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Transfert thermique : Rayonnement thermique

Historiquement, le cours de rayonnem


rayonnement
ent s'inscrit comme une application
applica de la
thermodynamique, puisque l'é
l'énergie rayonnée par un corps est proportionnelle à la puissance
quatrième de la température. Les différents dé
développements
veloppements de la physique au cours du 20e
20
siècle
ècle ont montré que le rayon
rayonnement trouvait ses principaux
ncipaux fondements dans
l'électromagnétisme. Dans ce cours nous ne cherchons qu'à mettre en émergence
é les lois
macroscopiques du rayonnement pour dé
développer quelques
uelques applications. Cette présentation
résulte
sulte de la lecture de nombreux ouvrages et docu
documents
ments dont la plupart ne sont pas cités
cité
dans la bibliographie.
I. Définitions :
1. Nature de rayonnement :

Le rayonnement
ayonnement thermique est un phénomè
phénomène se caractérisant par un échange d'énergie
électromagnétique,, sans que le milieu intermédiaire ne participe nécessairement à cet échange.
é
Par exemple, le rayonnement
nnement solaire est capable d'échauff
d'échauffer la terre
rre bien que le milieu
traversé soit à une température
rature plus basse que la terre.
Tous les corps, quel que soit leur état : solide, liquide ou gazeux, émettent un
rayonnement de nature électromagnétique. Cette émission d’énergie s’effectue au détriment
de l’énergie interne du corps émetteur.
Le rayonnement se propage de manière rectiligne à la vitesse de la lumière, il est
constitué de radiations de différentes longueurs d’onde comme l’a démontré l’expérience de
William Herschel :

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Source

Prisme
Spectre

En passant à travers un prisme ou un réseau (ou même un Grisme), les radiations sont plus
ou moins déviées selon leur longueur d’onde. On envoie donc les radiations émises par une
source à la température 𝑇 sur un prisme et on projette le faisceau dévié sur un écran
absorbant (noirci), on obtient ainsi la décomposition du rayonnement total incident en un
spectre de radiations monochromatiques.
En déplaçant un thermomètre le long de l’écran, on mesure la température
𝑇 caractérisant l’énergie reçue par l’écran correspondante à chaque longueur d’onde. En
construisant la courbe 𝑇 = 𝑓(𝜆), on obtient la répartition spectrale de l’énergie rayonnée
pour la source (S) à température 𝑇 . On constate alors que:
 L’énergie émise est maximale pour une certaine longueur d’onde 𝜆 en fonction de la
température𝑇 .
 L’énergie n’est émise que sur un intervalle [λ1, λ2] de longueur d’onde caractérisant
le rayonnement thermique.
La figure ci-dessous représente les différentes radiations ainsi que les longueurs d’ondes
correspondantes :

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Pour l’œil : 400𝑛𝑚 ≤ 𝜆 ≤ 800𝑛𝑚
Pour la peau : 800𝑛𝑚 ≤ 𝜆 ≤ 314𝜇𝑚
2. Historique :

Malgré la grande diversité des faits expérimentaux mettant en évidence les propriétés
énergétiques du rayonnement électromagnétique, les lois scientifiques du rayonnement
thermique ne datent que du19èmesiècle.
 1668 Newton : mise en évidence du spectre solaire,
 1681 Mariotte, Du Fay et Pictet : expériences sur la propagation du rayonnement,
 1800 Herschell met en évidence des propriétés calorifiques du rayonnement
infrarouge,
 1879 Stefan découvre que l'énergie totale émise par un élément de surface est
proportionnelle à la quatrième puissance de sa température,
 1895 Rayleight et Wien établissent des formules empiriques donnant la répartition
de l'énergie en fonction de la longueur d'onde et de la température,

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 1895 Kirchhoff établit la loi liant la puissance émise par un corps dans une longueur
d'onde particulière et l'absorption de ce corps pour la même longueur d'onde,
 1900 Planck introduit la notion de corpuscules et ouvre la voie de la synthèse en
établissant la loi liant la puissance émise par un corps, la longueur d'onde du
rayonnement émis et la température.

3. Origine du rayonnement :
3.1. Origine :
Le rayonnement trouve son origine lors d'une transition électronique entre deux états
d'énergie d'une molécule ou d'un atome :
𝑒 𝐸

ℎ𝜈

Principe d’émission spontanée d’un photon


Le passage de l’électron du niveau (2) au niveau (1) s’accompagne de l’émission d’une
radiation de longueur d’onde (𝜆 ) , de fréquence (𝜈)et d’énergie (ℎ𝜈)tel que :

𝐸 − 𝐸 = ℎ𝜈 = (ℎ = 6.62 10 𝐽. 𝑠)

3.2. Condition de rayonnement:


Au zéro absolu, les électrons sont figés et ne peuvent se déplacer : ils sont prisonniers
des atomes. Par contre, tous les corps matériels, dont la température est supérieure à 𝑂 𝐾
(Chaud), sont capables de rayonner et d'en échanger des radiations entre eux. Un corps à la
température T émet des ondes de plusieurs fréquences différentes, et la répartition de cette
énergie dépend dela température du corps. La quantité d'énergie émise est liée à la
température de rayonnement.
Cette condition constitue l’équivalent du principe de Larmor concernant :

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‘’Toute particule chargée accélérée rayonne’’
Les radiations émises par une source se propagent avec la vitesse :
 𝐶 = 3 10 𝑚. 𝑠 dans le vide

 𝑉= dans un milieu homogène d’indice 𝑛. La longueur d’onde

dans un tel milieu est : 𝜆 =

𝜆 : Longueur d’onde dans le vide


𝑛 : Indice du milieu

4. Classification des corps :

Lorsqu’un corps reçoit un rayonnement de la part d’une source, trois phénomènes peuvent
avoir lieu :

 Transparent :
On dit qu’un milieu est transparent pour un rayonnement lorsque celui-ci ne subit
aucune atténuation lors de la traversée de ce milieu.
 C'est le cas du vide pour toutes les radiations,
 C’est le cas de certains gaz comme 𝑁 et 𝑂 notamment dans le visible et
l'infrarouge.

 Opaques :
La grande majorité des solides et des liquides sont dits « opaques », car ils arrêtent la
propagation de tout rayonnement dès leur surface : ces corps se réchauffent par absorption
du rayonnement.

 Semi-transparent :
Certains corps sont partiellement transparents car l’OEM peut se propager dans le milieu
considéré. La propagation s'accompagne d'une absorption électromagnétique qui accroît
l'énergie du milieu traversé.

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Les bandes d'absorption des principales molécules absorbantes de l'atmosphère sont:
 𝐻 0: 𝜆 = 6.25 𝜇𝑚
 𝐶𝑂 : 𝜆 = 4.3 𝜇𝑚, 𝜆 = 15 𝜇𝑚
 𝑂 : 𝜆 = 9 𝜇𝑚, 𝜆 = 9.6 𝜇𝑚, 𝜆 = 14.3 𝜇𝑚

5. Conservation d’énergie

Soit 𝜙 le flux incident, 𝜙 le flux réfléchi, 𝜙 le flux transmis et 𝜙 le flux absorbé. La conservation
de l'énergie s'écrit donc:
𝜙 =𝜙 +𝜙 +𝜙
Les coefficients caractérisant la proportion d’énergie concernant chaque phénomène sont :

 Coefficient (Pouvoir) de réflexion : 𝜌 =

 Coefficient(Pouvoir) d’absorption : 𝛼 =

 Coefficient (Pouvoir) de transmission : 𝑡 =

La conservation d’énergie devient : 1 = 𝜌 + 𝛼 + 𝑡

II. Grandeurs énergétiques :


1. Grandeurs spectrales en longueur d’onde :

Les grandeurs énergétiques totales sont les grandeurs pour lesquelles toutes les
longueurs d'onde sont prises en compte pour l'évaluation de la grandeur. Les grandeurs
énergétiques monochromatiques, nommées également densités spectrales qui ne concernent
qu'un intervalle spectral étroit 𝑑𝜆centré autour d'une longueur d'onde 𝜆. La densité
spectrale 𝑋 de la grandeur 𝑋est alors définie par :
𝑑𝑋
𝑋 =
𝑑𝜆
De la même façon, on définit la densité spectrale en fréquence comme suivant :
𝑑𝑋
𝑋 =
𝑑𝑣

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2. Distribution spatiale :

La distribution spatiale d’une source est liée à la direction de propagation des ondes
émises par rapport à la normale de la surface émettrice. On distingue trois types de sources :
 Les sources sphériques
Les sources sphériques, pour lesquelles tout rayon issu de la source est confondu avec la
normale de la surface d'émission de la source. Un petit élément de surface de la source n'émet
que dans une direction : la direction normale.

Source 𝑛⃗

 Les sources hémisphériques :


Pour ce type de sources non sphériques, un petit élément de surface du corps émetteur
peut être considéré comme plan. Un petit élément de surface admet une direction normale,
perpendiculaire au plan tangent. Cet élément de surface rayonne dans un demi-espace limité
par le plan tangent.

𝑛⃗
𝑒⃗
𝑑𝑆

𝑑𝑆

 Sources hémisphériques unidirectionnelles :

Ce type de sources ne constitue qu’u cas particulier du cas précédent.

La direction de propagation des ondes émises est confondue avec

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l’axe de révolution du cône du rayonnement. Elles sont différenciées des autres par un indice
indiquant l’axe de révolution : 𝐺

3. Flux énergétique :

On appelle flux d’une source S la puissance rayonnée notée ϕ par S dans tout l’espace
qui l’entoure, sur toutes les longueurs d’onde. Le flux ϕ s’exprime en W. On distingue les
quantités suivantes :

 Le flux envoyé par un élément de surface 𝑑𝑆 dans un angle solide élémentaire 𝑑Ω est

noté 𝛿 𝜙 : 𝛿𝜙 = ∫ 𝛿 ∅

 Le flux envoyé dans tout l’espace par une surface élémentaire 𝑑𝑆 est noté 𝛿𝜙 :

𝜙 = ∫ 𝛿𝜙

 Le flux envoyé par une surface 𝑆 dans l’angle solide 𝑑Ω entourant la direction Ox

est noté 𝛿𝜙 : 𝜙 = ∫ 𝛿𝜙

4. Ĕmittance :
On distingue deux types d’émittance :

 Monochromatique :

Un élément de surface 𝑑𝑆 émet un certain flux d’énergie par rayonnement dans toutes
les directions du demi-espace. Les longueurs d’ondes émises sont contenues dans le domaine
spectral [𝜆, 𝜆 + 𝑑𝜆]. Le flux d’énergie 𝑑𝜙 émis entre les deux longueurs d’ondes λ et
λ+dλ est noté 𝑑𝜙 . L’émittance monochromatique d’une source à la température 𝑇est
définie par :

𝑑𝜙
𝑀 , =
𝑑𝑆𝑑𝜆

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 Totale :

L’émittance totale n’est que le flux surfacique émise par rayonnement sur tout le
spectre des longueurs d’ondes. Elle n’est plus fonction que de la température 𝑇 et de la
nature de la source. Elle est donnée par l’expression suivante :


𝑀 = ∫ 𝑀 , 𝑑𝜆 = (W.m-2)

Pour un récepteur on parle de l’éclairement au lieu d’émittance. Il est défini comme étant le
flux reçu par unité de surface réceptrice, en provenance de l’ensemble des directions.

5. Luminance :

Soit un élément de surface 𝑑𝑆et soit ladirection (Ox) définie par l’angle 𝜃par rapport à
la normale de la surface 𝑑𝑆. 𝑑 ∅est la fraction de flux contenue dans le cône élémentaire
d’angle solide 𝑑Ω et de direction 𝑂𝑥. Le flux émis dans la direction 𝑂𝑥, semble provenir
d’une surface élémentaire fictive 𝑑𝑆 perpendiculaire à la direction 𝑂𝑥. La luminance est
alors définie comme étant le flux rayonné par unité d’angle solide et par unité de surface
perpendiculaire à la direction (Ox) :

(W. m -2. Sr -1)


𝑛⃗
𝑒⃗
𝑑𝑆⃗ 𝜃

𝑑𝑆⃗

Remarque :
La luminance permet donc de comparer la puissance rayonnée dans une direction donnée par
des sources d’étendue et d’orientation différentes par rapport à Ox ainsi que les puissances
rayonnées par une même source dans différentes directions.

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6. Intensité énergétique :
On appelle intensité énergétique totale 𝐼 le flux par unité d’angle solide émis par une
surface 𝑑𝑆 dans un angle solide 𝑑Ωentourant la direction 𝑂𝑥 :

𝐼 = (W. Sr -1)
L’intensité énergétique est liée à l’émittance par la relation suivante :

𝑑𝐼 = 𝐿 𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠(𝜃)
On :
𝑑𝐼 𝑑𝐼
𝐿 = =
𝑑𝑆𝑐𝑜𝑠(𝜃) 𝑑𝑆

𝑑𝐼 = 𝑑𝐼 cos (𝜃)

𝐼 = 𝐼 cos (𝜃) 1erLoi de Lambert

Enoncé : La quantité d'énergie émise à partir d'un élément de surface dans une direction
déterminée est proportionnelle au cosinus que fait cette direction avec la normale à la
surface. La loi de Lambert est également appelée " loi du cosinus ".
Soit une source qui suit la loi de Lambert :

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𝑌

𝐼 = 𝐼 𝑐𝑜𝑠(𝜃)
𝑌 = 𝐼 𝑐𝑜𝑠(𝜃)

𝒅𝑺⃗ 𝑋
0 𝑋 = 𝐼 𝑠𝑖𝑛(𝜃)

Les coordonnées du centre sont : 𝑋 = 0 et 𝑌 =


2
2 2
𝐼 𝐼
(𝑋 − 𝑋 ) + (𝑌 − 𝑌 ) = (𝐼𝑛 𝑐𝑜𝑠𝜃𝑠𝑖𝑛𝜃) + 𝐼𝑛 𝑐𝑜𝑠 𝜃− = = 𝐶𝑡𝑒
2 4

Donc, l’indicatrice de la source dans le plan (xoy) est un cercle de rayon et de centre

C(0, ). A 3D, l’indicatrice est une sphère derayon et de centre C(0, ).

7. Eclairement du récepteur :

La notion d'émittance est remplacée, pour un rayonnement incident, par l'éclairement de la


surface réceptrice. L'éclairement énergétique total d'une surface est le flux d'énergie reçu par
l'unité de surface réceptrice en provenance de l'ensemble des directions. Si 𝑑𝑆est l'aire de la
surface réceptrice, 𝑑∅ est le flux reçu, on aura :

𝑑∅
𝐸=
𝑑𝑆
Considérons un élément de surface 𝑑𝑆 émettant un flux 𝑑 ∅ en direction d’un élément de
surface réceptrice 𝑑𝑆 . Ce flux s’écrit :

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𝑑 ∅ = 𝐿𝑑𝑆 𝑑Ωcos (𝜃 )
𝑑Ω : l’angle solide sous lequel l’élément de surface 𝑑S est vu à partir du point O.
( )
𝑑Ω = avec 𝑑 = 𝑂𝑂′

En remplaçant 𝑑Ω dans l’expression du flux, on obtient :

(𝜃 1 ) (𝜃2 )
(Formule de Bougouer)
é é

Cette formule met en évidence l’importance de la disposition relative de la source émettrice et


du récepteur à travers 𝑐𝑜𝑠(𝜃 ), cos (𝜃 ) et 𝑑.

8. Densité spectrale :
Quand une OEMM de puissance ∅ arrive sur un corps à la température 𝑇, une partie
∅ 𝜌 , de la puissance incidente est réfléchie par la surface S, une autre partie ∅ 𝛼 , est
absorbée par le corps qui s’échauffe et le reste ∅ 𝑡 , est transmis et continue son chemin :
∅ =∅ 𝜌 , +∅ 𝛼 , +∅ 𝑡 ,

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1=𝜌 , +𝛼 , +𝑡 ,

Avec : 𝜌 , le coefficient (Pouvoir) monochromatique de réflexion


𝛼 , : le coefficient (Pouvoir) monochromatique d’absorption
𝑡 , : le coefficient (Pouvoir) monochromatique de transmission (filtrant)
Ces pouvoirs ne sont fonction que de :
 La nature de corps
 Sa température
 La longueur d’onde
 Les dimensions
 L’angle d’incidence

En considérant l’énergie (puissance) incidente sur tout le spectre des longueurs d’onde, on
obtient les pouvoirs réfléchissant𝜌 , absorbant 𝛼 et filtrant (transmis)𝑡 totaux en
utilisant l’expression suivante :

𝑋 = 𝑋 , 𝑑𝜆

III. Le corps noir.


1. Définition :
Le corps noir est un corps qui absorbe toutes les radiations qu’il reçoit
indépendamment de sa géométrie, de sa température, de l’angle d’incidence et de la longueur
d’onde du rayonnement incident. Il est donc caractérisé par un coefficient d’absorption
unité :
𝛼 , = 𝛼 = 1.
Ce corps absorbe tout le rayonnement qu'il reçoit sans en réfléchir ni transmettre une
quelconque fraction. C'est le corps de référence.

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Exemples :
 Une surface enduite de noir de fumée constitue une bonne approximation d’un corps
noir.
 Cavité percée d’un petit trou :

𝐼 (1 − 𝛼)

𝐼
𝐼 (1 − 𝛼)

Un corps gris est un corps dont le pouvoir absorbant 𝛼 , est indépendant de la longueur d’onde
𝜆du rayonnement qu’il reçoit. Il est défini par : 𝛼 , =𝛼 .

2. Loi de Lambert :
Pour un corps noir, la luminance et l’émittance totales sont indépendantes de la
direction du rayonnement et d'une façon générale de tous les paramètres sauf la température.
𝐿 =𝐿 et 𝑀 =𝑀
Remarque 1:
L’émittance monochromatique ne dépend que de la température et de la longueur d’onde :

𝑀 , 𝑑𝜆 = 𝑀

Remarque 2:
Pour un cône de demi-angle au sommet 𝜃, on a:
dΩ = 2πsin (θ)dθ
Lorsqu’un corps suit la loi de Lambert :

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𝑑𝜙
𝑀= =𝐿 cos (𝜃)𝑑Ω = 2π𝐿 sin (θ)cos (𝜃)dθ
𝑑𝑆

𝑀 = π𝐿

3. Lois de Kirchhoff
 1er Loi :
,
Pour une longueur d’onde donnée et pour une température donnée, le rapport est
,

le même pour tous les corps.


, ,
Pour le corps noir, on a : = =𝑀 ,
, ,

Par suite : 𝑀 , =𝛼 , 𝑀 ,

L’émittance monochromatique de tout corps est égale au produit de son pouvoir absorbant
monochromatique par l’émittance monochromatique du corps noir à la même température,
d’où l’intérêt d’étudier le rayonnement émis par le corps noir.

Cas général :
Pour un corps gris, 𝛼 , = 𝛼 , le dernier résultat se généralise comme suivant :

𝑀 = 𝑀 , 𝑑𝜆 = 𝛼 , 𝑀 , 𝑑𝜆 = 𝛼 𝑀 , 𝑑𝜆 = 𝛼 𝑀

L’émittance totale 𝑀 d’un corps gris à la température 𝑇 est égal au produit de son pouvoir
absorbant 𝛼 par l’émittance totale 𝑀 du corps noir à la même température.

 2ème loi
Pour chaque longueur d'onde du rayonnement émis par une surface ou reçue par celle-
ci, les émissivités et absorptivités monochromatiques sont égales.
𝛼 , =𝜖 ,

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4. Lois de Planck
La loi de Planck est la loi qui définit l'émittance (Flux thermique par unité de surface)
monochromatique du corps noir en fonction de la longueur d'onde et de sa température
absolue.
𝑑𝑀 2𝜋ℎ𝑐 1 𝐶𝜆
𝑀 , = = =
𝑑𝜆 𝜆 𝑒𝑥𝑝 −1 𝑒𝑥𝑝 −1

𝑘 = 1.38066 10 𝐽. 𝐾 : la constante de Boltzmann

𝑐 = 2.99792458 10 𝑚. 𝑠 : La célérité de la lumière

ℎ = 6.626176 10 𝐽. 𝑠 : La constante de Planck


Avec : 𝐶 = 3.74 10 𝐾𝑔. 𝑚 𝑠
𝐶 = 1.4388 10 𝑚. 𝐾

L’allure représentative de l’émittance en fonction de la longueur d’onde est illustrée sur la


figure ci-dessous :
Emittance (SI)

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La courbe ci-dessus montre que la densité spectrale de l’émittance passe par un maximum
pour une longueur d’onde particulière que nous déterminerons ultérieurement.
La densité spectrale en longueur d’onde de la densité volumique d’énergie est :
𝑑𝑈 8𝜋ℎ𝑐 1
𝑢 , = =
𝑑𝜆 𝜆 𝑒𝑥𝑝 −1

Remarque :
Les densités spectrales en fréquence de l’émittance et de la densité volumique d’énergie sont :
𝑑𝑀 2𝜋ℎ𝑣 1
𝑀 , = =
𝑑𝑣 𝑐 𝑒𝑥𝑝 −1

𝑑𝑈 8𝜋ℎ𝑣 1
𝑢 , = =
𝑑𝑣 𝑐 𝑒𝑥𝑝 −1

5. Lois de Wien :

 1er loi :
Déterminons la longueur d’onde qui correspond au maximum de l’émittance.

Posons : 𝑢 =

𝐶𝑇 𝑢
𝑀 , =
(𝐶 ) 𝑒𝑥𝑝(𝑢) − 1
En dérivant par rapport à la nouvelle variable, l’extrémum est obtenu pour :
5𝑢 (𝑒 − 1) = 𝑒 𝑢
La solution numérique est :
𝑢 = 4.9651
Donc :
𝜆 𝑇 = 2898 𝐾. 𝜇𝑚
Cette loi montre que la longueur d’onde correspondante au maximum de l’émittance se
déplace vers les courtes longueurs d’ondes (blue-shift) lorsque la température augmente.

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 2ème loi :

Déterminons la valeur de l’émittance qui correspond à la longueur d’onde 𝜆 .

𝐶𝜆
𝑀 =
𝑒𝑥𝑝 −1

Vu que :𝜆 𝑇 = 𝐶𝑡𝑒

Multiplions les deux termes par 𝑇 :


𝑀 𝐶𝜆 𝑇
= = 𝐶𝑡𝑒
𝑇 𝑒𝑥𝑝 −1

Par suite, l’extrémum de l’émittance


émittance du corps noir à température 𝑇 est :

𝑀 =𝐵𝑇

Avec :𝐵 = 1.28 10 𝑊. 𝑚 𝐾 = 1.28 10 𝑊. 𝑚 . 𝜇𝑚 . 𝐾

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6. Loi de Stefan-Boltzmann

Déterminons enfin l’émittance totale du corps noir, soit en intégrant sur toutes les longueurs
d’ondes :

𝐶𝜆
𝑀 =𝑀 = 𝑀 , 𝑑𝜆 = 𝑑𝜆
𝑒𝑥𝑝 −1

Posons : 𝑥 = ⇨𝜆 = ⇨𝑑𝜆 = − 𝑑𝑥

𝐶𝑥 𝑇 𝐶
𝑀 =− . 𝑑𝑥
𝑒𝑥𝑝(𝑥) − 1 𝐶 𝑥 𝑇

𝐶𝑇 𝑥
𝑀 = 𝑑𝑥
𝐶 𝑒𝑥𝑝(𝑥) − 1

Sachant que : ∫ ( )
𝑑𝑥 =

Il vient alors :

𝐶𝜋 𝑇 𝜋 𝐶
𝑀 = = 𝑇
15 𝐶 15𝐶

Ce qui constitue la loi de Stefan :𝑀 = 𝜎 𝑇

𝜎 = 5.67 10 𝑊. 𝑚 . 𝐾 La constante de Stefan

La puissance thermique correspondante est :

∅ = 𝜎 𝑆𝑇

7. Fraction de l’émittance totale dans un domaine spectral :

Dans certains cas, on peut avoir besoin à une température donnée, d'évaluer la fraction
de l'émittance (énergie) contenue dans un intervalle spectral donné.

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Par exemple :
 quelle est la fraction de l'énergie solaire contenue dans le spectre visible
[400𝑛𝑚, 800𝑛𝑚]?
 Que représente le rayonnement IR dans le spectre solaire?

D’après ce qui précède :

 ∫ 𝑀 , 𝑑𝜆 : représente la totalité du rayonnement émis

 ∫ 𝑀 , 𝑑𝜆 = ∫ 𝑀 , 𝑑𝑣 : représente la portion du rayonnement émis dans la

gamme [𝜆 , 𝜆 ]([𝑣 , 𝑣 ]).



La fraction de l’émittance n’est donc que :

∫ 𝑀 , 𝑑𝜆
𝐹 → = =𝐹 → −𝐹 →
∫ 𝑀 , 𝑑𝜆

Avec : 𝐹 → = ∫ 𝑀 , 𝑑𝜆 la fraction de l’émittance correspondant aux longueurs

d’ondes inférieures à 𝜆 pour une température donnée 𝑇.


Posons : 𝑦 = 𝜆𝑇 et par suite 𝑑𝑦 = 𝑇𝑑𝜆
1 𝐶
𝐹→ = 𝑑𝜆
𝜎 𝑇 𝜆 𝑒𝑥𝑝 −1


𝐶 𝑑𝑥
𝐹 → =
𝜎 𝑥 𝑒𝑥𝑝 −1

Cette quantité ne dépend donc que de la seule variable y.

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A titre d’exemple, le tableau ci-dessous indique les valeurs de la fonction 𝐹en fonction de la

variable réduite : 𝜆 = 𝑋 = (𝜆 𝑇 = 2898 𝜇𝑚 𝐾)

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8. Domaine spectral
L’étude précédente montre que l’allure représentative de l’émittance monochromatique
n’est symétrique par rapport à 𝜆 . L’étude théorique montre qu’environ 99%de la
puissance thermique (émittance) est comprise dans l’intervalle [0.5𝜆 , 10𝜆 ] qui est
appelé domaine spectral de l’émission thermique.
Exemples :
 Pour un solide à température de 300𝐾, la longueur d’onde correspondante au
maximum est : 𝜆 ≅ 10𝜇𝑚. Le domaine spectral est : [5𝜇𝑚, 100𝜇𝑚]. Il s’agit
donc e rayonnement infrarouge.
 Pour le filament de Tungstène d’une ampoule électrique en fonctionnement normal, la
température est 2600𝐾. A cette température, 𝜆 = 1.1𝜇𝑚. Le domaine spectral
est donc : [0.55𝜇𝑚, 11𝜇𝑚]. La lampe émet dans le visible mais aussi beaucoup
d’IR. Au début de son fonctionnement, sa température augmente suite au passage du
courant (effet Joule) et elle émet d’abord dans l’IR et lorsque sa température atteint
2200𝐾, le domaine spectral devient [0.66𝜇𝑚, 13.1𝜇𝑚] qui ne contient que le
rouge d’où l’aspect rougeoyant du filament.
 La longueur d’onde correspondante au maximum de la sensibilité de l’œil humaine
émise par le soleil est de couleur jaune (0.55𝜇𝑚). Dans l’approximation d’un
rayonnement d’équilibre thermique, la température de la surface du soleil est :
~5800𝐾.

9. Transfert thermique radiatif d’un corps noir.


9.1. Bilan radiatif
Considérons un corps noir recevant au point P de sa surface un flux ∅ (𝑃) issu du
reste de l’univers. La puissance absorbée par un élément de sa surface 𝑑𝑆 est l’intégralité de
la puissance qu’elle reçoit, soit :
𝑑∅ = 𝜑 (𝑃)𝑑𝑆

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D’autre part, 𝑑𝑆 à température 𝑇(𝑃) émet un rayonnement thermique d’équilibre
correspondant à sa température, soit :

𝑑∅ = 𝜑 (𝑇(𝑃))𝑑𝑆
D’après la loi de Stefan-Boltzmann, on : 𝜑 𝑇(𝑃) = 𝜎𝑇(𝑃)
Le bilan thermique pour le CN est :
𝑑∅ → = 𝑑∅ − 𝑑∅ = [𝜎𝑇(𝑃) − 𝜑 (𝑃)]𝑑𝑆
On appelle flux surfacique radiatif le flux surfacique cédé par un corps opaque du fait des
processus d’émission et d’absorption.
𝜑 → =𝑀 = [𝜎𝑇(𝑃) − 𝜑 (𝑃)]

On dit que l’équilibre radiatif est réalisé lorsque le flux surfacique radiatif (Emittance
radiative) est nul.
9.2. Loi de Newton
Considérons un corps noir de température 𝑇(𝑃) recevant un rayonnement du reste de
l’univers supposé comme corps noir à la température 𝑇 en influence totale.
Le bilan radiatif est :
𝜑 → =𝑀 = 𝜎𝑇(𝑃) − 𝜎𝑇 = 𝜎 𝑇(𝑃) − 𝑇
Si de plus 𝑇(𝑃) est proche de celle du reste de l’univers, on a : 𝑇(𝑃) = 𝑇 + ∆𝑇 avec
∆𝑇 ≪ 𝑇 .

Par suite : 𝑀 = 𝜎 (𝑇 + ∆𝑇) − 𝑇 = 𝜎𝑇 (1 + ) −1

∆𝑇
𝑀 = 𝜎𝑇 (1 + ) −1
𝑇
Avec un DL au premier ordre, on obtient :
𝑀 = 4𝜎𝑇 ∆𝑇
L’émittance radiative du corps noir suit alors la loi de Newton (Concernant la convection)
avec le coefficient de transfert est :
ℎ = 4𝜎𝑇

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Exemple :
Pour 𝑇 = 300𝐾, le coefficient de transfert radiatif vaut: ℎ = 6𝑊. 𝑚 𝐾
Dans le cas où les phénomènes de convection et de rayonnement sont couplés, on utilise le
coefficient d’échange thermique total suivant :
ℎ =ℎ=ℎ +ℎ
9.3. Résistance thermique de rayonnement :
D’après l’étude précédente, l’émittance radiative est :
𝑀 = 4𝜎𝑇 ∆𝑇
Le flux radiatif est donc :
∅ = 4𝜎𝑆𝑇 ∆𝑇
La résistance thermique de rayonnement est alors :
1
𝑅 =
4𝜎𝑆𝑇

IV. Corps réel :


1. Facteur d’émissivité :

Les propriétés émissives des corps réels par rapport aux propriétés émissives du corps
noir dans les mêmes conditions de température et de longueur d’onde sont caractérisées à
l’aide de coefficients appelés facteurs d’émission ou émissivités. Ces coefficients
monochromatiques ou totaux sont définis par :
,
𝜖 , = et 𝜖 =𝜖=
,

L’émissivité des corps réels dépend :


 La nature physique de la surface (Conductrice, isolante, semi…..)
 L’état de la surface (rugosité, planéité,…)
 L’état chimique de la surface (Oxydation, graisse, peinture,…)

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2. Définition des différents facteurs :

On distingue deux types d’émissivités :


 Emissivité monochromatique :
𝑀𝜆,𝑇
ϵ , =
𝑀0𝜆,𝑇
 Emissivité totale :
0
∫ 𝑀𝜆,𝑇 𝑑𝜆 ∫ ϵ , 𝑀𝜆,𝑇 𝑑𝜆
𝑀𝑇
ϵ = 0= =
𝑀𝑇 𝜎𝑇 𝜎𝑇

D’après les lois de Kirchhoff : 𝜖 , =𝛼 , et 𝜖 =𝛼

Cas particulier :
Dans le cas du corps gris, on a : 𝛼 , = 𝛼 par suite : 𝜖 , =𝜖
Or 𝑀 = 𝜖 𝑀 , nous en déduisons l’émittance du corps gris à la température 𝑇 :

𝑀 = 𝜖 𝜎𝑇 et 𝐿 =
La puissance thermique émise par un corps gris est :
∅ = 𝜖 𝜎𝑆𝑇

3. Emissivité des corps usuels :

L’étude thermique des matériaux a permis de distinguer deux comportements de l’émissivité :

 Les matériaux conducteurs d’électricité :


L’émissivité de ces corps croit lorsque la longueur d’onde augmente.
 Les matériaux isolants d’électricité :
L’émissivité de ces corps décroit lorsque la longueur d’onde augmente.

A titre d’exemple, le tableau ci-dessous donne un aperçu sur les valeurs de l’émissivité totale
de quelques matériaux :

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4. Absorptivité totale

L’absorptivité totale d’un corps est la fraction 𝛼 de l’éclairement total 𝐸 absorbé par le
corps pour l’ensemble des longueurs d’onde incidentes. En posant 𝐸𝜆,𝑇 l’éclairement
monochromatique, on a :

∫ 𝛼 , 𝐸 , 𝑑𝜆
𝛼=
𝐸
Elle dépend de :

 Le corps récepteur par l’intermédiaire de 𝛼 , .


 La nature et la température du corps émetteur par l’intermédiaire de 𝐸 , .

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V. Applications :
1. Influence total :

Reprenons le cas d’un solide de température initiale 𝑇 = 25°𝐶 placé dans un four de
température 𝑇 = 1000°𝐶. On suppose que le four et le solide sont en influence totale.
Trois cas sont envisageables :

 Le four et le matériau solide sont des corps noirs :

Le rayonnement émis par le four est totalement absorbé par le matériau. Le


rayonnement émis par le matériau est totalement absorbé par le four. Le système étudié est
constitué du matériau.𝑇(𝑡)est la température du matériau à l’instant 𝑡 > 0.

𝑇
𝜎𝑆𝑇 𝜎𝑆𝑇

𝑇(𝑡)

La puissance thermique émise par le solide à l’instant 𝑡est :

∅ = 𝑀 , 𝑑𝜆𝑑𝑆
,

∅ = 𝜎𝑆 𝑇(𝑡)

La puissance thermique reçue par le solide :

∅ = 𝑀 , 𝑑𝜆𝑑𝑆
,

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∅ = 𝜎𝑆𝑇

Le bilan thermique du solide est :

∆𝜙 = 𝜙 = 𝜎𝑆 𝑇 (𝑡) − 𝑇

Le bilan énergétique est donc :

𝑑𝑇(𝑡)
−𝜎𝑆 𝑇 (𝑡) − 𝑇 − ℎ𝑆 𝑇(𝑡) − 𝑇 = 𝜌𝐶𝑉
𝑑𝑡
Dans cette situation, on distingue les cas suivants :

1. La température initiale du solide est proche de celle du four :

𝜎𝑆 𝑇 (𝑡) − 𝑇 = 4𝜎𝑆𝑇 𝑇(𝑡) − 𝑇

L’ED devient sous la forme canonique suivante :

𝑑𝑡 𝑑𝑇(𝑡)
− =
𝜏 𝑇(𝑡) − 𝑇

Avec : 𝜏 = et ℎ = ℎ + 4𝜎𝑇

2. La convection domine le rayonnement :

Dans ce cas, on retrouve la situation déjà étudiée (Chapitre précédent):

𝑑𝑡 𝑑𝑇(𝑡)
− =
𝜏 𝑇(𝑡) − 𝑇

Avec : 𝜏 =

3. Le rayonnement domine :

𝑑𝑇(𝑡)
−𝜎𝑆 𝑇 (𝑡) − 𝑇 = 𝜌𝐶𝑉
𝑑𝑡
Ce qui nous donne :

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𝑑𝑡 𝑑𝑇(𝑡)
− =
𝜏 𝑇 (𝑡) − 𝑇

4. Cas général :

L’ED est :
𝑑𝑇(𝑡) 𝑇 (𝑡) − 𝑇 𝑇(𝑡) − 𝑇
=− −
𝑑𝑡 𝜏 𝜏

Avec : 𝜏 = et 𝜏′ =

Dans ce cas, la méthode la plus adéquate est la méthode numérique en se basant sur la
théorie des éléments finis (FEM).

 Le four est un corps noir et le solide est un corps gris :

𝜎𝑆𝑇
𝜖𝜎𝑆𝑇4
(1 − 𝛼)𝜎𝑆𝑇

𝑇(𝑡)
𝑇

La puissance reçue par le solide est :

∅ = 𝜎𝑆𝑇

La puissance émise par le solide est :

∅ = 𝜖𝜎𝑆𝑇 + (1 − 𝛼)𝜎𝑆𝑇
é

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Le bilan thermique du solide est :

𝜙 = −𝜎𝑆𝑇 + 𝜖𝜎𝑆𝑇 + (1 − 𝛼)𝜎𝑆𝑇

𝜙 = −𝜖𝜎𝑆 𝑇 + 𝛼𝜎𝑆𝑇 = 𝜖𝜎𝑆 𝑇 (𝑡) − 𝑇

Ce nouveau bilan est égal au précédent affecté du coefficient d’émissivité.

𝑑𝑇(𝑡)
−𝜖𝜎𝑆 𝑇 (𝑡) − 𝑇 − ℎ𝑆 𝑇(𝑡) − 𝑇 = 𝜌𝐶𝑉
𝑑𝑡

 Le four et le solide sont des corps gris :

Dans ce cas, on se rapproche de la réalité physique des échanges thermiques et par suite le
calcul devient complexe.

Considérons le four et le matériau solide comme deux surfaces grises en influence totale. On
suppose que les deux surfaces sont assimilables à deux plans parallèles infinis.
Soit :
 𝜑 le flux émis par l’élément de surface (1)
 𝜑 le flux émis par l’élément de surface (2)
Les flux à considérer donc sont :
𝜑 → : Flux surfacique émis par (1) et reçu après réflexions par (1),
𝜑 → : Flux surfacique émis par (1) et reçu après réflexions par (2),
𝜑 → : Flux surfacique émis par (2) et reçu après réflexions par (1),
𝜑 → : Flux surfacique émis par (2) et reçu après réflexions par (2),

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(1) (2)

𝝋𝟏 = 𝝐𝟏 𝝈𝑻𝟒𝟏
𝑻𝟐
𝑻𝟏
𝝋𝟏 (𝟏 − 𝝐𝟐 )

𝝋𝟏 (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 ) 𝝋𝟏→𝟐
𝝋𝟏→𝟏

𝝋𝟏 (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 )𝟐

𝝋𝟏 (𝟏 − 𝝐𝟏 )𝟐 (𝟏 − 𝝐𝟐 )𝟐

𝜑 → = 𝜑 + 𝝋𝟏 (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 ) + 𝝋𝟏 (𝟏 − 𝝐𝟏 )𝟐 (𝟏 − 𝝐𝟐 )𝟐 + ⋯

↳𝜑 → = 𝜑 [1 + (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 ) + (𝟏 − 𝝐𝟏 )𝟐 (𝟏 − 𝝐𝟐 )𝟐 + ⋯ ]

Par suite :

𝜑 𝝐𝟏 𝝈𝑻𝟒𝟏
𝜑 → = =
1 − (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 ) 1 − (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 )

Exprimons 𝜑 → :

𝜑1→1 = 𝝋𝟏 (𝟏 − 𝝐𝟐 ) + 𝝋𝟏 (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 )𝟐 + 𝝋𝟏 (𝟏 − 𝝐𝟏 )𝟐 (𝟏 − 𝝐𝟐 )𝟑 + ⋯

Ce qui nous donne :

𝜑1→1 = 𝝋𝟏 (𝟏 − 𝝐𝟐 )[𝟏 + (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 ) + (𝟏 − 𝝐𝟏 )𝟐 (𝟏 − 𝝐𝟐 )𝟐 + ⋯ ]

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Finalement :

(𝟏 − 𝝐𝟐 )𝝐𝟏 𝝈𝑻𝟒𝟏
𝝋𝟏→𝟏 =
𝟏 − (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 )

Un raisonnement analogue donne les expressions suivantes :

𝝐𝟐 𝝈𝑻𝟒𝟐 (𝟏 𝝐𝟏 )𝝐𝟐 𝝈𝑻𝟒𝟐


𝝋𝟐→𝟏 = 𝟏 (𝟏 𝝐𝟏 )(𝟏 𝝐𝟐 )
et 𝝋𝟐→𝟐 = 𝟏 (𝟏 𝝐𝟏 )(𝟏 𝝐𝟐 )

Pour la paroi (1), le bilan énergétique est :

𝝋𝒓𝒂𝒅 = 𝝋𝟏→𝟏 + 𝝋𝟐→𝟏 − 𝝋𝟏→𝟐 − 𝝋𝟐→𝟐

(𝟏 − 𝝐𝟐 )𝝐𝟏 𝝈𝑻𝟒𝟏 𝝐𝟐 𝝈𝑻𝟒𝟐 𝝐𝟏 𝝈𝑻𝟒𝟏


𝝋𝒓𝒂𝒅
𝟏 = + −
𝟏 − (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 ) 𝟏 − (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 ) 1 − (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 )
(𝟏 − 𝝐𝟏 )𝝐𝟐 𝝈𝑻𝟒𝟐

𝟏 − (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 )

Après tout calcul, on obtient :


𝝐𝟏 𝝐𝟐 𝝈
𝝋𝒓𝒂𝒅 = 𝑻𝟒 − 𝑻𝟒𝟏
𝟏
1 − (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 ) 𝟐

De même, le bilan énergétique de la paroi (2) donne :


𝝐𝟏 𝝐𝟐 𝝈
𝝋𝒓𝒂𝒅 = 𝑻𝟒 − 𝑻𝟒𝟐
𝟐
1 − (𝟏 − 𝝐𝟏 )(𝟏 − 𝝐𝟐 ) 𝟏

2. Influence partielle :

Dans tout ce qui précède, nous avons considéré les cas d'un corps noir ou gris pouvant
être considéré en influence totale. Lorsque plusieurs corps sont en présence, chacun d'eux
émet et reçoit un rayonnement complexe provenant d'un échange partiel.
Considérons deux surfaces noires S1 et S2 dans une position quelconque (I.7). Soit 𝑑∅ → le
flux élémentaire :
 émis par l'élément de surface dS1,

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 reçu par l'élément de surface dS2.

La puissance thermique totale (hémisphérique) émise par la surface (1) est :


∅ =𝑀 𝑆
La puissance thermique émise par l'élément de surface 𝑑𝑆 et interceptée par l'élément de
surface 𝑑𝑆 a pour expression :

𝑑𝑆 𝑑𝑆 𝑐𝑜𝑠(𝜃 )cos (𝜃 )
𝑑 ∅ → =𝐿
𝑑


𝑑𝑆 𝑑𝑆 𝑐𝑜𝑠(𝜃 )cos (𝜃 )
𝑑 ∅ → = 𝜎𝑇
𝜋𝑑

De même, on obtient pour l’élément de surface 𝑑𝑆 , la puissance thermique suivante :

𝑑𝑆 𝑑𝑆 𝑐𝑜𝑠(𝜃 )cos (𝜃 )
𝑑 ∅ → = 𝜎𝑇
𝜋𝑑
Par suite, les puissances totales échangées sont :

𝑑𝑆 𝑑𝑆 𝑐𝑜𝑠(𝜃 )cos (𝜃 )
∅ → = 𝜎𝑇
𝜋𝑑

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𝑑𝑆 𝑑𝑆 𝑐𝑜𝑠(𝜃 )cos (𝜃 )
∅ → = 𝜎𝑇
𝜋𝑑

1 𝑑𝑆 𝑑𝑆 𝑐𝑜𝑠(𝜃 )cos (𝜃 )
∅ → = 𝜎𝑆 𝑇
𝑆 𝜋𝑑

↳∅ → = 𝜎𝑆 𝑇 𝐹 →

∅ → = 𝜎𝑆 𝑇 𝐹 →

Avec 𝐹 → (𝐹 → ) le facteur de forme caractérisant la force d’interaction des deux surfaces.


Autrement, c’est un paramètre qui donne une indication sur la fraction de rayonnement issu
de (𝑆 ) et qui atteint (𝑆 ).

Le calcul d'un facteur de forme se ramène donc dans la plupart des cas au calcul d'une
intégrale double. Néanmoins dans certains cas, en utilisant les propriétés déduites de la
définition du facteur de forme on peut déterminer l'expression du facteur de forme sans
procéder au calcul intégral.
Quelques propriétés découlent de cette définition :

 Quelques soient les surfaces en interaction, on a :


𝑆 𝐹 → =𝑆 𝐹→

D’une façon générale :


𝑆 𝐹→ = 𝑆 𝐹 →

 Influence totale :
𝐹 → =𝐹→ =1

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 On peut généraliser la propriété précédente en considérant un volume fermé constitué
de N surfaces isothermes. Le flux émis par la surface (i) atteint, quelle que soit sa
trajectoire, une surface (j) avec 1 ≤ 𝑗 ≤ 𝑁. On a donc :

𝐹→ = 1

𝐹→ + 𝐹→ + ⋯+ 𝐹→ = 1

Exemple 1:

Soient deux sphères concentriques (𝑅 < 𝑅 ) échangeant de l'énergie. Le flux émis par la
sphère (1) est totalement absorbé par la sphère (2).

La puissance émise par (1) est totalement (2)

Reçu par (2) :


(1)

𝐹→ =1 or 𝑆 𝐹→ =𝑆 𝐹 →

Alors :
𝑆
𝐹 → = 𝐹
𝑆 →
Finalement :
𝑆
𝐹 → =
𝑆
De plus, on a :
𝐹 → +𝐹 → =1

𝑆 𝑆 −𝑆
𝐹 → =1− =
𝑆 𝑆
A titre d’exemple, les tableaux ci-dessous présentent les facteurs de forme concernant le
rayonnement de configurations usuelles:

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