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) | MENRL VEROIER, LY A DDCANS, LES STAR-UP ‘ROULAIENT SOUS LES INVESTISSEMENTS, ‘AYjouRO’ HU, ETAT REDUIT LEURS AIDES FIS- CUES" ET CESTLE TOU... EST QUOL, AVE: £NIR DE «lECONOMIE INNOVANTE® EN FRANCE 2 opense qu’on na jamais eu tellement argent pourles PME innoventes enFran- 2, mais surtout que le probleme est ailleurs. D'une ceraine manire,clest toute | lasocitéfrangaise qui contribue & handi- caper les entreprises innovantes:Iécole | nous apprend a craindre V’éches, les gran- | des entreprises hésitent & passer dos / contrats avec de petites structures, les capitauscrisqueurs investissent avec pru- dence, notre marché nationel « moyen » permet aux PME de se développer sans | réfléchir séricusement international | Mais aussilaproximitésociologiqueentre ‘es grandes entreprises, la haute adminis- | tration et le pouvoir politique, crée un cli- | mat général de méconnaissance complete dos PME parle divs | CESFADIRE? Ici, la confiance se conquiert lente- ‘ment, aux Etats-Unis, olle se perd C'est toute la dfférence. Jone dis pas cela pour ‘tre pessimiste : nous sommes un pays ultra-créatif ts curiewsed'imnovation, et nous avons-un nombre croissant d’entre- preneurs qui comprennent es ficelles, ‘Mais disons quenous partons de loin. ‘QUE VAIL SE PASSER, D’Icl QUELQUES ANNEES, SON W’AIDE PAS PLUS LES «JEUNES ENTREPRE- SES INNOVANTES »? Le plus impressionnant avec la r6vo- | ution mumérique,c’estqu‘elleest presque » entigrement portée pardes start-up. Nile ea 1a big imervew | hen! Verdier ; «haisonner sur qualre ais, c'est déja du long terme» ‘web, ni Google, nila messagerie instanta- née, ni les réseaux pair & pair, ni les réseaux sociauxn'ontéréinventés pardes ‘grands groupes. Et ces formats d’innova- tion gagnent ayjourdhui d'autres sectours ‘comme la pharmacie ou ‘automobile. Si notre pays ne croit pas sérieusement au potentiel d’innovation de ses PME, il doviendra un pays industriellement mar- final. C'est comme si en 1900, on avait renonoé au cinéma, tion, au rail ou ‘automobile. Pire,en per- dant la capacité de produire des objets ou des services grand public il perdra aussi la maitrise de son destin culturel. COMMENT cA? ‘Regardez comment s‘habille un ado et jlemporte l'écolo comme epparcils: rien n'est francais ou presque, Regardeles dixproduits de grande consommation les plus achetés hors alimentation. Rien de frangais. Nous fabriquons des TGV et des ceentrales nucléaires, mais nous n’entrons ppas dans Fintimité des gens. Vintimité est fagonnée par d'autres pays, d'autres cul- tures...Un pays qui ne parle plus au grand. publicest un pays qui décline. ‘QUELS ROLES PEUVENT JOUER LES POLES DE ‘COMPETTTIVITE NUMERIQUE 2 Les poles de compétitivité jouent un Ole important dans la dynamique d novation. Cap Digital, par exemple, tra~ vaille avec acharnoment soutenir les projets de recherche structurant, & faire | émerger un écosystime dynamique et ambitioux (..). Mais il ne faut pas étre | dupe. Un pole de compétitivité, c'est un association, 17 salariés pour Cap Digital etbeaucoup de bénévolat, C’est utile mais ! ‘ga ne suffira pas. Il faudrait un change- ment bien plus vaste, du temps et des ! ‘moyens pour faire un travail de fond. ‘QUEL SERA LE GROS VIRAGE TECHNOLOGIQUE DE ES QUATRE PROCHAINES ANNEES ? Vous vous rendez compte que Fours- quarea explosé en 20107 Twitter en 2009? ! Facebook en 2008 ? YouTube en 2006 ? : ‘Dans ce secteur, raisonner sur quatreans, ‘Cest presque déja parler a trés long terme, ‘Mais si vous souhaitez vous lancer dans 1a prospective, je dirais quilly a d’abord des « trends » (tendance, ndlr) d'innova- tion qui vont conditionner toutes les aut. tes,notamment le social, le cloud** ete | datamining. i * Le projet do loi do finances 2011 pré- voit de revanir sur los exonérations fisca- los des start-up (actuellement pas de char ges patronales pendant les huit premibres annbes, 75% de réduction d'ISF pour les investisseurs etc. ** Cloud Computing, traitement infor ‘matique sur des serveurs distants, comme pourles appli mobiles. (Lire la suite page 145) 143 i | i | i ) VOUS AVEZ DES EXEMPLES ? On peut se retrouver dans quelques ‘années avec un ou des réseaux sociaux qui puiseront leur puissance de calcul | dans des ordinateurs mutualisés partout dans le monde pour étre moins chers. Et | tireront toute leur puissance commercia- le de leur capacité & creuser dans l'in- croyable masse de données, que repré- sentera l'enregistrement de la vie quotidienne de centaines de millions d' | temautes en méme temps. Mats ENCORE? Je pense aussi que des questions | extrémement politiques vont fagonner le | paysage de Vinnovation, une est la net- neutralité, qui dissimule une question simple: Internet va-t-ilrester cette gigan- tesqueingrastructure ‘innovation, acces- sible & tous et sans distorsion, que nous avons connue depuis sa naissance ?1'au- te est celle des monopoles. Laffronte- ‘ment des géants dTmtamet a brutalement toumé, en quelques années, ala batalle générale pour détenir le monopole d’ac- cés au plus grand nombre de données | possibles. Le contexte de l'innovation | dgpendra beaucoup de Vissue de cet i affrontement et de l'engagement ou non | dela communauté internationale | ETCAGHANGERA QUOI, SI PERSONNE NEBOUGE? ‘Tout changera justement, si nous ne faisons rien. I faut investir continuelle- ‘ment pour un Internet surlequel s'acci~ | mulent chaque année plus de 600 milliards de Gigaoctets supplémentaires | gtles investisseurs veulent, naturelle- en 12g iteview ene Verder «Sans regulation, Internet sera privatise» ‘ment, un retour sur investissement. Ils sont done tontés de oréer des Internet pparallles et réservés (Iwitter, Facebook ‘et Foursquare sont défa des systemes fer- ‘més), voire de fournir un internet a la découpe: Ie web mais pas le mail, le mail ‘mais pas la voix surP, etc. Sans une régu- lation ferme et juste, Internet sera tot ou tard privatisé par morceaux. PEUT-ON IMAGINER QUE INTERNET NESOIT ‘BIENTOT PLUS QU'UNE INFRASTRUCTURE PARMI [D/AUIRES ~ COMME U'ELECTRICITE - AU SERVICE ‘AUTRES SECTEURS COMME LA DOMOTIQUE OU. LES NANOTECHNOLOGIES ? Oui, et ‘est la principale chance pour les entreprises frangaises. Mais il faut tre bien conscient que cette infrastruc ‘ture Jan‘est pas neutre. C'est un systéme information, avec de puissantes capaci- t#s de traitement, qui relie des gens sous. Te regard vigilant de différents pouvoirs. et de nombreuses entreprises. Ilya en ce moment des luttes titanesques sur lor ‘ganisation profonde de cette infrastruc ‘ture ot les principes de contréle et de régulation qui s'y appliqueront, Ces affrontements que le grand public igno- re, cachés derriére des expressions tech- niques comme netneutrality, deep packet inspection*, IPV6* et autres, sont en fait bien plus essentiels que, par exemple, les, lois sure pluralisme de la presse. Tl s‘a- gitde savoir si Internet sera un bien com- mun del/humanitéous'l sera trongonné, accaparé.et « déformé » POURQUO}, DES QU'ON PARLE D/INNOVATIONS INTERNET, AT-ON TOUJOURS L'IMPRESSION ‘QUE LE MONDE S’ARRETE ET COMMENCE AUXEIATS-UNIS 2 Parce qu‘en matidre d'intornet, lo con- tre du monde de l'innovation se trouve en Californie, C'est un peu la eapitale d'un Empire. Les talents du mondeentier ycon- vergent, les plus grands investisseurs y traquent quotidiennement les meilleures {dées les entreprencursy affluent. C’estun écosystéme excoptionnel, ob tout converge vers l'innovation numérique, qui absorbe * ‘progressivement les autres. Les réseaux ‘sociaux ou la télophonie, par exemple, ne : sont pas nés dans la Silicon Valley, mais: ‘maintenant s'y épanouissent.Aujourd’hui, des géants comme Google, Apple, Micro- | soft ou Facebook mais aussi GiscoouAma- zon, s'y livrent une lutte sans merci, qui structure l'économie mondiale d'internet, ! Ils batissent en particulier des monopoles. de fait, extrémement préoccupants, qui leur donnent une puissance inimaginable. analyse de contenu d’un « paquet réseau » tbs pratique pourla censure) “Protocole res {important pour les adresses TP) (Lire la suite page 148) ans connexion (tbs | 147 iGiTaL_OBJECTIFZO1S ) | DANS LS ANNEES 2000, ON PARLAIT POURTANT DU «SILICON SENTIER », UNE SORTE | DE MINI SILICON VALLEY EN PLEIN PARI... SAADONNE quot? | Detriére la Silicon Valley (la vraie, nai, ilya1un petit peloton d’autres éco- systémes d'innovation : séoul, Boston, ‘Tokyo,par exemple, Paris y occupela pre: | miére placo, avec un Silicon Sentier bien | réel, qui intéresse de plus en plus les © investisseurs intemnationaux. Mais il serait imbecile de prétendre crattraperla Silicon Valley », ou « copier Google ». 6- conomnie du Net prospire lé-bas avec une massed! argentet de talents (dont 100 000, Frangais) inowls. Tl faut done regarder uals sont les secteurs oii nous pouvons Jouer les premiers roles. Kt ils sont nom- Dreux: 'image 3D et I'animation, e jou vidéo, la robotique, architecture, 'inter- net des objets, les mathématiques de pointe, ete, C'est autour deux que va se Jpuer notre névolution numérique. ALORS, POURQUOI CROIT-ON EN FRANCE QU'ON. _ EST COMPLETEMENT A LA RAMASSE? 11 faut voir tout d’abord d’ot nous venons. La France de 1900 était, de tris Join, Ie centre du monde en matiere di | novation. On yinventait le cinéma, Yauto- # mobile, le chemin de fer,1a banque moder- ne, le design, lélectricité,letéléphone... Le | toutavecun souffle universalite et une foi | danse progrés extraordinaires. Le monde entior se précipitait chez nous pour | découvrir la modernité, Tl y a eu pres- ‘qu'autant de visitours & Yexposition uni | verselle de Paris en 1900 qu’a celle de ‘Shangai cetteannéo(60 millions contre 70 millions). Done face & ces beaux souve- 150 oécare200_janet 201 | wane enka en ais iterview ert Verdier «Oui, la fuite les cervealx peut s‘inverser. nits, ilest certain quenous pouvons nour- rir des regrets, Mais cela tient également beaucoup la structure de nos élites. ENCORE 1? MAIS QU'EST-CE QU'ELLES ONT FAIT? Globalement, a technologie, 'innova- tion et Yentrepreneuriat se passent trés des circuits de recrutement et de for- ‘mation des élites administratives et poli- tiques. Ces sujots ne les intéressent pas. Par aillours, nous avons une culture intel- lectuelle qui privilégie 'ironie et mémele pessimisme. La France est sans doutel'un. des pays les plus pessimistes au monde, Etcomme lest difficile de porter un juge- ‘ment objectif sur la vitalité d'un 6cosys- téme, V'esprit de dénigrement l'emporte facilement. YY ATHALUN « FRENCH PARADOX » DANS \VECONOMIE INNOVANTE ? UNE SORTE DE GENIE DE LA SCIENCE AVEC DE GROSSES DIFFICULTES DE DEVELOPPEMENT... ‘Le « fronch paradox», s'ily en a un, C'est que 'un des meilleurs systemes do formation au monde, avec des gens créa- tifs et entreprenants, ne réussisse pas a créer des entreprises mondiales. ly aun plafond de verre d’autant plus étonnamt que dans d/autres secteurs, comme les industries de service, la France a donné naissance a des géants économiques. ‘COMMENT FAIRE REVENIR CES 100 000 TALENTS FRANCA QUI TRAVAILLENT EN CALIFORIME? Je pense que nous devons d’abord apprendrea étrefiers demos 100000 expa: ‘tiés dans aSiliconValoy. One vit souvent Jci comme une marqueinféimante alors que est un signe d’excellence, Ensuite, bien sirqulfaut trouver unmoyen deleurper- retire détre utiles au pays. Pas foroément ‘crevenir > dlaillours, mais investi ci, par- ‘ager leur expérience, participer aux réflexions.On vient derenouvelerle Consell Economique Social et Environnemental, par exemple, Aton pensé ay invter Yun decxs Francais ?Pas str. ETSILA FUITE DES CERVEAIX S'INVERSAT DANS LES PROCHAINES ANNEES 2 C'est possible. Surtout sur les pro- chains grands chantiers numériques. ‘Mais il ne s‘obtiendra pas par des mesu- res de défense frileuso. Au fond, c'est ‘comme pour la recherche: certains scien- ‘ifiques francais rayonnent dans lemonde centier. Mais c'est parce qu'ils travaillent ur les sujets d’actualité brilante avec les meilleurs chercheurs au monde, La Fran- ce doit travailler avec le monde entier au ‘meilleur niveau, Si elle y réussit, comme nous sommes un pays ou il fait bon vivre | t travailler, elle deviendra un puissant | pole d’attraction, (Lire la suite page 155) ‘VOUS PARLEZ PARFOIS DEL'ECONOMIE INNOVANTE COMME Si CETAIT LE NOUVEAU MOUVEMENT DADA... ‘Mais parce que c’est ma conviction: innovation, la puissance et le rayonne. ‘ment sont affaire de collectif, comme dans. un mouvement artistique. Une somme ’égos énormes qui veulent chacun étrele meilleur, mais réussissent ensemble 3 construire quelque chose de neuf, C'est un mélange de coopération et de compéti- tion, qu'on appelle la « coopétition ». Per- ‘Sonne ne rayonne longtemps soul. La véri- table puissance industrielle, c'est la | puissance des écosystémes, Y/ACTILUN «MODELE AMERICAIN® OU | INANCEMENT DE LA RECHERCHE DONT ON | DEVRAMT SINSPIRER 2 es Etats-Unis disposent surtout d'un systeme beaucoup plus intégré. Un pro fesseur d'universitea souvent étscréateur d'entreprise & un autre stade de sa car- ‘ere sera peut-étrejoumaliste demain | et n'bésitera pas a travailler dans une agence publique si l'occasion se présen- tw, Rendez-vous compte, par exemple, que | YUniversité de Stanford n'a pas hésité prendre des parts dans Google quand Ser gey Brinet Larry Page ont voulueréerleur moteur de recherche. Bt elle les posside + encore ayjourd’hui-flyali-bas une inter action et ue proximité entre les campus, | Tes entreprises et les financeurs publics | etprivés. C'est sans douteplus important | eterucial que les spécifcités de finance- ‘ment qu'on peut toujours copier. | EST-CE UNE RECHERCHE PLUS «ETATISTED ? (One peut pas dire ¢a comme ga. Sur- a) 12 big interview Henri Verdier «Vous ne sommes pas outillés pour créer tout maintenant quill y a des géants duu ‘web qui concentrent des forces de recher- che incroyables. Mais il est vrai que le financement public de la recherche est plus important aux Etats Unis qu‘en Fran- ce. 11 prend des chemins différents, en revanche. 11 passe beaucoup par les mili- ‘aires (la DARPA) sous forme de contrats diachat de technologies. Ce qui est peut. tre plus intéressant pour les entreprises, diailleurs. 11 y a aussi le « Small Business ‘Act » qui contraint administrations et ‘entreprises & accorder des budgets signi ficatifs aux PME. Et puis, on soupgonne ‘quele développement fulgurant de certai nes PME touchant & des intéréts straté- siques doit beaucoup aux conseils avisés du renseignement américain, ‘QU'EST-CE QUE VOUS VOULET DIRE ? QUE LA CIA FAIT DELESPIONNAGE INOUSTRIEL POUR. GOOGLE ET CIE? Je n'ai aucune preuve permettant, dialler aussi loin. Disons, a minima, que les roadmaps technologiques et les Google» besoins & venir sont définis en bonne intelligence avec le rensoignement. Que les technologies-clés sont souvent déve- loppées griice & des contrats avec 1a DARPA. Et queles mesures anti-trust sont moins séveres dans le numérique que dans d'autres secteurs. SE CACHENT DONC LE OU LES MAREK TTUCKERBERG (FACEBOOK) FRANCAIS? ET PEUVENTHL TOUT EXPLOSER ? Microsoft, Yahoo, Google ou Facebook ont été créés sur des campus universitai- res,pardes étadiants de moins de 25 an. Je ne sais pas si nous sommes outillés pour cela en France. On a quand méme quelques beaux succés comme Meet, Dailymotion, ou du cbté des grands grou- pes, Dassault Syst?mes qui est devenu de tres loin le leader mondial de la simula- tion en moins de 20 ans. Eton a des gens {ros promettours dans des secteurs moins ‘rustés par la Californie : les objets com- municants, les villes intelligentes, 1a fouille dans les déluges de données, et. LES CHERCHEURS ET CREATEURS DE START-UP SONTALS DES HEROS ? i Jene dirais pas « héros ». Et jene me Timiterais pas auxseuls chercheurs etoréa ‘tours d‘entreprises. C'est vrai que dans un | monde qui change si vite, notre pays a - besoin d'entrepreneurs. De toutes sortes | entrepreneurs. Mais il faut s‘accrocher | ‘pour s‘obstiner a entreprendre en France. : nest quand méme un paysun pen conser- - vvateur avec une école qui sanctionne dure- ‘ment les erreurs de trajectoire et une cul ‘ture qui pénalise beaucoup V'échee. (Lire la suite page 156) 187 brerrat_nnvecTEZO1S aun ‘VOUS VOULEZ QUOI, ENSEIGNER LA CULTURE DE UEGIEC A VECOLE? 1 faudrait en tout cas enseigner ce quiest une courbe d'expérience, une stra- ‘6gie gognant-gagnant, un travail en équi- ‘pe,etc, Le conseil qu’on donne a un entre- ppreneur de la Silicon Valley, c'est «Fail fai often, fail fast y. Ca ne veut pas dire qu'on recommande l'échee, ga vout dire qu‘on encourage - et qu’on valorise— la capaci 16 A tirer vite les enseignements et corri- gerle tir ON A LIMPRESSION QU‘AU PAYS DE MARIE- (CURIE ET OU NUNITEL, LES FRANCAIS N’AIMENT PAS BEAUCOUP LES CHERCHEURS... ‘Je ne sais pas si clest une spécificit frangaise, vous savez. Mais ilest vrai que nos élites n’ont pas appris & considérer quill y avait de Tintolligence, du génie e ‘méme della politique dans la technologie. ‘La grande proclamation de Lawrence Les- sigt, «Code is Law »n'est pas encore bien assimilée chez nous. Il est vrai aussi que Yon manque d’un grand récit positif du progrés, comme celui qui illumine Yor cident a la fin du XIX’ Siécle. Peut-étre aussi paye-t-on une certaine phase du sme, qui a beaucoup travaillé & convainoreles gens de demeurer consom- ‘mateurs passifs de technologie. Gane les. ‘apas tellement disposés & ouvrirle capot ct & faire les choses par eux-mémes. OPEN-SOURCE PEUT-L RELANCER LA CULTURE ‘bu progres? Jele pense assez profondément. ya | un enjeu ala fois économique ot culturel & organiser la possibilité pour les citoyens. de détourner et améliorer les logiciels, 4658 | oécrire 2010_anier 201 | waza oe qa La big interview (Henri Verdier «On peut encore faire hasculer les choses» ‘comme les objets. Savez vous, par exemple, ‘que les Anglais do Riversimple proposent ‘depuis deux ans une voiture Open source, ligrée avec ses plans de construction et le droit de la modifier. $'l réussit son coup, cet industriel aura une voiture bourrée de ‘gadgets ultra-créatifs, congus par ses pro- ‘pres utilisateurs, Et fest en méme temps tune question de liberté individuelle. Je serais trés inquiet pour mes enfants sls ne savent pas comment marchent les ‘machines qu‘lls ut sent. (QUAND ON EST LE NOUVEAU JEROME ROTA (CREATEUR DU DIVX), COMMENT FAIT-ON ‘POUR TROUVER DE L'ARGENT ET DES ASSOCIES 7 ‘ON FONCE EN CALIFORNIE ? Pierre Omidyar (eBay), Jérome Rota, Jean LucVaillant (fondateur de Linkedin, Béatrice Tarka (Mobissimol, Renaud Laplanche (Lendingclub..Tls sont nom- breux & avoir fait le choix de démarrer directement dans 1a Silicon Valley. D'au- tres entreprises comme Netvibes, Criteo ou BlueKiwi y ont puisé leur développe- ment. Ine faut pas le regretter, mais se demander ce qu'on peut proposer a ces entrepreneurs pour qu'ils nous aident & ‘dymamiser notre propre écosysteme. FT POUR LES AUTRES? Pout les prochains, ils peuvent venir voir Cap Digital, ou de nombreux autres, services publics comme Ubifrance. Mais Vessentiel est de dimensionner trés tot son projet pour Iui donner une stature intemationale. 1 est tres difficile de se faire refimancer par un investisseur fran- ais quand on a enfin atteint Véquilibre surle marché national. DONC, EN CLAIR, VAUT MIEUX DEMARRER AWVETRANGER... Concepcion | se gia | | cites rates | Aerojet crm eta | comrade ‘elon sci ‘CEST QUOI, LE MOJO DE CE SECTEUR? | ‘Le numérique, ce nest pas tm secteur | industriel de plus, Nous avons la chance | extraordinaire de vire une époque de transformation compléte de Ia société ‘comme Ya été, par exemple, la Révolution | ‘industrielle. G'est ume époque pleine de | possibles, ot la plupart-des aspects dela | vie quotiienne vont éteredéfinis par des | créateurs : !information, l'éducation, les | loisirs, le tourisme, la santé, 'industrie, la | ranire de faire de la politique urban | re, ete, Comme les transformations pré- cédentes, elle peut apporter le pire et le | reilleur,t elle apportera sans doute un pou des deux Mais ce quiest exaltant,clest que pour instant, histoire n'est pas écr te.0n peut encorefaire hasculerles choses * Jarise américai,théoricien dela free calture. TRETEN OUMER AUT

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