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République algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l'enseignement Supérieure et de la Recherche Scientifique


Université de M’Hamed Bougara, Boumerdes

Faculté des Sciences de l'Ingénieur


Département Maintenance Industrielle
Laboratoire de Mécanique du Solide et des Systèmes

Mémoire de Magister

Spécialité : Maintenance des systèmes mécaniques

Présenté par

Nassim ZERROUNI

ETUDE DE L’INTERACTION FLUIDE VISQUEUX-STRUCTURE


D’UN PALIER FLUIDE
SOUMIS À DES SOLLICITATIONS TEMPORELLES

Membres du jury

Président : ZERAIBI Noureddine Pr UMBB


Encadreur : MAAMIR Seghir MC UMBB
Examinateur : BENZAOUI Ahmed MC USTHB
Examinateur : ADJERID Smain MC UMBB
Invité : HADJADJ Ahmed Dr Sonatrach-Alger

Mai 2009
‫ﻣﻠﺨﺺ ‪:‬‬

‫اﻟﻌﺪﻳﺪ ﻣﻦ اﻟﺪراﺳﺎت اﳊﺎﻟﻴﺔ ﺗﻘﻮم ﺑﺎﻟﱰآﻴﺰ ﻋﻠﻰ اﻟﺘﻔﺎﻋﻞ ﺑﲔ اﳍﻴﺎآﻞ‬


‫واﻟﺴﻮاﺋﻞ ﳌﺨﺘﻠﻒ أﺟﻬﺰﻩ وﺳﻮاﺋﻞ ‪-‬اﶈﺎور اﻟﺪوارة ‪،‬ﺣﻮاﻣﻞ اﶈﺎور ‪،‬‬
‫ﺣﺎﻣﻼت ﺣﻮاﻣﻞ اﶈﺎور ‪ ،‬ﺳﺎﺋﻞ اﻟﺘﺸﺤﻴﻢ ‪ ،‬اﻟﺴﻮاﺋﻞ اﶈﻴﻄﺔ – اﻵﻻت‬
‫اﻟﺪوارة ﻣﺜﻞ اﻟﱰﺑﻴﻨﺎت واﶈﺮآﺎت اﻟﻜﻬﺮﺑﺎﺋﻴﺔ اﻟﱵ ﺗﻌﻤﻞ ﲢﺖ ﻧﻈﺎم‬
‫اﻟﺘﺸﺤﻴﻢ اﳍﻴﺪرودﻳﻨﺎﻣﻴﻜﻲ‪.‬‬
‫ﻧﻘﺪم‬ ‫ﻗﺼﲑ ﺑﺪﻋﺎﺋﻢ ﺻﻠﺒﺔ و ﻏﲑ ﺻﻠﺒﺔ ﻣﻜﻮﻧﺔ ﻣﻦ هﻦ‬ ‫ا دراﺳﺔ ﺳﻠﻮك ﺣﺎﻣﻞ‬
‫ﻧﻮاﺑﺾ و ﺧﻮاﻣﺪ‪ ،‬ﲢﺖ ﺗﺄﺛﲑ ﻗﻮة دﻳﻨﺎﻣﻴﻜﻴﺔ ﻧﺎﲡﺔ ﻋﻦ اﺧﺘﻼل ﰲ ﺗﻮازن‬
‫اﻟﻌﻤﻮد‪ .‬إن دراﺳﺔ اﻟﺴﻠﻮك اﻟﺪﻳﻨﺎﻣﻴﻜﻲ ﳍﺬا اﳊﺎﻣﻞ اﳍﻴﺪرودﻳﻨﺎﻣﻴﻜﻲ‬
‫ﰲ ﺣﺎﻟﺔ اﻟﻨﻈﺎم ‪ ،‬اﳊﻞ اﳌﺘﺰاﻣﻦ ﺗﺮﺗﻜﺰ ﻋﻠﻰ ﳕﻮذج ﻏﲑ ﺧﻄﻲ‪.‬‬ ‫اﻟﺪﻳﻨﺎﻣﻴﻜﻲ‪،‬‬
‫ﳌﻌﺎدﻟﻪ رﻳﻨﻮﻟﺪز واﳌﻌﺎدﻻت اﻟﱵ ﲢﻜﻢ ﺣﺮآﺔ اﻟﻌﻤﻮد‬ ‫ﳏﻘﻖ ﺑﻌﻤﻠﻴﺔ‬
‫ﺣﺴﺎﺑﻴﻪ ﺧﻄﻮة ﺧﻄﻮة ﻣﻊ اﻟﺰﻣﻦ‪.‬‬
‫هﺬﻩ اﻟﺪراﺳﺔ ﺳﺎﻋﺪت ﻋﻠﻰ ﺗﻮﺿﻴﺢ ﺗﺄﺛﲑ ﺧﺼﺎﺋﺺ اﳊﻮاﻣﻞ ) ﻟﺰوﺟﻪ ﻣﻮاد‬
‫اﻟﺘﺸﺤﻴﻢ‪،‬اﻟﻔﺮاغ اﻟﻨﺼﻒ اﻟﻘﻄﺮي ( ‪ ،‬و ﺧﺼﺎﺋﺺ دﻋﺎﺋﻢ اﳊﻮاﻣﻞ ) ﺻﻼﺑﺔ‪،‬ﲣﺎﻣﺪ (‬
‫ﻋﻠﻰ اﻟﺴﻤﻚ اﻷدﱏ ﻟﻔﻠﻢ اﻟﺘﺸﺤﻴﻢ اﻟﻮاﺟﺐ اﺣﱰاﻣﻪ‪،‬و اﻟﺴﻠﻮك اﻻهﺘﺰازي‬
‫ﻟﻠﻌﻤﻮد‪.‬‬

‫اﻟﻜﻠﻤﺎت اﳌﻔﺘﺎﺣﻴﺔ‪:‬‬
‫اﻟﺘﺸﺤﻴﻢ اﳍﻴﺪرودﻳﻨﺎﻣﻴﻜﻲ‬
‫ﺣﺎﻣﻞ ﻗﺼﲑ‬
‫ﳕﺬﺟﻪ ﻏﲑ ﺧﻄﻴﺔ‬
‫ﲪﻞ دﻳﻨﺎﻣﻴﻜﻲ‬
‫دﻋﺎﺋﻢ ﺻﻠﺒﺔ و ﻏﲑ ﺻﻠﺒﺔ‬
Résumé :

De nombreuses études actuelles portent sur l’interaction fluides–structures des différents


organes et fluides (Rotor, paliers, supports-paliers, fluide lubrifiant, fluides environnants) de
machines tournantes tels que les turbines et les moteurs électriques fonctionnant en régime de
lubrification hydrodynamique.
Nous présentons une étude paramétrique du comportement d’un palier court, à supports
rigides et non rigides composés de systèmes ressorts – amortisseurs, sous l’action d’une
charge dynamique représentée par un balourd. L’étude du comportement dynamique de ce
palier hydrodynamique s’appuie sur une modélisation non linéaire. La résolution simultanée,
en régime dynamique, de l’équation de Reynolds et des équations régissant le mouvement de
l’arbre est réalisée en effectuant un calcul pas à pas dans le temps.
Cette étude a permis de préciser l’influence, des caractéristiques des paliers (viscosité du
lubrifiant, jeu radial) et les caractéristiques des supports-paliers (Rigidité, amortissement)
sur l’épaisseur minimale du film lubrifiant à respecter, et sur le comportement vibratoire du
rotor.

Mots clés :

Lubrification hydrodynamique
Palier court
Modélisation non linéaire
Charges dynamiques
Supports rigides et non rigides.

Abstract :
Many current studies carry on fluid-structures interaction of various bodies and fluids
(Rotor, Bearing, support-bearing, fluid lubricating, fluids surrounding) of revolving machines
such that turbines and electric motors working at a hydrodynamic lubrication mode.
We present a parametric study of the behaviour of a short bearing, with rigid and non-
rigid supports composed of systems springs-shock absorbers, under the action of a dynamic
load represented by an unbalance. The study of the dynamic behaviour of this hydrodynamic
bearing is based on a nonlinear modelling. The simultaneous resolution, in dynamic mode, of
the equation of Reynolds and the equations governing the movement of the shaft is realized by
carrying out calculation step by step in time.
This study made it possible to specify the influence, of the characteristics of bearings
(viscosity of the lubricant, radial clearance) and the characteristics of support-stages
(Rigidity, damping) on the minimal thickness of lubricating film to respect, and on the
vibratory behavior of the rotor.

Key words :

Hydrodynamic lubrication
Short bearing
Non linear modelling
Dynamic loads
Rigid and non rigid supports.
Remerciements

Ce travail a été réalisé au sein du laboratoire


LMSS situé à la Faculté des Sciences de l'Ingénieur
de l'Université de M’Hamed BOUGARA de
Boumerdes
Je tiens à exprimer ma reconnaissance à
Monsieur S. MAAMIR, Maitre de conférences à
l'université de Boumerdes, pour avoir accepté de
diriger ce travail. Je le remércie pour avoir toujours
été présent et pour ses conseils et ses
encouragements.
J'adresse mes remerciements à Monsieur N.
ZERAIBI, professeur à l'université de Boumerdes,
pour avoir accepté de présider le jury de mon
mémoire de magister.
Je remercie également Monsieur S. ADJERID
Maitre de conférences à l'université de Boumerdes et
Monsieur A. BENZAOUI pour avoir accepté
d'examiner ce travail.
Je remercie A. HADJADJ Dr. Sonatrach-Alger
pour avoir accepté de participer à ce jury.
Je remercie tous ceux qui m'ont soutenu de près
ou de loin pour finaliser ce mémoire.
A mes parents,
A mes frères et soeurs
NOMENCLATURE
Nomenclature

NOMENCLATURE

Symboles dimensionnés

Ar Amplitude résultante du centre du rotor (m)


C Jeu radial (m)
c Coefficient d'amortissement des supports-paliers (N.s/m)
Cf Couple de frottement (mN)
Cr Coefficient d'amortissement due au fluide environnant le rotor (N.s/m)
D Diamètre du palier (m)
e Excentricité (m)
eb Excentricité du balourd (m)
e& Vitesse radiale du centre de l’arbre (m/s)
eφ& Vitesse tangentielle du centre de l’arbre (m/s)
fi Force d’inertie (N)

F Force hydrodynamique (N)


h Epaisseur du film lubrifiant (m)
Hmin Hauteur minimale du film lubrifiant (m)
k Rigidité des ressorts (N/m)
L La longueur du palier (m)
mp Masse du palier (Kg)
4M, 4mr Masses du rotor (Kg)
N Vitesse de rotation du rotor (tr/s)
P Pression dans le film lubrifiant (Pa)
Ra Rayon de l’arbre (m)
Rc Rayon du coussinet (m)
Rr Rayon du rotor (m)
Rp Rayon du palier (m)
VS Vitesse d’écrasement pur (m/s)

t Le temps (s)

x, y , z ⎫
⎬ Coordonnée
r, θ , z ⎭
Nomenclature

ui ou u, v, w Vitesse de fluide (m/s)

W Charge extérieure appliqué sur le palier (N)


Ω Vitesse angulaire de l’arbre (rd/s)
ρ Masse volumique (Kg/m3)
μ Viscosité dynamique du lubrifiant (Pa.s)
λ Viscosité cinématique du lubrifiant (m2/s)
σ ij Tenseur des contraintes (Pa)

ωa La vitesse de rotation de l’arbre (rd/s)

ωc La vitesse de rotation de coussinet (rd/s)

θ Coordonné angulaire ou circonférentielle (degré d’angle)


α (1) L’angle que fait un point sur la surface de l’arbre avec le centre de l’arbre
et le palier (2) Argument du vecteur Vs (vitesse d’écrasement pur) (degré
d’angle)
ϕ L’angle de calage (degré d’angle)

Symboles sans dimension

ε Excentricité relative
εb Excentricité relative du balourd
μ Viscosité dynamique

λ Second coefficient de viscosité


x1 , x2 , x3 Coordonnée

t Temps
u1 , u2 , u3 Vitesse de fluide

ε i, j Tenseur des taux de déformations

δ ij Indice de Kronecker

p Pression.
τ Le taux de dilatation cubique
ℜ Le nombre de Reynolds
ε' Paramètre d’échelle
SOMMAIRE
SOMMAIRE

Introduction générale …………………………………………………………………… 1

Bibliographie ...…………………………………………………………………………… 4

Chapitre 1 : Paliers et butées fluides …………………………………………………... 9

1.1. Introduction ……………………………………………………………………… 9


1.2. Les différents régimes de lubrification …………………………………………... 9
1.2.1. contacts à base pression …………………………………………………….... 10
1.2.2. contacts à haute pression …………………………………………………….. 12
1.3. Différentes classe de paliers ……………………………………………………… 13
1.3.1. paliers de roulements ………………………………………………………... 13
1.3.2. paliers secs …………………………………………………………………… 14
1.3.3. paliers poreux ………………………………………………………………... 14
1.3.4. paliers magnétiques ………………………………………………………...... 15
1.3.4.1. Principaux paliers magnétiques ……………………………………..... 15
1.3.4.2. Composants des paliers magnétiques actifs ………………………….. 16
1.3.5. paliers et butées fluides …………..………………………………………..... 18
1.3.5.1. paliers et butées hydrodynamiques ……………………………………. 18
1.3.5.1.1. paliers hydrodynamiques ……………………………………………… 18
A. paliers à géométrie fixe ……………………………………….. 18
A.1. paliers lisses cylindriques ………………………………... 18
A.2. paliers à arc partiel ………………………………………... 20
A.3. paliers multilobes …………………………………………. 21
A.4. paliers à film amortisseurs (Squeeze Film Damper) ……... 24
B. paliers à géométrie variable (Paliers à patins oscillants) ….….. 25
1.3.5.1.2. butées hydrodynamiques ……………………………………… 29
1.3.5.2. paliers et butées hydrostatiques ……………………………………… 31
1.3.5.3. paliers et butées hybrides ……………………………………………………… 33

Chapitre 2 : Equation de Reynolds et conditions aux limites ………………….…….. 35

2.1. Introduction ………………………………………………………………..……... 35


2.2. Description de la géométrie ……………………………………………….……... 35
2.3. Epaisseur du film lubrifiant ……………………………………………….……... 36
2.4. Équation de la mécanique des fluides ……………………………………..…….. 37
2.4.1. La loi de conservation de la masse …………………………………………. 37
2.3.2. La loi fondamentale de la dynamique ……………………………….……… 37
2.3.3. La loi de comportement rhéologique ………………………………….……. 38
2.5. Hypothèse simplificatrices ...………………………………………….…………. 38
2.6. Les équations de Navier Stokes …………………………………………………. 39
2.6.1. Détermination des équations de Navier Stokes …………………………..... 39
2.6.2. Les équations de Navier Stokes sans dimension …………………………... 39
2.6.3. Les équations de Navier Stokes aux variables dimensionnées ……………… 41
2.7. Détermination du champ de vitesse ……………………………………………… 41
2.8. Représentation de l’équation de Reynolds ………………………………………. 42
2.8.1. Equation de Reynolds généralisée …………………………………….….... 42
2.8.2. Simplification de l’équation de Reynolds …………………………………... 44
2.9. Conditions aux limites ………………………………………………….………. 46
2.9.1. Conditions de Sommerfeld ………………………………………..…...…… 46
2.9.2. Conditions de Gümbel ou semi Sommerfeld ………………………...… 46
2.9.3. Conditions dites de Reynolds ………………………………………………. 46
2.10. Conclusion ……………………………………………………………………… 48

Chapitre 3 : Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques


hydrodynamiques ....................................................................................... 49

3.1. Introduction ………………………………………………………………..…….. 49


3.2. Modèle du paliers-rotor …………………………………………………..………. 49
3.3. Mise en équations du problème dynamique non linéaire ……..…………..……... 51
3.3.1. Cinématique du mouvement de l’arbre ……………………………..…..….. 51
3.3.2. Résolution de l’équation de Reynolds (model du palier court) ……………. 52
3.3.3. Forces de réaction du film fluide (force hydrodynamique) …………….…… 54
3.3.4. Equations de mouvement de l’arbre ………………………………….……... 55
3.4. Résolution numérique du problème dynamique non linéaire ……………………. 56
3.5. Validation des résultas par l’expérience ………………………………………..... 57
3.6. Etude de l'influence de quelques paramètres …………………………………….. 63
3.6.1. Influence de la viscosité du lubrifiant ………………………………………. 63
3.6.2. Influence de la vitesse de rotation …………………………………………... 67
3.6.3. Comparaison du comportement dynamique non linéaire d’un palier fluide et
d’un palier amortisseur SFD …………………………………………………. 71
3.7. Conclusion ……………………………………………………………………... 75

Chapitre 4 : Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides 76

4.1. Introduction ……………………………………………………………………. 76


4.2. Modélisation mathématique …………………………………………………….. 77
4.3. Résolution numérique du problème ……………………………………………… 79
4.3.1. Méthode de résolution ……………………………………………………..... 79
4.3.2. Résultats et discussions ……………………………………………………… 82
a. Variation de l'amplitude résultante ………………………………………...... 82
b. Variation de la hauteur minimale du film d'huile …………………………... 82
4.3. Etude paramétrique ……………………….............................................................. 84
4.3.1. Influence des paramètres des supports (Rigidité, amortissement) sur le
système paliers-rotor ………………………………………………………... 84
a. Influence du coefficient de rigidité sur l'ensemble paliers-rotor .................. 84
b. Influence du coefficient d'amortissement sur l'ensemble paliers-rotor ......... 84
4.3.2. Influence des paramètres des paliers (viscosité du lubrifiant, jeu radial) sur le
système paliers-rotor ………………………………………………………... 87
a. Influence de la viscosité du lubrifiant sur l'ensemble paliers-rotor ….……. 87
b. Influence du jeu radial sur l'ensemble paliers-rotor ………………….….... 87
4.4. Comparaison du model à support non rigide avec le model à support rigide …..... 87

4.5. Conclusion ……………………………………………………………………..... 91

Conclusion générale .......................................................................................................... 93

Références bibliographiques ……………………………………………………….….. 95

Annexe …………………………………………………………………………….…….. 96
INTRODUCTION GENERALE
Introduction générale

INTRODUCTION GENERALE

Les machines tournantes occupent une place prépondérante dans l’industrie et sont d’une
utilisation très variée (stations de production d’énergie, stations de pompages, systèmes de
propulsions, machines outils, automobiles, équipement médicaux, accessoires domestiques et
bien d’autres domaines). Dans toutes ces machines, les paliers hydrodynamiques sont les
éléments de base utilisés pour le guidage ou le support des rotors. Ils sont généralement
alimentés en fluide lubrifiant, issu d’un réservoir externe, au moyen d’orifices ou de rainures.

Les machines de conception ancienne, datant de quelques décennies, se caractérisaient par


des formes massives et de faible vitesse de rotation. Pour répondre à des contraintes de coûts
toujours plus sévères et aussi pour améliorer les performances de leurs machines, les
constructeurs ont été amenés à réduire les masses en mouvement et augmenter les vitesses de
fonctionnement. Une des premières conséquences de ces modifications est la sensibilité plus
grande des machines modernes aux problèmes vibratoires aux niveaux des paliers et de la
structure. Parmi les phénomènes vibratoires qui affectent les machines tournantes, ceux
inhérents aux balourds ont été les premiers à se manifester.

L’amélioration des techniques d’équilibrage a permis de les résoudre en partie, mais de


nouveaux types de vibration, liés non seulement à la partie tournante, mais au couplage partie
tournante-support, ont alors été mis en évidence. En particulier, certaines instabilités aux
conséquences dramatiques constatées sur des lignes d’arbre reposant sur des paliers
hydrodynamiques ne peuvent s’expliquer que par la présence de palier de ce type.

Un grand nombre de lignes d’arbre reposent sur des paliers hydrodynamiques. La


connaissance du comportement dynamique de ces paliers est indispensable pour la conception
des machines tournantes. Compte tenu des difficultés tant sur le plan technique que financier,
rencontrées pour la détermination expérimentale des caractéristiques de ce type d’appuis, des
approches théoriques ont été envisagées. Celles-ci ont connu un essor considérable avec le
développement des moyens de calcul et des méthodes numériques telles que les différences
finies et plus récemment les éléments finis.

Les développements technologiques imposent des conditions de fonctionnement de rotors


de plus en plus sévères: les vitesses de rotation, les puissances et les charges prennent des
valeurs de plus en plus grandes. Ainsi, le rôle des paliers dans le comportement de la ligne
d’arbre doit être considéré avec le plus grand soin.

1
Introduction générale

L’étude du comportement dynamique des paliers hydrodynamiques s’appuie sur deux


types de modélisation: linéaire et non linéaire.
La modélisation linéaire repose sur l’hypothèse des petits déplacements au voisinage de la
position d’équilibre ainsi le film d’huile est schématisé par huit coefficients dynamiques,
quatre coefficients de raideur et quatre coefficients d’amortissement. La détermination de ces
coefficients permet d’étudier la stabilité dynamique du système paliers- rotor.
La modélisation linéaire ne permet pas de prévoir le comportement d’une ligne d’arbre au
delà du seuil de stabilité ou sous l’effet de fortes charges dynamiques. Dans ces conditions, il
est alors nécessaire de résoudre simultanément l’équation de Reynolds en régime dynamique
et les équations du mouvement de l’arbre dans le palier (problème d’interaction fluide
visqueux-structure ou problème couplé) par un calcul pas à pas dans le temps.

L’étude présentée dans ce mémoire représente une étape vers une meilleure connaissance
théorique des caractéristiques dynamiques des paliers fluides de machines tournantes
fonctionnant en régime de lubrification hydrodynamique. Elle a conduit à la mise au point de
programmes de calcul, qui sont efficaces aussi bien en temps de calcul qu’en précision.

Ce mémoire comporte quatre chapitres

Dans le premier chapitre, nous présentons d’une part, une description des différents
régimes de lubrification de systèmes mécaniques, et d’autre part une étude bibliographique
succincte sur les principaux paliers et butées fluides utilisées dans les guidages des machines
tournantes.

Le deuxième chapitre est consacré à la présentation des équations de base de la


lubrification hydrodynamique en régimes d’écoulement laminaire ainsi que les hypothèses
simplificatrices et les conditions aux limites utilisées pour la résolution de l’équation de
Reynolds.

Dans le troisième chapitre, nous présentons l’interaction film lubrifiant-rotor on utilisant la


théorie du palier court couplé avec les équations de la dynamique dans le cas d’un rotor
rigide, et qui représente une étude du comportement dynamique d’une ligne d’arbres rigide
qui prend en compte le caractère non linéaire des paliers hydrodynamiques.
Dans ce chapitre, nous nous sommes aussi intéressés à l’étude de l’influence de certains
paramètres sur le comportement dynamique des paliers fluides qui sont
• La vitesse de rotation de l’arbre,
• Le balourd,

2
Introduction générale

• La viscosité du fluide lubrifiant,

Une étude comparative du comportement dynamique non linéaire d’un palier fluide et
d’un palier à film amortisseur SFD est aussi envisagée.

Finalement, le quatrième chapitre est réservé pour l’étude de l’influence des supports non
rigides des paliers sur l’ensemble du paliers-rotor ; néanmoins, une simulation numérique sur
l’interaction des trois éléments est présentée (supports paliers - fluide lubrifiant - rotor).

3
BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE

1. lubrification hydrodynamique

Historiquement il existe plain des travaux sur la lubrification hydrodynamique. C’est au XIXe
siècle, que les bases de la lubrification moderne ont été établies. En 1822, le mathématicien
français Claude Louis Marie Navier, à la suite des travaux d’Euler présente les équations
générales du mouvement d’un fluide en prenant en compte, pour la première fois, le frottement
interne du fluide, c’est-à-dire la viscosité. Ces lois sont toujours utilisées aujourd’hui sous le nom
d’équations de Navier Stokes.

Dès 1840, le médecin Jean Louis Marie Poiseuille établit les équations qui gouvernent
l’écoulement d’un fluide dans un tube de faible diamètre afin de décrire l’écoulement du sang
dans les vaisseaux. Ces lois, très utilisées en lubrification, ont été dans le même temps
développées par Hagen en Allemagne.

Les premiers travaux connus sur la lubrification hydrodynamique sont celles de Gustave
Adolph Hirn en 1847 qui réalise des expériences sur la lubrification hydrodynamique. En
présence de fluide, Hirn constate que pour une charge donnée, le couple de frottement a faible
vitesse augmente, le couple devient stable, passe par un minimum puis, à température constante,
est proportionnel à la vitesse de rotation. Il montre aussi que le couple dépend directement de la
viscosité de fluide. Les travaux de Hirn sont publiés en 1854 et exactement le 28 juin dans « La
société industrielle de Mulhouse ».

En 1879, Robert Henry Thyrston, publie le résultat de ses études sur le frottement et la
lubrification, il montre que lorsque la vitesse augmente, le coefficient de frottement d’un palier
lubrifié décroît au dessous de la valeur statique, passe par un minimum puis augmente ensuite
avec la vitesse. Il remarque aussi que la vitesse qui correspond au minimum de frottement dépend
de la charge appliquée au palier.

Dès 1880, Couette qui étudiait, du point de vue de la mécanique des fluides, l’écoulement
entre deux cylindres concentriques en rotation de rayons très voisins afin de déterminer la
signification physique de la viscosité, avait noté une discontinuité dans la courbe de variation du

4
Bibliographie

couple de frottement en fonction de la vitesse. Il attribuait déjà cette discontinuité à un


changement de régime qui évidemment n’était pas prévu par la théorie laminaire.

C’est Osborne Reynolds en 1886 qui le premier a établit les bases de la lubrification
hydrodynamique moderne. Il modélise mathématiquement le problème de la lubrification en
posant des hypothèses de la lubrification. Cette modélisation est basée sur la modélisation faite
par le médecin français Poiseuille entre 1840 et 1846. Il analyse l’écoulement simple entre deux
plaques parallèles puis inclinées. Il donne une explication physique du phénomène de portance dû
à la conservation du débit dans le coin d’huile. Finalement Reynolds présente une solution
approchée de l’équation de lubrification ; la solution est basée sur les développements en série.

La première solution exacte de problème de lubrification est faite en Allemagne en 1904 par
Arnold Johannes Wilhelm Sommerfeld. Il utilise un excellent changement de variable afin de
décrire le champ de pression dans le cas d’un palier infiniment long, les conditions aux limites
proposées ne tiennent pas compte de la rupture du film dans le palier et la pression ainsi obtenue
est négative dans la zone divergente.

En 1914, et toujours en Allemagne, Ludwig Karl Friedrich Gümbel propose de négliger toute
la zone où la pression est négative pour la solution de Sommerfeld.

En 1931 Swift et Stieber en 1933, présentent indépendamment des conditions aux limites à la
sortie du film plus proche à la réalité. Ils écrivent que dans la zone divergente du palier, le film
est rompt le long d’une frontière déterminée par des conditions supplémentaires tels que : le long
de frontière, la pression prend la valeur de la pression saturante du fluide et le gradient de
pression s’annule. Ces conditions dites conditions aux limites de Reynolds qui sont
universellement utilisées aujourd’hui pour les calculs des paliers soumis à des charges constantes.

L’année 1949, est la naissance de première approche numérique de problème de lubrification


des paliers. Cette approche faite par Caméron et Wood basée sur le calcule simultané, afin de
déterminer le champ de pression et la capacité de charge supporté par le palier.
En 1953, Fred William Ocvirk présente une méthode approchée pour le calcule des paliers
courts. Il propose de négliger dans l’équation de Reynolds le gradient de pression circonférentiel
devant le gradient de pression axial. La solution est analytique et utilise les conditions aux limites
de Gümbel. Les résultats obtenus sont pratiquement exacts pour des paliers dont le rapport L/D
est inférieur à 0.25

5
Bibliographie

En 1986, Wang et Tsai, présentent un travail analytique sur l’écoulement entre deux cylindres
rugueux, ils assimilent la rugosité des surfaces comme une loi sinusoïdale pour les deux surfaces
de l’arbre et du coussinet, ils résoudrent directement les équations de Navier Stokes avec une
méthode basé sur le développement en séries.

En 1989 Maspeyrot étudie le comportement dynamique des paliers de vilebrequin, il spécifie


l’influence des défauts de forme. Il utilise la méthode de mobilité de Booker pour déterminer
l’épaisseur minimale du film et la trajectoire de centre de l’arbre tels que le champ de pression
étant déterminé par la méthode des différences finies associées à la méthode de Gauss Seidel avec
coefficient de sur relaxation. Il conclut que ces défauts de forme ont une faible influence sur le
couple de frottement et le débit axial, l’épaisseur minimale du film lubrifiant diminuant, dans une
des sections extrêmes, de 30% à 60% et que l’augmentation de la pression d’alimentation
entraîne une diminution de la température d’équilibre du palier et une augmentation du débit
axial.

En 2001, Georgiscu et al utilisent le changement de variable d’Euler pour résoudre l’équation


de Reynolds dans le cas de deux disques inclinées et en rotation. Ils procèdent ensuite à un
changement de variable non linéaire afin de découpler l’équation de Reynolds. Ils utilisent la
méthode de séparation des variables pour résoudre le problème qui devient linéaire. Ils proposent
deux types des solutions, l’une est exponentielle pour la première méthode et l’autre est un
produit d’une fonction sinusoïdale avec la fonction de Bessel de premier ordre.

Lors des 3ème journées de la mécanique en 2002 à EMP à Alger, Boucherit et al présentent
une étude sur les performances des paliers des turbines en régime transitoire puis en régime
établie, ils comparent des différents cas de fonctionnement pour deux types des paliers l’un est
avec rainure circonférentielle et l’autre avec rainure axiale.
L’étude est faite pour deux cas : palier aligné et palier mésaligné. Ils étudient l’influence de
problème de mésalignement de l’arbre à l’intérieur du coussinet sur les trajectoires du centre de
l’arbre et l’épaisseur du film. Ils concluent que le mésalignement a une forte influence sur les
caractéristiques des paliers et modifie aussi les trajectoires de centre de l’arbre.

Lors du congrès français de la mécanique à Nice en 2003, Jeddi, Khlifi et Bonneau,


présentent un travail sur l’influence des caractéristiques géométriques pour une rainure
d’alimentation d’un palier hydrodynamique. Les résultats obtenus sont basés sur la résolution

6
Bibliographie

directe des équations bidimensionnelles de Navier Stokes et de la continuité afin de décrire


l’écoulement dans la rainure d’alimentation. Ils ont introduits deux paramètres essentiels dans la
modélisation qui sont la largeur et la profondeur de la rainure d’alimentation. Dans une autre
partie ils étudient l’influence du positionnement du trou d’alimentation de la rainure sur
l’écoulement. Ils concluent que la position du trou d’alimentation influence légèrement la nature
de l’interaction entre les effets de la pression d’alimentation et de la vitesse de l’arbre, et que la
profondeur de la rainure est le plus influente.

Lors des 6ème journées de mécanique à EMP Bordj El Bahri à Alger, 15-16 Avril 2008, nous
avons présenté une étude d’un rotor rigide supporté par un palier à film d’huile à suspension non
linéaire en utilisant la modélisation non linéaire d’un palier court. La résolution simultanée de
l’équation de Reynolds en régime dynamique et des équations du mouvement de l’arbre dans le
palier (problème d’interaction fluide visqueux-structure ou problème couplé) s’effectue par un
calcul pas à pas dans le temps. Nous notons, des résultats obtenus, que :
- la hauteur minimale du film augmente avec l’augmentation de la valeur de viscosité dynamique
du lubrifiant
- le comportement dynamique d’un palier amortisseur est non linéaire et l’utilisation des paliers
amortisseurs dans les turbomachines tournant à grande vitesse permet d’atténuer fortement les
amplitudes de vibration de la ligne d’arbre.

Les conclusions de cette étude sont importantes du point de vue technologique car la diminution
de l’épaisseur du film augmente sensiblement les risques de grippage et d’avaries par rupture du
film d’huile.

2. Interaction fluide structure

Les problèmes d’interaction fluide structure se sont posés très tôt aux ingénieurs en particulier
avec le développement de l’aéronautique. C’est sous l’aspect aéroélasticité que ces travaux ont
été menés. Les outils de calcul de l’époque ne permettaient qu’une modélisation simplifiée où les
efforts du fluide sur la structure étaient modélisés au préalable de l’étude de la vibration de la
structure. C’est avec le développement des outils de calcul numérique et l’augmentation de la
puissance de calcul des ordinateurs que des algorithmes de couplage entre l’écoulement du fluide
et le mouvement de la structure se sont développés dans les années 70.

7
Bibliographie

Ces algorithmes étaient tributaires de l’efficacité des schémas de résolution des équations de
la structure d’une part et de ceux du fluide d’autre part. L’utilisation d’algorithmes de couplage
fluide/structure dans l’industrie est récente.
Cela nécessite des développements de méthodes sur plusieurs niveaux
- formalisme compatible des équations de la structure et du fluide
- description de l’interface entre les deux milieux continus,
- algorithmes de couplage entre le fluide et la structure (transmissions des conditions
cinématique et des efforts),
- techniques de maillage et de « remaillage ».

Récemment la résolution d’un certain nombre de problèmes en Mécanique des structures se


démarque assez nettement des simulations habituelles où le chargement de la structure dû au
fluide est approché par des modèles empiriques.
Dans ces nouvelles simulations le fluide intervient par la résolution des équations
hydrodynamiques, équations de Navier-Stokes, permettant de déterminer le chargement sur la
structure. Actuellement de multiples nouveaux problèmes d’interaction fluide structure sont
posés :
• Environnement :
- transport des produits toxiques fluides
- ballottement, écoulement autour des pales d’éoliennes l’industrie automobile :
- dynamique de gonflement des Airbags
• Ballottement de fluide dans les réservoirs l’industrie aéronautique :
- problèmes d’impact d’oiseaux
Impact d’hélicoptère dans l’eau l’industrie maritime :
- problèmes d’impact de bateau, ‘Slamming’
• Ballottement dans les cuves de méthane l'industrie nucléaire:
- rupture de tubes Générateurs de vapeur par vibration induite par les écoulements diphasiques
eau vapeur
- accidents sévères : dépressurisations réponses aux séismes (flambage de bidons de stockage)
• Modes de vibration de coeurs de réacteurs et la recherche en biomécanique :
- déformations des vaisseaux sanguins en liaison avec le battement cardiaque
- Ecoulement dans les faisceaux sanguins

8
PALIERS ET BUTEES FLUIDES
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

PALIERS ET BUTEES FLUIDES

1.1. Introduction

L’objet essentiel de ce chapitre est de présenter les différents supports utilisés pour le
guidage des lignes d’arbres de machines tournantes.
Le choix d’un type de support est une décision qui doit être prise dans la première phase du
processus de conception.
Le palier est un support ou guide qui détermine la position d’une pièce mobile par rapport aux
autres pièces d’un mécanisme.
Dans la pratique, les principaux supports sont :
- paliers de roulements,
- paliers secs,
- paliers poreux,
- paliers magnétiques,
- paliers et butées fluides (hydrodynamique, hydrostatique et hybride).
Nous avons jugé utile de présenter dans la première partie de ce chapitre, une description des
différents régimes de lubrification rencontrés dans les différents systèmes lubrifiés.

1.2. Les différents régimes de lubrification

La lubrification concerne tous les contacts pour lesquels un film mince visqueux est
intercalé entre deux corps solides en mouvement relatif (figure I.1).
Les différents régimes de lubrification ont été présentés pour la première fois par Richard
Stribeck en 1902 [1].
La courbe de Stribeck (figure I.2) représente la variation du coefficient de frottement en fonction
de μN / p, cette courbe prend la même allure quelque soit le type de contact lubrifié.
On distingue en général, trois zones correspondant chacune à un type de lubrification dont la
nature dépend aussi de la pression régnant dans le contact.

9
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Figure I. 1: Schéma d'un contact lubrifié

p : Rapport de la charge appliquée sur le palier rapportée à la surface projetée,


μ : Viscosité du film lubrifiant, N : Vitesse de rotation de l’arbre.
Figure I. 2: Courbe de Stribeck

1.2.1. Contacts à basse pression (0.1 < P < 50 MPa)

La zone (I)

Elle correspond à la lubrification limite ou onctueuse, la séparation des surfaces


métalliques est assurée par des molécules d’huile adsorbées (figure I.3) par les surfaces
métalliques.
L’épaisseur de la couche moléculaire (empilement) est de l’ordre de 100 A& à 500 A& et la valeur
du coefficient de frottement varie entre 0.05 et 0.15. Ce type de lubrification est rencontré à
chaque démarrage du moteur, c’est à ce moment qu’il se produit l’usure la plus importante car
les surfaces ne se sont pas complètement séparées.
Dans ces conditions, l’onctuosité est la propriété prédominante du lubrifiant.
10
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Figure I. 3 : Régime limite

Zone (II) : Lubrification mixte

Ce régime de lubrification peut être considéré comme un régime de transition entre le


régime onctueux et le régime hydrodynamique.
L’effet hydrodynamique prend progressivement de l’importance et tend à séparer les surfaces
qui restent encore en contact sur une partie de leurs aspérités (figure I.4).
Dans cette zone, le coefficient de frottement varie de 0.001 à 0.20.

Figure I. 4 : Régime mixte

Zone (III) Lubrification hydrodynamique pure

L’étude du contact s’effectue à l’aide de l’équation de Reynolds, car le milieu est continu
et les surfaces du contact sont totalement séparées par un film fluide (figure I.5).
Dans cette zone, le coefficient de frottement varie de 0.002 à 0.001.
Les régimes de lubrification (I) et (II) peuvent être supprimés si l’on injecte du lubrifiant sous
pression dans le contact, on parle alors de lubrification hydrostatique.

11
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Figure I. 5: Régime hydrodynamique

1.2.2. Contacts à haute pression (jusqu’à 3 GPa)

Ces contacts hertziens lubrifiés sont rencontrés dans certains éléments de machines tels
que les roulements et les engrenages.

Zone (I) Lubrification EP (Extrême Pression)

Les surfaces sont protégées par des films formés par réaction chimique des additifs EP
contenus dans l’huile et activés par les pressions. Les contraintes de cisaillement et les
températures existent dans le contact.
Le coefficient de frottement varie de 0.02 à 0.2.

Zone (II) : Lubrification mixte

Comme pour les contacts faiblement chargés cette zone est une zone de lubrification
mixte. Mais les phénomènes sont différents, c’est ici la transition entre la lubrification extrême
pression et la lubrification élasto-hydrodynamique qui correspond à la zone (III) du diagramme
de Stribeck.

La zone (III) : Lubrification élasto-hydrodynamique (E.H.D)

La lubrification EHD concerne les contacts lourdement chargés pour lesquels la pression
engendrée dans le film lubrifiant est suffisamment élevée pour déformer élastiquement les
surfaces et modifier le comportement rhéologique du lubrifiant.
Ce type de contact correspond au contact entre les bagues et les éléments roulants d’un palier de
roulement à billes ou à rouleaux.
Dans ce type de lubrification, on a une présence simultanée de deux effets (figure I.6):
¾ effet hydrodynamique;
¾ effet des déformations élastiques des solides formant le contact.
Le coefficient de frottement varie de 10-2 à 8×10-2.

12
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Le problème élasto-hydrodynamique en régime isotherme est gouverné par les équations


suivantes :
ƒ équation de Reynolds pour déterminer la pression dans le film lubrifiant;
ƒ équations de l’élasticité linéaire pour calculer les déformations élastiques des
surfaces;
ƒ lois de variation viscosité-pression pour déterminer la variation de la viscosité de
fluide en fonction de la pression.

a) Contact hertzien statique b) Contact hertzien lubrifié (dynamique)


Figure I. 6 : Répartition des pressions dans un contact hertzien
Où PEHD : Pression élastohydrodynamique PH : Pression de Hertz
U : Vitesse de glissement h : Epaisseur du film

1.3. Différentes classes de paliers

1.3.1. Paliers de roulements

Dans un palier à roulements le glissement de l’arbre sur le coussinet est remplacé par le
roulement de corps intermédiaires (billes, rouleaux et aiguilles).
Ils supportent de plus fortes charges tout en réduisant l’usure et le frottement à cause de leur
coefficient de frottement très faible au démarrage. Les avantages et inconvénients des paliers à
roulements sont:

a) Avantages

• Installation simple et facile à remplacer,


• Durée de vie plus grande,
• Possibilité de graissage à vie,
• Possibilité de supporter des charges combinées,
13
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

• Faible coût,
• Supportent mieux les interruptions temporaires de lubrification,
• Assurent un meilleur alignement radial et axial,
• Pas de phénomène de fouettement (whirl),
• présentent un faible couple au démarrage même à basse température.

b) Inconvénients:

• Problèmes de fatigue plus importants,


• Faible capacité d’amortissement,
• Encombrement radial important,
• Générateur de bruits,
• Fréquence de rotation limitée,
• Diamètre nominal limité.

1.3.2. Paliers secs

Ces paliers sont généralement constitués d’une matrice (résine, métal, carbone)
imprégnée de graphite. Ils sont utilisés sans apport extérieur de lubrifiant.
Le frottement à sec est particulièrement dangereux pour les organes qui y sont soumis.
Le dégagement de chaleur peut provoquer une amorce de fusion entre les surfaces en contact et
aboutir au grippage.
Ils ne sont utilisés que pour des systèmes fonctionnant rarement ou à vitesse réduite et faible
charge, et doivent être envisagés dans toute application où la présence et le maintien du film
lubrifiant est impossible (vide spatial, par exemple).

1.3.3. Paliers poreux

Les paliers à coussinets poreux sont dits auto-lubrifiants car c’est le coussinet imbibé
d’huile qui joue le rôle de réservoir de lubrifiant.
La couche auto-lubrifiée est constituée par une poudre frittée à haute température (bronze, fer,
cuivre).
Ces paliers comportent des pores remplis d’huile avec un volume qui représente de 16 à 36% du
volume total.
Dans un palier poreux, l’huile circule d’une part dans le jeu, circonférentiellement et axialement,
et d’autre part dans le coussinet, de la zone de pression élevée vers la zone de basse pression
(figure I.7).
L’huile filtre au travers de la surface interne du coussinet, du film vers le coussinet dans la zone
de pression élevée, du coussinet vers le film dans la zone de pression basse.
L’utilisation de ces paliers est limitée par la température de fonctionnement.
14
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Les avantages et les inconvénients de ce type de palier sont :

a) Avantages :

• L’absence de l’alimentation du lubrifiant permet d’avoir un montage simple,


• Faible coût de fabrication du coussinet.

b) Inconvénients:

• Ils ne supportent pas les grandes vitesses et les grandes charges,


• Un couple de démarrage faible,
• Ils nécessitent un grand couple au démarrage à des basses températures.

Figure I. 7: Coupe schématique d'un palier poreux

1.3.4. Paliers magnétiques

Les paliers magnétiques permettent de supprimer tout contact entre un arbre et un bâti,
d’éliminer les lubrifiants et tous les problèmes de frottement.
Ces paliers ont une très grande précision de guidage. Ils peuvent fonctionner dans le vide et sont
utilisables dans une large gamme de températures (-200°C à 450°C) avec une dissipation
d’énergie mécanique pratiquement nulle.

1.3.4.1. Principaux paliers magnétiques

ƒ Le palier magnétique passif

Ce palier est réalisé à partir d’aimants permanents ou d’électroaimants à courant d’excitation


constante en utilisant soit les forces de répulsion, soit les forces d’alignement.
ƒ Le palier magnétique actif

Ce palier travaille toujours en attraction avec des électroaimants à excitation variable


commandée par des détecteurs de déplacement.
15
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

1.3.4.2. Composants des paliers magnétiques actifs

a. Palier radial

Un rotor ferromagnétique cylindrique flotte dans les champs magnétiques créés par les
électroaimants montés deux à deux en opposition (figure I.8).
Le courant est transmis aux bobinages des électroaimants par l’influence des forces
électromagnétiques. Sa position est déterminée au moyen de quatre détecteurs qui enregistrent
en permanence les éventuels déplacements.
Ces détecteurs inductifs développent une tension électrique en fonction des variations du champ
magnétique lié aux déplacements.
Les signaux d’erreur émis par les détecteurs modifient automatiquement, grâce à un système
d’asservissement électronique, le courant traversant les électroaimants et par suite les champs
magnétiques. Ces champs magnétiques tendent à amener le rotor à sa position nominale.
Le rotor peut être soit à l’intérieur, soit à l’extérieur du stator (figure I.9).

b. Palier axial

Un palier de type axial est basé sur le même principe que le palier radial. Le rotor est
constitué par un disque dans un plan perpendiculaire à l’axe de rotation et en face du quel se
trouvent les électroaimants. Ce palier sert de butée axiale.
Le détecteur de position est souvent situé à l’extrémité de l’arbre (figure I.10).
Les paliers magnétiques, qui ne sont pas encore d’un emploi courant, sont utilisés dans le cas où
la présence d’un fluide lubrifiant ne se justifie pas, les pressions diamétrales sont faibles et les
vitesses de rotation élevées (50000 rpm).
Les avantages et les inconvénients de ce type de palier sont

a) Avantages

• Grande rigidité statique,


• Rigidité dynamique réglable permettant d’influencer la vitesse critique du rotor,
• Amortissement élevé utile pour éviter certains phénomènes d’instabilité (fonctionnement
en supercritique),
• Position de l’axe de rotation réglable (position nominale),
• Diagnostique permanent de la machine en fonctionnement,
• Réduction importante des pertes.
b) Inconvénients:

• Mise en oeuvre coûteuse,


• Nécessité d’un système électronique.

16
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Figure I. 8: Palier radial: schéma de principe

Figure I. 9: Palier radial: dispositions standards

Figure I. 10 : Butée axiale à double effet

17
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

1.3.5. Paliers et butées fluides

Il existe deux grandes classes de paliers et butées fluides :


- les paliers et butées hydrodynamiques où la portance résulte de la géométrie du film lubrifiant
et de la cinématique des surfaces
- les paliers et butées hydrostatiques où la portance est principalement due à l’existence d’une
source extérieure de fluide sous pression.

1.3.5.1. Paliers et butées hydrodynamiques

Dans ce cas, un fluide visqueux sépare totalement les surfaces en présence.


Ce fluide peut être un liquide pratiquement incompressible ou un gaz compressible.
La pression dans le film est créée par le déplacement relatif des surfaces et la géométrie du
contact.

1.3.5.1.1. Paliers hydrodynamiques

Les paliers hydrodynamiques sont fréquemment utilisés pour supporter des charges
radiales, pour le guidage des rotors de dimensions importantes.
Ces paliers sont conçus pour fonctionner dans des conditions sévères (charges et fréquences de
rotations élevées).
Par conséquent, pour remplir leur fonction dans de parfaites conditions, les paliers
hydrodynamiques doivent être soigneusement conçus.
Il existe deux types de configuration de paliers hydrodynamiques
• Paliers à géométrie fixe;
• Paliers à géométrie variable.

A. Paliers à géométrie fixe

A.1. Paliers lisses cylindriques

Les paliers lisses sont fréquemment utilisés, les plus simples sont constitués d’un arbre qui
tourne à l’intérieur d’un coussinet complet (amplitude angulaire 360°).
Ces deux éléments sont totalement séparés par un film lubrifiant (figure I.11).
Dans certains mécanismes, ils correspondent à la meilleure solution technologique existant
actuellement.
On les rencontre dans les moteurs thermiques, les compresseurs, les turbomachines, les
alternateurs, les réducteurs, ….etc.

18
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Figure I. 11: Coussinets (Doc. LE COUSSINET MODERNE)

Caractéristiques géométriques

Un palier lisse est constitué de deux éléments, l’arbre de rayon a R et le coussinet de rayon c
R et de longueur L (figure II.12).
Ainsi, un palier lisse peut être schématisé par deux cercles de rayons voisins et caractérisé par
trois grandeurs
• Le jeu radial ( C = Rc − Ra ),

• Le jeu relatif (C/R) est de l’ordre de 0.001,


• Le rapport (L/D) de la longueur au diamètre du palier.

Figure I.12 : Section droite d’un palier lisse


19
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Phases de travail d’un palier lisse

Lors de la mise en route sous charge d’un palier, on observe les trois phases représentées
dans la figure I.13. Les points Oa et Oc représentent respectivement les centres de l’arbre et du
r
coussinet, tandis que W désigne la charge extérieure appliquée à l’arbre.
A l'arrêt, l’arbre et le coussinet sont en contact. La génératrice commune est opposée à la charge
et la distance Oa Oc est égale au jeu radial C (figure I.13 (a)).
Au démarrage l’arbre roule en glissant à l’intérieur du coussinet et le lubrifiant est entraîné dans
l’espace convergent formé par l’arbre et le coussinet.
Dès que la vitesse de rotation devient suffisante il y a création d’un champ de pression
hydrodynamique qui s’oppose à la charge (figure I.13 (c)).

Figure I. 13 : Phases de travail d'un palier lisse

r
Pour une vitesse de rotation stable et une charge W constante, le centre de l’arbre occupe une
position fixe à l’intérieur du coussinet appelée point de fonctionnement.
r
Si le torseur des forces se réduit à une force unique W qui agit dans le plan de la section
médiane du palier, les axes de l’arbre et du coussinet sont alors parallèles.
Deux paramètres sont alors nécessaires pour positionner Oa par apport à Oc :

• La distance e = OaOc appelée excentricité,


r
• L’angle φ que fait la direction de la charge W avec la ligne des centres Oa Oc appelés

angle de calage.

A.2. Palier à arc partiel

Le calcul de ce type de palier est similaire à celui d’un palier circulaire complet, la pression
d’entrée du palier est imposée. La figure I.14 représente la section droite d’un palier à arc
partiel, Oa et O indiquent respectivement le centre de l’arbre et le centre géométrique du palier.

20
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

O représente aussi dans ce cas le centre de courbure de l’arc partiel ou du lobe.


Comme pour le palier lisse, deux paramètres sont nécessaires pour repérer le centre de l’arbre Oa
vis-à-vis du centre de coussinet O qui sont e et φ .
Le début du lobe est repéré par l’angle α1, et sa fin par l’angle α2 = α1 +β où β représente
l’amplitude circonférentielle de l’arc.
Les paliers lisses cylindriques ou à arc partiel faiblement chargés à vitesse élevée présentent de
grands risques d’instabilités.
L’idée d’améliorer la stabilité du palier en modifiant son profil de manière à augmenter
l’excentricité de fonctionnement, c’est-à-dire du préchargé, date des années 1934.
En effet, Newkirk et Grobel [2] ont vérifié expérimentalement que l’existence d’une
discontinuité dans la géométrie à la surface du coussinet pouvait améliorer la stabilité du palier.

Figure I.14 : Schématisation d’un palier à arc partiel

A. 3. Paliers multilobes

La figure I.15 représente un palier à trois lobes pour deux conditions de fonctionnement
différentes : positions centrée (figures I.15 (a) et I.15 (b)) et excentrée (figure I.15 (c)).
Le coussinet est constitué de trois lobes d’amplitude circonférentielle βi de longueur axiale L, de
rayon de courbure RL et de centre de courbure Oi .

21
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Les centres de courbure Oi des lobes sont situés sur un cercle de rayon a et de centre O,
centre géométrique du palier. Le palier est dit préchargé géométriquement d’une valeur a.
Le rôle de ce préchargé géométrique apparaît clairement sur les figures (I.15 (a) et I.15 (b)) en
position centrée.
Il existe toujours une suite d’espaces convergent-divergents répartis autour de l’arbre, ce qui
entraîne une succession de coins d’huile qui vont opposer une certaine résistance à tout
déplacement du centre de l’arbre.
L’arbre étant en position centrée, on définit deux types de paliers à lobe selon le lieu de la ligne
des centres Oi O vis-à-vis des lobes.
Si cette ligne des centres est l’axe de symétrie du lobe, le palier est dit à lobes symétriques
(figure I.15 (a)), dans le cas contraire il est dit à lobes asymétriques (figure I.15 (b)).

a) Lobes symétriques (palier centré) b) Lobes asymétriques (palier centré)


c) Cas général : Palier excentré

Figure I. 15 : Schématisation d'un palier à trois lobes

22
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Caractéristiques géométriques

La caractérisation géométrique d’un palier à lobes impose la définition des grandeurs


suivantes (figure I.15 (c)) :
• Le nombre de lobes n,
• Les amplitudes circonférentielle βi et axiale L des lobes,
• Les rayons de courbure des lobes RL, de l'arbre Ra et du cercle inscrit au coussinet Rb ,
• La préchargé géométrique a qui correspond à la distance entre le centre géométrique du
palier et le centre de courbure du lobe,

• La position des lobes vis-à-vis d’une direction fixe arbitraire ( Ox ) (direction de la charge,
par exemple) caractérisée par les coordonnées θLi et ψi où θLi positionne le début du lobe (i)et ψi
repère sa ligne des centres en position centrée Oi O,
• L’amplitude circonférentielle γi (et éventuellement axiale) des rainures de découplages.
La connaissance de ces grandeurs permet de définir:
• Le jeu radial d’usinage : C L = R L − Ra ,

• Le jeu radial d’assemblage : C b = Rb − Ra ,

• Le coefficient de précharge géométrique : m = a/CL,


• Les coefficients d’asymétrie αi = (ψi −θLi ) / βi qui caractérisent le rapport de l’amplitude de
la région convergente à celle du lobe.
Si m = 0, le palier n’est pas préchargé, c’est un palier circulaire à n rainures axiales, tandis que
la valeur m=1 représente le cas limite où il y a contact permanent entre l’arbre et chacun des
lobes.
Si αi = 0.5, le lobe est symétrique.
Si αi = 1, toute la région est convergente.

Cartes de stabilité

Les cartes de stabilité des différents paliers à géométrie fixe sont représentées sur la figure
I.16.
Pour des faibles excentricités de fonctionnement, c’est-à-dire aux faibles charges et aux grandes
vitesses de rotation, le palier à deux lobes asymétriques (α =1) est le plus stable.
La précharge géométrique m a un effet stabilisant. Dans le cas des charges modérées (S → ∞), le
palier à deux lobes décalés est moins stable que le palier à trois lobes décalés.
On remarque qu’il n’y a pas de type de palier à stabilité optimale quelles que soient les
conditions de fonctionnement. Cependant le comportement du palier à trois lobes décalés (α =1)
est remarquablement stable quelque soit le nombre de Sommerfeld (S) surtout vis-à-vis du palier
circulaire classique qui est le palier le moins stable (courbe en trait discontinu).
23
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

On peut conclure que les paliers à lobes sont plus stables que les paliers cylindriques ou
circulaires. L’effet stabilisant est dû à l’existence de la précharge géométrique et de l’asymétrie
des lobes à faibles charges.

Figure I . 16: Carte de stabilité de différents paliers à géométrie fixe, (L/D=1)

A.4. Paliers à films amortisseurs (Squeeze Film Damper)

L’ensemble rotor-roulement à billes est monté dans un palier fluide (figure I.17).
Le guidage en rotation de l’arbre est assuré par le roulement alors que le palier fluide joue le rôle
d’un amortisseur visqueux.
La bague intermédiaire (fixe en rotation) permet de réduire le mouvement de la bague extérieure
du roulement dans le palier à une translation.
Deux technologies de paliers à film amortisseur peuvent être envisagées :
• Montage d’un ressort en parallèle avec le film amortisseur permettant de donner une
certaine raideur au palier,
• Film amortisseur libre (sans ressort).

24
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Ce type de palier est surtout utilisé pour le guidage des rotors de turbines tournant à grande
vitesse tels que les turbo-réacteurs d’avion qui utilisent fréquemment des paliers de roulement au
lieu des paliers à film d’huile.
A cause de leur faible amortissement, les paliers de roulement ne permettent pas d’atténuer les
amplitudes de vibration surtout lors du passage des vitesses critiques.
En effet, O. Bnneau et al ont montré expérimentalement que pour un rotor monté dans deux
paliers de roulement rigides, le passage de la vitesse critique est très délicat car les amplitudes de
vibration sont trop importantes. Celles-ci peuvent être atténuées si le rotor est monté dans des
paliers à film amortisseur.

Figure I. 17: Schéma de principe d’un palier à film amortisseur (SFD)

B. Paliers à géométrie variable (Paliers à patins oscillants)

Les paliers à patins oscillants sont des paliers réglables par leur mode de fonctionnement
(figure I.18). Ils sont composés de n patins, identiques ou non, individuellement articulés autour
de pivots situés généralement sur un cercle appelé cercle des pivots.
Nous avons schématisé sur la figure I.19 (a) un palier à trois patins oscillants non chargé.

Caractéristiques géométriques

Les principaux paramètres sont


• Le nombre de patins n,
• Le rayon de l’arbre Ra,

25
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

• Le rayon de cercle des pivots Rb,


• L’amplitude angulaire β, la largeur L, le rayon de courbure Rp, la masse équivalente de
chaque patin ( M = I / R p ) où I est le moment d’inertie du patin par rapport à son pivot,

• La position des pivots ψi ,


• Le jeu d’usinage du patin C p = R p − Ra ,

• Le rapport α/β qui définit la position angulaire du pivot,


• La distance a qui sépare le centre géométrique du palier du centre de courbure du patin,
• Le coefficient de précharge géométrique m = a /Cp.
Sous charge nulle, les centres de l’arbre Oa et du palier O sont confondus (figure I.19 (a)).
Si le coefficient de précharge géométrique m est nul, il n’y a pas de génération de pression
hydrodynamique. Les patins sont alors en position d’équilibre.
Il y a alors un risque de contact entre l’extrémité du patin et l’arbre.
Par contre, lorsque le coefficient de précharge géométrique m est différent de zéro, tous les
patins sont hydrodynamiquement chargés.

Figure I.18: Photographie d’un palier à quatre patins oscillants

Le paramètre de précharge géométrique est donc très important puisqu’il assure, comme
dans le cas des paliers à géométrie fixe, une bonne rigidité du système sous charge nulle.
Lorsque le palier est chargé, l’arbre est excentré (figure I.19 (b)).
Les patins quant à eux tournent autour de leurs pivots.

26
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Ils occupent alors une position d’équilibre statique telle que l’action hydrodynamique exercée
r
sur chaque patin passe par son pivot et que la résultante de toutes les forces Fi soit égale et
r
opposée à la charge statique extérieure Wo supportée par le palier.

En régime dynamique, les patins peuvent suivre le mouvement de l’arbre, ce qui est à l’origine
du palier.

Stabilité d'un palier à patins oscillants

Les résultats présentés sur la figure I.20 dans le cas d'une précharge géométrique m=0.5
montrent l'évolution de la masse critique adimensionnée M c du rotor et de la fréquence de
fouettement γc en fonction du nombre de Sommerfeld S et ce pour différentes valeurs de la
masse équivalente adimensionnée M p du patin.

Il existe deux régions où la stabilité du palier est infinie.


La zone instable correspond au cas où la masse équivalente critique du patin M p est voisine de

la masse équivalente critique du patin M pc qui est elle même fonction de la fréquence de

fouettement γc et du nombre de Sommerfeld.


On observe les mêmes tendances que dans le cas du palier non chargé, c'est-à-dire

• Le palier devient infiniment stable lorsque la masse équivalente du patin est faible,

• La frontière de stabilité tend vers celle correspondant à un palier à lobes fixes lorsque la
masse équivalente devient très grande,
• La fréquence de fouettement γc est voisine de 1/ 2 .

27
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Figure I. 19 : Schématisation d’un palier à trois patins oscillants

28
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Figure I. 20 : Comparaison des cartes de stabilité d’un palier à quatre lobes asymétriques et
d’un palier à quatre patins oscillants (palier chargé, m=1/2, α/β =1/2 , L/D =1)

1.3.5.1.2. Butées hydrodynamiques

Les butées hydrodynamiques sont utilisées pour supporter des charges axiales et immobiliser
en translation les rotors des machines tournantes.
L’axe du rotor peut être soit vertical, soit horizontal. Cette position joue un rôle significatif dans
la conception de la butée.
Pour un rotor horizontal, on utilise généralement une butée à double effet schématisée sur la
figure I.21.
Lorsque la charge axiale a une direction déterminée la contre face est destinée à supporter les
inversions transitoires de charge, chaque butée est alors dimensionnée différemment en fonction
de son rôle.
Pour un rotor vertical, la charge est généralement due au poids et on utilise une butée à simple
effet (figure I.22).

29
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

La génération d’une pression hydrodynamique impose l’effet simultané de vitesse et d’espace


convergent.
Dans le cas de butées le secteur circulaire est en général divisé en un ensemble discontinu de
surfaces appelées patins.
Il existe trois tendances pour l’alimentation en fluide lubrifiant
• par barbotage: la butée étant immergée dans un bain d’huile,
• par circulation forcée du fluide,
• par alimentation sous pression de fluide frais au niveau de chaque patin au travers
d’orifices judicieusement situés.

Figure I. 21 : Butée double effet

Figure I. 22 : Butée simple effet

30
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

1.3.5.2. Paliers et butées hydrostatiques

Dans les systèmes hydrodynamiques tels que les paliers et les butées, la capacité de
charge réside dans la vitesse de glissement de la surface de l’arbre par rapport au coussinet.
Dans les paliers hydrostatiques, il en va différemment. La charge résulte d’une pression
engendrée par un système extérieur au contact (pompe ou compresseur).
Ces paliers sont employés lorsque les conditions cinématiques ne sont pas suffisantes ou stables
pour obtenir une portance hydrodynamique (démarrages fréquents, oscillations de l’arbre).

Principe de la lubrification hydrostatique:

Dans tout dispositif hydrostatique une des surfaces est lisse tandis que l’autre compte une
ou plusieurs cavités ou alvéoles reliées à un générateur de pression (figure I.23).
Nous avons deux régions
- une région où l’épaisseur du film est mince (AB et CD)
- et une région constituée par les cavités où l’épaisseur du film est grande (BC).
Ceci permet de supposer que la pression dans les alvéoles est constante.
L’introduction du fluide à l’intérieur des alvéoles peut se faire de deux façons différentes :
• alimentation à débit constant

Ce type de lubrification est seulement valable pour les liquides (fluides incompressibles)
(Figure I.23 (b).
• alimentation à pression constante

Dans les mécanismes à pression constante, on place une résistance hydraulique (un tube
capillaire, par exemple) entre l’alvéole et la source d’alimentation (pompe) (figure I.23 (c)).
La résistance hydraulique a pour rôle de faire varier le débit en fonction de la chute de pression.
Dans ce mode d’alimentation, une pompe à débit constant est utilisée, lorsque le mécanisme
comporte plusieurs alvéoles.
Ces alvéoles peuvent être alimentées soit individuellement par une pompe soit par l’utilisation
d’un régulateur à débit constant qui permet de distribuer le fluide à partir d’une seule pompe.
Ce mode d’alimentation est peu utilisé compte tenu du coût et de la complexité de l’installation
L’utilisation de système à pression constante est préférée.

31
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Figure I. 23 : Principe de fonctionnement d'un système hydrostatique

Caractéristiques géométriques des paliers hydrostatiques

Un palier hydrostatique est constitué par n alvéoles réparties régulièrement sur la


périphérie du coussinet (figure I.24).
Deux types de paliers existent suivant que les alvéoles sont découplées ou non par des rainures
axiales (figure I.25).
Celles-ci ont l’avantage de découpler les alvéoles et de mieux irriguer le palier.
Par contre elles augmentent le débit de fluide et peuvent introduire de l’air dans le palier lorsque
la vitesse de rotation de l’arbre est très élevée.

Calcul approché des caractéristiques statiques des paliers hydrostatiques

La figure I.24 (a) représente la section droite d’un palier non chargé dont les résistances
hydrauliques et les pressions dans les alvéoles sont identiques.
Si la distance inter-alvéoles est faible et en l’absence de rainures axiales, l’écoulement
circonférentiel peut être négligé.
De même, si la distance entre l’alvéole et le bord du palier est petite, le gradient axial peut
être supposé constant.
Cette hypothèse est strictement vérifiée si l’épaisseur du film est constante selon la direction
axiale et si le régime d’écoulement est laminaire.
Si une charge est appliquée sur l’arbre, celui-ci se déplace à l’intérieur du coussinet jusqu’à ce
que la résultante des forces de pressions équilibre la charge (figure I.24 (a)).
Selon la direction de la charge, la distribution de pression au voisinage d’une alvéole peut être
ou non symétrique, celle-ci étant influencée par la pression dans les alvéoles et par la géométrie
du film fluide.
Le calcul analytique des performances d’un palier hydrostatique est difficile pour les raisons
suivantes:
¾ dans un palier chargé, l’épaisseur du film lubrifiant n’est pas uniforme;
¾ il y a un écoulement inter-alvéoles.
32
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

Figure I. 24 : Palier hydrostatique à quatre alvéoles

Avantages et inconvénients des systèmes hydrostatiques

Dans un support hydrostatique, les surfaces des éléments portés et portants sont totalement
séparées par un film, même lorsqu’il n’y a pas de vitesse relative entre les surfaces.
La seule résistance au mouvement est due à la viscosité du lubrifiant.
Les systèmes hydrostatiques particulièrement ceux qui fonctionnent avec des liquides dont la
viscosité est importante possèdent de nombreux avantages:
• les deux surfaces sont toujours séparées par un film fluide, même lorsqu’elles sont
immobiles, ce qui théoriquement rend l’usure nulle et assure aussi une très grande durée
de vie,
• la pression est distribuée sur une grande surface, il n’y a pas de concentration de
pression,
• comme la portance ne résulte pas du mouvement des surfaces l’effet des imprécisions
d’usinage est atténué surtout dans le cas des liquides.
L’inconvénient majeur d’un support hydrostatique est le coût et l’espace demandé pour la source
extérieure de pression et la consommation d’énergie de ces sources.

1.3.5.3. Paliers et butées hybrides

Un palier hybride est un palier où interviennent simultanément des effets hydrostatique et


hydrodynamique. Le palier est alimenté sous pression constante au moyen de résistances
hydrauliques (capillaires ou orifices en paroi mince). Un palier hybride est généralement
constitué de n alvéoles réparties régulièrement sur la périphérie du coussinet.

33
CHAPITRE I Paliers et butées fluides

On trouve deux types de paliers suivant que les alvéoles sont découplées ou non par des
rainures axiales (figure I.25). Chaque alvéole doit être alimentée au travers d’un système de
régulation. Le système le plus utilisé est l’orifice.
Il est nécessaire de connaître la position de chaque alvéole ainsi que son amplitude angulaire γ.
De même, les rainures de découplage sont caractérisées par leurs amplitudes δ.
Si les axes de l’arbre et du coussinet sont supposés parallèles, deux paramètres sont nécessaires
pour positionner l’arbre à l’intérieur du coussinet (figure I.26)

¾ l’excentricité e = Oa Oc ou e = ε C

(ε et C étant l’excentricité relative et le jeu radial du palier),


¾ l’angle φ que fait la direction de la charge avec la ligne des centres.

Figure I. 25 : Palier hydrostatique à alvéoles découplées et non découplées

Figure I.26 : Schéma d’un palier hydrostatique à trois alvéoles découplées

34
EQUATION DE REYNOLDS

ET

CONDITIONS AUX LIMITES


Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

EQUATION DE REYNOLDS ET CONDITIONS AUX LIMITES

2.1. Introduction

Les équations générales de la lubrification hydrodynamique par fluide newtonien prennent


différentes formes selon les hypothèses effectuées.
Dans ce chapitre, au risque de compliquer la présentation, nous démontrons la forme la plus
générale de ces équations. À la suite d’hypothèses plus restrictives, nous en déduisons des formes
simplifiées spécifiques à l’étude de problèmes particuliers en lubrification.
Les équations générales de la mécanique des films visqueux permettent, compte tenu de
conditions géométriques et cinématiques, de déterminer les caractéristiques d’un écoulement en
film mince et en particulier sa portance.
L’écoulement du fluide dans l’entrefer est régit par les équations de continuité, de la quantité de
mouvement et de l’énergie [3 à 6].

2.2. Description de la géométrie

Un palier est constitué d’un arbre qui tourne à l’intérieur d’un coussinet séparé de celui-ci par
un film de fluide (figure II.1).
Sous l’application d’une charge, les centres du coussinet et de l’arbre ne coïncident plus et il
existe un coin convergent-divergent dans le film.
La rotation de l’arbre entraîne le fluide dans le coin convergent et crée un champ de pression qui
s’oppose à la charge qui l’équilibre. L’angle que fait la ligne des centres OcOa avec la direction
de la charge est l’angle de calage ϕ .
Si les axes du coussinet et de l’arbre sont parallèles (palier aligné) et si l’on néglige les
déformations élastiques des surfaces sous l’effet de la température et de la pression, ces deux
paramètres sont suffisant pour repérer le positionnement de l’arbre à l’intérieur du coussinet.

35
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

Figure II.1. Section droite du palier

2.3. Epaisseur du film lubrifiant

Les rayons Rc et Ra étant très voisines Ra /( Rc − Ra) ≈ 10 −3 , on peut, en négligeant la


courbure du film, développer le coussinet ou l’arbre et l’assimiler à un plan.
Compte tenu de ces hypothèses, l’épaisseur du film a pour expression :
Considérons une section droite du palier (figure II.1).
Un point M appartenant à la surface du coussinet sera repéré par la coordonnée angulaire
⎛ ⎯⎯→ ⎯⎯→ ⎞
θ = ⎜⎜ OC A, OC M ⎟⎟ .
⎝ ⎠
L'épaisseur du film d'huile est donnée par
h = OC M − OC M ' = RC − OC M ' = Ra + C − OC M ' avec C = Rc − Ra

En appliquant la règle des sinus au triangle Oa M 'OC il vient

Oa M ' e Ra Ra R
= = = = a
sin(Oa OC M ) sin α sin( M Oa OC ) sin(π − θ ) sin θ
' '

D’où
e Ra
sin α = sin θ et OC M ' = sin(OC Oa M ' )
Ra sin θ
Or

(O O M ) = θ − α = θ − arcsin( Re
C a
'
sin θ )
a

36
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

Donc

Ra ⎡ ⎛ e ⎞⎤
OC M ' = sin ⎢θ − arcsin ⎜⎜ sin θ ⎟⎟⎥
sin θ ⎣ ⎝ Ra ⎠⎦
En développant le sinus il vient
2
⎛ e ⎞
OC M = Ra 1 − ⎜⎜ sin θ ⎟⎟ = e cos θ
'

⎝ Ra ⎠

La quantité e <C est très petite devant l'unité (de l'ordre de 10-3).
Ra R
2
⎛ e ⎞
Cette quantité peut donc négliger le terme ⎜⎜ sin θ ⎟⎟ devant 1.
⎝ Ra ⎠
L'épaisseur du film s'écrit alors
h = C (1 + ε cos θ ) (II.1)
Soit sous forme sans dimensions
h
h= = (1 + ε cos θ )
C

Où l'excentricité relative ε = e varie de 0 à 1.


C
Cette relation n'est valable que si C/R << 1.
Si ε = 0 l’arbre et le coussinet sont coaxiaux.
Si ε = 1 il y a présence d’un contact entre les surfaces de l’arbre et du coussinet.

2.4. Équation de la mécanique des fluides

L’écoulement du fluide dans l’entrefer est régit par les équations de continuité, de la quantité de
mouvement et de l’énergie.

2.4.1. La loi de conservation de la masse

∂ρ ∂
+ (ρ .u i ) = 0 (II.2)
∂t ∂xi

2.4.2. La loi fondamentale de la dynamique

⎛ ∂ui ∂ui ⎞ ∂σ
ρ ⎜⎜ +uj ⎟ = ρ . f i + ij

(II.3)
⎝ ∂t ∂x j ⎠ ∂x j

37
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

2.4.3. La loi de comportement rhéologique

σ ij = (− p + λτ )δ ij + 2 μ .ε ij (II.4)

Le taux de dilatation cubique s'écrit


∂u1 ∂u 2 ∂u3
τ= + +
∂x1 ∂x2 ∂x3

Le tenseur des taux de déformations est donné par

1 ⎛ ∂u ∂u ⎞
ε ij = ⎜⎜ i + j ⎟⎟
2 ⎝ ∂x j ∂xi ⎠

2.5. Hypothèses simplificatrices

L’équation généralisée de la mécanique des films minces visqueux s’obtient en considérant


que
• Le milieu est continu - l'équation de Reynolds ne s'applique pas dans les zones où il a
rupture du film.
• Le fluide est Newtonien

• L’écoulement est laminaire


En régime non laminaire il faudra utiliser une autre modélisation.
• Les forces massiques extérieures sont négligeables,
• Les forces d’inertie sont négligeables,
• Il n’y a pas de glissement entre le fluide et les parois du contact. La vitesse du fluide à la
paroi est égale à celle de la paroi.
• L'une des surfaces du contact est parfaitement plane et ne présente pas de rugosité, ce qui
permet de placer l'origine des axes sur cette surface.
Ainsi, la courbure générale du contact est négligée.
r
• L’épaisseur du film mesurée dans la direction ox2 est toujours très faible devant les autres
dimensions du contact.
C’est l’hypothèse de base de la lubrification.
• La viscosité et la masse volumique du fluide ne varient pas à travers l'épaisseur du film.

38
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

L’équation de Reynolds est déduite des équations de la mécanique des milieux continus,
appliquées à un fluide newtonien.

2.6. Les équations de Navier Stokes

2.6.1. Détermination des équations de Navier Stokes

En reportant l’équation de comportement rhéologique (II.4) dans l’équation de la dynamique


(II-3) et en négligeant les forces massiques extérieures, on obtient les équations de Navier qui
s’écrivent
⎛ ∂u ∂u ⎞ uj ⎛ ∂ 2ui ∂ 2u j ⎞
⎟ = − ∂p + λ ∂
2
ρ ⎜⎜ i + u j i +μ ⎜ + ⎟
⎟ ⎜ ∂x 2 ∂xi ∂x j ⎟
⎝ ∂t ∂x j⎠ ∂xi ∂xi ∂x j ⎝ j ⎠ (II.5)
∂u j ∂λ ⎛ ∂u i ∂u j ⎞ ∂μ
+ +⎜ ⎟
∂x j ∂xi ⎜⎝ ∂x j ∂xi ⎟⎠ ∂x j

Dans ces relations, (i) correspond à la direction considérée et (j) joue le rôle d'indice muet.

2.6.2. Les équations de Navier Stokes sans dimension


r
En lubrification, la dimension suivant l’épaisseur du film (ο , x2 ) est très faible par rapport aux
deux autres, ce qui permet, pour déterminer l’ordre de grandeur des différents termes de
l’équation de Navier, d’écrire :
x1 x2 x3 tV
x1 = x2 = x3 = t =
L H L L
u1 u 2 .L u3
u1 = u2 = u3 =
V VH V
μ λ
μ= e λ=
μ0 λ0
L/V est de l’ordre de grandeur du temps,
μ 0 et λ0 sont deux coefficients de même ordre de grandeur.

H2
Ce changement de variable conduit à poser p = p
μ 0VL
Il met en évidence les 3 nombres sans dimensions suivants
ρ 0VH
ℜ= Nombre de Reynolds relatif à l’épaisseur de l’écoulement,
μ0

39
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

H
ε'= Paramètre d’échelle, qui en lubrification est de l’ordre de 10-3
L
λ0
Le rapport des coefficients de viscosité, généralement de l'ordre de 1.
μ0
Compte tenu de ces changements de variable l’équation (II.6) s’écrit

∂P ⎡ ⎛ ∂u ∂u ⎞ ⎛ λ ⎞ ∂ ⎛ ∂u j ⎞ ⎛ ∂ 2u ∂ 2u1 ⎞ ⎤
= ε ' ⎢ −ℜ ⎜ 1 + u j 1 ⎟ + ε ' ⎜ μ + λ 0 ⎟ ⎜ ⎟⎟ + ε ' μ ⎜ 21 + ⎟⎥ +
∂x1 ⎢⎣ ⎝ ∂ t ∂xj ⎠ ⎝ μ0 ⎠ ∂x1 ⎜⎝ ∂x j ⎠ ⎝ ∂x1 ∂x32 ⎠ ⎥⎦

∂ 2u1 ⎡
2 λ0 ∂λ
∂u j ∂μ ∂u1 ∂μ ⎛ ∂u1 ∂u3 ⎞ ⎤ ∂μ ⎛ ∂u1 ∂u ⎞
μ + ε ' ⎢ + 2 + ⎜ + ⎟⎥ + ⎜ + ε '2 2 ⎟
∂x2 ⎢⎣ μ0 ∂x1 ∂x j ∂x1 ∂x1 ∂x3 ⎝ ∂x3 ∂x1 ⎠ ⎦⎥ ∂x2 ⎝ ∂x2 ∂x1 ⎠
2

⎧⎪ ⎡ ⎛ ∂u 2 ∂u 2 ⎞ ⎛ 2 ⎞⎤
∂P ⎟ + ε 'μ ⎜ ∂ u2 + ∂ u2
2
= ε '2 ⎨ ε ' ⎢ − ℜ ⎜⎜ +uj
⎟ ⎜ ∂x 2
⎟⎥ +

∂x2 ⎪⎩ ⎣⎢ ⎝ ∂t ∂x j ⎠ ⎝ 1 ∂x3
2
⎠ ⎦⎥
⎛ λ ⎞ ∂ ⎛⎜ ∂ u j ⎞⎟ ∂ 2u 2 λ 0 ∂ λ ⎛⎜ ∂ u j ⎞
⎜⎜ μ + λ 0 ⎟⎟ +μ + ⎟+ (II.6)
μ 0 ⎠ ∂ x 2 ⎜⎝ ∂ x j ⎟⎠ ∂x2
2
μ 0 ∂ x 2 ⎜⎝ ∂ x j ⎟
⎝ ⎠
∂μ ∂u 2 ∂μ ⎛ ∂u1 ∂u 2 ⎞ ∂μ ⎛ ∂u 3 ∂u 2 ⎞⎫
2 + ⎜⎜ + ε '2 ⎟⎟ + ⎜⎜ + ε '2 ⎟⎟ ⎬
∂x 2 ∂x 2 ∂ x1 ⎝ ∂x 2 ∂ x1 ⎠ ∂x3 ⎝ ∂x2 ∂x3 ⎠⎭

∂P ⎡ ⎛ ∂u ∂u ⎞ ⎛ λ ⎞ ∂ ⎛ ∂u j ⎞ ⎛ ∂ 2u ∂ 2u3 ⎞ ⎤
= ε ' ⎢ −ℜ ⎜ 3 + u j 3 ⎟ + ε ' ⎜ μ + λ 0 ⎟ ⎜ ⎟⎟ + ε ' μ ⎜ 23 + ⎟⎥
∂x3 ⎢⎣ ⎝ ∂ t ∂xj ⎠ ⎝ μ0 ⎠ ∂x3 ⎝⎜ ∂x j ⎠ ⎝ ∂x1 ∂x32 ⎠ ⎥⎦

∂ 2u3 ⎡ λ ∂λ ∂u j ∂μ ∂u3 ∂μ ⎛ ∂u3 ∂u1 ⎞ ⎤ ∂μ ⎛ ∂u3 ∂u ⎞


μ + ε '2 ⎢ 0 +2 + ⎜ + ⎟⎥ + ⎜ + ε '2 2 ⎟
∂x2 ⎢⎣ μ0 ∂x3 ∂x j ∂x3 ∂x3 ∂x1 ⎝ ∂x1 ∂x3 ⎠ ⎥⎦ ∂x2 ⎝ ∂x2 ∂x3 ⎠
2

En négligeant les termes multipliés soit par ε 2 , soit par ε 3ℜ il vient

∂P ⎡ ∂u ∂u ⎤ ∂ 2ui ∂ui ∂μ ⎫
= −ε ' ℜ ⎢ i + u j i ⎥ + μ + ( i = 1et 3) ,⎪
∂xi ⎣⎢ ∂ t ∂x j ⎦⎥ ∂x2 2 ∂x2 ∂x2 ⎪
⎬ (II.7)
∂p ⎪
=0 ⎪
∂x2 ⎭
Les termes en ε ' ℜ , ou termes d’inertie, de l’équation ci dessus seront négligeables devant les
termes de viscosité quand ε 'ℜ〈〈1 . Ceci est souvent vérifié dans les écoulements rencontrés en
lubrification.
Des exceptions se rencontrent quand la viscosité du fluide est faible, quand l’épaisseur du film est
importante ou pour les paliers de grandes dimensions (tels que ceux supportant les lignes d’arbre
des centrales électriques modernes).
Dans ces cas les forces d’inertie ne sont plus négligeables.

40
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

Si par hypothèse on néglige les forces d’inertie il vient

∂P ∂ 2ui ∂ui ∂μ ⎫
=μ + ( i = 1et 3) , ⎪
∂xi ∂x2 2 ∂x2 ∂x2 ⎪
⎬ (II.8)
∂p ⎪
=0
∂x2 ⎪⎭

2.6.3. Les équations de Navier Stokes aux variables dimensionnées

∂P ∂ ⎛ ∂u1 ⎞ ⎫
= ⎜⎜ μ ⎟⎟ ⎪
∂x1 ∂x 2 ⎝ ∂x 2 ⎠ ⎪
∂p ⎪⎪
=0 ⎬ (II.9)
∂x 2 ⎪
∂P ∂ ⎛ ∂u 3 ⎞⎪
= ⎜μ ⎟⎪
∂x3 ∂x 2 ⎜⎝ ∂x 2 ⎟⎠⎪⎭

2.7. Détermination du champ de vitesse

Pour obtenir le champ de vitesse, il faut intégrer (II.9).


Si μ est indépendant de y, il vient
∂u ∂P
μ = y+A
∂y ∂x
∂w ∂P
μ = y+C
∂y ∂z
Soit :
1 ∂P 2 A ⎫
u= y + y+B ⎪
2 μ ∂x μ ⎪
⎬ (II.10)
1 ∂P 2 C
w= y + y + D⎪
2 μ ∂z μ ⎪⎭

Les conditions aux limites sur la vitesse permettent de déterminer A, B, C et D.


Si l’on suppose qu’il n’y a pas de glissement du fluide aux parois, elles s’écrivent, (figure II.2)
- sur la paroi 1, pour y = 0; u = U1 ; v = 0; w = W1

- sur la paroi 2, pour y = h; u = U 2 ; v = V2 ; w = W2

41
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

Figure II.2. Système d’axes en coordonnées cartésiennes

On a donc
U1 = B
1 ∂P 2 A
U2 = h + h+B
2 μ ∂x μ
Soit
A U 2 − U1 1 ∂P
= − h
μ h 2 μ ∂x
Il vient alors
1 ∂P U − U1
u= y ( y − h) + 2 y + U1
2μ ∂x h
De même pour w
1 ∂P W − W1
w= y ( y − h) + 2 y + W1
2μ ∂x h

2.8. Représentation de l’équation de Reynolds

2.8.1. Equation de Reynolds généralisée

En reportant ces vitesses (II.10) dans l’équation de continuité (II.2) et en intégrant à travers
l’épaisseur du film l’inconnue v disparaît.

L’équation de continuité s’écrit


∂ρ ∂ ∂ ∂
+ ( ρu ) + ( ρv) + ( ρw) = 0
∂t ∂x ∂y ∂z

42
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

En intégrant, on obtient
h
∂ dh
∫ ∂y ( ρv)dy = [ρv] = ρV2 = ρ
h
0 car V1 = 0 par hypothèse.
0
dt

Si ρ n’est pas fonction de y, on peut écrire

∂ρ ∂ρ ∂ρ
h h

∫0 ∂t dy = ∂t ∫0 dy = h ∂t
L’intégration deux autres termes, fait intervenir les signes des dérivés et des sommes, en
remarquant que

∂F ( x, y, z, t )
h ( x , z ,t ) h ( x , z ,t )
∂ ∂h

0
∂x
dy =
∂x ∫ F ( x, y, z, t )dy − F (x, h, z, t ) ∂x
0

Soit
h h
∂ ∂ ∂h
∫0 ∂x ( ρu)dy = ∂x ∫0 ρudy − ρU 2 ∂x
h h
∂ ∂ ∂h
∫0 ∂z ( ρw)dy = ∂z ∫0 ρwdy − ρW2 ∂z
Ces deux intégrales se déduisent en utilisant les expressions des vitesses dans le film. On a ainsi
∂ ⎡ ρ ∂P
h
U − U1 ⎤
∫ ⎢
∂x 0 ⎣ 2 μ ∂x
y ( y − h) + ρ 2
h
y + ρU1 ⎥dy =

∂ ⎡ ρh 3 ∂P U − U1 ⎤
⎢ − +ρ 2 h + ρU 1h ⎥
∂x ⎣ 12 μ ∂x h ⎦
Soit encore
∂ ⎛ ρh 3 ∂P ⎞ ∂ ⎛ U 2 + U1 ⎞
h

∂x ∫0
ρudy = − ⎜ ⎟+ ⎜ρ h⎟
∂x ⎜⎝ 12μ ∂x ⎟⎠ ∂x ⎝ h ⎠
De même

∂ ⎛ ρh 3 ∂P ⎞ ∂ ⎛ W2 + W1 ⎞
h

∂z ∫0
ρwdy = − ⎜⎜ ⎟+ ⎜ρ h⎟
∂z ⎝ 12μ ∂z ⎟⎠ ∂z ⎝ h ⎠
Et en regroupant tous les termes il vient
∂ ⎛ ρh 3 ∂P ⎞ ∂ ⎛ ρh 3 ∂P ⎞ ∂ ⎛ ρ (U 2 + U 1 )h ⎞ ∂h
⎜⎜ ⎟⎟ + ⎜⎜ ⎟⎟ = ⎜ ⎟ − ρU 2
∂x ⎝ 12μ ∂x ⎠ ∂z ⎝ 12μ ∂z ⎠ ∂x ⎝ 2 ⎠ ∂x
∂ ⎛ ρ (W2 + W1 )h ⎞ ∂h dh ∂ρ
⎜ ⎟ − ρW 2 +ρ +h
∂z ⎝ 2 ⎠ ∂x dt ∂t

43
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

Soit encore
∂ ⎛ ρh 3 ∂P ⎞ ∂ ⎛ ρh 3 ∂P ⎞ 1 ∂h 1 ∂h
⎜⎜ ⎟⎟ + ⎜⎜ ⎟⎟ = ρ (U 1 − U 2 ) + ρ (W1 − W2 )
∂x ⎝ 12 μ ∂x ⎠ ∂z ⎝ 12 μ ∂z ⎠ 2 ∂x 2 ∂z
(II.11)
1 ∂ 1 ∂ dh 1 ∂ρ
+ h [ρ (U 1 + U 2 )] + h [ρ (W1 + W2 )] + ρ + h
2 ∂x 2 ∂z dt 12 ∂t
A cette équation de Reynolds s'ajoutent les équations donnant les vitesses dans le fluide
1 ∂p h− y y ⎫
u= y( y − h ) + U1 + U 2 ⎪
2 μ ∂x h h ⎪

1 ∂p h− y y
w= y( y − h) + W1 + W2 ⎪
2 μ ∂z h h ⎪⎭

2.8.2. Simplification de l’équation de Reynolds


L'équation de Reynolds est assez générale. Elle s’applique à différents lubrifiants et à
différents types de contacts. Les hypothèses simplificatrices considérées sont
- Fluide incompressible.
La masse volumique disparaît de l’équation de Reynolds.
- Fluide de viscosité constante,

Figure II.3. Palier développé

Les rayons Ra et Rc étant très voisins, on peut négliger la courbure du film, développer le
coussinet (ou l'arbre) et l'assimiler à un plan (figure II.3).
Les conditions cinématiques relatives aux surfaces s'écrivent

44
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

U 1 = RC Ω C W1 = 0

U 2 = Ra Ω a cos α W2 = 0
Où α est angle entre OcM' et OaM' et tgα est la pente de la courbe h(x)
dh dh
tgα = =
dx Rdθ
e
tgα = − sin θ
R
La quantité e Ra étant très petite, on peut considérer

dh
cos α ≈ 1 et sin α ≈ α ≈
dx
Dans ces conditions les vitesses des surfaces s'écrit
U 1 = RC Ω C U 2 = Ra Ω a
En reportant les vitesses des surfaces du contact dans l'équation de Reynolds écrite en
coordonnées cartésiennes et en posant R = Ra = Rc, on obtient
∂ ⎛ 3 ∂p ⎞ ∂ ⎛ 3 ∂p ⎞ dh dh
⎜h ⎟ + ⎜h ⎟ = 6 μR (Ω a + Ω c ) + 12
∂x ⎝ ∂x ⎠ ∂z ⎝ ∂z ⎠ dx dt
Si de plus on suppose ces vitesses des surfaces du contact sont égales alors l’équation de
Reynolds se réduit à
∂ ⎛ 3 ∂p ⎞ ∂ ⎛ 3 ∂p ⎞ dh dh
⎜h ⎟ + ⎜h ⎟ = 6 μR Ω + 12 μ (II.12)
∂x ⎝ ∂x ⎠ ∂z ⎝ ∂z ⎠ dx dt
Soit en remplaçant x par Rθ
1 ∂ ⎛ 3 ∂p ⎞ ∂ ⎛ 3 ∂p ⎞ dh dh
⎜h ⎟ + ⎜h ⎟ = 6μ Ω + 12 μ (II.13)
R ∂x ⎝ ∂θ ⎠ ∂z ⎝ ∂z ⎠
2
dθ dt
L’épaisseur du film d'huile est donnée par
h = C (1 + ε cos θ ) = C + e cos θ

En dérivant, on obtient
dh
= −e sin θ

dh de dθ
= cos θ + e sin θ = e& cos θ + eθ& sin θ
dt dt dt

45
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

L’équation de Reynolds de devient alors

1 ∂ ⎛ h 3 ∂p ⎞ ∂ ⎛ h 3 ∂p ⎞ ⎛ Ω⎞
⎜⎜ ⎟⎟ + ⎜⎜ ⎟⎟ = e& cos θ + e⎜ φ& − ⎟ sin θ (II.14)
R ∂θ ⎝ 12μ ∂θ ⎠ ∂z ⎝ 12μ ∂z ⎠
2
⎝ 2⎠

2.9. Conditions aux limites

Pour un palier hydrodynamique en fonctionnement stationnaire, trois types de conditions aux


limites ont été successivement définis (figure II.4).

2.9.1. Conditions de Sommerfeld

Sommerfeld, en 1904, suppose que le film lubrifiant est continu et qu’il n’y a pas de rupture
du film.
Dans ces conditions la distribution de pression est antisymétrique par rapport au point θ = π et le
lieu du centre de l’arbre dans le coussinet est une droite normale à la direction de charge.
Ces conditions aux limites ne sont valables que pour les paliers fonctionnant à de très faibles
charges ou avec des pressions d’alimentation très élevées. Dans le cas contraire des pressions
négatives apparaissent dans le film, ce qui est physiquement inacceptable.

2.9.2. Conditions de Gümbel ou semi Sommerfeld

Gümbel en 1914, à la suite des travaux de Sommerfeld, propose comme conditions aux limites
p(θ = 0, z ) = 0
p(θ = π , z ) = 0
p(θ , z ) = 0 − − si − −π < θ < 2π
Cela revient à négliger, dans la solution de Sommerfeld les pressions négatives.
Ces conditions impliquent une discontinuité dans l’écoulement au point θ = π .
Elles ne sont pas acceptables physiquement mais sont utilisées dans le cas de l’approximation du
palier court.

2.9.3. Conditions dites de Reynolds

Ces conditions, proposées indépendamment par Swift en 1932 et par Steiber en 1933,
respectent la continuité du débit et supposent que pour une abscisse θ S inconnue, la pression et le
gradient de pression s’annulent.
p (θ = 0, z ) = 0 et p (θ = θ S , z ) = 0

46
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

∂p ∂p
(θ = θ S , z ) = (θ = θ S , z ) = 0 et p (θ , z ) = 0 − − si − −θ S < θ < 2π
∂θ ∂z
On distingue ainsi deux régions dans le palier :
- une région active où la pression est positive et le film complet, pour des valeurs de θ
comprises entre 0 et θs
- et une région inactive à pression nulle et dans laquelle en régime dynamique, peut
apparaître de la cavitation, pour θ S < θ < 2π .

Figure II.4. Illustration des conditions aux limites dans un palier

47
Chapitre II Equation de Reynolds et conditions aux limites

2.10. Conclusion

L’équation de Reynolds est une équation aux dérivées partielles du second ordre de type
elliptique dont l’inconnue principale est la pression.
La valeur de la pression dans le film dépend non seulement de la géométrie du contact et de sa
cinématique, mais aussi des conditions aux limites sur la pression retenue lors de la résolution de
l’équation de Reynolds.
Dans ce chapitre, nous avons rappelé les lois fondamentales de la mécanique des milieux
continus écrites pour un fluide newtonien et incompressible.
L’utilisation de l’hypothèse d’un écoulement de fluide en films minces visqueux permet de
simplifier les équations de Navier Stokes.
La dérivation de l’équation de Reynolds nécessite l’emploi de plusieurs hypothèses
simplificatrices. La détermination des équations géométriques du film permet de définir en
chaque point et à chaque instant l’épaisseur du film lubrifiant dans le palier.
La rupture du film (Phénomène de cavitation) est prise en considération par l’utilisation soient
des conditions aux limites de Gümbel soient celles de Swift–Stieber qui seront utilisées pour le
calcul du champ de pression dans le film.
Ces conditions permettent d’avoir des résultats théoriques qui sont très proches à la réalité
physique.
Dans le chapitre trois, nous présenterons le comportement dynamique d’une ligne d’arbres rigide
qui prend en compte le caractère non linéaire des paliers hydrodynamiques.

48
COMPORTEMENT DYNAMIQUE NON
LINEAIRE

DES PALIERS CYLINDRIQUES


HYDRODYNAMIQUES
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

COMPORTEMENT DYNAMIQUE NON LINEAIRE DES PALIERS


CYLINDRIQUES HYDRODYNAMIQUES

3.1. Introduction

Lorsque la charge extérieure qui agit sur l’arbre (ou le palier) n’est pas constante en
direction et en module, le centre de l’arbre décrit une trajectoire à l’intérieur du palier.
La détermination de cette trajectoire nécessite la résolution des équations de la dynamique,
donc la connaissance de l’action hydrodynamique dans le film.
La difficulté réside dans le fait que la force hydrodynamique dépend de la position inconnue
de l’arbre dans le coussinet et des vitesses de surfaces qui prennent en compte la vitesse
inconnue du centre de l’arbre [3] [7].
L’hypothèse des petits déplacements (comportement dynamique linéaire) au voisinage de
la position d’équilibre ne permet pas de prévoir le comportement d’une ligne d’arbre au delà
du seuil de stabilité ou sous l’effet de fortes charges dynamiques.
L’équation de Reynolds en régime dynamique es couplée aux équations du mouvement de
l’arbre (problème d’interaction fluide visqueux-structure ou problème couplé).
La littérature aborde le sujet en se concentrant généralement sur le cas de rotors rigides
simples. Ainsi, l’objectif de ce chapitre est de présenter la mise en place d’un modèle de
simulation du comportement dynamique d’une ligne d’arbres rigide qui prend en compte le
caractère non linéaire des paliers hydrodynamiques [8] [9].

3.2. Modèle du paliers-rotor

Les paliers utilisés dans les machines tournantes (turbines, pompes centrifuges,……)
comportent généralement des rainures circonférentielles qui ont pour fonction principale
d’assurer une bonne alimentation en lubrifiant et de mieux contrôler la température du palier.
Notons aussi que ce mode d’alimentation est très souvent utilisé dans le cas des paliers soumis
à une charge dynamique tournante.

Figure III.1 : Schéma du système paliers-rotor

49
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Dans le cas où le palier comporte une rainure complète située dans sa section médiane, le
calcul des performances du palier s’effectue de manière semblable au cas du palier lisse (sans
rainure); il suffit de considérer deux demi-paliers identiques séparés par une rainure et sur
lesquels la charge appliquée est égale à la moitié de la charge totale appliquée sur le palier.
Pour cette étude, nous avons utilisé un modèle d’arbre simplifié de masse 4M en supposant
celui-ci indéformable et supporté symétriquement dans deux paliers identiques.
À chaque palier est attribuée la moitié de la masse de l’arbre qui est à son tour partagé
symétriquement dans deux demi-paliers identiques (figure III.1).

a) Palier lisse (sans rainure) b) Palier avec rainure circonférentielle totale


Figure III.2 : Modèle de palier à rainure circonférentielle.

• Bilan des forces appliquées sur le rotor


r r
- charge statique : poids du rotor W0 = M g ,

- charge dynamique : la force due au balourd (excitation dynamique synchrone),


r
caractérisée par l’excentricité eb dont le module est W = M ω 2 eb ,

r ⎛ M &x& ⎞
forces d’inertie MΓ = ⎜
-
⎜ M &y& ⎟⎟ ,
⎝ ⎠

- l’action du fluide sur l’arbre représentée par les composantes FY et FX (figure III.2).

• Repères

On distingue deux types de mouvement


- l’un est le mouvement de rotation du rotor (nul dans le cas du SFD),

50
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

- l’autre est le mouvement de translation bidimensionnel du centre géométrique du rotor


o j (due à la charge variable en module et en direction).
r r
Le repère (ob , x , y ) représente le repère fixe lié au coussinet tel que ob x soit parallèle à la
r
charge statique Mg .

Le point o j est repéré soit par ses coordonnées cartésiennes ( x, y ) soit par ses coordonnées

polaires (e, φ ) .

Dans cette étude, il est plus commode d’utiliser les coordonnées polaires (e, φ ) pour le calcul

des forces de réaction du film (III.14.b), et d’utiliser les coordonnées cartésiennes ( x, y ) pour
les équations du mouvement (III.12).
3.3. Mise en équations du problème dynamique non linéaire

Dans le deuxième chapitre, nous avons montré qu’en régime dynamique pour un fluide
incompressible et isovisqueux l’équation de Reynolds normalisée s’écrit

1 ∂ ⎛ h 3 ∂p ⎞ ∂ ⎛ h 3 ∂p ⎞ ⎛ Ω⎞
⎜⎜ ⎟⎟ + ⎜⎜ ⎟⎟ = e& cos θ + e⎜ φ& − ⎟ sin θ (III .1)
R ∂θ ⎝ 12μ ∂θ ⎠ ∂z ⎝ 12μ ∂z ⎠
2
⎝ 2⎠

Avec h = (C + e cos θ ) dans le système (r , t )

φ Palier
t Trajectoire
du centre
θ1 Ω
θ
de l’arbre
Arbre

Y
O
φ&
Film α
complet VS
θ2 r
Entré Sortie
X du
du
film film
Figure III.3 : Schéma cinématique du palier cylindrique

3.3.1. Cinématique du mouvement de l’arbre


Approche donnée par D. Childs [10], De l’équation (III.1) sont tirées
⎛ Ω⎞
VS cos α = e& , − VS sin α = e⎜ φ& − ⎟ (III .2)
⎝ 2⎠

51
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Où, VS et α sont le module et l’argument du vecteur vitesse connu sous le nom de

« vitesse d’écrasement pur ou pure squeeze velocity » (figure III.3)


⎛ Ω⎞
⎛ e& ⎞ e⎜ φ& − ⎟
r ⎜ ⎟ 2⎠
VS = ⎜ ⎛ & Ω ⎞ ⎟ ; tan (α ) = − ⎝ (III .3)
⎜ e⎜ φ − 2 ⎟ ⎟ e&
⎝ ⎝ ⎠ ⎠ ( r ,t )

e : est le déplacement excentrique du centre du rotor,


Ω : est la vitesse de rotation du rotor,
e& et eφ& : sont respectivement les vitesses radiale et tangentielle du centre du rotor.
Pour une géométrie arbitraire du palier, la solution analytique de l’équation (III.1) n’existe
pas en général.

3.3.2. Résolution de l’équation de Reynolds (model du palier court)

Lorsque le rapport L/D de la longueur au diamètre du palier est faible, l’utilisation de


«l’approximation du palier court » permet de négliger le gradient de pression circonférentiel
devant le gradient de pression axial (∂p ∂θ ) ≅ 0 . Cette approximation émise pour la première
fois par Michell [11] a été reprise et développée par Ocvirk et Dubois [12]. Elle est
entièrement justifiée pour les paliers dont le rapport L/D est inférieur ou égal à 1/8. En
pratique cette hypothèse est encore utilisée pour des rapports L/D de l’ordre de 0,5 car l'erreur
commise reste faible sur le couple et le débit. Elle est d'un ordre de grandeur acceptable sur la
charge mais très importante sur la valeur du maximum de pression dans le film. Ces erreurs
diminuent lorsque l'excentricité décroît. Compte tenue de cette approximation, l’équation
(III.1) devient
d ⎛ h 3 ∂p ⎞ ⎛ Ω⎞
⎜⎜ ⎟⎟ = VS cos(θ + α ) = e& cos θ + e⎜ φ& − ⎟ sin θ (III .4)
dz ⎝ 12μ ∂z ⎠ ⎝ 2⎠

Conditions de frontières latérales :

p(θ , z = L 2) = p(θ , z = − L 2) = p a ( p a Pression ambiante)


L'intégration de l'équation (III.1) et l'application des conditions au frontières latérales
mènent aux champs de pression suivant
⎡ ⎛ Ω ⎞⎤
6μ ⎢e& cos θ + e⎜ φ& − ⎟⎥
2 ⎠⎦ ⎧⎪ 2 ⎛ L ⎞ ⎫⎪
2
⎣ ⎝
p(θ , z, t ) − p a = ⎨z − ⎜ ⎟ ⎬ (III .5)
C3 H3 ⎪⎩ ⎝ 2 ⎠ ⎪⎭

52
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

h
Avec : H= = 1 + ε cos θ (III .6)
C
H : épaisseur adimensionnelle du film
ε = e C Rapport d’excentricité de l’arbre avec [0 ≤ ε ≤ 1]
ε = 0 ⇒ Arbre centré par rapport au coussinet (absence typique de charge supportée)
ε = 1 ⇒ Contact solide entre l’arbre et le coussinet.
Notons que le champ de pression fourni par l’équation (III.5) est parabolique dans la
direction axiale et symétrique par rapport au plan médian du coussinet z = 0 .
La pression hydrodynamique est ainsi maximale dans ce plan et est égale à
⎡ ⎛ Ω ⎞⎤
6 μ ⎢e& cos θ + e⎜ φ& − ⎟⎥ L2
⎝ 2 ⎠⎦
p max (θ , z, t ) = p a − ⎣ 3 3
(III .7 )
4C H

L'équation (III.5) indique que la pression hydrodynamique est continue et simplement


évaluée dans la direction circulaire.
Aucune cavitation de lubrifiant n'est considérée si la valeur de la pression p a de côté
(sortie ou décharge) est bien au-dessus de la pression liquide de cavitation.
Cependant, si p a est basse (en général [1 bar]), il est presque certain que le palier présentera
de cavitation du film et/ou d'entraînement d'air.
Le modèle de cavitation dans le palier court néglige simplement toutes les pressions négatives
prévues et les égalise à zéro (Conditions de Gümbel).

Conditions aux limites : (Conditions de Gümbel)

Historiquement, ce sont ces conditions qui ont été initialement introduites pour prendre en
compte la rupture du film lubrifiant. En effet dès 1921, Gümbel [13] propose tout simplement
de négliger dans la solution finale les pressions inférieures à la pression atmosphérique.
Cette approche ne respecte bien évidemment pas la continuité du débit. Elle est utilisée en
pratique dans le cas des paliers de faible largeur avec l’approximation du palier court, car elle
conserve à l’équation de Reynolds son caractère linéaire et les résultats théoriques obtenus
sont souvent proches des résultats expérimentaux (Figure III.4).
⎛ π ⎞
ƒ p⎜ θ = − α , z ⎟ = 0 entrée du film lubrifiant
⎝ 2 ⎠
⎛ 3π ⎞
ƒ p⎜ θ = −α, z⎟ = 0 sortie du film lubrifiant
⎝ 2 ⎠

53
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

3π 5π
ƒ p(θ , z ) = 0 p (θ , z ) = 0 si −α < θ < −α zone inactive (zone de cavitation)
2 2

Figure III.4 : Conditions de Gümbel

Le champ de pression est positif pour p a = 0 , équation (III.7) lorsque

cos(θ + α ) < 0 (III .8)


p > 0 dans la région circonférentielle limité par
π 3π
≤ θ +α ≤ ( III .9 )
2 2
π 3π
− α = θ1 ≤ θ ≤ θ 2 = −α
2 2
Indépendamment du type de mouvement d’arbre, la région de la pression positive a une
( )
ampleur de π 180 o et est centrée (ou alignée) avec le vecteur d’écrasement pur VS .

Cette observation importante sert de base au modèle de cavitation de film largement répandu
dans la littérature [14].
Le couple de frottement est fourni par la relation
μωR 3 L π (2 + ε )
Cf = (III.10)
C (1 + ε ) 1 − ε 2
3.3.3. Forces de réaction du film fluide (force hydrodynamique)

Les forces de réaction du film fluide sur l’arbre sont évaluées par intégration du champ de
pression exercé sur la surface l’arbre. Les forces radiale et tangentielle ( Fr , Ft ) sont tirées de
L 2 θ2
⎡ Fr ⎤ ⎡cos θ ⎤
⎢F ⎥ = 2 ∫
⎣ t⎦ 0
∫ p(θ , z, t )⎢⎣sin θ ⎥⎦ R dθ dz
θ
(III .11)
1


π 3π
θ1 = − α ;θ 2 = −α
2 2

54
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

En considérant que p a = 0 dans l’équation de pression (III.5) et dans l’expression du


dessus, on obtient
⎡ Fr ⎤ 12μVS R 2 cos(θ + α ) ⎡cos θ ⎤
θ L2
⎛ 2 L2 ⎞
(III .12.a )
C 3 θ∫1 ∫
⎢F ⎥ = ⎢sin θ ⎥ dθ ⎜⎜ z − ⎟⎟dz
⎣ t⎦ H3 ⎣ ⎦ 0 ⎝ 4 ⎠

cos(θ + α ) ⎡cos θ ⎤
θ2
⎡ Fr ⎤ μVS R L3
⎢F ⎥ = − ∫ ⎢sin θ ⎥ dθ (III .12.b )
⎣ t⎦ C3 θ 1
H3 ⎣ ⎦
Booker [15] considère les intégrales suivantes
sin k (θ )cos j (θ )
θ2
J i jk = ∫θ i
dθ (III .13)
1
H

Et introduit des formulations analytiques récursives pour leur évaluation [voir annexe].
Utilisant la définition posée ci-dessus, les forces de réaction du film s’écrivent

⎡ Fr ⎤ μ VS R L3 ⎡ J 302 J 311 ⎤⎛ cos α ⎞


⎢F ⎥ = − ⎢ 11 ⎥⎜⎜ ⎟⎟ (III .14.a )
⎣ t⎦ C3 ⎢⎣ J 3 J 320 ⎥⎦⎝ − sin α ⎠

Et en terme de composants de vitesse d’arbre :


⎛ e& ⎞
⎡ Fr ⎤ μ R L3 ⎡ J 302 J 311 ⎤ ⎜ ⎟
⎢F ⎥ = − ⎢ 11 ⎥
20 ⎜ ⎛ &
Ω ⎞⎟ (III .14.b )
⎣ t⎦ C3 ⎢⎣ J 3 J 3 ⎥⎦ ⎜ e⎜ φ − ⎟ ⎟
⎝ ⎝ 2 ⎠⎠
Notons que les forces de réaction du film sont proportionnelles avec les vitesses de
translation du centre de l’arbre bien que de la vitesse de translation de l’arbre Ω .
La transformation linéaire entre les systèmes d’axe (r, t ) et ( X , Y ) permet la détermination
des composantes des forces de réaction du film (FX , FY )

⎡ FX ⎤ ⎡cos θ − sin θ ⎤ ⎡ Fr ⎤
⎢ F ⎥ = ⎢sin θ cos θ ⎥ ⎢ F ⎥ (III .15.a )
⎣ Y⎦ ⎣ ⎦⎣ t ⎦

⎛ e& ⎞
⎡ FX ⎤ μ R L3 ⎡cos θ − sin θ ⎤ ⎡ J 302 J 311 ⎤ ⎜ ⎟
⎢F ⎥ = − ⎢sin θ ⎢ ⎥
20 ⎜ ⎛ &
Ω ⎞⎟ (III .15.b )
⎣ Y⎦ C3 ⎣ cos θ ⎥⎦ ⎣⎢ J 311 J 3 ⎦⎥ ⎜ e⎜ φ − ⎟ ⎟
⎝ ⎝ 2 ⎠⎠
3.3.4. Equations de mouvement de l’arbre

L’application du principe fondamental de la dynamique au mouvement de l’arbre permet


d’écrire [16] :
v r r r
M g + F (t ) + W (t ) = M Γ (III .16)

55
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

La projection de l’équation (III.15) sur les axes Oc x et Oc y il vient

⎧⎪ &x& = g + FX ( x, y, x& , y& ) / M + ebω 2 cos(ω t )


⎨ (III .17 )
⎪⎩ &y& = FY ( x, y, x& , y& ) / M + ebω 2 sin (ω t )

3.4. Résolution numérique du problème dynamique non linéaire

Le système différentiel (III.17) est résolu avec une méthode d’intégration de Runge-Kutta.
Au démarrage (t=0), et pour éviter le démarrage à sec, nous avons considéré
hmin =0.10C (surfaces très proches) soit x=0.90C et y=0.

Le processus de calcul est le suivant


a) à l’instant t , l’équation des forces (III.15.b) est résolue après avoir calculé
e, φ , e&, φ&, VS , α et θ
Pour une position,
x(t ) et y (t )
Et des vitesses x& (t ) et y& (t ) données.
b) le système différentiel (III.17) permet alors de déterminer les composantes de
l’accélération &x&(t ) et &y&(t ) ;
c) la vitesse et la position à l’instant (t + Δt ) sont enfin déterminées à partir de
l’algorithme de Runge-Kutta, le processus de calcul est alors repris en (a).
Le choix du pas de temps est important. En effet, des pas trop petits entraînent un temps
de calcul important alors que des pas plus grands peuvent rendent le processus divergent.
La valeur Δt est fonction de la nature du problème étudié et est en général comprise entre
2π 2π
et pour la réponse à un balourd par exemple.
200 50
Pour valider le choix du pas de temps, il faut vérifier que la valeur de l’excentricité

( )
instantanée ε = (x 2 + y 2 ) / C soit inférieure à l’unité.
12

Le programme développé sur MATHCAD (voir ANNEX III) permet de déterminer (pour
palier fluide et palier amortisseur SFD):
1- les trajectoires du centre de l’arbre dans le palier sous charge statique (le poids, par

exemple) et/ou dynamique (un balourd, par exemple),


2- les variations de la pression maximale et de l’épaisseur minimale du film en fonction du

temps qui sont les deux paramètres les plus importants dans la conception des paliers,
3- l’effet de la viscosité du fluide lubrifiant sur la réponse du palier.

56
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

L’organigramme du programme de calcul est représenté par la (figure III.5).

3.5. Validation des résultas par l’expérience

Pour valider les résultats du programme de calcul développé pour l’étude du


comportement dynamique non linéaire des paliers hydrodynamiques, nous avons comparé les
trajectoires du centre de l’arbre calculées par intégration des équations de mouvement (III.17)
avec celles obtenues expérimentalement par Hashimoto et Wada [17] dans le cas d’un palier
court utilisant de l’eau comme lubrifiant (figure III.6).
Pour cela nous avons considéré les mêmes caractéristiques et conditions de
fonctionnement du palier avec celles de l’expérience reportées dans le tableau III.1.
Le palier est alimenté par une rainure circonférentielle infiniment mince située dans sa section
médiane.
La charge statique supportée par le demi palier est W0 = 27 N correspondant au quart du
poids du rotor.
Le calcul des trajectoires a été effectué pour une vitesse de rotation du rotor N = 3000 tr/min
et pour trois valeurs de l’excentricité relative du balourd ( ε b = 0, 0.13 et 0.19) correspondant

respectivement à eb = 0, 32.5 et 47.5 μm.


Les figures III.7 à III.9 représentent les trajectoires du centre de l’arbre dans le palier. Le
rotor rentre dans le régime rétabli en général après un dixième de seconde (dans le cas du
modèle à support rigide) [19]. Nous observons une bonne concordance entre les résultats
numériques et expérimentaux.

57
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Début

- Caractéristiques géométriques du palier


- Caractéristiques physiques du lubrifiant
- Conditions de fonctionnement du palier
- Choix du pas de temps Δt et de t lim ite

Conditions initiales arbitraires à t = 0


x = 10 −6 , y = 0, x& = 0, y& = 0

Calcul de e, φ , e&, φ&&,VS , α et θ

Résolution de l’équation de Reynolds ;


Calcul des forces de réaction du film
(FX , FY )
t = t + Δt
Résolution des équations de mouvement
par la méthode de Runge-Kutta ;
-Vitesse de dépassement de l’arbre
- Position du centre de l’arbre

t ≤ t lim ite

-Force hydrodynamique
-Epaisseur minimal du film
-Couple de frottement

Fin

Figure III. 5 : Organigramme de calcul

58
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Tableau III. 1 : Caractéristiques géométriques et conditions de fonctionnement du palier

Symbole valeur Unité


Caractéristiques
Caractéristiques géométriques
Diamètre du palier D=2R 0.070 m
Longueur du palier complet 2L 0.070 m
Longueur du demi-palier L 0.035 m
Jeu radial du palier C 2.5 ×10-4 m
Conditions de fonctionnement
Masse du rotor 2M 10.8 kg
Charge appliquée sur le palier complet Mg 54 N
Charge appliquée sur le demi-palier Mg/2 27 N
Vitesses de rotation du rotor N 3000 rpm
Excentricités du balourd eb 0, m
32.5×10-6
47.5×10-6
Propriétés physiques du lubrifiant
Masse volumique ρ 103 Kg/m3
Viscosité dynamique (eau à 20°C) μ 10-3 Pas.s

Figure III. 6 : Schéma du dispositif expérimental pour la mesure de la trajectoire


du centre de l’arbre [17]

59
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

(b) N=3000 tr/min , εb=0,00

Figure III. 7 : Comparaisons résultats numériques (à gauche) – expérimentation (à droite)


pour N=3000 rpm, εb =0.00

60
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

(b) N=3000 tr/min , εb=0,13

Figure III. 8 : Comparaisons résultats numériques (à gauche) – expérimentation (à droite)


pour N=3000 rpm, εb =0.13

61
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

(b) N=3000 tr/min , εb=0,19

Figure III. 9 : Comparaisons résultats numériques (à gauche) – expérimentation (à droite)


pour N=3000 tr/min , εb =0.19

62
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

3.6. Etude de l'influence de quelques paramètres

Dans ce paragraphe, nous allons étudier l'influence des paramètres


- viscosité du lubrifiant
- vitesse de rotation de l'arbre
- jeu radial pour différentes valeurs du balourd
Nous ferons une comparaison entre palier fluide et palier amortisseur SFD dont la masse et les
caractéristiques géométriques sont celles indiquées dans le tableau (III.1).
Ce palier comporte une rainure circonférentielle totale située dans sa section médiane.

3.6.1. Influence de la viscosité du lubrifiant

Dans un palier hydrodynamique, la viscosité du lubrifiant est un paramètre sur lequel il est
possible d’agir afin de modifier les caractéristiques de fonctionnement.
Pour mettre en évidence l’effet de la viscosité du fluide lubrifiant sur le comportent
dynamique du palier, nous avons utilisé une huile ISO VG 32 dont les valeurs de la viscosité
dynamique et de la masse volumique sont [18]:
μ = 0.027 Pa.s à 37.8°C ;
μ = 0.006 Pa.s à 98.9°C; avec ρ=870 kg/m3
Cette huile est généralement recommandée par les constructeurs pour la lubrification des
turbines à vapeur et à gaz, turbo-compresseur et système d’engrenage.
En Algérie, cette huile est commercialisée par l’Entreprise Nationale du Raffinage du Pétrole
(NAFTEC) sous le nom de " TORBA " [19].
D’autres caractéristiques du palier sont précisées dans le tableau III.1.
Les figures III.11 et III.12 présentent les trajectoires du centre de l’arbre à l’intérieur du cercle
de jeu, les variations des hauteurs minimales du film lubrifiant, les forces hydrodynamiques
résultantes du demi-palier et les couples de frottements au cours du temps, pour deux valeurs
de l’excentricité relative du balourd ε b = 0.20 et 0.80 (faible et grande).
Les calculs sont réalisés pour une vitesse de rotation de l’arbre N = 3000 tr/min.
Les résultats sont présentés pour deux valeurs de la viscosité dynamique: μ=6 mPa.s (courbes
en trait continu) et μ = 27 mPa.s (courbes en trait discontinu).
Ces résultats montrent que la diminution de la viscosité due à l’élévation de la température
conduit naturellement à :
- une augmentation de la force hydrodynamique maximale du demi-palier, 23% pour
εb=0.20et de 40% environ pour εb = 0.80,

63
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

- une grande diminution du couple de frottement de l’arbre, 336% pour εb= 0.20 et 275%
pour εb= 0.80,
- une diminution de la hauteur minimale du film. Ainsi, la valeur minimale de la hauteur du
film est réduite de 45% pour εb= 0.20 et de 54% environ pour εb = 0.80.
Il est à noter que l’épaisseur minimale du film est un paramètre important dans la conception
d’un palier hydrodynamique.
La diminution de l’épaisseur minimale du film au cours du fonctionnement augmente
considérablement les risques de grippage et d’avaries par rupture du film d’huile.
Le calcul de l’épaisseur minimale permettra au constructeur de connaître la capacité du
filtre qu’il faut utiliser dans le circuit de graissage afin d’assurer une meilleure lubrification
du système.
Pour des conditions de fonctionnement usuelles les valeurs minimales d'épaisseur de film
de lubrifiant sont précisées (Figure III.10) pour différents diamètres d'arbre. Ces valeurs ont
été établies par Martin [20] [21].

Figure III. 10 : Valeurs acceptables d’épaisseur minimale.

64
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Figure III. 11 : Influence de la viscosité du lubrifiant sur le comportement dynamique


non linéaire du palier : cas d’un faible balourd εb= 0.20 pour μ = 6 et 27 mPa.s

65
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Figure III. 12 : Influence de la viscosité du lubrifiant sur le comportement dynamique


non linéaire du palier : cas d’un grand balourd εb= 0.80 pour μ = 6 et 27 mPa.s

66
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

3.6.2. Influence de la vitesse de rotation

L'étude de l'influence de la vitesse de rotation sur le comportement dynamique non


linéaire du palier a été effectué pour deux valeurs du balourd: εb= 0.20 et 0.80 correspondant
respectivement à un faible balourd (balourd résiduel, par exemple) et à un grand balourd
(perte d’une ailette, par exemple) avec μ=27 mPas.s. Les résultats sont présentés pour trois
valeurs de la vitesse de rotation de l’arbre N = 1000, 3000 et 6000 tr/min.
Les figures III.13, III.14 et III.15 présentent les trajectoires du centre de l’arbre à l’intérieur
du cercle de jeu, les variations des hauteurs minimales du film lubrifiant, les forces
hydrodynamiques résultantes du demi-palier et les couples de frottements au cours du temps,
pour deux valeurs de l’excentricité relative du balourd (faible et grande).
La vitesse de rotation a un effet important sur la trajectoire de l’arbre dans le palier même à
des faibles valeurs du balourd.
On distingue trois types de trajectoires :

a) Le centre de l’arbre décrit une orbite elliptique car la force dynamique créée par le
balourd est plus faible que la charge statique appliquée au palier (W / W0 ≤ 1/ 2 ) ce qui

entraîne un mouvement vibratoire de faible amplitude, voir figures III.13. La trajectoire


elliptique reste dans le premier quadrant du cercle de jeu et la force hydrodynamique
résultante varie dans cet intervalle.

b) Le centre de l’arbre décrit une orbite circulaire proche du jeu radial car les amplitudes de
vibration de l’arbre sont plus importantes. Cela est dû au fait que le module de la force
dynamique est plus important que celui de la charge statique (W / W0 ≥ 2 ) , voir figures III.14

et III.15. Comme la trajectoire circulaire occupe un intervalle de 2π du cercle de jeu, la force


hydrodynamique résultante occupe cet intervalle.
Dans la figure III.14 nous notons le passage nette d’une trajectoire elliptique (εb= 0.20) à une
trajectoire circulaire (εb= 0.80) pour une même vitesse de rotation (N=3000 tr/min), avec
- une diminution de la hauteur minimale du film,
- une grande augmentation de la force hydrodynamique résultante du champ de pression,
- une augmentation du couple de frottement.

Dans ces conditions, le comportement dynamique non linéaire du palier apparaît


clairement car la théorie linéaire ne peut pas être applicable dans le cas des grands
déplacements.

67
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Figure III. 13 : Influence de la vitesse de rotation sur le comportement dynamique non


linéaire du palier - cas où N=1000 tr/min pour εb= 0.20 et 0.80.

68
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Figure III. 14 : Influence de la vitesse de rotation sur le comportement dynamique


non linéaire du palier - cas où N=3000 tr/min pour εb= 0.20 et 0.80.

69
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Figure III. 15 : Influence de la vitesse de rotation sur le comportement dynamique


non linéaire du palier : cas où N=6000 tr/min pour εb= 0.20 et 0.80.

70
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

3.6.3. Comparaison du comportement dynamique non linéaire d’un palier fluide et d’un
palier amortisseur SFD

Nous allons comparer les réponses non linéaires à un balourd d’un palier fluide et d’un
palier amortisseur SFD lubrifiés avec une huile ISO VG 32 dont la viscosité dynamique est μ
vaut 27 mPa.s à 37.8°C. Les rotors supportés par ces deux types de palier sont identiques
(même masse) et tournent à la même vitesse de rotation N = 6000 tr/min (voir figure III.16 et
tableau III.2).

a) Palier fluide b) Palier amortisseur SFD

Figure III.16. Montage d’un rotor sur deux types de palier.

Tableau III.2 : Caractéristiques géométriques des deux paliers étudiés :

Palier fluide Palier amortisseur SFD Roulement à billes utilisé [22]


- Longueur L=35 ×10-2 m; - L=3,5 ×10-2 m; - D intérieur d=7 ×10-2;
- Diamètre D=7 ×10-2 m ; - D=13 ×10-2 m; - D extérieur D=11 ×10-2 m;
- Jeu radial C=2.5 ×10-4 m. - C=2.5 ×10-4 m. - Largeur B=2×10-2 m.

Les calculs sont effectués pour deux valeurs du balourd : εb= 0.20 et 0.80 correspondant
respectivement à un faible balourd (balourd résiduel, par exemple) et à un grand balourd
(perte d’une ailette, par exemple).
Les figures III.17 et III.18 présentent les trajectoires du centre de l’arbre à l’intérieur du
cercle de jeu, les variations des hauteurs minimales du film lubrifiant, les forces
hydrodynamiques résultantes du demi-palier et les couples de frottements au cours du temps
pour les deux types de paliers soumis à une charge statique avec balourd.

71
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Les courbes en traits discontinus correspondent aux résultats numériques obtenus dans le
cas du palier amortisseur et les courbes en traits continus portées sur ces mêmes figures,
correspondent aux résultats obtenus pour le palier fluide.
Les résultats présentés sur les figures III.17 et III.18 permettent de comparer les
amplitudes crête-à-crête des déplacements verticaux et horizontaux du rotor des deux types de
palier étudier.
La présence d’un support amortisseur est très intéressante. En effet elle permet d’atténuer
fortement les amplitudes de vibration du rotor et d’augmenter sensiblement la valeur
minimale de la hauteur minimale du film.
Ce type de palier est surtout utilisé pour le guidage des rotors de turbines tournant à
grande vitesse tels que les turboréacteurs d’avion qui utilisent fréquemment des paliers de
roulement au lieu des paliers à film d’huile.
A cause de leur faible amortissement, les paliers de roulement ne permettent pas
d’atténuer les amplitudes de vibration surtout lors du passage des vitesses critiques. En effet,
il a été montré expérimentalement [23] que pour un rotor monté dans deux paliers de
roulement rigides, le passage de la vitesse critique est très délicat car les amplitudes de
vibration sont trop importantes. Celles-ci peuvent être atténuées si le rotor est monté dans des
paliers à film amortisseur.
L’augmentation de la hauteur minimale du film entraîne naturellement une diminution de
la pression maximale dans le film. L’absence de la courbe de frottement pour le cas du palier
amortisseur indique l’absence du frottement, qui est due a la vitesse nul dans l’expression du
frottement.

72
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Figure III. 17 : Comparaison du comportement dynamique non linéaire d’un palier fluide et
d’un palier amortisseur SFD pour ε b = 0.20 (faible balourd), N=6000 tr/min

73
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

Figure III. 18 : Comparaison du comportement dynamique non linéaire d’un palier fluide et
d’un palier amortisseur SFD pour ε b = 0.80 (grand balourd), N=6000 tr/min

74
Chapitre III Comportement dynamique non linéaire des paliers cylindriques hydrodynamiques

3.7. Conclusion

Après avoir présenté les équations du problème dynamique non linéaire et validation du
programme de calcul développé, nous avons étudié, dans un premier temps, l’influence de
quelques paramètres tels que la viscosité du lubrifiant, la vitesse de rotation de l’arbre sur :
• La hauteur minimale du film lubrifiant,
• La force hydrodynamique résultante maximal du demi palier,
• Les déplacements et les trajectoires du centre de l’arbre.
Les calculs ont été effectués pour deux valeurs de viscosités dynamique μ = 6 mPa.s et μ = 27
mPa.s (pour l’étude de l’influence de la viscosité du lubrifiant) et trois valeurs de vitesse de
rotation de l’arbre N=1000, 3000, 6000 tr/min (pour l’étude de l’influence de la vitesse de
rotation de l’arbre) et chacun de ces calculs est effectué pour deux valeurs de l’excentricité
relative du balourd
• Faible balourd : ε b = 0.20 (cas d’un balourd résiduel, par exemple),

• Grand balourd : ε b = 0.80 (cas d’une perte d’une ailette, par exemple).
Dans un deuxième temps nous avons comparé le comportement dynamique de lignes
d’arbre supportées par des paliers à film amortisseur SFD et fluide.
Cette étude a montré que
• La hauteur minimale du film augmente avec l’augmentation de la valeur de viscosité
dynamique du lubrifiant,
• Le comportement dynamique d’un palier amortisseur est non linéaire car celui-ci n’a pas de
position d’équilibre,
• L’utilisation des paliers amortisseurs dans les turbomachines tournant à grande vitesse
permet d’atténuer fortement les amplitudes de vibration de la ligne d’arbre.
Les conclusions de cette étude sont importantes du point de vue technologique car la
diminution de l’épaisseur du film augmente sensiblement les risques de grippage et d’avaries
par rupture du film d’huile.
Dans ce chapitre nous avons étudié l’interaction coussinet-film lubrifiant-rotor en
utilisant la théorie du palier court couplé avec les équations de la dynamique dans le cas d’un
rotor rigide, d’un film lubrifiant Newtonien et d’un coussinet rigide monté sur un support fixe.
Cette étude est une étape indispensable pour l’étude de l’interaction palier-film lubrifiant-
rotor avec des supports non rigides des paliers qui sera l’objet du chapitre quatre.

75
SIMULATION D'UN ROTOR RIGIDE
A PALIERS FLUIDES
AVEC
SUPPORTS NON RIGIDES
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

SIMULATION D'UN ROTOR RIGIDE A PALIERS FLUIDE


AVEC SUPPORTS NON RIGIDES

4.1 Introduction

Nous avons validé nos résultats numériques avec les résultats expérimentaux obtenus par
Hashimoto et Wada [16] dans le cas d’un palier à support rigide et présenté dans le chapitre
trois. Ce présent chapitre est réservé à l’étude paramétrique du comportement d’un rotor
rigide supporté par deux paliers courts identiques à film d’huile à suspension non linéaire
montés sur des supports non rigides composés de systèmes ressorts – amortisseurs de même
nature, sous l’action d’une charge dynamique générée par un balourd [24 à 29].
Cette étude représente une simulation de l’interaction de trois éléments en contact
(support palier / fluide lubrifiant / rotor rigide). Elle diffère de celle présentée chapitre 3 par
l’ajout de deux équations du mouvement du palier.
La modélisation utilisé ici est la modélisation non linéaire d’un palier court qui consiste à
résoudre simultanément l’équation de Reynolds en régime dynamique et les équations du
mouvement de l’arbre dans le palier (quatre équations différentielles non linéaires) par un
calcul pas à pas dans le temps, ce qui signifie qu’en est en présence d’un problème couplé.
L’objectif de cette étude est de voir l’influence de la viscosité du lubrifiant, de la vitesse
de rotation de l’arbre, des caractéristiques des supports-paliers (Rigidité, amortissement) sur
l’épaisseur minimale du film lubrifiant à respecter, et sur le comportement vibratoire du rotor.

Ω mp
c
2mr y 2 y1
x2
k

x1 O0 y0
c k
x0

Figure IV.1 : Modèle du rotor rigide supporté par deux paliers lisses à supports non-rigides.

76
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

4.2 Modélisation mathématique

Le modèle utilisé est représenté sur la figure IV.1. Ce modèle comporte un rotor rigide de
masse 4mr entouré par un fluide (gaz ou liquide).
Le rotor est supporté par deux paliers identiques de masse mp.
Les paliers à leur tour reposent sur des supports non rigides de même nature.
Chaque support est constitué de (02) couples identiques de ressorts-amortisseurs
r
- l’un sur l’axe ( o, x )
r
- l’autre sur l’axe ( o, y )
Caractérisés par leurs coefficients de raideur ‘k’ et leurs coefficients d’amortissement ‘c’,
représentés par (k, c).
Les équations différentielles qui régissent le mouvement de l'ensemble paliers-rotor sont
obtenues en considérant les différentes forces appliquées sur chaque une des pièces isolées,
(figure IV.2).

a. Sur le palier
r
• Charge statique : poids du palier m p g ,

• action du support :
- action des ressorts
⎛ k x1 ⎞
⎜⎜ ⎟⎟
⎝ k y1 ⎠ 0
- action des amortisseurs
⎛ c x&1 ⎞
⎜⎜ ⎟⎟
⎝ c y&1 ⎠ 0
• forces d’inertie

r ⎛ m p &x&1 ⎞
m p Γp = ⎜ ⎟ ,
⎜ m p &y&1 ⎟
⎝ ⎠0

• action du fluide sur le palier représentée par les composantes 2 FY et 2 FX .

77
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

r
m r Γr
r eb
m p Γp r r
2F ky1 2F
y1 y2
r
mpg
cy&1 cr y& 2
r
2m r g

cx&1 kx1 O0
y0

x1 m rω 2 eb
x0 x2 cr x&2
Figure IV.2 : Isolation du palier et du rotor pour l’étude vibratoire.

b. Sur le rotor
r
• Charge statique : Poids du palier 2mr g ,
• charge dynamique : La force due au balourd (excitation dynamique synchrone),
caractérisée par l’excentricité eb dont le module est mr ω 2 eb ,

r ⎛ m &x& ⎞
• forces d’inertie m r Γr = ⎜ r 2 ⎟
⎜ m &y& ⎟ ,
⎝ r 2 ⎠0
⎛ cr x& 2 ⎞
• amortissement visqueux entre le rotor et le stator ⎜⎜ ⎟⎟ ;
⎝ cr y& 2 ⎠ 0
• action du fluide sur le rotor représentée par les composantes 2 FY et 2 FX .

Repères utilisés

On distingue trois repères

• (o0 , xr0 , yr 0 ) représente le repère fixe lié au stator tel que o0 x soit parallèle à la
charge statique,
• (o1 , xr1 , yr1 ) représente le repère lié au palier,
• (o2 , xr2 , yr 2 ) représente le repère fixe lié au rotor.

Dans cette étude nous utilisons


- les coordonnées polaires (e, φ ) pour le calcul des forces de réaction du film III.14.b)

- les coordonnées cartésiennes ( x, y ) pour les équations du mouvement (IV.1).

78
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

Equations du mouvement:

Les mouvements du rotor et du palier sont régie par quatre équations différentielles non
r
linaire [16]. La force F (la source de la non linéarité des ED) est bien définie dans le chapitre
3 de ce mémoire.
r r
Palier : repère (o1 , x1 , y1 )

m p &x&1 + c x&1 + k x1 + 2 Fx {x1, 2 , y1, 2 , x&1, 2 , y&1, 2 }− m p g = 0

m p &y&1 + c y& 1 + k y1 + 2 Fy {x1, 2 , y1, 2 , x&1, 2 , y& 1, 2 } = 0

r r
Rotor : repère (o2 , x 2 , y 2 ) : (IV.1)

2 mr &x&2 + c r x& 2 + 2 Fx {x1, 2 , y1, 2 , x&1, 2 , y&1, 2 }− 2 mr g = 2 E cos(Ωt )

2m r &y&2 + c r y& 2 + 2 Fy {x1, 2 , y1, 2 , x&1, 2 , y& 1, 2 } = 2 E sin( Ωt )

4.3 Résolution numérique du problème

4.3.1 Méthode de résolution

Le système différentiel non linéaire (IV.7) est résolu avec la méthode d’intégration de
Runge-Kutta d’ordre 4.
Nous considérons les données du chapitre 3 prises par Hashimoto [11] en remplaçant la valeur
de la viscosité par µ= 27.10-3 [Pas.s] et l'excentricité du balourd par eb=0.39C .
La masse du palier "mp", le coefficient d'amortissement due au fluide entourant le rotor "Cr"
et les paramètres de rigidité et d'amortissement des supports (k,c), vont être choisie à partir
des données sans dimension prise par Cai-Wan Chang-Jian et Chao-Kuang Chen [24] (Voir
tableau IV.1).
Les calculs sont effectués pour un intervalle de vitesses variant de 2500 à 9000 tr/min avec un
pas de 100 tr/min.
Les valeurs maximales et minimales de l'amplitude résultante du rotor et de la hauteur
minimale du film lubrifiant respectivement (pour toutes les vitesses de rotation) sont
représentées graphiquement dans les figures IV.4 et IV.5.
La comparaison entre le modèle à supports non rigides et le modèle à supports rigides est
effectuée en considérant les mêmes données présentées dans le tableau IV.1 pour résoudre le
système différentiel (III.17).

79
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

Tableau IV. 1: Caractéristiques géométriques et conditions de fonctionnement de l'ensemble


supports-paliers-rotor

Caractéristiques Symbole valeur Unité

Caractéristiques géométriques
D=2R 0.070 m
Diamètre du palier 2L 0.070 m
Longueur du palier complet L 0.035 m
Longueur du demi-palier C 2.5 ×10-4 m
Jeu radial du palier
Conditions de fonctionnement
Masse du rotor 4mr 10.8 kg
Masse du palier mp 0.337 kg
Charge appliquée sur le palier complet 2mr g 54 N
Charge appliquée sur le demi-palier mr g 27 N
Vitesses de rotation du rotor N 2500,...9000 tr/min
Excentricités du balourd eb 0.39×C m
Coefficient d'amortissement du fluide Cr 0.8 N.s/m
entourant le rotor
Propriétés physiques du lubrifiant
Masse volumique ρ 870 kg/m3
Viscosité dynamique (eau à 20°C) μ 27×10-3 à 37.8°C Pas.s

Propriétés des ressorts et amortisseurs


k 544000 N/m
Coefficient de rigidité
c 45 N.s/m
Coefficient d'amortissement

80
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

Début

- Caractéristiques du palier lisse cylindrique


- Caractéristiques physiques du lubrifiant
- Conditions de fonctionnement du palier
- Caractéristiques du support-palier
- Choix du pas de temps Δt et de t lim ite

Conditions initiales à t = 0 : N=2500 tr/min


x1 = g (m s + mb ) / k , y1 = 0, x&1 = 0, y&1 = 0
x 2 = g (m s + mb ) / k , y 2 = 0, x& 2 = 0, y& 2 = 0

Calcul de e, φ , e&, φ&&, V S , α et θ

Résolution de l’équation de Reynolds ;


Calcul des forces de réaction du film
(FX , FY )

Résolution des quatre équations de mouvement


t = t + Δt par la méthode de Runge-Kutta ;
-Vitesse de déplacement et position du centre du
rotor ;
-Vitesse de déplacement et position du centre du
palier;

t ≤ t lim ite

- Amplitudes résultantes du rotor


N = N + 100
- Hauteurs minimales du film

- Maximum des amplitudes résultantes du rotor


- Minimum des hauteurs minimales du film

N ≤ 9000

Fin

Figure IV.3: Organigramme de calcul

81
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

Le système différentiel (IV.1) est être résolu par une méthode d’intégration de Runge-
Kutta.

Le programme développé sur MATHCAD permet de déterminer :

- les variations de la pression maximale et de l’épaisseur minimale du film en fonction du

temps qui sont les deux paramètres les plus importants dans la conception des paliers,
- l’effet de la viscosité du fluide lubrifiant et des caractéristiques du supports-paliers sur la

réponse du palier.

L’organigramme succinct du programme de calcul est représenté par la (figure IV.3).

4.3.2 Résultats et discussions

a. Variation de l'amplitude résultante

On distingue trois zones figure IV.4 ;


• de 2600 à 3200 tr/min la courbe d'amplitude résultante comporte un pic de
résonance, Ar atteint jusqu' à six fois le jeu radial "C" pour N=2900 tr/min;
• de 3200 à 4700 tr/min dans cette zone l'amplitude résultante prend des valeurs
minimales partants de Ar=1.3C arrivants à Ar=1C en diminution pseudo linéaire;
• de 3200 à 4700 tr/min l'amplitude résultante est en augmentation rapide, partants
de Ar=1C arrivants à Ar=5.8C en progression pseudo linéaire.

b. Variation de la hauteur minimale du film d'huile

On distingue deux principales zones figure IV.5;


• de 2500 à 4000 tr/min, la hauteur minimale du film Hmin augmente rapidement
avec l'augmentation de N, partant de 0.73C pour 2500 tr/min pour atteindre son maximum
0.92C pour 4000 tr/min.
Cette variation non linéaire comporte une décroissance brusque dans l'intervalle [2500 à 3000
tr/min], mais Hmin reste toujours supérieure à 0.72C;
• de 4000 à 9000 tr/min, Hmin diminue avec l'augmentation de N, évoluant de 0.92C
pour N=4000 tr/min pour atteindre une valeur minimale de 0.60C pour N= 9000 tr/min.
En comparant les deux courbes, on conclu que l'intervalle [3200 tr/min, 4700 tr/min]
représente un intervalle de fonctionnement optimale de l'ensemble paliers-rotor.
Car le rotor tourne à basse amplitude de vibration avec une bonne hauteur minimale du film
d'huile.

82
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

Figure IV.4 : Variation de l’amplitude résultante du rotor en fonction


de la variation de N.

Figure IV.5 : Variation de l’épaisseur minimale du film d’huile en fonction


de la variation de N.

83
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

4.3 Etude paramétrique

Dans cette étude montre l'influence des paramètres qualitatifs des supports sur le
comportement vibratoire du rotor et précisément sur l'épaisseur minimale du film lubrifiant,
ainsi que l'influence des paramètres du palier sur l'épaisseur minimale du film lubrifiant et
précisément sur le comportement vibratoire du rotor.

4.3.1 Influence des paramètres des supports (Rigidité, amortissement) sur le système
paliers-rotor

a. Influence du coefficient de rigidité sur l'ensemble paliers-rotor

Les figures IV.6 et IV.7 nous montrent ;


• une stabilité de l'amplitude résultante de vibration sur tout l'intervalle des vitesses
de rotation (Ar = 2.7C) pour rigidité réduite (k=136000 N/m);
• la courbe de Hmin à rigidité réduite (k=136000 N/m) enveloppe celle à grande
rigidité (k=544000 N/m) dans l'intervalle [N= 3200 tr/min, N=5200 tr/min], et continue à
augmenter jusqu'à Hmin =0.93C pour N=9000 tr/min.
La réduction de la rigidité a ;
- l'avantage de supprimer le pic de résonance dans l'intervalle [N=2600 tr/min, N= 3200
tr/min] est de réduire l'amplitude résultante dans l'intervalle [N=6100 tr/min, N=9000 tr/min]
et d'augmenter la hauteur minimale du film lubrifiant sur tout l'intervalle des vitesses de
rotation.
- et l'inconvénient d'augmenter l'amplitude résultante dans l'intervalle [N= 3200 tr/min,
N= 6100 tr/min]
Des ressorts à coefficient de rigidité de l’ordre de 544000 N/m si N appartient à l'intervalle
[N=3200 tr/min, N=6100 tr/min], et de l’ordre de 136000 N/m si N n'appartient pas à cet
intervalle pour un fonctionnement optimal de l'ensemble paliers-rotor.

b. Influence du coefficient d'amortissement sur l'ensemble paliers-rotor

Les figures IV.8 et IV.9 indiquent que


• à amortissement nul le pic de résonance à 2900 tr/min a augmenté de près du
double par rapport à celui à amortissement non nul.
De 3200 à 5400 tr/min la courbe de Ar à amortissement nul est proche de celle à
amortissement non nul.
Au-delà de 5400 tr/min la courbe de Ar à amortissement nul commence à s'éloigné de celle à
amortissement non nul;

84
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

• la courbe de Hmin à amortissement nul est proche de celle à amortissement non nul.
La suppression des amortisseurs conduit à une augmentation de l'amplitude résultante du
rotor.

Figure IV.6 : Influence de la rigidité des ressorts sur l’amplitude résultante du rotor:
k = 544000 ; k = 136000 [N/m]

Figure IV.7 : Influence de la rigidité des ressorts sur l’épaisseur minimale du film d’huile:
k = 544000 ; k = 136000 [N/m]

85
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

Figure IV.8 : Influence du coefficient d'amortissement sur l’amplitude résultante du rotor :


c = 45 ; c = 0 [kg/s]

Figure IV.9 : Influence de du coefficient d'amortissement sur l’épaisseur minimale du film


d’huile: c = 45 ; c = 0 [kg/s]

86
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

4.3.2 Influence des paramètres des paliers (viscosité du lubrifiant, jeu radial) sur le
système paliers-rotors

a. Influence de la viscosité du lubrifiant sur l'ensemble paliers-rotor

Les figures IV.10 et IV.11 nous montrent


La diminution de la viscosité due à l'augmentation de la température conduit naturellement à
une diminution de Hmin de 27 % pouvant atteindre une valeur de 51 %.
Elle conduit également à un taux d’augmentation de Ar de 9 % pour des vitesses proches de
9000 tr/min. Ce taux pouvant atteindre une valeur de 160 % pour des vitesses proche de 4700
tr/min sur l'intervalle [3300 à 9000 tr/min].
Dans l'intervalle [2500 à 3300 tr/min] on voit clairement l'absence du pic de résonance.
La dégradation de l'huile de lubrification des paliers due à une grande élévation de
température a non seulement un effet néfaste sur le bon fonctionnement des paliers mais a
également un effet indésirable sur l'état vibratoire du rotor.
b. Influence du jeu radial sur l'ensemble paliers-rotor

Les figures IV.12 et IV.13 indiquent qu’une augmentation de 20 % du jeu radial "C" conduit
naturellement à une diminution de Hmin de 22 % à 27 %.
Dans l'intervalle de 2500 à 3000 tr/min les valeurs Hmin sont proches ou supérieures à celles
calculées avec C=2,5 10-4 m. Dans l'intervalle [2500 à 4000 tr/min] Ar prend des valeurs
inférieures à celles calculées avec C=2,5 10-4 m.
Le pic de résonance a diminué de 40% avec un rétrécissement de la zone de résonance
Dans l'intervalle [4000 à 9000 tr/min] l'augmentation du jeu radial conduit à une
augmentation de Ar de 6 % pour des vitesses proches de 9000 tr/min et atteint une valeur de
84 % pour des vitesses proches de 4700 tr/min.
L'augmentation de 20 % du jeu radial conduit à une diminution de l'épaisseur minimale du
film lubrifiant et une augmentation de l'amplitude résultante du centre du rotor.
4.4 Comparaison du model à support non rigide avec le model à support rigide

Les courbes des figures IV.14 et IV.15 montrent que l'amplitude résultante Ar du rotor
dans le cas du modèle à supports rigides est nettement inférieure à celle du modèle à supports
non rigides et ne dépasse pas la valeur de 0.8C, ce qui est bon de point de vue vibration.
D'autre part la hauteur minimale Hmin du film lubrifiant dans le cas du modèle à supports
rigides prend des valeurs inférieures à celle du modèle à supports non rigides sur l'intervalle
[5000 tr/min à 9000 tr/min] arrivant jusqu'à 0,35C, ce qui est mauvais de point de vue
technologique, car la diminution du film d'huile augmente sensiblement les risques de
grippage et d'avarie par rupture du film d'huile.

87
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

Un choix la vitesse de rotation N qui appartienne à l'intervalle [3200 tr/min à 4700 tr/min]
permet d’utiliser le modèle à supports non rigides dans des conditions optimales.
Une modification des paramètres des supports et des paliers est nécessaire pour l’obtention
d’un fonctionnement optimal de l'ensemble paliers-rotor dans d’autres plages de vitesses.

Figure IV.10 : Influence de la viscosité du lubrifiant sur l’amplitude résultante du rotor :


μ = 0.027 Pa.s à 37.8°C ; μ = 0.006 Pa.s à 98.9°C.

Figure IV.11 : Influence de la viscosité du lubrifiant sur l’épaisseur minimale du film d’huile
μ = 0.027 Pa.s à 37.8°C ; μ = 0.006 Pa.s à 98.9°C.

88
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

Figure IV.12 : Influence du jeu radial sur l’amplitude résultante du rotor :


C = 2,5 10-4 ; C = 3,0 10-4 [m].

Figure IV.13 : Influence du jeu radial sur l’épaisseur minimale du film d’huile :
C = 2,5 10-4 ; C = 3,0 10-4 [m].

89
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

Figure IV.14 : Comparaison des amplitudes maximales des deux modèles


(supports-rigides et non rigides)

Figure IV.15 : Comparaison des épaisseurs minimales des deux modèles

(supports-rigides et non rigides)

90
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

4.5 Conclusion

Après modélisation et mise en équation du problème dynamique non linéaire nous avons
étudié, dans un premier temps, l’influence des paramètres des supports (rigidité,
amortissement) et de quelques paramètres des paliers tels que la viscosité du lubrifiant et le
jeu radial de l’arbre sur
• l'amplitude résultante du centre du rotor,
• la hauteur minimale du film lubrifiant.
Les calculs ont été effectués pour
• deux valeurs de raideur des supports-paliers k=544000 N/m et k=136000 N/m,
• deux valeurs du coefficient d'amortissement des supports-paliers c= 45 kg/s et c nul,
• deux valeurs de viscosités dynamique de l'huile lubrifiant μ = 6 mPa.s et μ = 27 MPa.s
• deux valeurs du jeu radial des paliers C=2,5 10-4 m et C=3,0 10-4 m.
Dans un deuxième temps nous avons comparé l'amplitude résultante du centre du rotor et
la hauteur minimale du film lubrifiant du model à support non rigide avec celles du model à
supports rigide.

Cette étude a montré que ;

• la réduction de 75% de la raideur conduit a une stabilité de l'amplitude résultante du


centre du rotor sur une valeur proche de 2,7C et conduit aussi à une augmentation
considérable de la hauteur minimale du film lubrifiant,
• l'annulation des amortisseurs conduit à une augmentation de l'amplitude résultante du
rotor,
• la dégradation de l'huile de lubrification des paliers due à une grande élévation de
température a non seulement un effet néfaste sur le bon fonctionnement des palies mais elle a
aussi un effet indésirable sur l'état vibratoire du rotor,
• l'augmentation de 20 % du jeu radial conduit en générale à une diminution de
l'épaisseur minimale du film lubrifiant et une augmentation de l'amplitude résultante du centre
du rotor,
• comparativement au model à support rigide, l'utilisation des supports non rigides
conduit à une augmentation de la hauteur minimale du film lubrifiant et une augmentation de
l'amplitude résultante du centre du rotor.

91
Chapitre IV Simulation d'un rotor rigide à paliers fluide avec supports non rigides

Cette étude qui envisage l'interaction de quatre éléments (supports paliers- palier -film
lubrifiant -rotor- fluide environnant) a montré que les paramètres des paliers ont une
influence considérable sur le comportement vibratoire du rotor.

De même, les paramètres des supports ont une influence considérable sur le fonctionnement
des paliers.
Ces influences présentent des avantages et des inconvénients sur le système paliers-rotor car
nous recherchons toujours à augmenter la hauteur minimale du film lubrifiant afin de
diminuer les risques de grippage et d’avaries par rupture du film d’huile et à diminuer
l'amplitude résultante du centre du rotor pour un comportement vibratoire acceptable.
Pour avoir un compromis entre la hauteur minimale du film lubrifiant et l'amplitude résultante
du centre du rotor, il est nécessaire soit d'éviter les plages de vitesses qui présentent un
mauvais compromis, soit de pousser une étude d'optimisation sur les différents paramètres
étudier si la nécessité de ces plages de vitesses est incontournable.

92
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale

CONCLUSION GENERALE

L’analyse dynamique d’une ligne d’arbre de turbomachine supportée par des paliers
fluides nécessite une bonne connaissance du comportement de ces paliers. L’étude du
comportement dynamique des paliers hydrodynamiques repose sur deux types de
modélisation : une modélisation linéaire et une modélisation non linéaire. L’hypothèse des
petits déplacements (comportement dynamique linéaire) au voisinage de la position
d’équilibre ne permet pas de prévoir le comportement d’une ligne d’arbre au delà du seuil de
stabilité ou sous l’effet de fortes charges dynamiques. Dans ces conditions, il est alors
nécessaire de résoudre simultanément l’équation de Reynolds en régime dynamique et les
équations du mouvement de l’arbre (problème d’interaction fluide visqueux-structure ou
problème couplé).

Ainsi que ce travail comporte trois parties

La première partie concerne la résolution analytique et numérique de l’équation de base de la


lubrification hydrodynamique appelée équation de Reynolds.

La deuxième partie concerne l'étude d’un rotor rigide supporté par des paliers à film d’huile à
suspension non linéaire montés sur des supports rigides, sous l’action d’une charge
dynamique représentée par un balourd.
Cette étude nous a conduit à une résolution simultané de l’équation de Reynolds en régime
dynamique et les équations du mouvement de l’arbre (problème d’interaction fluide visqueux-
structure ou problème couplé) en effectuant un calcul pas à pas dans le temps et en utilisant la
théorie du palier court.
Dans la littérature, la théorie du palier court est très souvent utilisée pour la résolution rapide de
l’équation de Reynolds écrite en régime dynamique. Malgré sa simplicité, la théorie du palier
court ne peut être envisagée que dans le cas d’un palier complet sans rainure axiale
d’alimentation. D’autre part, il est impossible d’étudier un palier à arc partiel avec cette
théorie.
Pour valider les résultats du programme de calcul, nous avons comparé les trajectoires du
centre de l’arbre calculées par intégration des équations de mouvement avec celles obtenues
expérimentalement par Hashimoto et Wada dans le cas d’un palier court utilisant de l’eau
comme lubrifiant. Pour cela on a pris les même caractéristiques et conditions de

93
Conclusion générale

fonctionnement du palier avec celles de l’expérience. Cette étude est une étape indispensable
pour La troisième partie.

La troisième partie concerne l'étude d’un rotor rigide supporté par des paliers à film d’huile à
suspension non linéaire montés sur des supports non rigides, sous l’action d’une charge
dynamique représentée par un balourd.
L’étude de l’influence des paramètres des supports (rigidité, amortissement) et de quelques
paramètres des paliers tels que la viscosité du lubrifiant et le jeu radial de l’arbre sur
l'amplitude résultante du centre du rotor et la hauteur minimale du film lubrifiant, a permis de
faire les conclusions suivantes
• Comparativement au modèle à support rigide, l'utilisation des supports non rigides conduit
à une amélioration de la hauteur minimale du film lubrifiant et une augmentation de
l'amplitude résultante du centre du rotor.
• Cette étude a montré que les paramètres des paliers ont une influence considérable sur le
comportement vibratoire du rotor. De même, les paramètres des supports ont une influence
considérable sur le fonctionnement des paliers.
Ces influences présentent des avantages et des inconvénients sur le système palier-rotor car
nous recherchons toujours à augmenter la hauteur minimale du film lubrifiant pour diminuer
les risques de grippage et d’avaries par rupture du film d’huile et à diminuer l'amplitude
résultante du centre du rotor pour un comportement vibratoire acceptable.
Pour avoir un compromis entre la hauteur minimale du film lubrifiant et l'amplitude
résultante du centre du rotor, il est nécessaire soit d'éviter les plages de vitesses qui présentent
un mauvais compromis, soit de pousser une étude d'optimisation sur les différents paramètres

Les objectifs fixés dans la présente étude ont été atteints.

Les prolongements de cette étude pouvant être envisagés sont :


• prise en considération de la flexibilité de la ligne d’arbre reposant sur des paliers à
longueur finie,
• prise en compte des déformations élastiques et thermoélastiques des éléments constituant
le palier (arbre et palier).

94
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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corporation,Megraw-hill Book company,1979.
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95
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bearings with oil film in the cases of rigid support and a non rigid supports with non linear
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[29] Sun L., Krodkiewski J.M., “Self-turning adaptative control of forced vibration in rotor
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.

97
ANNEXE
ANNEXE I

Intégrales de Booker

− 2 e cos3 θ
=
11
J
[1 − (e cosθ ) 2 ]2
3

[3 + (2 − 5 e 2 ) cos 2 θ ] e sin θ γ (1 + 2 e 2 )
= +
02
J3
[1 − (e cosθ ) 2 ]2 (1 − e 2 ) 2 ( 1 − e 2 )5

[1 + (e 2 − 2) cos 2 θ ] e sin θ γ
= +
20
J3
[1 − (e cosθ ) 2 ] 2 (1 − e 2 ) ( 1 − e 2 ) 3

Avec

π ⎡ e sin θ ⎤
γ= + a tan ⎢
2 ⎥
2 ⎣ 1− e ⎦

e= x2 + y2

88
ANNEXE II

Résolution d’un système d'ODE sur MATHCAD

Cet exemple peut être employé pour résoudre numériquement (Rung-Kutta) un


système d'équations ordinaires du deuxième ordre.
Dans la figure qui suit on a un mécanisme à deux degrés de libérté

Note: Le
programme
MATHCAD
est dans la
partie ambré.

L'application du principe fondamental de la dynamique nous donne :

2
m1 ⋅
d
( )d ( ) d
x ( t) + c + c 1 ⋅ x 1 ( t) + k + k 1 ⋅ x 1 ( t) − c ⋅ x 2 ( t) − k ⋅ x 2 ( t)
2 1 dt dt
f1 ( t)
dt
.....(1)
2
m2 ⋅
d
( )d ( ) d
x ( t) + c + c 2 ⋅ x 2 ( t) + k + k 2 ⋅ x 2 ( t) − c ⋅ x 1 ( t) − k x 1 ( t)
2 2 dt dt
f1 ( t)
dt

Avec:
d
x1 ( t) 1 x1 ( t) 0 at t 0
dt
d
x2 ( t) 1 x2 ( t) 0 at t 0
dt
Paramètres d'entré:

m1 := 1 k 1 := 1000 c 1 := 20
k := 1000 c := 20
m2 := 2 k 2 := 1000 c 2 := 20

89
Ecriture de (1) sous forme d'un probléme diff d'ordre 1:

• Fonction des dirives (EOMs):


On pose:
⎛ X0 ⎞
x 1 ( t ) -----> X0
d
x1 ( t) -----> X2
⎜ ⎟
dt ⎜ X1 ⎟
==> X =⎜ ⎟
x 2 ( t ) -----> X1
d
x2 ( t) -----> ⎜ X2 ⎟
X3
⎜X ⎟
dt ⎝ 3⎠

2 ⎛⎜ c + c 1 ⎟⎞ ⎛ k + k 1 ⎟⎞ ⎛ c ⎞ ⎛ k ⎞
⋅ X2 − ⎜
d
x 1 ( t ) = 5 cos ( t ) − ⋅X + ⎜ m ⎟ ⋅ X3 + ⎜ m ⎟ ⋅ X1
2 ⎜ m1 ⎟ ⎜ m1 ⎟ 0
dt ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ 1⎠ ⎝ 1⎠
(1) ----->
2 ⎛⎜ c + c 2 ⎟⎞ ⎛ k + k 2 ⎟⎞ ⎛ c ⎞ ⎛ k ⎞
⋅ X3 − ⎜
d
x 2 ( t ) = cos ( t ) − ⋅X + ⎜ m ⎟ ⋅ X2 + ⎜ m ⎟ ⋅ X0
2 ⎜ m2 ⎟ ⎜ m2 ⎟ 1
dt ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ 2⎠ ⎝ 2⎠
d
X = F ( t , X)
dt

===> ⎛0⎞
⎜ ⎟ ............................................(2)
X0 = ⎜ ⎟
0
⎜1⎟
⎜ ⎟
⎝1⎠

⎡ X2 ⎤
⎢ ⎥
⎢ X3 ⎥
⎢ ⎥
⎢ ⎛⎜ c + c 1 ⎟⎞ ⎛⎜ k + k 1 ⎟⎞ ⎛ c ⎞ ⎛ k ⎞ ⎥
F ( t , X) := 5 cos ( t ) − ⋅X − ⋅X + ⋅X + ⋅X
⎢ ⎜ m1 ⎟ 2 ⎜ m1 ⎟ 0 ⎜ m1 ⎟ 3 ⎜ m1 ⎟ 1 ⎥
⎢ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎥
⎢ ⎛⎜ c + c 2 ⎟⎞ ⎛⎜ k + k 2 ⎟⎞ ⎛ c ⎞ ⎛ k ⎞ ⎥
⎢ cos ( t) − ⎜ m ⎟ ⋅ X3 − ⎜ m ⎟ ⋅ X1 + ⎜ m ⎟ ⋅ X2 + ⎜ m ⎟ ⋅ X0 ⎥
⎣ ⎝ 2 ⎠ ⎝ 2 ⎠ ⎝ 2⎠ ⎝ 2⎠ ⎦

2
Note: F est la vitesse d x 1 ( t) , F est la vitesse d x 2 ( t) , F est l'accelération d x 1 ( t) et
0 1 dt 2 dt 2
dt
2
d
F est l'accelération x ( t)
3 2 2
dt

90
• Définition des arguments additionnels pour la résolution de
l'ODE:

Valeur initiale de la variable indépendante t0 := 0

Valeur finale de la variable indépendante tf := 1

Vecteur des valeurs initiales


⎛ x1 ⎞
⎜ ⎟
⎛0⎞ ⎜ x ⎟
⎜ ⎟ ⎜ 2 ⎟
X0 :=
⎜0⎟ <== ⎜ d x ⎟
⎜1⎟ ⎜ dt 1 ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎝1⎠ ⎜d ⎟
⎜ dt x 2 ⎟
⎝ ⎠

Nombre de valeurs de solution dans l'intervalle [ t0, tf ] : N := 1000

Matrice de solution
:
Note: La fonction Rkadapt ou Bulstoer
S := rkfixed ( X0, t0 , tf , N , F) pourrait également être utilisé .ici

〈0〉
t := S : Valeurs du temps

〈1〉 〈2〉
x1 := S : Position de la masse m1 , x2 := S : Position de la masse m2

〈3〉 〈4〉
v1 := S : Vitesse de la masse m1 , v2 := S : Vitesse de la masse m2

0.04

x1 0.02

x2
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

0.02

v1

v2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

91
ANNEXE III

Programme de résolution d’un problème de lubrification à


équations différentielles non linéaires sur MATHCAD

r
La non linéarité du problème est due à la résultante F du champ de pression.

Paramètres du Système:
Gravité: g ≡ 9.8 [m/s 2 ]
−4
Jeu radial: C ≡ 2.5⋅ 10 [m]
Longueur: L ≡ 0.035 [m]
L
Diametre: D ≡ 0.070 [m] = 0.5
D
D
Rayon: R≡ [m] R
2 = 140
C
Visc osité: − 3 [Pa sec]
μ ≡ 1 × 10 ρ ≡ 1000 kg/m3

Vitesse du rotor: rpm ≡ 3000 [tr/mn] π


ω ≡ rpm⋅ [rad/s]
30

Position du centre du rotor lors du démarage /C: edemarage ≡ .97⋅ C

Note: Le 1 : pour palier fluide (journal bearing jb),


programme Type de palier: SFD ≡ 1 0 : pour palier amortisseur ( Squeeze Film Damper SFD)
MATHCAD est
dans la partie Masse: m ≡ 2.7 [kg]
ambré. Charge statique: w ≡ m⋅ g [N]
Balourd: eb ≡ .13⋅ C [m]
2
Excitation: A ≡ m⋅ eb ⋅ ω [N]
−5
eb = 3.25 × 10

92
F( x, y , x', y' , ω) :=
2 2
e← x +y Excentricité
y
sφ ←
e
Position angulaire de l'arbre
x
cφ ←
e
e' ← x'⋅ cφ + y'⋅ sφ Vitesse radiale du centre de l'arbre
(y'⋅ cφ − x'⋅ sφ) Vitesse rotationnelle du centre de l'arbre
φ' ←
e

e' + ( e⋅ φ' − 0.5⋅ e⋅ ω)


2 2
Vs ←
Vitesse d'écrasement du film Vs
−e⋅ ( φ' − 0.5⋅ ω)
sα ←
Vs

e' Diréction de la Vitesse d'écrasement du film Vs


cα ←
Vs

cθ ← sα
sθ ← cα

Alf ←
π
+ atan
⎛ e⋅ sθ ⎞
2 ⎜ 2⎟ Angle entre ε et V s
⎝ 1−e ⎠

WR ← ⎢
( )
⎡ ⎡⎣ 3 + 2 − 5⋅ e2 ⋅ cθ2⎤⎦ ⋅ e⋅ sθ Alf ⋅ 1 + 2⋅ e2 ⎤
+
( )

⎥ ⋅ cα + ⎢ 2⋅ e⋅ cθ
3 ⎤
⎥ ⋅ sα
⎢⎡
( ) ( )
5 ⎥ ⎢⎡ 2⎤ ⎥
2 2 2
2⎤
( )
⎣ ⎣ 1 − e⋅ cθ ⎦ ⋅ 1 − e
2
1−e
2
⎦ ( )
⎣ ⎣ 1 − e⋅ cθ ⎦ ⎦

WT ← ⎢
⎡ −2⋅ e⋅ cθ3 ⎤ ⎡⎡ 2 ( 2⎤ )
⎥ ⋅ cα − ⎢ ⎣ 1 + e − 2 ⋅ cθ ⎦ ⋅ e⋅ sθ + Alf ⎤
⎥ ⋅ sα
⎢⎡
( ) ( )
2⎥ ⎢ 2 3⎥
⎣ ⎣ 1 − ( e⋅ cθ) ⎤⎦ ⎦ ⎡ 2⎤
⎣ ⎣ 1 − ( e⋅ cθ) ⎦ ⋅ 1 − e
2 2 2
1−e ⎦
3 ⎛ W R⋅ cφ − W T⋅ sφ ⎞⎟
−μ ⋅ R⋅ ⎛⎜ ⎞⎟ ⋅ Vs ⋅ ⎜
L Vecteur force
⋅C
⎝ C⎠ ⎜ W R⋅ sφ + W T⋅ cφ ⎟
⎝ ⎠

Fonction des dirives :

⎡ x ⎤
⎢ 2 ⎥
⎢ x
3

⎢ ⎥
d ( t , x) := ⎢ ⎛ ⎛ x x x x ⎞ ⎞ ⎥
⎢ m ⋅ ⎜ F⎜ C , C , C , C , SFD⋅ ω ⎟ 0 + A ⋅ cos ( ω⋅ t) + w⎟ ⎥
1 0 1 2 3

⎢ ⎝ ⎝ ⎠ ⎠⎥
⎢ 1 ⎛ ⎛ 0 1 2 3x x x x ⎞ ⎞ ⎥
⎢ ⋅ ⎜ F⎜ , , , , SFD⋅ ω ⎟ 1 + A ⋅ sin ( ω⋅ t ) ⎟ ⎥
⎣ m⎝ ⎝C C C C ⎠ ⎠ ⎦

d0 est la vitesse X, d 1 est la vitesse Y , d 2 est l'accelération X et d 3 est l'accelération Y .

93
Conditions Initiales: Nombre de pas de temps total:

t o := 0 Nombre de rotation de l'arbre: 5


Nrev ≡ 2
⎛ X ⎞ 6
⎜ ⎟ Nombre de pas de temps pour un tour : N
step_rev := 2
⎛ edemarage ⎞ Y
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
xo := ⎜ ⎟ <== ⎜ ⎟
0 dX
Nombre de pas de temps total: N := Nrev⋅ Nstep_rev
⎜ 0 ⎟ ⎜ dt ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ Nrev
⎝ 0 ⎠ ⎜
dY
⎟ Temps d' integration total: tf := + to
⎝ dt ⎠ ⎛ ω ⎞
⎜ ⎟
⎝ 2⋅ π ⎠
tf = 0.64 3
N = 2.048 × 10

Rung-Kutta d'ordre 4: (
x := rkfixed xo , to , tf , N , d )

Compteur de temps: i := 0 .. N
Compteur de revolution: k := 0 .. Nrev

β := 0 , 0.2.. 2π
H := for i ∈ 0 .. N
α := for i ∈ 0 .. N
H ←C−
i (xi, 1) + (xi, 2)
2 2
(
α i ← angle x ( i, 1 , xi, 2))⋅
180
π
H
α

e' := for i ∈ 0 .. N ε := for i ∈ 0 .. N

e' ←
(xi, 3⋅ xi, 1 + xi, 4⋅ xi, 2) (xi, 1)2 + (xi, 2)2
i εi ←
(xi, 1)2 + (xi, 2)2 C

e' ε

Fh := for i ∈ 1 .. N
2 2
⎛ ⎛ xi , 1 xi , 2 xi , 3 xi , 4 ⎞ ⎞ ⎛ ⎛ xi , 1 xi , 2 xi , 3 xi , 4 ⎞ ⎞
Fh ← ⎜ F⎜ , , , , SFD⋅ ω ⎟ 0 ⎟ + ⎜ F⎜ , , , , SFD⋅ ω ⎟ 1 ⎟
i ⎝ ⎝ C C C C ⎠ ⎠ ⎝ ⎝ C C C C ⎠ ⎠
Fh

φ' := for i ∈ 0 .. N Cf := for i ∈ 0 .. N

φ' i ←
(xi, 4⋅ xi, 1 + xi, 3⋅ xi, 2) 3
μ ⋅ ω⋅ R ⋅ L⋅ π⋅ 2 + εi( )
Cf ←
⎡ x 2 + x 2⎤
⎣ ( i , 1) ( i , 2) ⎦
i
( )
C⋅ 1 + εi ⋅ 1 − εi ( )2
φ' Cf

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