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Les suites numériques.

I. Généralités
1) Définition :
Une suite numérique est une application définie de É ou une partie de É dans Ë.
u:É → Ë
n a u(n)

L’image de n par u, u(n), est aussi noté un.


un est le terme général de la suite, n est l’indice du terme un.
La suite est noté ( un)n ∈ É. un et un+1 sont deux termes consécutifs de la suite.

2) Exemple :
Soit la suite définie par un = 2n – 10.
Les termes de la suite (un)sont tels que u0 = -10 ; u1 = -8 ; u2 = -6 ; … ; u10 = 10 ; … ; u20 = 30 ; …
u10 est le terme d’indice 10, mais c’est le 11e terme de la suite car le premier terme est uo.
La suite (vn) définie par vn = n − 3 n’est définie que pour n ≥ 3. On la note (vn)n≥3.

3) Suite définie par une formule explicite : un = f(n).


Le terme général un est défini en fonction de n. La suite est définie sous une forme
fonctionnelle.
Dans ce cas, on peut calculer directement tout terme un.

Exemple :
u:É → Ë

n a un = - 5n + 2.
2
u0 = ………… ; u1 = ………… ; u2 = …………

4) Suite définie par récurrence : un+1 = f(un)


Une suite est définie sous forme récurrente ( ou par récurrence) quand elle est définie par
la donnée du premier terme et une relation liant un terme précédent ; un+1 est donné en
fonction de un.

Exemple :
u0 = −3

un +1 = 2un − 5
Dans ce cas, pour calculer un terme, il faut calculer tous les termes précédents.
u1 = 2u0 – 5 = - 11 ;
u2 = 2u1 – 5 = - 27 ; …
u3 = …………
u4 = …………
II. Sens de variation d’une suite
1) Croissance
Une suite (un) est croissante ( respectivement décroissante ) si et seulement si pour
tout n ∈ É, un+1 ≥ un ( respectivement un+1 ≤ un ).
Une suite (un) est monotone si elle est croissante ou décroissante.

Exemples:
un = n² est croissante 1
un = est décroissante
n

2) Méthode
Pour étudier le sens de variation d’une suite, on peut :
(1) Etudier le signe un+1 – un.
(2) Si un = f(n), on étudie le sens de variation de la fonction f.
un +1
(3) Si un est une suite dont tous les termes sont positifs, on compare à 1.
un

Remarque :
S’il existe un entier p tel que pour tout entier n ≥ p, on a un+1 ≥ un , on dit que la suite est
croissante à partir du rang p.

Exemples :
Déterminer le sens de variations des suites suivantes :
(un) définie par un = n² + 2n + 5
(vn) définie par vn = 3 × 2n
2n − 5
(wn) définie par wn =
n +2

III. Suites arithmétiques


1) Définition
Une suite (un) est arithmétique s’il existe un nombre réel r tel que, pour tout nombre entier
naturel n, on ait :
un+1 = un + r. r est appelé la raison de la suite arithmétique.

Exemples :
• Soit (un) la suite arithmétique de premier terme 7 et de raison –2.
Ses premiers termes sont tels que :
u0 = 7 ; u1 = 7 – 2 = 5 ; u2 = 5 – 2 = 3 ; …
• La suite des nombres entiers naturels ( 0 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; …) est une suite arithmétique,
son premier terme est 0, sa raison est 1.
• La suite des nombres entiers impairs ( 1 ; 3 ; 5 ; 7 ; … ) est une suite arithmétique de
premier terme 1, et de raison 2.
Remarque :
Une suite arithmétique est déterminée par la donnée de son premier terme u0 (
éventuellement u1) et de sa raison r.

2) Calcul de un en fonction de n
Propriété :
Le terme général d’une suite arithmétique de premier terme u0 et de raison r est :
un = u0 + nr.

Remarque :
Si le premier terme de la suite est u1, on a : un = u1 + ( n - 1 ) r.

Propriété :
Quels que soient les entiers naturels p et q, on a : up = uq + ( p - q ) r

Exemples :
• Si ( un) est la suite de premier terme u0 avec u0 = 7 et de raison –2, on a :
un = 7 – 2n
On retrouve ainsi : u4 = 7 – 4 × 2 = 7 – 8 = -1.
On a rapidement : u50 = 7 – 100 = - 93.
• Si (vn) désigne la suite des nombres impairs ( v0 = 1 ; v1 = 3 ; v2 = 5 ; … ).
Son premier terme étant 1 et sa raison 2, on a :
vn = 1 + 2n pour le (n+1)ième nombre impair.

3) Sens de variation :
Soit (un) une suite arithmétique de raison r.
Si r > 0, la suite est croissante.
Si r < 0, la suite est décroissante.
Si r = 0, la suite est constante.

4) Somme des (n+1) premiers termes :


Pour tout entier naturel n :
n(n+1)
Sn = 0 + 1 + 2 + 3 + … + n =
2

Dem :

Si (un) est une suite arithmétique de raison r et de premier terme u0, alors :
(n + 1)(u0 + un )
Sn = u0 + u1 + … + un =
2
nombre de termes × (premier terme + dernier terme)
Sn =
2

Exemple :
un = 3 – 2n
(un) est une suite arithmétique de raison –2 et de premier terme u0 = 3.
u15 = 3 - 2 × 15 = - 27
16 × (3 − 27 )
S15 = u0 + u1 + … + u15 = = -192
2

IV. Suites géométriques


1) Définition
Une suite (un) est géométrique s’il existe un nombre réel q tel que, pour tout nombre entier
naturel n, on ait :
un+1 = q un. q est appelé la raison de la suite géométrique.

Remarque :
Une suite géométrique est déterminée par la donnée de son premier terme u0
( éventuellement u1) et de sa raison q.

Exemples :
1
• Soit (un) la suite géométrique de premier terme u0 avec u0 = 12 et de raison . Ses
2
1 1 1 3
premiers termes sont u0 = 12 ; u1 = × 12 = 6 ; u2 = × 6 =3 ; u3 = × 3 = ; …
2 2 2 2
1
• La suite géométrique (vn) de premier terme v0 tel que v0 = 12 et de raison – est telle
2
3
que : v0 = 12 ; v1 = -6 ; v3 = 3 ; v4 = - ;…
2
• La suite des puissances entières de 2 : ( 1 ; 2 ; 4 ; 8 ; 16 ; … ; 2n ; … ) est une suite
géométrique de premier terme 1 et de raison 2.

2) Calcul de un en fonction de n
Propriété :
Le terme général d’une suite géométrique de premier terme u0 et de raison q est :
un = u0 × qn

Remarque :
Si le premier terme de la suite est u1, on a : un = u1 × qn −1 .

Exemple :
1
Si (un) est la suite de premier terme u0 avec u0 = 12 et de raison , on a :
2
n
1
un = 12 ×  
2
3
1 1 3
On retrouve ainsi : u3 = 12 ×   = 12 × =
2 8 2
3) Sens de variation
Soit (un) une suite géométrique de raison q. On suppose que u0 > 0.
Si q > 1, la suite est croissante.
Si 0 < q < 1, la suite est décroissante.
Si q = 1, la suite est constante.
4) Somme des (n+1) premiers termes
Somme des puissances entières de q
Pour tout entier naturel n :
1 − qn +1
Sn = 1 + q + q² + q3 + … + qn =
1−q

Dem :
Sn = 1 + q + q² + q3 + … + qn on en déduit que :
Sn q = q ( 1 + q + q² + q3 + … + qn ) Sn - Sn q = 1 – qn+1
= q + q² + q3 + q4 + … + qn+1 ( 1 – q ) Sn = 1 – qn+1
1 − qn +1
Si q ≠ 1, Sn =
1−q
Somme des (n+1) premiers termes
Si (un) est une suite géométrique de raison q et de premier terme u0, alors :
1 − qn +1
Sn = u0 + u1 + … + un = × u0
1−q
1 − qnombres de termes
Sn = × (premier terme)
1−q

Dem :
Mettre en facteur le premier terme u0.

V. Convergence d’une suite


1) Définition
Dire qu’une suite converge vers le réel L signifie que tout intervalle ouvert contenant L
contient tous les termes de la suite à partir d’un certain rang. On dit alors que la suite est
convergente vers L et on écrit lim un = L ou lim (un) = L.
n → +∞

Une suite qui ne converge pas est dite divergente.

Remarques :
Parmi les suites qui ne convergent pas, il y a les suites qui ont une limite infinie, mais aussi

les suites qui n’ont pas de limite comme la suite définie par un = sin( ) qui ne prend que
2
trois valeurs –1 ; 0 et 1.

Exemple :
1 1
Si un = , quel que soit a > 0, pour n > , tous les termes un appartiennent à ] –a ; a [ ; donc
n a
un converge vers 0.
2) Suites définies par un = f(n)
+
Si f est une fonction définie sur Ë telle que lim f(x) = L, alors la suite de terme général un
x → +∞

= f(n) converge et a pour limite L.

Conséquences :
1 1 1
Les suites de terme général , , sont convergentes et leur limite est 0.
n n2 n
3) Limites et opérations :
Soit (un) et (vn) deux suites convergeant respectivement vers les réels L et L’. Alors,
Si k est une constante la suite (wn) définie par wn =k un converge vers le réel k.L.
La suite (wn) définie par wn = un+vn converge vers le réel L+L’.
La suite (wn) définie par wn = un.vn converge vers le réel L.L’.
Si de plus, (vn) est une suite ( dont tous les termes sont non nuls ) convergeant vers le réel
u L
non nul L’, alors La suite (wn) définie par wn = n converge vers le réel .
vn L'

4) Théorème des gendarmes :


Soit (un), (vn) et (wn) trois suites.
Si on a :
un ≤ vn ≤ wn à partir d’un certain rang ;
Les suites (un) et (wn) sont convergentes ;
Les suites (un) et (wn) ont la même limite L
Alors, la suite (vn) est convergente et sa limite est égale à L.

Dem :
Puisque les suites u et w convergent vers L, quel que soit b > 0 , à partir d’un certain rang, un
et wn appartiendront à ]L – b ; L + b[ ;
En raison de l’inégalité un ≤ vn ≤ wn , à partir de ce rang, vn appartiendra aussi à cet intervalle.
Donc (vn) converge vers L.

5) Limite d’une suite géométrique :


Soit (un) une suite géométrique de premier terme u0 et de raison q.
Si q > 1, alors (un) diverge ; elle a pour limite l’infini avec le signe de u0.
Si q = 1, alors (un) est constante et converge vers u0.
Si –1 < q < 1, alors (un) converge vers 0.
Si q ≤ -1, alors (un) diverge et n’a pas de limite.

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