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EN ISLAM
par
Mr:hammad Ï{AMTDULI*AH
Professewà | Uniz.tersit
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LES EDITIûN$ DE r"A LIBRÂIIi.IE ËNCyCLO?ErltflLrg, g.!).F-.T*
BRUX$tLËS
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XLVIII.
TNTRODLTCTTON
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I"e besoin de la preuve est très ancien dans la société
humaine : on le rencontre même chez les peuplades les plus
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prirnitives, les plus sâuLages. Ën ce qui concerne I'fslam, on ':.:-
...
sait que cëtte religion commença en Ar4!ie, dans ia ville de
la Mecque, par I'activité réformatrice de Muhamnucl qui se ,,illli
réclamait de la qualité d'être un envoyé, un messager de Dieu. -i''l
Il nous a laissé, comme souvenir de sa mission, le Coran (qu'it . l:i::.i
disait être la révélation, la parole de Dieu); et le Hadith, qui
représertte la collection des récits sur les paroles et les conrpor-
ternerrts de Muhammad, réunis et transmis par ses compa6rylons.
On petrt se rendre compte du nombre des convertis du vivant du
Prophète par le fait que plus de cert mille ele ses cornpagïrons
ont rapporté au moins un récit de prernière n:ain snr leur pro*
pliète. IVluhammadexerçait les pouvoirs légistatifs et judiciaires
au st:in de sa communauté, qui eroissait si rapidement que, dans
les rlerniei's mois de sa vie, Muhammad exerçait tur priuvoir
effectif sur toute la Péninsule Arabique et certaines parties
mêriclionalesde la Palestine et de I'fraq, soit plus cle 3 miiiions
de lim2. Quinze ans plus tard, en 647, nous voyons les arrnées
du calife 'Uthmân pénétrer d'une part, au-delà de l'Oxus" en
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tribus peupiant les régions loin de la Mecqlle' cÛffne si elles
constituaient autant d'unités dans l'Ëtat fedératif de la Mecque.
Plusieurs de ces fonctions avaient ull rapport clirect ou étroit
en *
avec I'administration de la justice. Panni les étrangersi,nous
du calendrier, afin
t rencontrons un qui était clnrgé du soin
d'égaliser l'annôe lunaire al'ec l'ann{'e solaire par le moyen
de
I'iniercalation périodique, pour que le Pèlerinage eût lieu toujours
\
à la même époque. I.es autres rninistres assruiés surveillaient
surtottt le déroulement des rites du Pélerinag': à des endroits
différents autour de la Mecque.
avait un pour les
Quant aux ministres locaux, il y en
firrances,un autre cofilme gardien des offrandes faites au temple
rnunicipal, un pour les rapports avec l'étranger' un tluatriènre
pour porter ie drapeau, un autre était ï'hipparque cle ia cavalerie'
un autre pour la chambre basse rie la consultat'ion putilique' un
autre pour la chambre haute, de rnênre tles ministres particuliers
pou, i* détermiqation des dommages à payer pour apaiser les
querelles, pour juger les cas du ciroit pénal, la divination par les
tirages au sort, et, enfin, un ingénieur-architectepour surveilier
le bâtiment du temple municipal, la l(a'bah (i)'
['rttph]te de
(l) I'tlnr les tlétltils ct ies sourc*s. ci' ll'q$ttltlr't'ttt' tr't
!' I slottt,pp. 122-547.
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1l y :r aussi des cas. oir la i.uir-tit rje tiéit'rrs': rclu:i* Ele sr:
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anlis .le l'ttne ou l':iutre pirrtic tranchc ie litigt uTl fin" (lr
compte (3).
(l) lduu',rrr.rt.
tt1,.tit., IIi, 131-133.
(2) Irx ll,rr*n, ,\'lrÀoilbar,pp.3J-{-3J7.
(3) Cf. l"lrt,rntnlnt,oyt. cît., I, 69-7t.
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LÀ PRTUVE ËN
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C'est dans ces condifions
Mecque. que l'fshm prit
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EPOQUE ISLA]\{TQUE
La transfon
Muhammad ,. rshm fut d'une déconcertante
rapidité.
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prutôtco,iilu;;,:"*" à Y constittrer
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converti. *:'":l t" tl;;iii,,,t#:t;::rin-
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De même pour les faire exé'cute.te
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$ 23. Quelle que soit la chose qui vous divise, elle devra
faire retour à Dieu et à Muhammad Envoyé de Dieu.
< Ho, les Croyants ! quand vous contractez une dette à échéance
déterminée, écrivez-la; et qu'un scritre l'écive, entre vo!1s, en
toute justice; un scribe n'a pas à refuser d'écrire sek:n ce qr:e
f)ieu lui a enseigné; qu'il écrive donc, et que dicte qui de droit :
qu'il craigne Dieu son Seigneur, et se garde de rien dimirrr"rer
(de la dette). Si le débiteur est sot ou faible, ou incapable rle
dicter lui-même, que son répondant dicte alors en toute justice.
Engagez comme témoins deux de vos hommes; et à défaut de
deux hommes, uri homme et deux femmes d'entre ceux tles
LÀ PREUVË EN ISL/iM 195
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se base sur la
parlé de ce dernier cas, mais la loi islamique
prâtique du ProPhète.
pas' I{e Co?l
2) Seul le nornbre des témoins ne suffit
(cf ' V' 95 et 106'
insiste satrs cesse sur f intégrité des témoins
moûrent oir il jugeait les
LXV, 2, etc"). Déjà le Prophète, au
des témoins av;lnt tl'ac-
litiges, s'infnrmait auprès des voisins
cette institution' appelée
."o:a., leurs dépositions. Par la suite,
et lors elescalifats
TàAîyot , prit tles proportions considérables'
th-"q:: ville établissait ses
o*uyJa" et abbasside po, t*t*pll
archives qu'on
.r.h-i.r.. sur la réputation de tous les habitants'
revisait constamment'
turtatioils t1e fau''c
3) Porrr éviter tles soupçtlns et des
certaines catégories de
témoignage, le Prophète ordonna que
le fils pour sorr
p.rroio.u saient inadmissibles, par exenrl''le
potlr son maître et ilinsi
père, la {emme potlr son mari, I'esclavs
Il étÂit cali{e' m;ris il
de suite. On connaît le cqlèbre cas d''41î'
retr<lre devant le triburlal
dut comme n'importe quel citoyen se
pour quelqu*, ,é.i**iious' T'e juge rejeta le tétroignage tk:
d'Ali que l{asan
son fils T:[asan,et cela malgré la protestation
était le petit-tils du Prophète (l)'
Coran ne négligee
4) A part ces précautions matérieiies' le
à la conscience tics
p", l'urp".i psychc,logique : il inculqrra
en tléposant un
iroyurrt, ta nécessité (I') de rre pas -mjTrtir
72)' et (II") de lre pas
témoignage (cl. Coron, XXII, 30, XXV'
pas racl'rerle térrloigrurgr'
,efrrr*, À ,* .crulr* en témoin et de ne
croyance dans le jugernent rlernier' aprè's
çCornn, II,28Zj.13
un puissant {acteur pour
la résurrection par Dieu, constituait
influencer les consclences'
juge lut déclarée ina'irrtis-
5) I,a connaissanceprivée du
la base du ténrciign;tgc
sible : on doit juger u"iquement sur
le tribunal (2)' Le Prophète ali;r
cléposé régulièrement der'tant
LA PREUVE ËN ISLAM
t97
jusqu'à dire : * Certainsplaideurs
s,exprimentd.,unefaçon plus
persuasiveque les autres,et je
ne déciàeque selonce que j,en-
tends. Or si je décide en faveur
O* qu.tqu,rr., ce à quoi il n,a
pas droit, qu,il sacheque je
lui donne une partie de l,Enfer >.
(Abou Dâoud, ch. 23, sec.7).
Opinion d'erperts.
I!nquêti.s.
j,; oo
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MLI FIAMMAD J{AMTDULLAH
Pra#dure.
réc
La tradition ra
larna .'A
ienr r. *ê"1:;*;: Jî.,iî:,iï,;:: JfJ: iï-:;i,
preuve. Le prophète ï
ordonna qr'r,À ti.â, au sort pour
laquelle tles .eux oarries rroit jurer décider
0". propriété récrarnéc
étaitbienta sienne
1l). "
Il semble qu'au ternps du prophète,
une pratiquc préisla-
mique subsistait enr
quifit 'innovarion
ï:i i!_":_rïïîlï# jï:,,-,_ïll,i
autres ne delaient pa-s assister
pou, I,é.ourcr (Z). Dc mÊnrr
ti
l'enquête sur 'intégrité rJes
témoin. a*uir,i Jrrrrstartl secrète
(J).
I,e Pr'phète a orrio'né formeile're.t
{lue {* fùt l,accusé
qui eût le bénéfice du cloute.
C,est ltri qui a tlit ençore : <
pardon par erreur est rnieux I,+_
que la purririon
f)irr erreur u (4).
lJne petite anec<Iotemontrera
peut-être les débuts de 'adrni-
nistration judiciaire en Islam
, ati ,upfortc : <
et le Prophète me norurmajuge. J,étais jeune
Su. *", ireritations, il me dit :
Lorsq.ue les deux parties p."iu"nt
place devant toi, ne itrge pas
pour i'une tant que tu n'as
pas entendu l,autre aussi e (S).
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LÀ PRzuVE TN ISLAÀ{ r99
(.'{)ltrctu.çIo.^/
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