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BANQUE5
DE PRÊT$
SANSIHTÉRÊT
Or connait I'importancedes questions économiques dans la Dieu et soi messager),mais il a pris aussi certaines disposi-
société humaine. Le Coran n'exagère point I'orsqu'il affirme tions pratiques,telles I'initiatived'établir des institutionsnéces-
que la subsistance mème de la race, de la société des saires pour que la réforme qu il prêche ne reste pas lettre
hommes dépend d'elles. En effet, il parle (lV, 5) : " ....les morte, à I'instar des autres réformes mentionnéesdans I'his-
l:iens vôtres dont Dieu a fait vctre subsistance ". toire des autres civilisations.
Dans cette terre sublunaire, l'homme ne vit pas au Paradrs, E n e f f e t , d a n s l e c é l è b r ev e r s e t ( 1 X , 6 0 ) s r : r l e s p r i n c i p e s
pcui que chaque individu ait tout ce qu'il désire. Au contraire, du budget de l'Ëtat islamique,le Corafi inclut, dans la liste des
il lui faut ici-bas un travail dur pour gagner *sa vie et une bénéficiaireset des destinatairesdes revenus de I'Etat. éaa-
Iuttc acharnée pour la survie. Les capacités individuelles, les lcment ceux qui sont ghârimin,lourdementendettés ou subis-
circonstances et les occasions font que les uns réussissent sant des obligations écrasantes(comme le paiement du prix
tardis que pour d'autres il manque parfois ce dont ils ont Cu sang, etc.).
besoin. De là I'institutionde l'emorunt.
l l v a d e s o i q u ' i l y a d e u x e s p è c e sd ' e n d e t t é s: 1 . c e u x q u i ,
Peu de gens sont assez charitablespour prêter le superflu êtant trop pauvres et sans moyens, ne peuvcnt rembourserle
à ceux qui sont dans le besoin.En outre. I'expériencea démon- prêt en un temps prévisible,et 2. ceux dont les besoins sont
tré que celui qui emprunte ne tient pas toujours sa promesse passagerset qui ont les moyens de rembourserdans un laps
fi pour le remboursernent.De là l'institution de I'intérêt (et de temps l'aide qu'ils ont reçue comme dette. Le verser sur re
,',] mênre de I'usure) et des gages. budget, auquel nor.rsvenons de faire allusion,prévoit parfaite-
On satt que les annales de I'homme foisonnent d'histoires men; cette distinctionet à part les ghârim.în(lourdementendet-
inliumainesdes usurlerg.On sait par ailleurs oue les religions tés), parle égalementet séparémentde fuqarâ (pauvres parmi
dann presque lcr,' totalité interdisent I'intérêt au prêt. Mais les Musulmans)et de masâk.n (pauvres parmi les non-Musul-
tani qu'il n y aura pas une organisation pour satisfaire les mans résidant en terre islamique).
beso!ns monétaaresdes individus sans exiger d'eux d'intérêt,
Quant aux ghârimin,I'histoire signale qu'au temps di.r calife
les riches exploiteront ouvertement ou clandestinement cette Omai l, on avait ouvert dans le Bait-ut-Mâl(trésor public) une
situationà leur profit, et contracterontdes marchés usuraires, section bancaire,pour les prêts sans intérêt à ceux qui four-
C)n fait une dl3tlnction. valable d'ailleurs, entr€ ,les em- nisialent des gages nécessaires,et cela aussi bien pour des
prunts productlfe et non-productifs. Les prèts aux commer- dettes productlvêsque pour des dettes non-productives.ll va
Çants ou aux lFduatrleladotvent en prlnclpê leur procurer deg de sol qu'un gouvarnement,beaucoupplue que n'lmportequelle
prr-fits consldérables, qu'ils peuvent partager avec ceux autre in8tltutlôn oU organlsationprivées, peut se passer de
qui leui ont prèté de l'argent. Ce n'est évidemmentpas le I ' i n t é r ' ôst u i ' I ' a r g e n t q u ' i l p r ê t e . D ' a u t a n tp l u s q u e l e s b i e n s
cas du chômeur ou du malade par exemple qui ont besoin aDpaitenântau gôuvernementsont la propriété, en effet, de
di' l'aide pcur aggurer leur survie. Dans les pays avancés, il tcus les habitants du pays, et le gouvernementne fait que
)ra à not,e époque des assurancessociales, des moyens de gérer'leurs biens à leur profit et en leur nom.
prêts d'honneur par les organisrnù'spublics, reliqieux ou pro-
ranes.lvlais pour les prêts dits productifs,on n'est pas encore Si les gotrvernerhents
musulmansd'aujourd'huine s'en char-
prâ',à envisagerla suppressionde I'intérêt.Certes Lord Keynes, gent pas et négligentce devoir précis et imposé par le Coran,
profes.seurà I'univesritéanglaise de Cambridge, a dernière- il y a d'autres moyens pour les habitantsdu pays eux-mêmes
men't affrrmé : . On peut attribuer la totalitÉ des nraux sociaux de réaliser le même but. Ce sont deux parmi ces moyens que
à I'intérêt; p:us une société est civilisée, plus tas sera chez nous nous proposonsd'exposerbrièvement.
ellc lg' taux d'iniérèt de sorte que dans la société idéale le
iarrixserait de 0 /q -. Mais non seulement la patrie de ce
WAQFS POUR LES PRETSSANS INTERET
savant. l'Angleterre qui est I'un des pays les plus avancés
d:r mcnde mcderne. est loin, très loin de là. mais encore les
è:rc'nomistes de lOccident I'ont p.;s en généralpour un rebelle Do tout temps, les gens pieux ont eu I'habitude de lais-
sinon même pour un fou. ser une partie ou même la totalité de leurs biens comme legs,
p o u , l e b i e n - ê t r ed e s g e n s d a n s l e b e s o l n .l l y a u n e c u r i e u s e
O r r s a i t o u e l ' U . B . S . S .c o m m u n i s t ea , a u d é t r u t ,s u p p r i m é histoire de ce genre mentionnée par plusieurs auteurs. On
i . i r * l r ' : i l eI ' u s a g ed e l i n t é r ê t ,m a i s e l l e a d û r e b r o u s s e cr h e m i n . précise que lors de la conquêtede la ville de Sûs, au temps
; : r r s s rl â n r e n t a b l e m e qn ut e l e s E t a t s - U n i se n f i a t i è r e d e I ' a b o - du calife Onrar, les Musulmans découvrirent le tornbeau du
li:.rin {ie I'alcool. Les deux réformes s'imposeni. Si ies der-rx prophète Dâniyâl (Daniel), et dans le rnausoléeil y avait un
tcilii!!ives n'ont pas réussi la première fois, il n'y a pas de tréso,'.Un documentqui s'y trouvait, en.ioignaitque cet argent
raisrn pou;' que les buts ne soient pas réalisableslors d'un devait être employé pour des prêts sans intérêt aux nécessi-
cieuv,ièrneeffori, en changeant de méthode. L'histoire nous teux. Le calife ordonna le transfert du trésor au Balt-u!.Mâl
a s s r r r e q u e d ' a r : t r e sp a y s q u e I ' U . R . S . S .e t l e s U . S . A . o n t et la stricte applicationdes conditions de ce legs pieux.
r è u r ; ' rdi a n s c e s e n s .l l s a g i t d e l ' l s l a m ,l o r s t i u ' i rl é g n a i td e p u i s
l o P . r c i f i q r .jrues q u ' àI ' A t l a n t i q u es,u r t o u t I ' h é m i s p h è rdeu v i e u x Le savant contemporalnmarocainAdbul-Haiyal-Kattânimen-
morrde. La description de cette expérience a d'autani plus tionne dans un de ses livres qu'autrefols.dans son pays, un
d i n i é r ê t q u e l a c i v i l i s a t i o nc a p i t a l i s t ea v é c u e t I ' o n e s t à l a homme riche avait consacré une grosse somme d'argeni
recirsrchede quelque chose d'autre, étant donné aue le mâté- comrne legs pieux, pour prêter à ceux qui en auront besoin,
rialirr,ned'alectique ne semble pas avoir apporté le bonheur, ei: cela sans intérêt, pourvu gu'ils produisentdes gages pour
j d'une façon générale, à I'humanité. le remboursement.L'auteur ajoute qu'ap!'èsquelques généra-
tione, I'incornpétenceou la malhonnôtetédes gérants (muta-
PnEVrsroNs walli) fit que le capital ne fut pas rembourséet de cette insti-
CoRANIQUES
tution ne subsista plus rien.
L'lslam a non seulementinterdit I'intérêtaux prêts, dans les
te-mes les plus véhémentset les pluè précis, (car le Coran A pari le legs, il y a aussi la possibilttéde mutualitéet de
(ll,2Tg) déclareie prêt à intêrêt comme une ouerre contre coopérative.
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