Revêtu de gloire par cette toge de magistère, Dr Boussou prouve, à l’envi, que
seule l’envie de réussir par la force de l’esprit doit primer dans la
vie.Crédits: DR
Ayant soutenu avec brio, en ce mois de mars, une thèse unique de doctorat
en Histoire économique et sociale à l’Université Félix Houphouët-Boigny
d’Abidjan-Cocody, il importe de révéler que la trajectoire de cet impétrant,
un érudit atypique, rompt les amarres d’avec un cursus classique. Etrange,
mais ô combien heureux destin pour Dr Daniel Rikié Boussou.
De vigile à docteur en histoire… : L’étrange destin de Daniel Rikié Boussou !
Bien plus, tel le personnage de Wangrin dans le conte initiatique peuhl, Boussou
Rikié Daniel Marie-Féreole, à l’état civil raconte, se raconte : « Mon parcours se
résume en trois étapes. La première étape part du Cycle primaire au Cycle
secondaire. J’ai fait mes études primaires à Marcory, puis à Adjamé. Après
l’obtention de mon Bepc, j’ai été orienté au Lycée technique d’Abidjan en série
AB (Sciences économiques). Ce choix venait du fait que je nourrissais cette envie
d’être un jour banquier, et ayant été admis au baccalauréat série B, j’ai décidé de
poursuivre mes études universitaires toujours dans la filière des Sciences
économiques. Finalement, j’ai été retenu en Histoire du fait des notes au
baccalauréat série B. La deuxième étape où la période des difficultés. En 2002,
certaines facultés n’ont pas pu dispenser les cours pour des raisons que j’ignore,
cette année a été qualifiée « d’année blanche » par les étudiants. Les années qui
ont suivi ont été des années normales, sans interruptions jusqu’à la Licence. Après
l’obtention de la Licence, nous avons opté pour la Recherche. Ce choix se justifie
par le fait que nous nous sommes dit au cas où nous n’étions pas reçus au
concours de la Fonction Publique, nous avons toujours cette possibilité de
poursuivre toujours les études universitaires. En 2009-2010, nous avons soutenu
notre Mémoire de Maîtrise, puis notre Dea (Diplôme d’étude approfondie) en
2010-2011. En 2011, du fait de la crise, l’université étant fermée, mon père étant
décédé et ma mère ayant perdu son emploi, j’ai dû moi-même chercher un emploi
pour me prendre en charge, et c’est ainsi que je me suis retrouvé dans une société
de sécurité de la place où j’ai exercé ce métier pendant 2 ans avant d’être recruté
par le cabinet Xtramed en tant qu’agent de sécurité et coursier-vaguemestre ».
Avant d’aborder le troisième terme de cette trilogie d’une vie palpitante, loin
d’être au long cours tel un fleuve tranquille, il sied de revenir sur l’analogie avec
l’œuvre susmentionnée du grand sage africain. Amadou Hampaté Bâ, grand
défenseur de la tradition orale africaine, raconte dans son ouvrage éponyme,
l'histoire de Wangrin, l’homme qui parviendra à se hisser au sommet de la
puissance et de la fortune en bravant impunément la chance.
Cette profession de foi qui rime avec humilité, s’apparente, avec un bémol
toutefois, à l’étrange destin de… Wangrin. Car, Wangrin va, dans une Afrique
coloniale sectaire qu’on peut apparenter à la jungle sociale de ce siècle, pénétrer
les arcanes du pouvoir et s'en servir tout d'abord à son profit, ensuite, à celui de
ses frères africains pauvres et défavorisés. Il va s'enrichir au nez et à la barbe des
administrateurs coloniaux et surtout à leurs dépens, et ceci avec une grande
jubilation. Toute chose qu’on pourrait imager par la quête du savoir même quand
les coups de la vie vous entraînent dans des méandres inclinant au découragement.