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Stratégie d’entreprise
et sous-traitance
Dans tous les cas, il s’agit d’associations entre entreprises pour mener leur
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• la liberté contractuelle,
• l’obligation de coopérer,
• l’obligation de négocier.
a) La liberté contractuelle
Les parties au contrat (acheteur et fournisseur) doivent jouir dans les
contrats de coopération d’une plus large liberté contractuelle que dans des
contrats classiques appliquant les règles du droit commun.
Il n’apparaît plus justifié d’imposer des règles légales d’ordre public pour pro-
téger l’un ou l’autre des contractants (exemple, l’article 1152 du Code civil
permettant à l’un ou l’autre contractant de saisir le juge du contrat si la péna-
lité est considérée comme dérisoire ou excessive car on considère que
chaque contractant a pris conscience de ses obligations respectives sans
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Remarque : ceci a d’ailleurs été jugé aux États-Unis ; des clauses limitatives
(ou même exonératoires) de garantie ont été validées entre un vendeur et un
acheteur expérimentés (« acheteur et vendeur de force à peu près égale
dans la négociation »).
b) L’obligation de coopérer
Les contrats de coopération prévoient généralement que les entreprises
collaboreront ensemble de bonne foi (le « best efforts » dans le droit
anglo-saxon) ; c’est d’ailleurs tout l’intérêt de commencer un contrat par un
préambule (« des attendus ») dans lequel les contractants expliquent suc-
cinctement pourquoi ils ont décidé de travailler ensemble (reconnaissance
mutuelle du professionnalisme des cocontractants).
Cela oblige :
c) L’obligation de négocier
Les contrats de coopération doivent prévoir qu’en cas de difficultés, les par-
ties devront négocier de nouvelles bases d’accord pour surmonter les diffi-
cultés apparues. Ces contrats devront également prévoir les conséquences
de l’échec des négociations (par exemple : résiliation et (ou) indemnisation).
• Le troc
L’entreprise qui fournit reçoit à la place du prix qui lui est dû une quantité
déterminée d’une matière ou marchandise convenue.
• Le contre-achat
L’entreprise qui fournit un produit ou un matériel s’engage à acheter à l’ache-
teur ou à une autre entreprise désignée par ce dernier une quantité détermi-
née d’un produit convenu.
• Le switch
L’entreprise qui livre détient un crédit inscrit en compte qu’elle pourra utiliser à
l’achat de prestations convenues qui seront réglées par le débit de son compte.
LA VENTE SIMPLE
VENDEUR CLIENT
LA COMPENSATION
contrat de vente
VENDEUR CLIENT
+ engagement de contrepartie
Contrat
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de sous-t
raitance
ou d’ach
at INDUSTRIELS
DU PAYS CLIENT
Les joint-ventures
Elles ne constituent pas une catégorie juridique et signifient littéralement
« l’entreprise en commun ».
• une forme contractuelle (ce pourra être le cas d’une société en participa-
tion),
• une forme sociétale, c’est-à-dire avec création d’une personne morale nou-
velle ; dans ce cas, il faut régler les problèmes des apports, de la répartition
des bénéfices, des situations de blocage, ...
• Économique
Les synergies entre les partenaires permettent une accumulation de capitaux
ou de marchés (avec une contrainte, celle de l’entrave à la concurrence) ;
• Technologique
La technologie lourde ou avancée nécessite une mise en commun de
moyens ;
• Politique
Dans certains pays, l’accès aux marchés publics ou aux contrats privés avec
des sociétés nationales nécessite l’association avec des partenaires locaux.
➠
Compensation Coopération
LE PARTENARIAT FOURNISSEURS
Principes
Le partenariat fournisseurs, qui sera détaillé dans le chapitre traitant des dif-
férentes relations clients-fournisseurs, peut se définir comme une forme de
coopération entre deux entreprises non concurrentes.
• innovation.
Ainsi, dans une démarche partenariale, l’entreprise doit demander à ses four-
nisseurs :
• sur l’aspect PRIX des produits, de l’aider à rechercher des solutions à
moindre coût pour les mêmes fonctions,
Sous-traitance et partenariat
Comme nous l’avons vu précédemment, le désengagement de l’entreprise ou
la délocalisation de ses achats est quelquefois une condition de survie et, dans
tous les cas, le moyen le plus efficace pour obtenir un avantage concurrentiel.
Mais, cette démarche constitue un véritable changement culturel.
En effet, comme nous le verrons dans le prochain chapitre, un partenariat
fournisseur influe notamment sur :
• le niveau d’intervention de la fonction achats dans les processus de décision,
• les relations internes à l’entreprise,
• les relations clients-fournisseurs au niveau des différentes fonctions des
entreprises,
• le raisonnement par objectifs,
• la définition des missions de chaque acteur et la répartition des tâches.
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STRATÉGIE D’ENTREPRISE ET SOUS-TRAITANCE 13
LE CHAMP DE LA SOUS-TRAITANCE
La sous-traitance doit être définie aujourd’hui selon une dimension très large.
En effet, son champ d’application est ouvert à des fonctions d’entreprise jus-
qu’alors ignorées en termes d’externalisation.
a) Donnée stratégique
Lorsque les outils de communication se limitaient au courrier, puis au télé-
phone, l’acheminement d’informations de plus en plus complexes demandait
plusieurs jours, sinon plusieurs semaines. La stratégie traditionnelle d’inté-
gration verticale s’imposait autour d’un petit nombre de produits.
Les entreprises qui ont intégré cette approche fondent leur stratégie non pas
sur les produits mais sur une connaissance de plus en plus approfondie d’un
petit nombre de compétences essentielles (service, technologie, marketing).
Pour illustrer notre propos, notons qu’aux États-Unis, 76 % des salariés sont
employés dans des secteurs habituellement considérés comme des ser-
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Dans l’ensemble, on peut considérer que les services représentent plus des
trois quarts de l’ensemble des coûts des industries américaines.
Le rôle des services est de plus en plus important dans l’apport de valeur
ajoutée alors que naguère cet apport provenait essentiellement des proces-
sus de production.
La réduction des frais généraux qu’entraîne une telle politique d’achats a per-
mis à SCI de réagir avec souplesse et d’avoir des frais administratifs plus bas
que ses concurrents.
Le critère financier
C’est un critère de rentabilité pure.
Produire ou sous-traiter
Capacité disponible
investissement
Le critère de capacité
C’est le troisième cas du tableau 1-4, et c’est de loin le plus délicat, quant à
la décision à prendre.
Précisons que cela justifie très largement l’application d’une comptabilité basée
sur les activités mesurées elles-mêmes par des inducteurs de coûts
(exemple : nombre de commandes, de fournisseurs, de contrôle qualité, de com-
posants, ...), le principe étant que ce ne sont pas les produits finis qui consom-
ment les ressources de l’entreprise, mais les activités. Les activités, étant, elles,
consommées par les produits, non plus sur la seule base du volume, mais sur
une triple base : une fixe liée à l’existence du produit, une proportionnelle au
nombre de lots traités et une toujours liée au volume produit ou vendu.
• Vérifier que l’on se focalise bien sur les deux groupes d’activités suivants :
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Sommes-nous Activité
Que fournit-elle Notre Politique et/ou
Activité compétitifs dans
et à qui ? BENCHMARK (1) stratégie d'achats 1 2
ce service ?
Oui Non
STRATÉGIE D’ENTREPRISE
souplesse de
fonctionnement à
bas régime.
Secret de
fabrication
(1) Technique qui permet de se fixer des objectifs en prenant, comme référence pour une activité donnée,
a) Cas général
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
capable de définir une clause de par- des produits d’où nécessité d’instau-
tage des gains de productivité). rer des audits périodiques du fournis-
seur.
• Meilleure réactivité dans la réponse
sur des consultations de ses propres • Perte de son savoir-faire industriel.
clients. • Perte de contact avec la fabrication.
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
CONCLUSION
Ce premier chapitre, à caractère général, vous a présenté notre point de vue
sur la ou les relations existantes entre la stratégie d’entreprise et la sous-
traitance.
Il convient donc, maintenant, d’établir les relations existant entre ces nou-
veaux paramètres ; c’est l’objet du chapitre suivant.
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