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Tannery was an eminent French historian of science and philosophy. Aristarchus was
an ancient astronomer who searched for a long period of years in which the heavenly bodies
would all return to the same position. In French
Tannery was an eminent French historian of science and philosophy. Aristarchus was
an ancient astronomer who searched for a long period of years in which the heavenly bodies
would all return to the same position. In French
Tannery was an eminent French historian of science and philosophy. Aristarchus was
an ancient astronomer who searched for a long period of years in which the heavenly bodies
would all return to the same position. In French
LA GRANDE ANNEE
D’ARISTARQUE DE SAMOS
PAR M. PAUL TANNERY
L
Dans Tétude que j'si déja consacrée & Aristarque de Samos
(Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de
Bordeauz, Vy, 1883, p. 237 suiv.), jai volontairement négligé,
‘comme il Tavait toujours éé, un double renseignement fourni
par Censorinus (De die natali, 48, 19). Ce renseignement parais-
sait en effet ble, et cela par une corruption du texte.
D'un ebt6, Aristaryue est donné en effet comme ayant fixé
Tannée solaire & la méme durée que Callippe, c’est-a-dire
3054, on Vauginentant touteis de z2o> do jour. D'aute part,
il aurait assigné 2484 ans pour la durée une grande année,
eal-d-dire do la période ramenant tous les astres & leur position
ale dans le
Comme cette grande année doit évidemment comprendre un
nombre entier de jour, il et cafe que Tun, au moins, des deux
nombres 2484 et 1623 se trouve erroné, et si l'on cherche & les
reclfle, il ne se présente & Tesprit que des corrections aventu-
rewses.
Mais, en essayant de voir si la période chaldéenne servant & la
prédition des éliaes ne se trouverait pas lige 4 quelquune des
grandes années que les auteurs anciens attribuent 4 certains
Porsonnages, je auis arrivé & déduire de cette période précieé-80 >. TANNERY.
tment la valeur de fannée solaire d’Aristarque et & conclure en
méme temps que le nombre 2484 doit etre corrigé en 2436. Je
cerois que la eoincidence ainsi établie ne peut lasser aucun doute
nit sur la néeessité de la correction, ni sur le caractére de la
période P'Aristarque,
La période chaldéenne, vulgeirement désignée, d'aprés Suides,
sous le nom probablement impropre de saros, est bien connue,
tant par Geminus (Introduction auz Phénoménes, ch. 15) que
par Plolémée (Syntaze, IV, 2), qui ailleurs n’indiquent nulle-
ment son origine. Elle était eslimée a 6585! ! comprenant
223 lunaisons, 239 révolutions anomalistiques, 242 révolutions
raconitiques et 241 révolutions sidérales, plus 10° parcourus
par le soleil en sus des 18 années sidérales Scoulées dans le méme
temps. Le triple de celte période ou lexéligme, comme disaient
les Grees, était done de 19756 jours comprenant 669 lunaisons,
7A7 révolutions anownalistiques, 726 draconitiques et 723 sidé-
rales, plus $2° parcourus par le soleil en sus des 54 années
sidérales éeoulées dans le méme temps.
Il résulle do ces relations que Iannée sidérale est évaluée & :
a
8
40756 ___ 880020,
880020 5654
Se ME 305
365,250616...
or, 888 1622—!. En ramploat ta fain complemen
lair por jeg» Aistarque a procédé suivant Tusage grec do nad
mettre que des fractions ayant pour numérateur 'unité et il a
lig le terme insignifant sat casa = GoorTaN”
On voit en mine temps que la période de Tezdligme est mult-
plige par 45 et que Yon a inaintenant 889020 jours eomprenant
2436 années solaires sidérales, 30105 lunasons, ef par aut
32530 révolutions sidérales de'la lune, comme en méme temps
274 révlutions du périgée ot 131 des nerds (32205 révolutions
nomalistiques et $2670 dracnitques).
Ainsi la grande année d'istarque est déduite do Vezdligmes1A GRANDE. ANNE D'ARISTARQUE DE sAxOs. at
cette période ne comprenant pas un nombre entier de révolutions
sidérales, Aristarque Ya multilige par le nombre convenable pour
faire disparaltre toute fraction.
Acbil eru qu’en méme temps il obtenait ainsi une période com-
Prenant également un nombre entier de révolutions des cing
plandtes? Le fait est absolument improbable, comme je le
‘montrerai plus amplement en traitant de historique du probléme
de la grande année. Cest done par suite d'une méprise de compi-
lateur que la période d'Aristarque Ogure dans Censorinus comme
tune solution de ce probleme.
Il ressort de ce qui précéde que, dés le temps d'Aristarque,
Cest-ddire vers le commencement du m* sidele avant notre
re, lex Grees avaient une connaissance compléte de la période
chaldéenne et de Vexéligme. Cette connaissance leur parvint
probablement par le chaldéen hellénisé Bérose, fondateur de Iéoole
astronomique de Cos aprés les conquétes d'Alexandre. Mais dis
‘auparavant fis avaient sans doule une certaine notion de ces
périodes.
La valeur de la révolution synodique qui sen déduit est plus
approchée que toutes celles qu’admirent les Grecs avant Hippar-
que, mais elle rest pas tellement éloignée de celles qui ressortent
des cycles lunisolares d’Eudoxe et de Callippe que Ton ne puisse
crore qu'elle ait pu servir & la combinaison de oes eycles.
Dans ma Seconde note sur le systéme astronomiyue d Euduze
(Mémoires de ta Société, V4, p. 139 suiv.) jai montré que cet
astronome connaisssit, Ia rétrogradation des nceuds de Vorbite
Tunaire; il est dés lors assez probable qu'il avait sur ce phénoméne
In connaissance que l'on peut déuire de la période chaldéenne,
‘Au conteaire, il n'admettait pas Tanomalie, que Callippe fut le
premier & considérer. On ne peut eroire qu’Eudoxe ait prétendu
la nier, mais il ne se regardait probablement pas comme suffi-
samment renseigné & ce sujet. Il devait done ignorer les théories
chaldéennes sur lanomalie.
TANG tie. .82 Ps nanan,
Callippe les connaissaitil au contraire? Cela reste doutenx, car
‘ous n'avons pas de détails suffisants sur ta réforme quit At su
au systme des sphéres concentriques é'Eudove; & prendre & Ia
lettre c@ qul nous en est dit, fl aurait suppos6 une anomalie
analogue & celle du solel, cest-d-dire sans révolution; il ne 86
serait done appuyé que sut des observations tout & fait insu
antes; mais, comme le remarque Schiapatelll, les deux spheres
qu'il ojoute A celles @'Budoxe pour la lune permeltaient de
représehter 1a révolution anomatistique,
En tout cas, nous n’avons ni pour Eudoxe ni pou Gallippe une
preuve précise de la connaissance exacte de la période chaldéenne,
landis que pour Aristarque cette preuve peut désormais étre
considérée comme donnée.
1 mest pas sans intérét de rapporter fef ce qu'on trouve dans
Geminus sur l'anomalie lunaire d'aprés les Chaldéens. Ils admet-
taient que le mouvement journalier (en longitude) variait par une
difference constante entre un maximum et un minimum. Cette
diférence était évaluée & 48", tandis que fe mouvement journalier
moyen ressorlait, d'aprés la période, & 13° 10° 35°. Le mois
‘anomalistique était divisé en quatre quarts, pendant chacun
esquels le mouvement total s'ffectuait avec des variations
symétriques.
est évident que ce systtme n'était pas simplement appliqué &
équation du centre; les Chaldéens devaient sans doute Temployer
aussi tant pour le mouvement de la lune cn latitude que pour
anomalie solare; ils Vappliquaient méme, eomme on peut to
ASduire de I"Avageeués @Hlypsiclés, au enleul des ascensions des
différents degrés du zodiaque, puisqu'ils supposaient constante Ia
diffgrence ascensionnelle de deux degrés conséeutifs. On doit en
conclure que les longitudes des étoiles du rodingue, d&duites de
leurs ascensions mesurées en temps, se trouvaient entachées de
graves erreurs, et qu'il en était de méme de la longitude vraie
«i soleil pout un moment donné, tant & cause de erreur pour le
passage de Fasconsion a la longitude que pour celle correspondant1 GRANDE ANNER
‘anstangce 08 $3H0s. 8
Cette remarque a une importance capitale pour juger de In
conclusion tide par Avslarque dela période chaldéenne relati-
‘vement & la longueur-de année sidérale. Evidemment cette
conclusion était sans valeur.
La période chaldéenne a 616 déduite de Vobservation des
éelipses; on a classé les similaires et reconnu qu'elles revenaient,
suflisamment pareilles comme dimensions, circonstances et durée,
‘au bout d'un temps que la suppulation a fixé a 65854. Si
théorie du soleil avait été rigoureusement établie ou bien si l'on
avait cxaclomeat observé les diférences de longitudes entre les
lieux de deux éclipses similaires, aprés avoir fait la correction de
Tanomalie solaire, on aurait pu évaluer avec précision Je nombre
de degrés parcourus pendant In piriode par le soleil en aus du
nombre entier de révolutions. Mais cetle précision ne pouvait
ire altente parla Chaldéens et Veatime de 10°} pour ce nombre
‘a sans doute été oblenue Gaprés la simple différence entre
6585! } et 18 ans de 365{, soit 6574}. Celte diffrence est en
effet de 10/33; si on la transforme en degrés en snullipliant
par japon trouve 40°53 environ, Le terme complémentaire a
4b néglgé, davlant que, pour le but auquel devat servir la
période, on n'avait pas besoin d'une plus grande approximation, et
aque, d'¢ure pat, la durée de la. période dat elleméme un peu
trop forte d'une fraction de jour (enviton 4) A trds peu prés équiva-
lente. La pétlode chaldéenne suppose done en falt "année sidé-
role de 9651 et Atistarque n’avait pas & la corriger.
Sa période présente un autre défuut, Lex
exact A un jour prés. Mais si on le multiplie par 45, on se trouve
en avanco par rapport aux révolutions synodiques de plus dun
jour et demi en retard, par rapport aux révolutions draconitiques
de plus dun jour et quart, Pour es révolutions sidérales, Pavance
west que d'un demi jour, mais pout lee anomaliatiques le retard
<épasse une révolution entidre de prs de deux tiers de jour. C'est
dire qu'en fit la période @'Arstarque ne content que 32264 et
‘non 32265 révolutions anoinalistiques, 27% et non 274 révolutions.
du périgée.8 TANNERY.
eat 6videmment par suile dun hasard heureux que la période
de Vexéligme contient un nombre entier de révolutions synodi-
ques, anomalistiques et draconitiques. Quand Hipparque chercha
tune période plus exacte, il se trouva dans ln nécessité de ddou-
blcr le probléme et de construire en fait deux périodes amenant la
concordance, l'une pour les révolutions synodiques et les auoma-
listiques, Cautre pour les synodiques et les draconitiques..
On admet que ces périodes dHipparque représentent les
mouvements lunaires, pour le temps qui le prévédait, avec toute
Vexactitude possible, et elles ont servi & Laplace, par exemple,
pour prouver T'aceélération du mouvement moyen de notre
satellite. Mais on n'a pas remarqué, que je sache, quion déduit
de Ia premiére une valeur trop forte de Tannée sidérale.
Cette période est, comme on sait, de 126007 jours et une
heure équinoxiale, comprenant 4267 mois lunaires et 4573 révo-
lutions anomalistiques. Hipparque Ta évaluée de plus & 4612
révolutions sidérales (d’oi 345 années sidérales) moins 7 $.
Plolémée nous aflrme que, dans cette évaluation, son précurseur
bien eu soin de corriger Nanomalie du soleil. Il n’en est pas
moins lait quil s'est trompé environ 1° et qu’il naurait di
relrancher que 6° + du nombre total de révolutions.
Notre prévédente remarque sur T'inexactitude des caleuls
chaldéens trouve ici une seconde application. Sans aucun doute,
Tes observations d'éclipses anciennes qu’tlipparque avait i sa
disposition pour éablir sa période, étaient accompagnées de
déterminations plus ou moins précises de longitudes, mais ces
longitudes avaient été caleulées par les Chaldéens et elles étaient
entachées d'erreur. Hipparque ne powvait Fignorer, mais il n'avait
pu de son odté déterminer la durée de année solaire sidérale
‘veo assez exactitude pour tenter de calouler lui-méme la
longitude du soleil, ainsi que le fit Ptolémée pour les éolipses
‘anciennes. Le procédé qu’il employa pour réduire lerreur au
‘minimum n'en est pas moins digne attention.1A GRANDE. ANNE OTARISTARQUE. DE SANOS. 85
En réalité, la période dHipparque est le multiple par 17 d'une
période de 251 mois lunaires et 269 révolutions anomalistiques,
il a ainsi cherché le multiple de cette petite période qui lui
donnat la plus petite diffrence avec un nombre entier de
révolutions sidérales. Lierreur absolve devait par suite se trouver
aussi réduite que possible. Il n’en est pas moins certain que celle
tenant simplement au passage des ascensions aux longitudes
pouvait sélever jusqu’a un degré ct que l'inexactitude de la déter-
rmination d'Hipparque se trouve ainsi expliquée.
Mais il cat également clair qu'il devait attribuer une valeur
tras séricuse & cette détermination et par suite & celle de Tennée
sidérale qui en résulte et qui est de :
309,2808597....
Personne cependant n'a attribué cette valeur de V'année sidé-
rale & Hipparque. On admet au contraire que, comme Ptolémée,
il avait déterming Yannée solaire tropique &
365} — 165,2468666.
des équinoxes & 1° pour 100 ans, dot résulterait
en fait pour année sidérale une erreur qui n'est que le dixidme
de Ia différence entre son année solaire et la nétre.
Hipparque fut bien, comme on sait, le premier distinguer
année tropique et on méme temps & la fixer, avec certaines
réserves, & la valeur que confirma plus tard Ptolémée. Mais
‘quant a la précession des équinoxes, 1a détermination adoptée
par co dernier n'éiait certainement indiquée par Hipparque que
‘comme un minimum, ainsi qu'il résulte formellement de son
texte dans Ptolémée (Vil, 2). Ce minimum, il Tavait déduit de
| comparaison entre les longitudes d’étoiles observées par lui et
celles trouvées par Timocharis; mais il ne pouvait regarder cette
‘comparaison comme ayant plus de valeur que les discussions des
clipses anciennes,
La conclusion finale 'Hipparque ne pouvait done étre que
colle-ci : Lannée sidérale est de 365',2598537... Or, In précession86 TANNERY,
des équinoxes, F'apr’s Vobsorvation des longitudes, est dau
moins 1* por 100 ans. Dono l'année tropique est au plus
de 355',2498301... Maia observation directe no donne quo
305',240606,.. Dono la précession des équinoxes peut s'lever
jusqu’a 1° pour 64 ons. Ainsi Hipparque a simplement assigns
es limites & la précgssion des équinoxes, mais ila eatimé avee
des valeurs trop fortes et aveo des errours sensiblement égales
inde sidérale que année tropique. D'illeurs, a la fagon
1e sur cette dernitre, il ne devait pas atteibuer &
sa détermination plus de certitude qu‘a colle de la période dont
‘nous avons déduit son annie sidérale,
W.
Si Ton recherche quels ont été, depuis Torigine jusqu’’s
Hipparque, les progrés suecessifs des Grecs dans la détermination
des révolutions du soleil et de la lune, on pout composer le
tableau suivant :
Ancenne ccudtrae. (U0 supvieure| as
{Limite intreur.| 9.0685,
yele nope 501...
(ela de Méton ‘23001
Octadtrde dEadore 5000...
(seta do Callippe...s.. 308,
‘riod chaldenne (Aritarqu)
jel do Catippe cori.
ama {nde sno
TL ne sera pas sans intérét de rappeler comment, en fait, Ia
question sest posse pour les Grees.
Depuis un temps imimémorial, ils ont observé les mois lunaires,
pour las eérémonies de leur eulte; comme tous les peuples dans
Te méme cas, ils ont rattaché chaque nuit au jour suivant et1 GRANDE ANSEE O'ARISTARQUE. DE S4NOS. a
commencé leur mois le premier soir oi ils voyaient le nouveau
ceroiesant apparaitre & Tocoident aprés le coucher du soleil. La
‘nuit et le jour suivants formaient la néoménie, cest-tdire le
premier jour du mois,
A Torigine, la détormination du commencement du mois fut
névessairement faite par la simple observation, Quand les ats
se formérent, que les vlles grandirent, Vaflaire concerwa naturel-
Tement les autortés religieuses, donc, en Grice, les autorités
civiles chargées du culte public, Dgja sans doute on avait reconnt
és longtemps que Ton peut pendant de longues périodes so
dispenser do Vobservation en faisant allernativement les mois de
30 et de 29 jours; mais on avait pu stapercevoir aussi que de Ia
sorte il s'accumule des erreurs (un jour tous les 33 mois environ)
et quia la longue la uéoménie doit étre diplaeée pour ee retrouver
accord avee Tobservation. Jusqu‘au 1v* sidele avant J.-C., les
‘choses restirent en V'état; aucuno ville ne suivit guére de régles
précises; quand T'alternance des mois caves et pleins avait amené
‘un désacoord trop apparent, chaque ville faisait la correction,
Tune plus tof, Pautre plus tard. tous eas, il eat clair qu'il n'y
cut jamais une époque oi 'on ait procédé exclusivement par mois
de 30 jours.
Mais il ne suffisait pas de régler les mois; il fllait aussi régler
Tannée, La coutumne religicuse fixait son commencement & la
néoménie suivant le solstice q'étS. Cotte époque ne fut pos
observée avec Te gaomon avant le vi" sigele, elle devait Vetro par
observation du coucher ou du lever du soleil, Lorsqu’l cesse de
Savanoer vers le nord, quand au coutraire il retourne vers le
midi, alors la premidre nouvelle lune commencera Vannée ot
raménera le cycle des oérémonies religieuse
, & Voriging, Tannée fut aussi réglée empiriquement, sans
privision préalable; mais li encore la régularité dans de certaines
limites du retour des années de ¥2 et des années de 13 mois
amena babitude dune période usuelle que toutes le vlles adop-
Urent, saut 9 en corriger Feflet, chacune a sa guise, quand cela
dovenait nécessaire.8 ras
Cetle période usuelle, qui remonte aux temps mythiques, car
la fable Endymion sy rapporte fut Voctadtride, dvisée en deux
périodes de quatre ans, dont la premidre comprend deux années
interealaires, la seconde r’en contient qu'une, Quant & supposer
que Ton ait jamais procédé réguliérement par intercalation d'un
‘mois une année sur deux, e’est une hypothdse tout aussi itnpossible
ne celle des mois de 80 jours.
Cependant cette double hypothése, recueillie par Censurinus,
fut adoptée dés que le peuple grec, ignorant de ses origines, vit
tun certain nombre de ses enfants setforcer de poser des rigles
pour remédier aux désordres du calendrier, quand il les vit, dans
co but, chercher & déterminer des nombres fractionnaires repré-
sentant la durée vraie de Tannge solaire et du mois lunaire. Au
lieu de se dire qu'auparavant ces problémes n’existaiont pas pour
leurs pres, que ceux-ci ne voyaient dans les mois ou les ans que
des durées variables, détermindes empiriquement, on erut que
les désordres du calendrier avaient été amenés par des fixations
théoriques erronées. Comme on ne connaissait pas d'auteur ayant
traité de Toctaétéride avant Cléosteate de Ténédos au vi" siécle,
fn crut quiavant Ini Minterealation se faisait tous les deux ans;
parce que la tradition attribuait & Solon P’établissement du ealen-
drier Tunaire & AthEnes, parce qu’on avait pris Thabitule de
ompter en nombre rond 30 jours au mois, 12 mois & Tan, et
que cet usage apparaissnit déja dans une énigme altribuée a
Cigobule, on erut quiavant l'époque des sept sages, c'étaient 18 des
<éterminations auxquelles on conformait le ealendri
Cestainsi qu'Hérodole (1, $2) faisantcalculer & Solon, ala cour
du roi Crésus, le nombre de jours contenu dans 70 ans, lu fat
multiplier 70 par $00 et ajouter 35 mois de 30 jours. Ce quill y a
‘au plus d'admissible dans ce récit, cest que Solon n'edt pas 66
capable de faire ce calcul avee une approximation convenable.
Mais sans doute il ne s'en préoccupait pas ; Ia seule réforme
sérieuse qu'il ait apporté au ealendrier d’Athénes, sauf une mise
fen accord aves lobservation, parait tre, d'aprés les textes de
Plutarque et de Diogéne Laérce, qu'il aurait donné au dernier jour
oO1A GRANDE ANNE OTARISTAROUE DF AOS. 89
du mois le nom div, xa viz, pour marquer quil appartenait& la
fois & Vancienne et & la nouvelle lune. :
Sion se reporte ace que jai dit de ta néoménie, il est cla
‘que Fidée de Solon était juste en ce qu'il reportait théoriquement
le commencement du mois a la conjonction ; mais elle n'a pas