Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Eléments de compréhension
Le fonctionnement de l’orgue.
Palestrina
VII
VIII
Avertissement
Ce petit livre est un ouvrage d’amateurs, et non de
professionnels. Il n’a d’autre but que de faire découvrir
l’orgue et son univers, au travers d’un petit instrument
bien modeste, mais que nous entourons de nos soins, afin
d’en obtenir le meilleur !
IX
X
Prologue
Pourquoi la musique sacrée ne serait-elle réservée qu’aux
habitants de nos belles cites, pourvues en instruments?
Pourquoi l'enseignement de l'orgue se limiterait-il aux
conservatoires les mieux pourvus ? Pourquoi la présence
de bons organistes se cantonnerait-elle aux seules tribunes
les plus importantes ? Pourquoi...
XI
XII
Au détour d'un bois,
Sur une petite route goudronnée,
Une bâtisse vêtue d'un toit
A l'air d'une âme bien née
XIII
Qui, après réflexion et audition, se trouve accompagné
Dans la liturgie extraordinaire, au milieu des vignes.
XIV
Première partie
Bienvenue
à la tribune de l’orgue des champs !
Et de quelques bavardages.
savamment choisies.
1
2
Chapitre I
Qui sommes-nous ?
3
Aux XIXème et XXème siècles, l’église fut convertie en
remise agricole et affectée à divers usages, bien éloignés
de sa vocation initiale (certains anciens du village se
rappellent y avoir vu des vaches !). Sa dernière
transformation faillit lui être fatale : transformée en
séchoir à tabac, l’ouverture de grandes ouvertures mettait
en péril sa structure.
4
Des concerts de musique sacrée y sont également donnés.
Une classe d'orgue vient de voir le jour, quelques élèves y
travaillant pour transmettre à leur tour, ce qu'ils auront
reçu.
5
L’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre
Veritatem facientes in Caritate
6
Ses prêtres sont destinés à un ministère paroissial et
éducatif, ou dédié à la prédication de retraites spirituelles.
7
L’Institut Marc de Ranse
L’Institut Marc de Ranse, créé en décembre 2007,
est une association loi 1901 d’enseignement et de
promotion de la musique sacrée. Il a également pour
ambition de faire découvrir ou redécouvrir Marc de
Ranse, ce grand musicien tant impliqué dans la
musique religieuse et qui consacra sa vie entière à
enrichir ce trésor inestimable qu’est la musique
sacrée.
8
Brève biographie, de Marc de Ranse, d'après l'article
d'André Mateu, dans la Revue de l'Agenais
d'Avril-Juin 1984
9
Marc de Ranse est né le 20 avril 1881 au Château ou
Manoir de Ranse sur la commune d'Aiguillon, en Lot et
Garonne.
10
portes du professorat et de diverses églises de Paris ou il
exerce la fonction de Maitre de Chapelle, entre 1905 et
1914.
11
12
Chapitre II
Histoire d’orgues…
Un peu de sémantique : Étrangement ce n’est que
lorsqu’il est question d’un seul instrument et de ses
composantes que le pluriel du mot orgue est féminin.
Lorsque plusieurs instruments sont impliqués, le masculin
est de rigueur. Cette particularité est due, en partie, au fait
que, jusqu’au XVIIIe siècle, le nom orgue était de genre
féminin.
13
pas donnés contre débarras. Ils peuvent encore constituer
de bons petits instruments d’étude pour des organistes en
herbe aux revenus souvent modestes.
14
baptisé par l’usage de l’Eglise, il était on ne peut plus
adapté. Que de perspectives…
15
Usage liturgique tout d’abord, idéal pour rehausser par la
splendeur de son chant la beauté des Offices et inviter les
âmes à la prière. Concerts spirituels ensuite, pour élever
les âmes vers Dieu par la beauté du répertoire pour orgue,
propre à illustrer musicalement les sentiments que chaque
âme chrétienne doit s’approprier aux différentes périodes
et fêtes de l’année liturgique. Une classe d’orgue, enfin,
pour former les organistes dont nous avons tant besoin, et
qui aujourd’hui, nous font si cruellement défaut.
16
restaurer, mais les quelques notes que nous avons
entendues ce jour-là nous ont convaincus. Cette première
audition laissant présager le meilleur, une autre visite est
aussitôt programmée, afin de bénéficier de l’avis éclairé
d’un professionnel de la facture d’orgue. L’instrument est
sain. Le démontage et le remontage ne devraient pas poser
de difficulté. Quelques restaurations à prévoir, mais rien
de méchant. L’organier nous donne son accord…
17
Il faut dire que le contexte économique, la crise toujours
latente, semblaient se liguer contre nous. L’orage précède
toujours le retour de la lumière ; mais lorsqu’elle revient,
l’air est d’une divine pureté, et les couleurs prennent une
beauté et un relief saisissants. Les premiers dons arrivent,
et six mois après, les deux tiers de la somme seront
remboursés !
18
Nous avions prévu deux jours à six personnes pour
démonter, emballer et charger. Une journée suffit. Une
seule. Mais la joie qui nous animait était source
d’efficacité. Premier apprentissage du vocabulaire,
langage d’initié, un monde à part…
Du démontage, au déchargement.
19
De UT à #, le sommier roi draine autour de lui toute une
cour de vergettes, réservoir, console, balanciers, abrégés,
tuyaux, gosier, claviers, pédalier, pilotins, faux sommiers,
dont il aime à s’entourer… Vocabulaire, nous pouvons le
dire, auquel les circonstances nous faisaient trouver une
certaine poésie… Départ à 9h00 du soir. Déchargement
prévu le lendemain matin.
20
Chapitre III
En recherche de paternité
Itinéraire atypique d’un orgue en déshérence
21
Monsieur Georges Ancel (1870-1960)
22
Les Ancel sont une vieille famille normande d'Harfleur au
Moyen-âge puis du Havre, comptant parmi
les habitants de la première décennie de sa fondation par
François 1er. Ils ont exercés principalement les métiers
d'armateur (au sens d'armer/équiper un bateau pour
transporter des marchandises) ou parfois des métiers de
juristes ou encore occupé des fonctions électives en tant
qu'échevin, puis au XIXème et XXème siècle adjoint au
maire, maire, député, sénateur, membre du conseil
général. Tout s'est arrêté assez brusquement avec le décès
à 40 ans à peine de Robert Ancel (Fils de Georges) en
1938, lui aussi maire d'Harfleur, et le décès de Raoul
Ancel (Fils de Robert et père d’Edouard) à 50 ans en
1983.
23
Collaborant avec de nombreux journaux, Le
Correspondant, Le Journal des Débats, La Libre Parole,
Le Havre-Eclair, etc., il est membre de la plupart des
œuvres catholiques du diocèse de Rouen.
24
Faire-part de mariage de Monsieur Georges Ancel et de
Mademoiselle Marie de Houdetot.
25
Il se présenta à une élection législative partielle qui eut
lieu pour pourvoir au remplacement de M. Brindeau qui
venait d'être élu Sénateur à la suite du décès de M. Raoul
Ancel son père. Il fut élu Député de la 2e circonscription
du Havre le 17 mars 1912 au premier tour de scrutin.
Principalement attaché à l'étude des questions
économiques et financières, il intervint notamment sur
l'exploitation du service maritime postal entre Le Havre et
New York (1913) et l'amélioration des chemins ruraux
(1914).
26
Il fut réélu aux élections générales du 11 mai 1924, sur
une liste d'union nationale et républicaine. Vice-président
de la Commission des finances, il prit part aux discussions
de la loi de finances de l'exercice 1925 et de la loi sur la
réforme du régime des taxes successorales, s'intéressant
particulièrement à l'impôt sur les opérations des bourses
de commerce (1926). Il ne se représenta pas aux élections
générales de 1928, et fut remplacé par M. René Coty.
27
Lettre autographe de M. Georges Ancel.
28
29
L’ère de la maison Ancel
30
Le premier orgue Mutin-Cavaillé-Coll de Georges Ancel.
31
Chose étonnante, c’est pendant la Première Guerre
mondiale que le second orgue arriva à Colmoulins.
L’unique dessin que nous possédons porte la mention
« 1916 Payé ». Le second instrument a donc remplacé le
premier à cette époque précise. Pourquoi cela ? La
première photo nous présente un instrument de 7 jeux, à
deux claviers et sans pédalier. En lieu et place du pédalier,
une soufflerie à pédales permettait d’alimenter en vent
l’instrument. Le second instrument devait disposer à
l’origine de 12 jeux sur deux claviers et un pédalier.
Charles Mutin a vraisemblablement utilisé une partie du
matériel du premier orgue pour construire le second, la
tuyauterie essentiellement. Les éléments que nous avons,
et la connaissance de ce qu’il y avait, nous permettent de
poser cette hypothèse.
32
La famille Ancel en 1929
33
Après la Grande Guerre, Georges Ancel procède à des
surélévations de l'immeuble (photo 1930 environ). Le
salon a été remanié au gout du jour, en particulier le
mobilier.
"Tu trouveras dans les forêts plus que dans les livres. Les
arbres et les rochers t’enseigneront les choses qu’aucun
maître ne te dira." Saint Bernard de Clairvaux
34
Le château voisin du Grand Colmoulins fut abandonné
par son propriétaire en 1939 et occupé par les Allemands
jusqu’en 1944.
35
Nous ne disposons malheureusement pas d’autres photos
présentant l’instrument dans son contexte d’origine, à
l’exception de ces petites dernières de 1957 et 1960, qui
laissent deviner et reconnaître aisément notre instrument.
36
Sympathique usage familial de l’orgue de salon du Petit
Colmoulins vers 1960. Unique témoignage de la première
finition en bois vernis ou ciré de notre instrument.
37
Comme les orgues, les maisons vivent, et il arrive que les
circonstances les éloignent de leur destination initiale. Le
Petit Colmoulins a été transformé en maternité en 1961
(fermée en 2011). Une autre aile de très grandes
dimensions, est alors élevée sur la gauche. Pourquoi avoir
vendu le Petit Colmoulins ? Laissons la parole à M.
Edouard Ancel, arrière-petit- fils de Georges et Marie
Ancel, qui a eu la gentillesse de nous confier l’ensemble
des photos et des informations qui précèdent :
La vente du Petit-Colmoulins fut dictée par ma grand-mère
qui en avait hérité l'usufruit. Elle la trouvait humide, car
adossée à la colline boisée à l'arrière. Le château de
Curverville, à Cuverville en direction d'Etretat, fut acquis
alors auprès de la veuve d'André Gide (cédé depuis). Ma
grand-mère y a reçu un certain nombre d'amateurs de Gide.
Elle m'a donné à lire la "Symphonie pastorale" assez jeune,
puis j'ai aussi vu le film. C'est depuis cette époque que je fus
plus sensible à l'orgue, à sa puissance et à l'étendue de ses
possibilités. Mais par faute de temps ou d'opportunité, je n'ai
pas dirigé mes premières années d'étude du solfège vers ce
majestueux instrument, l'orgue familiale étant passé dans
d'autres mains depuis longtemps, et ô combien plus expertes.
38
L’ère de la maison Bagnères-Gaubert
39
Elle le reconstruisit dans son appartement de Caen ou elle
avait déménagé depuis peu. Malheureusement, sa
reconstruction lui fit perdre son esthétique première, du
fait de l’exigüité des lieux. Le buffet a été coupé en deux,
la hauteur sous plafond ne permettant pas d’accueillir ce
monument de 3.50m ; la partie haute, mise au rebut, a
définitivement disparu à cette époque.
40
Puis dans l’appartement de Blanquefort, les trois rangs de
Fourniture sont bien visibles sur la chape de façade.
41
Toujours dans l’appartement de Blanquefort.
Du côté droit, les tuyaux des tourelles, aujourd’hui disparus.
42
Dans l’appartement de Blanquefort, concert d’inauguration
de l’orgue restauré, par M. Marcel Carme, titulaire des
grandes-orgues de St Seurin à Bordeaux, en 1973.
43
Le Maître André Marchal et son élève Monique Bagnères, à
la console de notre petit Mutin-Cavaillé-Coll.
44
Et enfin, dans la maison de Blanquefort,
l’orgue, tel qu’il a été vendu à Caroline Dubroca-Chaudru.
45
André Marchal (1894-1980)
Le plus grand organiste nous ayant fait l’honneur
de toucher notre instrument.
46
André Marchal au Palais de Chaillot.
47
André Marchal est né le 6 février 1894 à Paris, son
père Eugène Marchal était ingénieur. Le jeune André
entra à l’Institut National des jeunes aveugles en
1903. Il sera l’élève de deux disciples de Franck :
Adolphe Marty pour l’orgue et
Albert Mahaut pour l’harmonie. A 15 ans, son père
l’emmena écouter Widor à St. Sulpice.
49
Chaillot (1942-1943) une série de concerts,
commentés par Norbert Dufourcq, ayant pour thème
les grandes formes de la musique d’orgue. En 1945-
1946, y feront suite sur ce même instrument dix
récitals Bach mémorables.
50
A la suite d’une lamentable affaire, André Marchal
démissionne en 1963, de Saint Eustache (Pendant
une de ses tournée aux Etats Unis, la restauration du
grand orgue avait été confiée à un organier
sans demander l’avis du titulaire).La grande presse
relate le scandale.
51
L’ère de la maison Dubroca-Chaudru
52
Conservatoire national de région de Toulouse. Elle a
également suivi divers stages d'orgue avec Kees Van
Houten, Mickaël Radulescu, Marie-Claire Alain, Jean
Boyer, Michel Chapuis et Michel Bouvard.
Aire-sur-l’Adour
Le grand-orgue Labruyère & Austruy (1758)
31 jeux, 4 claviers / pédalier
53
l’adaptation à un climat changeant ! Il était difficilement
possible de mieux le préparer à être accueilli à la tribune
de notre église !
54
Opération terminée.
55
56
Chapitre IV
L’abrégé de pédale
57
Le châssis nu s’apprête à recevoir sommier et réservoir.
58
Le 10 septembre 2011 : Stockage en tribune d'une
trompette harmonique 8’ (42 de dessus Mutin ou facture
similaire, complétée dans les basses) et d'une basse de
trompette 8’ (première octave en zinc, 39 notes),
généreusement offertes par Laurent Plet, facteur d’orgues
a Troyes.
59
La voix humaine 8’, en attendant la trompette 8’
60
Apres la Voix humaine 8’, la trompette harmonique 8’.
61
Pauline Chabert à la console du (petit) grand-orgue Mutin-
Cavaillé-Coll de Saint Germain d’Auros. Notre organier,
titulaire de Verdun-sur-Garonne, lui tourne les pages.
62
Pauline KOUNDOUNO-CHABERT
63
Jérôme Chabert
Ayant commencé l'étude du piano dès l'âge de 7 ans, Il poursuit
ensuite ses études aux conservatoires de Toulouse, Bordeaux,
puis à l'Ecole Normale de Musique de Paris et se perfectionne
depuis 2001 avec la pédagogue de renommée internationale
Monique Deschaussées. Il participe à de nombreuses
manifestations musicales tant en soliste qu'en musique de
chambre accompagnement de chant lyrique et choral, en France
et à l'étranger (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Maroc…).
Il obtient un deuxième prix au concours international de
l'UFAM et remporte le concours européen de musique en
Somme en 2001. Parallèlement à ses études de piano, il étudie
l'orgue, avec Christian Ott (cathédrale de Versailles) en 2002, et
Marc Chiron (cathédrale de Montauban. Il travaille
l'improvisation avec Olivier Périn (Saint-Paul à Paris). Nommé
organiste titulaire de la cathédrale Saint-Caprais d'Agen en
novembre 2002, Il dirige depuis 2003 le Chœur d'Agen. Il fonde
et assure depuis leur création la direction artistique et musicale
du Festival International "Les Heures d’Orgue de la cathédrale
Saint-Caprais". En décembre 2007, il est nommé directeur de
l’Institut Marc de Ranse (Institut de Musique Sacrée. Il se voit
confier la tribune de St Germain d’Auros en septembre 2011.
64
Chapitre V
Perspectives
65
Nettoyage et restauration des jeux.
66
vent, tout en favorisant un parfait fonctionnement de
l’instrument. Un cœur en bon état et un beau réseau de
veines et d’artères sont la garantie d’une bonne santé ! Le
sommier, cœur de l’orgue, fournit en vent le réseau de
veines et d’artères déployé autour de lui, sa tuyauterie. En
bon état organique et harmonique, elle chantera d’autant
mieux que le vent qu’elle recevra du sommier sera franc
et régulier, but de la restauration du sommier.
Restauration de la mécanique.
67
Evolutions.
Un cornet ?
Un positif de dos ?
68
ce sommier supplémentaire permettra d’introduire de jolis
petits jeux romantiques ouvrant de nouvelles perspectives
de jeux solistes et de combinaisons. Sur une base 8’,4’,2’,
bourdon, prestant et doublette, nous pourrions greffer une
flute traversière (flute octaviante 4’) et une clarinette…
69
Jean-Sébastien Bach à l’orgue
70
Chapitre VI
71
Le grand-orgue Cavaillé-Coll de Saint Ouen a Rouen.
Une de ses œuvres les plus abouties.
72
Aristide Cavaillé-Coll
73
Jeunes années en Languedoc
Installation à Toulouse
74
la capitale et logent quelque temps 11, quai Voltaire. Dans
la capitale, la tribu Cavaillé rencontre des membres de
l'Ecole Polytechnique et de nombreux savants: le baron de
Prony, Lacroix, Cagnard de Latour, Cherubini, Berton,
etc. Très vite le jeune Aristide se distingue de ses
confrères par son ingéniosité et affirme ses dons pour la
construction d'un instrument de grandes dimensions à la
basilique de Saint-Denis. Il l’obtient sur concours en
1841.
75
Notoriété grandissante et réseau d’influence
76
au 96 rue de Vaugirard, dans deux corps de bâtiments
séparés par une cour ou Ancienne Salle de Concerts
Spirituels. Cécile Cavaillé-Coll y est née et témoigne pour
nous :
77
particulier. En cette année 1868, le grand orgue de Notre-
Dame est inauguré; il a coûté 155.000 francs.
78
Rica, Cuba, Haïti, Mexique, Pérou, Chine, Indochine,
Inde. Mais le mal est profond. Les emprunts sont devenus
trop lourds à rembourser, l’adjudication au tribunal des
criées est inévitable. Nous sommes en 1892… La
liquidation judiciaire suit mais tous les fidèles
compagnons groupés autour du " Patron " obtiennent un
concordat.
La succession
79
Extrait de l’éloge prononcé par Charles Mutin sur sa
tombe au cimetière Montparnasse, a Paris.
Loïc Métrope,
chargé des orgues historiques,
Bureau du patrimoine Mobilier et Instrumental
de la Direction du Patrimoine.
80
Charles Mutin
Successeur de Monsieur Cavaillé-Coll.
81
Un apprenti à l’image du Maitre Organier
82
favorable au Clergé. C’était fini des mesures symboliques
multipliées sous le Second Empire qui cherchait à unir
dans un mariage de raison l’Eglise et l’Empire. Le secteur
de l’orgue en avait été le bénéficiaire, mais peu à peu, se
mettait en place une politique peu favorable à l’Eglise.
Cette récession affecte le mode de rémunération des
maîtres d’œuvres ; le sort des édifices diocésains est
directement impliqué dans cette conjoncture. Les
commandes s’amenuisent, bien qu’en apparence
l’entreprise couvre plusieurs chantiers : abbaye aux
Hommes à Caen, abbatiale Saint-Ouen à Rouen. Le
caissier de la Maison Cavaillé-Coll, un certain Dubois
précise alors :
83
« l’autre, l’autre crie l’harmoniste ! » A cette injonction,
alors que l’on taquine la rasette d’un tuyau d’anche, le
jeune Charles Mutin crie à sa mère : « L’orgue ! L’orgue,
je veux faire de l’orgue ! ». Touchante émotion, la maman
ne peut résister et le fait entrer en apprentissage chez
Monsieur Cavaillé-Coll, 15 avenue du Maine à Paris
(aujourd’hui, à 200 mètres de la Tour Montparnasse) en
1875 tandis que deux ans après elle se remariera avec
Adolphe Doumergue qui tient boutique de fleuriste rue de
Vaugirard à Paris.
84
consécutives aux difficultés financières que rencontre la
Maison Cavaillé-Coll à la fin du 19ème siècle. S’installer à
Caen pour fonder sa propre entreprise anime Joseph
Koenig. Force est de constater que le « Patron » Aristide
Cavaillé-Coll venait de perdre son meilleur allié dans les
arcanes de la politique d’Etat et de l’Eglise pour la
commande de construction d’orgues, à savoir son beau-
frère Hippolyte Blanc appelé à faire valoir ses droits à la
retraite.
Obligations militaires
85
Charles Mutin veut devenir un « Chef d’Entreprise ». La
fortune de sa femme le lui permettra et on s’installera
désormais à Caen, 42, rue de Caumont sur les flancs
(bombardés en 1944) de l'église Saint-Etienne-le-Vieux.
86
Citons encore Louis Vierne :
87
L’acte original de la « Cession de Commerce » de Caen
révèle que dans la grande salle de la manufacture
parisienne sont recensés : « un orgue monté dans l’église
de St Augustin ; un autre dans le Palmarium au jardin
d’acclimatation à Neuilly-sur-Seine ; un orgue électrique
monté ; un orgue démonté et ayant servi autrefois aux
Concerts Lamoureux ; un petit orgue mécanique ayant
appartenu à Madame Sarah Bernhardt ; un orgue de 5
jeux prêté et monté au couvent de Loyola, près de St.
Sébastian, en Espagne »
Un patron social…
88
40 employés. Mais en fondant une Société de Secours
Mutuel il devenait leur protecteur, les assurant des secours
nécessaires en cas de besoin.
89
90
Chapitre VII
La console
La console que nous avons trouvée sur notre
instrument porte sous la planche des tirants de registres, la
marque Mutin-Cavaillé-Coll, en marqueterie de laiton.
Cette marque nous renseigne uniquement sur l’origine de
la console, en aucun cas sur celle de l’instrument. Elle
nous présente deux claviers de 56 notes, une planche
surplombant les claviers assortie de 12 tirants de registres.
91
probablement jamais disposé de boite expressive. Cette
console est, de toute évidence, une console de
récupération, provenant d’un autre instrument. Lequel ?
Nous l’ignorons. Nous savons par contre, que notre
instrument est le second commandé par M. Ancel à
Mutin. Peut-etre le premier instrument serait-il à l’origine
de celui dont nous disposons aujourd’hui. Disposait-il
d’une boite expressive ? Question en suspens…
92
Le buffet
93
néanmoins, nous en faire une idée assez précise, grâce au
dessin le représentant.
94
La soufflerie
La soufflerie comprend l’ensemble des éléments destinés
à alimenter le sommier en air, afin de faire parler la forêt
de tuyaux qui recouvrent sa surface.
95
ne pouvons remarquer aucune prise d’air ancienne
destinée à alimenter un sommier de pédale indépendant.
Seuls les trous d’alimentation en vent des sommiers
auxiliaires pneumatiques demeurent. Un certain nombre
de masses posées sur sa surface, maintiennent une
pression constante d’environ 80mm d’eau. La constance
de cette pression est d’une importance capitale pour
l’orgue. Il ne s’agit pas uniquement d’une question de
puissance. Modifier cette pression ferait parler les tuyaux
différemment, mettant directement en cause l’harmonie.
96
La mécanique
97
Remontage des balanciers du clavier de récit sur leur support.
Les écrous de cuir les maintenant sur leurs axes respectifs,
sont visibles sur les six premiers balanciers, au premier plan.
98
Sommiers et faux-sommiers
Sommiers
99
Nous apercevons sur cette photo, les trois layes avec
l’ensemble des soupapes.
Sur cette autre photo, nous voyons les boursettes. Celles qui
sont plus claires viennent d’être changées.
100
Sommier remontant au plus aux années 1830-1840,
provenant certainement du stock Cavaillé-Coll et modifié
par Mutin. A l'origine chromatique, aujourd'hui
diatonique, ce sommier est vraisemblablement un
sommier de récit d’un orgue plus important.
3 layes différentes. Une pour le Récit (56 gravures), une
pour le Grand-Orgue (56 gravures) et une ( ?) pour la
pédale (30 gravures).
9 chapes dont deux doubles. Modifications et rajouts de
pièces sur les chapes, correspondant à leurs nouvelles
affectations respectives.
Ce sommier n'allait pas à l'origine avec la console que
nous avons en notre possession. Tirants de jeux de la
console supérieur au nombre des chapes ; absence de
boite expressive dans l'orgue actuel. Mécanisme de la
pédale d'expression démonté.
Soubasse de 16’ sur 3 petits sommiers auxiliaires
pneumatiques, placés aujourd'hui à l'arrière de l'orgue.
Les basses du Principal 8’ sont postées sur un quatrième
sommier auxiliaire pneumatique.
Les basses du bourdon 8 et du cor de nuit sont postées de
chaque côté du sommier, sur pièces gravées.
La première octave de la flute 4’ est postée actuellement
dans les deux tourelles, anciennement dans les deux plates
faces de façade.
Le C1 de la flute 2 est posté sur la chape de l'ancienne
voix céleste.
A l'arrière du sommier, nous trouvons 9 trous recouverts
d'une bande de peau côté #, et 21 trous recouverts d'une
bande de peau côté C. Les 30 trous situés à l’arrière du
sommier ont été faits par M. Gaubert pour rajouter un jeu
de 8’ et un jeu de 4’ à la pédale sur d’autres petits
sommiers auxiliaires.
101
Enfin, la dernière chape située à l’arrière du sommier a
malheureusement été très abimée. Recouverte d’une autre
chape en contre-plaqué destinée à recevoir la Fourniture
III et le postage de la soubasse, la chape originelle a été
trop dégradée pour être restaurée. Nous nous orienterons
donc vers un remplacement. Pourquoi avoir souhaité
déplacer la Fourniture III ? Alors au Récit, M. et Mme
Gaubert on sans doute voulu la placer au Grand-Orgue.
102
Faux-sommiers
103
La tuyauterie
Nous nous consacrerons plus longtemps à l’étude de la
tuyauterie de notre instrument, dans le chapitre suivant
qui lui est consacré.
Les jeux, dans leur ensemble, sont presque tous, voir tous,
des jeux Cavaillé-Coll, identifies pour la plupart sur l’un
des premiers C, souvent modifiés, transformés en d’autres
jeux, au fur et à mesure de l’histoire de notre petit orgue.
104
Chapitre VI
105
Clavier de grand-orgue
Montre 8’
Descriptif :
106
Commentaire : Jeu présent dans sa totalité, mais
incomplet dans son état originel. Nous pouvons
néanmoins raisonnablement penser que notre orgue ne
l’a pas connu différemment de ce qu’il est
aujourd’hui. Les six tuyaux de montre 8’ des tourelles
de façade étaient des chanoines et non des basses
postées. Les 5 premières notes de la première octave
sont en bois, et marqués M8. Les 7 tuyaux complétant
originellement cette première octave sont manquants
et ont été remplacés par 7 tuyaux en zinc provenant
d’une basse de flute harmonique 8’. Les 44 autres
tuyaux sont présents, sur sommier, sur leur chape
d’origine. Ce jeu de 54 notes à l’origine, a donc été
complété dans les dessus par l’adjonction de deux
tuyaux, afin de le faire passer à 56 notes.
107
Bourdon 8’
Descriptif :
Commentaire :
108
notre flute douce 4’ est ainsi devenu, le C2 du bourdon
8’ actuel. La dernière octave de notre flute douce 4’
Cavaillé-Coll, non utilisée par le bourdon 8’, a trouvé
sa place ailleurs ; elle constitue aujourd’hui la
dernière octave (ouverte) de notre flute 4 actuelle. La
différence d’alliage est bien visible.
109
Prestant 4’
Descriptif :
Commentaires :
110
Fourniture III
Descriptif :
111
Clavier de récit
Cor de nuit 8’
Descriptif :
Jeu Cavaillé-Coll.
Commentaires :
112
Flute 4’
Aucun marquage visible. Du fait de la qualité de sa
facture, ce jeu pourrait être de Charles Mutin, ou d’A.
Cavaillé-Coll, comme la plus grande partie de la
tuyauterie.
Commentaires :
113
hypothèse plausible dans le cas d’une gambe. D’autant
plus que les flutes ont un timbre plus fluté lorsque leur
alliage est d’étoffe, riche en plomb, ou lorsqu’il s’agit
de plomb pur. La pureté de l’étain de cette flute 4’ ne
peut en effet que nous interroger sur sa destination
première… Reste la question de la taille de la
tuyauterie. Le corps d’un C2 de gambe 8’, amputé de
la moitié de sa longueur, pourra donner un C2 de flute
4’, ce qui semble être le cas. Dernier problème à
régler, l’absence de la dernière octave pour que notre
nouvelle flute 4’ soit complète. Il suffisait de la
prendre dans l’ancienne flute douce 4’ de Cavaillé-
Coll, aujourd’hui transformée en bourdon. La
dernière octave étant inutilisée par le bourdon,
pouvait compléter notre nouvelle flute 4’ réalisée à
partir de la gambe 8’. Quant à l’actuelle basse de flute
4’ postée en deux plates faces, il s’agissait sans doute
de chanoines.
114
Flute 2’
Descriptif :
Commentaires :
115
Pédalier
Soubasse 16’
116
Jeux non montés sur l'orgue lors de son
acquisition
Bourdon 16’
Jeu Cavaillé-Coll.
117
Flute harmonique
Jeu Cavaillé-Coll.
118
Poinçon FH assorti de la note correspondante, martelé sur
chaque tuyau ; marquage en rondes sur les pieds.
119
Vers la composition d'origine
Les macarons des tirants de registres de la
console d'origine et les étiquettes anciennes se trouvant à
l'extrémité de ces tirants, sont avec la tuyauterie présente
les seuls indices dont nous disposons. Nous pouvons y
ajouter aujourd'hui les inscriptions des faux sommiers
côté #.
120
Voix céleste 8 : Etiquette flute douce 4. Actuellement
flute 2.
121
Inscriptions sur les faux sommiers
Les faux sommiers étant tous de même facture et dans le
même état, ont certainement été associes a notre sommier
dès la construction de notre orgue. Ils sont donc, avec les
chapes, l’indice le plus sur de la nature première de notre
instrument. Les inscriptions les plus anciennes sont celles
qui font foi. Les quelques inscriptions a l’encre sont plus
tardives et correspondent a des modifications par rapport
a la composition première. Notre orgue a manifestement
connu une ou plusieurs compositions différentes avant
celle que nous avons trouvée lors de son acquisition.
122
6. Cor de nuit. (Inscription au crayon de papier) ; bourdon 8
(inscription postérieure à l'encre). Actuellement, cor de
nuit.
123
Le métier d’organier
Antoine Pascal
124
Chapitre VII
125
Remontage du cœur de l’orgue.
Mise en vent.
126
l’organier puisse intervenir facilement. Cette tuyauterie de
bois et de zinc est donc alignée sur les différents
sommiers auxiliaires à l’arrière de l’orgue. Cette
disposition libère le son et limite les interférences avec le
reste de la tuyauterie.
Premières notes.
127
Première écoute mémorable, grand moment de joie…
Nous nous offrirons même le luxe d’un nocturne avec
notre organier, le président de l’Association et le titulaire
de l’orgue, afin d’en profiter dans le silence de la nuit. La
beauté de ces sonorités, nouvelles pour nous, semblait
comme éclairée par la faible lueur rouge de la lampe de
sanctuaire. Premier hommage rendu par l’orgue au céleste
Habitant du tabernacle. Divine Présence, source de
motivation pour chacun d’entre nous. N’est-ce pas
d’abord pour elle que nous nous sommes lancés dans cette
aventure ?
128
composition originelle basée sur un 16’-8’-4’, origines
difficiles à renier. Orgue de salon, et romantique !
Choix de l’anche.
129
Remplacement de la chape en contre-plaqué.
130
sommier de pédale à traction mécanique. Nous l’avions
prévu ! L’orgue a donc été relevé, à titre préventif, d’une
quinzaine de centimètres, afin de prévoir le passage de la
mécanique.
131
Avant démontage, et en cours de remontage, 18 mois après.
132
Chapitre X
133
L’orgue liturgique
134
La classe d’orgue d’Auros
135
Une classe d’orgue à Auros ? A Saint Germain
d’Auros ? Au milieu des champs ? C’est depuis presque
un an une réalité grâce à l’Institut Marc de Ranse, notre
premier et indéfectible soutien depuis la naissance de
notre projet. Une classe d’orgue sans orgue, sans conseils,
sans encouragements, sans soutien, sans eux en définitive,
eut été impossible.
136
Rarement proposé, mois souvent que le piano, le violon,
la guitare ou la batterie, il est victime d’un ostracisme
inexplicable de la part de ceux qui devraient en être les
plus fervents défenseurs. Peut-être, une très médiatique
Star’orgue Academy viendrait-elle à bout de ces
réticences…
Un instrument méconnu.
137
Obscurantisme des temps modernes qui préfère se
pencher sur un trou d’épingle dans une feuille de papier
que sur la feuille elle-même.
138
musique ! Et s’ils savent que ce n’est pas le cas, ils se
comportent le plus souvent comme s’ils l’ignoraient. Dieu
merci ! Un petit village résiste encore et toujours…
139
ne considérer en nous que des résultats en puissance ou en
acte (ou en absence)… Efficacité ? Très bien, mais à sa
place ; qu’elle suive l’être au lieu de le supplanter. C’est
le principe de l’idolâtrie : Au lieu de nous attacher à
l’être, nous ne recherchons que ce qui gravite autour de
lui, privé de tout fondement et dénué de sens.
140
Le concert spirituel.
141
caractéristiques des concerts spirituels étant peu ou prou
les mêmes d'un endroit à l'autre.
142
À partir de 1801, l'Opéra de Paris donne à nouveau un
programme de musique sacrée au moment de Pâques. Les
« concerts spirituels » reviennent à Noël 1806. Dans les
décennies suivantes, des concerts spirituels ont lieu à
Paris pendant la Semaine sainte et, certaines années, à
l'Ascension, la Pentecôte, la Toussaint et Noël. Toutefois,
le programme n'était pas toujours constitué de musique
sacrée ; dans certains concerts « spirituels », on n'en
comptait aucun. Ces concerts étaient organisés tantôt par
l'Opéra de Paris, tantôt par le Théâtre italien de Paris,
parfois par les deux théâtres conjointement.
143
Pièce sollicitant l’attention et invitant au recueillement,
s’il en est une ! Mais non, les gens sont ailleurs.
144
de notre regard ne nuise à la qualité de notre écoute…
Impossible de bien faire les deux en même temps.
145
fait une passerelle vers l’Infini. Laissant la parole à la
musique, elle la laisse s’exprimer, ou plutôt, elle laisse
s’exprimer par elle Celui qui en est le Premier Auteur,
notre Créateur.
146
147
148
Deuxième partie
149
150
Introduction
Dans cette seconde partie nous désirons faire connaitre
les éléments constituants d'un orgue. Nous ne parlerons
que de l’orgue mécanique. Notre but est uniquement
pédagogique. Le lecteur deviendra familier des termes
principaux utilisés par l'organologie.
151
LES TROIS ORGANES ESSENTIELS
DE L'ORGUE SONT :
- L'Appareil sonore
152
CHAPITRE I
153
Fig 1 « l’ouie » tapisserie du XV e siècle, classée en 1841
monument historique par Prosper Mérimée.
154
Plus près de nous, le plus vieil instrument fonctionnel
connu dans le monde, l’orgue de Sion en Suisse est déjà
un peu plus perfectionné, puisque plus gros qu’un positif
et protégé par des panneaux de bois peints comme en
témoigne la photographie ci-dessous.
155
instruments. D’autres formes plus importantes sont
installées dans les églises. A Strasbourg par exemple en
1489, où l’on voit apparaître les tourelles ; d’abord sur le
même plan que la façade, elles vont ensuite créer une
avancée, dans un premier temps, elles seront en forme dite
de « tiers-point ».
156
Au 17e siècle, les tourelles arrondies vont rythmer l'espace
en alternant avec les plate-faces. Les buffets peuvent être
composés de meubles distincts représentant les différents
plans sonores de l'instrument. Par exemple, un meuble de
taille plus réduite, le positif (de dos), se voit placé en bord
de tribune tandis que le meuble principal est en retrait. La
décoration joue sur l'alternance des formes, les sculptures
et les encorbellements. La terminologie des buffets
emprunte à celle de l'architecture.
157
Les facteurs d’orgues commencent à voir grand, voire
plus dans certains cas, mais ils ne sont pas toujours
équipés pour la réalisation de tels monuments, ils font
donc souvent appel à des menuisiers et ébénistes qu’ils
soient locaux ou connus, pour ces merveilles de précision
et d’esthétique.
158
devenaient difficiles à jouer, tant la mécanique prenait de
la longueur, et où il fallait de plus en plus de force à
l’organiste pour enfoncer toute cette mécanique, avant de
pouvoir ouvrir la soupape tant attendue.
C’est alors que l’on entre dans le XIXe siècle où tout est
permis avec les nouveaux brevets de transmission
pneumatique. Cependant, quelques organistes et facteurs
d’orgues souhaitent fabriquer et construire des
instruments toujours mécaniques.
159
L’orgue de Saint Denis. Aristide Cavaillé-Coll 1841
160
Orgue de Terraube Alain Leclère 1984.
161
Orgue du couvent des dominicains Toulouse Yves Sévère 1977
162
Orgue de l’institut catholique de Toulouse 1998
163
"Dans les mille combinaisons praticables avec l'orchestre
monumental que nous venons de décrire, résideraient une
richesse harmonique, une variété de timbres, une succession
de contrastes qu'on ne peut comparer à rien de ce qui a été
fait dans l'art jusqu'à ce jour, et par-dessus tout, une
incalculable puissance mélodique, expressive et rythmique,
une force pénétrante à nulle autre pareille, une sensibilité
prodigieuse pour les nuances d'ensemble et de détail. Son
repos serait majestueux comme le sommeil de l'océan ; ses
agitations rappelleraient l'ouragan des tropiques, ses
explosions, les cris des volcans ; on y retrouverait les plaintes,
les murmures, les bruits mystérieux des forêts vierges, les
clameurs, les prières, les chants de triomphe ou de deuil d'un
peuple à l'âme expansive, au cœur ardent, aux fougueuses
passions ; son silence imposerait la crainte par sa solennité ;
et les organisations les plus rebelles frémiraient à voir son
crescendo grandir en rugissant, comme un immense et
sublime incendie !"
164
CHAPITRE II
LES SOMMIERS
165
qu'il commande. Les registres ou règles mobiles
coulissent entre des faux -registres (ou registres
dormants) qui leur servent de guide. Les registres sont
disposés dans le sens de la longueur du sommier, donc
perpendiculairement aux gravures et au-dessus de la
table dont les trous fixes correspondent exactement à la
chape. Il y a autant de barres de registres que de jeux dans
l'orgue, (cf. croquis).
3) LA LAYE
4) LA CHAPE
166
Point d’orgue
167
Etapes de la construction d’un sommier
Gravure
s
Barrages
Fig.1
Châssis
Coin
Ebauche des
registres
Fig.2
168
Sous les barrages, mise en place des soupapes.
Soupapes
Tampon
Guide de
de laye
soupape
Laye Soupapes
Support du
sommier
169
Démontage du sommier
Esquisse de la
tuyauterie
Chape
Faux-
sommier
Tampon
de laye
Barrage
Soupape
Gravure
Jonc
Tirant de
registre
coulissant Faux-registre Table
170
Coupe transversale du sommier, soupape fermée
Faux-sommier
ou tamis
Chape
Faux-registre
Table
Soupape
fermée
GRAVURE
Fermeture
mobile
Laye Tampon
de laye
Ressort Boursette
Crochet en peau
Jonc
Vergette
171
Coupe d’un sommier avec soupape ouverte
Faux-sommier
Registre coulissant
Chape
Faux-registre
Table
Gravure
Guide de la
soupape
Laye Peau
Pression
ressort Soupape
Jonc ouverte
Rondelle en peau
172
Rangée de tuyaux
Chape
Registre coulissant
Table
Soupape fermée
Registre Soupape ouverte
coulissant
fermé Laye
Registre
Air
coulissant
tiré
173
Registre
coulissant
Chape
Tête de registre Soupape
coulissant Faux-registres
Equerre de Gravure
commande
Barrages
Jonc
Vergette
Ressort de
soupape
Tirant de
registre Rouleau d’abrégé
Châssis d’abrégé
174
CHAPITRE III
175
1) GENERALITES SUR LA TRANSMISSION
176
2) LES CLAV IERS
177
orgue de 16 pieds" lorsque le tuyau le plus grave du
clavier de grand-orgue aura 16 pieds de haut (cf.
Introduction, note 2). L'orgue de la Cathédrale St Etienne
est un grand 16 pieds.
178
On appellera ce clavier Oberwerk (clavier supérieur). Il
aura la même étendue que le clavier principal.
- clavier de Positif
- clavier de Bombarde
- clavier de Récit
- clavier d'Echo
179
Le Pédalier est constitué de touches qui seront actionnées
par les pieds de l’organiste.
180
b) Etendue des claviers
181
- le pédalier
182
3) LA TRANSMISSION : Des claviers aux
sommiers
a) L’abrégé
183
b) Les vergettes
c) Les joncs
d) Les balanciers
184
4) LA TRANSMISSION : du tirant de registre au
registre coulissant
a) Le tirant de registre
b) Les pilotes
c) La pièce fixe
185
En regardant le schéma on peut voir facilement comment
fonctionne le tirant de registre grâce aux flèches qui y
sont disposées.
186
5) ACCOUPLEMENTS ET TIRASSES
a) Accouplements
187
Le système d'accrochage sera essentiellement formé d'une
barre fixe sur laquelle sont disposés des peignes
également fixes (Les peignes sont de petites barres de bois
ayant une cavité évidée au bout, comme une sorte de
fourche à deux branches, et dans laquelle se logera la
vergette). Ces petites barres seront égales au nombre de
touches du clavier. Lorsque l’organiste tire le levier, la
barre monte et chaque dent du peigne accroche une
vergette. Ainsi toutes les vergettes du clavier que l'on veut
accoupler à un autre sont accrochées au clavier utilisé et
sur lequel on désire l'accouplement.
b) Tirasses
188
COUPE GENERALE DE L’ORGUE
Buffet Tuyaux du
clavier de récit
Sommier de récit
Tuyaux du
clavier du
grand-orgue
Sommier de grand-orgue
Console
Tuyaux du
clavier du
positif de dos
Sommier
de positif
189
190
191
Côté UT Côté #
Faux-sommiers
Sommier
Soupape
Crapaudine
Laye
Rouleau
d’abrégé
Vergettes
Axe de rouleau
Palette
Table d’abrégé
Do ré mi fa sol la si do
Clavier
192
CHAPITRE IV
SOUFFLERIE ET RESERVOIR
193
1) PRINCIPE DE L'HYDRAULE
194
soupapes commandées par les touches, puis dirigé par les
registres vers chaque rangée de tuyaux.
195
Dans le sens de la longueur il y a des canaux : quatre si
l'instrument est tétracorde, six s'il est hexacorde, huit s'il
est octacorde (7). Chaque canal comporte un robinet avec
sa clé en fer (8). Lorsque l'on tourne cette clé, le robinet
laisse passer l'air, qui va de la petite caisse au canal. Dans
chacun de ces canaux, le "canon musical" comporte des
trous qui correspondent à autant d'orifices percés sur la
table supérieure nommée "pinax" en grec. Entre cette
table et le "canon" sont glissées des réglettes percées et
huilées qui coulissent facilement (9) ; Ces réglettes
s'appellent "plinthides" et leur va-et-vient ouvre ou ferme
les orifices. Ces réglettes ont des ressorts fixes
communiquant avec les marches (touches) (10) dont le
toucher produit le mouvement des réglettes. A la partie
supérieure de la table, il y a des trous, pour la sortie de
l'air dans les tuyaux. Des tubes sortant des corps de
pompe (11) sont en communication avec le col de
l'étouffoir et avec les conduits qui plongent dans la petite
caisse. Dans les conduits, il y a des forêts (valves)
travaillées au tour et disposées de telle sorte que lors que
la petite caisse a reçu le vent, ils l'empêchent de ressortir,
en obturant les trous... Quand les marches (touches)
actionnées par les mains déplacent les réglettes, elles
produisent des émissions sonores conformes aux lois de la
musique".
196
syrinx ou flûte de pan, munie d'un soufflet et d'un clavier
qui comportera longtemps 9 à 11 tuyaux.
197
198
199
2) LES SOUFFLETS CUNEIFORMES
200
Cette machine a pour but de rendre plus faille le jeu sur
claviers accouplés, en supprimant par pression
pneumatique la résistance mécanique. Aujourd’hui, cette
machine n'est plus indispensable (elle demande d’ailleurs
un entretien attentif) car on a pu alléger les mécaniques
par des matériaux modernes. Les mécaniques de Cavaillé-
Coll étaient entièrement en bois ; d’autre part, au 17e
siècle on n'avait pas l'habitude d’accoupler les claviers, ce
que l’on fait au 19e siècle.
201
4) LA SOUFFLERIE MODERNE
202
table et qui pèse le poids exact de la charge. Afin de
permettre une bonne stabilité de la table et aussi une
meilleure répartition de l'air, l'organier installe à
l'intérieur de la caisse des charnières en bois reposant
d'un côté sur le fond et de l'autre sur chacun des côtés de
la table.
203
204
205
206
CHAPITRE V
LA TUYAUTERIE
Nous entreprenons ici l'étude de la tuyauterie de l'orgue.
Nous diviserons cette étude en trois chapitres : le premier
sera consacré aux tuyaux à bouche (sauf les mixtures), le
second étudiera les mixtures (notamment Fournitures,
Cymbales) et le troisième les Anches. Etant donné
l'importance de ces chapitres et l'impossibilité d'être
exhaustif, nous essayerons dans un chapitre
complémentaire d'analyser les grandes familles des jeux
de l'orgue, notamment la synthèse flûtée, le Plénum, la
batterie des Anches, etc.
207
mètres de long) et construits tout spécialement pour leur
faire produire des sons par la vibration de la colonne d'air
lorsqu'arrive le vent.
208
est le seul agent vibratoire d'un tuyau à bouche selon le
même principe que la flûte douce ou le sifflet. La bouche
du tuyau est l'emplacement d'un ventre de vibrations. On
comprend l'importance de la bonne exécution des biseaux
et des lumières dans un orgue.
Les jeux ouverts sont ceux dont les tuyaux non fermés à la
partie supérieure permettent à la colonne d'air de vibrer
dans toute l'étendue du tuyau, sans se réfléchir à
l'extrémité (cf. Planche 2). On accorde généralement
aujourd'hui les tuyaux "au ton", c'est-à-dire que l'on coupe
le bord supérieur du tuyau jusqu'à ce qu'on arrive à la note
exacte désirée. Au 19e siècle, on avait pris l'habitude
d'allonger les tuyaux pour pratiquer une fenêtre au haut de
ces tuyaux. On enroulait le morceau d'étain ainsi découpé.
L'accord se faisait dans ce cas en écartant ou en roulant la
lame d'étain. Mais on devine aisément la difficulté de
maintenir longtemps un accord de ce type même s'il est
facile à pratiquer.
209
harmoniques ne sont utilisés que pour la partie supérieure
du clavier.
La forme employée pour les corps dans 90% des cas est la
forme cylindrique. Cependant il y a une grande variété
dans le rapport du diamètre avec la longueur.
210
- se rétrécissant par le haut : Dulciane, flûte
conique.
- s'évasant par le haut : ex. flûte à pavillon.
Montre ou Principal
Diapason 8’
211
Kerolophone 8’
Salicional 8’
Gemshorn
212
b) JEUX A DIAPASON ETROIT Gambe ou
Viole de Gambe
Voix céleste
Dulciane
Unda Maris
213
peu plus haut. Les battements doivent être moins rapides
que ceux donnés à la voix céleste sur la gambe. L'Unda
Maris n'a pas de 1° Octave et commence toujours au
deuxième Ut du clavier manuel.
Flute 4'
214
être rondes, ne pas dépasser une certaine force et attaquer
franchement.
Cette série comprend tous les tuyaux dont les corps des
tuyaux ont dans les dessus, le double de leur longueur,
savoir flûte harmonique 8’, flûte traversière 3', flûte
octaviante 4', octavin 2'. Ces flûtes sont toujours aux
claviers à mains : la première au Grand-Orgue et au Récit,
la seconde au Positif, la troisième et la quatrième
indifféremment à tous les claviers. Outre les tailles et la
progression, qui vont varier pour chaque jeu, on peut
encore, au moment de l’harmonisation, obtenir des
différences sensibles dans le timbre car certains procédés :
coupure au ton et entailles. Les 12 notes basses de 8 pieds
se font généralement en bois, les autres en métal.
La flute octaviante 4’
L’octavin
215
La flute traversière
Flute à pavillon 8’
Flûte conique 8’
216
Flute douce 4’
Flute à cheminée
217
et de 4 pieds sont en étoffe (alliage plomb-étain avec
prédominance de plomb).
Soubasse 16’
Bourdon 8’
218
Cor de nuit 8’
Quintaton
219
220
221
222
223
224
CHAPITRE VI
225
1) QU’APPELLE-T-ON MIXTURES ?
226
octave (tuyau de 2 pieds). Ces harmoniques à l'octave
constitués par des tuyaux s'accordent parfaitement au
fondamental, renforcent et améliorent son attaque. On
commencera également très vite à utiliser l'octave grave
(tuyau de 16 pieds) comme tenue de certains degrés
privilégiés. Peu à peu on a étendu l'octave grave sur toute
l'étendue du clavier.
227
deviennent petits et dénaturent la plénitude harmonique
recherchée. Cela conduit également à l'impossibilité pour
le facteur de continuer la fabrication des tuyaux car il lui
faut un minimum de matière. Le même phénomène se
produira pour le grave du clavier qui lui donnera des
harmoniques trop grosses et dénaturera le son
fondamental. Enfin le plafond délimite un seuil audible
au delà duquel on ne peut pas aller car l'oreille n:entendra
plus. Toutes ces raisons ont conduit les organiers à utiliser
pour le Plénum (Fournitures, Cymbales) le principe des
Reprises. Les jeux de mixtures réutiliseront les mêmes
rangs d'harmoniques sur deux ou trois octaves et cette
disposition par reprises intervient dans la définition
sonore ou la personnalité de chaque plein-jeu.
b) Le Plenum
228
Plenum 16’ Montre 16’
Bourdon 16’
Bourdon 8’ Bourdon 8’
Prestant 4’ Prestant 4’
Doublette 2’ Doublette 2’
Fourniture Fourniture
Cymbale Cymbale
229
c) La fourniture
230
Sur fondamental de 8’ :
½ 1 2 3e rang, octave
1 2 4 1e rang, octave
C1 F2 F3
½ 1 2 5e rang, octave
1 2 4 3e rang, octave
2 4 8 1e rang, octave
C1 F2 F3
231
dépasserait le 2 pieds, limite que l'on ne dépasse jamais en
France. Pour cela on fera appel à un autre procédé de
division du clavier (la cymbale) qui atteindra, elle, le
plafond de 1/8 pied.
d) La cymbale
232
peut admettre le suraigu, elle ne peut le supporter de façon
perpétuelle dans toutes les régions sonores de l'orgue.
233
deuxième rang de cymbale doublera le dernier rang de la
Fourniture. Dom Bedos expose un système unique pour
tous les instruments grands et petits. Tandis que la
Fourniture progresse de 2 octaves (du 1/2' au 1/8') la
Cymbale progresse d'une octave (1/4' au 1/8') . Cette
disposition conserve à toute l'étendue des claviers une
parfaite symétrie dans la répartition des octaves et des
quintes. L'aigu de la Cymbale étant bien déterminé, on
voit qu'elle surmonte la Fourniture alternativement d'une
octave (2 rangs) ou d'une quinte (1 rang). D'autre part
elle présente à l'aigu tantôt une octave, tantôt une quinte.
La division de la Cymbale est fixée à l'UT.
234
Dom Bedos donne 7 rangs possibles pour la Fourniture et
9 rangs pour la Cymbale (cf. Tableau de la Cymbale et de
la Fourniture selon Dom Bedos - J. Fellot, p.16).
235
2) LE CORNET
236
cause du manque de basses, il est le jeu de solo par
excellence pour le Dessus (on le joue même à 2 parties).
Son rôle est également capital pour le Grand-Jeu où il est
mêlé aux Anches. Il se fond admirablement avec elles; il
permet de balancer la faiblesse des anches dans l'aigu.
237
toute l'étendue du clavier. Ces jeux font partie de la
synthèse flûtée. Pour parler de ces jeux nous prendrons la
division de JEAN FELLOT qui nous paraît la plus
logique.
a) Son 1 : 8 pieds
b) Son 2 : 4 pieds
d) Son 4 : 2 pieds
238
e) Son 5 : 1 3/5 pied
239
trompette et de cromorne, on aimait joindre à ces jeux les
petites mutations : nasard, tierce, larigot (sans le bourdon
qui aurait ralenti l'attaque).
g) Son 7 : 1 pied
240
241
Le schéma ci-contre représente un orgue vu
en coupe. Il situe le cornet du grand-orgue
avec ses postages.
Le schéma ci-dessous représente le détail du
sommier du cornet. Rappelons que le cornet
du grand-orgue ne comporte que 30 notes
puisqu’il commence au FA3 du clavier. En
général, ces notes sont reparties sur 2 petits
sommiers de 15 notes. Ce petit sommier ne
comporte ni de laye, ni de soupapes, il n’est
fait que de gravures.
Chaque gravure reçoit un postage (conduit
d’air) qui est relié à la chape du sommier de
grand-orgue correspondant au registre de
cornet. Lorsque l’organiste enfonce une
touche, la soupape du sommier du grand
orgue laisse s’introduire l’air, qui conduit
par le postage, aboutit dans la gravure du
sommier du cornet, et fait parler
simultanément les cinq tuyaux.
242
CHAPITRE VII
243
couder perpendiculairement sur la languette, glissant
dessus à frottement dur.
244
orgue de table". Cet instrument, à résonateurs très courts,
tenait peu de place. On parvint à en améliorer le timbre
pour en faire des "voix humaines contrefaites", des "voix
«de fausset" et même des "voix de petits enfants". On va
également s'ingénier à imiter au mieux les instruments du
temps en donnant aux tuyaux les formes les plus diverses
: ce sont les jeux de Sacqueboutes, Trompettes, Musettes,
Cromornes, Chalumeau, Bombardes ou Douçaines qui
viennent donner à 1'orgue une couleur tout opposée au
traditionnel plein-jeu. En ce même siècle, l'Espagne
s'enrichit d'anches en chamade (tuyaux placés
horizontalement sur le Buffet).
245
Grand- Récit Positif Echo Pédale
Orgue
Voix Cromorne
humaine 8’ 8’
Hautbois 8’
(rare)
1er clairon 4’ - - -
2e clairon 4’ - - -
246
3) LES PRINCIPAUX JEUX D'ANCHES
Clairon 4’
247
Crom orne 8’
Hautbois 8'
Musette 8 ’
248
gros bout était soudé sur un autre cône servant de raccord
à l'anche.
Régale 8’
Clarinette 8’
Cor Anglais
249
A anches battantes, les corps se composent d'une tige très
étroite légèrement évasée par le haut et surmonté d'un
pavillon semblable à celui du Cor anglais de l'orchestre
(cf. photo-).
Euphone
Jeu à anches libres. Il peut être de 16', 8', 4' voire 2'. Le
timbre est doux, un peu voilé avec attaque molle. On
trouve le premier Euphone à la Cathédrale de Beauvais en
1827. Ce jeu était très répandu au 19° siècle. Les corps
ont tantôt la forme d'un cône, tantôt la forme d'un cylindre
terminé par un cône allongé.
250
251
252
Conclusion
253
Il y va de notre civilisation, il y va de notre humanité. Les
enjeux sont importants et méritent amplement les
quelques sacrifices consentis. Musique ou son ? A vous
de choisir ! Et pour bien vous déterminer, nous ne
saurions trop vous recommander, par le roi des
instruments, la découverte de la musique sacrée.
254
Nous contacter.
Tel : 05 56 62 38 68
4, Place de la Mairie
33124 Auros
Tel : 05 56 25 66 17 ou 01 39 16 64 05
Le Quey
47360 Prayssas
255
256
Nous aider.
Vous souhaitez participer à la restauration de l’église
Saint Germain et à son entretien ?
Association St Germain
257
258
Remerciements
259
260
Annexe I
RECOMPENSES NATIONALES
DE
L'EXPOSITION DE L'INDUSTRIE EN 1849
DISCOURS EN VERS
PAR J. REDIER
PARIS
1850
DISCOURS EN VERS
PAR J. REDIER
261
Je ne sais pas, Messieurs, s'il vous souvient encore
D'un certain Ratapon, plus vieux que Pythagore,
D'un héros qui hantait les tombeaux de nos rois,
Et dont j'ai raconté les funestes exploits?
Hélas ! Nous avons vu de si rudes tempêtes ;
Tant de feux menaçants sont passés sur nos têtes,
Que ces cruels moments nous ont fait oublier
Les discours d'Escarole, et le fameux clavier
Qui fit à Saint-Denis un si bruyant scandale.
De ces souvenirs-là pouvait-on s'égayer
Menacés par l'émeute et par la sociale?
Eh bien ! Ce Ratapon, que nous croyions perdu,
L'autre soir, triste et maigre, hélas ! M’est apparu.
Poëte ! M’a t-il dit, ô toi dont la malice
Découvrit les complots tramés à Saint Denis,
Pardonne à Ratapon, ses méfaits sont punis.
Il arrive à l'instant du palais de justice !...
Ratapon, suffoqué par son émotion,
Me fit attendre un peu son explication.
Poëte, reprit-il, depuis qu'à l'abbaye
Sans cesse on entendait des torrents d'harmonie,
Et depuis que Simon, par ses accords puissants,
Nous avait ramené les anges et leurs chants,
Pouvais-je plus longtemps rester en cet asile?
Non, je voulus chercher, dans votre grande ville,
Où vont rouges et blancs, braves et scélérats,
Le calme et le repos qui me fuyaient là-bas...
Mon projet arrêté, c'est à la Madeleine
Que je voulus asseoir mon paisible domaine...
Hélas! Je m'en allais de Carybe en Scylla!
Jugez de mon dépit : Lefébure était là !...
Cet artiste divin, au son de sa musique,
Convertit les humains bien mieux que la logique.
Vos dandys élégants vont au pied de l'autel
Rire de Dieu, du prêtre et du chant symbolique ;
262
Mais ils partent émus par ce talent magique,
Et commencent à voir la main de l'Eternel...
Car comment nier Dieu quand l'art nous porte au ciel !
Je n'étais donc pas là beaucoup plus à mon aise...
Un jour je me blottis au fond d'une mortaise
D'une pièce de bois qu'on allait charrier.
Cette bûche partit, et notre charpentier
La menait par hasard au Palais de Justice,
Où j'ai tout vu, monsieur ! Ah ! Quel cruel supplice
Pour moi, son ennemi, son calomniateur,
De lui voir attacher la noble croix d'honneur !
J'ai vu le Président mettre à sa boutonnière
L'étoile du mérite, et quand la salle entière,
En trépignant de joie, applaudissait l'élu,
Moi seul, épouvanté, je restais confondu.
J'allais dans chaque rang et sous chaque banquette,
Et tous s'entredisaient que justice était faite !
Même ses concurrents, heureux du résultat,
Tous contre moi plaidaient, ô misérable rat !
Aussi, dès aujourd'hui je veux passer ma vie
A vanter son mérite, à chanter son génie ;
Car, Poëte ! Je sais quels soins laborieux
Ont amené chez lui ces résultats heureux.
Je sais que son papa, si fier de son élève,
Lui donna quelque peu de sa bouillante sève ;
Je sais que, secondé par de bons ouvriers,
Sa pensée est comprise, et qu'en ses ateliers
Le talent du ciseau, du tour, de la varlope,
Grâce à de tels patrons toujours se développe.
Ces robustes gaillards, nobles par leur travail,
De la société sont-ils l'épouvantail ?
Non ! Laissant de côté la sotte politique,
Ils s’inquiètent peu si c'est la République
Qui sauvera le monde ou qui le détruira...
Chacun de son métier !... j'aime ce dicton-là.
263
Celui-ci, menuisier, se trouve fort capable
S'il s'agit de tailler du sapin, de l'érable...
Celui-là, charpentier, voudrait que les niveaux
Soient parfaits... S'il s'agit de quelques soliveaux...
Cet autre, forgeron, trouve qu'un très-grand crime,
C'est de laisser trop faire à la coûteuse lime...
Voyez ! L’étain, le plomb, sous leurs puissants outils,
Vont former des tuyaux en cornet arrondis.
Sous le tranchant rabot, si les copeaux se frisent,
Sur la meule de grès les instruments s'aiguisent ;
Ici j'entends griller sous le fer du plombier
L'odorante résine, encens de l'atelier.
Examinez ce tour, dont la rapide scie
Râpe, rifle et rabote avec économie ;
Voilà leur politique, ouvriers et patrons
Disent qu'un bon rabot vaut mieux que cent raisons !
Enfin, de leurs tuyaux la multitude est prête ;
Mais tout n'est pas fini, non, car elle est muette.
Le maître va bientôt vous la faire parler ;
Et dans le temple saint il pourra l'installer.
Venez alors, Simon, venez, ô Lefébure !...
Je vois s'illuminer votre noble figure...
Vos doigts vont, agités par des souffles divins,
Faire entendre des chants qu'aime le Saint des saints.
On ne sait qu'admirer ! Est-ce votre génie?
Est-ce Dieu qui nous parle? Est-ce de l'autre vie
Une sublime image en ravissants tableaux?
Où trouvez-vous ces chants si puissants et si beaux?
Le sceptique étonné gravement vous écoute,
Et sent de son esprit disparaître le doute.
Le méchant, confondu, s'enfuit épouvanté,
Et l'homme généreux, triste, persécuté,
A vos sublimes chants retrempant son courage,
Voit se rouvrir le ciel qui sera son partage...
O Cavaillé ! reprit notre malheureux rat,
264
Ton art est bien puissant, puisque d'un scélérat,
D'un gueux, d'un Ratapon, il peut faire un bon être.
Je t'ai voulu du mal, j'arriverai peut-être
A faire tant pour toi, que ton nom, respecté,
Ira de bouche en bouche à la postérité !
J'y parviendrai sans doute, et comme en ce bas monde
Tout pousse beaucoup mieux quand c'est l'or qui
féconde
Tu vendras tes travaux à des conditions
Qui te feront cueillir de splendides moissons ;
Tu palperas en or le prix de ton génie ;
Prix noblement acquis ; et la Californie,
Rome, le Pérou, l'Inde et le pays des Czars,
Viendront chez toi verser leurs ducats, leurs dollars.
Tu seras riche alors, et ton heureuse vie
S'avancera gaîment dans le chemin des arts ;
Et dans tes bons repas s'il reste quelques miettes,
Tu n'oublieras jamais les rats et les poètes !!!
A ces mots, Ratapon d'émotion se tut,
Et par la cheminée aussitôt disparut.
265
Le projet d’orgue A. Cavaillé-Coll à Saint Pierre de Rome.
266
Annexe II
L'Orgue Romantique
267
la présence d'un clavier nommé "Récit", généralement
expressif, et logé dans (ou en arrière du) grand buffet, et
donc:
268
sans oublier, souvent, de nombreux boutons, voyants et
cadrans (voltage, position du crescendo...) destinés
essentiellement à donner un look "Jules-Vernesque" à
l'ensemble.
269
La fin de cette époque correspondant aussi à l'arrivée
d'instruments "industriels", dont de nombreux éléments
sont fabriqués en grande quantité par des sous-traitants
spécialisés.
270
Annexe III
271
Recommandations concernant chauffage et
hygrométrie
272
• Localiser le chauffage aux endroits où on en a besoin:
chauffage sous les bancs, chauffage au sol.
Conclusion
273
274
Table des matières
Dédicace…………………………………….…………VII
Avertissement………………………………….……….IX
Prologue……………………………………….……….XI
PREMIERE PARTIE
275
V. Perspectives…….……………………...………......65
1) Aristide Cavaillé-Coll………………..……...…73
2) Charles Mutin……………………………….…81
1) La console…………………………………...…91
2) Le buffet…………………………..………...…93
3) La soufflerie……………………….………..…95
4) La mécanique……………………….........……97
5) Sommiers et faux-sommiers……………....…..99
6) La tuyauterie……………………………....…104
1) Clavier de Grand-Orgue…………………..…105
2) Clavier de Récit……..…………………….....112
3) Pédalier……………………………………....116
4) Jeux non-montés…………………………...…117
5) Vers la composition d’origine…………….....120
1) L’orgue liturgique…………………………..134
2) La classe d’orgue............................................135
3) Le concert spirituel…………………….........141
276
DEUXIEME PARTIE
Introduction……..…………………………………...151
II Les sommiers…...………………………………….165
1) Les
gravures………………………………..……..165
2) Les registres………………………………..…165
3) La laye………………………………………..166
4) La chape……………………………………....166
277
b) Tirasses……………...…………………...188
IV Soufflerie et réservoirs………………….………..193
1) Le principe de l’hydraule……………...……..194
2) Les soufflets cunéiformes………….…………200
3) Vers la soufflerie moderne……………….…..200
4) La soufflerie moderne………...………………202
V La tuyauterie………………..……………………..207
278
VII Les jeux d’anches………………………………..243
Nous contacter……………………………………….255
Nous aider………………………………………..…...257
Remerciements…………………………………….....259
Annexe I.
Annexe II.
L’orgue romantique………………………….……..…267
Annexe III.
279
280
281
282