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MANIPULATIONS D’ELECTROCHIMIE
Edition 2010
La majorité des travaux proposés sont relatifs à des sujets traités au cours; dans ces cas,
la théorie correspondante n’a pas été reprise ou n’a été rappelée que très brièvement. Pour les
autres manipulations traitant de sujets insuffisamment développés au cours, on trouvera une
introduction théorique permettant la bonne compréhension des essais proposés.
Chaque manipulation fera l’objet d’un rapport avec les résultats des mesures, les
observations, l’analyse des résultats et les conclusions. Le rapport est à remettre à la séance
suivante.
2
INTRODUCTION
Pour les rappels sur les potentiels d’électrodes, sur les lois de Faraday, ainsi que pour le
calcul de la consommation spécifique d’énergie, on se reportera au cours d’Electrochimie.
Pour la cinétique électrochimique qui est une matière plus nouvelle et dont certaines
notions ne sont exposées que plus à la fin du cours d’électrochimie, on résume ci-après en
quelques pages les éléments fondamentaux qui permettront de comprendre les manipulations
et de donner une première interprétation des résultats expérimentaux. Cette interprétation sera
complétée au fur et à mesure de l’avancement dans le cours.
1. INTRODUCTION
L’électrochimie étudie les processus mis en jeu lors du contact entre une phase à conduction
électronique (métal) et une phase à conduction ionique (électrolyte contenant une espèce
électroactive). Ces processus sont accompagnés d’un transfert de charges (électrons) d’une
phase à l’autre. On appelle électrode, ce contact des deux phases.
Une espèce électroactive (ions ou molécules) est une espèce susceptible d’échanger des
électrons, donc un élément d’un couple oxydo-réducteur: Ox + ne Red.
Les réactions qui ont lieu à l’interface métal-solution sont appelées réactions d’électrodes.
Ces processus sont mis en oeuvre dans deux types de systèmes électrochimiques :
- les piles
- les électrolyseurs.
3
2. CAS D’UNE SEULE REACTION D’ELECTRODE
Si on considère un métal (ex : Cu) immergé dans une solution de ses ions (ex : Cu++aq), le
potentiel de l’électrode à l’équilibre est donné par la relation de Nernst :
RT
E Me / Men E Me / Men ln a Men
nF
-
pour la réaction: Me Men+ + ne
0,059
à 25 °C: E E . log a Men
n
E° étant le potentiel standard du système Cu++/Cu.
D’une manière plus générale, on sait que pour tout système oxydo-réducteur :
Ox + ne- Red
il existe un potentiel standard E°Ox/Red que l’on trouve dans des tables et qui est donné par
rapport à l’électrode normale d’hydrogène prise comme référence (E°ENH = 0 V).
Les tables correspondantes se trouvent en fin du présent manuel et ont été examinées sous
l’aspect théorique au cours.
Si on plonge deux métaux de nature différente dans une solution électrolytique, on constitue
une pile (ex : Pile de Daniell Cu / CuSO4 // ZnSO4 / Zn).
La force électromotrice (fem) de la pile est égale à la différence entre les potentiels à
l’équilibre des deux électrodes, c’est la tension aux bornes de la pile lorsque celle-ci ne débite
pas.
La fem de la pile est liée à la variation d’énergie libre G accompagnant la réaction globale
de la pile par la relation :
G
fem =
nF
4
4. CINETIQUE DES REACTIONS AUX ELECTRODES
La cinétique des phénomènes d’oxydo-réduction à une électrode est caractérisée par la vitesse
d’échange des électrons et mesurée par la densité de courant i traversant l’électrode.
( i intensité de courant par unité de surface de l’interface électrode-solution).
De plus, par convention, une électrode qui est le siège d’une réduction sera appelée CATHODE
et le courant iC correspondant sera négatif.
Oxdésorbé Oxsolution
Ox adsorbé
ne- équilibres
adsorption (2)
(1) désorption.
Redadsorbé
Reddésorbé Redsolution
M
5
De même, une électrode qui est le siège d’une oxydation sera appelée ANODE et le courant ia
correspondant sera positif par convention.
On montre (voir cours) que la surtension et le courant i sont toujours liés par la relation :
. i 0
Le sens d’une réaction électrochimique dépend donc des valeurs relatives de E i et de Eéq.
oxydation
Me Men+ + ne
réduction
ia Cu Cu2+ + 2e-
i
oxydation dissolution
du cuivre
Eéq Ei > Eéq
6
4.B. Etude cinétique du transfert de charges
Une réaction de transfert de charges comporte en général plusieurs étapes; elles sont illustrées
à la figure 1, dans l’exemple d’une réduction et on y distingue diverses étapes importantes:
- le transport de matière
- le transfert de charges proprement dit
- des réactions de surfaces telles que adsorption - désorption
Le transport de matière est le passage de l’espèce électroactive (donc qui subira le transfert
d’électrons) de la solution à la surface de l’électrode, celui-ci est assuré par :
Si le transfert de charges est l’étape la plus lente on peut montrer que la densité de courant
augmente exponentiellement avec la surtension .
Dans le cas de la réduction prise comme exemple, la densité de courant augmentera d’autant
plus que le potentiel Ei sera négatif par rapport à Eéq.
Le tracé correspondant ainsi que la loi de Tafel ( = a + b log |i| ) qui en découle sont
représentés aux figures 2a et 2b.
Ce cas se rencontre pour des réactions à cinétique lente (constante de vitesse faible), et pour
des réactions où la vitesse de transport de matière est très élevée.
Lorsque l’on utilise des solutions diluées et en l’absence d’agitation importante de la solution,
le transport de matière peut limiter la vitesse globale de la réaction d’électrode.
La vitesse de disparition de l’espèce électroactive qui normalement augmente avec la
surtension , devient alors pour une certaine valeur de la tension E i, égale à la vitesse de
diffusion donnée par une loi de Fick.
A ce moment, l’augmentation de surtension n’entraîne plus d’augmentation de la vitesse
d’échange d’électrons et on atteint le régime de diffusion limite caractérisé par un courant i lim
(figure 3).
Ce phénomène étant lié au gradient de diffusion, la vitesse de diffusion limite (et donc ilim) est
proportionnelle à la concentration de l’espèce électroactive et au nombre d’électrons
échangés.
Cette propriété est exploitée dans de nombreuses applications.
7
Limitation simultanée par le transport de matière et par le transfert d’électrons
Même si le transport de matière est important, si on s’écarte trop de E éq, càd pour des
surtensions grandes, on risque d’être limité à la fois par le transfert d’électrons et par le
transport de matière (figure 4).
La limite dépend essentiellement des concentrations en espèces électroactives, du régime
hydrodynamique et d’autres paramètres tels que la température.
La forme de la courbe de polarisation potentiocinétique relevée expérimentalement permet le
plus souvent de donner une indication sur l’étape limitative.
ic
(mA/cm2) Eéq E(V/ENH)
loi de Tafel
= a + b . log i
Fig.2.a. Fig.2.b.
- E (V/ENH) - E (V/ENH)
i lim
contrôle
transfert charge
i 2
c (mA/cm ) limitation
i lim concentration en espèce électroactive diffusion
i 2
c (mA/cm )
Fig. 3 Fig.4
8
5. EFFET DU PASSAGE DU COURANT DANS UNE PILE OU DANS UN ELECTROLYSEUR
La fig.7 représente l’évolution globale de Ei en fonction de i pour une pile et pour un
électrolyseur.
E E
ia
E A
a éq
C E c éq
ic
E éq
E ia = ic ia = ic Ei
i
ia
A
Ec éq C
iC
Fig. 5 Fig. 6
Ei
électrolyseur
Eéq
pile
i
Fig. 7
9
6. CARACTERISTIQUES DES REACTIONS ANODIQUES
Me Men+ + ne-
Les surtensions anodiques sont dues à la nature du milieu et liées à la solubilité plus ou moins
grande des sels formés.
On distingue les métaux à :
i (mA/cm2)
200
instabilités
100
zone de passivation
E(V/ENH)
-0,3 0 1 1,5
VDISSOL VDISSOL
466 g/dm2/jour 0,0163 g/dm2/jour
10
7. CARACTERISTIQUES DES REACTIONS CATHODIQUES
Le dégagement d’hydrogène est une réaction cathodique importante, elle donne lieu à une
surtension d’activation qui dépend très fort de la nature du métal de l’électrode.
2H -
aq 2e H 2 (g)
H aq e H ads
H ads H ads H 2
et E 0 V/ENH
H 2 /H
- sur Pt/Pt (platine platiné), la décharge de l’H2 se fait avec une surtension d’activation faible
- sur d’autres métaux (Pb, Hg), la surtension de dégagement d’hydrogène est très grande (voir
tableau).
H en solution HCl 1 M pour i = 1 mA/cm2
2
Volt
Pt, Pt 0,01 Pb 0,88
Ni 0,33 Hg 1,04
Fe 0,4
Cu 0,54
La réduction de l’oxygène (dissous dans l’électrolyte) joue également un rôle important (en
pH neutre ou alcalin) dans différentes applications:
i+
ilim C O2 dissous
0,8
V/ENH
0
ilim
11
8. CAS DE PROCESSUS SIMULTANES A UNE ELECTRODE - NOTIONS DE POTENTIEL MIXTE
Ox1 + n1 . e Red1
Ox2 + n2 . e Red2
Pour deux réactions simultanées et non concurrentes, la densité de courant globale traversant
l’électrode peut être considérée comme la somme des courants partiels i1 et i2 relatifs aux
deux réactions :
i = i1 + i2
Par exemple, lors du dépôt de certains métaux, une fraction du courant d’électrolyse est
consommée par des réactions parasites telles que la réduction d’impuretés présentes dans
l’électrolyte ou la réduction de l’eau.
Le dépôt de zinc à partir d’une solution acide (ZnSO 4 + H2SO4) est accompagné d’un
dégagement d’hydrogène.
12
i E(V/Eréf) i E(V/Eréf)
Me / Men+
H2 / H+
Me/Men+
F F
1 1
Me H 2
H2 Me
0 0
E(V/Eréf) E(V/Eréf)
Dépôt d’un métal à forte surtension Dépôt d’un métal à faible surtension
de dégagement d’hydrogène de dégagement d’hydrogène
La réaction suivante de dissolution (corrosion) d’un métal sous l’action d’un oxydant en est
un exemple:
Cette réaction (*) est thermodynamiquement possible si la tension du couple Red/Ox est
supérieure à celle du couple Me/Men+.
A l’abandon,
13
E électrode/réf = E mixte
Pour une réaction de dissolution donnée, la vitesse de corrosion est d’autant plus grande que
la tension du couple Red/Ox est élevée et que sa surtension de réduction est faible.
(voir l’introduction à la manipulation de corrosion pour plus de détails).
La tension à l’abandon de l’électrode n’est plus une tension d’équilibre, car elle dépend de la
cinétique des processus mis en jeu, on l’appelle tension mixte (notée EM) et elle est atteinte
pour :
i = i1 + i2 = 0
D’une façon générale, un potentiel mixte peut en principe être créé si deux processus
simultanés de polarité différente ont lieu sur une électrode. On rencontrera quelques exemples
au cours des manipulations.
i + (mA/cm2)
Me Men+ + ne
icorr
Emixte
E(V/Eréf)
iréd
i-
Ox + ne Red
14
II. INTRODUCTION AU LABORATOIRE D’ELECTROCHIMIE
Les manipulations sont choisies dans les divers chapitres du cours. Elles ont pour objectif de
permettre de se familiariser avec les notions fondamentales et d’examiner quelques
applications courantes de l’électrochimie.
Ainsi, on examinera :
1.Mesure d’une force électromotrice de pile, d’une tension. Choix de l’appareil de mesure.
2. Mesure de la tension d’une électrode par rapport à une référence.
3. Relevé de la courbe de polarisation en régime stationnaire :
D’une manière générale, on peut dire que la mesure précise d’une force électromotrice ou
d’une tension d’électrode nécessite un appareil de mesure dont la résistance interne est grande
par rapport à la résistance interne de la source à mesurer.
Pour une pile de concentration, on estime en général sa résistance interne à quelques k. Par
contre, pour les mesures de potentiel d’électrode par rapport à une électrode de référence, les
résistances internes sont nettement plus élevées (voisines de 10 5 ).
Lors de la mesure du pH avec une électrode de verre et une électrode de référence, ou lors de
l’utilisation d’électrodes spécifiques (pour le dosage d’anions ou de cations), les résistances
internes atteignent des valeurs de 107 et plus.
15
Importance de la résistance interne de l’appareil de mesure
RS résistance interne de
ES RS la source
RM résistance interne du
RM voltmètre
ES f.e.m. de la source à
Ei mesurer
Ei fem réellement mesurée aux
appareil de mesure
bornes du voltmètre
voltmètre
ES
I
RS R M
Dans ce cas, si ES = 1V
9,99 10 8 A
1
I
10 4 10 7
2) RS 105 et RM = 107
9,91 10 8 A
1
I=
105 10 7
16
3) Cas d’une mesure de pH avec une électrode de verre
RS 20 . 106
a) Si RM = 107
. 8 A
1
I= 3,3310
2010
. 6 10 7
1
I 9,999 10 13 A
6 12
2010
. 10
Ces exemples montrent qu’il est important d’utiliser un appareil de mesure bien adapté.
Les voltmètres digitaux classiques utilisés au laboratoire ont une impédance d’entrée voisine
de 107 , suffisante pour les mesures de potentiel.
Pour les mesures de f.e.m., on utilisera un électromètre d’impédance supérieure à 10 9 .
17
2. MESURE DE LA TENSION D’UNE ELECTRODE PAR RAPPORT A UNE ELECTRODE DE REFERENCE
A. Electrodes de référence
Electrode Ag/AgCl
Fil d’argent
KCl saturé
AgCl
Verre fritté
Il s’agit d’une électrode de seconde espèce dont le potentiel est donnée par la relation :
E = + 0,197 V/ENH
CONTACT ELECTRIQUE
KCl saturé
CALOMEL
Hg KCl
SATURE
CALOMEL
Hg PAPIER FILTRE
18
Pt
2 Hg Hg 2
2 +2e
-
2 Cl- + Hg 2
2 Hg2 Cl2
KCl saturé
2 Hg + 2 Cl- Hg2 Cl2 + 2 e
RT
o
E = E Hg / Hg 2
ln a Hg 2
2
2F 2
K S a Hg 2 aCl
2
Calomel et
2
Hg
Liq. de RT RT 1
jonction
o
E= E Hg / Hg 2
ln K S ln
2
2F 2 F aCl 2
RT
'o
E = E Hg / Hg 2Cl2 ln aCl
F
E = E 'Hg/Hg
o
2Cl2
0,06 log aCl
Il s’agit d’une électrode de seconde espèce dont le potentiel est donné par la relation :
E = + 0,2415 V/ENH
19
B. Jonction entre la cellule d’électrolyse et l’électrode de référence
E.R.
E.T. C.E.
PONT
CELLULE
Le pont est rempli d’électrolyte neutre et il est fermé des deux côtés par un bouchon de papier
filtre serré, jouant le rôle d’un diaphragme poreux et évitant le mélange entre l’électrolyte de
la cellule et celui du compartiment intermédiaire où plonge l’électrode de référence.
La jonction entre l’électrode au calomel et la cellule d’électrolyse se fait en général avec des
potentiels de jonction très faibles.
Remarque importante
Si l’électrolyte de la cellule d’électrolyse est très conducteur, on peut placer l’extrémité du
pont de jonction en n’importe quel endroit de la cellule d’électrolyse.
Si par contre, l’électrolyte de la cellule est peu conducteur, la différence de potentiel mesurée
entre électrode de travail et électrode de référence, contient un terme dû à la chute ohmique
entre l’électrode de travail et l’extrémité du pont plongeant dans l’électrolyte.
Ce terme dépend de la géométrie de la cellule et n’est généralement pas calculable.
Il est proportionnel à la densité de courant qui traverse la cellule, à la résistivité de
l’électrolyte et dépend de la distance 1 entre l’électrode de travail et l’extrémité du pont, il
dépend également de la présence de molécules tensioactives.
On peut l’écrire sous la forme R0I (correction de chute ohmique).
On appellera polarisation apparente la somme + R0I.
Dans ce cas, il n’est plus indiqué de faire la jonction avec un pont et on utilise l’autre
dispositif décrit ci-après.
20
2. par un capillaire de Haber-Luggins
Pour diminuer l’erreur due à la chute ohmique, on applique l’extrémité du capillaire de Haber-
Luggins contre l’électrode de travail.
L’extrémité de l’électrode de référence est sous forme de capillaire pour ne pas perturber les
lignes de courant devant l’électrode.
On utilise ce dispositif lorsque l’électrolyte est peu conducteur, lorsque les densités de courant
d’électrolyse sont élevées, lorsque des substances tensioactives sont présentes dans
l’électrolyte.
Du point de vue pratique, on aspire l’électrolyte de la cellule dans le godet se trouvant au-
dessus du robinet; au cours de cette manoeuvre, on ouvre et on ferme le robinet pour réaliser
un film mince d’électrolyte dans le boisseau du robinet; c’est ce film mince qui assure la
jonction entre l’électrode de travail et l’électrode de référence.
Il est important avant de réaliser une mesure, de s’assurer qu’aucune bulle d’air ou de gaz ne
subsiste dans le capillaire; car à ce moment, l’électrode de référence n’est pas en circuit et les
mesures sont fausses. C’est une cause fréquente de mauvais fonctionnement du système
électrochimique. Lors d’une électrolyse avec dégagement gazeux, il faut toujours être attentif
à l’électrode de référence et au capillaire de Luggins.
E.R.
KCl SATURE
ELECTROLYTE
DE LA CELLULE
E.T. C.E
.
CELLULE
21
3. RELEVE DE LA COURBE DE POLARISATION ANODIQUE OU CATHODIQUE EN REGIME
STATIONNAIRE : RELEVE DE LA COURBE COURANT-TENSION AUX BORNES
A. Introduction
I
avec: i densité de courant (i = )
S
S surface de l’électrode
E tension aux bornes
Ean tension de l’anode par rapport à la
référence
Ecath tension de la cathode par rapport à la
référence
Il est important de noter qu’une valeur de courant I a peu de signification. C’est la densité de
courant qui a une signification réelle, il faut donc toujours ramener le courant à l’unité de
surface de l’électrode.
B. Dispositif expérimental
22
Pont au
Electrode de KCl, K2SO4
référence ou KNO3
Electrode de
référence
Calomel Papier
filtre
Fil de Pt Hg
Agitateur
magnétique
DISPOSITIF EXPERIMENTAL
Le plus souvent, on relève les courbes de polarisation I = f (E) ou E = f (I) à l’aide d’une
alimentation stabilisée; il existe au laboratoire plusieurs types d’unités stabilisées, le schéma
de principe est repris ci-après.
Toutes ces unités stabilisées peuvent travailler soit à tension constante soit à courant constant.
23
Il est important de faire varier le plus régulièrement possible la tension E bornes
appliquée.
I REGLAGE COURANT
E I MIN MAX
D. POTENTIOSTAT
1. Principe
Dans certains cas, pour tracer les courbes de polarisation anodique ou cathodique, on est amené à
utiliser un potentiostat.
Un potentiostat est un appareil qui permet de maintenir automatiquement constante une différence
de potentiel entre deux électrodes (ET et ER).
Il est constitué d’une part, d’une source de courant continu que l’on fait débiter dans le circuit
d’électrolyse; d’autre part, d’un organe régulateur de cette source électrique. Le principe du
fonctionnement de l’organe régulateur est le suivant : il mesure la différence de potentiel entre
l’une des électrodes du circuit d’électrolyse et une électrode de comparaison (montage à trois
électrodes) et agit sur la source de courant de façon que cette différence de potentiel soit
24
maintenue constante à une valeur pré-déterminée; c’est-à-dire imposée. Le montage d’utilisation
est donné ci-après.
Les caractéristiques principales d’un potentiostat sont sa puissance maximale et son temps de
réponse. Les appareils récents permettent d’obtenir un temps de réponse de 100 ns, pour une
puissance d’environ 100 W.
SOURCE DE COURANT
ORGANE
REGULATEUR 1. Electrode de potentiel stabilisé
E.T. E.R. C.E. (Electrode de travail)
2. Electrode auxiliaire d’électrolyse
(Contre électrode)
3 3. Electrode de comparaison pour
la stabilisation
(Electrode de référence)
1 2
E.R.
C.E.
. E.R
Potentiomètre de réglage .
de la tension de consigne
C.E. E.T
.
CELLULE
Le potentiostat régule la tension E aux bornes de la résistance R fixée, le courant circulant dans
le circuit d’électrolyse est donc constant et égal à:
E
I=
R
25
VOLTMETRE
HAUTE
IMPEDANCE
POTENTIOSTAT
E.T. E REGULE
E.R. E R.
C.E.
E.R.
ELECTROLYTE
26
LA CONDUCTIVITE
PREMIERE PARTIE
I. DISPOSITIF EXPERIMENTAL
La mesure de la conductivité des électrolytes est effectuée à l’aide d’un pont de Wheatstone
alimenté en courant alternatif afin d’éviter la polarisation des électrodes.
Pour étalonner chaque cellule, on choisit deux solutions de KCl de concentrations connues :
- 10-2 M et 2.10-2 M pour la petite cellule.
- 10-1 M et 1 M pour la grande cellule.
Les conductivités de ces solutions sont reprises au tableau ci-dessous.
27
Fig. 1. Conductivimètre Philips.
28
Température 15° 16° 17° 18° 19° 20°
-2
KCl 10 M 0,001147 1173 1199 1225 1251 0,001278
-2
KCl 2.10 M 0,002243 2294 2345 2397 2449 0,002501
-1
KCl 10 M 0,01048 1072 1095 1119 1143 0,01167
KCl 1 M 0,09232 9441 9631 9822 10014 0,10207
Donc, après l’étalonnage, il est important de ne plus toucher au bouton 1 pour ne pas
fausser les mesures.
Dans la suite, pour mesurer la conductivité d’une solution, on appuiera sur la touche
« MEAS » et, à l’aide du bouton 2, on choisira la meilleure gamme de sensibilité. La valeur
de conductivité s’obtient alors en multipliant la lecture du cadran par le coefficient d’échelle
(1, 10 ... 300 S; 1, 3 ... 1000 mS).
29
DEUXIEME PARTIE
I. LOI DE LA DILUTION
30
MESURE DU NOMBRE DE TRANSPORT A L’AIDE
D’UNE CELLULE DE HITTORF
BUT
Détermination des nombres de transport des ions Cu++ et SO 4 dans une solution de CuSO4
0,05 M et influence de la présence de H+ sur ceux-ci.
DISPOSITIF EXPERIMENTAL
On dispose d’une cellule de Hittorf schématisée à la figure 1.
Elle comprend :
- une cathode en cuivre
- une anode en cuivre
- trois compartiments : 1) anodique
2) central
3) cathodique
Le montage électrique est repris à la figure 2 : on remarque qu’un intégrateur et un
ampèremètre sont placés dans le circuit.
31
A V
Alimentation
stabilisée
Intégrateur
mA
Cellule de Hittorf
MANIPULATION
Partie I : Détermination des nombres de transport de Cu++ et SO42- dans une solution de
CuSO4 0,05 M.
Etant donné que le processus d’électrolyse est long, la manipulation a été démarrée
avant l’arrivée des étudiants. Demander le résultat des pesées à l’assistant ou au
technicien.
32
- Peser les quantités de solutions anodique, centrale et cathodique recueillies et les titrer avec
grande précision. Prélever 5 ml de solution pour le titrage.
- Peser l’anode et la cathode séchées à l’air comprimé.
- Etablir, pour un Faraday, le bilan de l’électrolyse dans les compartiments anodique et
cathodique.
- Avec l’ensemble des résultats, déterminer les nombres de transport de Cu ++ et SO 4 en
expliquant votre calcul.
- Refaire la même expérience avec la solution CuSO4 0,05 M - H2SO4 0,05 M en suivant
exactement le mode opératoire décrit dans la partie I, mais en dosant en plus les quantités de
H2SO4 présentes dans la solution initiale et dans chaque compartiment après l’expérience.
Dans ce cas, ne prélever que 4 ml de solution pour un titrage.
- Ecrire les réactions anodique et cathodique et établir, pour 1 Faraday, le bilan de la cellule
d’électrolyse dans les compartiments anodique et cathodique pour la solution CuSO 4 -
H2SO4.
- En tirer les nombres de transport de Cu++, SO 4 et H+ dans la solution CuSO4 0,05 M -
H2SO4 0,05 M d’après les résultats de l’expérience.
- Comparer les nombres de transport de Cu++ obtenus dans les parties I et II et expliquer
l’effet des ions H+ sur le nombre de transport de Cu++.
- Pourquoi sera-t-il intéressant de travailler en milieu acide lorsque ce sera possible?
Cette manipulation est fictive et n’est pas effectuée par les étudiants. On leur donne les
résultats expérimentaux qu’ils doivent traiter au laboratoire.
- Calculer le titre sachant que 1 ml de complexon III 0,05 N correspond à 3,177 mg de Cu.
N.B.: pour le dosage du Cu dans les solutions de CuSO4 - H2SO4, ne prélever que 4 ml de
solution au lieu de 5 ml.
33
Le murexide (aussi appelé purpurate d’ammonium) est un agent complexant coloré de
formule :
En milieu basique, les solutions de murexide sont violettes. En présence de Cu ++, on forme
un complexe jaune.
Les quantités de solution dans les compartiments anodique et cathodique étant limitées,
il importe de réussir le titrage. Les étudiants s’entraîneront au préalable sur la solution
0,05 M.
- Titrer par une solution de NaOH 0,05 M jusqu’à virage au jaune de l’indicateur.
34
LES PILES
INTRODUCTION
Zn / Zn2+ // Cu2+ / Cu si la pile est constituée avec interposition d’un pont salin
Zn / Zn2+ / Cu2+ / Cu si la pile contient un contact direct des électrolytes par un
verre fritté par exemple.
G = nF.E = nF.Eéq
E
S = + nF.
T
E
H = nF T. E
T
Pour mesurer la fem d’une pile, on utilisera un voltmètre à très haute impédance d’entrée
(> 109 ) ou mieux un électromètre (> 1012 ).
Il est essentiel dans chaque cas de déterminer l’électrode positive (cathode) et l’électrode
négative. Pour ne pas se tromper, il est important de remarquer que le signe + ou donné par
l’appareil est celui de l’électrode (DC +) par rapport à celle placée à la borne « COM ».
35
PARTIE I : ETUDE DES PILES DE CONCENTRATION DU TYPE
Me/Men+(a1)//Men+(a2)/Me
Une pile de concentration est constituée par deux électrodes d’un même métal (E o commun)
plongeant dans deux solutions d’activités différentes d’un sel de ce métal. Dans le cas présent,
les électrolytes sont séparés par un pont salin empêchant la diffusion.
On utilisera toujours les conventions d’écriture et de calcul données au cours.
VOLTMETRE A
HAUTE IMPEDANCE
D’ ENTREE
OU ELECTROMETRE
Ag
Ag
AgNO3 – 0,02M
a2 a1
0,059 f1C1
E RT ln a1 log (1)
nF a2 n f 2C2
avec: C1 = x M et C2 = 0,01M
Pour des concentrations C inférieures ou égales à 0,05 M, le coefficient d’activité est donné
par la relation de Debye appliquée au cas d’un électrolyte à ions monovalents.
36
On peut donc calculer par son intermédiaire les valeurs de f pour 0,01; 0,02; 0,05; 0,1; 0,2;
0,5. Il est évident que les dernières valeurs obtenues pour ce calcul sortent du cadre de la
relation de Debye.
On peut s’en assurer en les comparant aux résultats ci-après qui résultent de mesures précises
de l’activité des solutions d’AgNO3.
Porter en graphique log f en fonction de C pour les valeurs calculées à l’aide de la formule
(2) et pour les mesures reprises ci-dessus.
Montrer que la loi de Debye est bien une loi limite.
MODE OPERATOIRE
Calculer les fem des différentes piles par la formule (1) d’une part et par la relation simplifiée
C
E’ = 0,059 log 1
C2
d’autre part. Porter en graphique les valeurs de E et E ’ en fonction de log C ; mesurer la fem
des piles de concentration et porter les points expérimentaux sur le graphique précédent.
Expliquer les différences observées entre valeurs calculées et mesurées.
37
PARTIE II (A) : DETERMINATION DU PRODUIT DE SOLUBILITE PAR
LA MESURE DE LA F.E.M.
ELECTROMETRE
Ag Ag
AgNO3 - 0,02 M
RT a Ag 0,01M
La tension de cette pile est donnée par: E ln (1)
F a Ag
KS
d’où : a Ag
a Cl
ln a Ag 0,01
RT RT RT
et : E ln K S ln aCl
F F F
MODE OPERATOIRE
38
PARTIE II (B ): INFLUENCE DE LA COMPLEXATION DES IONS ARGENT
Recommencer la même expérience, en versant 25 cm3 de KCl 0,01 M dans le bécher, mesurer
la fem et ensuite rajouter 1 cm3 d’ammoniaque concentré
Mesurer à nouveau la fem et expliquer quantitativement ce qui se passe en sachant que :
+
Ag+ + 2 NH3 Ag(NH3)2
3 4
Pile Zn / Zn2+ // KNO3 (10%) //Fe CN 6 , Fe CN 6 / Pt
Pt
Zn
39
MODE OPERATOIRE
Dans le compartiment de gauche, introduire du nitrate de zinc 0,1 M jusqu’au niveau indiqué
et y plonger une électrode de zinc.
Dans le compartiment de droite, introduire un mélange 50-50 en volume de solutions
d’hexacyanoferrate (III) de potassium 0,1 M et d’une solution d’hexacyanoferrate (II) de
potassium 0,1 M. Plonger une électrode de platine dans ce dernier compartiment.
Relier les deux compartiments par un pont salin rempli de KNO 3 0,1 M ou 10 %.
Placer l’ensemble de la pile dans un bain thermostatisé.
Mesurer la fem de la pile pour des températures comprises entre 20 et 45°C par saut de 5°C.
Après chaque modification, attendre la stabilisation de température ( 15 minutes) avant de
faire la mesure de fem.
Porter sur graphique l’évolution de la fem en fonction de la température et déterminer la
valeur de E/T.
Ecrire la réaction globale de la pile et tirer les valeurs de G, H et S aux différentes
températures.
PARTIE IV : MESURE DE pH
- Pourquoi les mesures en pH très alcalins (>12) posent-elles problème et qu’entend-on par
erreur d’alcalinité ? Expliquer.
40
LES TITRAGES POTENTIOMETRIQUES
INTRODUCTION
Les dispositifs expérimentaux utilisés pour réaliser cette manipulation sont relativement
simples et pour obtenir des résultats reproductibles, il est nécessaire de procéder d’une
manière systématique.
Ainsi, on ajoute un volume V de réactif (par exemple 0,5 cm3), on attend 30 secondes, on
relève la valeur du potentiel correspondant, on ajoute directement un nouveau volume de
réactif, on attend 30 secondes, on relève de nouveau le potentiel et ainsi de suite jusqu’à la fin
du titrage.
41
PARTIE I. TITRAGE A L’AIDE D’UNE ELECTRODE INDICATRICE ET D’UNE
ELECTRODE DE REFERENCE
Dans ce type de titrage, on titre une solution contenant une espèce réductrice (oxydante) avec
une solution contenant un agent oxydant (réducteur). On détermine le point d’équivalence par
mesure d’un saut de potentiel de l’électrode indicatrice inattaquable plongée dans la solution.
EE o
0,059
Cr O 2 H
log 2 7 2
14
Cr2O7 2 / Cr 3
6 Cr 3
avec ECr O 2 / Cr 3
= 1,33 V/ENH
2 7
E ECr
o'
0,059
Cr O 2
log 2 7 2
ou O 2 / Cr 3
2 7
6 Cr 3
0,059 x14
avec E o' E o pH
6
On constate donc que le contrôle du pH est important. Dans tous les titrages qui feront
intervenir l’acidité, il faudra donc choisir le pH et calculer les potentiels normaux apparents
pour obtenir des résultats corrects.
Remarque importante :
42
H2O O2 Cr 3 / Cr2 O 7
i+
UM
E(V/REF)
i-
Cr3+ Cr2 O 7
MANIPULATION
Remarque: le système Cr3+/Cr6+ est lent: il faut donc attendre, après chaque addition de
titrant, que le potentiel d’équilibre s’établisse avant de faire toute lecture ( 30 secondes).
- Déterminer l’essai qui vous semble le meilleur et expliquer les raisons de votre choix.
- Déterminer le point d’équivalence.
- Calculer alors en % (en poids) la proportion de Fe2+ dans le sel de Mohr.
- Vérifier votre résultat d’après la formule du sel de Mohr.
- Calculer théoriquement quelques points de la courbe E = f(V).
- Comparer les valeurs théoriques avec les valeurs expérimentales. Commenter.
43
PARTIE II. TITRAGE D’UNE SOLUTION D’HALOGENURES PAR LE NITRATE
D’ARGENT : ELECTRODE ATTAQUABLE.
Le dosage est suivi à l’aide d’une électrode attaquable (ici, une électrode d’argent), c’est-à-
dire une électrode susceptible de participer à la réaction d’oxydo-réduction par un équilibre du
type :
Men+ + ne Me
Au début du dosage
Si CO concentration initiale en X -
xCO concentration de Ag+ ajoutée, à tout moment du titrage
On a: [X- ] = CO (1 - x)
La figure 2 représente, à titre d’exemple, les courbes E = f (x) pour [Cl -] = 10-1 ion g/l,
pour [I -] = 10-1 ion g/l, et pour leur mélange.
On peut donc titrer un mélange de Cl - , I- et Br - étant donné que la potentiométrie permet la
mise en évidence de la fin de chacune des réactions:
44
Cl- + Ag+ -- AgCl o
E Ag / AgCl = + 0,22 V/ENH
Ces réactions se produisent à des potentiels d’autant moins élevés que le produit de solubilité
de l’halogénure est plus petit.
E(V/ECS)
0,6
0,4
Cl- +Ag+AgCl Cl- +Ag+ AgCl
0,2
0,0
I- + Ag+ AgI
-0,2
X
0 1 2 Volume de la solution
d’argent
Ag+ + e- Ag o
E = E Ag / Ag
+ 0,059 log [Ag+]
La figure 4 donne la courbe de titrage d’une solution de Cl- (2,433 méq) par une solution
0,1 M de AgNO3, ainsi que les dérivées première et seconde de cette courbe.
45
Fig. 3. Titrage potentiométrique d’une solution contenant 2,5 mM de I -,
Br- et Cl- par AgNO30,1 M .
Fig. 4. Titrage d’une solution de Cl- (2,433 méq) par AgNO30,1 M ainsi que les dérivées
première et seconde de cette courbe.
46
MODE OPERATOIRE
- On dispose d’une solution de concentration inconnue en KCl, KBr et KI. (Noter le numéro
de la bouteille fournie)
- Prélever 10 ml et porter à 100 ml.
- Ajouter, ml par ml, 25 ml de AgNO3 0,1 M.
- Relever l’évolution du potentiel de l’électrode d’argent par rapport à une électrode de
référence (pont K2SO4) en fonction des additions de AgNO3.
- Déterminer la concentration en KCl, KBr et KI de la solution inconnue.
- Pour augmenter la précision du titrage, recommencer une fois la manipulation en ajoutant
l’AgNO3 goutte à goutte avant le point d’inflexion prédéterminé par le premier essai.
- Tracer également la courbe E/V pour repérer le point d’inflexion.
47
ELECTROLYSE I
PRINCIPE
48
MODE OPERATOIRE
3) Après l’opération, laver les 4 cathodes à l’eau distillée, puis à l’alcool et sécher rapidement
et complètement à l’air comprimé.
Repeser les cathodes et calculer les rendements.
Tirer les conclusions des résultats donnés par les 4 cellules et expliquer.
I
E I
E
Voltmètre
+ -
Pb Cu Pb Cu Pb Cu Cu Cu
I II III IV
49
PARTIE II : EXTRACTION ELECTROLYTIQUE DU ZINC
MODE OPERATOIRE
b) Réaliser avec la solution et le dispositif décrit en a), une électrolyse à i = 2,5 A/dm²
pendant 30 minutes; mesurer la tension aux bornes pendant l’expérience, peser la cathode
d’aluminium avant et après électrolyse et calculer le rendement et la consommation
d’énergie.
Comparer le dépôt de zinc et de cuivre (partie 2) du point de vue rendement et
consommation spécifique d’énergie.
50
Alimentation stabilisée
E
+ -
Voltmètre
Ampèremètre
ERéférence
Anode Pb Cathode Al
Agitateur
magnétique
51
ELECTROLYSE II : ELECTROLYSE D’UNE SOLUTION MIXTE DE
ZINC ET DE CUIVRE
INTRODUCTION
MODE OPERATOIRE
a) Milieu acide
Pour la solution (1), mesurer le potentiel au repos du cuivre par rapport à la référence.
Après tracé de chaque courbe, replacer la solution dans la bouteille correspondante.
N.B. : Il est essentiel d’utiliser l’anode renseignée pour chaque solution
b) Milieu basique
Avec la solution (6), mesurer le potentiel au repos du cuivre par rapport à l’électrode de
référence.
Avec la solution (7), réaliser un dépôt d’alliage Cu-Zn pendant 10’ à i = 1,5A/dm².
52
Alimentation stabilisée
+ -
Voltmètre
Ampèremètre
E
Référence
Anode Cathode
(bien la choisir) de cuivre
Agitateur magnétique
- Tracer sur un même graphique les courbes cathodiques obtenues à partir des solutions (1) et (2).
Expliquer la différence de comportement.
- Sachant que les ions Cu++ et la glycérine en milieu alcalin forment un complexe (1-1), donner
une interprétation du déplacement de la courbe i = f(E(V/Réf)) dans la solution (6) contenant de
la glycérine.
- Calculer d’après la mesure du potentiel au repos dans la solution (6), la constante de complexion
correspondante.
- Tracer sur un même graphique les courbes cathodiques i = f(E(V/Réf)) obtenues à partir des
solutions acides (1), (3), (4) et des solutions basiques (5), (6), (7).
Discuter des possibilités de séparation du cuivre et du zinc en milieu acide et en milieu basique.
53
POLAROGRAPHIE
INTRODUCTION
La polarographie est basée sur le tracé des courbes intensité - potentiel dans des solutions
contenant des substances électro-oxydables ou électro-réductibles.
Par exemple : Ox + ne- Red
Men+ + ne- MeHg (sur électrode à goutte de mercure)
54
Dans ces conditions, il se crée entre l’électrode à goutte de mercure et le sein de la solution un
gradient de concentration qui peut être défini en chaque point et à chaque instant. Tout le
développement théorique qui va suivre a pour but d’exprimer ce gradient sous forme
mathématique en fonction des divers paramètres opératoires.
L’électrode à goutte est constituée d’un capillaire d’où s’écoule le mercure sous l’effet de la
pesanteur ou d’une pression appliquée. En jouant sur les dimensions du capillaire, on peut
réaliser un régime de fines gouttelettes ( 0,01 cm2) qui se détachent périodiquement (2 à 10
sec), on peut également régler la durée de vie d’une goutte à l’aide d’un marteau ou d’un
dispositif pneumatique à des valeurs comprises entre 0,1 et quelques secondes.
L’intérêt de l’électrode à goutte est son renouvellement continu (électrode toujours identique).
La caractéristique d’une électrode impolarisable est de conserver un potentiel constant quels
que soient le sens et l’intensité du courant qui la traverse; il s’agit généralement soit d’une
nappe de mercure, soit d’une électrode de référence qui offre l’avantage de présenter un
potentiel bien déterminé indépendant de la composition du milieu.
Sur la plupart des polarographes, le potentiel varie lentement et la courbe est enregistrée
automatiquement; la variation de potentiel est suffisamment lente pour que l’on puisse
considérer que la mesure est effectuée sur chaque goutte à potentiel appliqué constant. Les
polarogrammes obtenus de cette manière présentent des oscillations de courant.
55
Fig.2 - a) Schéma de l’électrode de mercure Metrohm b) Montage des 3 électrodes .
Fig.3 – Exemple de polarogramme classique (Ni ++ 10-3 M dans KCl 0,1 M).
56
La figure 1 représente le schéma de principe d’un polarographe et la figure 2 les principaux
éléments pour le dispositif du laboratoire (Metrohm). La figure 3 présente un polarogramme
typique tracé dans une solution 10 -3 M en Ni++ dans KCl 0,1 M.
La figure 4 représente le polarogramme d’une solution contenant à la fois les ions Cu 2+, Pb2+
et Zn2+:
On voit immédiatement que les ondes du polarogramme correspondant à chaque type d’ions
sont clairement identifiables. La méthode permet donc l’indentification des ions auquel on
associe un potentiel de ½ onde qui lui est caractéristique.
Dans des conditions de diffusion linéaire pure, d’après la loi de Fick, le flux J(x,t) de la
substance qui se réduit (ou s’oxyde) est proportionnel au gradient de concentration :
C ( x, t )
J ( x, t ) D.
x
où D coefficient de diffusion (cm2 sec-1)
x distance à l’électrode
t temps
J(x,t) nombre d’ions réductibles (ou oxydables) exprimé en moles traversant par
seconde une surface de 1 cm2 de solution prise parallèlement à l’électrode
(diffusion perpendiculaire à l’électrode).
57
C
x 0
C x
x
Fig. 6. Evolution du gradient de concentration en solution près de la cathode.
C( x, t )
i = nFA . J(O,t) = nFAD .
x x o
C
des courbes C = f(x,t)
x x0
On a déjà insisté sur le fait que la polarographie concernait le tracé des courbes i = f (E) à
potentiel imposé.
Pour une tension Eimposée, on a :
RT Célectrode
E = Eéq + d = Eéq + . ln
nF Csolution
on trouve C(x,t) = fct (x,t) et on remarque que le gradient très élevé au début de l’électrolyse,
diminue au cours du temps. Il en va de même pour l’intensité de courant i.
58
C C
CSOLUTION
CELEC t
POUR E1 APPLIQUE
T
X
X DISTANCE A
L’ELECTRODE
t2 t3
C
t1 CSOLUTION
t4
CELECT.=0 X
Si on applique des tensions de plus en plus négatives Célectrode diminue et finit par s’annuler. A
ce moment, tous les ions arrivant à l’électrode sont consommés par la réaction (si celle-ci est
suffisamment rapide).
Pour une tension E appliquée, le courant i est donc une fonction décroissante du temps (fig.6).
i
On peut établir théoriquement que la densité de courant i est donnée à chaque instant par la
relation :
59
Pour E suffisamment négatif, on obtient l’expression du courant limite :
a. F. C Me n ( solution). D1/ 2
id équation de COTRELL
1/ 2 . t 1/ 2
La relation i = f (t) ainsi obtenue est d’application directe dans le cas des méthodes
transitoires à potentiel constant. Dans le cas de l’électrode à goutte de mercure, si la surface
était constante, on mesurerait comme le montre la figure 7, un courant périodique décroissant
au cours de la vie d’une goutte.
im
Figure 7
Il faut cependant tenir compte du fait que la surface de chaque goutte n’est pas constante dans
le temps, mais varie suivant la relation :
S = K . t2/3
60
C. EQUATION D’ILKOVIC
i imax
it
imoyen
O T t
Par intégration sur la durée de vie d’une goutte, le courant moyen est donné par :
T
1
i moy . i t . dt
T 0
61
D. RELATION COURANT - TENSION APPLIQUEE i = f(E/Réf)
i-
Men++ne Me H2O + e- ½ H2 + OH-
+0,2V - E/Eréf
0,48V -2V
2 HgHg22++2e
On peut constater que le domaine de tension utile est limité du côté anodique par la
dissolution anodique du mercure (0,3 V/E réf) et du côté cathodique par la réduction du cation
de l’électrolyte support ou la décomposition du solvant avec dégagement d’H 2.
Entre ces limites, on observe la présence d’un courant résiduel ou « capacitif », ic.
Ce courant de l’ordre de 0,1 A est dû au fait que l’interface Hg-solution agit comme un
condensateur et réclame un certain nombre de coulombs pour se charger (voir cours sur la
double couche). A -0,48 V/Eréf, le courant s’annule (point de charge nulle).
Lorsque l’on introduit en solution un cation ou une autre substance dissoute réductible à
l’électrode, on enregistre l’apparition d’une onde que nous allons mettre en équation.
Si la vitesse de la réaction électrochimique (transfert d’électrons) est suffisamment
grande, l’équilibre entre Men+ et Me(Hg) à la surface de l’électrode est réalisé à tout moment
et on peut écrire la relation de NERNST :
RT C n (O, t )
E E éq0 . ln Me
nF C Me( Hg ) (O, t )
i k. C Men ( O, t ) C Men , t
62
en particulier au courant limite :
i d k. C Men (, t )
i k'. C Me ( Hg) ( O, t )
k 607. n. D1ox
/2
. m2/ 3 . t 1/ 6
k’ est identique à k à part que D est remplacé par D’ coefficient de diffusion de Me dans le
mercure et le rapport k/k’ devient :
k D
k' D'
de sorte que :
C Men ( O, t ). k i i d
C Me n ( O, t ) i d i k'
.
C Me ( Hg) ( O, t ) i k
RT k ' RT i i
E Men / Me( Hg ) E Me
o
n
/ Me( Hg )
. ln . ln d
nF k nF i
RT D' RT i i
E Men / Me( Hg ) E Me
o
n
/ Me( Hg )
. ln . ln d
2nF D nF i
RT i i
E Men / Me( Hg ) E1 / 2 . ln d
nF i
où id valeur limite du courant de diffusion
E1/2 potentiel de demi-onde défini comme étant la valeur du potentiel de
l’électrode à gouttes de Hg au point de l’onde où i = id/2.
Le courant limite id est une mesure de la concentration lorsque les autres paramètres de
la relation d’Ilkovic sont maintenus constants.
Le potentiel de demi-onde E1/2 est une constante indépendante de la concentration et
spécifique de l’ion réduit (ou oxydé) à l’électrode dans un milieu support fixé.
63
Remarque
Pour les réactions électrochimiques limitées par le transfert de charge (systèmes lents), il
intervient dans l’expression des constantes de vitesses k, des coefficients de transfert et
(+=1).
La valeur expérimentale de E1/2 est l’abscisse à l’origine de la droite obtenue en portant
le log i/(id-i) en fonction du potentiel E.
i
log
id i E = f(i)
i
E=f(log )
id i id
E1/2 -E/Eréf
i’’’
i’’
i’
Les divers potentiels de demi-onde permettent de caractériser les ions en présence tandis que
les courants i’, i’’, i’’’ permettent de calculer les concentrations correspondantes.
64
MAXIMA POLAROGRAPHIQUES
Equipotentielle
E/Eréf
La tension interfaciale étant une fonction du potentiel, les valeurs de la tension interfaciale
sont différentes dans le haut et le bas de la goutte; ce phénomène peut entraîner des
mouvements d’agitation intenses et des valeurs anormalement élevées du courant.
On dit alors qu’il y a apparition d’un maximum polarographique qu’il convient de faire
disparaître par addition à la solution d’un suppresseur de maximum. Il s’agit de substances
tensioactives telles que la gélatine, la tylose (méthylcellulose) qui s’adsorbent sur l’électrode
et suppriment les mouvements superficiels de la goutte de mercure (ils rabotent la courbe
électrocapillaire - voir cours d’électrochimie).
SANS SUPPRESSEUR
AVEC SUPPRESSEUR
E(V/Eréf)
65
METHODES POLAROGRAPHIQUES EVOLUEES
66
La polarographie impulsionnelle est actuellement la méthode polarographique la plus utilisée.
Les performances comparées des 3 méthodes sont reprises au tableau II.
67
Polarecord 626 metrohm
Le polarographe Methrom 626 permet la polarographie à courant continu et la polarographie
impulsionnelle différentielle.
Les possibilités de ce polarographe sont résumées sur la page suivante avec un petit
commentaire pour chacune des 4 méthodes :
- polarographie DC classique
- polarographie DC de Tast (variante qui permet d’augmenter la sensibilité)
- polarographie impulsionnelle (impulsions de 10 mV)
- polarographie impulsionnelle (impulsions de 50 mV).
68
TABLEAU II. COMPARAISON DES METHODES DE POLAROGRAPHIE
69
MANIPULATION
2. Polarogaphier à nouveau la même solution, après avoir ajouté 1ml d’une solution de
gélatine à 3% et resaturé en oxygène. Les conditions opératoires sont les mêmes que
précédemment.
Observer les ondes de réduction de l’oxygène dissous dans l’électrolyte.
Les réactions de réduction de l’oxygène sont :
en milieu O2 + 2 H+ + 2 e H2O2
acide H2O2 + 2 H+ + 2 e 2 H2O
..........................................................
en milieu O2 + 2 H2O + 2 e H2O2 + 2 OH-
alcalin ou H2O2 + 2 e 2 OH-
neutre
Des essais précédents, tirer les conclusions quant aux précautions à prendre avant de
polarographier toute solution inconnue.
70
B. Vérification de l’onde polarographique des ions d’un métal amalgamable dans le
mercure.
Par un trait, marquer sur le papier graphique de l’enregistreur le balayage du potentiel de 100
en 100 mV jusqu’au palier de diffusion.
71
Procéder ensuite à 5 additions successives de :
Sur la dernière solution, mesurer le temps de vie de 20 gouttes de mercure recueillies dans
la cellule maintenue à un potentiel correspondant au palier de diffusion. L e mercure
recueilli est lavé à l’eau distillée puis à l’alcool avant d’être pesé. Calculer le débit.
72
PARTIE II : DETERMINATION QUANTITATIVE DE TRACES DE PB ++, CD++,CU++
DANS UN BAIN DE NICKELAGE CHIMIQUE PAR POLAROGRAPHIE
IMPULSIONNELLE.
APPAREILLAGE
L’appareillage utilisé est le même que pour la première partie. On utilise la polarographie à
impulsions de 50mV ; il faut donc régler le polarographe en DP50.
Le but de la manipulation est de doser le Pb++, le Cd++ et le Cu++ dans une solution de
nickelage chimique en utilisant la polarographie impulsionnelle.
Tracer d’abord les droites d’étalonnage de ces trois espèces à l’aide de trois solutions étalons
dont les compositions sont reprises ci-après :
73
Préparation des solutions étalons :
1. Prélever 40 ml de bain de nickelage chimique pur et les placer dans un jaugé de 50 ml.
2. Ajouter la quantité nécessaire de solution 10 -3 M de CuSO4, CdSO4 et Pb(NO3)2 pour
obtenir les concentrations données dans le tableau.
3. Ajouter 1 ml de solution de gélatine 3 %.
4. Porter au trait avec de l’eau déminéralisée.
5. Dégazer la solution pendant 5 minutes à l’aide d’un flux d’azote.
Polarographier la solution inconnue dans les mêmes conditions et tirer les valeurs des
concentrations de Cu++, Cd++ et Pb++.
74