Novembre 2012
Editrice responsable : A. Poutrain – 13, Boulevard de l’Empereur – 1000 Bruxelles
Introduction ............................................................................................ 2
Bibliographie ......................................................................................... 19
1
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Introduction
1
Selon le site du CRISP en ligne (Centre de Recherche et d’Information Socio-Politiques) en ligne,
(http://www.vocabulairepolitique.be/agence-de-notation)
2
CRISP en ligne, ibidem.
2
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3. La participation à la création et l´évaluation, dans un second temps, de
produits structurés, contenant par exemple les subprimes.3»
Les agences détiennent chacune leur propre grille de lecture de court terme et de
long terme. Sur les notes de long terme, les échelles de notation comprennent
une vingtaine de niveaux et permettant de classer les emprunteurs du moins
risqué au plus risqué comme suit4 :
Investment A1 A+ A+
grade Bonne qualité mais le risque peut
Qualité moyenne
A2 A A être présent dans certaines
supérieure
circonstances économiques.
A3 A- A-
Baa1 BBB+ BBB+
Qualité moyenne
Baa2 BBB BBB Solvabilité moyenne
inférieure
Baa3 BBB- BBB-
3
CRISP en ligne, ibidem.
4
Selon http://en.wikipedia.org/wiki/Bond_credit_rating
5
Selon le site Abcbourse.com (http://abcbourse.com/apprendre/1_agences_notation.html)
3
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A la notation (rating), une perspective d’évolution (outlook ou credit watch) est
jointe - qu’elle soit positive, stable ou négative.
4
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FITCH RATINGS (Fitch)
au 1/10/12 AAA AA+ AA AA- A+ A A- BBB+ BBB BBB-
Pouvoir négative
fédéral (27/1/12)
Communauté négative
flamande (12/9/12)
Wallonie
Fédération
Wallonie-
Bruxelles
Région de
Bruxelles-
Capitale
Source: Fitch Ratings
Hors Zone
Zone euro S&P Fitch Moody's euro S&P Fitch Moody's
Autriche AA+ AAA Aaa Australie AAA AAA Aaa
Belgique AA AA Aa3 Argentine B B B3
Chypre BB BB+ Ba3 Brésil A- BBB Baa2
Estonie AA- A+ A1 Bulgarie BBB BBB- Baa2
Finlande AAA AAA Aaa Canada AAA AAA Aaa
France AA+ AAA Aaa Chine AA- A+ Aa3
Allemagne AAA AAA Aaa Tchéquie AA A+ A1
Grèce CCC CCC C Danemark AAA AAA Aaa
Irlande BBB+ BBB+ Ba1 Hongrie BB+ BB+ Ba1
Italie BBB+ A- Baa2 Inde BBB- BBB- Baa3
Luxembourg AAA AAA Aaa Japon AA- A+ Aa3
Malte A- A+ A3 Lettonie BBB- BBB- Baa3
Pays-Bas AAA AAA Aaa Lituanie BBB BBB Baa1
Portugal BB BB+ Ba3 Pologne A A- A2
Slovaquie A A+ A2 Roumanie BB+ BBB- Baa3
Slovénie A A- Baa2 Russie BBB+ BBB Baa1
Espagne BBB+ BBB Baa3 Afrique du Sud A BBB+ Baa1
Suède AAA AAA Aaa
Suisse AAA AAA Aaa
Royaume-Uni AAA AAA Aaa
USA AA+ AAA Aaa
Sources: Standard & Poor’s, Fitch Ratings, Moody’s
On constate par ces tableaux que la crédibilité financière varie très fortement
d’un pays à un autre, tant au sein de la zone euro qu’en dehors de celle-ci.
5
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E. Evolution et régulation des agences de
notation
Trois principales agences de notation dominent le marché de la notation
financière au niveau international : Standard & Poor’s (‘S&P’), Moody’s Investors
Service (Moody’s) et Fitch Ratings (‘Fitch’).
Lors de leur création, ce sont donc bien les investisseurs qui rémunèrent les
agences de notation (en achetant leurs publications) et non pas les emprunteurs
(comme c’est le cas aujourd’hui)9.
6
‘History of the Railroads and Canals of the United States’
7
Selon le site internet de Standard & Poor’s (http://www.standardandpoors.com/about-sp/timeline/en/us/)
8
Selon le site internet de Fitch (http://www.fitchratings.com/web/en/dynamic/about-us/about-us.jsp)
9
D’après Mikael Petitjean, « De l’(in)utilité des agences de notation », Regards Economiques n°98, IRES,
Numéro 98, septembre 2012, p. 4
6
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régulation au marché, sans exiger aucune transparence particulière sur les
méthodes d’expertise des agences de notation10.
Dans les années 1970, l’apparition des photocopies rendra caduc le modèle de
l’investisseur-payeur. Ce sera dorénavant l’emprunteur (dont les pouvoirs
publics) qui paiera pour recevoir une notation. Les pouvoirs publics considèreront
que la sauvegarde de leur réputation poussera les agences à rester honnêtes
dans leur notation. Et pourtant, l’emprunteur a intérêt à rendre la mariée plus
belle et les agences de notation ont intérêt à garder leur client qu’est
l’emprunteur.
1975 : pour être agréées (statut NRSRO11) par la SEC12, les agences de notation
financière doivent démontrer qu’elles disposent des ressources financières
adéquates et d’un personnel de qualité pour mener à bien leur activité et que
leur notation inspirent la confiance aux principaux investisseurs publics 13. Des
agences qui obtiennent le sésame, il ne restera 20 ans plus tard que les 3
grandes agences actuelles. Cette règle explique en partie le nombre très limité
d’agences reconnues sur le marché.
2004 : suite aux affaires Enron (2001), WorldCom (2002) et Parmalat (2003),
un code de bonne conduite (non contraignant) est adressé aux agences de
notation dans le cadre de l’IOSCO14 pour soutenir l’indépendance des agences de
notation et éviter les conflits d’intérêt, rendre le processus de notation plus
intègre et responsabiliser les agences vis-à-vis des émetteurs comme des
investisseurs 15. Ce code sera révisé plusieurs fois.
10
D’après Mikael Petitjean, op. cit., p. 5
11
Nationally Recognized Statistical Rating Organizations (NRSRO)
12
La Security and Exchange Commission (SEC) est l’autorité américaine de réglementation et de contrôle des
marchés financiers. Il s’agit du gendarme des marchés financiers.
13
Fabienne Collard, « Les agences de notation », CRISP, Courrier hebdomadaire nos 2156-2157, 2012, p. 49
14
IOSCO - International Organization of Securities Commission (ou en Français OICV - Organisation
internationale des Commissions et Valeurs).
15
Fabienne Collard, op. cit., p. 50
16
(1) A.M. Best Company Inc., (2) DBRS Ltd., (3) Egan-Jones Rating Company, (4) Fitch Inc., (5) Japan Credit
Rating Agency Ltd., (6) Kroll Bond Rating Agency, Inc., (7) Moody’s Investors Service Inc., (8) Rating and
Investment Information Inc., (9) Realpoint LLC, (10) Standard & Poor’s Rating Services.
17
Fabienne Collard, op. cit., p. 52
7
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c’est la CBFA18 qui est chargée de cette mission. « Trois comités européens sont
également compétents en matière de supervision des services financiers, mais ils
n’ont alors qu’un rôle consultatif et ne peuvent formuler que des orientations non
contraignantes 19».
En 2008, survient la crise des subprimes qui a montré que les agences de
notation ont très largement sous-évalué le risque lié aux produits titrisés,
particulièrement lucratifs, et ce, pour 3 raisons20 :
18
La Commission bancaire, financière et des assurances a été remplacée en 2010 par la FSMA (Autorité des
Services et Marchés financiers)
19
Fabienne Collard, op. cit., p. 52
20
Mikael Petitjean, op. cit., p. 9
21
Les agences utiliseront un signe distinctif pour déterminer qu’il s’agit d’un produit de financement structuré :
« SF » ou « sf »
22
Fabienne Collard, op. cit., pp. 50-51
23
Office of Credit Ratings
24
Fabienne Collard, op. cit., p. 51
8
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Réactions au niveau européen :
25
Règlement (CE) n°1060/2009, Journal officiel de l’UE, L302, 17/11/2009
26
European Securities and Markets Authority (ou AEMF - Autorité européenne des Marchés financiers) voir
également http://www.esma.europa.eu
27
Selon le Règlement (UE) n° 513/2011 du Parlement européen et du Conseil du 11 mai 2011 modifiant le
règlement (CE) n° 1060/2009 sur les agences de notation de crédit, ou «règlement ANC II».
28
Les règlements délégués de la Commission européenne du 21/3/2012 précisent l’ensemble des données à
transmettre pour être enregistrées et certifiées par l’ESMA.
9
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Par ailleurs, ces agences de notation doivent dorénavant payer une
cotisation pour leur enregistrement et leur supervision.
F. Principales critiques
Depuis un certain nombre d’années, mais de façon encore plus prégnante depuis
le scandale Enron (2001), l’éclatement de la crise des subprimes (2007), de la
crise financière et de la crise des dettes souveraines en Europe (depuis 2008),
des critiques se sont élevées vis-à-vis de ces agences de notation. Les différents
points analysés ci-dessous reprennent les principales critiques faites à leur
encontre (mais elles sont loin d’être exhaustives).
Les parts de marché mondiales estimées30 en 2010 étaient de 43% pour S&P, de
35% pour Moody’s ; Fitch détiendrait 18% et les 5% restants serait répartis
entre des petites agences de notation. Il s’agirait donc d’un marché à
concentration oligopolistique.
S&P
43% Moody's
35%
Fitch
18%
Autres
5%
Source : Sénat français, Rapport d'information n° 598, Sénat français, Rapport d'information n°
598 (2011-2012) de F. Espagnac et A. de Montesquiou
Les trois acteurs sont les agences qui détiennent l’accréditation historique
NRSRO (voir supra). Les « Big Three » ont enregistré en 2011 un bénéfice
cumulé de 1,8 milliard de dollars, sur un chiffre d’affaires cumulé de 4,8 milliards
de dollars. Cela signifie que plus du tiers de leur chiffre d’affaires est directement
inscrit aux bénéfices, ce qui représente un rendement extrêmement élevé, alors
qu’elles emploient seulement quelque 3.840 analystes de crédit à travers le
29
Sénat français, Rapport d'information n° 598 (2011-2012) de F. Espagnac et A. de Montesquiou, fait au nom
de la mission commune d'information sur le fonctionnement, la méthodologie et la crédibilité des Agences de
notation, déposé le 18 juin 2012, p. 197
30
Sénat français, ibid., pp. 195-197
10
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monde. Cet oligopole fournit donc des revenus très « juteux » pour les grandes
agences.
Lorsque des acteurs plus petits viennent les concurrencer, les 3 grandes agences
de notation ont tendance à vouloir les racheter. C’est en tout cas ce qui s’est
produit dans les années 1980-1990 où plus de 30 petites agences ont été
acquises par les « Big Three ».
Par ailleurs, le fait que le marché soit détenu à près de 80% par deux acteurs
pourrait faire naître la tentation de s’entendre sur les prix, bien qu’aucun cas
d’entente entre les deux principaux acteurs du marché ne soit connu.
31
Sénat français, ibid., p. 196
11
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de Moody’s et de Standard and Poor’s, mais il tient sans doute plus à la proximité
des méthodologies mises en œuvre 32».
a) Standard & Poor’s est bien plus qu’une simple agence de notation. Elle fait
partie du groupe de médias américain McGraw-Hill. Son activité de
notation de crédit n’est qu’une partie de la gamme de services
d’information proposés par l’entreprise. McGraw-Hill Financial comprend
S&P Indices, S&P Equity Research, S&P Valuation and Risk Strategies et
S&P Capital IQ. Ce groupe publie également le célèbre indice S&P 500,
ainsi que de nombreux autres indices boursiers. Les sociétés par actions
qui figurent dans cet indice se trouvent aussi être des clients de S&P
Ratings34.
32
Sénat français, ibid., p 197
33
Selon http://www.stopratingagencies.eu
34
idem
35
idem
36
idem
12
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naître. Malgré le fait qu’elles déclarent que leur réputation est garante de leur
indépendance, elles pourraient être tentées de sous-estimer les risques d’un de
leurs clients contre une grosse rémunération ou pour simplement le garder
comme client.
Par ailleurs, un des grands reproches qui était fait aux agences de notation était
le manque de transparence de leur méthodologie. Depuis quelques années
cependant, les changements de législation aux Etats-Unis ou en Europe ont
poussé ces institutions à plus de transparence. Force est de constater que cette
nouvelle transparence n’ait pas eu beaucoup d’effets et « les appels persistent à
une réforme radicale du système. 37»
Une des causes de cette rumeur est que l’analyse financière des trois grandes
agences privilégierait les normes comptables américaines, ce qui aurait tendance
à défavoriser les entreprises européennes38. D’autre part, Fitch souligne qu’elle
est détenue par un milliardaire français et que son autre siège social se situe à
Londres d’où sont faites les analyses pour les pays européens et par des
analystes européens. Par ailleurs, S&P a bien décidé de dégrader la note
américaine en 2011 et a annoncé qu’elle pourrait encore la dégrader d’ici 2014.
Moody’s a également menacé Washington d’une dégradation de note en
septembre 2012 si les Etats-Unis n’abaissaient pas leur niveau d’endettement.
5. Un manque d’anticipation ?
Quelques jours avant leur faillite, le rating octroyé à Enron, Parmalat ou encore
Lehman Brothers n’était pas de catégorie « spéculative ». Les agences auraient-
elles manqué de lucidité ? Dans le même ordre d’idées, des milliers de subprimes
ont été notés « AAA » jusqu’en 2007 alors qu’ils étaient très risqués et ont perdu
leur valeur lors de l’éclatement de la bulle immobilière américaine, précipitant
une crise financière et économique mondiale quelques mois plus tard.
38
Fabienne Collard, op. cit., p. 12
39
Selon le site du CRISP en ligne, idem.
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d’une notation agirait comme une prophétie auto-réalisatrice : impression que
c’est la dégradation d’une note qui provoquerait la hausse du taux d’intérêt,
provoquant chez l’émetteur une plus grande difficulté de remboursement, se
traduisant quelques temps plus tard par une nouvelle dégradation, etc.
Cela dit, dans d’autres cas, les agences de notation ne font que suivre le marché,
avec un certain retard, dégradant une note, alors que les « marchés » avaient
déjà détérioré les conditions de prêts aux Etats (par une hausse des taux
d’intérêt). Selon cette logique, les agences de notation agiraient plus comme un
thermomètre à retardement que comme le déclencheur de cataclysmes
financiers et leur influence serait très limitée.
Alors que l’intérêt des citoyens devrait être la seule boussole pour un
gouvernement, une dimension supplémentaire pourrait intervenir dans la prise
de décision : « la pression des marchés ». Plus le taux d’intérêt augmente, plus
le déficit public s’accentue à politique inchangée. Alors que la meilleure façon
pour un Etat de diminuer son déficit (calculé en regard du PIB) est de stimuler la
croissance du PIB, l’Etat se sentira acculé à réduire son déficit en coupant dans
les dépenses publiques ou en augmentant les prélèvements car « le marché veut
plus d’austérité ». Une telle cure d’austérité aura pour effet de dégrader la
croissance, c’est-à-dire que les recettes fiscales vont diminuer et que les
dépenses (de chômage notamment) vont augmenter. La chute de croissance
sera elle-même sanctionnée par les marchés et par les agences de notation. Et
puis par les citoyens mécontents. Les marchés financiers étoufferaient le débat
démocratique et détermineraient les comportements politiques, soucieux de
maintenir une notation financière satisfaisante.
40
La plateforme www.stopratingagencies.eu regroupe au niveau européen un ensemble de partis politiques, de
syndicats et d’associations de gauche dont notamment AK Europa, ÖGB, TUC, ETUC, CGIL, Global Progressive
Forum, EPSU, le PSE, Solidar, les Verts/ALE, S&D, Netzwerk von christen, DGB, Attac España et CNCD 11-11-
11.
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notation. De leur côté, les trois grandes institutions de l’Union européenne
(‘Trilogue’)41 ont abouti le 27/11/2012 à un compromis sur des textes de
régulation du secteur qui répondent en partie à ces préoccupations.
Le retrait progressif des références aux notations des agences dans les
réglementations financières est amorcé. Le sommet du G20 à Séoul en
novembre 2010 a soutenu les propositions du Conseil de stabilité
financière visant à supprimer les références à ces notations dans la
législation et d’exiger des investisseurs qu’ils procèdent à leurs propres
évaluations42. C’est en ce sens que va également le Dodd-Frank Act
(2010). Il faut que les établissements bancaires et d’assurance fassent
eux-mêmes leurs propres évaluations internes pour se désintoxiquer de
l’usage (abusif) des notations des agences.
41
Il s’agit du dialogue entre les trois principales institutions européennes : Commission, Parlement et Conseil.
42
Fabienne Collard, op. cit., page 33
43
CP de Michel Barnier du 27/11/2012, « Déclaration du Commissaire Michel Barnier suite à l'accord du trilogue
sur de nouvelles règles européennes pour réguler les agences de notation ».
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superviser et de rendre publics les modèles et la méthodologie de notation
utilisés par ces agences.
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performances passées des agences de notation pourrait être créé afin de
permettre aux régulateurs d’émettre des notations obligatoires basées sur la
justesse des agences de notation et non sur leur position de marché. Des
systèmes de double notation pourraient également être envisagés afin de limiter
l’influence d’agences de notation uniques.
Une des initiatives privées annoncées à ce stade est l’étude par le cabinet
de conseil stratégique (allemand) Roland Berger, du développement d’une
telle agence, présentée en mai 2012 aux médias : l’European Rating
Agency ou ERA. Le modèle qu’ils développent reposerait sur les principes
suivants 44 :
44
in Trends du 11 octobre 2012, « Nous avons besoin d’une agence de notation qui soit
basée sur un modèle différent », J-C de Wasseige
17
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Cette agence prendrait la forme d’une fondation à but non lucratif,
afin de garantir que son travail soit d’intérêt général.
Elle serait soumise à une responsabilité juridique (mais les
possibilités de dédommagement seraient plafonnées).
Elle serait financée par un consortium d’institutions financières
européennes (300 millions d’euros seraient nécessaires).
Un conseil académique d’universités européennes devrait quant à lui
veiller sur l’indépendance et la transparence de l’ERA.
Les notations seraient attribuées en utilisant une méthode
quantitative reposant sur des données empiriques et complétées au
final par une analyse qualitative.
Ce sont les investisseurs qui paieraient pour recevoir l’information.
Afin de les rendre plus transparentes, les notations seraient mises à
disposition du public sur Internet ainsi que les modèles
mathématiques utilisés, la pondération des différents critères, de
même que les éléments quantitatifs qui déterminent chaque
notation.
Conclusion
Cette analyse nous a permis de comprendre comment fonctionnaient les agences
de notations, comment elles sont nées, comment s’est formé un oligopole et
comment le manque de régulation a contribué à leur donner un pouvoir
démesuré et a provoqué des dérives de tout le système. Nous avons ensuite
dressé l’évolution de la régulation, dressé la liste des critiques faites à leur égard
pour enfin voir où en étaient les principaux leviers de changement. Nous avons
plus spécifiquement analysé la proposition de constituer une agence de notation
européenne comme réponse aux critiques faites au modèle actuel.
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Bibliographie
a) Ouvrages
o Fabienne Collard, « Les agences de notation », CRISP, Courrier
hebdomadaire nos 2156-2157, 2012
o Mikael Petitjean, « De l’(in)utilité des agences de notation »,
Regards Economiques n°98, IRES, septembre 2012.
o Sénat français, Rapport d'information n° 598 (2011-2012) de F.
Espagnac et A. de Montesquiou, fait au nom de la mission commune
d'information sur le fonctionnement, la méthodologie et la crédibilité
des Agences de notation, déposé le 18 juin 2012
(http://www.senat.fr/rap/r11-598-1/r11-598-11.pdf)
o Annika Cayrol, « Les Agences de notation financière », Réseau
Financement alternatif, novembre 2010.
o Règlement (CE) n°1060/2009, Journal officiel de l’UE, L302,
17/11/2009
b) Articles de presse
o L’Echo, 29 novembre 2012, page 3, « L’Europe poursuit sa croisade
contre les agences de notation », Carine Mathieu
o La Libre en ligne du 28 novembre 2012, « Compromis trouvé à
Bruxelles sur les règles pour les agences de notation »
o La Libre en ligne, 8 novembre 2012, « Menace d’actions sur S&P –
Après une condamnation en Australie, l’Europe pourrait passer aux
actes »
o Le Monde en ligne, 5 novembre 2012, « S&P condamnée pour
notation "trompeuse" de titres toxiques en Australie »
o L’Echo, 3 novembre 2012, Jennifer Nille, « vers une désintoxication
des notations »
o L’Echo, 24 octobre 2012, « les agences de notation ne sont pas près
de disparaître ».
o Trends, 11 octobre 2012, « Nous avons besoin d’une agence de
notation qui soit basée sur un modèle différent », J-C de Wasseige
o L’Echo, 6 septembre 2012, Jennifer Nille, « Les agences de rating
sur la bonne voie ».
o La Libre Belgique, 15 juin 2011, Jean Quatremer, « Les agences de
notation, dépréciées, veulent-elles la peau de l’euro?
c) Communiqués de presse
Crise : « les agences de notation devraient être plus sévèrement
encadrées », 16/6/2012, Parlement européen
(http://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/content/201206
15STO46951/html/Crise-les-agences-de-notation-devraient-
%C3%AAtre-plus-s%C3%A9v%C3%A8rement-encadr%C3%A9es)
« Déclaration du Commissaire Michel Barnier suite à l'accord du
Trilogue sur de nouvelles règles européennes pour réguler les
agences de notation », 27/11/2012 (http://europa.eu/rapid/press-
release_MEMO-12-911_fr.htm?locale=fr)
19
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d) Sites internet :
o http://www.moodys.com
o http://www.standardandpoors.com
o http://www.fitchratings.com
o http://www.pes.eu/sites/www.pes.org/files/pes_cra_draft_policy_pa
per260911_0.pdf
o http://www.stopratingagencies.eu
o www.defaultrisk.com
o http://www.vocabulairepolitique.be/agence-de-notation/
o http://www.esma.europa.eu
o http://abcbourse.com/apprendre/1_agences_notation.html
e) Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Agences_de_notation_financi%C3%A8re
http://fr.wikipedia.org/wiki/Agence_de_notation
http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_credit_rating
http://en.wikipedia.org/wiki/Bond_credit_rating
http://fr.wikipedia.org/wiki/Notation_financi%C3%A8re#cite_note-5
http://en.wikipedia.org/wiki/Fitch_Group
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fitch_Ratings
http://en.wikipedia.org/wiki/Standard_%26_Poor%27s
http://en.wikipedia.org/wiki/Moody%27s_Corporation
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