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Formation : Eurocode 4
Cours 6 : Poutres simplement appuyées
Résumé :
Les méthodes de détermination des Classes de section sont similaires pour les sections métalliques
et mixtes mais certaines différences existent.
Le moment résistant des sections de Classe 1 et 2 est déterminé plastiquement, la formulation
dépend de la position de l'axe neutre plastique.
Le moment résistant des sections de Classe 3 est déterminé de manière élastique et prend en
compte le fluage ainsi que des considérations plus particulières propres aux bâtiments de stockage.
La résistance au cisaillement vertical est due à la section métallique seule.
La connexion au cisaillement longitudinal (nombre et type de connecteurs, armatures de la dalle)
est déterminée à partir des efforts transmis entre la section métallique et la dalle de béton.
En présence d'un nombre limité de connecteurs de cisaillement, la poutre peut être calculée en
interaction partielle, le moment résistant est alors déterminé en se basant sur l'effort longitudinal
transmis entre la section métallique et la dalle de béton.
Les limites de flèche sont définies de la même manière que dans l'EC3 pour les sections
métalliques seules.
La fissuration du béton peut être contrôlée en assurant une quantité minimale d'armatures dans la
dalle et en limitant leur diamètre et leur espacement.
Prérequis :
Leçon 1 : Introduction à la Construction Mixte - pour les personnes qui ne sont pas familières à la
construction mixte.
Leçon 2 : Introduction à l'EC4 – souligne le concept du code et explique le vocabulaire et la
notation.
Leçon 3 : Modélisation structurale – présente l'ensemble des notions techniques tel que la largeur
effective et la classification en relation avec l'analyse globale et l'analyse sous conditions de
service.
Objectifs :
Mettre en évidence les vérifications qui sont nécessaires à la fois aux états limites ultimes et de
service.
Décrire comment déterminer la classification des sections mixtes et les reclassements possibles.
Expliquer les procédures de calcul du moment plastique résistant des sections de Classe 1 et 2 en
fonction de la position de l'axe neutre plastique.
Expliquer les procédures de calcul du moment élastique résistant des sections de Classe 3 en
fonction de la méthode de construction et en considérant particulièrement les bâtiments utilisés
principalement pour le stockage
Décrire les procédures simplifiées de vérification de la résistance au cisaillement vertical dans les
poutres mixtes.
Expliquer comment la connexion au cisaillement longitudinal est calculée.
Introduire le concept d'interaction partielle et décrire comment il affecte le calcul du moment
résistant.
Mettre en évidence les règles de contrôle des flèches et de fissuration du béton à l'état limite de
service.
Références :
EC4 : EN 1994-1-1 : Eurocode 4 (Draft 2) : Design of Composite Steel and Concrete Structures
Part 1.1 : General rules and rules for buildings.
1. Introduction
Une poutre mixte est constituée d'une poutre en acier, faite d'une section laminée à chaud ou
reconstituée par soudage, et d'une dalle en béton armé (ou éventuellement précontraint). Cette
dalle est solidarisée à la semelle supérieure de la poutre en acier par des organes de connexion
qui assurent l'action mixte.
Tout comme les poutres en acier, les poutres mixtes sont l'objet de vérifications à la fois aux
états limites ultimes et de service. Cette leçon aborde les principales vérifications qu'il est
nécessaire d'effectuer pour les poutres simplement appuyées. Cette leçon comprend donc des
procédures de calcul du moment résistant qui dépendent de la classification des sections et de la
position de l'axe neutre. Le moment élastique résistant dépend de la méthode de construction et
de la destination éventuelle du bâtiment au stockage. Dans ce cas, le chargement doit être
considéré comme un chargement à long terme. La vérification au cisaillement vertical est
similaire à celle s'appliquant aux poutres métalliques seules. Le calcul de la connexion au
cisaillement est discuté pour l'interaction complète ou partielle. Les règles en matière
d'armatures transversales sont également décrites. Le calcul au service est basé sur une analyse
élastique et concerne les flèches et le contrôle de la fissuration du béton. Les procédures de
calcul s'y rapportant sont expliquées.
donc être considéré comme impossible et la semelle peut être considérée de Classe 1. Pour les
poutres partiellement enrobées (poutres présentant du béton entre les semelles mais sans
connexion au cisaillement à la dalle), les limites d'élancement pour la classification sont Tableau
données au Tableau ci-dessous (Tableau 5.4 de l'EC4). 5.4
Distribution de contraintes
(compression positive)
égale à 0,85 fck/c. Le facteur 0,85 intègre les différences existant entre la résistance de
référence obtenue sur éprouvette cylindrique et la résistance réelle observée dans un élément
structural.
La résistance du béton en traction est négligée et est donc prise égale à 0.
Les armatures de la dalle sont, lorsqu'elles sont sollicitées en traction, plastifiées sous la
contrainte de calcul fsk/s.
La contribution des armatures au moment de résistance de la section est faible et peut être
négligée dans toute partie comprimée de la dalle en béton. (L'EC4 permet la prise en
compte des armatures comprimées sollicitées à leur contrainte de calcul mais ne permet pas
la prise en compte de la tôle profilée comprimée en présence d'une dalle mixte).
L'EC4 ne mentionne pas explicitement des expressions du moment résistant mais les
paragraphes suivants développent l'analysée basée sur les principes ci-dessus. Pour
l'établissement des formules présentées ci-après, on considère le cas général où la dalle est
constituée d'une dalle mixte dont l’axe des ondes de la tôle profilée est perpendiculaire à l'axe
longitudinal de la poutre en acier. La hauteur maximale possible de béton comprimé se réduit
alors à l'épaisseur hc de la partie de la dalle située au-dessus du sommet des ondes de la tôle, la
hauteur des ondes étant désignée par h p. Ces formules restent d’application dans le cas d'une
dalle pleine à condition d'y poser h p = 0. On admet également, par souci de simplicité, que la
section en acier est doublement symétrique ; le principe des calculs reste le même si cette
condition n’est pas respectée mais les formules nécessitent bien sûr quelques adaptations non
reprises ici. L'expression de la valeur de calcul du moment positif de résistance plastique M +pl.Rd
dépend de la position de l'axe neutre plastique ; dès lors, on distingue trois cas, examinés
successivement ci-après.
( c o m p r e s s io n )
+ 0 ,8 5 f
b
e ff ck / c
hc A .N .P . z F
c1
hp
ha / 2
ha Fa
ha / 2
f y / a
( tr a c tio n )
La cote z de l'axe neutre plastique (A.N.P.) définie par rapport à la face supérieure de la dalle
(Figure 1), est donnée par :
z = Fa / ( b+eff.0,85 fck / c ) hc (3)
Calculant le moment résistant par rapport au point d'application de la résultante de compression,
on obtient le moment résistant de calcul :
tf
bf
L'axe neutre de flexion plastique se trouve localisé dans la semelle en acier si N cf < Npla. La cote
z de l'axe neutre plastique est donc supérieure à l'épaisseur totale de la dalle (h c+hp). Pour que
l'axe neutre plastique se situe dans la semelle d'épaisseur tf et de largeur bf , il faut en plus que :
Fa1 b f t f f y / a (5)
ou
Fa Fc 2 b f t f f y / a (6)
La statique est inchangée si deux résultantes Fa1 égales mais opposées, appliquées au centre de
gravité de la partie comprimée sont ajoutées aux efforts de la Figure 2. L'équilibre de translation
conduit alors à
Fc 2 Fa1 ( Fa 2 Fa1 ) 0 (7)
Remarquant que Fa Fa1 Fa 2 , on en déduit :
Fa1 0 ,5( Fa Fc ) (8)
ou
Fa Fc 2 Fa1
(9)
La cote z se calcule aisément en remarquant que la hauteur de semelle comprimée est [z – (h c +
hp)], de sorte que Fa1 b f ( z hc h p ) f y / a , d'où :
Fa = Fc +2 bf (z-hc-hp).fy / a (10)
Calculant le moment résistant par rapport au centre de gravité du béton, on trouve le moment
résistant de calcul :
M pl .Rd Fa ( 0 ,5 ha 0 ,5hc h p ) 0 ,5( Fa Fc )( z h p )
(11)
tw
Pour un bâtiment de stockage, il convient de tenir compte des effets du fluage du béton plus cl. 5.1.4.4
précisément. Le coefficient d'équivalence dépend du chargement et est donné par
nL = n0(1 + L t) (15)
où n0 = Ea / Ecm est le coefficient d'équivalence pour le chargement à long terme, E a est le module
d'élasticité de l'acier et Ecm le module élastique sécant du béton pour un chargement à court
terme selon le Tableau 3.1 de l'EC2.
t est le coefficient de fluage défini dans l'EC2.
L est le multiplicateur de fluage qui peut être pris égal à 1,1 pour des charges permanentes.
Généralement, on utilise les valeurs correspondant à la résistance du béton à 28 jours. Dans ce
cas, les valeurs du coefficient d'équivalence n à utiliser sont données au Tableau 3. Dans ce
Tableau, nL est calculé suivant l'équation 15 ci-dessus.
Pour déterminer le moment résistant élastique, il faut calculer les modules élastiques des
sections homogénéisées en fonction de la durée du chargement et de la fibre considérée (fibre
supérieure de la dalle en béton ou de la poutre en acier, fibre inférieure de la poutre en acier).
L'EC4 ne mentionne pas explicitement des expressions de ces moments résistants mais les
développements qui suivent respectent les principes généralement admis et les règles spécifiées
dans l'EC4.
M0.Sd (ML.Sd) le moment sollicitant de calcul dû aux actions à court (long) terme ;
On calcule successivement :
M 0.Sd M L .Sd
ab
Wc ,ab ,el ( avec n0 ) Wc ,ab ,el ( avec n L )
M 0.Sd M L .Sd
at
Wc ,at ,el ( avec n0 ) Wc ,at ,el ( avec n L )
M 0.Sd M L .Sd
ct n0 . nL .
Wc ,ct ,el ( avec n0 ) Wc ,ct ,el ( avec n L )
(17)
Et :
ab
rab 1,0
fy /a
at
rat 1,0 (18)
fy / a
cts
rct 1,0
0 ,85. f ck / c
Avec la valeur maximum du rapport r, soit :
p at a / cr 0 ,673
M a .Sd M c .Sd
ab
W a ,ai ,el Wc ,ab ,el ( avec n av )
M a .Sd M c .Sd
at (21)
W a ,at ,el Wc ,at ,el ( avec n av )
M c .Sd
ct n av .
Wc ,ct ,el ( avec n av )
et :
ab
rab 1,0
fy /a
at
rat 1,0 (22)
fy /a
ct
rct 1,0
0 ,85. f ck / c
rmax max{ rab ; rat ; rct } (23)
1
M el .Rd .( M a ,Sd M c ,Sd ) (24)
rmax
at
rat 1,0 (26)
fy / a
ct
rct 1,0
0 ,85. f ck / c
ra max{rab ; rat } (27)
M a ,Sd M 0 ,Sd M L ,Sd M 0 ,Sd M L ,Sd
M el .Rd min{ ; M a ,Sd } (28)
ra rct
Cette vérification simple n'est toutefois valable que si l'âme reste stable vis-à-vis du voilement EC3
par cisaillement du panneau d'âme adjacent à la section vérifiée. Cela est le cas si : cl. 5.4.6(7)
d/tw < 69 pour une âme non raidie et non enrobée ;
d/tw < 124 pour une âme non raidie mais enrobée, au niveau de l’âme, pour un béton
convenablement armé par des barres longitudinales, des étriers et/ou un treillis soudé ;
d/tw < 30 k pour une âme raidie transversalement et non enrobée avec :
2 .E a tw 2
cr k 2
) ( (31)
12.( 1 ) d
et k , le coefficient de voilement, égal à EC3
cl. 5.6.3(3)
k4+5,34/(a/d)² si a/d1
k5,34+4/(a/d)² si a/d>1 (32)
Le rapport a/d est le rapport d’aspect du panneau, a étant la distance entre raidisseurs et d la
hauteur de l'âme (sur sa partie droite dans le cas d'un profilé laminé). d/tw est inférieur à une de
ces deux dernières limites pour une âme raidie et enrobée.
Si ces conditions sur la minceur d’âme ne sont pas satisfaites, il faut substituer la résistance
ultime Vb.Rd au voilement par cisaillement à la résistance plastique V pl.Rd. Cette situation, assez
fréquente dans les ponts mixtes, l'est moins dans le domaine des bâtiments. La vérification
consiste alors à contrôler que :
VSd < Vb.Rd (33)
On se reportera à l'Eurocode 3 pour la détermination de Vb.Rd.
Pour les âmes non raidies ou raidies avec seulement des raidisseurs transversaux, les méthodes cl. 6.3.2.3
données dans l'Eurocode 3 pour le calcul de V b.Rd sont d'application. Pour une poutre
simplement appuyée, uniformément chargée, sans raidisseur intermédiaire et travaillant en
connexion complète (voir plus loin), une méthode alternative peut être utilisée. Il s'agit en fait
de la méthode post-critique simple de l'Eurocode 3 légèrement modifiée comme suit,
Vb.Rd = d t w bd / Rd (34)
w 1,5 bd f yd / 3
1,5 w 3,0 bd ( f yd / 3 ) (3/ w 0 ,2 w - 1,3) (35)
3,0 w 4 ,0 bd ( f yd / 3 )(0,9/ w )
Avec
d / tw
w (36)
37 ,4 k
On remarque que l'élancement réduit w ne peut pas dépasser 4.0. De plus, là où V sd > Vcr, les
N connecteurs assurant la connexion complète dans chaque demi-travée doivent être disposés
avec une concentration plus importante à proximité de l'appui de la manière suivante :
N2 (voir ci-dessous) connecteurs doivent se situer à une distance 1,5beff de l'appui
Les autres connecteurs doivent être distribués le long de la demi-portée.
².E a t
Vcr d t w cr où cr est défini par k . .( w )²
12.( 1 ²) d
N 2 N .( 1 Vcr / V Sd )² et N 1 N N 2
(37)
Q
d
A B C
L / 2 L / 2 L
La poutre est considérée comme une série de "longueurs critiques" définies par les distances cl. 6.2.1
entre les sections critiques correspondants aux :
points de moment maximum
appuis
emplacements des charges concentrées
Dès lors, les longueurs critiques pour la poutre représentée à la Figure 4 sont AB et BC.
Le moment résistant plastique pouvant être atteint dans la section critique intermédiaire B, il est
facile de déterminer l'effort total de cisaillement longitudinal V lN exercé sur chaque longueur
critique. En effet, selon que le profilé en acier présente une résistance plastique en traction plus
faible ou plus forte que la résistance plastique de la dalle en compression, V lN est donné par :
VlN = min (Aa fy / a ; 0,85 beff hc fck /c) (38)
Les connecteurs étant supposés ductiles, ils autorisent une redistribution plastique de l’effort cl. 6.7.1.1
rasant jusqu’à reprendre pratiquement tous le même effort P Rd, PRd étant la résistance de calcul
d'un seul connecteur, on en déduit le nombre de connecteurs par longueur critique, nécessaire
pour obtenir une connexion complète :
Nf(AB) = Nf(BC) = VlN / PRd (39)
Ces connecteurs peuvent généralement être espacés uniformément sur chaque longueur critique. cl. 6.7.1.3
En présence d'une dalle pleine et un profilé en acier dont l'aire de l'aile inférieure ne
dépasse pas trois fois l'aire de l'aile supérieure :
pour Le 20m 1-(355/fy ) (0,30-0,015 Le) ; 0,4
for Le > 20m 1 (41)
En présence d'une dalle mixte (avec b0 /hp 2 et hp 60 mm) connectée avec des goujons
soudés (d = 19 ou 20 mm et h 76 mm) :
pour Le 25m 1-(355/fy ) (1-0,04 Le) 0,4
pour Le > 25m 1 (42)
où Le est la distance entre points de moment nul en mètres. Pour une poutre simplement EC4
appuyée, il s'agît donc de la portée L. Fig. 5.1
C O N N E C T E U R S D U C T IL E S
M a p l.R d
A
N 1 .0 N
( ) m in
N f N f
En particulier, pour N/Nf = 1 (connexion complète), le moment résistant n’est plus réduit et est
égal à M+pl.Rd ; pour N/Nf = 0 (absence de connecteurs), le moment résistant réduit est le moment
de résistance plastique de la poutre métallique seule, M apl.Rd. Le point B de la courbe repère le
stade où l'axe neutre du profilé métallique se trouve juste au niveau de la jonction
âme - semelle. Différentes méthodes de calcul doivent être utilisées de part et d'autre de ce point
comme décrit à la section 2.3. La continuité de la pente de la courbe en ce point peut être
démontrée. Il est également possible de démontrer que la courbe ABC est toujours convexe ; dès
lors, on peut utiliser une méthode simplifiée sécuritaire, consistant à remplacer la courbe ABC
par la droite AC. Cela revient à calculer le moment résistant réduit à l'aide de la simple relation
linéaire suivante :
M+pl.Rd(réd)= Mapl.Rd + N/Nf (M+pl.Rd - Mapl.Rd) (45)
Par ailleurs, si le degré de connexion est trop faible, la courbe ABC (ou sa simplification AC)
cesse d'être valable parce que la ruine se produit alors par rupture des connecteurs (dont la
méthode de calcul ci-dessus postule une ductilité globale qu’ils ne peuvent offrir) et non plus
par la formation d'une rotule plastique en section critique.
Q d Q d
P
d
A B C D E
M O M E N T F L E C H IS S A N T
M (x )
(B ) Sd
M
Sd
M
p l. R d
Si l’on admet que la connexion le long de AC est complète, on a un nombre total N f(AC) de
connecteurs. En pratique, on répartira les N(AB) connecteurs uniformément sur AB et le reste des
connecteurs, soit (Nf(AC)- N(AB)) uniformément sur BC.
non d'un renformis et de la surface de rupture considérée. Soit L s la longueur de cette surface de
rupture ; pour la surface b-b de l'un des cas de la Figure 7, on a, par exemple :
Ls=2h+s+d1 (48)
où h est la hauteur totale d'un goujon, d1 le diamètre de sa tête et s l'entraxe des deux goujons.
Pour cet exemple, la valeur de Ae est donné par :
Ae = 2 Ab (49)
A t A bh A t
a a
a
a
a b b a A b c c A b
P la n A e
A bh A t
A + A t a
a - a b
b - b 2 A b
c - c 2 ( A b+ A b h ) a A b
d - d 2 A bh d d
Le cisaillement de calcul par unité de longueur, V Sc1, ne doit pas être supérieur au flux de
cisaillement résistant VRd offert par la surface potentielle de rupture (L s x 1). En se rattachant à
un modèle de fonctionnement en treillis, classique en béton armé, et relatif aux armatures de
couture agissant à travers un plan de glissement, le flux résistant VRd peut être pris égal à :
VRd = min(VRd(1) , VRd(2)) (50)
avec
VRd(1) = 2,5Rd Ls + Ae fsk / s (51)
et
VRd(2) = 0,2 Ls fck / Rd (52)
la résistance VRd(1) peut s'interpréter comme la résultante de celle du béton en cisaillement et
celle des armatures en traction (fonctionnant comme des montants de treillis), alors que V Rd(2)
traduit une condition supplémentaire des bielles de béton comprimées (le coefficient 0,2 dans la
formule, au lieu de 0,4 si l'on tient compte de l'inclinaison des bielles à 45°, se justifie par la
réduction de la résistance en compression du béton fck / c par suite de la présence de traction
transversale aux bielles). La résistance de calcul Rd correspond à une résistance de référence en
cisaillement du béton, ici majorée par le facteur 2,5 (classique en béton armé) à cause de la
présence des armatures de couture ; cette résistance peut être exprimée en fonction de la
résistance à la compression fck, comme l'indique le Tableau 4 pour un béton de masse volumique
normale.
fck (MPa) 20 25 30 35 40 45 50
Rd (MPa) 0,26 0,30 0,34 0,38 0,42 0,46 0,50
Dans le cas d'un béton fait de granulats légers, les formules restent applicables sous réserve de
multiplier les résistances fck et Rd par le facteur
= 0,3 + 0,7(/2400) (53)
où est la masse volumique du béton en kg/m³.
Par ailleurs, en présence d'une dalle mixte avec collaboration d'une tôle mince profilée, cl. 6.7.17.3
l'expérience a montré que celle-ci peut être comptée comme une armature équivalente. Ainsi,
dans le cas de nervures perpendiculaires à la poutre en acier et continues au passage de cette
poutre, un troisième terme peut être ajouté dans l'expression de VRd(1) qui devient :
VRd(1) = 2,5 Rd Ls + Ae /s + Ap fyp /ap (54)
où
Ap est l'aire de la section de la tôle (interceptée par la surface potentielle de rupture) par unité de
longueur de poutre ;
fyp la valeur nominale de la limite d'élasticité de la tôle ;
ap le facteur partiel de sécurité associé pris égal à 1,1.
De plus, on peut inclure dans A e toutes les armatures transversales, y compris celles
normalement prévues pour la résistance en flexion transversale de la dalle. En effet, les
contraintes de cisaillement vertical dans ces autres armatures, au droit d'une surface potentielle
de rupture sont en général faibles.
Enfin, une section minimale d'armatures transversales est toujours nécessaire de manière à
reprendre tous les efforts secondaires de cisaillement non évaluables par le calcul. L'Eurocode 4
recommande, pour les dalles pleines, d'utiliser une aire minimale d'armatures uniformément
réparties égale à 0,2 % de l'aire du béton dans le sens longitudinal ; la même proportion vaut
pour les dalles mixtes en ne considérant que le béton situé au-dessus des nervures (lorsque
celles-ci sont perpendiculaires à la poutre), mais en ayant la possibilité d'inclure la contribution
de la tôle profilée dans cette proportion.
6.1 Généralités
Les exigences relatives aux poutres mixtes sous les combinaisons d'actions aux états limites de cl. 7.1
service portent sur le contrôle des flèches, de la fissuration du béton et éventuellement des
vibrations (pour des portées importantes). En bâtiment, des exigences précises présentent
souvent un caractère conventionnel, de sorte que l'on cherche, chaque fois que cela est possible,
à éviter de faire une analyse de structure ou de sections. Par exemple, les effets du retrait du
béton sur les flèches ne sont à prendre en compte que pour des poutres simplement appuyées
dont le rapport de la portée à la hauteur totale de la section dépasse 20 et à condition que la
déformation prévue de retrait libre dépasse 4.10-4. Dans une optique similaire, il est admis de
simplifier les analyses élastiques en adoptant un coefficient d'équivalence unique n" pour le
module sécant du béton qui associe les déformations différées par fluage (sous les actions à long
terme) et les déformations élastiques instantanées. Par ailleurs, l'Eurocode 4 n'impose pas de
limitations du type "contraintes admissibles", autorisant en conséquence aux états limites de
service une plastification partielle de l'acier, soit à mi-travée (mais elle est sans grande influence
sur les flèches), soit sur les appuis intermédiaires dans le cas d'une poutre continue ( l'effet sur
les flèches est pris en compte d'une manière forfaitaire). L'expérience montre qu'une
déformation plastique concentrée en des endroits précis ne se produira probablement jamais à
cause de la nature du chargement appliqué aux poutres de bâtiment et la proportion élevée des
charges permanentes.
faible sur les flèches à l'ELS que sur les sollicitations à l'ELU.
Ici également, aucune procédure n'est définie mais les effets du fluage doivent être pris en
compte. Il est donc conseillé de considérer les valeurs adéquates du module équivalent lors du
calcul de la section homogénéisé et de distinguer la construction étayée ou non ainsi que les
bâtiments normaux ou destinés principalement au stockage.
Contrainte dans diamètre maximum (mm) des armatures suivant l'ouverture de fissure de
l'armature s calcul
MPa wk = 0,4mm wk = 0,3mm wk = 0,2mm
160 40 32 25
200 32 25 16
240 20 16 12
280 16 12 8
320 12 10 6
360 10 8 5
400 8 6 4
450 6 5 -
7. Conclusions
Les méthodes de détermination des Classes de section sont similaires pour les sections
métalliques et mixtes mais certaines différences existent.
Le moment résistant des sections de Classe 1 et 2 est déterminé plastiquement, la
formulation dépend de la position de l'axe neutre plastique.
Le moment résistant des sections de Classe 3 est déterminé de manière élastique et prend en
compte le fluage ainsi que des considérations plus particulières propres aux bâtiments de
stockage.
La résistance au cisaillement vertical est due à la section métallique seule.