École des Mines de Nancy Année 2009-2010

FICM 1ère Année

Intégration et Probabilités

TD 6 : Espaces de Hilbert

Exercice 1 Soit H un espace de Hilbert. Si M est un sous espace vectoriel fermé de H, montrer que M =
(M ⊥ )⊥ . Le résultat est-il encore vrai si M n’est pas fermé ?

Exercice 2 Soient H un espace de Hilbert et Γ une sous-espace vectoriel fermé de H. Notons pΓ (x) la projection
orthogonale sur Γ. Montrer que pΓ est lipschitzienne de rapport 1, c’est-à-dire que

∀(x, y) ∈ H 2 , kpΓ (x) − pΓ (y)k ≤ kx − yk.

Exercice 3 Calculer Z
x − a − bx − cx2 2 e−x λ1 (dx).
 3 
min
a, b, c∈R R+

Exercice 4 Considérons l’ensemble des suites de C de carré sommable

( )
X
2
H = lC (N) = (xn )n∈N ∈ Cn / |xn |2 < +∞ .
n∈N

On rappelle que H est un espace de Hilbert pour le produit scalaire < ·, · > défini par
X
∀x = (xn )n∈N ∈ H, ∀y = (yn )n∈N ∈ H, < x, y >= x n yn .
n∈N

Fixons N ∈ N∗ et posons
N
( )
X
Mn = (xn )n∈N ∈ H / xn = 0 .
n=0
1. Montrer que MN est un sous-espace vectoriel fermé de H.
⊥.
2. En déduire que H = MN ⊕ MN
3. Montrer que n o
⊥
MN = (yn )n∈N ∈ CN / ∀1 ≤ i ≤ N, yi = y0 , ∀j > N, yj = 0 .

4. Déterminer la projection orthogonale PMN sur MN .

5. Considérons la suite (xn )n∈N définie par x0 = 1 et xn = 0 pour tout n ∈ N∗ . Il est clair que x ∈ H.
Déterminer la distance
d(x, MN ) = inf kx − yk.
y∈MN

Exercice 5 Considérons l’espace

( )
X
(xn )n∈N ∈ Cn / 1 + n |xn |2 < +∞ .
2


E=
n∈N

Définissons l’application ϕ : E × E → C par

X
1 + n2 xn yn .


∀x = (xn )n∈N ∈ E, ∀y = (yn )n∈N ∈ E, ϕ(x, y) =
n∈N

1
 1. Montrer que ϕ est bien définie et est un produit scalaire pour lequel E est un espace de Hilbert.
2. Nous considérons H = lC 2 (N) l’ensemble des suites de C de carré intégrable. Nous munissons l2 (N) du
C
produit scalaire < ·, · > défini par
X
∀x = (xn )n∈N ∈ H, ∀y = (yn )n∈N ∈ H, < x, y >= xn yn .
n∈N

(a) Montrer que E ⊂ H.

(b) Montrer que E est dense dans H.
(c) En déduire que E n’est pas un fermé de H.
(d) L’espace E muni du produit scalaire < ·, · > est-il un espace de Hilbert ?

Exercice 6 Soit (en )n∈N∗ une base orthonormée d’un espace de Hilbert H. On considère la partie A de H
formée des x ∈ H s’écrivant sous la forme :
n n
X 1 X
x= λk (1 − )ek avec λk ≥ 0, λk ≤ 1, n ∈ N∗ .
k
k=1 k=1

1. Montrer que ( )
X 1 X
Ā = x/x = λk (1 − )ek / λk ∈ R+ , λk ≤ 1 .
∗
k ∗
k∈N k∈N

2. Pour tout n ∈ N∗ , nous posons

1
e2n+1 .
bn = e2n et cn = e2n +
n+1
Notons B (respectivement C) le sous-espace vectoriel fermé engendré par la famille (bn )n∈N∗ (respective-
ment (cn )n∈N∗ ).
(a) Montrer que B ∩ C = {0}.
(b) Montrer que B + C est dense dans H mais non fermé.

Exercice 7 On considère la mesure µ(dx) = f (x)λ1 (dx) avec

∀x ∈ R, f (x) = 1[−1,+1] (x).

On rappelle que l’espace H = L2R (R, B (R) , µ) est un espace de Hilbert pour le produit scalaire
Z Z
2
∀(h, g) ∈ H , < h, g >= h(x)g(x)µ(dx) = h(x)g(x)λ1 (dx).
R [−1,+1]

Pour n ∈ N, on définit hn et Ln par

(n)

n hn (x)
∀x ∈ R, hn (x) = x2 − 1 et Ln (x) =
2n n!
(n)
où hn est la dérivée nème de hn .

1. Calculer L0 , L1 et L2 .
(k) (k)
2. Montrer que hn (−1) = hn (1) = 0 pour tout entier n ∈ N∗ et tout entier k tel que 0 ≤ k ≤ n − 1.
√ 
2n+1
3. Montrer que √
2
Ln est famille orthonormale de H.
n∈N
√ 
2n+1
4. Montrer que √
2
Ln est une base hilbertienne de H.
n∈N
5. Déterminer les réels a, b, c minimisant
Z

2
x3 − ax2 − bx − c λ1 (dx).
[−1,1]