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Conclusion
PARTIE I : l’assurance mutuelle
Chapitre 1: Généralité de la mutualiste
Section 1 : Définition et Histoire de la mutuelle
1. Définition
Une mutuelle ou société mutualiste est une association à but non lucratif qui offre à ses
membres, appartenant à une même branche professionnelle, un système d'assurance ou de
prévoyance volontaire.
Son financement est solidaire : chaque membre apporte une cotisation, permettant de financer
une couverture sociale complémentaire à la Sécurité sociale, mais aussi des actions de
prévoyance, de solidarité et d’entraide.
La mutuelle se caractérise également par sa gestion, qui est réalisée par les employés eux-
mêmes sur le principe de l'autogestion. Les décisions sont prises de façon décentralisée le plus
souvent possible, et les revenus sont partagés entre les salariés équitablement.
Les premiers apparitions des mutuelles reviennent au mouvement social français par son
ancienneté, on trouve une référence à une société de secours mutuel dès l’an 1319, la
mutualité a contribué au développement de la protection sociale dans le domaine de la santé
et, peu à peu, des retraites sur la base de pratiques démocratiques et en opposition aux
modèles assurantiels : les cotisations étant forfaitaires, voire proportionnelles, aux revenus et
non établies en fonction du risque propre à l’assuré.
Le système mutualiste au Maroc n’est apparu qu’avec le Protectorat. Les premières mutuelles
ont été créées pour satisfaire les besoins du personnel de la nouvelle administration du
Protectorat français. Les premières sociétés mutualistes ont été établies sous la forme de
« mutuelles de services » par et pour les fonctionnaires français du Protectorat : Mutuelle de
la Police en 1919, Mutuelle des douanes et impôts indirects en 1928, Mutuelle des postes,
téléphone et télécommunications en 1946. Deux mutuelles à caractère général ont été
créées : Œuvres de mutualités des fonctionnaires et agents assimilés du Maroc (OMFAM)
en 1929 et Mutuelle générale des personnels des administrations publiques (MGPAP) en
1946. Ces organisations se sont fédérées en 1950 dans la Caisse nationale des organismes de
prévoyance sociale (CNOPS) qui allait aussitôt prendre la qualité, et jouer le rôle, d’union des
mutuelles du secteur public. Après l’indépendance, le secteur mutualiste a été renforcé par
l’émergence de nouveaux acteurs : Mutuelle des Forces Armées Royales (MFAR) en 1958,
Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) en 1963.
En 1969, et afin de prendre en charge des risques non agricoles des paysans, la Mutuelle
Centrale Marocaine d’Assurance fut créé. Et aussi Mutuelle des forces auxiliaires (MFA) en
1976.
Section 2 :
Depuis l’entrée en vigueur de la loi 65-00 portant code de la couverture médicale de base, la
CNOPS est devenue un organisme gestionnaire du régime d’assurance maladie obligatoire
au profit des agents actifs et retraités du secteur public. A ce titre, la CNOPS se charge au
niveau stratégique de :
Au niveau opérationnel
Les Mutuelles gèrent le régime complémentaire à côté de l’AMO. Elles ont pour missions de
Réceptionner, traiter, contrôler et liquider les dossiers relatifs aux soins ambulatoires. Les
mutuelles préparent les dossiers pour paiement et une fois contrôlés et autorisés, les
virements ou paiements s’effectuent automatiquement au bénéfice de l’assuré.
assurer une couverture complémentaire : 20% du tarif national de référence (TNR) pour les
soins ambulatoires et 16% pour les médicaments remboursables,
Gérer les œuvres sociales au profit de leurs adhérents et certaines prestations complémentaires :
prime de décès, prime de retraite, scolarisation des enfants handicapés etc. (couverture
complémentaire).
A ne pas oublier :
Au Maroc la mutuelle est régie par Le Dahir n° 187-57-1 du 12 Joumada II 1383 (14
Novembre 1963) portant statut de la Mutualité au Maroc, selon l’Article premier : « Les
sociétés mutualistes sont des groupements à but non lucratif qui, au moyen de cotisations de
leurs membres, se proposent de mener dans L’intérêt de ceux-ci ou de leur famille, une action
de prévoyance, de solidarité et D’entraide tendant à la couverture des risques pouvant
atteindre la personne humaine » Ainsi Le Décret Royal n° 249-66 du 18 juin 1966 fixant la
constitution et les attributions du Conseil Supérieur de la Mutualité .
Dans le sillage des réformes engagées depuis 1997, la CNOPS a été réellement, depuis le
démarrage de l’AMO, mise sur les rails des réformes institutionnels, financières et internes.
-La liberté du choix : cette liberté accordée aux fonctionnaires se manifeste par : La
possibilité de se grouper et créer une structure sanitaire du groupe et La faculté d’adhérer à
une mutuelle ou rester en dehors du système.
le principe de solidarité implique que les mutuelles agissent au service de leurs membres, sans
but lucratif (l’objectif n’étant pas de dégager des excédents mais de servir les intérêts de leurs
membres), assurent la gratuité de l’affiation (pas de droit d’entrée ni de sortie) et garantissent
le respect du principe de la non-discrimination lors de l’adhésion de leurs membres (pas de
tarification différenciée sur des critères portant sur l’état de santé, l’âge ou le sexe ou toute
autre considération discriminatoire) ;
- La gestion autonome des affaires des mutuelles avec un contrôle peu contraignant de l’Etat
qui veille.
- C’est un système démocratique qui permet aux adhérents d’assurer eux-mêmes la gestion de
leurs affaires.
- Difficultés financières dues au faible des cotisations du secteur complémentaire des caisses
autonomes de la plupart des mutuelles.
- Dépendance des mutuelles à l’égard des adhérents et des praticiens du secteur de la santé, ce
qui rend difficile toute maîtrise des coûts. Cette situation s’aggrave d’avantage avec l’absence
d’une politique de lutte contre la fraude.
- L’insuffisance des mécanismes de régulation mis en place dans la relation des organismes
mutualistes avec les producteurs de soins tels que :
* Non-respect, par certains praticiens des tarifs fixés des règles du code de déontologie.
Présente actuellement dans plus de 75 pays, l’assurance takaful a vu le jour dans les années
1970 dans le sillage du développement du système financier islamique. A ses débuts, le
modèle est resté confiné dans les pays musulmans.
C’est à partir de 2006, que l’assurance conforme au concept islamique a pris de l’ampleur et
s’est propagée à d’autres contrées, en Afrique et même en Europe où une importante
communauté musulmane est implantée.
Selon une estimation établie par le cabinet Deloitte en 2012, le marché mondial de l’assurance
takaful atteindrait 20 milliards USD en 2017. Ces prévisions ont été largement dépassées dès
2014. A fin 2015, le rapport 2016 d’Islamic Financial Services Industry Stability évalue ce
marché à 23,2 milliards USD.
Pour la même année, la croissance des primes se situe à 5% contre une baisse de 4,2% du
marché mondial de l’assurance conventionnelle.
Sur une période de dix ans, c’est-à-dire entre 2006 et 2015, la progression de l’assurance
islamique est de 355%.
Dans les pays du Maghreb, le marché takaful est également prometteur. Plusieurs obstacles
entravent toutefois son développement. La faiblesse du marché financier local, l’absence de
culture du risque et surtout l’absence de cadre réglementaire constituent des freins à la
croissance de l’activité.
L’Algérie offre des produits d’assurance islamique par le biais de la compagnie Salama
Assurance alors que le pays ne dispose pas encore d’un cadre réglementaire spécifique à
l’activité takaful.
Créé en 2000, le premier assureur takaful algérien a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 44
millions USD. Sa part de marché progresse également, passant de 3% en 2008 à 4% en 2015.
En Tunisie, trois compagnies takaful ont vu récemment le jour. Il s’agit de Zitouna Takaful
(2013), Amana Takaful (2014) et At-Takafulia (2014).
En 2015, le chiffre d’affaires cumulé de ces trois sociétés s’établit à 24,4 millions USD, ce qui
représente une part de marché de 3%. L’assurance takaful qui n’en est qu’à ses débuts en
Tunisie a bénéficié en 2014 d’un cadre réglementaire spécifique.
Le Maroc, où aucun produit d’assurance takaful n’est actuellement distribué, a modifié courant 2016
son code des assurances en introduisant un nouveau cadre réglementaire régissant l’activité takaful.
La loi précise que les compagnies désirant exercer l’activité takaful devront créer des entités
juridiques distinctes des sociétés d’assurance traditionnelles.
Le terme «Takaful» est dérivé de la racine «Kafala» qui signifie entre autres «Garantie» et
«responsabilité partagée» et fait référence aux origines coopératives de partage des risques.
Takaful trouve ses origines dans les anciennes tribus arabes comme un passif commun qui
contraint ceux qui ont commis des infractions contre des membres d’une tribu différente,
d’indemniser les victimes ou leurs héritiers. Ce principe s’étend à de nombreux domaines de
la vie, y compris le commerce maritime, dans lequel les participants contribuent à un fonds
destiné à couvrir quelqu’un dans un groupe qui a subi les mésaventures des voyages mer.
Cependant, il n’est qu’en 1979 au Soudan, que la première compagnie Takaful moderne a vu
le jour.
Définition de l’AAOIFI (Norme 26) : « L’assurance islamique est un accord entre un groupe
des personnes contre des risques spécifiques imprévisibles qu’ils peuvent confronter. Cet
accord, ainsi introduit, porte sur le versement des contributions à titre de donations, et conduit
à la création d’un fonds d’assurance qui jouit du statut d’une entité juridique et a la
responsabilité financière indépendante.
Les ressources de ce fonds sont utilisées pour indemniser tout souscripteur contre un risque
prescrit dans le contrat, conformément aux règles et procédures de la police d’assurance »
Définition de l’IFSB : « Le Takaful est l’alternative islamique à l’assurance conventionnelle
et existe dans ses formes vie (couverture des personnes) et générale (couvertures des biens). Il
est basé sur les concepts de solidarité mutuelle,. . . »
– Garantie mutuelle: création d’un fonds de solidarité ou d’une garantie mutuelle s’appuyant sur le
principe d’aide mutuelle et de partage des risques entre les participants.
– Le Fonds est la propriété des "participants": les "participants" sont propriétaires du fonds de
solidarité. Ce fonds est totalement indépendant des actifs de la société d’assurance, c'est-à-dire,
l’opérateur Takaful.
– Rejet de l'incertitude: l'élément d’incertitude ne rentre pas en compte car le fonds est alimenté
par une donation ou une contribution volontaire en argent par les "participants" dans un but de
droiture et de vertu.
– Modèle de gestion du Fonds: la gestion du fonds Takaful n’est pas libre mais doit respecter un des
modèles suivants : Mudaraba, Wakala... Par ailleurs, la surveillance du fonds est effectuée par un
conseil de surveillance de la Charia (Charia Board).
– Conditions d'investissement: elles se doivent d’être conformes à la Charia. Le fonds doit donc être
investi exclusivement dans des actifs "Halal".
Il existe différents modèles de gestion qui gouverne les relations entre les "participants" et les
opérateurs:
– Modèle Wakala
– Modèle Mudaraba
– Modèle hybride
Dans tous ces modèles, en cas de défaillance, il est possible de recourir au prêt sans intérêt:
"Qard Hassan" qui est un prêt de bienveillance que l’on rembourse à échéance agréée sans
intérêt ni part de profit ou perte dans l’affaire. Disponible de manière limitée et pour des
périodes courtes. Ce prêt a pour vocation à être remboursé par l'ensemble des participants
grâce à l'aide des excédents futurs du fonds Takaful.
Une réelle opportunité pour les non-musulmans, à la recherche d'un produit transparent quant
à sa rentabilité, aux investissements effectués mais aussi le partage des bénéfices:
– Le Takaful concerne à la fois la communauté musulmane mais aussi les non musulmans
intéressés par les caractéristiques du Takaful.
– Dans certains pays où le Takaful connait un essor important les non musulmans se dirigent
vers ces solutions.
Nous pouvons trouver des analogies entre l’assurance Takaful avec le modèle de l’assurance
mutuelle à la française car l’assuré (takaful) paie une contribution à l’assureur qui peut être
assimilée à une donation. En contrepartie, l’assureur s’engage à compenser la perte subie par
l’assuré si l’événement redouté, objet du contrat, se produit. Si l’événement ne survient pas,
l’assuré est en droit de recevoir la totalité de ce qu’il a versé initialement. En fait, c’est la
collectivité des assurés qui bénéficie de ce droit : la totalité des donations est mutualisée,
comme le sont les sinistres.
-Tout d’abord, l’assurance Takaful taauni ainsi que les compagnies d’assurances mutuelles
ont un objet non commercial.
-Ensuite, la qualité d’associé-assuré se retrouve dans les deux types d’assurances car les
participants sont aussi bien assureurs, qu’assurés.
-De plus, elles fonctionnent toutes les deux sans capital social.