :

 L’équilibre entre la gouvernance locale d’une part, et la gouvernance nationale d’autre part

 La disposition des facteurs de production telle que l’infrastructure, des matériels et équipe-
ments et l’énergie.

 L’augmentation des productions par l’application des techniques et technologies appro-


priées et moderne pour l’ouverture au marché par la valeur ajoutée obtenue par la trans-
formation des produits. Cela est en vue d’une sécurité alimentaire et de la génération de
revenue.

 La préservation de l’environnement

 Le développement des filières porteuses à vocation commerciale et l’amélioration les per-


formances de production pour la génération de revenu.

 Une campagne d’information et d’éducation de masse.

L’association AIDER s’inscrit son action dans la majorité de ses défis qui sont inscrit dans la poli-
tique régionale et nationale.

Page 6 sur 17
3. Les Parties Prenantes
Catégorie Qui Caractéristiques

Bénéficiaire direct Les agriculteurs de la coopé- Sont majoritairement limité à la monoculture de riz,
rative mais ils ont la volonté de faire valoir une produc-
(Exécuteur) tion de rente sur leurs terres.

Bénéficiaire direct Le conseil administratif de la Est très réactif et innovant et donc favorable aux
coopérative changements nécessaire

Bénéficiaire direct Les femmes « isolées » ; Les femmes seules avec enfant et les jeunes souf-
frent souvent plus de la précarité à cause de leur
(Exécuteur) Les jeunes agriculteurs isolation sociale

Bénéficiaire indirect Les familles (enfants) Les enfants souffrent de la précarité car elle les
dépourvoit de l’accès à l’éducation et aux soins

Bénéficiaire indirect Commerçants locaux Par l’augmentation du pouvoir achat l’économie


locale sera stimulée.

Antagoniste Les leaders traditionnels atta- Certains leaders traditionnels craignent un bouscu-
chés au pouvoir lement de la hiérarchie traditionnelle par un éven-
tuel enrichissement des membres de la commu-
nauté.

Antagoniste Les groupes armés Elles traversent la région et sont menace potentiel
pour la population

Financeur Banque Rural Développement Est prête à donner de l’aide financière

Financeur Les Entreprise Partenaires Sont prête à fournir de l’aide technique et finan-
d’ONG AIDER cière par les moyens donnés par leurs entreprises
partenaires françaises (énergie solaire, enseigne-
ment, agriculture, etc.)

Autorité Conseil régional d’Amaron’i S’inscrit dans la logique nationale de promouvoir le


Mania/ ministre d’agriculture développement rural dans la région par son Pro-
d’Amaron’i Mania gramme Cadre de Développement de la Région. Il
propose un cadre législatif avantageux pour le
développement rural.

Autorité Gouvernement nationale A lancé plusieurs programmes en vue du dévelop-


malgache (Ministre pement rural pour baisser la précarité rurale : ex
d’agriculture nationale) Centre Service Agricole (dispositifs techniques),
Fonds de Développement Agricole (dispositifs
financiers) dans le cadre de son Programme
d’Appui au Développement Rural et Plan d’Action
National de Sécurité Alimentaire. Il propose un
cadre législatif avantageux pour le développement
rural.

Exécuteur et partenaire Centre de recherche agrono- A la volonté de soutenir le projet par l’apport de
relais mique de la région l’expertise et implication direct de leur personnel.

Exécuteur et partenaire Les animateurs ruraux (19) et Ont suivi une formation sur les techniques agri-
relais la responsable locale du pro- coles, plus particulièrement sur la production des
jet. huiles essentielles. Ils choisissent les bénéficiaires
en fonction des critères de besoin. Ils prédéfinis-
sent et clôturent également les terrains à cultiver.

Dirigeant communautaire Chef de village Le dirigeant politique local qui organise les déci-
sions à prendre. Il peut se révéler appui, exécuteur

Page 7 sur 17
ou antagoniste concernant le projet

Dirigeant communautaire Chef de comité/ Comité Comité qui aide à la préparation des décisions
politiques à prendre concernant la vie communau-
taire.

Groupe d’appui Moniteur agricole Traditionnellement il est garant de la vulgarisation


agricole lors les réunions communautaires.

Groupe d’appui Les Coopératives en réseaux Sont en partenariat avec AIDER et peuvent être la
avec l’ONG AIDER base pour un système d’échange et de vulgarisa-
tion des techniques agricoles, administratives et
commerciales

Groupe d’appui potentiel Formation pour Financé par le Fonds international de Développe-
l’Epanouissement et le Re- ment agricole ayant le but de structurer et de pro-
nouveau de la Terre (FERT) : fessionnaliser le milieu agricole dans la production,
Projet d’appui au renforce- dans la vulgarisation et dans la commercialisation
ment des organisations pro- ainsi que l’amélioration et l’adaptation du cadre
fessionnelles et aux services institutionnel (des services : tel que le microcrédit).
agricoles (AROPA) entre autre Dans ses ambition l’organisation est alignée avec
à Amoran’i Mania AIDER.

Ces parties prenantes sont caractérisées par des importances et des influences différentes pour le
projet. Certaines sont très importantes mais ont peu d’influence, d’autres sont très peu important
mais très influent sur le projet, comme par exemple les groupes armées. Certaines parties pre-
nantes de ce projet sont marquées par le potentiel de s’opposer ou bien de soutenir le projet de
façon significatives. Dépendant de la stratégie choisie les animosités de la population locale seront
plus ou moins probables. Ces caractéristiques sont à prendre en compte dans le choix de la stra-
tégie. Notamment les parties prenantes avec peu d’importance mais avec beaucoup d’influence
sont à appréhender à travers des mesures de sécurité appropriées afin d’éviter ou réduire un im-
pact néfaste sur le projet.
Rapport Influence/Importance INFLUENCE
des PP pour le Projet - +
FERT Commerçants locaux
I - Gouvernement nationale Leaders trad. attachés au pouvoir
M Moniteur agricole Groupes armés
P Les Entreprise Partenaires
O Banque Rural Développement
R Conseil régional
Chef de comité/ Comité
T Les femmes « isolées » Les agriculteurs de la coopérative,
A Les jeunes agriculteurs Conseil administratif de la coopérative
N Les familles (enfants) Centre de recherche agronomique
C Les Coopératives en réseaux Animateurs ruraux
Chef de village
E +
Les parties prenantes directes du projet, donc la population rurale de la commune
d’Ambatofinandrahana, plus précisément la Coopérative des paysans, souffre d’un manque
d’aliments et d’un manque de pouvoir d’achat. Ces manques sont dus aux terres de plus en plus
limitées à cause de la démographie croissante et à cause de la perte de fertilité comme consé-
quence du déboisement. Ils sont aussi dus à l’inefficience de l’agriculture traditionnelle appliquée,
l’absence d’engrais et à l’absence de la diversification des activités agricoles et commerciales et à
celle de la transformation des produits par la population locale. Ces problèmes résultent dans des
objectives fixées pour le projet et dans une stratégie afin d’aboutir sur une amélioration de la situa-
tion vécue par la population locale.

Page 8 sur 17
4. Conception du projet
4.1. L’Arbre à Problème
20 Soin med.
22 Peu de 19 Délaissement des membres
insuffisant
scolarisation de la coopérative agricole 18 Faim dans la
population rurale

21 Pauvreté de la
population rurale

17 Revenu des agriculteurs insuffisant

Production 8 Faible pro- Commerciali-


agricole duction sation

16 Efficacité de la
coopérative insuffi-
sante
5 Absence
d’utilisation
3 Dégradation des des engrais 7 Locaux peu formés en
terres technique agricole
9 Savoir- 10 Sa- 11 Pas 12 13 Budget 14 Absence de
faire de voir-faire d’échange L’évolution insuffisant savoir-faire et
4 Absence de système ges- de com- d’expérience du prix de pour d’équipement
2 Déforestation 6 Pas de système de vulga- tion/compta com- (Pas de par- marché du l’investissem pour la produc-
d’approvisionnement
des terres d’engrais
risation/Formation bilité insuf- merciali- tenariat avec produit ent dans la tion de l’huile
fisant sation coopératives) proposé production essentielle
insuffi- défavorable de l’huile
sant essentielle
32 Impossibilité
1 Feux de d’obtenir des
brousse prêts pour
27 Instabilité politique
31 Rareté des Facteur interne
l’investissement Page 9 sur 17 terres
Facteur externe
23 Infrastruc- 24 Cadre 25 Coupure 26 Gouvernement non- 28 Attachement cultu- 29 Coupure de 30 Forte pres- Domaine
ture délabrée institutionnel de reconnu par la totalité de la rel à la production l’électricité sion démogra-
défavorable l’électricité communauté internationale. agricole traditionnelle phique
4.2 L’Arbre à Objectif
22 Scolarisa- 20 Soin med.
tion augmen- utilisé par la
19 Fidélité des membres de la 18 Problème
tée populationi
coopérative agricole de la faim
réduit
21 Pauvreté
diminuée

17 Revenu des agriculteurs suffisant

Production 8 Production Commerciali-


agricole augmentée sation

16 Efficacité de la
coopérative

5 Utilisation
3 Dégradation des des engrais 7 Locaux formés en
terres limitée technique agricole

9 Savoir- 10 Savoir- 11 Existence 12 Diversifi- 13 Procura- 14 Savoir-faire


faire de faire de d’un réseau cation de la tion d’un et l’équipement
4 Présence de système ges- commer- d’échange production. budget pour pour la produc-
2 Limiter la 6 Présence d’un système de tion/compta cialisation d’expérience Moins de l’investissem tion de l’huile
d’approvisionnement
déforestation vulgarisation/Formation bilité amé- augmenté (partenariat dépendance ent dans la essentielle
d’engrais
lioré avec des du prix de production acquis
coopératives) marché d’un de l’huile
seul produit essentielle
1 Limitation feux
de brousse

Page 10 sur 17 Facteur interne

Domaine
4.3 L’Arbre à Stratégie
20 Soin med.
22 Scolarisa- 19 Fidélité des membres de la
utilisé par la
tion augmen- coopérative agricole 18 Problème
populationi
tée de la faim
réduit
21 Pauvreté
diminuée

17 Revenu des agriculteurs suffisant

Production 8 Production Commerciali-


agricole augmentée sation

16 Efficacité de la
coopérative

5 Utilisation
3 Dégradation des des engrais 7 Locaux formés en
terres limitée technique agricole

9 Savoir- 10 Savoir- 11 Existence 12 Diversifi- 13 Procura- 14 Savoir-faire


faire de faire de d’un réseau cation de la tion d’un pour la produc-
4 Présence de système ges- commer- d’échange production. budget pour tion de l’huile
2 Limiter la 6 Présence d’un système de tion/compta cialisation d’expérience Moins de l’investissem essentielle
d’approvisionnement
déforestation vulgarisation/Formation bilité amé- augmenté (partenariat dépendance ent dans la acquis
d’engrais
lioré avec des du prix de production
coopératives) marché d’un de l’huile
seul produit essentielle
1 Limitation feux
de brousse

Page 11 sur 17
Facteur externe : peu ou pas d’action directe possible

Facteurpossible
Action externemais
: peubeaucoup
ou pas d’action directe
de facteurs possible
défavorables

Action, résultat, impact, possible


4.4 La stratégie
La stratégie s’inscrit dans le contexte et elle prend particulièrement en compte les problèmes iden-
tifiés. Dans le choix de la stratégie il importe de tenir compte que le projet de la production des
huiles essentielles s’inscrit dans un ensemble d’actions qui sont menées par AIDER. Comme cela
était dit, l’organisation est présente dans la région depuis six ans. Elle a déjà mis en place des
projets qui adressent le problème du manque d’aliments, le problème de manque de formation
professionnelle et de formation scolaire. Cela elle fait non seulement par l’apport des expertises,
l’intervention du personnel formé dans les institutions existante, mais aussi par l’établissement des
centres de recherche qui permet à la population de progresser en savoir-faire sur les technologies
énergétiques et agricoles. Il se montre qu’avant d’avoir envisagé la mise en place très précise de
la production d’une source de revenue par la production des huiles essentielles, l’association a
commencé par adresser les problèmes de base étant la sous-alimentation et le manque de forma-
tion de base dans le milieu rural. Certes ces problèmes ne sont pas encore résolus mais leur im-
portance n’est pas ignorée par l’organisation.

Au-delà de l’inscription de la stratégie du projet dans toute une logique d’approche qui se décline
en plusieurs projets et actions, le choix de la stratégie dépende de plusieurs facteurs internes et
externes. Ces facteurs sont plus précisément les forces et les faiblesses des parties prenantes qui
sont directement impliquées dans le projet. De plus la stratégie est défit en fonction des opportuni-
tés et des menaces qui sont présentées par le contexte du projet. Dans le contexte il faut prendre
en compte non seulement les paramètres sociales, économiques, politiques, environnementales,
etc., qui étaient abordé dans le premier chapitre, mais notamment les parties prenantes qui sont
influencées de façon indirecte ou qui peuvent, elles même influencer le projet. Il compte de discer-
ner les moyens disponibles afin de mettre la stratégie en œuvre. Il faut également jauger la proba-
bilité pour le projet d’être couronné avec succès au regard des préférences et de la culture locale,
de la volonté des bénéficiaires et des autres parties prenantes et au regard des facteurs externes
qui peuvent l’influencer négativement et l’amener à l’échec. La stratégie doit mobiliser au maxi-
mum les atouts et prévenir les risques. De plus le rapport entre prix et bénéfice des actions choi-
sies ainsi que la possibilité de vérifier les résultats de façon fiable par des indicateurs objective-
ment vérifiables influencera le choix de la stratégie et plus tard celui de la logique d’intervention et
des activités à mettre en place.

La décision sur la capacité du projet d’influencer les aspects néfastes dans le fonctionnement agri-
cole, économique et social de la commune et de la coopérative des paysans est faite à la base
d’une telle estimation sur les opportunités, les menaces, les forces et les faiblesses qui se présen-
tent dans le contexte des problèmes discernés. Cette estimation est illustrée dans la graphique ci-
dessus (arbre à stratégie). Certains facteurs sont exclus de la stratégie car ils dépassent
l’envergure du projet, comme par exemple la déforestation par les feux de brousse. Concernant
ces facteurs il importe de prendre des mesures de sécurité contre eux et de s’assurer de ne pas
les aggraver à travers les actions choisies. Les facteurs où l’intervention est possible mais pour
lesquelles le succès est incertain par l’influence externe ou interne défavorable ne sont pas à prio-
riser dans la stratégie. La dégradation des terres par exemple doit être contrebraquée certes, mais
le succès de l’action est dépendant d’une multitude de facteurs externes, comme par exemple du
dégrée de la corruption nationale et internationale dans l’exploitation des forêts. Cela est très ré-
pandu à Madagascar. La mise en réseaux avec les coopératives partenaires d’AIDER est en prin-
cipe utile. Mais au regard des conditions, du manque d’infrastructure (Internet, Téléphone) dans la
région reculée d’Ambatofinandrahana et de la distance entre les coopératives ce projet ne peut
pas dépasser un échange très restreint, au moins pour le moment. Concernant le savoir-faire dans
la commercialisation il est à dire qu’il est en principe facilement adressable. Par contre dans les
réseaux de l’ONG porteur il n’y a pas d’expertise dans ce domaine et il semble favorable
d’adresser d’abord les problèmes pour lesquels l’ONG possède les expertises nécessaires. Ces
expertises se trouvent soit dans l’ONG même soit dans les partenaires locales ou internationales.

Le projet pourra par exemple exploiter les expertises de l’entreprise partenaire Domaine Richou
pour l’amélioration des techniques agricoles et l’usage des engrais. De plus le soutien de
Page 12 sur 17
l’entreprise partenaire SONEX apportera le savoir-faire pour l’amélioration de la gestion et de
l’administration de la coopérative. Aussi les opportunités locales sont plus favorables pour l’action
sur certains problèmes qu’elles le sont pour d’autres. Il se montre que le contexte favorise particu-
lièrement la production des huiles essentielles. Certains facteurs favorables pour ce projet ont été
déjà montrés dans la description du contexte comme par exemple le climat, les données géogra-
phiques, la fécondité de la terres, les potentiels pour la production des huiles essentielles encore
inutilisés dans la commune rurale d’Ambatofinandrahana, l’existence d’un marché, d’une infras-
tructure qui lie la production locale à la commercialisation mondiale. D’autres facteurs de nature
institutionnelle sont par exemple le soutien des autorités locales et du centre de recherche agro-
nomique pour la culture des huiles essentielles, ainsi qu’un cadre législatif qui est propice pour le
développement rural. Le centre propose de mettre à disposition un expert pour la mise en place de
la production. Cette favorisation du développement rural se met également en évidence par le
Programme National de Développement Rural dans lequel entre autre la création de coopération
entre les producteurs des huiles essentielles est préconisée et l’aide par la mise en disposition des
crédits est proposée. Ce programme se décline dans les régions dans les Programmes Cadre de
Développement de la Région. La région Amaron’i Mania est la première région qui a réussi à cons-
tituer une plateforme de la société civile qui participe à la réalisation et le suivi du programme. Ce
fait montre le potentiel et la volonté de la région de s’organiser ce qui est propice pour le projet
envisagé et sa pérennité. De plus la banque « Rurale Développement » propose son aide finan-
cière pour le projet en plus de celle qu’AIDER pourra générer.

Concernant la population cible, la coopérative, il est avantageux que les agriculteurs ont clairement
exprimé leur volonté de faire une activité supplémentaire avec destination commerciale. De plus le
coopérative est gérée par un conseil très dynamique et réactive ce que rend probable un investis-
sement suffisant de la part de la coopérative pour aboutir et maintenir le projet.

Par la mobilisation de ces sources disponibles le projet cible une implantation de la production des
huiles essentielles dans la région afin de mettre une source de revenue supplémentaire à la dispo-
sition de la population. Cette source de revenue semble adaptée à la demande de la population,
adaptée aux capacités des parties prenantes du projet et notamment de la population locales et
elle semble adaptée aux conditions externes qui sont présentées par la région.

En longue terme la pérennisation de l’action sera assurée par l’implication forte de la population
locale. La coopérative, donc les paysans qui la constituent sont au cœur du projet. Notamment par
l’aide et le soutien des animateurs ruraux de la région ils sont amenés à développer une autono-
mie totale en termes de savoir-faire et procuration des moyens nécessaires pour la production, de
la transformation et de la commercialisation, après la période d’apprentissage et de mise en place
de la production par le projet.

Concernant l’étape de la commercialisation du produit il est à mentionner que dans la région


l’artisanat est une branche économique très important et peut en longe termes approvisionner la
coopérative avec des récipients nécessaires pour aboutir à un produit près pour la vente. Cela
couperait à un maximum les intermédiaires, augmenterait la valeur ajoutée du produit et soutien-
drait l’économie locale par l’implication indirecte mais importante des entreprises et des produc-
tions locales dans la démarche du projet et dans ses répercussions positives potentielles. Ce mé-
canisme de distribution des riches par l’activité commerciale et entrepreneuriale reflète la pensée
du développement, qui se traduit ici dans un développement rural.

La stratégie choisie se traduit dans une logique d’intervention et donc dans une série d’action à
mettre en place, à suivre et à évaluer. Après une introduction cette logique sera présentée en
forme de tableau dans le cadre logique.

Page 13 sur 17
4.5 La Logique d’intervention
La logique de l’intervention est de créer une source de revenue. Cela semble important à côté des
activités qui se concentrent sur la production de denrée et sur la formation car la réalité du paysan
s’éloigne de plus en plus d’une logique de subsistance. Cet éloignement est dû à plusieurs fac-
teurs. D’abord à la réduction progressive de la taille des parcelles à cultiver car la pression démo-
graphique devient successivement plus importante. De plus le revenu est une nécessité absolue
pour permettre à la population de profiter de l’infrastructure scolaire et des soins médicaux. Une
dernière raison qui semble importante est la nécessité croissante des paysans de compléter leur
propre production agricole par des achats sur les marchés autour. Cela ne concerne pas seule-
ment les achats de nourriture mais également celles des médias d’information, des technologies,
etc., qui sont en fin du compte nécessaire pour rester ou devenir compétitive et pour demeurer à la
hauteur du marché international auquel la région prétendra de plus en plus si le projet se déroule
de façon prévue. L’accès à ces moyens est une bonne base pour la vulgarisation des informations
nécessaires pour le dynamisme de la région en termes d’agriculture, de production, de transforma-
tion et de commercialisation.

Dans la logique qui découle de la stratégie il faut également prendre en compte les spécificités du
marché, ses besoins, ses tendances pour pouvoir choisir le bon produit cible et la bonne logique.
Bien évidemment toujours en prenant en compte les potentialités et les possibilités de la région et
de sa population.

Concernant le choix du produit nous pouvons constater le suivant. Le marché international des
huiles essentielles consiste à 65% des produits dérivés du citrus. 50% sont des Oranges souvent
venant comme sous-produit de la production du jus d’orange. Il est possible d’utiliser ses fleures,
ses feuilles et ses écorces pour la production. Hors acétate de vetiveryle se vend 2 fois plus chère
sur le marché. Madagascar met sur le marché des produits aromathérapies à la base de vétiver
avec une prime biologique avoisinant 100%. Cette huile est compétitive sur le marché à cause du
prix bas du manœuvre et d’énergie nécessaire pour sa production. La transformation de cette huile
par procédure chimique qui est relativement facile et possible dans les conditions locales. Cette
transformation augmente de façon significative la valeur ajoutée du produit. Pour la production on
nécessite un distillateur et un centrifuge. Sa demande est approximative à 200 TM par ans. Aussi
l’eucalyptus est une option car il est devenu très courant au cours des 30 derniers ans. Cette huile
est très facile à produire par distillation sans nuire à la santé de l’arbre. Même la production de
l’huile de lime peut être envisagée car son prix de marché est très avenant et pour le moment et
Haïti en est le seul producteur. Ces produits sont sélectionnés à la fois à cause des avantages
locaux pour leur production et par les besoins spécifiques du marché. En longe terme la promotion
avec un label national est envisageable pour obtenir de la crédibilité et pour solidifier le prix de
marché. On pourrait même viser une production biologique afin d’augmenter le prix de marché.

La réflexion autour du produit à choisir est seulement un exemple des réflexions stratégiques et
logiques pour constituer un projet cohérent, pérenne et pertinent concernant son contexte global et
local. D’autre exemple sont par exemple la localité exacte de la production ou de la distribution
ainsi que celle des formations ou bien le discernement des routes d’approvisionnement, etc. Ces
facteurs par contre sont très difficilement à cerner depuis la distance.

De manière plus générale il est à dire que les services informels sont à prendre en compte quant
au marché, à la procuration des matières premières et à la redistribution des produits. L’ampleur
de ce facteur n’est pas vérifiable à distance et est à vérifier par une étude sur place. Préférable-
ment les services existants sont à respecter et à formaliser et non pas à concurrencer ou à détruire
par l’action.

Le cadre logique suivant présentera entre autre le plus précisément possible les activités choisies
pour atteindre les résultats et l’objective spécifique.

Page 14 sur 17
4.6 Cadre Logique

Cadre Logique Logique d’Intervention Indicateurs OV Hypothèse


Objectif général - Augmentation de la scolarisation des - Nombre des enfants scolarisés - Situation politique se stabilise et
enfants - Nombre de patientes dans les centres n’empêche pas un dynamisme écono-
- Augmentation de l’utilisation des soins de soins et l’hôpital mique
médicaux - Nombre de mort et de malade à cause - La demande après les huiles essen-
- Réduction de précarité et de la malnutri- de la malnutrition tielles reste stable
tion en milieu rural - Commercialisation en France et en
Europe a du succès
- La pression démographique reste gé-
rable
- Pas de dérangement par des groupes
armés
Objectif spécifique - Le revenu des agriculteurs est suffisant - Le montant du revenu par membre - La coopérative adopte des pratique de
(pour subvenir aux besoins), augmenta- enregistré par le conseil de la coopéra- la bonne gouvernance.
tion de 10% tive - Le marché local reste fonctionnel
Résultats attendus - Production agricole est augmentée de - Nombre de produit mis à la vente par la - Les engrais sont correctement utilisés
10% coopérative. - La déforestation reste limitée
- La pluie tombe au temps et en quantité
adéquates
- Le travail de la coopérative est efficient - Nombre de produit vendu par la coopé- - Production suffisamment acceptée par
(la vente augmente de 10%) rative la population de la ville (acheteurs po-
tentiels)
- Pas de refus de l’aide d’une culture qui
était très développée
- Cadre institutionnelle se développe de
façon favorable pour la production et
commercialisation

Activités Moyens :
- Approvisionnement avec des engrais - Chauffeur, Véhicule, Argents pour - Engrais toujours disponible sur le Mar-
- Formation à l’usage des engrais et aux l’achat ché
nouvelles techniques agricoles - Expert du centre de recherche, Les - Disponibilité de l’expert suffisante et
- Vulgarisation des techniques au centre terres des paysans, Le centre prévisible, Centre est fonctionnel
d’expérimentation, Un archive
- Formation en gestion - Expert de l’entreprise SONEX - L’expert est disponible
- Formation en production de l’huile es- - Expert du centre de recherche, Terres - Les espaces de plantation sont définis
sentielle et plantation des arbres des paysans, arbres, Paysans, respon- et sécurisés notamment contre les feux
sable locale de brousse
- Mise à disposition de l’équipement pour - Centrifuge, Distillateur, Expert, Centre - L’équipement obtenu par l’association
la production et la formation à son usage de recherche

Page 15 sur 17
5. Les perspectives pour le projet
Certaines longes termes perspectives du projet sont déjà illustrées dans la stratégie et la logique
de l’intervention. Dans cette partie il est but d’éclairer les facteurs externes afin de pouvoir mesurer
la pertinence et la durabilité du projet en prenant en compte les freins et les moteurs qui se trou-
vent sur le terrain. Cette estimation permettra également de faire quelques suggestions ou bien
alertes pour la réussite du projet.

5.1 Les freins et les moteurs pour le projet


Tous les facteurs positifs et négatifs ont été déjà démontrés dans les parties précédentes. Mais
afin de mieux comprendre les enjeux sociaux, politiques, humains je vais les faire ressortir dans la
partie suivante afin de baser sur cette description une estimation de la pertinence et de la durabili-
té du projet.

D’abord il me semble important d’évoquer les freins culturels qui peuvent influencer le projet. Sou-
vent les mécanismes culturels ne sont pas ou seulement très peu considérés et ils sont pourtant
souvent la raison de l’échec. Comme cela était abordé auparavant la notion de partage au sein de
la famille nucléaire est très importante. Les enfants sont obligés de donner l’argent qu’ils gagnent à
leurs parents comme signe de solidarité familiale. S’ils ne le font pas il risque de casser le lien
avec elle. Cette culture de partage peut selon mon estimation être un frein décisif pour le dyna-
misme de la jeune population, dont l’âge moyenne est à 21,3. Car si l’accumulation de la riches au
moins jusqu’à un certain dégrée n’est pas possible cela met en cause toute ambition
d’investissement en vue d’un développement de la région. Du même registre est la peur éventuelle
de ceux qui sont hiérarchiquement haute placés, que la croissance économique dans les parties
subordonnées peut également amener à un bousculement de la hiérarchie politique qui est essen-
tiellement organisées par des castes. Cette peur mène traditionnellement à l’empêchement d’un
enrichissement individuel trop important car dans la culture locale la communauté prévaut
l’individu. L’histoire de Madagascar montre une corrélation forte entre la croissance économique et
les crises politiques, dont la dernière Madagascar vit depuis 2009. Le déclenchement des crises
politiques sur le plan national en temps de croissance économique vient probablement de la peur
de certains d’une réorganisation sociale par le succès de nouvelles entrepreneures. Donc au ni-
veau du village cet automatisme pourrait se reproduire comme réaction à la fluctuation écono-
mique attendue par les effets du projet. L’approche communautaire et le souci d’une croissance de
l’intégralité de la commune est donc nécessaire. De l’autre côté il est à présumer que ceux qui
sont le plus pauvre sont ceux qui sont exclus des communautés et qui sont isolés. Il importe de les
intégrer au projet. De plus il y a des freins sur le plan logistique et agronomique. Les matériaux
d’extraction sont très peu présents sur le terrain ce qui aggrave la problématique du manque de
valeur ajoutée par l’inexistence de transformation. En plus les normes de qualité sont très peu
connues dans la région. Cela il faut également adresser à travers les formations envisagées. Le
ministère d’agriculture constate que les terres sont de plus en plus stériles.

Par contre il existe également des facteurs avec des effets positifs sur le projet. Sur le plan cultu-
rel, mise à part la volonté exprimée par les paysans, on peut s’attendre à une forte volonté de la
jeunesse. Face à la rareté des terres ils sont poussés vers une dépendance croissante de leurs
parents. Par la création des sources de revenu qui complètent la subsistance décroissante, on
propose un levier à la jeunesse pour obtenir plus d’indépendance. Plus globalement, la rareté des
terres à cause de la pression démographique et l’insuffisance de la production pour la subsistance
des familles, devrait motiver les paysans de soutenir a courtes et longes termes cette diversifica-
tion de leurs activités. Sur le plan logistique et agronomique il y a également des facteurs qui sont
en faveur du projet. D’abord il existe une grande quantité d’associations et de coopératives pay-
sannes productrices d’huiles essentielles dans la région qui sont sources potentielles de l’expertise
et pour la vulgarisation. De plus la région dispose potentiellement, si bien géré, des grandes es-
paces fertiles pour la production. Sur ces espaces poussent déjà une grand quantité de plantes
sauvages qui sont elles aussi apte à la production d’huiles essentielles.

Page 16 sur 17
5.2. Estimation of the pertinence and the durability of the mission
In general I estimate the project extremely pertinent. Certainly, taken as an isolated project it
seems to be inappropriate for a region where the main problems are the famines. But as an ele-
ment of the actions which are conducted by AIDER the project seems very complementary and it
takes to account the potentials of the region. But in order to succeed I think it is necessary to re-
spect certain security measures.

The project has to been in accordance with the community, its councils, its chief, its agro monitor
and cannot disturb the order of the system. In the meantime the project has to assure that all the
families are involved since the social structure which is organized in nuclear families implies that
the salaries are only going to benefit the direct relatives of the farmers. In order to reach the majori-
ty of needy children and women the implication of the concerned persons in the project has to be
favored. That means that especially the isolated women and young folks have to be benefitting
from the system which is going to be put in place. Furthermore the coordination of the project has
to keep in mind the danger of the lack of land to cultivate which leads very often to conflicts. The
risk of those conflicts can be reduced by a durable usage of soil which should be possible by the
trainings which are planed. Concerning the fertility of the soil the trees plated can help to reestab-
lish the naturel balance in the area.

The organization seems to put itself in position to align their efforts with the will of the local popula-
tion since they follow the logic of empowerment. That means that their help is completely reduced
to training. By doing so, they mobilize the local potential in respect of their ambitions instead of
assisting.

The pertinence and the durability are favored as well by the fact that their ambitions are adequate
to the regional program presented by the National Program of Rural Development. Its main goal is
to reduce the poverty by the transformation of their crops. For instance it declares the importance
of the production of others economics activities and mentions the production of essentials oils as
one of the fertile possibilities. Furthermore the program gives the supply with food as a priority.
Both of those intentions of perfectly align with the orientation of the ministry of agriculture of the
Amaron’I Mania region and with the approach of AIDER.

Concerning the production of food the project respects the important rule of local production in or-
der to fight the lack of nutrition in rural areas. Paradoxically it is often the rural population that suf-
fers first from hunger. The local production of food for satisfying their own needs is crucial. It pre-
serves not only the region from famine but it protects as well the cities from the rural exodus and
the negatives effects of migration and suburbs.

The important point in the orientations and specifics objectives which are given by the government
is the necessity of the transformation of the products in order to raise the added value to the prod-
ucts by cutting out some functional intermediary. This aspect is not concretized in the project but
this economic dynamism seems crucial to the project in order to be really effective and durable.
The raise of the added value allows to diversify the economy locally and when the latitude is big
enough even nationally. The internal or even external diversification of activities, products and ser-
vices by reinvestment of the added value will help to stabilize the economy of the beneficial rural
cooperative and it will contribute to the economy of Madagascar. The stabilization is a conse-
quence of less dependence on the market value of one single product, which is the rice in this
case. Until this point Madagascar has failed to diversify its economic activities due to the political
instability. This instability limits extremely the options of investments since it risks making them fail.
The tourism for example is not an option since with the upcoming election and the decision about
the recent makeshift government the menace of insurrections and riots is too high. Despite this
political instability I think it is necessary to pursue the indicated way of production, transformation,
sell and diversification. Since the production of essential oils is essentially dedicated to the Euro-
pean and American market it is less affected by the potential internal instability.

Page 17 sur 17

Vous aimerez peut-être aussi