Introduction
Cet article s'inscrit dans le cadre du droit des contrats spéciaux et plus
particulièrement dans celui du contrat de vente en cas de dernière maladie.
Vu l'importance du sujet le législateur a pris le soin de le mettre dans un article,
en effet il s'agit de l'article 565 du Code des obligations et des contrats, cet
article se situe dans le cadre de la section 1ere du chapitre 1er du titre 1er du
livre deuxième dudit code.
Cet article traite essentiellement du régime juridique de la vente en dernière
maladie
Pour ce faire il convient de voir dans une première partie la vente en dernière
maladie faite à un successible (I) ensuite dans une seconde partie nous nous
intéresserons à la vente en dernière maladie faite à un tiers (II)
I/ notion de la vente en dernière maladie
Il convient de voir dans une première sou partie la définition de la dernière
maladie (A) ensuite nous nous intéresserons aux conditions de la vente en
dernière maladie (B)
L’article 565 COC nous renvoi à l’article 354 du même code concernant la vente
en dernière maladie faite un successible, cet article prévoit la validité de cette
vente à condition que les autres héritiers la ratifient à l’unanimité, auquel cas la
vente sera réputée legs.
L’article 565 COC nous renvoi à l’article 355 du même code concernant la vente
en dernière maladie faite un tiers, cet article prévoit la validité de cette vente
sans autorisations des héritiers et ce dans la limite du 1/3 de la succession, si
elle dépasse cette limite elle pourra tout de même être valable si les héritiers la
ratifient l'unanimité.
L’interprétation a contrario des articles 354 et 355 coc nous permet d’affirmer
que la vente faite à un successible et non ratifiée par les héritiers et la vente
faite à un tiers dépassant le 1/3 de la succession et non ratifiée par les héritiers
sont nulles et d'une nullité relative car il y a ici la possibilité de corriger la
situation en ratifiant ces ventes.
Il y a lieu à remarquer ici que le législateur a choisi dans les deux cas (vente à
un successible et à un tiers) la sanction de la nullité relative qui peut être
corrigée par la ratification car ces actes ne sont pas d’ordre public et ne
touchent que des intérêts privés, si les intéressés sont d’accord pour ratifier
une telle vente rien ne devrait les en empêcher.
B/ fondement de la sanction
Cette sanction peut être fonde sur plusieurs théories :
La théorie des vices du consentement ; Il ne peut y avoir d'engagement valable
que si, à l'instant où il s'engage, celui qui contracte, se trouve libre de toute
contrainte. La validité de toute obligation suppose d'abord que le
consentement ait été donné par une personne apte à exprimer une volonté
lucide.
L'erreur, le dol ou la violence sont des vices du consentement. Si le
consentement de l'auteur de l'engagement est jugé vicié, l'acte juridique, qu'il
soit unilatéral ou synallagmatique est susceptible d'être annulé.
Mettre à néant un contrat est une chose grave parce qu'elle met en cause la
sécurité des transactions. Il appartient donc à la partie qui excipe de l'invalidité
de l'acte, d'établir que sans l'intervention de l'erreur, de manœuvres dolosives
ou de faits de violence, il n'aurait pas contracté.
Mais dans le cas de la dernière maladie la situation est différente de sorte que
la validité de l'acte de vente est appréciée suivante un raisonnement qui
consiste à exiger la preuve que la malade ait exprimé un consentement vicié
autrement dit prouver un fait négatif à savoir l'absence d'une déclaration
valable de volonté, chose qui serait difficile à accomplir, pour cette raison il
nous semble que cette théorie soit difficilement applicable dans notre cas.