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Mirail

Le Mirail (de l'occitan miralh, « miroir ») est un ensemble composé de trois


quartiers de la ville française de Toulouse : du nord au sud, Mirail-Université, La
Reynerie et Bellefontaine. Ils forment le quartier numéro 17 de la ville de Toulouse
dans la Haute-Garonne. Les trois quartiers forment aussi le Canton de Toulouse-12.
67 % des logements de cet ensemble sont des logements sociaux. Au recensement de
1999, Bellefontaine comptait environ 8 900 habitants, La Reynerie 9 800 et Mirail-
Université 4 300. Par analogie, le territoire appelé Grand Mirail a été étendu aux
grands ensembles antérieurs qui le jouxtent (Bagatelle, Faourette, Papus, Tabar,
1
Bordelongue, etc.) formant un quartier d'environ40 000 habitants [réf. à confirmer].
Le lac de la Reynerie au Mirail, vu
des hauteurs du parc qui l'entoure.

Sommaire
Situation
Desserte
Histoire
Projet architectural et construction
Évolutions du quartier et réhabilitations
Bellefontaine
La Reynerie
Voir aussi
Mirail-Université
Notes et références
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes

Situation
Les quartiers du Mirail sont situés dans le sud-ouest de Toulouse, juste à l'extérieur du périphérique toulousain. Ils se situent sur une
zone qui se trouve grossièrement centrée selon un axe nord-sud sur la frontière entre la plaine basse de la Garonne et la première
terrasse alluviale.

Desserte
Les trois quartiers sont desservis par le métro, à raison d'une station par quartier portant le nom de ces quartiers : Mirail-Université,
Reynerie et Bellefontaine, et par le réseau de voies rapides urbaines de l'agglomération : le périphérique ouest, la rocade Arc-en-ciel
et l'A 64. La desserte bus est par contre très peu développée : quelques lignes s'arrêtent à Mirail-Université, une autre à Bellefontaine,
et le seul point bien desservi est le centre commercial Géant Casino de Basso-Cambo (une dizaine de lignes de bus y faisant terminus
et le métro).
Histoire
Un aqueduc romain alimenté par de nombreuses sources d'eau traversait les quartiers
2
actuels de Bellefontaine, Reynerie et Mirail Université.

La construction de Bellefontaine est une des premières étapes de la construction du


Mirail. En 1961, la municipalité SFIO de Toulouse, dirigé par Louis Bazerque,
sensibilisé par le débat du moment sur Paris-Parallèle, lance un concours pour un
plan d'urbanisation. Les architectes Georges Candilis, P. Dony, Alexis Josic,
Shadrach Woods accompagnés des ingénieurs H. Piot, J.N. Doulikian et J. François
emportent le concours. Ce n'est qu'en octobre 1964 que le quartier de Bellefontaine
est commencé. La construction du quartier, constitué essentiellement d’HLM, pourra
Position du quartier no 17 regroupant
être terminée en 1972. Elle doit répondre à un besoin de logement. Ces logements
les quartiers du Mirail dans la ville
sont censés accueillir les jeunes ménages, les étrangers. Le centre régional prévu sur
de Toulouse
le projet se constitue au coup par coup: hypermarché Casino, trois organismes
administratifs ou para-administratifs, l'école d'architecture, la radiotélévision, la
Direction régionale des Douanes et le siège régional du Parti communiste français. Les zones d'activités sont situées à la périphérie,
comme prévu. Mais le constat est amer, tant de la part de l'architecte qui parle d'un "ghetto des pauvres", que de la part du maire :
« Ce fut mon grand échec. J'aurais voulu qu'il n'y ait pas de ségrégation, que soit mixés HLM, logements moyens et standing ». C’est
un réel problème puisqu'il a contribué à une ségrégation physique entre la ville et les quartiers. Le quartier du Mirail est isolé par les
zones industrielles qui l’entourent, mais aussi par la rocade.

Projet architectural et construction


Au début des années 1960, l'équipe de l'architecte Georges Candilis gagne un appel
d'offre de la mairie de Toulouse pour un projet de ville nouvelle à l'ouest de
Toulouse, dans le cadre d'une procédure de Zone à urbaniser en priorité (ZUP). Le
projet présenté reprend quelques principes d'urbanisme utilisés dans les grands
ensembles de la région parisienne mais y ajoute des éléments novateurs dans la
conception des circulations : la séparation des piétons et des véhicules par une dalle
reliant les trois quartiers, associée à des coursives courant tout du long des barres
d'immeubles aux 5e et 9e étages. La dalle couvre une partie importante des espaces

Un immeuble à Bellefontaine. On de stationnement, et permet de rejoindre à pied les centres commerciaux et les
distingue les coursives aux5e et équipements scolaires de chaque quartier sans jamais avoir besoin de marcher au
9e étages. niveau de la rue. L'idée générale est de faciliter le contact et les rencontres entre
habitants, faisant du quartier un objet révolutionnaire que des urbanistes du monde
entier viennent visiter[réf. nécessaire].

Organisées en tripodes formant des Y, les barres d'immeubles constituent des unités centrées sur des parcs, des jardins et des
équipements (commerces, écoles, services). Des éléments du passé agricole de la zone sont conservés et sont intégrés dans les parcs,
comme des pigeonniers. Des boulevards urbains marquent les limites des trois quartiers et assurent les connexions vers le centre-ville
et les routes reliant les villages environnants.

Enfin, un lac artificiel est mis en place, résultant de la remontée de la nappe phréatique dans la zone creusée pour obtenir les graviers
nécessaires à la fabrication du béton des constructions. Les abords du lac ont été aménagés en parc et espaces de jeux. Le lac sert
également de tampon pour réguler le débit des eaux pluviales rejetées à laGaronne.

Les trois quartiers sont réalisés en plusieurs phases : Bellefontaine, La Reynerie puis Mirail-Université. Cependant, pour des raisons
politiques puis économiques, le projet est remodelé, avec des distorsions notables par rapport aux plans initiaux. En effet, les
autorisations nécessaires au démarrage des travaux tardent d'abord, entre les tergiversations et l'incompréhension d'un projet d'une
ampleur alors inégalée, puis lorsqu'elles sont finalement délivrées, c'est l'économie qui se met à battre de l'aile vers la fin des années
1960. Le projet démarre donc avec 4 ans de retard, puis reste inachevé en 1972 alors
qu'il est réalisé à un peu plus des deux tiers. L'urbanisation du dernier quartier se
termine en particulier par la construction de pavillons, sous forme d'une « coulée
verte », occupant une proportion de terrain sensiblement plus vaste que prévu.
Finalement, au lieu d'accueillir cent mille habitants, le Mirail n'en héberge que
moins de la moitié.

Évolutions du quartier et réhabilitations Plan de situation du quartier Mirail-


Bellefontaine en 1970.
À la fin des années 1980, les commerces situés sur la dalle piétonne périclitent, les
problèmes de vandalisme et d'insécurité dans les parkings vont croissant, moins liés
à la forme architecturale du quartier qu’au chômage et à l’exclusion dont les habitants sont victimes. Ces facteurs conduisent
finalement à la remise en cause du principe de la dalle dans les années 1990. Les commerces sont alors progressivement transférés
dans des locaux situés au niveau de la rue, puis à l'occasion de l'arrivée du métro en 1993, une partie substantielle de la dalle est
détruite lors du réaménagement de la place Abbal et des abords de la station de métro de Bellefontaine.

En 2001, la partie sud (Reynerie et Bellefontaine) est durement touchée par le souf
fle de l'explosion de l'usine AZF.

Les quartiers de La Reynerie et de Bellefontaine ont été la scène d'émeutes en 2005 et en 1998, les propulsant sur la scène
médiatique. Le fort taux de chômage (supérieur à 30% en 2013), la déscolarisation, une population d'origine immigrée nombreuse et
en mal d'intégration en font des quartiers classé "sensibles" malgré la convivialité qui s'y développe.

Un Grand Projet de Ville, en phase de réalisation depuis 2005, a principalement pour objectif de réduire la proportion de logements
sociaux à 50 % et de remplacer 1 363 logements répartis dans quelques barres par des logements neufs regroupés dans des immeubles
plus petits (4 à 6 étages au maximum). Ce projet intègre en outre les quartiers Empalot, Bagatelle et La Faourette. En outre, il a pour
but de réorganiser les accès au quartier en restructurant les rues et passages et en donnant plus de lisibilité aux espaces.

Bellefontaine

Bellefontaine : vue d'un Jour de marché devant le Bellefontaine depuis la


parc intérieur entouré par centre culturel Alban passerelle de la station de
des barres d'immeubles. Minville de Bellefontaine. métro.

Bâti sur le flanc de la première terrasse alluviale, le quartier est le lieu des premières réalisations de Candilis et de son équipe, laissant
une large place à des espaces verts aménagés. La dalle piétonnière comprend initialement outre un centre commercial, un centre
socio-culturel et sportif comprenant notamment un cinéma et une piscine municipale.

Le GPV a été l'occasion de restructurer entièrement la dalle et l'avenue principale : en 2006, la partie centrale de la dalle est rasée, ne
laissant que les bâtiments du centre socio-culturel et une école maternelle. Le commissariat de police a été déplacé pour se retrouver
en position centrale du quartier, à proximité immédiate de la station de métro.

Une usine d'incinération des ordures, implantée tout au sud du quartier dans les années 1970, fournit de l'eau chaude à la plupart des
immeubles de logements des trois quartiers, tant pour les besoins de chauf
fage que d'eau chaude sanitaire.

La Reynerie
Le quartier doit son nom au petit château, une folie, construit en 1781 par Guillaume
Dubarry. Ce pavillon est également situé sur le flanc de la première terrasse
alluviale, dominant le lac. De nombreux espaces verts séparent les parties bâties du
quartier, dont le parc à la française, qui entoure le château.

Une station de métro se trouve à


moitié enterrée sous la partie est du
lac, permettant de rallier le centre-
ville en environ 15 minutes. Le
quartier est situé à l'ouest de la Le « château » de Reynerie, vu du
ville, dont il est séparé par le parc municipal attenant.
périphérique ouest, seulement
franchi par un pont, un viaduc de
métro et un passage souterrain.
Vue du centre du quartier depuis les
hauteurs dominant le lac. Un festival de musiques du monde, "Racines", y est né à la fin des années 1980.
Arrêté durant plusieurs années à la suite de problèmes financiers et des divergences
entre ses créateurs et la Mairie, il a repris en 2004 sous la houlette de cette dernière.
Il propose chaque année vers la mi-juin, au bord du lac, des concerts et un village de tentes permettant de découvrir les cultures des
nombreuses nationalités représentées sur le quartier
. Le lac sert également de décor à un feu d'artifice, of
fert par la mairie, tiré tous les
ans le 13 juillet, à la veille de la fête nationale.

Voir aussi
le Château de Reynerie
le Parc de Reynerie

Mirail-Université
Le quartier est centré sur l'université Toulouse - Jean Jaurès (anciennement université de Toulouse II - Le Mirail), qui accueillait en
2011 près de 22 000 étudiants. Les formations offertes par cette université sont principalement littéraires et sciences humaines,
exception faite pour les formations en informatique ou en mathématiques appliquées et sciences sociales. Il comprend assez peu
d'ensembles collectifs par comparaison avec les deux autres quartiers.

Un lycée polyvalent est implanté tout au nord du quartier


, accueillant environ un millier d'élèves de tout l'ou
est de l'agglomération.

Notes et références
1. Source : INSEE
2. Le Mirail dans toutes ses couleurs, Toulouse, Association La Gargouille,2006, 31 p., p. 4

Bibliographie
Le Mirail dans toutes ses couleurs, Toulouse, Association La Gargouille,2006, 30 p.
Jean Sauvage, L'histoire du quartier de Bellefontaine, Toulouse, La LeTtre de Bellefontaine Association Quartier
31, 2008, 97 p.
Guy Jalabert, Mémoires de Toulouse, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail,2009, 294 p.
(ISBN 978-2-8107-0035-6)

Articles connexes
Quartiers de Toulouse
Transports en commun de Toulouse

Liens externes

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