Calcul matriciel
• Matrice nulle : Une matrice dont tous les coefficients sont nuls est appelée matrice
nulle, notée 0.
• Les matrices diagonales : Ce sont des matrices dont les coefficients non diagonaux
sont tous nuls. Les matrices E et F de l’exemple 6.1.1 sont diagonales.
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6. CALCUL MATRICIEL 68
• Matrices unités : Ce sont des matrices carrées dont seuls les coefficients diagonaux
sont non nuls et tous égaux à 1. On note In , la matrice unité d’ordre n . La matrice
F de l’exemple 6.1.1 est la matrice unité d’ordre 3, c’est-à-dire I3 .
• Matrices triangulaires supérieures : Ce sont les matrices carrées dont les éléments
au dessous de la diagonale principale sont tous nuls. Les matrices A et F de l’exemple
6.1.1 sont triangulaires supérieures.
• Matrices inférieures : Ce sont les matrices carrées dont les éléments au dessus de
la diagonale principales sont tous nuls.
Dans toute la suite de ce cours, on considère une matrice diagonale comme étant une matrice
carrée dont les coefficients hors de la diagonale principale sont tous nuls.
Deux matrices sont dites égales si elles sont de même taille et leurs coefficients de
la ligne i et la colonne j sont identiques : A = B si et seulement a�ij = bij , pour
� tout
� indice
�
7 0 3 7 a 3
i et j compatibles à la taille de A et B. Par exemple, les matrices et
−1 2 3 b 2 3
sont égales si et seulement si a = 0 et b = −1.
a. A + B = B + A d. r(A + B) = rA + rB
b. (A + B) + C = A + (B + C) e. (r + s)A = rA + sA
c. A + 0 = A f. r(sA) = (rs)A
Solution : On a
� � −6
c42 = −3 0 9 −3 = 36
2
et la troisième ligne de AB est
� � 4 −6 � �
6 −8 −7 1 −3 = −5 −26
3 2
On a
� �� � � � � �� � � �
3 4 2 3 10 1 2 3 3 4 24 32
AB = = � BA =
= = ,
6 8 1 −2 20 2 1 −2 6 8 −9 −12
AB = AC avec B �= C et AD = 0, avec A �= 0 et B �= 0.
6. CALCUL MATRICIEL 72
Théorème 6.3.8. Soient A et B deux matrices dont les tailles sont compatibles avec la
somme et les produits suivants. Alors :
a. (A + B)T = AT + B T
d. (AB)T = B T AT .
AC = In et CA = In .
Dans ce que la matrice C est appelée inverse de la matrice A. L’inverse d’une matrice
carrée A, si elle existe, est unique et notée A−1 .
� � � �
2 5 3 −5
Exemple 6.4.2. Si A = et C = , on a
1 3 −1 2
� �� � � �
2 5 3 −5 1 0
AC = =
1 3 −1 2 0 1
et � �� � � �
3 −5 2 5 1 0
CA = = .
−1 2 1 3 0 1
� �
3 −5
Donc la matrice A est inversible et A−1 = .
−1 2
Le théorème suivant énonce trois propriétés utiles des matrices inversibles.
Théorème 6.4.3. a. Si A est une matrice inversible, alors A−1 est inversible et
(A−1 )−1 = A
(AB)−1 = B −1 A−1
Théorème 6.4.4. Si A est une matrice carrée d’ordre n inversible, alors pour tout vecteur
b de Rn , l’équation Ax = b admet pour unique solution le vecteur x = A−1 b.
6. CALCUL MATRICIEL 73
D’où u = A−1 b.
Exemple 6.4.5. Soient P une matrice inversible et A et B deux matrices telles que A =
P BP −1 . Exprimer B en fonction de A.
Solution :
� �
A = P BP −1 ⇔ P −1 AP = P −1 P BP −1 P = (P −1 P )B(P −1 P ) = IBI = B,
donc B = P −1 AP .
(A − AX)−1 = X −1 B. (6.4.1)
Solution :
detA = ad − bc.
Solution : Pour obtenir I4 on doit remplacer la première ligne de E par sa première ligne
plus 5 fois sa ligne 4 (L1 → L1 + 5L4 ). Donc E −1 est obtenue en faisant L1 → L1 + 5L4
dans I4 ; on trouve
1 0 0 5
0 1 0 0
E −1 =
0 0 1 0 .
0 0 0 1
Théorème 6.4.15. Une matrice A de taille n × n est inversible si et seulement si elle est
équivalente selon les lignes à la matrice unité In . Dans ce cas, toute suite d’opérations
élémentaires sur les lignes qui transforme A en In transforme In en A−1 .
Proof: Si A est inversible, alors d’après le théorème 6.4.4, sa forme échelonnée réduite
est la matrice unité ; donc elle est équivalente à la matrice unité. Inversement, si A est
équivalente à la matrice unité, on note A ∼ I, alors, d’après le lemme 6.4.11, il existe des
matrices élémentaires E1 , · · · , Ep telles que
Ep Ep−1 · · · E1 A = In ,
et comme les matrices élémentaires Ei sont inversibles, leur produit est inversible et on a
d’où
A = (Ep Ep−1 · · · E1 )−1
et on déduit que A est inversible, puisque c’est l’inverse d’une matrice inversible, avec
� �−1
A−1 = (Ep Ep−1 · · · E1 )−1 = Ep Ep−1 · · · E1 .
Solution : On a
� � −2 0 −1 1 0 0 1 3 4 0 0 1 1 3 4 0 0 1
A I = 2 5 6 0 1 0 ∼ 2 5 6 0 1 0 ∼ 0 −1 −2 0 1 −2
1 3 4 0 0 1 −2 0 −1 1 0 0 0 6 7 1 0 2
6. CALCUL MATRICIEL 76
1 3 4 0 0 1 1 3 4 0 0 1
∼ 0 −1 −2 0 1 −2 ∼ 0 −1 −2 0 1 −2
0 0 −5 1 6 −10 0 0 1 −1/5 −6/5 2
1 3 0 4/5 24/5 −7 1 3 0 4/5 24/5 −7
∼ 0 −1 0 −2/5 −7/5 2 ∼ 0 1 0 2/5 7/5 −2
0 0 1 −1/5 −6/5 2 0 0 1 −1/5 −6/5 2
1 0 0 −2/5 3/5 −1
∼ 0 1 0 2/5 7/5 −2
0 0 1 −1/5 −6/5 2
Solution : On a
� � 1 −2 1 1 0 0 1 −2 1 1 0 0
B I = 4 −7 3 0
1 0 ∼ 0 1 −1 −4 1 0
−2 6 −2 0 0 1 0 2 0 2 0 1
1 −2 1 1 0 0 1 −2 1 1 0 0
∼ 0 1 −1 −4 1 0 ∼ 0 1 −1 −4 1 0
0 0 2 10 −2 1 0 0 1 5 −1 1/2
� �
La troisième ligne de B −1 est donc 5 −1 1/2 .