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couloir à l’autre. Ces attitudes évitent les éclats de
voix qui peuvent déstabiliser les résidents. Le respect
de la personne et de son mode et rythme de vie est
plus important que son alimentation équilibrée, le
changement de ses protections au cours des rondes de
nuit, du strict respect de son régime alimentaire… Si
l’on en croit ce principe, on voit bien que le travail en
équipe est indispensable en incluant les intervenants
externes dont les médecins
Nous avons travaillé sur la fin traitants. Une des richesses
de vie : si nous voulons d’un des organisations est la coopé-
Ehpad soit un lieu de vie, le ration. Tous les emplois sont
décès en fait partie. importants depuis le ménage
jusqu’aux soins. Mais la vision
globale des besoins des résidents fait que lorsqu’il y a
défaut dans un secteur moins qualifié, les salariés y
pallient sans penser qu’ils méritent de faire mieux. Il
n’est pas dégradant de palier à des besoins ressentis
par les résidents.
Puisque chaque acteur a du pouvoir, les organi-
sations ont besoin de créer un esprit de coopération à
tous les niveaux. Cela peut se traduire par la direction
qui met la main dans le cambouis et les salariés qui
spontanément vont aider un collègue en difficulté, la
disponibilité du médecin pour les équipes en dehors
de son temps alloué, l’infirmière qui partage son
temps entre ses attributions et sa disponibilité pour
les équipes, le médecin coordonnateur disponible et
présent chaque fois que nécessaire.
Aujourd’hui, grâce à tout cela, tout le monde
(résidents, salariés et médecins) partage l’idée maî-
tresse que les résidents sont « chez eux ». Les parties
prenantes sont engagées : fournisseurs, réseau géron-
tologique, prescripteurs, familles, professionnels de
l’établissement. Tout en impliquant les résidents :
participation à la vie de la maison, enquête de satis-
faction… Ce qui permet d’améliorer très concrètement
le service rendu : qualité de l’organisation des repas,
de la transmission des informations concernant les
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soins - qu’ils soient esthétiques, médicaux, sanitaires
-, animation culturelle… Enfin, nous avons travaillé
sur la fin de vie : si nous voulons d’un Ehpad soit un
lieu de vie, le décès en fait partie. Il n’existe pas de
référentiel sur la prise en charge des décès. Chacun
fait comme il peut en tenant compte de ses propres
sensibilités par rapport à cette situation qui renvoi
sans aucun doute sur sa propre situation. Les rési-
dents savent bien que leur avenir est le décès (dans
la grande majorité). Si à ce moment là, ils peuvent
encore être honorés et célébrés, ils peuvent penser
que leur vie dans l’établissement n’aura pas été ina-
perçue et non un passage avant la mort. Dans l’histo-
rique de la résidence, les décès étaient cachés. Portes
fermées avec interdiction de les ouvrir, départ du
corps hors de vue, interdiction au personnel d’en par-
ler. Aujourd’hui, les décès sont annoncés, le départ
du corps se fait par la porte d’entrée en présence des
résidents qui peuvent se signer et une messe est orga-
nisée pour le défunt.
Toutes les actions entreprises au sein de l’éta-
blissement ont permis aux résidents et au personnel
de s’approprier la résidence comme un lieu de vie. Les
résidents apprécient que l’organisation de la résidence
puisse leur permettre de s’adapter à leur rythme de
vie dans cette collectivité. L’établissement est beau-
coup plus respectueux vis-à-vis des résidents ce qui
a pour conséquence un climat apaisé et convivial. La
majorité des résidents expriment régulièrement leur
satisfaction. La qualité de la prise en charge, la sta-
bilité de l’environnement pour les résidents les plus
fragiles psychologiquement (confirmé par le médecin
psychiatre) font que les résidents se sentent sécurisés.
Le personnel se sent investi dans l’établissement par
les différentes actions mises en place et par l’écoute
apportée par l’équipe de direction (directeur, médecin
coordonnateur, infirmière). Le personnel est stable et
le taux d’absentéisme est très faible. Lors d’absences
inopinées, le personnel se propose pour les rempla-
cements afin d’éviter un recrutement extérieur. Le
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personnel a envie de connaissances (tant en interne
que diplômantes) pour une meilleure prise en charge
globale des résidents. Grâce à cela, les résidents sont
« en vie » et souhaitent garder leur cadre de vie.
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