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La comptabilité des stocks commerciaux du Musée Dodin était tenue manuellement sur
un fichier à l'agence comptable. Aucun contrôle de cohérence n'était effectué entre les
données du fichier et les pièces justificatives détenues par le service commercial.
Les écritures de mouvements de stocks étaient passées avec un retard de l'ordre de trois à
six mois. La tenue du fichier a été abandonnée en juillet 1991 sur décision de l'agent
comptable. Les rapprochements effectués à la fin des exercices 1992 et 1993 entre le stock
comptable du fichier et l'existant déterminé par les inventaires de fin d'exercice ont fait
apparaître des écarts importants
- au 22 janvier 1993 - 524 337 F hors taxes, soit 11,6 % du chiffre d'affaires annuel
de la boutique du Musée
- au 3 janvier 1994 - 740 859 F hors taxes, soit 17,1 % du chiffre d'affaires annuel
de la boutique du Musée.
Aucune preuve de réaction ou de surveillance de la part des responsables des services n'a
été relevée. Aucune contrôle de cohérence n'a été effectué par le comptable en fonctions
jusqu'au 2 janvier 1991.
Dans un rapport sur les comptes et de la gestion du Musée, en 1988, la Cour des Comptes
avait appelé l'attention du comptable et de l'ordonnateur sur la faiblesse des contrôles
internes, sur l'importance des pertes constatées et sur les défauts de surveillance des
stocks. Le rapport recommandait notamment l’informatisation, la mise en place d’antivols.
En réponse, le Directeur qu'il se proposait de prendre différentes mesures pour corriger les
anomalies que la juridiction lui signalait. Il n'a cependant pas pris de mesures réelles pour
limiter les disparitions d'objets, même après avoir eu connaissance, le 29 janvier 1993 et le
24 février 1994, des importantes pertes enregistrées.
Le Musée a réglé à ce consultant entre février 1990 et mai 1992 des honoraires d'un
montant total de 1 097 939,50 F
Assistance à l'agent comptable : honoraires imputés sur les exercices 1989, 1990 et
1991
Le montant des versements d'honoraires pour assistance à l'agence comptable,
effectués au vu de mémoires arrêtés généralement par le directeur du musée et de procès-
verbaux de réception signés par l'agent comptable, a atteint 905 807,50 F.
Le consultant a commencé à travailler le 29 janvier 1990.
En 1989 - Les pièces jointes aux deux premiers mandats de paiement de ce contrat ont été
antidatées : des sommes payées en février 1990 - pour 51 887,50 F - ont de cette façon été
imputées sur l'exercice 1989.
En 1990 - Les honoraires imputés sur l'exercice 1990 s'élèvent à 299 465 F. Aucun marché
ou contrat n'a été passé avec le consultant pour ses prestations en 1990. L'engagement de
dépenses n'a pas été soumis au visa du contrôleur financier.
En 1991 - Les honoraires versés en 1991 au consultant s'élèvent à 554 455 F. Un contrat a
été conclu pour les prestations effectuées au cours du dernier trimestre de 1991, pour un
montant de 289 087,50 F.
Service fait : Le contrat de prestation de services qui avait pour objet l'établissement
définitif des comptes financiers de 1989 et 1990, prévoyait la remise d'un rapport faisant
un constat précis et détaillé des problèmes rencontrés, des travaux effectués pour y
apporter des solutions et des résultats obtenus. Aucun rapport n'a été produit par le
consultant.
Les comptes de 1989 et 1990 remis respectivement en avril 1991 et en février 1992 à
l'agent comptable comportaient des discordances entre les soldes comptables et les états
de développement de ces soldes.
Confection et transmission par les comptables publics de leurs comptes au juge financier
(article 187) impose aux agents comptables des établissements publics nationaux de
transmettre au juge des comptes le compte financier qu'ils ont établi avant l'expiration du
huitième mois suivant la clôture de l'exercice ;
Code des marchés publics - seuil de passation d'un marché public avec mise en
concurrence - 300 000 F
REFLEXION PROPOSEE
A la lumière des faits relatés - quelle valeur ajoutée du contrôle financier dans le
circuit de dépense ?
Quelle valeur ajoutée de la procédure des marches publics aurait il éviter cette
situation ?
Ces circonstances offrent-elles l’occasion d’une réflexion plus large sur l’utilisation
des subventions publiques ?
Domaine
Comptabilité-matière Type de défaillance Responsabilités Rôle du contrôleur
Etc.